Do you remember me at all?

Harvey Russell

I've been gone for far too long!

les informations en vrac

Un ○ Harvey est le dernier d'une famille de trois enfants, il a deux frères aînés, l'un travaillant dans la police, l'autre médecin. Ils s'entendent plus ou moins bien. Ce sont le genre d'hommes -et frères- qui ne partagent jamais leur sentiments mais qui restent toutefois présents l'un pour l'autre. Quant à ses parents, il s'entend aussi bien avec eux même s'il ne leur dit pas assez qu'il les aime.
Deux ○ Petit, il était très curieux et il touchait à tout. C'est donc sans surprise qu'il touche aussi au premier ordinateur qu'il a pu avoir chez lui, passant des heures entières devant ses consoles de jeux et les premiers jeux en CD-ROM, Harvey essayait tant bien que mal de faire du bon boulot à l'école. C'était un petit turbulent aussi, loin d'être timide ou réservé, aimé de certains et détesté par d'autres, notamment par les intellos de sa classe.
Trois ○ Vers l'adolescence et jusqu'au début de la fac, Harvey s'est laissé aller. Il ne sortait plus et préférait toujours rester scotché à son écran, de mauvaises habitudes certainement qui viennent avec des conséquences pas très saines. En effet, Harvey prit du poids, énormément de poids jusqu'à frôler l'obésité sévère.
Quatre ○ Dans un monde de brute comme celui-ci, obésité rime presque avec moquerie. Au départ, c'était le dernier des soucis de Harvey. Lui, il s'amusait et c'était le plus important, quant à ses parents ils s'inquiétaient pour ses problèmes de santé et rien d'autre, alors oui, Harvey n'était pas prêt à faire face aux multiples commentaires péjoratifs, encore moins aux mauvais coups des supposés amis, ni les histoires de coeur foireuses. Il a vécu ainsi jusqu'à sa deuxième année en fac d'informatique, jusqu'à ce qu'il réalise qu'on le surnomme Bill Gates et rien que ça, qu'on a besoin de lui ou qu'on vienne lui parler que lorsqu'on a un problème avec un ordinateur... Bref, d'une année à l'autre, il est passé de l'homme acceptable par la société à l'homme qui ne parle qu'à deux ou trois personnes, et ils étaient ses amis d'enfance et ses voisins.
Cinq ○ Eté 2005, 19 ans, un premier déclic. Harvey se bourre le crâne à la lecture de livres sur le développement personnel, il s'inscrit au sport et au kick-boxing, il lit énormément sur la nutrition et se fait lui-même son propre régime. Un régime qui a plutôt réussi au point qu'à la rentrée universitaire de la troisième année il était méconnaissable.
Six ○ C'était sûrement la meilleure et la pire chose qu'il ait fait de sa vie. On pourrait dire que ce qu'a vécu Harvey n'était pas grand chose, après tout, le harcèlement auquel il était exposé n'était pas tout à fait violent et ne dépassait pas quelque chose de verbal. Du moins, c'est ce qu'il essayait de se répéter lorsqu'il se reconstruisait. Il ne voulait pas les laisser le briser, lui ? Il voulait réussir sa vie, leur montrer que la force mentale est plus importante que toute autre chose.
Sept ○ La pire ? Parce qu'à force, il a eu l'impression de devenir une sorte d'homme parfait. A présent il pouvait faire ce qu'il voulait quand il voulait. A présent, Harvey n'était plus un minable geek, il était l'homme qui lisait le plus et qui avait toujours quelque chose à dire dans n'importe quel sujet, c'était un peu un exemple à suivre et les compliments qu'il recevait ne calmaient pas son égo.
Huit ○ Le succès ? Il l'a voulu à partir de cette période. Il ne jurait que par ça. Finir ses études, travailler dans sa propre entreprise, prouver au monde que ce petit geek était capable de faire bien plus que de régler de simples bugs... Bref. Il rêvait grand, au point de quitter son pays et s'installer ailleurs, voir le monde, apprendre de nouvelles choses ... Avant d'enfin revenir et s'installer à Wellington et créer sa petite entreprise alors qu'il n'avait que 26 ans.
Neuf ○ Son entreprise ? Il a pu la gérer grâce à son réseau qu'il a construit depuis 2005. Il participait à tous les évènements liés de près ou de loin aux métiers d'entreprise mais aussi aux métiers de l'informatique, il a été speaker, organisateur d'évènement, président de projet... Bref, en une année ou deux, il s'est donné à fond pour se construire non sans oublier les femmes. En effet, les femmes faisaient parti intégrante de sa vie. A présent avec ce "Nouveau" Harvey, pleins étaient à ses pieds. Qui n'aime pas un homme confiant et sur de lui ? Beau parleur qui plus est ! En tout cas, Harvey ne s'en cachait pas, il aimait les courbes féminines et même s'il s'engageait avec l'une d'entre-elles, il se permettait de la larguer à la première dispute. Il voulait être tranquille et non pas s'engager émotionnellement dans quelque chose de plus compliqué.
Dix ○ Harvey peut être vu comme un gros manipulateur, quelqu'un qui a toujours le sourire aussi et qui ne montre jamais ses faiblesses aux autres, cependant, il a un coeur, comme n'importe quelle autre personne. Certes ça ne justifie pas tous ses comportements de cxnnard, mais au fond, lorsqu'il est seul chez lui, il lui arrive de repenser à sa vie, à ce qu'il a fait, au mal qu'il a fait aux autres, il lui arrive aussi d'avoir des regrets mais il finit toujours par se rassurer et par penser qu'il le fallait. Il fallait qu'il agisse ainsi pour se protéger et protéger les personnes qu'il aime, car oui, Harvey a fini par trouver de bons amis et cette fois, ce qui semblait être de vrais amis, des frères et soeurs de coeur.
Onze ○ Il pratique toujours le kick-boxing, ça lui permet de ressortir toute les pensées négatives qu'il peut avoir, c'est aussi un lève-tôt, chaque matin à 5h30 il est dehors pour courir. En ce qui concerne sa nourriture, il s'est légèrement relâché en s'offrant de temps en temps de la malbouffe.
Douze ○ En 2018, il s'est fiancé avec une femme qu'il avait connu quatre mois plutôt. Folie ? Probablement. Le courant est vite passé entre ces deux-là, c'est comme si c'était sa version féminine. Une femme aussi ambitieuse et indépendante que lui, on pourrait presque dire que c'était l'amour fou, un amour fusionnel. Et pour la première fois, il voulait vraiment s'engager et tenter quelque chose de sérieux avec quelqu'un. Mais une année après les histoires ont commencé, elle le trouvait parfois trop possessif, parfois trop indifférent, ils s'entendaient de moins en moins... Puis une sorte de routine s'est installée, rester ensemble pour faire bonne figure peut-être, pour dire que oui, ils peuvent gérer leur vie de couple comme tout le monde... Une façade qu'il a pu plus ou moins tenir jusqu'à ce qu'il commette l'irréparable, trompant sa fiancé en 2019 avec une femme qu'il venait de rencontrer. L'homme amoureux des courbes féminines était de retour après tout, cherchant quelque chose de nouveau et d'interdit, se défiant une nouvelle fois qu'il pouvait tout avoir quand il le voulait... Mais même s'il était ce cxnnard, il ne pouvait pas le cacher longtemps à sa fiancé, et quelques mois après, alors qu'ils étaient en pleine dispute il lui annonça son adultère, non sans la faire culpabiliser et non sans insinuer que c'était à cause d'elle qu'il est parti voir ailleurs...

les indiscrétions sur le joueur

 

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<pris>○ Daniel Sharman</pris> harvey russell

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l'histoire de ma vie

is it too late?

« Maman ? C’est quoi un nuage ? C’est une barbe à papa géant ? » Dit-il en mettant un gros morceau en bouche. Harvey n’avait que trois ans à l’époque et pourtant, tout dans la vie l’intéressait. C’est ainsi qu’il avait grandi, posant des questions à toute personne qui risquait de croiser son chemin sans jamais avoir honte. De toute façon, on ne connaît pas le ridicule à trois ans. Lorsqu’on voit quelqu’un rigoler en nous regardant on rigole aussi, pensant innocemment qu’il rit avec nous, qu’il partage une certaine joie et non pas une moquerie…
Puis Harvey grandit, il découvrait l’école, il apprenait à connaître de nouvelles personnes et toutes les différences qu’il voyait chez les autres le fascinait : les couleurs de peau, les voix, les modes de vies différents… Bref, ça ne l’a pas effrayé bien au contraire. C’était un petit garçon qui se faisait facilement des amis, qui s’intégrait facilement et qui était un bon vivant.

Les jours passaient alors qu’il se faisait une petite réputation dans le quartier. C’était l’enfant qui sortait jouer dehors en improvisant des boucliers qu’il construisait à l’aide de cartons, des capes en guise de draps et qui se prenait pour un super héro prêt à sauver le monde, d’autres fois, il prenait des bâtons de bois qu’il récupérait en cachette après une sortie à la forêt pour l’utiliser comme épée, digne d’un chevalier ou guerrier que son roi imaginaire félicitait, les idées ne manquaient pas et son groupe de potes était aussi créatif que lui, ils se sont construit leur guilde et leur château fort dans ce même quartier, insouciants de tout ce que la vie allait leur réserver pour la suite...


La technologie commençait à vraiment avancer, il reçu d’abord une console de jeu puis un ordinateur de bureau, la complicité qu’il avait avec ses amis n’avait pas changé si ce n’est délaisser les idées de super héro et chevaliers du moyen âge contre une chambre mal rangée, un cliché des adolescents, remplis de posters des personnages fictifs, le prêt et échange de jeux était aussi très présent, il y en avait jamais assez et Harvey s’oubliait un peu trop devant l’écran à jouer, finir un jeu, commencer un autre et jouer encore plus. Ses parents bien sûr s’inquiétait pour son sort, ainsi que ses deux frères qui visiblement, ne partageait pas ce même intérêt, mais c’était le début de son adolescence, la curiosité de sa personne prenait toujours le dessus et à chaque fois ça le fascinait de découvrir un nouvel univers, non sans réfléchir à comment chaque chose a été développé. Quant aux études, il ne les avait pas lâché et heureusement, aller au collège avec ses amis d’enfance était probablement pour quelque chose et ça lui faisait beaucoup de bien de faire ce genre de pause et de socialiser.

Cependant, la vie n’était pas toute rose, l’adolescence venait avec ses difficultés qui n’épargnaient pas le jeune homme. Si tout le monde changeait de corps pour passer d’un enfant à un homme, Harvey prenait surtout du poids. Bien sûr, tout le reste était présent aussi, les petits poils, la voix et tout le reste, mais le poids augmentait chaque jour un peu plus sans qu’il ne fasse réellement attention à ce qu’il lui arrivait. Etait-ce par manque d’activité physique ? Etait-ce à cause de toute la malbouffe qu’il mangeait avec ses amis ? Alors pourquoi ça ne leur arrivait pas à eux ?
Il ne semblait pas s’en soucier aussi parce-que tout restait relativement bon, jusqu’aux vacances d’été où il s’engouffrait une nouvelle fois dans sa chambre, ne sortant que pour prendre quelque chose à mettre sous la dent, et ce n’était pas des légumes.
Il ne perdit pas trop de temps avant de se rendre compte de la difficulté à monter les escalier de son bâtiment s’il sortait, mais encore une fois, ça ne le dérangeait pas. Il vivait dans son monde à lui, il vivait dans un monde virtuel et au fur et à mesure que les années passaient, les jeux devenaient eux aussi de plus en plus intéressant, de plus en plus innovants de quoi laisser Harvey dans ce gouffre, satisfait et heureux de son sort.

Heureux… C’est un mot bien fort puisqu’il ne se rendit pas compte que son laisser aller le mettait dans une situation plutôt dangereuse pour sa santé. En effet, il n’était pas juste en surpoids mais presque en une obésité sévère. Il ne savait jusque là rien de la grossophobie, rien du réel danger et des intentions des personnes qu’il côtoyait chaque jour dans cette petite ville, à part fantasmer sur les filles avec ses potes et parler de jeux, il ne savait pas qu’on s’attendait à ce qu’un mec soit en excellente forme, qu’il montre ses muscles et ses abdos, il ne savait pas non plus que son physique était important pour avoir son premier baiser et c’est sans surprise qu’il fut rejeté par toute les filles qui lui faisait de l’effet, non sans moquerie de la part de celle-ci mais également de la part de ses camarades : bouboule, le gros, gros sac, eh t’arrive à regarder tes pieds ? Il est naze lui, il peut pas courir, sors de notre équipe tu vas nous faire perdre,loser… La liste était longue et ces personnes avaient un vocabulaire assez riche pour décrire de manière très péjorative la forme de son corps. Harvey perdit chaque fois une nouvelle personne et ça ne l’aidait pas à s’en sortir, non. Il s’enfermait de plus en plus dans sa chambre en noyant son chagrin encore et toujours dans la malbouffe, la seule chose qui lui remonter le moral et qui paradoxalement, le chagrinait encore plus tant il culpabilisait.

Il décrocha toutefois son Bac et suivit son rêve, à vrai dire, il ne se voyait pas faire autre chose que l’informatique. Prendre une autre spécialité ? Il n’y avait jamais songé. Il voulait toujours apprendre davantage sur les appareils qui l’ont accompagné durant toutes ces années et qui le réconfortait plus qu’un ami. Les moqueries avaient diminué à vrai dire, il s’était officiellement séparé de toutes ces personnes toxiques pour en trouver d’autres, moins durs certes mais qui n’hésitaient pas à le surnommer de geek ou d’un nerd, un intello, Bill Gates… A croire qu’être passionné par le métier était mal et surtout, que toutes ces personnes partageant ces salles de cours avec lui étaient différentes… Bien sûr que non. Ils étaient tous là pour l’amour de l’informatique, pour cette technologie qui ne faisait que se développer jour après jour et ils voulaient tous faire parti de ce développement à un certain moment de leur vie. Alors non, Harvey refusait à présent de se laisser faire. Il n’était pas violent, il n’allait pas les insulter mais il voulait reprendre sa vie en main. Internet était bien là et elle était riche en différents sites web, alors il bascula de l’autre côté de sa passion. Il lisait sans arrêt des articles sur le développement personnel, il s’inspirait des grands hommes de son domaine. S’il détestait le surnom qu’on lui attribuait de Bill Gates, il apprit à l’apprécier et ne perdit pas de temps avant de lire sa biographie, à lui, à Steve Jobs et à toute personne ayant marqué les esprits dans les métiers techniques et plus encore ! Un esprit sain est dans un corps sain, alors il s’intéressa aussi aux modes de vie dit “healthy”, il voulait absolument se reprendre en main, perdre ces kilos en trop, renforcer ses muscles, prendre soin de ses os, de son esprit, de son organisme tout entier en fait. Il tourna les insultes et les commentaires négatifs en source de motivation. Il était déterminé. Déterminé à se reconstruire et déterminé à écrire sa propre histoire à lui, assassinant sur son chemin toute idée qui le freinait.


Il avait réussi. D’une année à une autre, Harvey avait prouvé à tout le monde qu’il n’était pas faible. Il avait prouvé à tout le monde qu’il avait la force nécessaire pour les faire taire et reprendre sa vie en main peu importe les difficultés. Il était satisfait. Il jouissait pour une fois de ce bonheur d’être enfin libre, libre de ses mouvements et libre de cette peur et cette honte qui le paralysait à chaque fois lorsqu’il était obligé de mettre le nez dehors. C’était… apaisant. Bien qu’il remarquait tout de suite l’hypocrisie de l’espère humaine, il s’en foutait un peu. C’était un nouveau Harvey. L’ancien n’existait plus. Oui, c’était un loser, lui ne l’est pas. Les hommes l’admiraient et d’autres le jalousait, les filles quant à elle, devenait tout de suite timide en lui parlant, comme s’il les intimidait et il aimait ce nouveau pouvoir, cette nouvelle force qu’il avait sur les autres. Il n’était pas mauvais non, il se contentait de sourire sincèrement, légèrement taquin, mais ne privait personne de toutes les connaissances qu’il avait acquise, il n’hésitait pas à aider ceux qui demandait des conseils dans son domaine ou juste pour devenir une “meilleure” personne, que ça soit pour le sport ou pour les régimes alimentaires. Ce n’était pas un expert mais il était comme une encyclopédie pour ceux qui n’avaient pas assez de volonté pour aller chercher par eux-même.

Cette nouvelle vie ? Harvey l’adorait. Il commençait à sérieusement avoir des sentiments pour des filles qui ne le rejetait pas mais qu’il pouvait rejeter aussi. La roue tourne après tout, et il n’allait sûrement pas se priver de cette nouvelle réputation et de cette force, il aimait ce qu’il devenait et il voulait à chaque fois un peu plus. Il s’était prouvé une fois qu’il pouvait arriver là où il voulait alors il se mit d’autres objectifs en tête, travaillant par conséquent encore plus pour pouvoir créer sa propre entreprise tout en s’assurant qu’elle n’allait pas fermer au bout d’un an. Après tout, il s’était bien renseigné, il appliquait les conseils qu’il avait collecté des personnes les plus influentes dans le monde des affaires alors pourquoi pas lui ?

Encore une fois, il avait réussi. Non sans difficulté bien sûr. Pour arriver là où il était il devait faire beaucoup d’effort et se préparer tous les jours. Il ne se reposait presque pas et les jeux vidéo qu’il aimait tout autant ne lui prenait à présent qu’une petite heure en un mois presque. Pour le reste, il s’améliorait, il rencontrait de nouvelles personnes qui avait les mêmes ambitions que lui, prenait les meilleures d’entre elles comme allié pour ses projets, il collectait l’argent nécessaire pour partir voir le monde de ses propres yeux, se construire encore, en prenant des cours et des formations sur les soft skills, étudiant par la même occasion le marché, prenant des conseils sur les plus sages et les plus connaisseurs avant de revenir dans son pays natal et enfin créer son entreprise en posant les bonnes bases. En effet, Harvey était déterminé à marquer son nom. O.C. était créé. Et s’il la présentait avec ses initiales, OXR. Un nom peu commun, rappelant XOR, une fonction algébrique qui résumait, selon le jeune homme, sa vie et sa route vers la réussite. Mais ce que OXR voulait réellement dire était Odin x Russell. Un nom fortement influencé par la mythologie nordique qu’il avait découvert grâce aux jeux et pour laquelle il avait un intérêt particulier, mais ça, il s’empêchait de l’étaler sur tous les toits. OXR Corporation était suffisante pour toute personne externe.



Un travail, un salaire, une situation financière plutôt aisée, Harvey se posa enfin, trouvant une femme comme il avait toujours rêvé d’en trouver. Une femme qu’il avait rencontré par le pur des hasards dans un des évènements qu’il squattait, le courant passait plutôt bien et ne perdirent pas de temps pour se rapprochant, se découvrant chaque jours un peu plus ainsi que tous les points communs entre eux. Une relation qui débuta très vite et si Harvey jusque là faisait preuve de patience avant de se lancer dans quelque chose de sérieux relatif à sa carrière, il ne voulait pas perdre de temps avec cette femme. Il était sûr de lui et n’hésita pas à la demander en mariage, voulant à tout prix sceller cet amour qu’ils partageaient. Mais, était-ce vraiment de l’amour ? A vrai dire, il ne savait. Il ne savait pas ce qu’était l’amour à proprement parler, mais il jugeait cette personne idéale pour lui. Une personne aussi ambitieuse qui avait réussi sa vie, une personne qui ne semblait pas trop possessive pour l’embêter et l’étouffer et qui était aussi indépendante avec une certaine force de caractère qui n’oubliait pas de le complimenter et lui rappeler à quel point c’était lui aussi un homme fort. C’était la femme idéale qui pouvait le rendre heureux et avec laquelle il partageait sa vie.

Pourtant, vivre ensemble montrait bien des choses. Ils ne s’entendaient pas aussi bien qu’ils le croyaient et pour trouver le bonheur à deux ça n'impose pas de partager sa vie avec son double, une version féminine de lui ne rapportait pas forcément un bonheur conjugal… Mais ils restaient ensemble, pour une raison ou pour une autre, ils appréciaient leurs présences de temps en temps et puis ils avaient cette réputation à garder. Ils ne pouvaient pas rompre aussi vite, n’est-ce pas ? Que diraient les autres au vu de la fragilité de leur couple ? Probablement rien, tout le monde s’en foutait de la vie privée des autres n’est-ce pas ?

Son entreprise et son appartement se trouvait à Wellington, mais pour le réveillon de Noël et du nouvel an de l’année 2018, il décida de le passer avec sa famille qu’il voyait de moins en moins mais avec laquelle il était resté très proche. Seul, il décida de passer la soirée du 31 décembre en ville après le dîner familiale, là où il rencontra une brune aux traits fins. Un verre après l’autre, ils ne résistaient pas à toute cette tension sexuelle qui augmentait entre eux et se retrouvèrent dans le lit de la jeune femme non sans taire sa conscience, faible de découvrir un nouveau corps après une année sans ce “luxe”, et il faut le dire d’ailleurs, cette jeune femme l’attirait plus qu’il ne voulait l’admettre, sa manière de s’enflammer au passage de chacun de ses doigts ne faisait que le rendre un peu plus fou et assoifé de ce corps qu’il parcourait de ses yeux et des ses membres, comme s’il voulait imprimer cette image et ces sensations dans un coin du cerveau. La chaleur, l’alcool, et l’interdit aussi probablement lui fit oublier les protections nécessaires pour chaque rapport et sa vis-à-vis ne semblait non plus s’en rappeler, préférant ressentir toutes les sensations et les peaux telles quelles.

Dylan. Il s’était rappelé de son nom, ils s’étaient souhaités une joyeuse année sachant qu’il n’allait plus la revoir, culpabilisant légèrement d’avoir trompé sa fiance sans pour autant regretter. Le secret de leur nuit était bien gardé, l’année 2019 avait commencé ramenant avec elle ses projets pour l’entreprise et Harvey oublie facilement cette nuit, mais que fut sa surprise lorsqu’il rencontrait à nouveau la brune ? Son monde bascula presque, apparemment, il avait visé juste et cette… Dylan portait son enfant.

Une blague. Harvey n’y crut pas une seule seconde. Il partageait le lit de sa fiancée presque quotidiennement et jusqu’à maintenant, elle n’avait aucun signe de grossesse. Comment une personne qu’il avait vu qu’une seule fois se permettait de prétendre être enceinte de lui ? Il n'assumait pas. Elle aurait pu s’envoyer en l’air avec trente-six milles autres hommes, pourquoi fallait-il que ça soit ? Sans preuve ? Et puis elle mentait sûrement. Il partit alors, la traitant de menteuse sous le coup de l’émotion et repris sa vie là où elle était sans se soucier de ce petit drama inattendu. Du moins, c’est ce qu’il espérait.

Mais une nouvelle comme celle-ci ne s’oublie pas rapidement. Chaque repos, chaque verre d’alcool lui faisait divaguer l’esprit vers ce bout de femme frêle, ses yeux qui ne reflétaient que de la sincérité et pas une once de mauvaise intention, il se mettait en colère parfois, d’autres fois il souriait, il allait devenir papa ? Certes pas avec la bonne personne mais ça restait un bout d’humain qu’il avait peut-être lui-même confectionné ? Une douce chaleur parcourait son corps alors qu’il pensait à sa vie, la visualisant encore une fois, se rappelant de toutes les difficultés qu’il avait traversé pour arriver là où il était arrivé, son sang froid pour écarter toute personne qui le ralentissait puis il se rappelait de son arrogance aussi et son manque de compassion avec cette Dylan. Des regrets qu’il faisait taire en prenant un autre verre d’alcool jusqu’à dormir nonchalamment sur le canapé, ivre mort. Toute cette histoire et son esprit qui cogitait souvent faisait que son couple tienne de moins en moins. Des disputes se déclenchaient pour un rien lui donnant souvent envie de sortir en claquant la porte. Personne ne reconnaissait l’autre et chacun jetait la faute sur l’autre, jusqu’à jeter la énième faute qui calmait tout. L’adultère était à présent sur le tapis et dans un silence angoissant, la fiancée prit ses affaires sans montrer aucune larme, presque soulagé d’avoir enfin une raison valable pour sortir de cette relation qui n’avait aucun sens. De nouveau libre, Harvey ne résista pas à l’envie de revenir vers la jeune femme, souhaitant rencontrer le fils dont elle parlait, prêt à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie…