won't wait longer to see you (maxyne)

Maxyne rentrait de son excursion de plongée du matin. A présent, elle prenait sa pause avant de repartir pour une sortie privative dans le courant de l’après-midi. Malgré que la jeune femme parte souvent, une journée ne ressemblait pas à une autre. Elle encadrait des débutants ou accompagnaient des plongeurs plus expérimentés, seul ou en groupe. La durée des expéditions variait entre deux heures (minimum), une demi-journée voire une journée entière selon les envies de ceux qui réservaient. Les lieux de plongée possibles pour observer la faune et la flore étaient diversifiés. Les endroits dépendaient des saisons ou de la durée de la session choisie. Tous les animaux ne s’observaient pas à toutes les périodes de l’année. De même, certains plongeurs préféraient seulement une initiation, tandis que d’autres optaient pour des sorties en mer plus aventureuses telles que des plongées près d’épaves abandonnées. Tout dépendait vraiment des envies et des capacités de chacun. Comme Maxyne était souvent en mer, ce n’était pas elle qui avait réceptionné l’appel de son client de l’après-midi à l’accueil. Et quand bien même, la nageuse n’aurait probablement pas reconnu la voix de l’un de ses meilleurs amis à l’autre bout du fil. Le centre nautique recevait beaucoup de demandes de la part des citoyens locaux qui venaient régulièrement pour leur loisir et de la part de touristes internationaux. Elle n’avait donc aucune idée de ce qui l’attendait en réalité. Après sa pause-déjeuner, Maxyne se dirigea derrière le comptoir de l’accueil pour discuter avec sa collègue en attendant l’arrivée de son prochain rendez-vous.  Un coup d’œil au nom lui donna une impression de déjà vu, peut-être d’un animé qu’elle avait déjà regardé ? Malheureusement, Maxyne était bien trop tête en l’air pour replacer la référence dans ses conversations avec Sunwei. Un peu naïve, elle croyait vraiment au nom inscrit dans l’agenda. Plaisantant avec sa collègue, la blonde n’entendit pas quelqu’un rentrer et s’approcher furtivement de l’accueil. Quand il se redressa brusquement, Maxyne sursauta. Elle qui venait d’ouvrir sa bouteille d’eau pour boire un coup se renversa la moitié sur ses vêtements sous le coup de la surprise. « Mais… » Sa voix mourut dans sa gorge. Sasuke Jackson. Le franc tomba. Comme les pièces d’un puzzle qui s’assemblaient, les références trouvèrent subitement leur place. Les histoires que Sun’ lui racontait sur le chemin du retour de la piscine… Et voilà qu’il se tenait juste devant elle, la renvoyant à des pans entiers de souvenirs. Maxyne avait l’impression de voir un fantôme de sa vie passée à Auckland, un fantôme positif. Lorsqu’elle avait effleuré la mort du bout des doigts, il avait été présent dans le pire moment de sa vie et l’avait aidée à se remettre, à se « réparer ». Ils se connaissaient déjà d’avant mais cette épreuve les avait rapprochés au point qu’ils deviennent de très bons amis. Maxyne avait passé les années suivantes à ses côtés, cherchant sans cesse à retrouver un frisson de vie pure et intense. Sunwei avait trouvé le sien, dans la musique. C’était une voix toute tracée pour lui, il était exceptionnellement doué. Alors quand elle l’avait su, la blonde l’avait encouragé de toutes ses forces. C’est aussi ce qui les avait éloignés, par la force des choses, sans pour autant jamais désunir ce qui les avait liés. Une amitié comme la leur ne souffrait pas de la distance. Plusieurs mois auparavant, Sun’ lui avait dit qu’il était à Island Bay, mais ils n’avaient jamais trouvé le temps de se revoir. Alors, qu’il se tienne devant elle aujourd’hui était une fameuse claque dans la figure. Il avait réussi sa surprise. Plongeant ses yeux dans ceux de l’artiste, Maxyne rayonnait de joie. Ses lèvres esquissaient le plus parfait des sourires. Et puis, un rire mélodieux franchit ses lèvres. « Mais whaaaaaat ?! Toi ici !! » A moitié trempée par le déversement de sa bouteille, elle s’amusa de la situation. « Regarde ce que tu me fais faire déjà ! » Sa collègue de l’accueil les regardait, ne comprenant pas ce qui se passait. Si la nageuse s’attendait à le voir ? Pas le moins du monde. Mais son visage, lui, brillait de bonheur. Maxyne bondit dans les bras de Sun’ et le serra contre elle. « Sasuke Jackson… T’es vraiment un filou ! J’suis trop contente de voir ! »

Le moment de surprise passé, Maxyne se réjouit de voir Sunwei et d’aller plonger avec lui. Elle adorait son travail au quotidien mais partager sa passion avec une personne proche n’était pas pareil. Un rire heureux s’échappa des lèvres de la nageuse alors qu’elle réalisait enfin que l’artiste était venu la voir en plus de passer un bon moment. Ils allaient pouvoir passer toute l’après-midi ensemble. « C’est presque ça, on ne s’est plus vu depuis des mois. » La blonde aurait probablement dû reconnaitre la référence de son nom, cependant elle n’aurait jamais imaginé qu’il trouve le temps de venir au centre nautique et de la surprendre. « Qui te dit que je ne cache pas une bouteille dans le vestiaire ? J’ai ma réserve secrète. » Rétorqua Maxyne d’un regard complice, quand Sun’ lui parla de vin rouge. En grande amatrice de boissons, il n’était pas si éloigné de la vérité en imaginant qu’elle ne se séparait presque jamais d’une bouteille. Peut-être pas au travail, cela dit. Il valait mieux avoir toute sa tête pour descendre sous l’eau. Elle se rattrapait de ses années de restriction en tant que sportive de haut niveau. Maxyne n’aurait jamais atteint les sommets de la nage sans une hygiène de vie hyper strict. Depuis qu’elle avait arrêté les compétitions en raison de ses blessures, elle profitait de la vie autrement. « Je te rassure, Naruto, j’aurai grillé de suite. Tu me connais, la subtilité et moi, c’est une grande histoire de désamour. Si ce n’est pas évident, je porte des œillères. » La monitrice de plongée esquissa un sourire tandis que Sun’ resserrait son étreinte avant de la relâcher. C’était bon de voir son visage amical. Ils plaisantaient souvent sur son surnom, pourtant Maxyne avait à chaque fois été sincère quand elle affirmait qu’il était un des rayons de soleil de sa vie. A l’image de son nom, Sun’ avait une personnalité solaire, il irradiait tous ceux qu’il approchait. « Justement, je commençais à échafauder tout un tas de scénarios mais ne compte pas sur moi pour te dévoiler mes plans machiavéliques. » Maxyne l’invita ensuite à la suivre pour s’équiper. Alors qu’ils se dirigeaient en direction des vestiaires, il plaisanta sur sa distraction légendaire. « Si tu savais, j’ai déjà eu affaire à toutes sortes d’élèves. » Amusée, la jeune femme songea à certains gamins irresponsables qui n’écoutaient rien ; il lui était déjà arrivé de faire demi-tour parce qu’elle estimait l’excursion trop dangereuse et le groupe avait été remboursé. Le gérant du centre l’avait dit et répété : tous les moniteurs qui n’étaient pas en mesure de garantir la sécurité des gens ou la leur devaient refuser de donner la prestation. Elle avait déjà eu droit à des riches qui se croyaient tout permis aussi, sous prétexte qu’ils allongeaient l’argent. Maxyne avait aussi eu droit à des dragueurs relou ou des personnes qui s’inscrivaient et vivaient une crise de panique avant de plonger (ce qu’elle ne jugeait pas mais ce n’était pas toujours facile de gérer des crises d’angoisse d’envergure). Non vraiment, un Sun’ dissipé avec qui elle rigolerait toute la journée, était loin de l’effrayer. « Au lieu de me raconter des bêtises, comment vas-tu ? Tu ne découches pas tous les soirs au studio ? » Récemment, ils ne s’étaient pas appelés et même s’ils échangeaient régulièrement par message, Maxyne en profitait pour lui demander les dernières nouvelles. « Je crois que tu n’as jamais plongé ? » Demanda-t-elle ensuite quand ils arrivèrent dans le vestiaire, histoire de s’en assurer. La jeune femme lui tendit ensuite une combinaison et lui expliqua comment l’enfiler. « On se rejoint à l’accueil quand c’est bon pour toi ? Le bateau est déjà prêt avec le matériel qu’il nous faut. »

won't wait longer to see youMaxyne & Sunwei

Tu étais profondément fier de l’effet de ta surprise. Pour le coup, c’était véritablement, une vraie surprise. Peut-être que ces mois de surmenage ont eu du bon finalement… L’effet en a été encore plus décuplé. Même si au fond, tu aurais tout de même préféré voir Maxyne bien avant. Bon, même si elle t’a presque pris pour un fantôme, tu sais qu’au fond c’est réussi. Tu ricanes doucement alors qu’elle te fait remarquer qu’elle a peut-être une bouteille de rouge planquée dans la réserve. Malicieux, tu hausses un sourcil. « Parce que tu as le droit de plonger en étant bourrée ? Tu aurais dû me le dire, j’aurais apporté un petit quelque chose. » Évidemment, tu te doutes bien que c’est interdit par le règlement intérieur, que cela touche les employés ou les clients. Mais l’idée aurait pu être tentante si elle ne présentait pas de potentiels risques pour la santé. Pour continuer dans la bonne ambiance, tu ajoutes que tu es déçu qu’elle n’ait pas reconnu qui se cachait derrière ce pseudo farfelu. Fort heureusement, tu la connais bien, et tu savais qu’il fallait creuser plus loin que le simple prénom Naruto, là, elle aurait évidemment compris, comme le le fait si bien remarquer. Un rictus vient étirer tes lèvres quand elle se justifie à ce sujet. Promis, tu ne lui en tiendras pas rigueur, c’est même toi qui a cherché au fond à la déstabiliser. Soudain à ses paroles, tu prends un air faussement outré, dans l’exagération la plus totale. « Quoi tu veux vraiment te débarrasser de moi ? Comment pourrais-tu vivre sans soleil ? » Et en parlant de soleil, tu fais évidemment référence à ta personne. Tu es ce genre de personnes qui fait tout pour illuminer la vie de tes proches quand tu le peux. Et avec Maxy, tu avais voulu égayer sa vie après son terrible accident et les conséquences qui vont avec. Tu étais chargé d’elle sur le plan médical, mais aussi sur le plan mental. Tu as été là pour elle, pour revoir ses sourires que tu voyais à la sortie du complexe sportif où vous vous entrainiez tous les deux, plus jeunes.  Aujourd’hui, tu es heureux de voir ce sourire se dessiner naturellement sur ses lèvres alors qu’elle confie qu’elle a connu des élèves probablement plus turbulents et improbables que toi. Tu peux facilement imaginer des clients capables de la draguer. Maxyne a toujours été une belle fille, et puis une belle femme, avec un corps sculpté par les déesses, et un peu par la natation aussi. Alors oui, tu peux imaginer son quotidien, parfois. Peut-être que tu devrais postuler comme garde du corps à mi-temps… histoire de t’assurer qu’elle ne retombe pas sur des imbéciles de première catégorie. Au fond, elle n’a probablement pas vraiment besoin de toi, depuis tout ce temps sans vous voir, elle doit bien être capable de mettre des raclées à ceux qui l’emmerdent un peu trop. Finalement, tu manques de t’étouffer lorsqu’elle te demande si tu découches tous les soirs, pour la musique. Tu ricanes doucement en secouant la tête. « Pour découcher, faudrait déjà se coucher tout court. Non en fait, j’rentre chez moi. Sauf que j’dors pas beaucoup. Enfin, récemment j’ai commencé à freiner parce que bon… si c’est pour refaire un burn-out, non merci. » Cette prise de conscience t’a été essentielle, parce que sinon tu fonçais tout droit sur la même bêtise qu’avec ton internat. Elle te demande ensuite si tu as déjà plongé et tu secoues à nouveau la tête. « Non, seulement en vacances avec un masque et un tuba. Le truc classique quoi. » Tes lèvres s’étirent alors que Maxyne te donne les instructions en bonne employée qu’elle est, te tendant au passage ta combinaison. Tu opines du chef avant d’aller de changer dans les vestiaires. Tu galères comme pas possible à enfiler cette combinaison. Qui a conçu ce truc sérieux ? Malgré les instructions de la blonde, tu as un peu de mal, ça te colle au derme sans vouloir bouger. Tu finis par réussir à force de persévérance, laissant tes affaires dans le local dédié avant de revenir à l’accueil comme demander par la blonde. Tu l’attends un petit peu avant de t’exprimer quand tu la vois réapparaître, elle aussi en tenue. « Les gens en combinaison de plongée ont l’air vachement plus stylé dans les films quand même… » dis-tu en riant. Naturellement, vous vous dirigez alors vers l’extérieur pour rejoindre le beauté. Sur le chemin tu en profites pour glisser à Maxyne. « Dis, y’a des requins ? Non parce que, j’ai pas envie de mourir alors que j’viens de te retrouver. » Tu ricanes un peu, te disant que même s’il y en a, le club de plongée s’y connaît forcément, et sait comment contourner les risques. « Ça fait longtemps que tu es monitrice ? J’sais plus si tu me l’avais annoncé par sms ! Que je sache si je m’embarque avec une débutante… » glisse-tu avec un rictus amusé sur le coin des lèvres. Tout ça comme à dater maintenant, et tu n’as jamais été réputé pour ta très grande mémoire. Tu aurais envie de tout savoir, maintenant et tout de suite sur Maxyne et sur tout ce qui s’est passé depuis longtemps. Mais il vaut mieux ne pas l’accabler de trop de questions, y aller petit à petit.

@Maxyne Oakley

(c) plùm

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« Oui, ne vois-tu pas comme j’ai les yeux vitreux et le teint livide ? A ta place, je réfléchirai deux fois avant de venir plonger avec moi. » Rétorqua Maxyne sur le ton de la plaisanterie quand Sunwei la taquina sur son éventuel état d’ébriété. « Mais comme tu es le plus fou de nous deux, je ne crois pas que c’est ce qui t’arrêtera. » Des mois de séparation n’avaient aucunement altéré la complicité entre eux. Bien sûr, la nageuse regrettait que la passion de l’artiste les ait éloignés par la force des choses, il avait un emploi du temps chargé, mais elle comprenait parfaitement le sens du sacrifice et le temps à consacrer pour un tel rêve. En tant que sportive de haut niveau, Maxyne avait aussi dû s’investir énormément dans la natation et pendant de nombreuses années, elle n’avait plus beaucoup vu sa famille entre les entrainements et les compétitions à l’international. Par rapport à Sunwei, la jeune femme avait été aux premières loges de son éclosion en temps que professionnel de la musique, elle l’avait soutenu dans sa démarche de se lancer dans une autre voie que la médecine et elle avait toujours réussi à faire la part des choses quand ils avaient commencé à moins se voir. Cela n’enlevait en rien tout ce qu’ils avaient partagé et vécu ensemble. Elle savait qu’il ne l’oubliait pas, sa visite surprise aujourd’hui en était une énième preuve, et elle ne l’oubliait pas non plus. A chaque fois qu’ils se retrouvaient, c’était comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, même si les deux amis n’étaient plus autant au courant de ce qui se passait dans leur vie au quotidien qu’avant. La distance rendait les contacts proches plus difficiles à maintenir aussi solide qu’était leur lien. Par la suite, les deux amis continuèrent de plaisanter sur les éventuels plans de Maxyne pour faire un mauvais coup à Sun’ dans l’eau. A sa question sur sa capacité à vivre sans soleil, elle haussa un sourcil rieur. « Comme j’ai fait ces derniers mois : j’ai pris des compléments en vitamine D. » Petite allusion gentille sur le fait qu’elle avait déjà dû vivre sans lui ces derniers temps alors il avait bien fallu qu’elle s’y habitue. Ce n’était ni un reproche, ni une pique, elle lui avait répondu sur le même ton d’humour léger que le début de leur conversation. Alors qu’ils s’avançaient vers le vestiaire pour s’équiper, Maxyne s’enquit ensuite des dernières nouvelles dans la vie de son ami. Sun’ était un bourreau de travail, il ne levait pas facilement le pied. A ce rythme, il ne tiendrait pas vingt ans sans que son corps ne craque à un moment ou un autre. Il avait d’ailleurs déjà vécu un burn-out, signe qu’il devait lever le pied et réorganiser son temps autrement. Comme la nageuse le pressentait, Sun’ rongeait encore sur ses heures de sommeil. « Oui, il ne faudrait pas répéter les mêmes erreurs, parce que tu n’auras pas le choix que d’arrêter longtemps si tu t’épuises. Qu’est-ce qui trouble ton sommeil ? Une raison en particulier ou toujours cette soif de bien faire et de boucler tes projets dans des délais de dingue ? » Sun’ était un perfectionniste, elle l’imaginait sans mal rester éveillé parce qu’une petite peccadille le contrariait. La vie d’artiste offrait de belles perspectives mais la nuit tombée, Sun’ sombrait dans une solitude troublante face à cette existence mouvementée. Pour en revenir à l’activité du jour, Sun’ n’avait jamais pratiqué de la plongée en dehors du snorkeling lors de ses vacances. « Ce sera l’occasion d’organiser des vacances ensemble. Et si tu me dis que tu n’as pas le temps, j’irai voir ton patron pour qu’il t’accorde des congés bien mérités. Il est plutôt cool non ? » Maxyne esquissa un sourire, devinant que cette petite phrase soulèverait probablement une interrogation du côté de Sun’. Oui, elle connaissait Roméo Walsh, big boss du label qui le produisait. Il était temps de se préparer et de partir. Retrouvant son sérieux, la jeune femme donna des instructions à Sun’. Ils terminèrent de s’équiper et se retrouvèrent ensuite à l’accueil. « Oh tu aurais préféré la combi avec les bandes vert fluo sur le côté ? Ou il y en a peut-être une avec la tête de Chuck Norris dessus, une commande spéciale d’un ancien collègue. Je peux toujours aller voir… » Rieuse, Maxyne adorait taquiner Sun’ tout autant qu’il le lui rendait. Puisqu’ils étaient prêts, les deux amis sortirent du centre et se dirigèrent vers le bateau. « Ben oui ! Y’a tout un tas de requins dans l’océan. Je t’avais pas dit ? » Bien sûr, les plongeurs n’allaient pas nager à côté d’un groupe de squales. La jeune femme avait prévu une excursion plus sécurisée pour une première fois. Alors que le pilote du bateau le démarrait, Maxyne s’installa à côté de Sun’ à l’arrière. « Deux mois… Te voilà plus rassuré ? » Ricana-t-elle, dans l’idée de le déstabiliser. « Sauf si tu préfères une personne avec presque cinq ans d’expérience, dans ce cas, j’suis aussi la bonne personne pour t’accompagner autant que je suis toujours aussi nulle en maths. » Le trajet dura moins d’une demi-heure. Pendant ce laps de temps, Maxyne lui expliqua les principes de base par rapport à la sécurité, la respiration, la façon de plonger et de respecter les « paliers », d’approcher la faune aussi. La blonde essaya de résumer les consignes essentielles. « Pour une première fois, on descendra entre dix et douze mètres environ. Au début, je te tiendrai la main et si tu es à l’aise, tu pourras nager librement ensuite. Ok pour toi ? » Cette phrase, elle la répétait souvent. Maxyne s’assurait toujours que le stress n’était pas monté chez les débutants et que ceux-ci n’avaient pas changé d’avis en cours de route. Après la réponse de Sunwei, la jeune femme l’aida à ajuster la bouteille d’oxygène puis elle enfila la sienne. « Je vais descendre du bateau et ensuite tu me rejoins. Si quelque chose ne va pas, n’hésites pas à me faire signe et on remontera progressivement. Dans tous les cas, ne remonte pas d’un coup, c’est très mauvais. » Sunwei le savait sûrement mais elle préférait le répéter une fois de trop que pas assez. Sur une note plus joyeuse, elle lui souhaita la bienvenue dans son monde avant de descendre et de l’aider à la rejoindre sous la surface de l’eau.

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Tu esquisses un sourire à la fois amusé et désolé à sa remarque sur les capsules de vitamine D. Tu n’as pas été cool de ce côté, à l’ignorer malgré toi. Ce que tu aimes avec Maxyne c’est qu’elle t’a toujours accepté comme tu es, sans jamais chercher à te changer. Tu es un bourreau du travail -ou des études à l’époque-, soit, elle l’acceptait et se contentait des moments que tu voulais bien lui offrir, même si ça ne t’empêchait pas de lui faire aussi des visites surprises, comme aujourd’hui. Comme quoi, depuis toutes ces années, rien n’a véritablement changé. « Me comparer à des pilules… Pffff. » glisses-tu avec un air faussement vexé avant de doucement ricaner. Malgré le ton humoristique, ton travail plane au-dessus de vous, sujet de discussion inévitable bien que bienveillante. Tu expliques que le sommeil te manque, mais que tu n’es plus le médecin insouciant qui n’a pas fait attention aux signaux d’alerte. Là, tu as pris le taureau par les cornes et tu as freiné doucement pour ralentir sa course. « La soif de bien faire. C’est que je ne vais pas chercher le sommeil… Je reste éveillé pour terminer des morceaux, les retravailler parce qu’il y a une broutille qui ne me plaît pas. Sinon crois-moi que dès que je touche mon lit, Morphée m’enlace ! » Malgré le danger de ta situation, tu en rigoles. Oui, tu en rigoles parce que tu as tiré la sonnette d’alarme et que petit à petit tu vas te calmer. Il est bien difficile de changer qui on est, mais tu n’as pas le choix, il faut que tu ralentisses sur le travail, sinon ça te bouffera et tu feras un AVC à quarante ans. Et ta mère n’a probablement pas envie que tu quittes ce monde avant elle pour une connerie comme le travail, même si tu adores ce que tu fais. Comme pour contrebalancer avec la discussion pas incroyablement joyeuse, vous parlez de ton expérience en plongée qui se limite à un masque et un tuba. Tu écarquilles soudainement les yeux lorsque Maxyne te parle de passer des vacances ensemble. « Tu crois que tu réussirais à me supporter plusieurs jours de suite 24h/24 ? Je chante vachement fort sous la douche, et puis je t’éclabousserai tout le temps aussi. » Complice, tu lui donnes un petit coup de coude en riant. Ton rire se transforme en sourire lorsqu’elle évoque ton patron. « Oh oui super cool ! Il est perfectionniste aussi et m’en demande beaucoup, normal c’est le patron mais il reste très… paternel. On travaille beaucoup ensemble donc on soude vite des liens. Je pense qu’il ne verra pas d’inconvénients à m’accorder quelques congés. De toute façon, faut bien voir différents horizons pour être inspiré ! » Les vacances font toujours du bien à l’esprit donc Roméo n’aurait pas spécialement intérêt à t’en priver, surtout si tu joues sur la corde sensible du besoin imminent de repos.

Après t’être changé, tu retrouves la blonde aussi en tenue. Tu ne peux t’empêcher de faire quelques remarques sur la combinaison. Tu secoues toutefois vivement la tête quand Maxyne te propose d’autres modèles douteux. « Tu sais bien que je ne porte que du Naruto. » dis-tu alors pour refuser toujours en usant de l’humour. En plus d’apprendre qu’il y a des requins, tu apprends que la blonde n’est monitrice que depuis deux mois. Tu mimes un évanouissement tout en restant bien droit sur tes jambes. « Misère c’est donc ici que ma vie va se terminer… aussi jeune. » Cependant quand elle te propose une personne plus expérimentée, tu refuses catégoriquement. « Hors de question, j’te préfère toi. De toute façon c’est bien pour toi que je suis venue. Même si j’étais ton premier élève, je courrais le risque. Si c’est pas de l’amour ça. » Les paroles mielleuses s’agrémentent d’un papillonnage de cils à tomber par terre. En faisant ton numéro de charme à Maxyne tu ne peux t’empêcher de rire. Une fois sur le bateau, la monitrice passe en mode professionnel et t’expliques tout ce qu’il y a à savoir. La question des paliers t’a toujours fait flipper. En un rien de temps, la vie peut basculer juste à cause d’une minute manquée au bon palier. Arrivés au lieu de plonger, Maxyne se perd un peu plus en explications, ton attention est toujours à son maximum. Tu opines du chef. « D’accord m’dame ! » dis-tu en lui offrant un beau salut militaire. Tu fanfaronnes un peu plus pour cacher ton stress. Même si tu aimes beaucoup l’eau, l’océan et ses profondeurs restent un univers inquiétant, stressant. Néanmoins, tu sais que tu es entre de bonnes mains. Et puis, au fond, plonger dans l’océan n’a rien de plus angoissant qu’ouvrir une artère pulmonaire. Donc bon. Tu laisses la professionnelle t’aider à installer le matériel manquant avant de donner ses dernières directives auxquelles tu acquiesces. Rapidement tu la rejoins dans l’eau. Tu t’attendais à sentir le froid te geler le derme mais en fait, la combinaison est incroyablement étanche, tu n’as presque pas l’impression d’être dans l’eau, à l’exception près que tu flottes malgré la bouteille qui te semble peser une tonne. C’est perturbant d’avoir ce truc dans l’eau. « Allez, fais-moi découvrir ton monde ! » Ce sont tes dernières paroles afin d’enfourner le détendeur dans ta bouche, ce truc qui va permettre d’acheminer l’oxygène jusqu’à tes poumons. C’est assez surprenant, d’autant plus qu’il faut bien penser à respirer par la bouche. Ça te demande quelques minutes d’adaptation mais tu t’y fais bien vite. Désormais sous l’eau, la vie sous-marine s’offre à toi, guider par la main de la blonde dans la tienne. Tu as l’impression de découvrir une toute nouvelle planète. C’est fou de ce titre que pendant que vous vous tortillez sur la terre, il y a autant de vies sous l’eau. Quand Maxyne se tourne vers toi pour s’assurer que tout va bien, tu lui fais un signe « ok » tout en tentant de parler en langage des signes pour dire que c’est magnifique. Tes gestes ne ressemblent à rien mais tu espères qu’elle a bien compris ce que tu voulais dire… Tant qu’elle ne prend pas ça pour un signe de détresse. Tu es profondément heureux de partager ce moment avec elle et tous les poissons. Et même si vous ne pouvez pas communiquer verbalement, il n’empêche que vous partagez ce moment ensemble, toujours main dans la main pour le moment.  

@Maxyne Oakley

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« Sinon, j’ai une solution. Je vais t’assommer si fort que tu n’auras d’autres choix que de dormir trois jours et tu ne te seras jamais senti autant en forme. » Plaisanta Maxyne, lorsque Sun’ lui expliqua qu’il grignotait sur ses heures de sommeil à cause de son perfectionnisme. « Être passionné par ce qu’on fait est une chose, se rendre malade en est une autre. Fais attention à toi, d’accord ? » La nageuse était bien placée pour en parler. Pour vivre son rêve de la natation à un haut niveau, elle avait consenti à des sacrifices au cours de sa jeunesse : un régime alimentaire suivi, dormir tôt, une hygiène de vie parfaite. Pourtant, toutes ces règles ne la dérangeaient pas à l’époque car elle adorait nager et concourir, elle appréciait l’ambiance de l’équipe, qui cherchait certes des résultats mais essayait de s’améliorer en se tirant vers le haut. Les fois où Maxyne s’était conditionnée l’esprit à l’avance dans le but de performer, son corps s’était crispé et c’était dans ces moments-là qu’elle avait le plus bloqué : quand elle ne pensait plus qu’à se perfectionner et qu’elle perdait le plaisir de son sport. Elle avait connu des hauts et des bas avant que les circonstances de la vie ne la conduisent à arrêter de nager à un niveau international. Maxyne ne regrettait pas cette période de sa vie mais elle ne souhaitait pas que Sunwei se rende malade pour sa passion. Il avait la chance de vivre pleinement de la musique, qu’il ne s’y brûle pas les ailes en forçant jusqu’au burn out mental ou jusqu’à en être dégoûté à vie. De son côté, la blonde avait réussi à passer au-dessus de son accident grâce à la présence de personnes comme Sun’ dans sa vie et parce qu’elle avait appris à apprécier d’autres choses que la vie avait à offrir : elle pouvait enfin vivre pleinement sans aucune restriction. « Comme tu ne peux pas me promettre de venir me voir plus souvent, alors tu peux au moins me promettre de prendre soin de toi, monsieur le docteur. On croirait entendre cette histoire du cordonnier qui est le plus mal chaussé. Du médecin qui ne fait pas attention à lui. Sinon, tu me connais, je finirai par débarquer dans ton studio et ne pas quitter les lieux jusqu’à ce que tu t’arrêtes. Ou pire. » Tous les deux savaient que quand elle avait une idée derrière la tête, il était difficile de l’en déloger. Bornée, Maxyne pouvait réussir à se montrer convaincante jusqu’à obtenir gain de cause, quitte à foutre le bordel. D’ailleurs, elle émit l’idée de prendre des vacances ensemble, pas qu’elle en avait les moyens en ce moment mais la nageuse parlait souvent avant de réfléchir. « Bien sûr. Je chanterai même avec toi. Tu oublies que je suis une fidèle des karaokés de fin de soirée ? » Répondit-elle, en riant. « Et si tu m’éclabousses tout le temps, imagine ce que je pourrai te faire en retour. » Maxyne fronça les sourcils d’un air mystérieux et éclata à nouveau de rire. Décidément, les deux amis n’avaient de cesse de se taquiner et d’en rajouter des caisses. « On dirait qu’il est comme un mentor pour toi. Et je suis d’accord, tout le monde a droit à des congés. » La nageuse préféra taire les circonstances dans lesquelles elle avait rencontré le patron de Sunwei, ce n’était ni le lieu ni le moment d’en parler. « Alors, ne gardons pas cette idée à l’état d’hypothèse. On part dans quelques mois, peu importe tes projets, ça te laissera le temps de gérer ce que tu gères maintenant et de te libérer. Deal ? »

Au moment de s’équiper, l’artiste et la monitrice plaisantèrent sur les combinaisons de plongée. Lorsqu’il évoqua celle de Naruto, il donna une idée à Maxyne qui se promit de la garder dans un coin de sa tête. Par contre, la petite blague de la blonde tomba à l’eau car Sun’ crut vraiment que la jeune femme était inexpérimentée. « Mais non ! Je te faisais marcher. C’est moi la personne expérimentée avec cinq ans de plongée. J’accompagne les gens depuis 2016, t’inquiètes. » Rectifia-t-elle plus clairement. « Mais ça me touche que tu étais prêt à prendre le risque quand même. » Signe indubitable de la confiance de Sunwei en elle. « De l’amour ? Ewww. Tu vas casser tout le moment-là. » Depuis sa relation toxique, Maxyne était devenue allergique aux niaiseries et la simple évocation de ce mot lui donnait des frissons. Bien sûr, le compositeur ne manquait pas de la taquiner gentiment. C’était un peu le sujet facile quand on voulait embêter la blonde. Par la suite, ils montèrent sur le bateau. Pendant le trajet, Maxyne donna des consignes à Sunwei, c’était la partie la moins marrante de l’excursion mais il devait bien y passer. Elle l’aida à s’équiper et lui glissa les derniers conseils avant de le rejoindre dans l’eau. Sous la surface, ils descendirent progressivement et découvrirent les merveilles du monde sous-marin. Maxyne tenait la main de Sun’ dans la sienne et elle se tourna vers lui pour voir si tout se passait bien. Après un signe positif de la part de Sun’, elle l’attira vers un endroit où l’on pouvait admirer des dizaines d’espèces de poissons différents, une explosion de couleur. Ils observèrent des poissons-perroquets, des poissons trompettes et croisèrent la route de splendides tortues. En termes de protection de la vie sous-marine, la Nouvelle-Zélande était avant-gardiste et elle avait créé aux larges des côtes du nord une réserve naturelle à l’abri de la pêche qui était aussi vaste que la France. Autrement dit, le plus grand sanctuaire marin de la planète. Ce qui permettait aux plongeurs d’observer de nombreuses espèces, certaines parmi les plus rares, au large des côtes de pays et d’avoir accès à des spots uniques. Maxyne adressa un nouveau signe à Sun’ pour voir si tout se passait toujours bien. Ils continuèrent de nager un peu ensemble puis, comme elle le sentait plus à l’aise, elle relâcha sa main et nagea près de lui tout en le laissant découvrir l’espace qui les entourait. Soudain, elle attira son attention vers un groupe d’animaux plus loin. Une des grandes stars de la Nouvelle-Zélande, puisque ces majestueuses créatures étaient représentées en nombre dans la région. Le grand dauphin, qui pouvait mesurer entre deux et quatre mètres de long. Maxyne et Sun’ n’étaient qu’à quelques mètres d’une dizaine d’individus. Il y avait des adultes et des plus jeunes.

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won't wait longer to see youMaxyne & Sunwei

Les mains levées en signe de reddition, tu abdiques devant la blonde qui menace de t’assommer si tu ne prends pas la peine de te calmer sur le boulot. Tu sais qu’elle en a bavé aussi avec sa passion, tu la voyais à la piscine quand tu prenais ces quelques minutes après ton propre entraînement pour l’attendre. Et encore, tu es loin de te douter tout ce qu’elle a bien pu vivre en interne. Tu opines du chef, promesse que tu feras attention. D’autant plus que lever le pied te permettra de lui faire plus de surprises de ce genre. « Haaaan ! T’oserais pas débarquer au studio et jouer les mamans énervées quand même ? » dis-tu en plaquant tes mains sur tes joues, faussement choqué. « Promis j’ferais attention Maxyne ! » Même si tu dis ça d’un air désinvolte, c’est une vraie promesse. Tu ne voudrais pas la décevoir. Quelque part, tu serais quand même curieux de voir ce qu’elle oserait faire pour te déloger du studio…  « Je plains les voisins qu’on aura… » Si vous chantez à tue-tête toute la journée, et qu’en plus les murs sont aussi fins que du papier à musique, les pauvres voisins vont s’arracher les cheveux. « Sauf si on prend une cabane dans la jungle, on emmerdera que les tarentules. » Enfin, s’il y a des tarentules en Nouvelle-Zélande, tu n’en es pas trop sûr pour le coup. « Tssss, je sais que tu n’oseras pas me couler. Toute façon t’en as pas la force. » Tu répliques avec un clin d’œil amusé à son air mystérieux avant de rire avec elle. Votre idée se concrétise beaucoup plus quand tu confirmes qu’avoir des congés ne devrait pas être un problème avec Roméo, surtout si c’est dans plusieurs mois, ça te donne le temps de gagner un peu plus en ancienneté et d’acquérir la confiance du producteur, un poil de son affection aussi. Comme le fait remarquer, il est véritablement un mentor pour toi, d’où cette pression que tu te mets aussi sur les épaules pour ne pas le décevoir. Quand la blonde propose de vraiment se faire ça, tu acquiesces vivement de la tête, large sourire sur les lèvres. Tu tends même la main, amusé, pour sceller le pacte. « Deal ! Ça promet d’être drôle. Promis je ne jugerai pas ta tête au réveil. » Tu le dis la main sur le cœur, comme une nouvelle promesse, plus loufoque que la première.

Maxyne te dit qu’elle n’a pas tant d’expérience que ça mais tu passes outre. C’est ta pote, elle pourrait avoir eu son diplôme dans un kinder surprise, tu la suivrais quand même. Alors tu refuses quand elle te propose pour la blague d’avoir un autre moniteur. Quand elle laisse la chute de sa blague tombée, tu l’observes. Incrédule, tu clignes des yeux avant de rire en lui donnant un léger coup de coude. « Hé c’est pas sympa de me raconter des bêtises ! Et ouais t’as vu ça, l’ami parfait. » Ton sourire s’étire tendrement alors qu’elle rejette ton amour si délicatement donné. Tu sais qu’elle a conscience que ce n’est que de la taquinerie, mais ça t’embête tout de même de la voir toujours autant affecté par les niaiseries depuis cette histoire avec son ex-copain qui lui a coûté sa carrière après un long passage à l’hôpital. Tu n’as pas vraiment le temps de taquiner sa corde sensible, ou plutôt de t’intéresser plus à elle de ce côté-ci parce que vous devez déjà embarquer dans le bateau. Sur le trajet, elle t’explique bien tout, et à chaque nouvelle consigne tu acquiesces pour marquer ta compréhension. Tu as tellement tout bien compris que tu n’hésites pas à sauter dans l’eau une fois que tout est prêt. Cela fait quinze ans que tu es en Nouvelle-Zélande et tu n’as toujours pas daigné découvrir ce qui se cache dans cet océan qui entoure l’île. Profondément heureux de découvrir ça avec Maxyne, tu t’adaptes à ton nouvel environnement avant de glisser ta main dans la sienne pour qu’elle te guide. Petits signes positifs de temps à autre pour communiquer, rassurer la monitrice. Quand tes yeux découvrent les différentes espèces de poissons qui se tortillent joyeusement, ta bouche menace de s’ouvrir en en O de surprise. Évidemment, ta conscience te rappelle que tu vas juste faire rentrer l’eau dans ta cavité buccale, donc tu évites. À la place, tes yeux s’écarquillent et bougent dans tous les sens pour capter toutes les variations de couleurs des écailles et des fleurs sous-marines. Tu as envie de crier à ton amie à quel point c’est magnifique, surtout quand tu vois d’immenses tortues s’avancer majestueusement dans l’eau. Tu ne reconnais clairement pas toutes les espèces, tu n’as jamais été doué pour ça mais tu observes toutes leurs robes, toutes leurs spécificités physiques. Chaque espèce a sa particularité et ses petites manies rigolotes, comme ce poisson-clown qui s’amuse avec son anémone. Pourvu que ce ne soit pas Marin qui a perdu Némo… Vous déambulez, extraterrestres nageurs, entre les poissons. Maxyne te guide par la main jusqu’à ce que vous vous stoppiez à quelques mètres des majestueux cétacés qui s’amusent à se courir après. Des grands, des plus petits gamins qui restent près de ce qui doit être leurs mères. Même si ta main n’est plus attachée à celle de la blonde, tu restes tout de même près d’elle. Stagnant sur place, tes mouvements ne te servent qu’à garder ta position pendant que tes prunelles admirent les animaux marins dans leur élément naturel. Vous ne semblez même pas les déranger. C’est qu’ils doivent avoir l’habitude. Soudainement, tu espères pouvoir voir des baleines. Tu n’as pas très bien regardé jusqu’où vous alliez avec le bateau alors ce n’est probablement pas assez profond et éloigné des côtes pour observer la reine mère des océans. En remontant, tu demanderas à Maxyne s’il y a un moyen de les voir. Vous observez un petit instant ces mammifères qui vivent sous vos mirettes avant de reprendre votre nage côte à côté. Pointant du doigt, la monitrice t’indique plusieurs scènes de la vie marine rigolote comme ce papa hippocampe avec son ventre tout rond ou ces pieuvres qui se cachent en transformant ses couleurs. Tu en prends plein les yeux, c’est un spectacle magnifique. Heureux, tu as l’impression d’être ce gamin qui découvre Disneyland pour la première fois, en mieux. Tu te remercies pour cette idée que tu as eu de venir voir Maxyne, et tu remercies mentalement la blonde en attendant de pouvoir lui dire à voix haute. Avec de grands signes de joie, tu marques tes émotions pour rassurer ton amie.

@Maxyne Oakley

(c) plùm

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« Les mamans énervées ? Pourquoi tout le monde m’appelle maman ces temps-ci ? » Répondit Maxyne, en éclatant de rire. Entre Piotr qui l’agrémentait du surnom « mamita » parce qu’elle se rapprochait d’une figure maternelle pour lui, Chance qui la taquinait ou essayait de l’embêter quand elle le grondait sur ses bêtises par rapport à sa sœur ou son frère et Sunwei qui la comparait comme telle, la nageuse allait bientôt croire que le ciel lui envoyait des signes pour qu’elle envisage d’avoir des enfants. « Voyons, la maman énervée la jouera plus fine. » Maxyne regorgeait d’idées pour l’encourager à se détacher de son travail au cas où le compositeur retombait dans l’addiction du boulot jusqu’à pas d’heures et frôlait un nouvel épuisement. En ce sens, elle ressemblait à une maman parce qu’elle veillait sur ses proches, oui. Et qu’elle ne laisserait pas Sunwei sombrer dans un nouveau burn-out sans bouger le petit doigt. Toutefois, son travail était exigeant et il était normal qu’il y consacre du temps, mais pas jusqu’à en oublier de dormir. Comme il en était conscient et qu’il lui promit de faire attention, Maxyne n’insista pas plus longtemps. En dépit du ton détaché de l’artiste, elle le croyait bien que l’idée de tester jusqu’où irait la nageuse lui avait sans doute traversé l’esprit. Les deux amis partagèrent ensuite des délires de vacances ensemble. Chanter à tue-tête, énerver les voisins, plonger dans leur destination de voyage. Tout un programme. « Oui, mais si on va dans la jungle, tous les autres insectes nous emmerderont. » Piqûres de moustiques, morsures d’autre chose. Non merci. « Je préfère encore casser les oreilles de toute une ville. » Par contre, Sunwei était certain d’échapper à un mauvais sort de la part de son amie mais il ne fallait pas être trop confiant sur les coups revanchards de la blonde. « Si ça peut te rassurer. » Bon, c’est sûr que face au compositeur, elle n’avait aucune chance en termes de « force » pure mais des idées créatives comme trouver une araignée susceptible de faire monter son pote au plafond était tout à fait dans ses cordes pour l’embêter. Lorsqu’il plaisanta sur le réveil, Maxyne ricana joyeusement. « Normal, je me réveille comme Princesse Peach, tu ne savais pas ? La nuit, j’en profite pour me refaire une beauté. » Sur une note taquine, cette promesse de vacances était donc scellée.  

« C’est pas ce que tu fais, raconter des bêtises à longueur de journée ? » Sunwei lui avait tendu une perche facile, gare au retour de bâton. Après un délire sur la fausse inexpérience de la nageuse et la foi de Sun’ de la suivre quand même, ils partirent enfin sur le bateau pour profiter des merveilles de l’océan. Après un trajet animé par les conseils et les explications de Maxyne, la monitrice de plongée et son élève s’équipèrent et descendirent sous l’eau. Au début, elle le guida et lui montra différentes espèces de poissons multicolores, des tortues et des anémones de mer. Signes de tête positif, échanges de regard. La session de plongée se passait bien. Sun’ paraissait détendu et captivé par le magnifique spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Peu après, les deux plongeurs croisèrent la route de majestueux cétacés, une famille de grands dauphins, entre adultes et jeunes créatures. Maxyne et Sunwei restèrent à une distance respectueuse, stabilisant leur nage près des animaux qui n’étaient pas perturbés par leur présence. Peu craintifs, les dauphins s’aventurèrent autour d’eux. D’humeur joueuse, un adulte plus curieux les approcha et les frôla, leur offrant un moment de contact unique. Bien sûr, Maxyne avait déjà vécu de belles expériences sous l’eau, notamment lorsqu’elle avait croisé un magnifique balai de raies manta, son animal des mers préférés, quelques mois auparavant. Ou encore lorsque sa route avait exceptionnellement croisé le chemin d’orques quand elle était allée plonger plus loin des côtes avec un groupe de nageurs expérimentés. Mais chaque rencontre était toujours un plaisir et un moment exceptionnel à partager. Sunwei avait de la chance, car cette proximité n’était pas garantie à chaque plongée. L’équipe du centre nautique emmenait les amateurs dans de beaux spots mais la nature décidait ensuite des surprises éventuelles qu’elle réservait aux plongeurs en plus de l’excursion de base. Voir un groupe de dauphins n’était pas inhabituel dans les eaux qui bordaient la Nouvelle-Zélande mais les avoir aussi près était clairement une aubaine. D’ailleurs, il ne lui cachait pas sa joie et ses émotions à travers son regard et son grand sourire. Ils profitèrent de la présence des grands dauphins, puis ils continuèrent de découvrir d’autres espèces de poissons quand les cétacés s’éloignèrent. Hippocampe, pieuvre, poisson-clown. C’était un festival. La session de plongée touchait à sa fin. Maxyne espérait que Sun en avait bien profité. Elle lui indiqua qu’il était temps de remonter. En respectant les paliers, ils se rapprochèrent progressivement de la surface et retrouvèrent le bateau. Aidant Sun’ à retirer sa bouteille d’oxygène, la jeune femme recueillit ses impressions. « Alors ce baptême de plongée dans les eaux néo-zélandaises ? » Il avait déjà plongé ailleurs mais ici, il lui avait dit que c’était une première. Après avoir retiré sa propre bouteille d’oxygène et autres accessoires de plongée, la nageuse s’installa sur le bord du bateau pendant que le pilote redémarrait. « Je crois pouvoir dire que je fais un des plus beaux métiers du monde. » Proche de la nature, pas de bureaux, pas de paperasse, pas deux journées qui se ressemblent, pas de monotonie. Tout ça dans un pays qui essayait de respecter l’environnement. Maxyne continuerait de faire ce travail tant qu’elle en avait les capacités physiques et surtout l’envie. « On a la chance d’avoir une des faunes sous-marines les plus riches de la planète aussi. Ces dauphins curieux, c’était vraiment la belle surprise. »

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« Non, à part les guêpes, je dois dire que je n’ai pas tellement peur des insectes. Mais les moustiques me font chier, oui. » Par le passé, Maxyne avait déjà été piquée par une guêpe. Son corps avait mal réagi. Depuis, elle se pétrifiait dès que l’une d’entre elles l’approchait. Et si une guêpe avait le malheur de la frôler ou de se poser sur elle, la blonde hurlait à plein poumons et devenait hystérique. Elle se souvenait de ce jour où Wade était intervenu pour enlever un nid entier tombé près de la voiture de sa mère qu’elle devait emprunter. Maxyne avait manqué de s’évanouir de peur. En dehors de sa peur des guêpes et de sa répugnance aux piqures de moustiques, elle supportait plutôt bien les mini-animaux, puisqu’elle était régulièrement confrontée à des créatures de petites tailles avec des pattes ou des nageoires dans les sols marins. Sunwei et Maxyne délirèrent ensuite sur leur tête au réveil… De quoi envisager de super vacances (ou pas), ça dépendait de la tête matinale justement. Le compositeur la voyait comme une Marilyn Monroe des temps modernes. « C’est connu : l’espoir fait vivre. Sasuke et Peach, c’est pas mal comme association décalée. »

La plongée se déroula dans de très bonnes conditions. D’abord, parce que Sunwei nageait dans un état d’esprit détendu, attentif et curieux au monde sous-marin qui se profilait devant lui. Ensuite, la nature leur offrait une belle session avec des espèces diverses et variées. Comme Maxyne ne devait pas passer son temps à le rassurer ou à répéter visuellement des conseils qu’il appliquait parfaitement, elle avait le loisir de se concentrer sur ce qui les entourait et d’enregistrer dans sa tête les réactions de son ami. Emerveillé, il semblait sourire à l’apparition de chaque nouveau poisson. La session s’écoulait à une vitesse hallucinante. La plongée atteignit son point d’orgue lorsqu’ils croisèrent la route des dauphins. Créatures curieuses, ils les approchèrent assez près. L’un d’entre eux s’aventura à les frôler et la main de Maxyne glissa sur le flanc de l’animal. Tout bonnement fantastique. Mais la durée de vie des bouteilles diminuait. Ils continuèrent de découvrir les environs un petit moment puis Maxyne adressa un signe à Sunwei pour l’inviter à remonter. Débarrassés de leur équipement sur le bateau, ils débriefèrent sur leur petite excursion sous-marine. Euphorique, Sun’ partagea sa joie. Il n’en revenait toujours pas que les cétacés l’aient approché à une si petite distance. « On remet ça quand tu veux. » Le compositeur s’enthousiasma même à l’idée de nouveaux projets musicaux que cette sortie lui inspirerait. « Oui, c’est vrai que tu pourrais t’imprégner des sons marins et des animaux – par exemple à résonance – pour les poser sur une musique, ce serait une idée originale. Envoutante, un peu. » Maxyne s’adossa confortablement dans le bateau. Il y avait des petites banquettes avec des coussins pour rendre le trajet le plus agréable possible quand le navire était chargé de touristes. Comme ils étaient seuls, les deux amis pouvaient même s’allonger sans le moindre souci. « Quand j’étais petite, j’adorais coller des gros coquillages sur mes oreilles, tu as l’impression de pouvoir écouter le son reposant des vagues de la mer. Tu as déjà essayé ? C’est apaisant et ça fonctionne vraiment. » La sonorité dans les coquillages était surprenante, comme une sorte de caisse de résonance harmonique à force de rester dans une zone où les roulis des vagues produisaient des vibrations constantes : marée haute, marée basse. « Je suis contente que ça t’ait plu et d’avoir partagé ce moment avec toi. En tout cas, cette petite sortie a démontré qu’il fallait vivre des expériences pour trouver de nouvelles inspirations. Sortir le nez de son studio. » Le taquina-t-elle, par cette gentille piqure de rappel. Il lui avait tendu une perche qu’elle s’était empressée de saisir.

Le bateau redémarra pour le trajet du retour. Sunwei lui demanda alors si elle plongeait tous les jours et se montra fier de ne pas avoir cédé à la panique. « Pratiquement oui, quatre à cinq jours par semaine, plusieurs fois sur ces jours-là. Parfois, j’alterne avec l’accueil. J’ai eu un petit souci à l’épaule cet hiver, pause forcée de deux mois, alors j’ai repris plus en douceur. » Le mois de juillet et le mois d’août n’avaient pas été folichons. Maxyne avait eu le problème de l’épaule des sportifs, les articulations s’étaient fatiguées à cause de mouvements de rotation répétés depuis de longues années. Son passé de nageuse de haut niveau, cumulé aux efforts de plongée, avait réveillé de vieilles sensations. C’était déjà un miracle qu’elle puisse exercer ce travail quand on savait de quel état elle revenait. Les médecins n’avaient même pas été sûrs qu’elle puisse remarcher sans séquelle, encore moins recommencer à nager. De longs mois de patience et de rééducation avaient finalement permis qu’elle récupère presque entièrement ses capacités, en dehors de son niveau d’athlète. Ce qui était arrivé cet hiver n’était qu’une broutille en comparaison, un avertissement de son corps pour y aller mollo. Le gérant du centre était plutôt cool, il préférait préserver ses équipes plutôt que de les pousser à bout. Maxyne avait donc un programme adapté, en alternance entre accueil administratif et plongée. « C’est vrai, franchement, t’as géré. Je ne dis pas ça pour te lancer des fleurs, c’est sincère. » Parfois, Sunwei réussissait à ranger son grain de folie quand la situation l’exigeait. Maxyne n’avait eu aucun doute là-dessus. Si elle pensait qu’il n’était pas capable de se tenir auprès des dauphins et de transgresser les règles au mépris de la faune et de sa sécurité à lui, elle ne l’aurait pas emmené dans ce spot. « Voilà que je termine ma journée avec toi. T’as le temps pour un verre quand on aura récupéré nos affaires ? J’devrais juste aider à ranger le matériel du bateau et après j’suis libre. » La blonde lui adressa un sourire entendu. « J’ai sûrement des tas de nouvelles à rattraper. » Ou de nouvelles rencontres, peu importe.

won't wait longer to see youMaxyne & Sunwei

C’est à se demander pourquoi tu n’as pas fait de la plongée plus tôt. De la vraie plongée, pas ce truc qui se limite à foutre le bout en plastique du tuba dans la bouche où toute l’eau tombe dès que tu mets un peu trop la tête dans l’eau. L’expérience du jour a vraiment conquis ton cœur, le palpitant qui grossit dans ta poitrine à mesure que tu observes la vie sous-marine. Aussi déçu qu’un gosse quand vient l’heure de remonter, tu ne rechignes pas. Après tout, tu n’es pas en cours libre, mais bien par une activité encadrée par le centre nautique. Hors de question d’attirer des problèmes à Maxyne en faisant tarder la plongée. Et puis ce serait dommage que tu manques d’oxygène. Tu as beau avoir pratiqué un certain nombre de sports dans ton enfance, dont la natation, tu n’es pas certain d’avoir encore suffisamment de sang-froid pour remonter vivant à la surface. Le sang-froid tu l’as perdu depuis longtemps en réalité, depuis ce foutu burn-out, à cause duquel tu es incapable de gérer tes angoisses. Une fois à la surface avec la blonde, tu exultes encore un peu sur votre sortie. Tu as véritablement tout d’un gosse à cet instant : le ton enjoué, la pupille dilatée et brillante, le sourire jusqu’aux oreilles. Tu la remercies évidemment, bien qu’en réalité ce soit boulot et que même si elle n’avait pas voulu de toi, elle aurait été obligée de t’accompagner. Ton esprit divague à nouveau vers le dauphin joueur. Tu devrais écrire tes souvenirs du jour dans un journal, car même s’ils seront sûrement gravés dans ta mémoire, tu as envie de garder un souvenir indélébile de ce moment unique. L’écriture. Tiens. Tu pourrais composer des sons aux ambiances marines, des échos hypnotisants et des mélodies presque venues d’ailleurs. Rapidement tu partages cette idée avec Maxyne. Quand elle confirme ce qui se trame déjà dans ton esprit, tu souris un peu plus. « C’est noté alors je vais faire ça. Et si c’est trop expérimental pour le label, je garderai ça pour nous. » dis-tu en ricanant doucement. Tu imites d’ailleurs ton amie en t’installant un peu mieux sur ce bateau, chemin du retour qui va se faire au rythme de vos paroles. Assis sur les banquettes, tu observes la blonde qui se confie sur une petite activité que pas mal de gamins ont dû avoir, dont toi. À l’évocation de ses souvenirs, tes lèvres s’étirent en un sourire nostalgique. Ta caboche acquiesce à sa question. « Je crois oui. Quand on a déménagé à Auckland, avec mon frère on a tout de suite voulu aller à la mer, je croyais d’ailleurs que j’entendais pas grand-chose dans les coquillages. Il y avait beaucoup de monde sur la plage donc beaucoup de brouhaha, impossible d’entendre le bruit de l’océan. Mais j’ai dû réessayer plus tard je pense. » Tu n’en es plus vraiment certain à 100%, tu passais beaucoup de temps à étudier dès le plus jeune âge pour ravir ton père alors ta mémoire a occulté beaucoup de bons moments pour ne te laisser que les mêmes traces d’un passé ombrageux porté par les révisions. Tu devrais retenter l’expérience, choper un coquillage en descendant sur la plage tout à l’heure pour le ramener chez toi. Au calme tu devrais pouvoir entendre quelque chose. Ses paroles te font à nouveau sourire, le rictus qui étirent un peu plus ces lèvres déjà tirées. « C’est vrai. À vrai dire, ce n’est pas quelque chose qui m’est inconnu. L’inspiration vient souvent, pour ne pas dire toujours, de ce qu’on vit. Que ce soit à l’intérieur, ou ce qu’on voit avec nos yeux. Mais j’avoue que les bruits de l’océan, je n’y avais jamais pensé. » Comme quoi, c’était véritablement une bonne idée cette journée. Tes prunelles se teintent d’une lueur de tendresse alors que tu relèves le regard vers Maxyne. « Je suis ravie d’avoir partagé ça avec toi, tu es véritablement la meilleure des plongeuses. J’ai bien fait de te faire la surprise. »

Le bateau démarre direction la terre ferme pendant que tu t’intéresses au job de la blonde. Comme chaque métier, il y a évidemment un côté répétitif. Mais Maxyne a l’avantage de bénéficier de programmes différents chaque jour, car à chaque nouvelle plongée elle ne sait pas vraiment sur quoi ses yeux vont s’arrêter. À ce titre, il doit sûrement y avoir des plongées plus décevantes que d’autres où les poissons ne se sont pas décidés à sortir. Tu tiques toutefois sur son problème d’épaule, pincement des lèvres. Elle a assez eu de soucis pour une vie Maxyne. Néanmoins tu te dis que si elle peut replonger aujourd’hui c’est que ça n’a pas dû être si grave que ça. En la voyant nager d’ailleurs tu n’as rien remarqué d’anormal. Tu ne comptes pas oublier cette information et veiller au grain. Tu n’es peut-être plus médecin mais tu gardes les réflexes pour tes proches, sait-on jamais. Et puis, deux mois d’arrêt forcé ce n’est pas rien, surtout pas pour elle. « Ça va mieux ton épaule du coup ? » Tu t’inquiètes, évidemment, échos d’un passé douloureux dans les couloirs de l’hôpital. Maxyne ne mérite pas une deuxième déception, avoir retrouvé l’eau et la natation même à un niveau beaucoup plus petit doit être trop précieux pour elle pour perdre cette accroche. « Au moins c’était en hiver, tu n’as pas perdu grand-chose au final. » Tu te doutes que le centre nautique n’a pas ses pics de clients en hiver. Malgré les combinaisons, l’eau doit quand même être sacrément fraîche, et les conditions sûrement moins agréables pour plonger. En attendant, tu préfères effacer un peu ces paroles délicates sur la santé de la blonde pour gonfler ton égo. Tu es presque étonné quand Maxyne te confirme que tu t’es bien débrouillé. Tu ne t’attendais pas vraiment à ce qu’elle te jette des fleurs aussi facilement. Un rire se met alors à vivre dans ta cage thoracique. « Tu crois quoi… J’ai des restes de mes cours de natation au lycée ! » Il faut surtout dire que ton corps gainé t’a toujours bien aidé pour être comme un poisson dans l’eau. Si tu ne t’étais pas spécialisé en taekwondo, tu aurais bien tenté de faire une carrière sportive en natation. Enfin, ça c’est si tu n’avais pas fait médecine, mais ton père a décidé pour toi. Finalement, elle t’apprend qu’elle vient de terminer sa journée en ta compagnie, et que ça vaudrait la peine d’aller se prendre un petit quelque chose après. Tu approuves d’un hochement de tête. « J’ai toujours le temps pour toi… ou presque. » Tu ricanes nerveusement, laissant glisser tes doigts sur ta nuque. Tu n’avais pas vraiment eu le temps jusque-là en réalité, mais maintenant tu l’avais et tu ne cacherais pas une seconde de ton temps passé avec elle, prêt à pousser les aiguilles de l'horloge à leur maximum. Elle en profite d’ailleurs pour glisser que ta vie a dû défiler à toute allure, la faisant manquer un tas d’informations. Tu grimaces presque à cette remarque. « Bah en fait… pas vraiment. Enfin, du coup j’ai le label, je rencontre pas mal de gens là-bas mais c’est ma source principale de sociabilisation. C’était. » Tu parles au passé, parce que tu as promis de ralentir sur le boulot, et donc t’offrir du temps pour aller voir ailleurs. « En fait, j’ai juste un meilleur pote que j’ai rencontré un peu après que mon petit-frère ait finalement déménagé quelques semaines après mon arrivée. » Et en fait à part Johan, il n’y avait pas grand monde. « Ah et une nana aussi. Une blonde comme toi, sauf qu’elle est pompière, on a sauvé une femme ensemble et puis on s’est revus. Mais rien de sérieux, avant que tu ne me poses la question, j’te connais. » Tu esquives d’avance sa question parce que tu te doutes que tu vas piquer la curiosité de Maxyne. « D’ailleurs, t’as toujours personne toi ? J’voudrais pas rendre ton copain jaloux en t’emmenant en vacances. » répliques-tu en faisant référence à votre conversation pré-plongée.

@Maxyne Oakley

(c) plùm

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« Oui, je serai curieuse d’écouter tes essais » Répondit Maxyne, lorsque Sun’ envisagea de s’inspirer du son des océans dans un projet de musique expérimentale. Le coup méritait d’être tenté. Au mieux, il en ressortirait une petite perle ; au pire, ce serait un coup d’épée dans l’eau. Et puis, il lui avait déjà envoyé des tests pour avoir son avis, elle était sa fan des premières heures de toute façon. Dans la discussion autour des sons de l’océan, la blonde se rappelait d’ailleurs de sa manie à choisir les plus gros coquillages sur la plage quand elle était enfant, elle s’amusait à écouter l’écho de la mer qui résonnait dedans. Tout comme Sunwei et des milliers d’autres gamins. « Auckland ne te manque pas ? » Le compositeur venait d’évoquer la ville où il avait étudié la médecine et où Maxyne avait intégré l’école de natation. La jeune femme profita ensuite d’une petite taquinerie pour retourner les paroles du bourreau de travail contre lui. « J’espère que tu pourras bientôt me parler de tes nouveaux projets. Enfin, si ce n’est pas classé secret défense. » L’humour était toujours de mise entre eux. Parfois, Sunwei était libre de divulguer certaines choses mais pas toujours. « Oui, tu as bien fait, j’étais contente de te revoir. » Sur cette belle déclaration d’amitié, le bateau redémarra direction le centre nautique. Le duo d’amis tua le temps du trajet en échangeant les dernières nouvelles. Maxyne mentionna la blessure qui l’avait forcée à lever le pied l’hiver dernier. « Oui, quitte à arriver, c’est tombé au meilleur moment, si j’peux le dire comme ça. Pas en pleine saison touristique. Et oui, ça va mieux. Je fais attention. Au moindre signe de douleur, j’dois le signaler. » Le programme avait été aménagé pour qu’elle ne fatigue pas son épaule et reparte pour deux à trois mois d’absence. Le désavantage dans son travail était qu’il fallait toujours être à cent pour cent physiquement. La moindre blessure qui touchait un tendon, un ligament, un muscle ou autre, prenait vite des proportions qui entrainaient une incapacité. En tout cas, une incapacité de plonger. Par la suite, Sun’ afficha sa surprise lorsqu’elle confirma qu’il s’était bien débrouillé. Evidemment, le compositeur sauta sur l’occasion pour peaufiner son égo. « Mollo, papillon, t’es pas encore Michael Phelps non plus. » Le nageur le plus titré et médaillé de l’histoire de la natation. Plus jeune, Maxyne avait eu la chance de croiser la route de ce grand champion. Néanmoins, Sunwei était un grand sportif lui aussi, notamment dans les arts martiaux.

Comme la monitrice de plongée terminait sa journée avec la session de l’artiste, elle lui proposa de poursuivre leurs retrouvailles autour d’un verre. En effet, la plongée n’était pas l’activité idéale pour taper la discussion. D’ailleurs, la jeune femme commença la séance de rattrapage dans la vie de Sunwei pendant le trajet de retour. « Bien rectifié. T’as rencontré qui comme grands noms de la musique ? Vas-y, fais-moi rêver. » L’ancien étudiant en médecine lui expliqua que son travail ne rendait pas la sociabilisation aisée mais qu’il avait néanmoins réussi à nouer une amitié avec un pote après le départ de son petit frère. « C’est cool. C’est vrai ça, tu m’avais dit que ton frère est parti peu après ton déménagement. Tout va bien pour lui ? Tu as encore de ses nouvelles ? » Sunwei embraya ensuite sur la rencontre d’une belle blonde au service des pompiers. Tout de suite, Maxyne remit la personne en place. « Son nom, ce ne serait pas Jude par hasard ? Des pompières blondes célibataires, y’en a pas mille à Island Bay. J’te rappelle que mon coloc est pompier aussi et que j’suis briefée sur ses journées. » En soirée, Chance et Maxyne se racontaient leurs péripéties du jour, alors à force d’écouter des histoires et des anecdotes, la jeune femme avait retenu les prénoms de certains de ses collègues. « Rien de sérieux, mais assez pour la revoir, et assez pour m’en parler. » Souligna-t-elle, en esquissant un sourire et en faisant de grands mouvements avec ses sourcils. Vu que Sun’ avait anticipé la question, elle se contenta de s’intéresser à la suite. « Du coup tu l’apprécies et tu comptes la revoir à nouveau ? » L’avenir lui réservera peut-être une belle surprise, qui sait. Sur ce point, les deux amis se ressemblaient : ils papillonnaient et s’amusaient sans rechercher l’engagement. Pire, Maxyne fuyait tout ce qui devenait sérieux. « Non, aucune inquiétude pour ça. Pas prête de me remettre en selle sérieusement. » L’histoire avec Hans lui avait suffi, le compositeur avait été aux premières loges pour le voir. Ça lui avait passé l’envie de retomber amoureuse. « J’ai fréquenté des gens comme ça aussi mais rien d’aussi sérieux qu’un copain, non merci. » Elle avait notamment apprécié des moments avec une métisse avocate incandescente mais ça s’arrêtait là. Le bateau arriva au quai du centre nautique. Maxyne entreprit de ranger le matériel et les équipements avec le pilote, invitant Sun à récupérer ses affaires dans le vestiaire des hommes et lui indiquant les douches. Elle se rendit ensuite à l’accueil où elle rédigea un compte-rendu dans le rapport du jour pour confirmer son retour à bon port et indiquer l’heure où elle avait terminé son travail. A son tour, elle fila sous la douche et s’habilla rapidement, rejoignant ensuite Sun qui l’attendait à l’entrée. « C’est parti ! »