A boring party still a party (Kylian&Tara)

Cette situation est pour le moins cocasse. Disons que je ne m’attendais pas le moins du monde à croiser quelqu’un que je connais ici, ce soir, et encore moins quelqu’un qui connaît Faith. Je suis surpris, mais j’essaie de ne pas montrer à quel point je suis mal à l’aise. Je joue la comédie comme je le fais depuis le début de la soirée. Mais je dois avouer que ça me casse pas mal dans ma dynamique de soirée agréable avec Tara. Chloe finit par partir et je me vois dans l’obligation de donner une explication à la blonde que j’accompagne. J’aurai pu m’en passer, mais cette soirée est assez spéciale, et je ne me voyais pas passer à autre chose et laisser ça en suspens. Alors je lui avoue, tout, ou presque. Du moins ce qui me semble être avouable. Le reste est encore trop difficile à avouer. Après, je sais qu’elle n’a aucune raison de juger. Elle est fiancée elle aussi, mais pour de vrai. Alors que moi ça ne rime à rien. Et puis, on n’est pas un couple officiel alors ça ne change rien. « Elle est à Dublin ou ici ? » Je relève la tête pour la regarder, surpris par sa question. « A Auckland, en fait. Ils l’ont fait rapatrier ici. » Je sais même pas exactement pour quoi, ça me dépasse assez. Mais je voudrais ne plus parler de tout ça, et je crois que Tara le comprend. Elle vient mettre un macaron dans ma bouche et je le croque sans broncher. « Chocolat. C’est ce que je préfère. » me dit-elle avec un sourire adorable. Je lui rends son sourire, rassuré, étrangement. Elle ne me tient pas rigueur de cet épisode, et c’est tant mieux. « Ça ne m’étonne pas. » Je ris un peu et la regarde en manger un à son tour. « Fais revenir le beau mec plein d’assurance qui dansait avec moi. Je m’en fous que tu sois fiancé. » Je plonge mon regard dans le sien avec une intensité assez étrange. Je crois que si la situation avait été quelque peu différente, j’aurai pu tomber amoureux d’elle. Elle représente à peu près tout ce qui me plait chez une femme, avec sans doute un poil trop d’assurance, mais c’est un côté qu’elle ne me montre pas beaucoup ou alors seulement dans le jeu. Et j’apprécie ça. Je la regarde prendre une nouvelle coupe de champagne et j’arque un sourcil. « Maintenant une chose est sûre, tu conduiras aussi au retour. » Finalement, je me mets à rire un peu, pendant qu’elle en profite pour s’approcher. Naturellement mes mains trouvent leur place autour d’elle, jusque dans le creux de ses reins. Ses lèvres s’approchent de mon oreille et je frissonne déjà avant même de savoir ce qu’elle va me dire. « Est-ce que tu as toujours envie de savoir ce que je portes ou pas en dessous de cette robe ? » Mon coeur s’accélère et ma libido remonte en flèche. « Hum, ça se pourrait bien oui… » « On peut finir le dessert chez moi… » Un frisson me parcourt l’échine et je resserre légèrement la pression de ma main dans son dos. « Je suis obligé de te kidnapper maintenant alors, que tu n’aies pas bu suffisamment pour n’avoir aucun souvenir demain matin ! » Je ris un peu et m’écarte juste assez pour la regarder. « Je vais chercher nos vestes au vestiaire, je te laisse dire au revoir à ton amie et on se retrouve à l’entrée. » Je dépose un baiser au coin de ses lèvres et m’éloigne d’elle en souriant. Une fois nos vestes en main, je retrouve Tara comme prévu et l’aide à enfiler son manteau pour que nous puissions sortir. Une fois dehors, je donne le ticket au voiturier et quelques minutes plus tard, il nous ramène la voiture de Tara dont je prends le volant. je la laisse me guider jusque chez elle et gare la voiture dans l’allée. Belle baraque. J’éteins le moteur et me précipite pour faire le tour de la voiture pour lui ouvrir en vrai gentleman, ce qui semble la faire rire. Mais je ne perds pas de temps pour l’attirer à moi et m’emparer de ses lèvres. Je ne suis pas du genre très patient. « Quand il s’agit de ce dessert là, crois-moi que je suis plus sucré que salé ! » Je lui souris et l’embrasse de plus belle, reculant jusqu’à la porte d’entrée sans quitter ses lèvres. « Trouve-moi vite ces clés avant que je te fasse l’amour contre la porte de cette maison. »

Pendant un bref instant je crains que la soirée ne soit gâchée par cette révélation inattendue. Pas parce que je prends mal d’apprendre que Kylian soit fiancé, mais plutôt par la gêne qui se dégage de l’interne à cet instant. Il est contrarié par la situation, c’est palpable et je me risque à une seule et brève question sur le sujet, engrange l’information qui m’est donnée puis passe à autre chose. Je reprends la discussion où nous l’avions arrêté en étant interrompu par la connaissance de l’interne. J’invite se dernier à délaisser cet épisode imprévu pour se reconnecter totalement à la réalité de cette soirée que nous passons ensemble. Je crois que je ne pouvais trouver meilleur argument que d’affirmer combien je me fous qu’il soit fiancé. Ce n’est pas une situation que je souhaite à mes côtés mais juste l’homme qui l’est, avec qui j’apprécie passer du temps, et que je désire. Je ne sais pas si c’est d’avoir cru que la soirée pourrait tourner court qui me rend un peu plus impatiente, mais je prends le parti de raviver le jeu de séduction auquel nous aimons tant jouer. Plus encore c’est de tentation dont il s’agit et je sais qu’en revenant sur ma tenue et ce qu’elle cache, j’accapare à nouveau toute l’attention de Kylian. Un murmure habilement soufflé à son oreille et j’ai plaisir à totalement retrouver l’homme audacieux qui est entré avec moi dans cette salle de réception. Je l’invite à terminer le dessert chez moi, une idée que ses gestes valident avant même ses paroles. Je souris largement à cette réaction de sa part « Ce n’est pas la perte de mémoire que tu devrais craindre. » me concernant ça serait plutôt la somnolence et ma tendance à pouvoir m’endormir en un claquement de doigt dès lors que le taux d’alcool dans mon sang est trop élevé. Ce soir je suis loin de ce seuil mais l’interne préfère anticiper et que nous partions tout de suite. En fait je n’en attendais pas moins de lui.
Je vais saluer mon amie, la félicite pour cette soirée aussi réussie que son projet. Je promets de l’appeler prochainement afin que nous puissions nous voir à titre privé et prends congé. Je rejoins l’entrée dans un timing quasi parfait avec celui du jeune homme. Nous quittons la soirée et je fais office de gps pour que nous nous rendions chez moi. Nouveau privilège que je lui fais en l’accueillant à mon domicile, mais cette soirée n’est de toute façon pas comme ces autres moments que nous passons ensemble. Il gare ma voiture dans l’allée devant ma maison et s’empresse de venir m’ouvrir la portière. Sa galanterie me fait sourire, je suis à la fois flattée et amusée « Quel gentleman. ». Il reste cependant un homme, à qui j’ai promis un dénouement gourmand à notre rencontre. Kylian m’embrasse avec une envie que je partage indéniablement et sans retenue. « Tu vas être servi… » soufflais-je contre ses lèvres avant qu’il ne réitère un échange fiévreux tandis que nous progressons vers l’entrée. J’échappe un rire à cette remarque qui ressemble à un ordre « Si je ne craignais pas de m’aliéner la bonne image que de mes voisins ont de moi, je validerai l’idée. » je suis ouverte certes, mais pas spécialement fan de l’exhibition. L’avantage à n’avoir qu’une pochette c’est que trouver mes clés est plutôt facile. Je déverrouille la porte en me concentrant tant bien que mal sur cette tâche malgré les gestes de Kylian qui n’ont de cesse de faire monter la température.
La porte s’ouvre et je le pousse à l’intérieur sourire aux lèvres avant de refermer derrière moi. Je quitte ma veste et l’accroche au porte-manteau avec une lenteur calculée simplement pour provoquer un peu son impatience. Je quitte mes talons, perdant au passage dix centimètres ce qui me permet néanmoins de rejoindre d’un pas rapide le bel interne. Je m’empare de ses lèvres avec appétit tout en le débarrassant de sa veste de costard que j’envoie ensuite sur le dossier du fauteuil le plus proche. Mes doigts s’attaquent ensuite à défaire son nœud papillon, puis les boutons de sa chemise avant que l’une de mes mains ne se pose contre son entrejambe « Tu es si gourmand qu’un dessert te mette dans un tel état ? » je lui adresse un regard malicieux et pars embrasser son cou avec ardeur. Seule à connaître les lieux j’agrippe sa ceinture et l’entraine avec moi en direction de ma chambre. J’avance, tourne et inversa la tendance sans que mes lèvres ne quittent sa peau ou  ne retrouvent leurs semblables. Je calcule mes gestes ainsi que notre progression actionne l’interrupteur de la lumière au passage, et souris de satisfaction lorsque Kylian heurte le bord du lit se voyant contraint de s’y asseoir. Je reste debout face à lui prenant sa main pour la placer sur la fermeture latérale de ma robe « Et si nous satisfaisions ta curiosité ? » dis-je comme invitation à ce qu’il puisse enfin découvrir ce nouvel ensemble pour lequel j’ai opté en pensant un peu à lui je dois bien l’admettre : ma nudité totale.

Chloe a jeté un froid, c’est clair, mais je comprends vite que ma situation ne dérange pas Tara, elle me le dit clairement, et ça me rassure. Je ne voulais pas que la soirée se termine mal, bien au contraire. Elle me demande de faire revenir le jeune homme rieur, charmeur, joueur, et elle sait exactement comment le faire revenir. Le jeu entre nous est uns institution, ça a commencé comme ça, et il faut dire que ça semble nous convenir plus que mieux. Lorsque la jolie blonde me parle d’un autre dessert que celui apporté sur la table, j’hausse un sourcil, amusé, et m’empresse d’aller chercher nos affaires pour rentrer. Je ne suis jamais allé chez elle. Depuis que nous nous fréquentons, nous avons écoulé bon nombre de pièces de l’hôpital, son bureau principalement, mais aussi quelques salles de repos, vestiaires, et même un ascenseur quand on s’est retrouvés coincés tous les deux à l’intérieur. Nos corps s’attirent comme deux aimants, et c’est souvent même plus fort que nous. Alors imaginer qu’elle me laisse un passe-droit pour venir chez elle et m’envoyer en l’air dans sa propre maison, c’est comme une sorte de nouveau pas dans notre relation, qui pourtant ne deviendra jamais officielle. Elle nous convient comme elle est, je ne vois pas pourquoi ça changerait. Une fois la voiture garée, je fais le tour pour lui ouvrir la portière, en homme galant que j’aime bien être de temps en temps. « Quel gentleman. » Je ris un peu et nous nous dirigeons vers la porte d’entrée là où je lui fais comprendre que ma patience a des limites. Je reste un homme malgré tout. Pendant qu’elle cherche ses clés dans sa minaudière, je reste dans son dos, mes baisers parcourant son cou et son épaule pendant que mes mains parcourent son corps avec une impatience rare. « Si je ne craignais pas de m’aliéner la bonne image que de mes voisins ont de moi, je validerai l’idée. » Je ris un peu et heureusement, ça ne traine pas, nous entrons à l’intérieur. Je la regarde accrocher sa veste lentement comme pour me faire devenir dingue. Et ça marche. Elle descend de ses talons et je la regarde faire, m’approchant telle une panthère divine. Nous nous jetons dessus comme deux animaux, avides de nous retrouver, de laisser aller la passion entre nous. Elle commence à me déshabiller pendant que mes mains parcourent son dos, ses fesses, et que mes lèvres ne quittent plus les siennes. Lorsque je sens sa main se poser sur mon entre jambes pour le moins tendu, je m’immobilise. « Tu es si gourmand qu’un dessert te mette dans un tel état ? » Je souris en réponse à son regard malicieux. « Je ne me suis jamais senti aussi gourmand, je dois bien l’avouer… » La jolie chirurgienne prend les choses en main et nous emmène jusqu’à ce que je devine être sa chambre. Je ne réfléchis pas au fait qu’un homme dort dans ce lit avec elle la plupart du temps. Tant pis pour lui, les absents ont toujours tord. Elle me pousse, allumant une lumière diffuse au passage, et mes mollets heurtent le lit, suffisamment pour que je n’ai pas d’autre choix que de m’y asseoir. Mon regard la déshabille déjà, et, le coeur battant, je remonte le long de sa robe et de ses courbes parfaite pour plonger mon regard dans le sien. Elle vient chercher ma main pour la déposer sur la fermeture longeant son flanc. « Et si nous satisfaisions ta curiosité ? » Mon regard s’illumine de malice et j’attrape le bout de métal entre mon pouce et mon index de manière à faire glisser la fermeture, lentement, jusqu’à sa hanche. La robe s’ouvre doucement, à peine, et la lenteur de mon mouvement m’excite d’autant plus. Une fois la fermeture ouverte en totalité, je tire doucement sur le tissus pour que la robe glisse le long de sa peau pour venir joncher le sol, laissant apparaître son corps totalement nu. Un sourire conquis s’installe sur mes lèvres et je laisse mon regard la parcourir quelques secondes. Elle est vraiment magnifique. Ma main glisse le long de sa cuisse frôle ses fesses, sa hanche, son sein, pendant que mon regard suit la traversée de cette main gourmande. « En voilà un beau cadeau… » Mon regard trouve le sien avec une certaine intensité et je m’approche de son ventre pour l’embrasser avant d’attirer la jolie blonde contre moi de manière à la faire basculer sur le lit et me rejoindre sur ce dernier. Mes mains trouvent le galbe parfait de ses fesses et je souris, sûrement de manière un peu abrutie. « Laisse-moi profiter du dessert. » Je me retourne de manière à nous faire rouler et la positionner sur le dos. Ses pieds touchent le sol, jambes fléchies et le dos allongé sur le matelas. Je me relève pour me tenir debout et retire ma chemise qu’elle n’avait pas fini de retirer sous son regard gourmand. Je reviens chercher ses lèvres en posant simplement un genou près de ses jambes, et mes baisers glissent sur son corps duquel je compte bien me délecter encore et encore.

Je sais que ce que j’ai laissé sous entendre plus tôt dans la soirée doit encore trotter quelque part dans l’esprit de Kylian. Dire que je n’aime pas ça serait mentir, j’ai plaisir à penser qu’il est particulièrement réceptif et attentif à ces petits détails que je distille ça et là au service de notre petit jeu. Alors qu’il est assit sur mon lit me dévorant déjà du regard, j’invite le beau brun à défaire ma robe. On pourrait dire que je m’offre à lui, le laissant déballer son cadeau avec application. Je souris en voyant cette petite lueur qui fait briller son regard, un mélange de surprise et d’envie, ce qu’une femme adore voir dans les yeux de son amant. J’apprécie le contact de sa paume contre ma peau, j’ai l’impression d’être d’une valeur inestimable lorsqu’il me touche ainsi. Mon sourire est resté intact sur mes lèvres et il n’est pas prêt de s’évanouir alors que nos regards s’accrochent l’un à l’autre avec intensité. Je frissonne au contact de ses lèvres contre mon ventre puis me laisse entrainer par Kylian dont la supplique m’arrache un rire « Comme si j’allais te priver de dessert maintenant. » répondis-je amusée tout en caressant sa nuque. Il reprend le dessus et se lève sous mon regard qui passe rapidement d’intrigué à intéressé lorsqu’il retire sa chemise. J’accueille volontiers ses lèvres contres les miennes et déplore que notre échange soit relativement bref. Une frustration rapidement chassée par les sensations provoquées par ses baisers le long de mon corps. Je passe mes doigts fins dans les cheveux de l’interne et remonte une jambe le long de la sienne. Mes ongles flirtent avec le haut de ses épaules quand il s’attarde sur ma poitrine, la chaleur m’envahie comme chaque fois que nous nous retrouvons. Depuis l’instant où je suis passée le chercher avant d’aller à cette soirée j’en connais le dénouement. Tels deux aimants nous nous attirons, trop avides de ressentir ce plaisir aussi pur que brutal qui nous envahis dans ces moments que nous partageons. Kylian est un très bon coup, l’amant parfait et je me reconnais très chanceuse de l’avoir. Cela dit l’inverse est vrai également, je ne crois pas qu’il se plaigne de quoi que ce soit me concernant. Ne manquant pas d’envies ni d’idées, après plusieurs minutes d’abandon aux gestes si plaisant du beau brun, je reprends le jeu à mon compte en lui imposant un nouveau retournement de situation. Je termine de le déshabiller, le gratifiant de caresses habiles en guise d’avant goût. Je parcoure son corps de mes mains, l’assaille de baisers et mordillements qui font monter encore d’avantage la température. Nous servons un but commun, et le chemin pour y parvenir est tout aussi agréable que l’objectif lui-même.

Que nous soyons chez moi ne doit rien changer, la liberté et le respect mutuel sont notre leitmotiv. Le souffle encore court, délicieusement engourdie par l’extase qui m’a traversé il y a quelques instants à peine je souris à Kylian tout en caressant sa barbe du bout des doigts « Je crois que toutes les clauses du contrat ont été respecté. ». Je capture ses lèvres non sans une certaine intensité, grisée par le plaisir que j’ai éprouvé en sa compagnie « Tu pars ou tu restes… le choix est tien. Et dans tout les cas, ça me conviendra. » dis-je en me redressant « Je ne travaille pas demain. ». Je quitte mon lit et attrape un kimono que je n’enfile pourtant pas « Pour ma part je vais prendre une douche. » je jette un œil à l’heure qu’affiche le réveil et hausse les épaules en regardant l’interne « Je suis un peu oiseau de nuit. » sauf lorsque je suis exténuée par mon planning, mais globalement je suis plutôt une couche tard. Je m’éloigne vers ma salle de bain attenante à la chambre et lâche sur un ton tout à fait innocent « Tu peux aussi me rejoindre… ». La balle est dans son camp et quoi qu’il choisisse de faire il n’y a rien que je pourrai mal interpréter. C’est ce qu’il y a de plaisant dans notre relation, tout est simple et facile parce que nous ne faisons que suivre nos envies sans rien nous imposer d’autre que d’être discrets pour que rien ne fuite au boulot. Et depuis six mois que cela dure, je crois que c’est la preuve que notre dynamique fonctionne bien.

Spoiler:

Tout est naturel avec elle, je n’ai pas à me poser de question, pas à me prendre la tête. Ça coule de source. Et si ça devait  s’arrêter demain, j’aurai profité le temps que ça aura duré. C’est ce qui fait la force de notre relation. Mais pour l’heure, il n’est pas question de mettre un terme à tout ça, ben au contraire. J’ai bien mieux à faire croyez moi, et son corps nu qu’elle m’offre tel un cadeau, je compte bien en prendre soin. Nos fringues volent une à une, je la laisse prendre le temps de me déshabiller et frissonne à son toucher expert. J’adore ses mains, sa façon qu’elle a de me caresser, de me faire plaisir. Depuis six mois, elle a eu le temps d’apprendre ce qui me faisait le plus plaisir, et elle en joue. Tant mieux, j’adore ça. Je connais aussi ses points faibles et m’amuse à la faire languir avant que nous finissions par lâcher les armes et nous abandonner l’un à l’autre. Son corps contre le mien, l’un contre l’autre, l’un dans l’autre. L’instant est divin, charnel et puissant, comme à chaque fois. Je dirais que cette fois c’est différent, sans doute un peu plus personnel, plus intime. Elle m’a ouvert la porte de sa maison, de son lit, et mine de rien, ça représente quelque chose. Elle m’a offert son intimité, pas seulement au sens propre mais aussi au sens figuré. Je ne sais pas tellement pourquoi mais ça m’a donné des ailes et la force nécessaire pour lui offrir trois orgasmes en peu de temps. Je ne suis pas du genre à juger mes performances, mais ce soir j’ai été particulièrement en forme. Je reçois le dernier baiser de Tara en soupirant de bien-être, bercé par les endorphines libérées pendant l’extase. « Je crois que toutes les clauses du contrat ont été respecté. » Je souris, finis même par rire, mon corps totalement relâché, les draps sans dessus dessous. « Tu pars ou tu restes… le choix est tien. Et dans tout les cas, ça me conviendra. » Je la regarde se relever et attraper son kimono en soie. « Je ne travaille pas demain. » Je me redresse sur mes coudes pour la regarder un peu mieux, me délecter de ses formes offertes. « Pour ma part je vais prendre une douche. Je suis un peu oiseau de nuit. » Je souris, pour moi-même, un élan de fierté vient s’emparer de moi. Peu d’hommes peuvent se vanter d’avoir pu coucher avec une femme comme elle. Et ça fait six mois que ça dure. Oui, je me sens chanceux. « Tu peux aussi me rejoindre… ». Véritablement chanceux.  Je laisse retomber mon dos contre le matelas en soupirant d’un bien être assez dingue. Dans ma tête, c’est le branle-bas de combat. Rester, partir. J’ai peur que rester pourrait nous sembler étrange au réveil demain matin, au petit déjeuner. Mais l’envie est présente, je ne peux pas le nier. Je me lève en vue de la rejoindre mais un bruit alerte mon oreille, c’est le vibreur de mon portable qui s’excite contre le parquet, enfermé dans la poche de mon pantalon. Je le cherche et mets la main dessus, découvrant une série de sms, la plupart de la part de ma soeur, et même quelques appels de ma mère. Mon coeur s’emballe alors que je commence à lire les sms. Rylee me demande de rentrer, Lana est malade et elle me réclame. Merde. Je soupire et commence à me rhabiller, assez rapidement. Lorsque j’ai fini, j’entends l’eau se couper, et je file droit vers la salle de bain tout en enfilant ma veste. Je croise le regard de Tara à travers le miroir légèrement embué. Je m’approche, dans son dos, l’entour d’un de mes bras posant ma main sur mon ventre, et dépose un baiser dans on cou. « Urgence familiale, j’aurai bien aimé rester, mais ce sera pour la prochaine fois, c’est un contrat renouvelable ! » Je souris et l’embrasse une nouvelle fois, appuyant un peu plus la pression de ma main sur son ventre. « Bonne nuit, oiseau de nuit. » Et je m’éclipse, rentrant chez moi pour retrouver ma fille qui semble avoir besoin de moi.