A boring party still a party (Kylian&Tara)

Ah les soirées caritatives ! Tout un poème. J’ai tendance à appeler ça le bal des faux culs. Car même si le plus souvent l’objet premier du rassemblement est quelque chose de louable, le déroulement même de l’événement prend parfois une petite tournure hypocrite que je savoure à observer. Tous ces généreux donateurs réunis dans une fête qui coûte au moins autant que les dons fait. Bon j’exagère un peu sans doute, mais ça pue le fric tout ça. J’ai l’air de jouer les fines bouches comme ça, et à mon tour je semble un peu hypocrite mais la vérité c’est que je ne donne pas à cette association pour qu’on parle de moi et je vais à cette soirée simplement parce que la créatrice du mouvement est une amie. Elle a d’ailleurs lourdement insisté pour que j’accepte de venir, tout ces flonflons ce n’est pas du tout mon truc ! Aimer les belles voitures et les belles fringues ne veut pas forcément dire être totalement accro au fric. Si j’ai choisi d’être chirurgien c’est par passion et pas par intérêt pour la reconnaissance que ça procure ou pour l’argent. J’aime mon train de vie, mais j’apprécie mon métier encore au delà de ça. Chose que mes amis savent, de toute façon il n’y a que les gens à qui je permets d’entrer dans le cercle très fermés de mes proches qui ont le droit de me connaître vraiment. Les autres ? Qu’est-ce que ça peut bien leur faire ? Moi je me fous de ce qu’ils peuvent penser.
De ma tenue en revanche j’espère qu’ils n’en penseront que du bien. Enfin… surtout une personne, celui qui a la gentillesse de m’accompagner en l’absence de Scott. Je n’ai pas choisi le plus déplaisant loin de là, Kylian sera parfait. Quoi de mieux qu’un homme qui présente bien, intelligent et dont la compagnie m’est des plus agréables ? L’interne a posé une pseudo condition à ce service qu’il me rend, mais nous savons tous deux qu’il aurait eu une compensation même sans rien demander. Ponctuelle je suis pile à l’heure pour venir le chercher, comme nous l’avons convenu. J’admets ressentir une certaine impatience à le voir en smoking et mon souhait ne tarde pas à être exaucé. Le bel interne apparaît et un sourire satisfait étire mes lèvres, je descends de ma voiture et vais à sa rencontre « Pas mal Doherty. » plus que pas mal même, et la petite lueur dans mon regard ne ment pas. Je hausse les épaules avec une certaine nonchalance « Je te laisse le privilège de conduire, je ne suis pas tellement équipée pour. » dis-je en désignant ma paire d’escarpins. Un prétexte comme un autre puisque j’en porte très souvent et conduis toujours, mais je dois avouer que je triche un peu d’habitude en gardant une paire de chaussure confortable sous mon siège. Il ne se doute sûrement pas à quel point il est chanceux que je lui confis ma voiture… mais j’ai confiance. Je m’engage vers la portière passager et remonte à bord. « Tu vois je soigne ton égo. » fais-je remarquer en lui glissant un regard en coin alors qu’il s’installe au volant « Le GPS sait où on va. » je lui souris.

Mes soirs de congé ne sont pas si fréquents que ça. J’ai énormément de boulot à l’hôpital et je ne compte pas mes heures, comme la plupart des internes qui bossent avec moi. Ce métier est ne réelle vocation, et je ne me vois pas tenir les comptes des heures supplémentaires que j’ai pu fournir chaque jour. Ce boulot m’est vital, et tant que je tiens la route niveau santé, je ne compte pas m’en priver. Certes, ça me coupe parfois un peu d’une vie posée, je pourrai trouver le temps d’élever ma fille, mais je reste persuadé que sa mère se réveillera bientôt et qu’elle pourra s’en occuper. J’ai bien peur de m’attacher encore plus à elle sans savoir comment l’élever, comment être là pour elle autrement que par l’image du père absent. J’aime cette gamine, mais je n’ai pas su tisser avec elle un réel lien père-fille, je ne l’ai quasiment pas vue grandir, et maintenant que j’en ai la possibilité, je la fuis comme la peste. C’est malheureux à dire mais ma liberté semble encore trop importante à mes yeux. Un regard à ma montre et je me rends compte que je dois me bouger si je veux être prêt à l’heure pour quand Tara viendra me chercher. J’ai accepté sa proposition faite par SMS de l’accompagner à une soirée de charité, remplacer son petit ami et jouer le parfait petit couple. Je m’en sens les épaules, sans doute même plus que je ne l’imagine. Ça fait plus de six mois que j’apprends à connaître la jeune chirurgienne, six mois que je couche avec elle, mais pas seulement. J’ai réussi à voir en elle ce que la quasi totalité de la planète ignore. J’ai réussi à lui faire baisser les barrières suffisamment pour découvrir une femme formidable qu’elle cache derrière un masque de femme froide et intouchable. J’aime avoir ce statut particulier pour elle et avec elle, mais je n’irai jamais jusqu’à le crier sur tout les toits si c’est pour nous mettre en danger elle et moi. Je sais qu’elle a un fiancé, que notre relation n’a rien de réellement sérieux, même si six mois ça commence à durer. Mais je n’espère rien de nous deux, je prends ce qu’il y a à prendre, savoure chaque moment passé avec elle et attends le lendemain pour savourer ce que la vie aura à m’apporter. Et ce soir, c’est une soirée avec Tara qui m’attend, ce que je compte profiter un maximum pour jour avec la jeune femme comme j’en ai l’habitude. Après une douche brûlante, je prends quelques minutes pour mettre en place mes cheveux qui heureusement sont assez dociles ce soir. J’enfile en suivant mon pantalon de smoking et ma chemise, laissant la veste sur son cintre pour le moment. Petit coup de chiffon pour dégager la poussière de mes chaussures vernies, brossage de dents, parfum, et coup d’oeil à ma montre. Parfait. J’enfile ma veste, attache mon noeud papillon et descends directement en bas e l’immeuble après avoir rangé mon téléphone, mes clés et mes papiers dans ma poche intérieure. Un sourire prend place au coin de mes lèvres sous la fierté qui m’envahit lorsque je remarque la voiture de Tara se garer dans l’allée. Pile à l’heure. Elle descend et je découvre une blonde sublime vêtue d’une robe doré faisant ressortir les nuances du blond de ses cheveux et du bleu de ses yeux. Mon regard coule sur sa silhouette divine jusqu’à croiser son regard, un sourire charmeur et charmé au coin des lèvres. « Pas mal Doherty. » Je laisse échapper un rire amusé et m’approche d’elle pour déposer à sa taille une main tendre et sur sa joue un baiser chaleureux. « Tu es pas mal non plus. » Un échange de sourire plus tard et je récupère ma main pour la plonger dans ma poche. « Je te laisse le privilège de conduire, je ne suis pas tellement équipée pour. » Je baisse les yeux sur ses talons vertigineux et hausse un sourcil, dubitatif. Ce n’est ps comme si elle n’avait pas l’habitude de porter ce genre de chose. Même au boulot, toute la journée, je ne sais pas comment elle fait. « J’avoue me sentir privilégié ! » Je souris de plus belle et récupère les clés qu’elle me tend, avant de faire le tour de la belle voiture pour m’asseoir sur le siège conducteur. J’ajuste le siège et tourne le regard vers elle en allumant le moteur de la voiture alors qu’elle s’adresse à moi. « Tu vois je soigne ton égo. » Je ris à nouveau. « Tu sais comment me parler ! ». Elle me signifie que le GPS sait où nous allons, et me contente d’un signe de tête avant de prendre la route. « Alors, c’est quoi le deal explique moi ? Je dois jouer ton assistant, ton larbin, ou clairement je dois jouer la doublure de ton mec ? Que je sache… »

En voyant Kylian dans son beau smoking je ne peux que me féliciter de lui avoir demander de m’accompagner ce soir. Il me complimente sur ma tenue après avoir embrassé ma joue d’une manière telle que je ne peux retenir un frisson. Je dois garder la tête froide, même si clairement ça ne va pas être simple, mais je suis pleine de détermination. Il est réellement surpris que je lui laisse prendre le volant, hors de question de révéler ma petite astuce habituelle pour qu’il trouve ça moins surprenant. Néanmoins il accepte ce privilège que je lui fais. De toute façon il n’avait pas d’autre choix que d’accepter puisque je m’installe côté passager. Pour être honnête il faudrait être fou pour refuser de conduire ma voiture, surtout que comme la majorité des hommes je ne doute pas que Kylian aime la belle mécanique. Je crois qu’il apprécie ma démarche et le voir sourire me fait plaisir. A première vue on pourrait le prendre pour un play boy mais il est bien loin de ça, c’est homme attentif et généreux, des qualités qui en plus de son talent feront de lui un bon médecin, ce jeune homme est vraiment une personne que je suis contente de connaître et pas juste parce que c’est un bon coup. Il démarre après que je lui ai assuré que le gps allait nous mener à destination, et bien entendu il ne tarde pas à me questionner sur les enjeux de la soirée. Je souris puis le regarde du coin de l’œil « Ça t’intrigue hein ? », je sais qu’il me demande ça pour donner l’image que j’attends de lui il est plutôt conciliant et je lui suis reconnaissante pour ça.
« L’homme qui arrivera à mon bras et repartira de la même manière. » dis-je en le regardant complètement cette fois. « Mais en aucun qu’à tu es mon larbin ou mon assistant. » ajoutais-je avec sérieux, je ne veux pas lui donne ce rôle là parce qu’il mérite bien mieux que ça. « J’espère que je n’ai pas trop chamboulé les plans que tu avais fait pour ta soirée. » ou peut-être n’avait-il de toute façon rien eu de prévu ? Souriant avec malice je pose ma main sur son genou « Je ferai en sorte que tu ne regrette pas d’être venu. » je ne veux pas être sadique et retire ma main, nous avons une soirée à honorer avant de nous retrouver à deux. Nous arrivons aux abords de l’hôtel qui accueille la soirée et laissons la voiture aux bons soins du voiturier. Je m’approche de Kylian et remet son nœud papillon droit « Le smoking te va très bien pour un minet habituellement en blouse. » je lui offre un large sourire et passe mon bras dans le sien « On ne croisera normalement personne de l’hôpital, c’est une soirée en l’honneur d’une association dont la mission est de préserver la biodiversité. » et c’est bien parce que je soutiens ce genre de cause écologiste que je roule en voiture hybride. De luxe certes mais hybride quand même.
Nous nous avançons dans le hall de l’hôtel et je présente mon invitation à l’entrée de la salle de réception. Un sourire plus tard j’entraine Kylian avec moi dans cette salle remplie de gens riches et influant venus manger des toasts au foie gras, du caviar et boire du champagne. Je n’ai pas l’intention de me priver moi-même de m’en priver « L’avantage de ce genre de soirée c’est que le buffet est toujours excellent. » glissais-je à l’intention du jeune homme. Nous n’avons pas fait deux pas en direction de celui-ci qu’un serveur passe pour nous permettre de prendre une coupe de champagne. Un instant plus tard c’est mon amie, fondatrice de l’association qui s’avance vers nous, visiblement ravie de voir que j’ai honoré ma promesse de venir « Tara, je suis contente de te voir. Merci beaucoup d’être là. » je lâche le bras de l’interne pour une brève étreinte avec mon amie « Ça me fait plaisir et puis c’est fou de voir que tout ça c’est pour célébrer ton association, tu en as fait du chemin ! ». Je désigne alors le jeune homme qui m’accompagne pour faire les présentations « Helena, je te présente Kylian. » « Enchantée. Il faudrait vraiment que tu me donnes ton secret pour que j’en trouve un comme ça moi aussi… » lâche t’elle dans un rire. Je souris « C’est promis je le ferai. » j’ajoute un petit clin d’œil pour sceller mes propos et mon amie doit s’éloigner pour saluer de nouveaux invités. « Tu vois que tu présentes très bien habillé comme ça. » je souris à Kylian et fait tinter mon verre contre le sien « A cette soirée. ».

« Ça t’intrigue hein ? » J’arque un sourcil, arborant un petit sourire en coin pour approuver sa question. « L’homme qui arrivera à mon bras et repartira de la même manière. » Je tourne la tête dans son sens, quelques dixièmes de seconde à peine, le temps simplement de croiser son regard et lui sourire avant de retourner regarder la route. « Mais en aucun cas tu es mon larbin ou mon assistant. » Je hoche alors la tête, soulagé de l’entendre. Après tout, je ne suis qu’un interne dans l’hôpital où elle officie comme chirurgienne, elle aurait toutes les raisons de ne pas me traiter comme son égal, ou pire, comme un moins que rien. Je me sais privilégié de passer ces moments avec elle, dans son bureau ou ailleurs, mais je sais très bien que ça n’ira pas plus loin. D’où mon étonnement face à son invitation de ce soir, qui me pousse à lui demander ce qu’elle attend de moi. « J’espère que je n’ai pas trop chamboulé les plans que tu avais fait pour ta soirée. » Je hausse légèrement les épaules. L’espace d’un instant, je m’imagine lui parler de moi, véritablement, de ma fille avec qui j’aurai dû certainement passer cette soirée où je n’étais pas au travail. Au lieu de ça, je garde mes secrets bien enfouis. « Au mieux j’aurai dormi, au pire j’aurai été traîné de force par ma petite soeur dans sa boîte préférée. Alors non, tu n’as rien chamboulé, enfin si, dans un sens, mais dans le bon sens, je te rassure ! » Ma voix est posée, sincère, rassurante, c’est aussi ce qu’on dit de moi. « Je ferai en sorte que tu ne regrette pas d’être venu. » Je souris de plus belle et nous arrivons bien vite devant l’endroit où nous allons devoir jour les parfaits petits couples. Je laisse les clés de la berline hybride au voiturier et retrouve Tara qui prend vite mon bras, pour mon plus grand plaisir. Tant qu’à jouer les gentlemen, je vais le faire à fond. « Le smoking te va très bien pour un minet habituellement en blouse. » Je ris légèrement et hausse un peu les épaules en faisant une moue faussement modeste. « On ne croisera normalement personne de l’hôpital, c’est une soirée en l’honneur d’une association dont la mission est de préserver la biodiversité. » « Tant mieux, je ne me vois pas me justifier d’être aussi proche de toi. » Nouveau sourire complice et nous entrons dans le bâtiment, puis la salle de cocktail immensément chic, louée pour l’occasion je suppose. Mon regard balaye la pièce, je ne me sens pas particulièrement à ma place ici, mais je ferai de mon mieux pour être à la hauteur dans mon rôle, au près de Tara. Nous récupérons une coupe de champagne et sans que nous n’ayons eu le temps de quoi que ce soit, une amie - visiblement - de Tara vient l’arracher à moi pour la serrer contre elle. Je lui adresse un signe de tête accompagné d’un sourire lorsqu’elle pose enfin les yeux sur moi. La blonde que j’accompagne en vient à me présenter et je serre une main amicale à la jeune femme, hôte de la soirée. « Enchantée. Il faudrait vraiment que tu me donnes ton secret pour que j’en trouve un comme ça moi aussi… » Je ris avec elles et bien vite elle s’éloigne pour aller sûrement saluer d’autres personnes arrivées après nous. « Tu vois que tu présentes très bien habillé comme ça. » Je rends son sourire à Tara. « Oh mais j’en avais aucun doute, c’est juste pas la tenue que j’aime le plus porter. De toute manière, les femmes adorent les hommes en costume, je n’ai jamais trop bien compris pourquoi d’ailleurs. » Je fais une petite moue adorable qui semble la faire sourire et nos verres tintent déjà. « A cette soirée. » « Oui, à notre magnifique couple de fortune. Je nous trouve plutôt crédibles... » Je ris et porte la coupe à mes lèvres pour en boire quelques petites gorgées sans quitter Tara des yeux. Bien vite, mon regard coule sur sa silhouette, ses formes sublimes mises en valeur dans cette robe divine. Je m’approche comme un prédateur aurait trouvé sa proie, doucement, le regard félin. Ma main glisse à sa taille et vient se faufiler jusque dans le creux de ses reins. « J’ai tous les droits ce soir ? Juste pour savoir, puisque je dois me mettre dans la peau du petit ami parfait… ». Nos visages bien plus près, je m’amuse à loucher sur ses lèvres parfaitement mises en valeur par ce rouge à lèvres mystérieusement attirant. « Docteur Owenson, ça alors ! » Un homme s‘approche de nous et à l’inverse, je prends une légère distance avec Tara, gardant pourtant ma main dans son dos, naturellement. L’homme en question semble connaître assez bien la blonde puisqu’il vient la serrer dans ses bras, avant de me regarder de la tête aux pieds. « Je pensais que les chirurgiens n’avaient pas le temps pour une vie privée trépidante, mais tu es visiblement l’exception qui confirme la règle à ce que je vois… » Je réprime un rictus en sentant un poil de jalousie dans la voix de l’homme en face de moi.

Je ne sais pas grand chose de Kylian. Nous nous connaissons bien sur le plan physique, mais en ce qui concerne sa vie l’interne reste un mystère. Et les choses me conviennent ainsi, il ne sait également que peu de chose me concernant je serais donc mal placée pour exiger en connaître plus à son sujet. Pas que ça ne m’intéresse pas, à vrai dire je suis même curieuse mais nous sommes amants, qui plus est dans une position assez délicate au sein de l’hôpital ainsi je ne veux pas que les choses se compliquent d’avantage. En revanche je n’ai aucune doute sur le fait qu’il est un homme bien, je le vois dans son attitude de futur médecin et mon instinct me trompe rarement là dessus. Mais comme je ne sais rien de c’est sa vie en dehors du contexte aseptisé de l’hôpital je le questionne sur les plans que j’ai peut-être chamboulé en l’invitant à cette soirée. Rien de bien intéressant si j’en crois sa réponse, néanmoins je glane comme information qu’il a une petite sœur. Je suis ravie d’entendre qu’en fin de compte mon invitation lui permet de passer une soirée plus sympathique que ce qui se profilait à l’origine. Je lui assure qu’il n’aura pas à regretter de m’avoir accompagné, et l’inverse est également vrai je le sais. Tout est clair sur son rôle quand nous arrivons sur le lieu de la réception, je le rassure sur le genre d’invités que nous allons croiser, normalement personne de l’hôpital. De quoi passer une bonne soirée en somme.
Il ne faut pas très longtemps après notre entrée dans la salle de réception pour que mon amie, mise à l’honneur ce soir, vienne me saluer avec enthousiasme. Kylian fait son petit effet, c’est sûr que sa belle gueule ne passe pas inaperçue et encore moins quand il est aussi élégant que ce soir. Il me donne chaud, c’est dingue cet effet qu’il a sur moi… nous sommes des aimants. Je sais que plus tard, à la fin de la soirée nous passerons un moment brûlant et délicieux, cependant je me réjouis de pouvoir passer du temps en sa compagnie pour autre chose que nous envoyer en l’air. Une manière de le découvrir sous un autre jour, où il reste habillé et nous pourrons échanger un peu plus concrètement sur notre vision des choses. Je pense que c’est intéressant aussi, ne serait-ce que parce que je l’ai poussé au contact de ma meilleure amie en sachant que c’est un bon médecin mais je veux aussi en savoir plus sur l’homme, et autrement que sur ses performances sexuelles. Après le passage éclair de mon amie qui est déjà partie saluer d’autres invités, j’adresse un nouveau compliment à l’interne sur sa tenue. Il n’a jamais douté de la qualité de son look, mais s’étonne que le costume soit l’une des tenues vestimentaires que préfèrent les femmes. Je hausse les épaules « Tu aimes la robe que je porte ? C’est une robe de soirée… et bien c’est pareil vous concernant messieurs. » un clin d’œil et un sourire plus tard mon verre fait tinter le sien.
C’est vrai qu’à nous voir, il n’y a rien qui dénote ou puisse laisser penser que nous sommes un « couple » monté de toute pièce. Peut-être notre complicité sur le plan intime qui fait que tout ça semble crédible et sans doute encore plus lorsque Kylian s’approche de moi, sourire aux lèvres. Sa main glisse dans le creux de mes reins alors que son sourire de prédateur fait naitre une lueur malicieuse dans mon regard. Il se renseigne sur ses droits pour la soirée, et je suis plutôt contente de voir qu’il ne perd pas le nord j’aime son côté joueur. « Hum il semblerait que tu ai une accréditation de niveau supérieur pour ce soir. Fais en bon usage. » nos lèvres se rapprochent et je vois son regard bifurquer en direction de ma bouche, j’ai terriblement envie de combler la distance qui les séparent mais quelqu’un m’interpelle. Le beau brun s’éloigne un peu, gardant tout de même un contact avec moi ce dont je le remercie intérieurement en voyant qui est l’individu qui nous a interrompu. « Mr. Johnson ! J’ignorais que vous seriez présent. » il m’offre une étreinte polie que je lui rends avec formalité. Visiblement la présence de Kylian le contrarie et je m’en félicite. Sa remarque me fait afficher un large sourire alors que je me rapproche volontiers de l’interne glissant mon bras autour du sien « Oh… c’est vrai que nous n’avons pas beaucoup de temps mais… » je regarde Kylian avec intensité, jouant les amoureuses transie « Pour lui, j’ai su en trouver. Je crois que finalement c’est juste une question de personne. » je souris à celui qui me fait office de petit ami pour la soirée « N’est-ce pas ? » puis mes azures reviennent au contact de Johnson qui sourit avec un peu de crispation « Ta femme n’est pas avec toi ? » demandais-je avec une innocence tout à fait feinte, il rit légèrement « Si bien sûr. Elle discute, mais comme je t’ai aperçu je voulais te saluer. » « C’est très aimable de ta part, nous aurons sûrement l’occasion de parler un peu plus tard. » il acquiesce et s’éloigne.
Je me racle la gorge et désigne le buffet « Et si nous grignotions un petit quelque chose ? » dis-je en m’avançant dans cette direction. « Avant que tu demandes, non il n’a pas été un de mes amants. Il aurait bien voulu mais… c’est un arrogant. J’ignore comment sa femme le supporte. Enfin si… j’imagine que quelques millions sur un compte en banque ça rend plus facile à vivre. » je lève les yeux « Chose qui ne m’intéresse pas. » j’attrape un toast au foie gras, je commence à avoir faim et je ne voudrais pas que le champagne me montre à la tête. « Je ne suis pas fan de ce genre d’événement tu sais. Mais mon amie a insisté pour que je vienne, ça comptait beaucoup pour elle. Je la suis dans son projet depuis le tout début alors forcément ça a une certaine valeur. » je hausse les épaules « Mais tu comprends sans doute mieux pourquoi je n’avais pas vraiment envie de venir seule. » je souris « Au delà du fait que bien évidemment je souhaitais ta compagnie. » un léger rire m’échappe « D’ailleurs je ne suis pas la seule à l’apprécier. Tu as fais une très bonne impression à Alyx. ».

« Tu aimes la robe que je porte ? C’est une robe de soirée… et bien c’est pareil vous concernant messieurs. » Je lève les yeux au ciel, un sourire amusé. Il faut avouer qu’elle vient de me clouer le bec, elle a raison ! De manière complice, nous trinquons et je lui demande toute même, lui faisant comprendre mes envies profondes, ce à quoi j’ai le droit ce soir en tant que faux petit ami parfait. « Hum il semblerait que tu aies une accréditation de niveau supérieur pour ce soir. Fais en bon usage. » Je souris largement, charmeur et conquis. Je m’approche pour venir frôler ses lèvres dans l’idée de l’embrasser mais quelqu’un nous sort de notre bulle récemment crée. J’assiste à la scène de courtoisie et je jalousie de la part de cet homme qui me semble bien arrogant. Je retiens un sourire amusé alors que Tara s’approche un peu plus de moi pour jouer au couple amoureux par excellence. Je plonge mon regard dans le sien et lui souris. « Oh… c’est vrai que nous n’avons pas beaucoup de temps mais… Pour lui, j’ai su en trouver. Je crois que finalement c’est juste une question de personne. » Mon regard jongle entre ses prunelles, un sourire faussement amoureux mais qui passe très bien, avant que nous reposions nos yeux sur l’homme en question. Elle enfonce le clou en lui parlant de sa femme, et l’homme ne reste pas dans les environs bien longtemps. Tara semble un peu embarrassée, se racle la gorge et nous nous avançons vers le buffet. Sans que je n’ai à poser une quelconque question, elle répond à celles que je me posais en secret. « Avant que tu demandes, non il n’a pas été un de mes amants. Il aurait bien voulu mais… c’est un arrogant. J’ignore comment sa femme le supporte. Enfin si… j’imagine que quelques millions sur un compte en banque ça rend plus facile à vivre. Chose qui ne m’intéresse pas. » Je hoche la tête silencieusement tout en enfournant dans ma bouche une brochette tomate cerise / mozarella. « En même temps, tu n’as pas besoin d’un homme qui a de l’argent, tu le gagnes assez bien toute seule… » Je lui souris, toujours complice pour lui faire comprendre que je suis loin de la juger. Je ne suis pas misogyne, je serai même du genre à être féministe. Je déteste le fait que les femmes n’aient pas les mêmes droit que les hommes, et c’est sûrement pour cette raison que je les respecte énormément. Tara m’explique qu’elle n’est pas adepte de ce genre d’endroits, et je peux comprendre. « Mais tu comprends sans doute mieux pourquoi je n’avais pas vraiment envie de venir seule. » Je hoche la tête. « Hum, oui. Tu es beaucoup trop belle pour venir seule dans un endroit comme celui-là, avec tous ces hommes qui traînent. On est jamais tranquille. » Je ris légèrement. « Au delà du fait que bien évidemment je souhaitais ta compagnie. » Je m’approche à nouveau de lui et attrape sa main à la volée pour prendre en bouche le toast qu’elle tenait entre ses doigts. « J’espère que tu n’auras pas à le regretter. » J’en doute, mais on ne sait jamais. Je ne suis pas non plus un habitué de ce genre d’endroit, me tenir bien, je sais faire, mais pas me comporter comme tous ces mecs qui pètent plus haut que leur cul. « D’ailleurs je ne suis pas la seule à l’apprécier. Tu as fais une très bonne impression à Alyx. » Je la regarde et penche un peu la tête sur le côté, avant de boire une gorgée de champagne. « Ah bon, elle t’a dit quoi exactement ? Faut dire que j’ai fait des efforts avec elle, j’ai joué au parfait petit interne, histoire qu’elle te fasse de bons commentaires à mon sujet ! » Je ris légèrement. C’est faux, bien entendu, et Tara sait très bien que je suis un bon élément, elle m’aurait fait comprendre si ça n’avait pas été le cas, depuis le temps. Ce n’est pas parce qu’on couche ensemble que j’ai le droit à un traitement de faveur. Enfin, en dehors de ce soir. Elle ne m’épargne pas sous prétexte que je la fais grimper aux rideaux. Si elle a quelque chose à dire, elle sait qu’elle peut le faire. C’est son boulot après tout. « Elle est très touchante, elle m’a fait beaucoup de peine. Disons que je n’ai pas eu avec elle le recul que j’ai avec d’autres patients, vu que c’est toi qui m’a envoyé vers elle pour m’en occuper personnellement. Elle m’a touchée, je dois bien l’avouer. » En tout bien tout honneur, évidemment. « Et je comprends pourquoi tu lui voulais un traitement de faveur ! »

Je n’ai pas besoin d’un homme pour m’entretenir, c’est une certitude. L’idée même me rebute, j’ai bien trop de caractère, je suis trop électron libre pour ça. Je ne dis pas que les femmes profitant de la richesse de leur mari ou amant n’ont pas de force de caractère, certaines sont d’habiles manipulatrices mais je préfère avoir la satisfaction de récolter le fruit de mon travail. Mais j’ai la chance de vivre de ma passion, je pense que ça facilite les choses. Et il est vrai que mon métier me permet d’avoir un niveau de vie confortable, cependant j’ai travailler dur pendant mes études et je ne compte pas mes heures désormais, pour en arriver là. Pas besoin de vraiment me connaître pour comprendre que j’attache de l’importance à cela, mon indépendance est primordiale. Kylian ne m’a jamais donné l’impression d’être un macho, il fait même preuve de beaucoup de respect envers la gente féminine. La preuve en est son comportement à mon égard, car si nous prenons du bon temps ensemble et qu’il pourrait se sentir en droit de m’imposer certaine chose ou se sentir comme en position de force à mon égard, il n’en est rien. Inutile de dire que dans le cas contraire j’aurais eu vite fait de mettre un terme à nos petites folies et que je me serais fait un plaisir de lui mener une vie très difficile pour lui faire payer son affront. Je ne suis pas une femme qui se met à genoux, littéralement. C’est sans doute un triste constat à faire en 2016 mais dans ce genre de soirée, nombreux sont les hommes qui pensent que leur fric leur donne tous les droits… surtout concernant les femmes. Comme si une carte bancaire suffisait à nous faire écarter les cuisses. Mais comment leur en vouloir de conserver un raisonnement si basique et primaire, quand certaines se prêtent encore et toujours à ce jeu ?
J’avoue à Kylian ne pas apprécier ce genre de réception, ça peut sembler étonnant de ma part, certains pensent probablement que je suis du genre à aimer seulement le luxe mais c’est faux. Le jeune homme comprend mon point de vue et me conforte dans cette idée avec un compliment qui ne peut que me faire sourire « Et toi beaucoup trop flatteur pour être honnête. » plaisantais-je avant qu’il ne me vole mon toast au foie gras et me mette en garde de ne pas regretter de l’avoir invité. J’affiche une mine faussement outrée puis fronce les sourcils mon regard azur se faisant plus perçant « Pas de doute que si tu commences à me voler ma nourriture, je pourrai finir par regretter. » dis-je avec un air accusateur alors que je reprends un toast que je m’empresse de manger avant que l’interne ne me pique celui là aussi. J’apprécie la compagnie du beau brun et n’ai aucune honte à le lui dire, je suis quelqu’un de franc pour les reproches autant que les compliments. Et puis je songe aussitôt que Kylian a bien des qualités et qu’il serait difficile de ne pas le trouver sympathique. Il a comme des airs de gendre idéal, si tant est que l’on ai rien contre les tatouages. Me vient alors à l’esprit que ma meilleure amie a eu un très bon ressenti vis à vis du futur médecin, et je lui fais par de ce constat, une manière de le féliciter de bien faire son travail. Il ne s’étonne pas vraiment de l’aveu mais semble un peu perplexe, ou plutôt curieux d’en savoir plus sur ce qu’Alyx à pu me dire à son sujet. L’interne met en avant la manière zélée avec laquelle il a agit à son égard pour récolter des bons commentaires ensuite et je ris « Et bien ça a marché. Elle m’a dit que tu ferais sans aucun doute un très bon médecin. » je hausse les épaules « C’est pas un scoop mais ça a le mérite d’être dit. ».
J’allais aborder un autre sujet mais le jeune homme poursuit la discussion à propos de ma meilleure amie, j’écoute attentivement son discours, intriguée. Il y a en cela un réflexe professionnel, celui de prendre en compte l’avis d’un collègue pour avoir une meilleure vision sur le cas d’un patient, mais pas seulement. A cet instant c’est surtout l’amie qui analyse les propos de Kylian, et je ne peux m’empêcher de rester un peu perplexe face à ceux-ci. Il l’a trouvé touchante, admets avoir eu de la difficulté à conserver une vraie distance patiente médecin avec elle et je peux le concevoir mais quelque chose me fait tiquer. Pas pour lui, parce que j’ai la conviction qu’il est bien dans ses baskets et tout à fait à même de faire la part des choses, en revanche je m’inquiète un peu plus pour Alyx. « Elle compte beaucoup pour moi. C’est normal que je veuille le meilleur pour elle. » confirmais-je avant de boire une gorgée de champagne. Prenant un air un peu plus sérieux mon regard capte celui de mon interlocuteur « Mais fais attention s’il te plait… avec elle. » je cherche mes mots, c’est délicat ce que je souhaite lui faire comprendre parce que je ne veux pas livrer quelconque élément qui ne m’appartienne pas. Je fais une petite moue « Son état… ça la rend vulnérable. Ce recul que tu as du mal à avoir, il en faut quand même. » parce que je ne veux pas que ma meilleure amie souffre, elle a déjà donner et doit se reconstruire, c’est la priorité. « Maintenant nous ne parlerons plus boulot de toute la soirée. » affirmais-je avec le sourire « Parce que même si c’est un peu guindé et cette fête reste une fête. » je m’approche et dépose mes lèvres contre celles de Kylian pendant un bref instant « Après le discours y’aura probablement de la musique. Je suis très curieuse de voir comment tu danses. » je lui offre un clin d’œil et recule en affichant un air joueur. Je m’avance un peu plus loin le long des tables du buffet, en quête de nouvelles choses à grignoter.

Nous nous éclipsons Tara et moi vers le buffet, je ne suis pas jaloux des hommes qui la regardent et cherchent à attirer son regard. Tara est une belle femme, elle a beaucoup de caractère, de prestance et un charisme indéniable. Je n’ai aucune raison d’être jaloux, je ne suis pas sa propriété, par contre, je suis conscient d’avoir beaucoup de chance de l’accompagner ce soir. « Et toi beaucoup trop flatteur pour être honnête. » Je  lève les yeux au ciel en souriant. Je ne suis pas flatteur en vue de recevoir quelque chose en échange. Je suis un homme honnête, je l’ai toujours été. Mais qu’elle pense ce qu’elle veut, du moment que ça l’amuse. « Pas de doute que si tu commences à me voler ma nourriture, je pourrai finir par regretter. » Je ris en voyant son ton accusateur. « Je note, on ne retire pas le pain de la bouche d’une femme. Très bien. » Je la regard avec un air malicieux, amusé. J’aime jouer avec elle, elle le sait, et elle en joue tout autant. Mais elle coupe vite le jeu en me parlant d’Alyx, et je change littéralement d’attitude. Il s’est passé quelque chose de singulier avec cette jeune femme, et je ne compte pas - pour le moment - dire à Tara que j’ai l’impression de l’avoir déjà vue, qu’elle a tout l’air d’être la femme pour qui j’ai ressenti quelque chose de puissant il y a six ans, à New-York. « Et bien ça a marché. Elle m’a dit que tu ferais sans aucun doute un très bon médecin. C’est pas un scoop mais ça a le mérite d’être dit. » Je souris à nouveau et baisse la tête, attrapant un toast à mon tour avant de lâcher un « Merci. » modeste. Personne ne déteste les compliments, ça fait toujours plaisir à entendre, surtout quand il s’agit d’un grand chirurgien comme elle. Je continue sur ma lancée puisque nous sommes sur le sujet Alyx. Je ne voulais pas nécessairement en rajouter trop, mais au moins lui dire qu’elle m’avait touchée. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me semble important à signifier. Sauf que Tara change singulièrement de tête, et je commence à regretter mes paroles. « Elle compte beaucoup pour moi. C’est normal que je veuille le meilleur pour elle. » Je penche légèrement la tête sur le côté, attendant la suite. « Mais fais attention s’il te plait… avec elle. » Je fronce un peu les sourcils, cherchant à comprendre ce qu’elle veut me dire. « Son état… ça la rend vulnérable. Ce recul que tu as du mal à avoir, il en faut quand même. » Je me racle un peu la gorge et enfouis mes mains dans les poches de mon pantalon, dubitatif. « Hum, oui. D’accord. Je ferai attention à l’avenir. » Je ne vois pas quoi lui répondre d’autre, elle est ma supérieure, si elle dit quelque chose en rapport avec le boulot, je me dois de l’écouter, surtout qu’il s’agit là d’une personne qu’elle aime. « Maintenant nous ne parlerons plus boulot de toute la soirée. » Je hoche légèrement la tête, espérant que ce léger moment de latence s’efface et ne plombe pas notre soirée. « Parce que même si c’est un peu guindé et cette fête reste une fête. » Mon sourire s’étire. « J’espère bien ! » Elle s’approche et je dépose ma main à sa taille lorsqu’elle vient déposer un baiser sur mes lèvres, avant de se reculer pour aller chercher autre chose à manger un peu plus loin. « Après le discours y’aura probablement de la musique. Je suis très curieuse de voir comment tu danses. » Son clin d’oeil me fait sourire. « Ne me cherche pas… » Je m’approche d’elle, me mets dans son dos une main glissant à sa taille jusqu’à son ventre, avant de murmurer à son oreille. « Fais attention, si on danse ensemble, j’ai bien peur que tu veuilles véritablement remplacer ton fiancé par sa doublure… » Je souris et dépose un baiser à sa tempe, me reculant pour la laisser manger, non sans lui adresser un sourire mutin. Quelques tapes sur un micro nous font tourner la tête et Tara me rejoint pour que nous approchions de l’estrade où se trouve son amie, tout sourire, un micro à la main. Je reste près de la blonde, concentré pourtant sur le discours de la jeune femme au micro. Une fois fait, nous applaudissons tous ensemble et comme m’avait prévenu Tara, une musique retentit. J’attrape deux nouvelles coupes auprès d’un serveur passant avec son plateau et en tend une à Tara. « Loin de moi l’idée de te rendre ivre, je n’ai pas besoin de ça pour te mettre dans mon lit, mais faut dire qu’il est vraiment bon ! » Je ris un peu et profite de tout ce luxe que je n’apprécie que parcimonie. « Alors, tu es prête à voir à quel point je suis bon danseur ? »

Loin de moi l’idée de vouloir plomber l’ambiance, mais là c’est la meilleure amie qui parle. Les propos de Kylian font ressurgir mon instinct de protection à l’égard d’Alyx, je me suis promis de veiller sur elle, la soutenir pour qu’elle puisse sortir de sa mauvaise passe et se reconstruire. Je sais que l’interne ne pense pas à mal, qu’il est doté de beaucoup d’empathie et qu’il est difficile de rester totalement neutre face à la détresse que peut exprimé mon amie. Ce n’est pas pour lui que je m’inquiète, parce que c’est un professionnel et qu’il sait faire la part des choses, mais pour elle et son cœur trop grand, encore plus vulnérable à l’heure actuelle. Mon ton est sérieux lorsque je lui demande de faire attention à elle, de garder un peu de recul et il semble un peu perplexe. Contrarié ? Je ne pense pas, j’espère que ça n’est pas le cas car je ne remets aucunement en doute la qualité de son travail. Un moment de flottement s’installe et j’y mets rapidement un terme en affirmant que s’en est fini de parler du boulot. Je ne suis pas là pour ça et Kylian non plus, nous avons beaucoup mieux à faire, comme profiter de la soirée. A priori notre précédent échange est déjà derrière nous, et je l’éloigne d’avantage en captant un peu plus l’attention de mon accompagnateur. Je connais bien ce genre de réception pour savoir que ça se déroule à peu près toujours sur le même schéma. Quand il y a un buffet comme celui-ci, généralement après les différents discours un peu de musique laisse l’occasion à ceux qui le souhaitent de danser un peu tandis que d’autres continuent de bavarder. S’il avait été question d’un repas, ça aurait été une autre affaire. Je fais part à Kylian de ma curiosité quant à ses qualités de danseur tout en me parant d’un air taquin auquel il répond, je n’en attendais pas moins de lui.
Il passe dans mon dos, caresse ma hanche et son bras m’entoure avec délicatesse. Contact que j’apprécie, qui éveille mes sens comme chaque fois que nous sommes proches l’un de l’autre. Son murmure me fait frissonner mais le propos me fait rire « Oh vraiment ? » demandais-je intriguée « Nous verrons bien. » ajoutais-je avant de reporter mon attention sur le buffet. Peu de temps après arrive le moment des discours, j’attrape une verrine qui me fait envie et rejoins Kylian pour écouter ce que mon amie a à dire. Elle a toujours eu une certaines aisance pour s’adresser à une assemblée, véritable passionnée elle sait capter l’attention du public et faire passer son message avec clarté. J’éprouve une certaine émotion à voir le chemin qu’elle a parcouru, et me souviens l’époque où les réunions de sensibilisation ne réunissait tout au plus qu’une vingtaine de personnes. J’aime la réussite, et je prends tout autant plaisir à voir celle des gens que j’apprécie. Déjà convaincue depuis longtemps par les convictions de la jeune femme j’ai pourtant le loisir de découvrir qu’elle a depuis le temps considérablement améliorée sa manière d’argumenter. Si certains dans la salle n’étaient pas encore totalement convaincus par sa démarche et sa motivation je pense que c’est désormais chose faite. Viens ensuite les moments des remerciements pour tous les gens sans qui les choses n’auraient pas pu autant avancer. Je suis touchée d’être citée alors que je ne suis probablement pas une des plus grosses donatrices, mais une des premières ça c’est sûre. Le discours s’achève et j’applaudis chaleureusement mon amie dont le sourire est le témoin que tout ça va au delà de ses espoirs.
Rien avoir avec un don de médium, mais j’avais visé juste en disant qu’ensuite nous aurions le droit à un peu de musique. Les premières notes d’un morceaux retentissent déjà et j’esquisse un sourire à l’attention de Kylian. Il nous ravitaille en champagne et justifie son geste en faisant remarquer que ça n’a rien à voir avec une volonté de me rendre ivre pour pouvoir me mettre dans son lit. « Tu ne serai pas gagnant, l’alcool n’a pas cet effet sur moi. » au contraire, j’ai plutôt envie de dormir que de m’envoyer en l’air lorsque j’ai trop bu. « Mais ce champagne est délicieux tu as raison. » ce n’est pas toujours le cas quand bien même ce genre d’événement se veut haut de gamme. Je bois une gorgée et hoche la tête « Impatiente même. » dis-je avec enthousiasme « Mais je vois quand même que tu essaye de gagner du temps avec ce verre de champagne. » c’est une des choses que j’apprécie le plus avec Kylian, notre façon de constamment être dans un jeu, de se chercher. « Je vais sûrement faire des jalouses en tout cas. » si j’en crois quelques regards que j’ai capté venant de jeunes femmes visiblement intriguées par l’allure de l’interne « Sauf si tu es en train de faire de la publicité mensongère et que tu es un pitoyable danseur. » je ris et ajoute « Mais j’ai l’avantage de connaître bien d’autres de tes qualités, et la danse c’est surfait. » je lisse le bord du col de sa veste et lui adresse un sourire entendu. Je finis alors ma coupe d’une traite avant de lui prendre la main pour aller danser, je lui ai dit, la patience n’est pas mon fort.

Le jeu continue, c’est plus fort que nous. Chaque fois que je lui dis quelque chose, en dehors de notre discussion rapport à sa meilleure amie qui a été on-ne-peut plus sérieuse, elle me regarde avec cet air de canaille qui lui va si bien. Je me sens chanceux de pouvoir avoir le droit d’assister à ça, à cette facette de sa personnalité. Je suis bien conscient qu’elle n’est pas comme ça avec tout le monde, et encore moins les gens avec qui elle travaille. Mais moi je suis là, ce soir avec elle, et je continue de profiter de notre jeu de séduction qui dure depuis plus de six mois. Je ne m’en lasse pas pour le moment, et je crois que tant que je n’aurai pas trouvé une femme qui me fasse changer d’avis et me détournerait de Tara, je crois que je n’ai pas envie que ça s’arrête. Je ne peux pas nier l’affection que j’ai pour elle et surtout pour notre complicité. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai des sentiments pour elle, parce que je sais que tout ça pourrait s’arrêter d’un jour à l’autre, et je me dois de me protéger. Mais j’ai toujours aimé vivre au jour le jour, et c’est exactement ce que je fais en sa compagnie. Nous finissons par écouter le discours de son amie, et je jette un oeil fier à Tara au moment où ça parle d’elle. Elle sourit. Elle est belle. Une fois terminé, nous retrouvons le buffet et surtout le champagne. Je ne me fais pas prier pour la provoquer, encore, parce que ça me fait rire. « Tu ne serai pas gagnant, l’alcool n’a pas cet effet sur moi. » J’arque un sourcil. Rares sont les femmes qui ne se sentent pas déshinibées après quelques verres l’alcool. Alors soit elle bluff, soit une fois encore elle me prouve qu’elle est vraiment singulière. « Mais ce champagne est délicieux tu as raison. » Je hoche la tête en souriant, me délectant de la voir poser ses lèvres rouges contre le verre, s’abreuvant du liquide doré et pétillant. « Impatiente même. Mais je vois quand même que tu essaye de gagner du temps avec ce verre de champagne. » Je ris à sa réflexion et pour lui prouver le contraire, je vide le continu de ma coupe de champagne et la pose sur le plateau d’un serveur qui passait. « Plus de champagne, je suis tout à toi. » Je m’amuse des sous-entendus que je peux employer avec elle, et souris de la voir sourire. « Je vais sûrement faire des jalouses en tout cas. Sauf si tu es en train de faire de la publicité mensongère et que tu es un pitoyable danseur. Mais j’ai l’avantage de connaître bien d’autres de tes qualités, et la danse c’est surfait. » Elle s’approche et viens faire glisser ses doigts sur le col de ma chemise alors que ma main vient se poser directement à sa taille par pur réflexe. « Tu serais étonnée de connaître tous les domaines dans lesquels j’excelle. Et pas seulement ceux que tu connais » J’arque un sourcil et souris de plus belle alors qu’elle vide à son tour le contenu de sa coupe. J’attrape sa main et l’attire avec moi vers l’endroit réservé aux gens qui veulent danser. Je la prends contre moi, sa main toujours dans la mienne et l’autre dans le creux de ses reins, avec une poigne certaine qui lui permet de rester bien collée à moi. Ma meilleure amie était danseuse, et j’ai dansé des heures avec elle, alors je pense être assez bon dans le domaine pour faire mes preuves et lui montrer que ça aussi je sais faire. Je ne me sens pas un moins que rien lorsque je suis avec elle, même si elle est haut gradée, même si elle gagne sans doute dix fois mon salaire, même si elle est appelée partout pour ses opérations minutieuses. Elle ne me fait pas me sentir inférieur à elle et c’est ce que j’apprécie. Elle pourrait simplement vouloir exercer sur moi son pouvoir, mais elle ne le fait pas. Nous continuons de danser tous les deux, les yeux dans les yeux, accompagnés de sourires complices et charmeurs, jusqu’à ce que j’approche mon visage pour venir murmurer à son oreille. « C’est assez frustrant de te sentir si près sans avoir le droit de te déshabiller. Crois-moi que je dois me concentrer depuis tout à l’heure pour arrêter d’imaginer ce qui se cache sous cette robe… » J’ai toujours adoré ses sous-vêtements, elle le sait, elle en joue. Je souris et viens l’embrasser sans plus tarder, lentement, sensuellement, appelant notre désir mutuel.

Que Kylian puisse m’étonner encore et encore je n’en doute absolument pas. Je sens que c’est un homme pleins de ressources, un être singulier et d’une richesse humaine indéniable. Et c’est pour ça qu’il fera un bon médecin, pas juste parce qu’il peut ingurgiter des quantités de savoirs et les recracher lorsqu’il le faut. Il en est capable oui, mais il sait aussi considérer les patients comme des êtres humains, pas simplement comme des cas à traiter. Une chose que derrière ma façade de femme autoritaire j’essaye toujours de transmettre à mes patients, que je suis là pour eux pour leur venir en aide. Chez l’interne c’est sans doute encore plus naturel que ça ne l’a été pour moi, il a une empathie naturelle qui lui permet de mettre en confiance la plupart des gens. Je mentirais si je disais qu’il n’en est pas de même pour moi. J’ai un bon instinct concernant les personnes que je côtoie, j’arrive assez bien à me faire rapidement sur qui à une chance de mieux me connaître ou non. Dans le cas du jeune homme, outre l’indéniable attirance physique qui nous rapprochait, je su très vite que la complicité n’aurait aucun mal à s’installer. Et j’apprécie ce lien que nous avons tissé au fil du temps, me montrant volontiers sous un jour que tout le monde ne peut pas se vanter d’avoir pu ne serait ce qu’entrevoir. A nous voir agir comme un couple pour la soirée, certains pourraient se méprendre, penser que nous en sommes un. Mais les choses sont claires entre nous, notre connexion est purement physique. Le seul sentiment que nous partageons mutuellement est le respect. En six mois, on pourrait presque parler de sex friends désormais…
« J’aime beaucoup être surprise. » dis-je avant d’engloutir la fin de mon champagne et d’aller danser avec Kylian. Il adopte une attitude qui me laisse entendre qu’il n’a pas fait de publicité mensongère, c’est un danseur aguerri. Peu de gens le savent mais j’ai pratiqué la danse en compétition quand j’étais gamine. J’en garde de très bonnes bases dans différents styles de danse de salon. En fait j’ai tout arrêté quand mon partenaire a déménagé, j’avais quinze ans et nous dansions ensemble depuis l’âge de neuf ans. Inconcevable pour moi à cette époque de tout reprendre à zéro ou presque. Aligner trois pas de danse convenables dans ce genre de soirée est à la portée de tous, mais le faire avec classe et élégance demande déjà un peu plus d’expertise. Je sens que l’interne à ça en lui et c’est une carte d’atout de plus qu’il vient d’abattre. La danse à ce pouvoir de permettre de faire abstraction du reste de l’environnement, à cet instant il n’y a plus que nous deux, complices et totalement connectés sur la même longueur d’onde. Alchimie qui ne tarde pas à se traduire par un rapprochement. Bordel qu’est-ce que j’aime sentir son souffle contre ma peau… je souris d’ailleurs à son murmure. Un aveu de faiblesse face à ce que je peux lui faire ressentir dans cette proximité qui n’offre pour le moment rien de plus que de laisser l’imagination faire le reste. « Tu n’as pas besoin d’imaginer ce qu’il y a sous cette robe puisque tu le sais déjà. » répondis-je avec un air amusé « Enfin… presque. ». J’allais poursuivre mais ses lèvres capturent les miennes et j’aime bien trop ce contact pour m’en priver.
Je recule légèrement, le corps réchauffé par ce baiser sensuel que nous avons échangé « Laisse nous quand même le temps de quelques danses… » mon regard se fixe dans le sien et je sais qu’il peut y lire du désir, c’est même le but « Au pire, nous sommes dans un hôtel, il suffira de prendre une chambre. ». Je hausse les épaules et affiche un air bien plus innocent « Les hommes sont de tels impatients. ». Nous continuons de danser et je trouve le moment plutôt adéquat pour essayer d’en savoir plus sur Kylian dont je ne sais finalement pas grand chose. « Tu as laissé entendre que tu as une petite sœur, vous avez beaucoup d’années d’écart ? » je souris « Je ne sais même pas d’où tu viens Doherty… on a pas besoin de ça pour bien s’entendre au lit c’est vrai, mais j’apprécierai d’en savoir un peu plus sur toi. » après tout lui sait que je viens de New York, bon ce n’est pas vraiment un secret mais quand même c’est toujours une info de plus qu’il a sur moi.

Spoiler:

« Tu n’as pas besoin d’imaginer ce qu’il y a sous cette robe puisque tu le sais déjà. » Je souris de plus belle et hoche à peine la tête d’un air malicieux. « Enfin… presque. » J’arque un sourcil et m’arrête une seconde de danser, sans la lâcher des yeux. « Presque ? » Je baisse les yeux sur le haut de son buste avant de remonter dans ses yeux. « Ne me dis pas que tu n’as rien mis là dessous. C’est ce que tu m’as dit que tu ferais la dernière fois mais j’aurai pas pensé que tu en sois capable… » Je me mords la lèvre inférieure, toujours cet air malicieux, et ma main dans le bas de son dos descend un peu plus sur le haut de ses fesses comme pour essayer de sentir si elle a un sous-vêtement mais son regard me réprimande et je remonte un peu ma main en levant les yeux au ciel. « D’accord d’accord… » « Laisse nous quand même le temps de quelques danses… » Je me mords l’intérieur de la joue et arbore une petite moue presque enfantine d’un gamin pris en flagrant délit la main dans le pot de bonbons juste avant le dîner. « Au pire, nous sommes dans un hôtel, il suffira de prendre une chambre. » Elle joue les airs innocents et ça me fait rire plus qu’autre chose. « Intéressant, j’aime tes raccourcis ! » Je ris, toujours aussi complice avec la jeune femme. « Les hommes sont de tels impatients. » Je lève les yeux au ciel avant de rire, non sans nous arrêter de danser. Un silence apaisant s’instaure entre nous, nos corps parlant simplement pour nous. Je me concentre sur la musique, la proximité avec elle, son souffle sur mon visage ou dans mon cou. J’adore ça. « Tu as laissé entendre que tu as une petite sœur, vous avez beaucoup d’années d’écart ? » Je m’écarte juste assez pour plonger mon regard dans le sien, sans m’arrêter de danser pour autant. « Je ne sais même pas d’où tu viens Doherty… on a pas besoin de ça pour bien s’entendre au lit c’est vrai, mais j’apprécierai d’en savoir un peu plus sur toi. » Mon regard oscille entre ses yeux azur et je souris doucement, me raclant la gorge, à peine, comme pour annoncer quelque chose de solennel. « Ma soeur sera majeure à la fin de l’année. On a un peu plus de huit ans d’écart, mais je suis très proche d’elle. Je la surprotège sûrement un peu trop, c’est un fait. » Je souris de plus belle en pensant à Rylee. « Et c’est elle qui m'a donné l’envie de devenir médecin. Elle… » Je me pince un peu les lèvres avant de finir ma phrase. « Elle a été gravement malade, depuis qu’elle est née. Elle a vécu des années très difficiles, et c’est en passant des heures à l’hôpital à son chevet que j’ai eu envie d’être là, d’aider ces gens qui étaient dans des périodes difficiles de leurs vies. Que ce soit pour quelques heures, quelques jours ou même quelques années. » Je vois le regard de Tara changer sensiblement, comme si elle était désolée d’avoir posé la question. « Oh mais ça va, elle est guérie ! » Je lui souris et hausse un peu les épaules à nouveau, une sorte de tic faut croire. « Et je suis né en Irlande, à Dublin. Mon père est américain et ma mère néo-zélandaise. Un vrai bordel ! » Je ris et ne lâche pas le regard de la blonde. « Voilà, vous avez d’autres questions mademoiselle Owenson ? » Je n’ai pas grand chose à cacher à vrai dire. J’aimerai autant ne pas parler de ma fille, d’ailleurs j’évincerai habilement le sujet s’il se présente. Cela dit, je ne pense pas qu’elle se doute une seule seconde que je puisse être père. Je ne laisse rien y paraître en tout cas.

C’est tellement facile de jouer avec la curiosité de l’interne. C’est un homme et lequel ne serait pas intrigué par ce que je peux porter ou non sous cette robe ? Kylian se souvient parfaitement de mes propos lors de notre dernière entrevue, ce qui me fait sourire. J’adore la tête qu’il fait, c’est un peu comme si je venais de teaser son cadeau de Noël ou un truc dans ce genre là et il entreprend même de vérifier son hypothèse. D’un simple regard je le dissuade dans cette tentative et propose qu’il fasse preuve d’un peu de patience. J’ai le beau rôle de lui dire ça alors que je ne suis moi même pas un modèle en la matière. Le beau brun prend un air de gamin prit en faute et j’en viens à me demander comment il fait pour être à la fois si adorable parfois. C’est assez étonnant comme de l’homme assuré, il peut en un instant passer au mec dont on a envie de prendre soin avec douceur. Ça doit être grâce à cela qu’il a réussi à faire apparaître mon côté tendre… celui que je ne laisse que très rarement apparaître, même avec d’autres de mes amants. Nous avons beau nous renvoyez la balle, l’un comme l’autre nous savons comment cette soirée se terminera. J’offre une option courte, alternative que l’interne trouve intéressante ce qui n’a rien de bien étonnant au vu de son précédent aveu sur sa difficulté à ne pas penser au moment où nous serons seuls. Je mentirais en disant que je n’y songe pas, bien sûr que son corps contre le mien ne me laisse pas indifférente, mais j’ai également envie de profiter de la soirée. J’ai envie de prendre le temps de vivre chaque instant, pour contre balancer mon quotidien toujours à cent à l’heure.
Je trouve le moment assez bien choisi pour mener une discussion avec Kylian qui ne soit pas sur fond de jeu de séduction. Un échange plus neutre, simplement avec l’intention de mieux se connaître. Car si je connais beaucoup de ses qualités, professionnelles mais aussi dans un autre domaine, j’en sais peu sur lui. Et étant donné que je lui ai donné comme mission de veiller sur ma meilleure amie, je pense que c’est une bonne chose d’en s’avoir d ‘avantage. Bon ok j’admets que ça m’intéresse, je suis de nature curieuse. Je profite de l’info qu’il a laissé filtrer un peu plus tôt sur sa petite sœur et ajoute une question sur ses origines. L’interne se prête docilement au jeu des questions, et j’écoute ses réponses avec attention. J’apprends que sa sœur a été gravement malade, que c’est de là que vient sa vocation à devenir médecin et pendant un instant je me demande si elle s’en est sortie ou si l’issue de cette histoire à été dramatique. Sans doute qu’il a lu cela dans mon regard car il me rassure aussitôt en affirmant qu’elle est désormais guérie. Je le laisse poursuivre et apprendre qu’il vient de Dublin fait naitre comme un éclair dans mon esprit « Ah c’est donc ça ton… genre d’accent parfois. » je ris et secoue la tête lorsqu’il me demande si j’ai d’autres questions. Je pourrais en avoir de nouvelles à lui poser mais je ne veux pas mener un interrogatoire, ce n’est pas le but. « On se ressemble plus que je ne le pensais. » avouais-je avec le sourire. « Me spécialiser dans la chirurgie de la main m’est venu à la suite de quelque chose qui est arrivé à un de mes amis. Il était pianiste en voie d’en faire son métier et puis il a été agressé… Il a eu plusieurs fractures aux mains et n’a plus jamais pu joué comme il le faisait. Il a sombré dans la dépression à la suite de ça. » je souris « C’était les mains, ça aurait pu être autre chose. Mais j’ai pris conscience de l’importance que ça a pour les gens. Pas seulement ceux qui ont un métier comme celui des musiciens… mais tous le monde. Les mains moi-même ce sont mon outil de travail. C’est précieux. ». Je hausse les épaules « Tu en as de belles d’ailleurs. » un compliment qui a de la valeur venant de moi, après tout je suis une spécialiste en la matière. C’est d’ailleurs une chose à laquelle je suis sensible chez un homme.
« Tu es un véritable homme du monde… » j’arque un sourcil « C’est peut-être ce petit côté exotique qui te rend attirant. » plaisantais-je. Je reprends un peu plus sérieusement « Il y a un autre point sur lequel nous sommes similaires. Tu as un petit côté mystérieux, et je vois bien que malgré ta proposition que je pose d’autres questions, ce n’est pas vraiment ton truc. » je suis bien placée pour le comprendre et mes mots n’ont pas pour but de lui jeter la pierre « Je m’en tiendrai là. » j’approche mes lèvres des siennes « J’adore que tu restes un peu un mystère. » mon aveu est enchainé par un baiser à l’intensité parfaitement calculée. Je ne veux pas trop faire monter la température mais à mesure que le temps passe je sais pertinemment que moi aussi j’aurais de plus en plus de mal à laisser le désir au second plan. Je recule légèrement, capte son regard et souris « Il est probable que j’ai une autre soirée du genre dans quelques semaines… il te faut un contrat pour être doublure officielle ou pas ? » j’échappe un léger rire « Enfin doublure… ça sera un rôle tout court. Qui sait peut-être que si un jour la médecine te lasse tu pourrais songer à te reconvertir dans une carrière d’acteur. ». Ça serait vraiment dommage pour la médecine parce que je crois vraiment en son potentiel, mais après tout on ne sait jamais ce que la vie peut nous réserver. Je crois que malgré tout les deux coupes de champagne font leur effet, pas que je sois saoule, juste légère et parfaitement de bonne humeur. Certains ne me reconnaitraient probablement pas en me voyant ainsi, mais ils ne sont pas là et c’est tant mieux. « On dirait que ça va être l’heure du dessert. » dis-je alors qu’aux alentours du buffet le service s’agitent pour amener les mets sucrés. Je regarde Kylian avec un air faussement blasé vite effacé par un nouveau sourire amusé « Je ne parle pas de moi… mais du buffet. ». Je pense soudain à quelque chose « En fait j’ai une nouvelle question. Tu es plutôt sucré ou salé ? » on ne dirait pas comme ça mais ça peut avoir son importance… et pas juste pour la curiosité cette fois.

Je ne suis pas étonné que Tara commence à vouloir me poser des questions. Tant qu’elles ne concernent pas ma situation amoureuse et familiale proche - ma fille par exemple - je ne vois pas pourquoi je ne lui répondrai pas. Je ne suis pas du genre à entretenir le mystère autour de moi, ou si je le fais, ce n’est pas voulu. Alors je réponds sincèrement aux questions de la jolie blonde, tout en continuant de danser contre elle. « Ah c’est donc ça ton… genre d’accent parfois. » Je plisse les yeux en souriant l’air de lui dire qu’elle n’a pas le droit de me tacler sur mon accent. « On se ressemble plus que je ne le pensais. » Je penche la tête sur le côté sans la lâcher des yeux, lui demandant par ce simple regard de m’en dire un peu plus. C’est alors qu’elle m’explique pourquoi elle a voulu être médecin, ou plus spécialement chirurgien des mains. C’est une spécialisation assez rare, mais importante quoi qu’il arrive. Elle est très douée dans ce qu’elle fait, et reconnue par un grand nombre de chirurgiens. Elle m’impressionne. « Les mains moi-même ce sont mon outil de travail. C’est précieux. Tu en as de belles d’ailleurs. » Je souris comme pour la remercier, et mine de rien, fais descendre ma main de son dos et appuie un peu pour resserrer mon emprise. « Merci… faut dire qu’elles ne sont pas que belles. » Je ris un peu, amusé. Je ne suis pas du genre à me vanter, mais Tara n’est pas le genre de femme à simuler pour faire plaisir ou pour être tranquille, elle n’a aucune raison de le faire avec moi. C’est donc que je lui procure réellement du plaisir. Finalement, la jolie blonde repart sur mes origines. « C’est peut-être ce petit côté exotique qui te rend attirant. » je ris un peu et secoue la tête l’air de lui dire qu’elle raconte absolument n’importe quoi. Mais ça me fait toujours plaisir d’entendre ce genre de chose, surtout venant de sa part. « Il y a un autre point sur lequel nous sommes similaires. Tu as un petit côté mystérieux, et je vois bien que malgré ta proposition que je pose d’autres questions, ce n’est pas vraiment ton truc. » Je me pince un peu les lèvres pour lui faire comprendre qu’elle a raison, mais mon regard pétille de savoir que nous avons plus de points commun qu’on aurait pu imaginer. « Je m’en tiendrai là. J’adore que tu restes un peu un mystère. » « Tant mieux, je ne suis pas le meilleur pour parler de moi. » Mon regard oscille entre ses yeux et je viens capturer ses lèvres sans plus tarder. Un baiser tendre et très agréable. « Il est probable que j’ai une autre soirée du genre dans quelques semaines… il te faut un contrat pour être doublure officielle ou pas ? » Mon rire se mêle au sien. « Je crois qu’il va falloir oui, un contrat comme ça, ça se paie… » Je lui souris de manière crapuleuse. « Enfin doublure… ça sera un rôle tout court. Qui sait peut-être que si un jour la médecine te lasse tu pourrais songer à te reconvertir dans une carrière d’acteur. » Je secoue la tête, amusé. « Non, ce métier c’est le mien, et puis le monde des paillettes c’est pas pour moi. Mais j’ai fait du théâtre quand j’étais gamin, ça doit jouer. Je pensais pas que je serai si doué. » Je ris de nouveau et nous arrêtons de danser quand Tara décide d’aller retourner du côté du buffet. « On dirait que ça va être l’heure du dessert. » J’arque un sourcil, un sourire amusé et quasi coquin au coin des lèvres. « Je ne parle pas de moi… mais du buffet. » Je ris alors avant de lui répondre. « Dommage… » Je hausse les épaules et nous marchons vers le buffet. « En fait j’ai une nouvelle question. Tu es plutôt sucré ou salé ? » Je suis assez surpris de la question. Je fais une petite bouille avec ma bouche alors que je réfléchis. « Hum, c’est une bonne question. Je dirai sucré, quand même, parce que je suis assez gourmand. Faut que je fasse attention. Mais j’ai presque envie de te dire sucré-salé ! » Je hoche la tête pour appuyer mes dires. « La vérité c’est que je n’aime pas particulièrement faire de choix. Je n’aime pas qu’on m’impose de choisir, c’est assez bizarre. Je suis quelqu’un de plutôt posé, je ne m’énerve pas facilement, mais j’ai un côté un peu rebel faut croire ! » Je souris de plus belle et viens récupérer un mini éclair au chocolat que j’enfourne dans ma bouche d’un seul coup. « Et toi alors, chocolat ou vanille ? » Cette question ne rime à rien, à vrai dire, j’ai du mal à comprendre pourquoi elle m’a demandé si j’étais plutôt sucré ou salé, alors je me fous un peu d’elle en lui posant cette question. « Kylian ? » Je sursaute presque et me retourne face à la voix en question. « C’est pas vrai ! » La jeune femme vient me serrer contre elle et mon corps se tend légèrement. Chloe est une amie de Faith. « C’est pas vrai qu’est-ce que tu fais ici ? T’es beau , je crois que je t’ai jamais vu en costard ! » Elle rit et je tente de garder mon sourire. « C’est marrant de te voir ici oui, et ben écoute, j’accompagne quelqu’un. Justement, je te présente Tara. » Les deux jeunes femmes se serrent la main. « Chloe est une amie de ma meilleure amie. » « Ta fiancée oui. » Elle regarde Tara du coin de l’oeil, comme pour vérifier que la jeune femme est bien au courant. Bordel, comme si c’était le moment. « J’ai été la voir à l’hôpital la semaine dernière. Ça me fait mal au coeur que son état soit stationnaire. » Je hoche la tête. « Oui, j’espère que ça va changer. » Je pince un peu mes lèvres et Chloe est rappelée à l’ordre par un jeune homme. « Ah mince, faut que j’y aille, ça m’a fait plaisir de te voir Kylian ! » Elle salue Tara et s’en va comme si de rien n’était. Je serre les mâchoires et me racle un peu la gorge. « Hum… c’est très compliqué… » Je lâche un rire un peu nerveux alors que Tara me regarde, et je tente un résumé rapide. « Faith est réellement ma meilleure amie. On s’est fiancés y’a quelques années, pas pour les bonnes raisons. Et puis je suis arrivé ici pour ma soeur, elle est restée à Dublin, on s’est éloignés, on était conscients que ça servait à rien de continuer mais on en a jamais trop parlé. Et puis elle a eu un accident et elle a été plongée dans un coma artificiel. Ça va faire un mois. » Je hausse les épaules et regarde mes pieds, enfournant mes mains dans mes poches. « Voilà, tu sais tout. » Ou presque.

Non effectivement Kylian n’a pas juste de belles mains, elles sont aussi très habiles. Et pas seulement pour ce que nous faisons tout les deux… même si c’est un talent que je lui connais plutôt bien. En fait cet homme ne manque pas de qualités, dire qu’il a tout pour lui serait peut-être exagérer un peu parce qu’en tant que perfectionniste, je suis bien placée pour savoir que la perfection est presque inatteignable. Tout dépend du domaine, bien sûr, mais quelqu’un ne peut pas être parfait, c’est totalement impossible. Ainsi l’interne est simplement doté d’un score plutôt élevé sur cette échelle floue sur laquelle on pourrait s’amuser à classer les gens. Mais ce n’est pas mon genre de mettre les gens dans des cases, je les prends comme ils sont. Cependant j’ai plaisir à déceler des points communs entre nous, disons que ça explique un peu mieux notre bonne entente qui si elle est désormais bien installée, à dans un premier temps été plutôt surprenante. Pour moi surtout, qui ne suis pas du genre à laisser tomber le masque trop facilement. Avec Kylian ça s’est fait naturellement, en tout spontanéité et aussi déroutant que ce fut c’était également très agréable. Nous avons développé une complicité telle que je n’ai pas hésité une seconde à sollicité sa compagnie pour ce soir, l’expérience s’avérant concluante je ne me gêne pas pour lui proposer une nouvelle soirée de ce genre. J’aime la lueur malicieuse qui anime son regard et cet air coquin qu’il affiche en affirmant que tout se paie. Je connais son prix… et c’est le mien, l’entente sur ce point ne sera donc absolument pas un problème. « Tu sais que tu ne seras pas perdant au change. » dis-je avant de plaisanter sur ce rôle que je lui demande de jouer, non sans mettre en avant qu’il s’en sort à merveille. J’évoque une carrière d’acteur au cas où la médecine ne lui irait plus, mais en véritable passionné qu’il est, sa réaction ne me surprend pas.
Le buffet a été transformé, les desserts trônent désormais sur les tables et c’est un détail qui ne m’a pas échappé. Pas que je sois une incorrigible gourmande, mais je ne suis pas contre quelques petites douceurs. Anticipant sa réaction je ne laisse pas à Kylian le temps de se faire des idées sur le dessert en question. Néanmoins ce n’est pas pour ça que je n’ai pas quelques idées en tête, lesquelles m’amènent à l’interroger sur ses goûts. Je vois bien que ça l’étonne que je puisse lui poser cette question qui ressemble à celle que l’on se pose parfois pour établir des portraits chinois. Mer ou montagne ? Eté ou hiver ? Et j’en passe… Mine de rien cela lui demande un petit temps de réflexion que je mets à profit pour manger un petit milles feuilles absolument délicieux. Encore une fois et en dépit de la banalité de la question j’en apprend d’avantage sur l’interne. Un peu rebel, il n’aime pas faire de choix. Du genre à suivre son envie sans vraiment se poser de question. Bien que sa réponse soit très intéressante, l’origine de ma question n’en ai pas totalement satisfaite. Tant pis, je ferai avec ce qu’il a bien voulu me donner. Je m’apprête à commenter ce côté rebel dont il parle mais le jeune homme me devance avec une question qui sonne comme une taquinerie. J’arque un sourcil et sourit, tout simplement amusée. Nous sommes interrompu dans cette discussion des plus importantes par une jeune femme qui interpelle Kylian puis l’enlace chaleureusement. Elle le complimente sur sa tenue et j’attrape une tartelette à la framboise dans laquelle je croque avec application. L’interne fait les présentations et je serre la main qui m’est tendue avec un léger sourire discret et poli. Sous l'effet de la surprise j’ai comme un pépin de framboise qui se coince dans ma gorge quand j’entends le mot « fiancée ». Maitresse dans l’art de ne rien laisser paraître mon attitude reste inchangée lorsque la dénommée Chloé me regarde avec cet air que nous les femmes connaissons bien.
Le reste de leur échange ne m’échappe pas bien que je reste en retrait durant cette étonnante rencontre impromptue. J’adresse un petit signe de la main à la jeune femme lorsqu’elle s’éloigne et pose un regard intrigué sur l’interne. Il est nerveux, véritablement embarrassé parce qui vient de se passer. Je ne le pousse pas à la confidence, je reste silencieuse et mon seul air perplexe suffit à ce qu’il m’explique de lui même la situation. Kylian est fiancé à sa meilleure amie. Je fais une moue contrariée quand il évoque l’accident de cette dernière et son état actuel. La situation n’est effectivement pas des plus simples, le changement d’attitude du jeune homme n’en est que la preuve concrète. Le regard baissé, les mains dans les poches, il ressemble à un gamin. Vrai qu’il vient d’être pris en flagrant délit de mensonge par omission, mais jusqu’ici je ne l’ai jamais questionné sur sa situation amoureuse, ou civile. La raison ? Sans doute parce que ça ne me pose pas de problème et qu’il est un assez grand garçon pour gérer ça et nos petites aventures tout seul. « Elle est à Dublin ou ici ? » demandais-je comme prise d’un doute, malgré que Chloé venait de dire qu’elle lui a rendu visite récemment. J’attrape un macaron et lui met devant les lèvres « Chocolat. » dis-je avec le sourire « C’est ce que je préfère. ». Hors de question que notre soirée soit gâchée « Fais revenir le beau mec plein d’assurance qui dansait avec moi. Je m’en fous que tu sois fiancé. » c’est son histoire, sa vie… tant que ça ne nous empêche pas de prendre du plaisir à quoi bon s’en soucier ? M’offrant à mon tour un macaron je l’accompagne d’une nouvelle coupe de champagne « Maintenant une chose est sûre, tu conduiras aussi au retour. » affirmais-je avant de boire une gorgée. Je m’approche de son oreille et y murmure « Est-ce que tu as toujours envie de savoir ce que je portes ou pas en dessous de cette robe ? » mes lèvres viennent flirter avec son lobe « On peut finir le dessert chez moi… ». Je lance l’invitation, Kylian en fait ce qu’il veut.