contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
depuis un an il essaye de la séduire, mais en vain ! Quand finira-t-elle par craquer et le laisser entrer dans sa vie ?
En retard. Piotr était en train de courir depuis le café d'où il travaillait, jusqu'au pub où il était sensé être depuis déjà quinze minutes. Il aurait du finir à l'heure ce soir, mais une succession de malheureux événements avait conduit le jeune homme à quitter bien tard son travail. L'évier de la plonge avait cédé, et avait ruiné le ménage qu'il avait commencé tôt. Les derniers clients avaient prit la fuite en faisant savoir leur mécontentement, mais lui, il faisait juste de son mieux. Il s'était excusé pour la gêne, il avait essayé de faire au mieux, mais apparemment, c'était à peine suffisant. Ses poumons étaient en feu, probablement à cause des clopes et des joints qu'il fumait de plus en plus. Courant sur les pavés du centre-ville, le manteau à peine fermé, il arriva devant le bar où devait l'attendre Imrân. Il n'avait pas pu le prévenir, puisque son portable n'avait plus de batterie, alors il n'était même pas sûr de le trouver encore ici. Peut-être qu'il était rentré à l'hôtel directement ? Mais depuis son arrivée, ils y passaient beaucoup de temps. Et même si au début cela avait du charme, Piotr commençait à n'en plus pouvoir de cette chambre. Il y avait déjà du monde devant le pub, c'était l'heure explosive pour boire un verre entre amis. D'ailleurs, pour le reste du monde, il ne serait que l'ami d'Imrân ce soir. Piotr n'aimait plus vraiment ce genre d'ambiance, cela faisait bien un long moment qu'il ne s'était pas mêlé ainsi à la foule ivre pour une soirée. Depuis l'agression en fait. Et il savait très bien qu'il allait devoir prendre sur lui pour passer cette épreuve ce soir, mais il en avait envie. Bien qu'il ait passé une mauvaise journée, il voulait avancer avec Imrân. Simplement, ils évitaient certains sujets avec brio depuis l'arrivée de Maximoff. Sa main se posa sur la porte en bois, vitrée, qu'il poussa. Une vague de chaleur vint lui caresser le visage rafraîchi par le début de soirée. Il y avait beaucoup de monde, beaucoup de bruit. Le bar était rempli de gens qui parlaient fort, qui restaient debout, comme pour lui désigner dès son arrivée que ce soir, ça allait être une véritable épreuve pour lui. Piotr chercha son petit ami du regard, mais ce fut vite compliqué tant il y avait du monde ici. Il ne pouvait pas l'appeler pour savoir s'il était encore là, alors il allait devoir faire le tour. Essayant de passer outre les gens et les groupes de gens, se collant à des corps dont il ne désire pas la proximité, Piotr se fraye un chemin, s'approchant du bar. Il observe les gens à la recherche du visage qu'il reconnaîtrait entre mille. Soudain, il semble voir un morceau de vêtement qu'il reconnaît. Il attend que la personne devant sa vue se dégage et découvre Imrân, posé bien tranquillement à une table au fond, contre le mur, sur une banquette. Il semble faire quelque chose et ne paraît pas très dérangé par la foule autour de lui. A sa vue, Piotr sourit. Il est toujours là. Le jeune russe profite d'être au bar pour commander deux bières et finalement, il essaye à nouveau de traverser le petit pub pour rejoindre son mec. Arrivant à sa hauteur, les verres à la main, il fini par dire « excuses-moi d'être en retard » afin d'attirer son attention.
Imrân consulta son téléphone une nouvelle fois avant de pousser un soupir. Piotr était en retard, mais en plus de cela ne répondait pas à ses messages. Il avait essayé de l'appeler quelques minutes auparavant mais il était directement tombé sur sa messagerie. Le bar commençait à se remplir et le brun se sentait un brin oppressé, cette sortie dans le bar était leur première officielle depuis son arrivée, et encore, ils ne pourraient pas être libres d'être qui ils étaient ce soir. Aucun des deux n'avait fait leur coming out, et ils avaient encore le traumatisme de leur dernière sortie en soirée qui pesaient sur leurs épaules respectives. Ils avaient pu se retrouver émotionnellement et physiquement, commençant à gérer l'agression et surtout ses conséquences. Ils étaient cependant encore loin d'en être arrivés au bout, surtout qu'ils n'en parlaient jamais, comme le gros éléphant dans la pièce à chaque fois que, par accident, la discussion déviait sur ce sujet. C'était une frustration pour Max, qui voulait avancer, prendre un nouveau départ. Et pourtant il n'était pas totalement honnête non plus, il n'avait encore rien dit à ses parents sur son histoire avec Piotr, il ne leur avait pas parlé de son homosexualité. Alors c'était un peu hypocrite d'attendre de la part de son petit ami qu'il en fasse de même avec les gens qu'il avait rencontré ici. Seule sa grande soeur était au courant, et le fait qu'elle le soit, et surtout qu'elle les accepte, c'était déjà quelque chose. Pour chasser ces idées là, le brun se concentra sur son téléphone, jouant à un jeu quelconque tout en finissant sa première bière. Avant son arrivée à Wellington, il ne consommait pas d'alcool, de par son éducation, mais arrivé ici, c'était comme ouvrir un nouveau chapitre alors...pourquoi pas boire, mais avec modération, toujours. Il était tellement concentré sur son téléphone qu'il ne vit pas Piotr entrer dans le bar bondé, et avec le monde de toute manière il n'aurait pas pu le faire. Ce ne fut qu'en entendant sa voix et son accent prononcé qu'il sourit et leva les yeux vers lui. Putain qu'il était beau, c'était à chaque fois sa première impression quand il le regardait. Il eut envie de l'embrasser, de l'attirer contre lui, la journée avait été trop longue, mais il se retint, le lieu était trop public pour ça, ils n'étaient pas protégés par les quatre murs de leur chambre. "C'est pas grave je t'en veux pas, d'autant que tu ramènes de quoi boire." dit il avec un sourire, rangeant son téléphone. Il attendit qu'il se soit installé, pour venir discrètement frôler sa jambe de la sienne, la table cachant son geste. "Alors ta journée ? T'es en retard à cause du boulot ?" demanda t'il en prenant la bière toute fraiche emmenée par son petit ami et amour de sa vie.
Son petit ami n'avait pas l'air fâché par son retard, ou s'il l'était, il n'en montra rien au plus jeune. Piotr sourit, malgré la fatigue de sa journée sur les épaules. Il posa les bières sur la table, tout en prenant place sur la banquette en face de son petit ami. La distance durant un an, et la peur d'affronter le regard des autres sur leur sexualité, avaient habitué Piotr à ne pas avoir de contact physiques avec Max depuis le début de leur relation. Ils n'étaient pas de ceux qui s'embrassaient dans la rue, qui se tenaient par la main, qui se bécottaient à outrance. Déjà, Piotr et Imrân étaient deux garçons assez pudiques sur leurs sentiments, mais le fait est qu'en cachant leur relation, ils avaient aussi prit cette habitude de ne pas être démonstratifs en public. Piotr ne se rendit pas compte de ce manque qu'il aurait pu ressentir, à l'embrasser pour le saluer. Il ne se doutait pas non plus que ça puisse perturber son petit ami. Mais lorsqu'il sentit le contact de la jambe de Maximoff contre sa jambe, Piotr se raidit. Ses sourcils se froncèrent, tandis que son regard se planta d'abord dans celui de son petit ami, cherchant silencieusement à comprendre pourquoi il faisait ça. C'était sous la table, absolument personne n'aurait pu voir ce geste, surtout pas avec autant de monde autour, mais instinctivement, ça mis mal à l'aise Piotr. Il bougea la tête de tous les côtés, comme pour vérifier que personne ne les avait vu et puis il lança tout bas « pourquoi tu fais ça ? » gêné. Sa main passa sur son front, remontant jusqu'à ses cheveux, il souffla une seconde et puis se redressa normalement tout en enroulant ses doigts autour de la poignée de sa pinte. « Ouais hum... » il était un peu perturbé par sa propre réaction et par ce sentiment d'angoisse qui naissait en lui. La peur que quelqu'un les ai vu, qu'ils se fassent emmerder à nouveau ou pire, agresser encore. « Y'a eu pas mal de problèmes au boulot » avoua t-il alors, encore perturbé. Il bu une gorgée de sa bière, désireux de faire passer ce sentiment nerveux de mal être qu'il avait pu ressentir. Mais au fond de lui... Piotr savait que son petit ami et lui avaient laissé passé un peu trop de temps à propos de pas mal de sujets. Imrân ignorait d'ailleurs que son petit ami chéri avait une petite amie depuis quelques mois maintenant. Piotr n'avait pas réussi à le lui avouer, à le lui expliquer, et puis ils n'avaient toujours pas abordé les sujets brûlants mais nécessaires... aucun des deux ne semblait le vouloir, puisque aucun des deux ne faisait le premier pas. Pourtant... il allait bien falloir, non ? Mais Piotr se disait que si Imrân ne lançait pas le sujet... c'était qu'il n'en avait pas envie. Mais en ce qui concernait Aela, Piotr savait qu'il allait devoir lui en parler le plus vite possible. « Et toi ta journée ? » demanda t-il en retour, écoutant les paroles de son petit ami. Mais là, un sentiment de gêne régnait au dessus d'eux, à cette table. La réaction de Piotr avait refroidit l'ambiance et clairement, c'était pas la meilleure chose pour passer une bonne soirée comme ils l'avaient prévu à la base. Piotr bu alors à nouveau un peu de sa bière, essayant de se faire à ce liquide ambrée bien trop différent de la vodka. Il ne savait pas trop comment amener les choses, comment lancer le sujet, comment lui avouer la vérité pour qu'il comprenne et non qu'il s'énerve. Tenant sa bière, sur la table, Piotr passa à nouveau sa main dans ses cheveux, le coude posé près de sa pinte. « Ecoutes Max j'ai un truc à te dire » il croisa son regard, angoissé et nerveux « j'aurai du t'en parler avant mais j'sais pas » il haussa les épaules. Il y avait plusieurs autres sujets qu'ils n'avaient pas abordé après tout. « J'pense pas que ça te plaise à vrai dire » il haussa les sourcils, fixant une seconde sa bière « mais j'veux que tu comprennes que j'ai pas fait ça contre toi, ou contre nous » au contraire même. Piotr prit une grande inspiration, cherchant ses mots russes pour s'expliquer. « Je... » il pensa à sa phrase intérieurement et se rendit compte à quel point ça allait être brutal et incompréhensible pour son petit ami, quoi qu'il puisse dire, et peu importe comment il allait construire sa phrase. Il se gratta la tempe, nerveux « j'sors avec une fille depuis quelques mois » balança t-il alors sans ménagement. Son regard se planta dans celui de son petit ami et très vite, il ajouta « pour de faux » tandis que son pied chercha le contact de celui de son petit ami, à défaut de pouvoir lui tenir la main par dessus la table. « A l'époque j'avais peur qu'on pense que j'étais... » il ne dirait pas le mot à voix haute, même en russe, et surtout pas ici. « Alors pour éviter tous soupçons, j'suis sorti avec une fille, c'est la fille du producteur de musique pour lequel j'ai bossé quand j'suis arrivé ici, tu te souviens ? » demanda t-il. « Mais j'ai jamais couché avec elle hein » le rassura t-il également assez vite.
La réaction de Piotr ne se fit pas attendre alors que Imrân tentait une petite caresse discrète sous la table. Il le sentit se raidir à son contact, tout son corps se mettant en tension alors qu'il savait que personne ne pouvait rien voir. Il n'avait pas vu le brun de la journée et il voulait juste pouvoir le toucher, même si c'était loin d'être satisfaisant, au vu d'où ils étaient c'était la seule option qui lui avait semblé valide sur le moment. Mais la réaction de Piotr racontait une toute autre histoire. Peut être que Piotr n'était pas prêt à tout ça, à ce qu'une relation libérée du poids du secret pouvait être dans le monde. Une relation qu'ils n'auraient donc pas à cacher sous peine de craindre à nouveau de se faire agresser. Lui même était il prêt à ça ? La seule chose qu'il désirait c'était Piotr, juste lui, assez simple non ? Sauf que le monde était loin de l'être. Il secoua la tête à sa question, retenant un soupir. "Désolé je...tu m'as trop manqué Piotr, c'est tout." dit il pour se justifier. Ce qui était la réalité d'ailleurs, son petit ami lui avait manqué dans la journée, il faudrait sûrement attendre ce soir pour se retrouver réellement. Ils évoquèrent alors leurs journées respectives, Max espérant qu'un sujet si banal permette de faciliter les choses entre eux, de faire retomber la pression qui semblait s'être installée dans le couple. "Tu veux en parler ?" proposa Maximoff, lorsque son vis à vis lui parla de problème au travail, peut être qu'il n'en avait justement pas envie, et qu'il voulait profiter d'une soirée tranquille avec son petit ami, loin de tous ces problèmes là. A sa question il haussa des épaules, prenant une gorgée de son verre. "Oh tu sais, comme d'habitude, j'ai encore du appeler la fac pour un problème de papier à la con mais bon, je finirais bien par régler le problème. Mes parents m'ont appelé aussi pour prendre des nouvelles, ils sont inquiets mais rassurés que je sois avec toi." dit il. Ils n'avaient clairement pas exposés leur peur, mais Imrân la ressentait au travers de leurs mots, au travers de leur ton. Il culpabilisait de leur faire peur mais, les choses étaient ce qu'elles étaient malheureusement, et il ne pouvait rester éternellement avec eux, pas s'il comptait vivre sa vie. Malgré le sujet banal évoqué, Max sentait bien que Piotr se sentait toujours mal, il lui donnait l'impression d'être au prise avec lui même, comme dans un conflit interne, ce qui en retour le stressait lui qui ne savait pas quoi faire pour l'aider. Il ne pu s'empêcher de se figer en l'entendant parler, même s'il s'efforça d'être impassible. Il fronça des sourcils lorsqu'il poursuivit en lui disant qu'il risquait de ne pas aimer la suite et le brun sentit son coeur se mettre à battre la chamade, se demandant si Piotr n'allait pas juste rompre avec lui. Mais la nouvelle fut bien différente, bien que tout aussi terrible. Piotr était en couple. Avec une fille. Pour de faux. Mais quand même. Sentant le pied de Piotr contre le sien, il recula rapidement, détournant le regard pour éviter d'exploser de colère dans la seconde, dans ce pub bondé. Comment avait il pu lui faire ça ? "Ouais je me souviens." dit il sans le regarder, avant de boire une gorgée de sa bière. Il lui en faudrait plus d'une pour avaler la chose...Il ne put s'empêcher de rire quand il ajouta qu'ils n'avaient pas couché ensemble, comme si ça excusait tout le reste. Il tourna alors son regard noir vers lui. "Oh ben si vous avez pas couché ensemble, ça va. Je suis rassuré." dit il avec ironie. L'idée même de le savoir avec quelqu'un d'autre, homme comme femme, ça le rendait dingue. Fou de jalousie. Piotr était à lui. Point barre. Il prit une nouvelle gorgée de sa bière, qui descendait bien trop vite. "Vous avez fait quoi alors ? Tu l'as embrassé ? Pelottée ? Jusqu'à où vous êtes allés ?" demanda t'il, se penchant vers Piotr. Le ton de sa voix était bas, mais trahissait sa colère sourde. "Parce que t'as bien du jouer le jeu avec cette...pétasse..." dit il en russe, ne pouvant se contrôler. Il ne savait pas qui elle était, mais il la haissait déjà. "Qui croirait qu'un mec de vingt balais ne veut pas coucher avec sa nana hein ?" reprit il avant de se redresser et de finir sa bière en quelques gorgées, avant de claquer le verre sur la table. "Putain Piotr, j'arrive pas à le croire..." reprit il en secouant la tête, passant une main sur son visage. "Elle vit dans ta coloc ?" demanda t'il, une partie de lui voulait tout savoir, l'autre ne voulait rien savoir de cette histoire. Il voulait partir, loin d'ici, loin de Piotr, pour tout digérer. Mais le bar était bondé, et il ne voulait pas causer de scène devant tout le monde, pour lui, pour Piotr. "T'as bien choisi ton putain de moment pour me balancer ça." ragea t'il en posant son regard sur la foule à côté d'eux.
Piotr observait la réaction de Max, détaillant chacun de ses gestes, de son silence et aussi de son regard fuyant. La flèche qu'il venait de tirer venait de lui transpercer le cœur, et ça n'était pas beau ni agréable à voir pour lui, même s'il était le chasseur. Quand il bu sa gorgée, et que son regard, horriblement noir le figea sur place, Piotr se raidit sur sa banquette. Il n'aimait pas voir son petit ami dans cet état et encore moins par sa faute. C'était pas quelque chose qu'il souhaitait, mais Piotr se sentait pris au piège. Dans ces circonstances, un personne se sentant piégée pouvait réagir de n'importe quelle manière, pas forcément la plus intelligente soit-il en passant. Il capta l'ironie, le rire jaune de son amant et il se pinça ses lèvres en posant son regard doux sur lui. Très vite, son petit ami voulu savoir ce qu'il s'était passé entre eux, Piotr, sur la défensive, recula pour coller le dossier de sa banquette, instaurant une distance entre eux. Imrân avait donc si peu confiance en lui ? Il le soupçonnait de pouvoir coucher avec une nana ? Vraiment ? Et au delà de ça, il pensait vraiment que ça pouvait apporter un quelconque risque à leur histoire ? Pour Piotr, c'était le signe que Maximoff ne croyait pas en leur couple, en leur force, en lui. Et ça, ça faisait mal. Le regard de Piotr devint plus dur, piqué au vif à son tour. « On s'est juste embrassé » en russe bien entendu, afin que personne ne puisse les comprendre. « Mais j'suis ravi de voir à quel point tu me fais confiance » lança t-il en affrontant le regard de son petit ami. « Tu crois si peu en nous Max ? » demanda t-il à son tour. L'égo, l'orgueil de son jeune âge impulsif, sûrement. Piotr avait fait croire à Aela qu'il était puceau et que dans son pays, on ne couchait pas comme ça. Ca avait été son excuse pour justifier le fait qu'il ne couche pas avec elle et elle semblait d'accord avec ça, même si elle ne se privait pas de lui faire connaître sa frustration. Piotr ignorait d'ailleurs qu'elle allait voir ailleurs pour combler ce manque. Mais il n'allait pas tout expliquer à Max, il n'en avait pas envie. Son petit ami le décevait presque autant qu'il devait le décevoir. Il n'aurait jamais pu lui cacher ça, parce que pour lui, leur couple est bien plus fort que ça, mais apparemment, ce sentiment n'était pas partagé. Finalement, Imrân commença à rager et le bruit de son verre sur la table attira tous les regards sur eux. Piotr le fixait, et il se rapprocha par dessus la table en le coupant dans ses paroles, d'une voix basse « calmes-toi » serrant les dents. Inutile d'attirer l'attention sur eux. Vraiment c'était pas quelque chose que Piotr aimait, bien au contraire. « Tu comprends que j'fais ça pour nous protéger tous les deux ? » balança t-il en russe en se désignant du doigt, avant de désigner son amant face à lui. Les yeux dans les siens, il continua « si tu veux qu'on se fasse à nouveau péter la gueule dis le moi hein, ça peut s'faire très vite » dit-il en ouvrant ses bras comme pour désigner que le monde entier était contre eux, à chaque instant.
Imrân regarda Piotr se reculer, se calant le plus loin qui lui était possible au vu de leur position actuelle. Il déglutit à sa réponse, s'imaginant Piotr entrain d'embrasser une fille imaginaire. Il détourna le regarda à ses questions suivantes, Piotr lui en voulait de poser ces questions, de douter de lui. Mais comment pouvait il en être autrement ? Comment ne pouvait il pas s'inquiéter, se poser des questions sur eux ? Même s'il savait que Piotr l'aimait, le doute était là, s'insinuant en lui comme de la mauvaise herbe. Et il détesta ça Max, détestait se sentir ainsi. Piotr avait été sa seule constante depuis l'agression, avec sa famille, une des rares choses sur lesquelles il pouvait compter. Il ne pouvait pas le perdre après tout ce qu'ils avaient vécus, ils avaient tant de choses à venir... "J'ai le droit de me poser des putains de questions non ? Tu réagirais comment si je te disais ça hein ? Que je me suis trouvé une copine en Russie ?" lui demanda t'il, retournant la situation. Il lui en voulait oui, de s'être rapproché d'une autre personne de la sorte, même si ce n'était pas une réelle trahison en soi, pour le jeune russe c'était une nouvelle blessure, se rajoutant à celles de l'agression. Cet instant allait il détruire leur couple, même après une année ? Il termina sa choppe, claquant un peu trop fort son verre sur la table. Il lança un regard noir à son vis à vis quand il lui demanda d'être plus calme. Mais Imrân se fichait d'attirer le regard sur eux, en cet instant rien ne comptait plus que Piotr, et la dispute qui se profilait entre eux. Parce que le brun ne pouvait pas laisser les choses se passer ainsi entre eux, ça lui était impossible. Il le regarda, incrédule, lorsque Piotr lui annonça que c'était pour les protéger, avant d'évoquer une nouvelle agression si jamais ça tentait Imran. "Putain t'es sérieux là ?" dit il, haussant la voix. "Tu crois que j'ai envie de ça ? Même si je me souviens pas de ça, je me souviens de la douleur, après, je me souviens de ton départ, d'être tout seul." répondit il, s'efforçant malgré lui de baisser la voix, se rapprochant de Piotr. "T'étais obligé de te foutre en couple avec une meuf pour nous protéger ? Vas y explique moi bien parce que j'ai pas tout comprit là." dit il en plongeant son regard noir dans le sien.
Si les rôles avaient été inversés, comment aurait-il réagit ? Piotr serait de mauvaise foi, sûrement, en répondant à cette question. Bien sûr qu'il allait se dédouaner, qu'il allait trouver la meilleure des réactions possibles à avoir s'il était à la place de Max. Seulement, il savait aussi qu'il n'aurait pas aimé cela. Qu'il aurait insisté pour qu'il n'y ait rien de physique entre les deux, et qu'il aurait sûrement réagit comme son petit ami. Ou peut-être que non, finalement, il aurait comprit la réelle raison ? Il l'ignorait. Alors en guise de réponse, il baissa les yeux vers sa bière et en bu une longue gorgée. Maximoff buvait bien plus vite que lui et quand le bruit de sa pinte vint s'entrechoquer du bois de la table, trop fortement au goût du plus jeune, son regard se fit plus dur. Imrân parla des semaines qui suivirent l'agression, du silence de son petit ami après elle et de son départ rapide dès qu'il pu tenir debout. Tout en se approchant de lui, Maximoff lui demanda alors de lui expliquer ce choix, de l'aider à comprendre. Piotr sentait son cœur battre fort dans sa poitrine. Il détestait se disputer avec Imrân et surtout, il n'était pas habitué à cela. Tout avait toujours été si simple, si naturel, si cool avant ce fameux soir... et depuis, tout avait changé. Il n'y avait plus rien de pareil. Piotr se sentait agressé, malmené et il n'aimait pas ça. Il n'aimait pas la tournure que la discussion prenait et en même temps, comment aurait-elle pu être différente ? Ils n'avaient jamais abordé le sujet de l'agression, ils n'avaient jamais parlé de ça. Parce que Maximoff ne se souvenait de rien et que pour Piotr, c'était la plus belle chose qui puisse résoudre de cette nuit-là. Un seul traumatisé suffisait largement. Sa main tenant sa pinte, sentant le froid de la bière à travers le verre, ses yeux ne parvenaient pas à se défaire du liquide ambré, légèrement mousseux. « Je... » comment expliquer son raisonnement ? Pour lui, ça semblait si clair, si logique, si normal d'avoir pensé à jouer au petit hétéro pour éviter tous les soupçons que de devoir l'expliquer... ça lui faisait bizarre. Alors en russe, il essaya quand même d'expliquer, tout en enfonçant son regard dans celui d'Imrân, toujours depuis le fond de la banquette. « En étant en couple avec elle, ou même une autre, ça évite aux gens de se poser des questions, d'avoir des doutes, d'imaginer des trucs... » il marqua une pause. « Comment ces types, là-bas, ont pu l'savoir ? » demanda t-il presque agressivement. « On s'est jamais embrassé en public, ou alors c'était dans la foule pendant les soirées trance » et là, il attendait que son petit ami valide ce souvenir. « On s'est jamais montré de l'affection en public et on n'est pas des tapettes, alors vas-y explique moi comment ils ont su qu'on était gay ? » demanda t-il en serrant les dents. « On était tout le temps ensemble, on passait tout notre putain de temps ensemble et aucun des deux n'avait une meuf... j'pense que la déduction est claire, non ? » parce que ouais, Piotr reste russe. Et que sa mentalité et sa façon de penser ne sont pas si différentes des mecs qui avaient cherché à les tuer ce soir-là. « En étant avec une meuf, j'te protège, y'a une toute petite chance pour que ça n'arrive plus et j'vais t'dire, si c'est à faire et à refaire, je le ferai encore et encore, c'est clair ? » et là, il sentait la colère l'envahir. La colère de cette agression qui ne l'avait jamais quitté, la colère de cette situation, la colère après lui, après Max qui faisait genre qu'il ne comprenait rien. Putain, c'était pas si catastrophique quand même, c'était pour le protéger lui, pour les protéger eux, pour éviter que ce soir là ne se reproduise encore une fois, ici ou ailleurs. Parce que clairement, Piotr n'était pas prêt à revivre ça. Il ne le pourrait jamais.
Imrân écouta Piotr sans dire un mot. Hochant simplement la tête lorsqu'il évoqua certaines soirées France, où ils étaient tellement nombreux qu'ils passaient inaperçus aux yeux des autres. Le seul moment où ils s'étaient autorisés des gestes d'affection l'un envers l'autre. Une certaine liberté, mais encore pas la vraie liberté que Max souhaitait vivre, à laquelle il aspirait en venant ici. Il avait cru que les choses avaient changé, dans un nouveau pays, bien plus ouvert que celui de leur naissance. Il réalisait en entendant le discours de Piotr qu'ils avaient tout emmené avec eux en réalité. La culture de leur pays, leur éducation, tout était encore fermement ancré en eux. Le brun resta longuement silencieux, essayant de comprendre, de donner une raison à ce qu'il entendait de la bouche de son amant. En vain. Pour lui ils étaient dans un cercle vicieux dont ils ne pourraient sortir tant que le tonnerre ne viendrait pas frapper entre eux pour faire bouger les choses. "Pas des tapettes hein ?" demanda t'il après un temps, penchant la tête sur le côté. Son calme soudain détonnait avec la colère dont Piotr faisait preuve, comme si soudain tout était la faute d'Imrân. Avait il une 'attitude d'homosexuel' comme on pouvait l'entendre en Russie ? Il avait vu les petits livres, les articles en parlant, comment les reconnaître, les débusquer...ça l'avait rendu malade, car il était juste lui, il ne ressemblait pas à ce qu'il avait pu voir, de manière illégale, venant d'autres pays bien plus ouverts et acceptants. Alors en effet, la question de Piotr avait du sens, comment avaient ils pu savoir ? "C'était peut être le hasard Piotr, j'en sais foutre rien." dit il, regardant son verre vide avant de regarder le bar. Il y avait bien trop de monde maintenant pour rejoindre le bar et commander une autre bière, ou quelque chose de plus fort... "Peut être qu'ils ont déjà fait ça, mais que les mecs étaient hétéros..." reprit il, toujours en russe bien sûr. Il poussa un soupir, passant une main dans ses cheveux coupés courts. "Donc, si je suis ta...logique...toute notre vie on va devoir être en couple avec une femme, pour nous protéger ? Pour sauver les apparences ?" demanda t'il, plongeant son regard dans celui de Piotr, son ton calme, bien trop pour la discussion qu'ils étaient entrain d'avoir. "Tu vas faire quoi quand elle va vouloir baiser avec toi ? Quand elle voudra s'installer, fonder une putain de famille ? Tu vas le faire ? Toute ta putain de vie ?" Imrân serrait ses poings sans s'en rendre compte, la colère s'infiltrait en lui, par chaque pore ouvert, chacune de ses veines. "Non non...tu vas la quitter...puis t'en trouvera une autre, et une autre..." Il secoua la tête. "C'est ça que tu veux ? Passer ta vie à mentir ? Et moi dans tout ça ? Je devrais attendre, comprendre...accepter ?" Soudain les larmes lui montèrent aux yeux et il détourna le regard, il ne voulait pas que Piotr les voit. "Je veux vivre heureux avec toi, juste toi." Il pinça ses lèvres, avançant ses mains vers le brun, sans pour autant chercher à le toucher. "Je veux pas mentir et...vivre une demie-vie...je pourrais pas faire ça. Je le sais." Ses mains se mirent à trembler, à l'idée que c'était la seule vie que Piotr souhaitait, vivre en apparence une vie d'hétéro, tout en cachant sa réelle nature, en cachant leur amour. Il le regarda à nouveau, la gorge serrée. "Dis moi que c'est pas ce que tu veux...moya lyubov'..." murmura t'il en russe, l'inquiétude claire dans son regard.
Imrân avait tord sur toute la ligne, Piotr n'avait jamais vu aussi loin dans sa machination. Il n'avait pensé qu'à l'instant, il n'avait même pas pensé à ce fameux jour où Maximoff serait là lui aussi. Piotr n'avait jamais prévu de faire sa vie avec une femme, en tous cas, pas depuis qu'il avait croisé la route de Max. Alors non, il ne rêvait pas d'une double vie, son père l'avait fait et il ne voulait pas de cela pour lui et sa propre famille. Enfin famille... il n'aurait jamais d'enfant, parce qu'il aimait Max. En écoutant Maximoff parler, il se senti agacé. Parce que son amant s'était imaginé bien des scénarios, mais aucun n'était le bon. Il imaginait le pire, il voyait Piotr comme un monstre. A aucun moment il avait dit qu'il comprenait sa décision, son choix, même si cela était difficile pour lui. Comme si Piotr n'était qu'un imbécile. Le plus jeune n'avait pas levé ses yeux vers son petit ami, jusqu'à ce que ce dernier l'appelle par ce surnom affectif. Là, il avait croisé son regard. Un regard rempli de tristesse, rempli de douleur, rempli d'angoisse quant à l'avenir. Son cœur se brisa dans sa poitrine. Est-ce qu'à ce moment-là dans leur vie, il ne valait pas plus que ces deux types qui leur avaient tout prit ce soir là ? Il était en train de lui faire du mal, volontairement. Il était en train de lui faire du mal, par une décision qu'il avait prise en pleine conscience. Il était en train de le torturer, de lui briser le cœur comme il avait voulu lui briser le crâne sur ce trottoir. Il était en train de le tuer, de l'anéantir, de le brider, de le cacher. Et soudain, la rage s'empara de lui. Sa cuisse se mit à sautiller sur elle-même, nerveusement, sous la table. Ses dents se serrèrent, sa mâchoire se contractait, son regard devint dur, alors qu'il fixait sa bière, qu'il tenait sur la table. « Tu sais très bien que c'est pas c'que j'veux » grogna t-il entre ses dents, en russe. « C'est pas c'que j'veux et c'que j'veux j'ai pas l'impression qu'on puisse y avoir droit, tu l'comprends ça ou tu fais genre que tu ne comprends rien ? » s'énerva t-il. « C'est pas moi l'monstre, c'est clair ? » dit-il les dents serrées. « J'en ai marre, j'suis fatigué, j'ai l'impression de porter notre couple à bout de bras, tu m'dis que si j'suis parti y'a un an c'est parce que j'ai fuis ? Tu m'fais passer pour un trou de cul ! Mais t'étais où toi ? T'es v'nu ? Est-ce que tu t'es bougé le cul pour nous ? T'aurai fait quoi de plus, hein ? » grogna t-il en ne se contrôlant pas vraiment. « Ca m'casse les couilles d'avoir à tout porter sur les épaules, tu l'comprends ça ? » alors que le brouhaha du bar recouvrait ses paroles. Il fit un bruit de bouche, apporta sa bière à ses lèvres et en bu presque un tiers, avant de poser la pinte sur la table à nouveau. « J'en ai rien à foutre des filles, d'Aela ou des autres ! Faut que j'te l'dise en quelle langue ? Tu remets sans arrêt mon amour pour toi en cause, c'est quoi le problème ? » parce qu'il avait l'impression depuis l'agression, qu'Imrân ne croyait clairement plus en eux, et que ça avait ça, la vraie raison de son non-départ de russie. « J'arrête pas de te le dire : j'ai besoin de temps, j'ai besoin d'avoir du PUTAIN DE TEMPS » cria t-il alors, avant de se reprendre et de fixer sa bière. En fait, il n'avait plus aucune envie d'être là, d'avoir cette discussion ici, où ils ne pouvaient même pas parler. « Faut que j'aille fumer » lança t-il alors en se tournant vers la sortie de sa banquette, cherchant ses clopes dans les poches de sa veste. Il en glissa une entre ses lèvres, tandis qu'il s'échappait pour rejoindre les portes du bar, nerveux et énervé.
Imrân essayait de faire comprendre à Piotr que cette nouvelle était dévastatrice pour lui, qu'il était en droit de se poser toutes ces questions qui jaillissaient soudain dans son esprit. Il savait en son for intérieur ne pas avoir besoin de douter du brun, de son amour pour lui. Leurs messages échangés tout au long de l'année écoulée en étaient une preuve suffisante. Cependant, le mal était fait. Le doute pernicieux s'infiltrait chez le russe, lui faisant se poser des questions simples, mais angoissantes, dévastatrices sur leur passage. Imrân fit la colère monter chez son vis à vis. Il pouvait la sentir irradier de Piotr et comme pour se protéger, il se recula vers sa banquette, dans un geste inconscient. Il ne quitta pas du regard son amant quand celui ci lui répondit, jamais encore ils ne s'étaient disputés de la sorte. Même quand Imrân freinait volontairement les consommations diverses de son petit ami. Là c'était un tout autre niveau, c'était différent. Max déglutit avec difficulté, tant sa gorge était serrée alors que Piotr lui réaffirmait qu'il voulait une vie avec lui, qu'il était amoureux et qu'il ne voyait pas autre chose pour eux. Les gens les entendaient se disputer, leur jetait des regards sans pour autant comprendre ce qu'il se passait. Piotr parlait en russe. "Tu savais que je pouvais pas partir comme ça Piotr." répondit il alors que cette fois il mettait en doute son propre investissement dans leur histoire. Il n'avait pu se résoudre à partir après lui, avec lui. Parce qu'il avait peur, parce que ses parents ne l'auraient pas supporté. Et qu'il s'en voulait déjà assez de leur avoir fait ainsi peur. Il s'humecta les lèvres, poussant un soupir détournant brièvement le regard. "Arrête. Arrête de me faire passer pour le méchant de service, je suis désolé de pas me souvenir de cette putain d'attaque, désolé que toi tu t'en souvienne ! Mais me ressort pas ça en me disant que je n'en ai rien à foutre de nous parce que c'est pas vrai. Je suis là non ? Je t'aurait suivi n'importe où Piotr." répliqua le brun, essayant de contrôler sa voix pour ne pas attirer plus l'attention sur eux. Il passa une main dans ses cheveux, se redressant avant de regarder son homme à nouveau. "Le problème ?" répéta t'il, sans pour autant avoir le temps de lui répondre. Il se figea quand il lui hurla dessus, encaissant sa colère tant bien que mal, sa douleur aussi. Car clairement elle suintait de tout ses pores, toutes ses cellules. Et Max semblait incapable de pouvoir y faire quelque chose, à son plus grand désespoir. Piotr cessa de parler, buvant sa bière en partie avant de lui dire qu'il avait besoin de sortir. Imrân le regarda se lever, voyant sa main se glisser vers sa poche pour ses clopes. Il le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la foule avant de prendre son visage dans ses mains. Il avait envie de crier, de pleurer, d'hurler. De frapper quelque chose. Il sursauta en sentant une main sur son épaule, une jeune femme venant voir si ça allait. Surprit, il hocha la tête, la rassurant de quelques mots avant de sortir du bar à son tour. Ils ne pouvaient pas rester dans ce statu quo, Imrân n'avait pas fait tous ces kilomètres pour qu'ils se séparent aussi connement. Il retrouva Piotr devant le bar, il y avait d'autres clients, fumant eux aussi. Il s'approcha de lui, glissant ses mains dans ses poches, venant se mettre à sa gauche. Il regarda autour d'eux, voulant dire certaines choses à Piotr mais il craignait sa réaction, car ils n'étaient pas seuls. "Je suis désolé." dit il après un long silence, alors qu'il fixait un point devant lui. Il s'humecta les lèvres, avant de prendre une longue inspiration. "Je devrais pas...douter de toi. Je le sais." Il parlait à voix basse, en russe, mais bientôt les limitations de leur lieu se rappelaient à lui. "Ecoute on rentre à l'hôtel et on parle. On peut pas le faire ici." dit il avec assurance, se tournant pour la première fois vers Piotr pour essayer de capter son regard. "Ca sert à rien de rester de toute manière." laissa t'il échapper dans un souffle.
Piotr traversa la foule qui remplissait le bar, non sans mal, jusqu'à atteindre les portes de la sortie. L'air extérieur venant caresser sa chair lui fit du bien, tandis que la colère ne le quittait pas. Il avait la sensation que cette discussion n'allait mener nul part, et pire que ça, qu'elle n'était qu'une infime partie de ce qu'ils avaient vraiment à se dire. Les deux amoureux semblaient en avoir gros sur le cœur, enfermés chacun de leur côté depuis plus d'un an. Piotr en avait marre de se manger des réflexions à tous vas. Cigarette coincée entre ses lèvres, il fit quelques pas devant le bar, évitant ainsi les gens qui étaient déjà là avant lui. Il chercha son briquet dans sa poche, allumant alors sa cigarette. La première bouffée toxique lui fit du bien, mais l'envie de fumer un joint se fit ressentir. Bien que Piotr ait arrêté les drogues lourdes, le cannabis était bien la seule drogue dont il ne parvenait pas à se défaire. Régulièrement, il se roulait un joint, histoire d'apaiser ses angoisses. Fumant sa clope, il fut par la suite rejoint par son petit ami. Le regard bas, la voix presque éteinte, il s'excusa. Ses excuses firent du bien au plus jeune des deux, qui ne répondit pas. Il n'avait pas envie de s'excuser pour ce qu'il avait dit à Max, même si ses paroles étaient dures. La fierté du jeune homme l'empêchait pour le moment de réaliser la dureté de ses paroles. Max proposa alors l'idée de rentrer à l'hôtel afin de continuer cette conversation, qu'ils ne pouvaient apparemment pas avoir ici, au milieu de ce bar. Et pour le coup, Piotr était assez d'accord avec son petit ami. Alors tout en tirant à nouveau sur sa clope, il hocha la tête pour accepter de rentrer à l'hôtel. Marchant l'un à côté de l'autre, les deux amoureux quittèrent ce pub. Le bruit de leurs pas sur le trottoir semblait prôner sur une potentielle discussion qu'ils auraient pu avoir ensemble durant le trajet. Au lieu de cela, Piotr resta muet, essayant de se calmer afin de pouvoir reprendre une discussion plus apaisée une fois à l'hôtel. Ils marchèrent donc silencieusement, et Piotr grilla clope sur clope tout le long du trajet, jusqu'à l'hôtel. Une fois arrivés, ils marchèrent jusqu'aux ascenseurs, en silence. Puis traversèrent les couloirs, atteignant enfin la chambre du plus âgé. Une fois à l'intérieur, Piotr pénétra dans la suite, se dirigeant vers la partie salon. Il se laissa tomber sur l'un des canapés, cherchant alors dans les poches internes de sa veste de quoi se rouler un joint. Il sorti son grinder, ses feuilles et ses clopes afin de commencer à rouler l'objet de ses désirs, toujours silencieux. Lui, il ne savait juste pas quoi dire, il avait la sensation que quoi qu'il dise, cela serait déplacé, ou douloureux pour Max. Alors il commença son collage, prépara son tonc et puis lécha sa cigarette afin de l'ouvrir pour y déposer son tabac, qu'il parsema des petites miettes vertes dont il semblait si friand.
Au moins Piotr acceptait de rentrer à l'hôtel pour qu'ils puissent discuter. Imrân avait un temps craint que le brun ne souhaite pas reprendre leur conversation, et qu'ils laissent les choses ainsi. A son plus grand soulagement ils allaient pouvoir reprendre et mettre les choses à plat, pour mieux repartir et vivre leur amour. Max s'en persuadait alors qu'ils rentraient à pied vers l'hôtel se trouvant non loin de là. Dans son esprit il n'était pas possible qu'ils se séparent, se disputer était déjà une chose rare pour le jeune couple, mais sûrement ce n'était pas ça qui allait les séparer. Du moins il l'espérait, il ne s'imaginait pas vivre sans lui. Avoir été séparés pendant un an avait été une torture mais au moins il savait qu'il était toujours là, toujours dans sa vie. Une réelle séparation, ce serait bien différent, et pour le jeune homme, impossible à accepter. Silencieux, ils arrivèrent à l'hôtel de Max, rejoignant la chambre de ce dernier. Imrân retira sa veste alors que Piotr alla s'installer sur le canapé ne tardant pas à se préparer un join. Imrân le regarda faire mais ne dit rien, conscient que lui demander de ne pas fumer ne ferait qu'envenimer les choses déjà tendues entre eux. Et puis, il savait que Piotr en avait besoin, et la weed ne le dérangeait pas tant que ça en réalité. C'était toujours mieux que ce que le brun consommait avant. Il se prit une bouteille d'eau dans le minibar et il vint s'asseoir à ses côtés, n'entrant pas dans son espace mais sans pour autant se coller à l'autre bout du sofa. Il le regarda rouler son joint, d'une main experte, prenant le temps de l'observer, sans dire un mot. Il avait envie de glisser sa main dans sa tignasse brune, de déposer un baiser sur sa joue. Mais il n'osa pas, la dispute était trop fraiche et il ne voulait pas que son petit ami pense qu'il voulait qu'ils se réconcilient sur l'oreiller sans vraiment parler. Certes il avait envie de froisser les draps avec Piotr oui, mais pas avant de régler leur dispute. "Je t'aime Piotr. Plus que tout au monde je t'aime." dit il alors, brisant le silence entre eux. "Je me vois pas être sans toi. Même si c'est pas facile, même si c'est la merde. C'est impossible pour moi d'envisager d'être sans toi." reprit il après une longue inspiration et expiration. "Je veux être heureux, et je veux que tu sois heureux aussi."
Le trajet jusqu'à l'hôtel était entrelacé d'un silence sépulcrale. Le jeune Tsvetkov essayait de reprendre son calme, d'abandonner la colère et les mauvais sentiments qui se battaient en lui. Il essayait toujours de faire son mieux, et avoir la sensation que ce n'est pas assez, c'est difficile. Surtout quand cela concerne la personne que l'on aime. Alors marchant à côté de son petit ami, une main dans la poche de son pantalon, la clope au bec, il resta muet. Poussant les portes vitrées de l'hôtel où résidait Max, grimpant les quelques marches pour atteindre les ascenseurs, se posant dans le canapé pour y rouler son joint. Piotr avait besoin de fumer, besoin d'une pause dans cette conversation qui pour lui, n'avait ni queue, ni tête. Imrân ne semblait ni le comprendre, ni désireux de prendre un peu sur lui. Il voulait connaître les détails de cette nuit là, il voulait porter ce fardeau à deux, mais pour Piotr, ce n'était tout simplement pas envisageable. Il devait être le seul à souffrir de cette façon, il ne pouvait pas lui faire subir cela. Et de ce fait, il devait prendre des décisions qu'Imrân ne pouvait pas comprendre, dans l'intérêt de leur couple. Sauf que voilà, la jalousie, la colère, l'incompréhension lui faisaient dire des trucs qui faisait mal au plus jeune. Une fois le joint roulé, la voix de Maximoff se fit entendre dans la chambre, rompant alors le silence. Alors qu'Imrân essayait de calmer le jeu, de faire un pas, un effort, le plus jeune des russes s'était levé pour marcher vers la porte-fenêtre de la chambre. Tournant la poignée dorée, il ouvrit la fenêtre, sentant l'air frais nocturne venir caresser la peau de son visage. Posant le pied sur le balcon, Piotr laissa les portes ouvertes, pour entendre son petit ami ; tout en allumant son joint en réunissant ses mains devant son cône. Tirant une première bouffée sur le joint, forçant le papier enroulé à l'extrémité à s'embraser. La fumée pénétra entre ses lèvres, venant s'envoler et disparaître dès qu'il la recracha. Le plus jeune se tourna, posant le bas de son dos contre la rambarde en fer, face à la suite dont la porte-fenêtre était ouverte. Imrân parlait de leur couple, du fait qu'il ne voulait pas qu'ils se séparent, du fait qu'il voulait qu'ils soient heureux. Mais Piotr, il le savait déjà tout ça, ce n'était qu'une dispute, pas vrai ? A moins que ça ne soit plus sérieux que ça ? Il ne s'en était même pas rendu compte, parce que pour lui, c'était impossible qu'il quitte son amant, même si parfois il lui cassait les burnes et qu'il avait de lui en mettre une. « Moi aussi j'veux qu'on soit heureux » répondit simplement le brun, les yeux vers ses pieds, comme un enfant. « Mais j'ai l'impression que tu m'fais pas confiance, que tu doutes de moi, que... que quelque chose t'empêche d'avancer avec moi » lança t-il alors sincère. Ouais. Après l'agression subie en Russie, Piotr ne s'était pas posé la question de savoir si Imrân viendrait avec lui ou non, car pour lui : il partirait à ses côtés. Alors quand Max lui avait dit qu'il restait en Russie, Piotr avait vu ses certitudes se casser la gueule. Déjà que l'agression avait prit beaucoup... mais cette décision de Maximoff, Piotr ne l'avait pas comprise. Ils étaient si amoureux, si bien ensemble depuis cinq ans... comment Maximoff avait-il pu le laisser partir ? Prendre le risque que tout se termine ? Après tout, comment avait-il pu penser que leur relation durerait avec la distance pendant si longtemps ? Piotr s'était à nouveau senti abandonné et ça, il ne lui en avait jamais parlé. Parce qu'une partie de lui essayait de se convaincre, de se dire que c'était simplement lié à sa famille, à rien d'autre, et que non, Max ne ferait jamais ça. Pourtant, au fond de lui aussi, Piotr sentait que Maximoff n'était pas tout à fait prêt à se lancer avec lui, dans une relation sérieuse, stable et pérenne. Et que les décisions et le comportement de Piotr étaient parfaits pour prétexter que tout ceci ne venait que de lui. « Pourquoi t'es pas parti avec moi y'a un an ? J'ai... j'ai l'impression qu'il y a autre chose que ta famille, que... » il haussa les épaules, perçant l'horizon de son regard « que c'est qu'un prétexte pour cacher la véritable raison » il baissa les yeux, fumant sur son joint. « Comme si t'avais peur de nous, que t'étais pas prêt... » il marqua une pause. « Et quand j'ai cette sensation... » il chercha ses mots, avant de chercher son petit ami du regard « j'arrive pas à ne plus avoir peur non plus ».
Imrân fronça des sourcils en entendant Piotr parler. Il ne s'était pas attendu à cette question, tout simplement parce qu'il faisait confiance à Piotr, il lui avait toujours fait confiance. Et même apprendre qu'il était dans une fausse relation avec une fille ne changeait pas ce fait. Certes ça l'avait ébranlé, il n'allait pas mentir non plus, mais il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Néanmoins peut être que le brun n'avait pas tort non plus. Depuis un an ils étaient dans une sorte de statu quo, de stand by, soit disant parce qu'ils étaient loin l'un de l'autre, parce que Piotr était parti à l'autre bout du monde et que Imrân n'avait pas pu le suivre tout de suite. La raison avait été sa famille, ça avait été évident qu'il ne pouvait les quitter tout de suite mais si on fouillait plus loin, peut être que ce n'était pas la seule raison, mais ça, Max se refusait à l'envisager, ou même à le voir. Il avait toujours repoussé ces pensées là, comme il avait refuser de faire une thérapie après son agression, il ne se souvenait de rien, alors pourquoi se faire triturer les méninges ? Max resta silencieux alors que Piotr parlait, qu'il essayait de comprendre le pourquoi du comment. Sa question était légitime et elle fit battre son coeur plus fort encore. Il ne savait comment lui répondre, alors même que la réponse était en lui, Imrân le savait. Il ne voulait juste pas l'affronter, pas lui faire face. Face au regard perçant de son petit ami Imrân détourna le regard et se leva, commençant à faire les cent pas dans la grande suite qu'il habitait encore. "Tu sais que mes parents étaient pas prêts." dit il pour commencer mais ce n'était qu'une demie excuse. Ils n'étaient pas prêts à l'époque, et ils ne l'étaient pas plus un mois avant quand il était finalement partit. Il passa une main dans ses cheveux, n'osant pas le regarder. "J'ai pas peur de nous, j'ai envie d'être avec toi." affirma t'il, croisant les bras sur son torse, avant de tourner la tête vers lui. "C'est juste...je..." Il déglutit sentant son estomac se nouer. "Je crois que je t'en voulais." finit il par dire après un silence. Il pinça ses lèvres avant de prendre une inspiration. "T'es jamais venu me voir. Quand je galérais à l'hosto, que j'avais besoin de toi. T'es pas venu et je crois...j'ai beau me dire que ça m'a rien fait...ça m'a fait mal. On avait déjà tellement perdu et là...j'ai eu l'impression de te perdre encore plus chaque jour."
Les impressions du plus jeune n'étaient donc pas si farfelues que cela. Alors qu'il fumait son joint, face à la fenêtre ouverte sur la suite qu'occupait Max, il pu le voir croiser les bras sur sa poitrine. Ce geste là, Max ne s'en rendait sûrement pas compte, mais il le faisait à chaque fois qu'il était mal à l'aise. C'était un truc que Piotr avait fini par observer et se rendre compte. Autant dire que la suite des choses n'allait sûrement pas lui plaire, mais soit. Les mots d'Imrân s'enchaînèrent les uns aux autres, et le discours qu'il commença à avoir ressembla à un pieu s'enfonçant lentement dans le cœur du Tsvetkov. Lentement, écartant ses chairs, transperçant sa peau, déchirant ses organes, faisant couler le sang chaud si sa peau désormais froide comme la mort. Ok. Alors il avait vu juste, il y avait bien autre chose qui perturbait Imrân, quelque chose qu'il ne lui avait jamais avoué en plus d'une année. Et ça, ça faisait mal. Ca faisait mal au plus jeune de constater qu'en fait, il ne connaissait pas si bien que ça son couple. Il avait toujours fait une confiance aveugle à Max, parce que ce dernier était bien plus stable, posé, sage et doux que lui. A l'époque de leurs quinze ans, Piotr n'était qu'un pauvre type. Perdu dans sa vie, abandonné par les siens, laissé à la dérive des déboires de la vie et de ses excès. Maximoff avait cette image rassurante, une image sécurisante sur laquelle on pouvait compter, s'identifier. Le plus âgé lui avait montré une autre voie, une autre façon de vivre, d'être heureux. Ils s'étaient trouvés en tant qu'ami, avant de constater qu'ils étaient en fait, des âmes sœurs. Piotr n'avait jamais douté de son amour pour lui, ni de la force de leur couple. Il s'était tout le temps senti comme le fauteur de trouble, celui qui ramène les ennuis, celui qui les créer, celui qui les perdure. Maximoff était toujours resté la figure de stabilité dans leur relation, un lien de confiance s'était créé autour de ça. Piotr n'avait jamais eu de raison de douter de la sincérité de Max, à aucun moment. Jamais cela ne lui était venu à l'esprit, sauf là, maintenant. Maximoff était en train de lui avouer que Piotr lui avait fait du mal, qu'il l'avait gardé pour lui, qu'il lui avait menti sur tout cela, depuis un an. Et durant tout ce temps là, Piotr s'était senti lui-même coupable. Coupable de quelque chose qu'ils détruisaient à deux. Et ça, il était sûrement temps que les deux jeunes gens s'en rendent compte. Piotr tira à nouveau sur son joint, n'ayant même pas le courage de relever les yeux vers son petit ami. Cet aveu là, paraissait anodin sans nul doute, mais à l'heure actuelle, il avait son importance. Comme la moindre des pierres qui avaient été utilisées pour construire ce mur entre eux, au fur et à mesure des jours et de la distance depuis un an. Il hocha simplement la tête en grognant légèrement « d'accord » en russe. Puis, il se tourna de son petit ami, posant ses avant-bras sur la balustrade du balcon. La vue depuis cette suite était magnifique, mais désormais, Piotr la voyait bien trop souvent. Elle avait perdu de son charme et puis clairement, à cet instant précis, il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à cet aveu. Il sentait que son cœur venait de se prendre un coup, qu'il était en train de se déchirer à l'intérieur de lui, c'était comme s'il pouvait l'entendre se fissurer, se craquer, se déchirer. Ses angoisses les plus profondes ne tardèrent pas à remonter à la surface, comme des monstres guettant l'ouverture d'une porte en pleine nuit, pour venir assaillir l'enfant torturé chaque nuit. La nuit venait de tomber, la porte venait de s'ouvrir. Et là, Piotr savait que s'il ne commençait pas dès maintenant à essayer de se calmer, l'angoisse allait grimper, jusqu'à l'étouffer complètement. Depuis le départ de sa mère, Piotr était victime de crise d'angoisse assez impressionnantes. Max était au courant de cela, il y avait été confronté bien des fois en Russie. Tsvetkov avait envie de pleurer, de laisser sa tristesse prendre le pas sur sa colère. Il savait que la tristesse était plus simple à gérer que sa colère, bien plus démonstrative. Il ne pouvait pas parler, il ne savait même pas quoi dire en fait, parce que là, il se battait avec lui même, avec ses démons. Il y avait de la déception, de la tristesse, de la peur, de la colère et tout ça en même temps, de façon exacerbé, prêt à exploser. Ses mains commencèrent à trembler, tandis qu'il essayait de se concentrer sur son joint, qui calmait à peine les premiers effets de la crise d'angoisse. Une fois son joint terminé, de longues minutes après les derniers mots de Max, Piotr jeta son joint dans le vide, soufflant alors tout l'air de ses poumons, essayant de se calmer. « Donc là, t'es en train de me dire que tu m'as menti pendant un an, à ne pas me dire ça ? » demanda t-il en essayant de macher chacun de ses mots, en russe, entre ses machoires serrées. Il tourna légèrement la tête, espérant voir son petit ami dans son champ de vision. Il fini par se décaler de la rambarde, ne gardant qu'une main dessus, se tournant alors vers Imrân. « J'ai toujours eu le sentiment d'être celui qui foutait la merde entre nous, parce qu'à chaque fois qu'il y a une merde, ça vient de moi » commença t-il à dire, sentant la colère commencer à l'envahir. « Toi... t'étais la figure stable entre nous deux » continua t-il. « J'ai jamais eu le moindre doute par rapport à toi, parce que tu es quelqu'un de droit, d'honnête, de confiance et là... » il le regarda avec dégoût « tu oses me dire que tu m'as menti ? » répéta t-il presque doucement, à bout. « J'suis p't'être un connard à sortir avec une fille pour me cacher aux yeux des autres, mais moi j't'ai jamais menti Max, j't'ai jamais caché ni qui j'étais, ni quoi que ce soit » et ça, personne sur cette putain de terre ne pouvait lui dire le contraire. Avec Imrân, il avait été lui-même, du début à la fin, dans tous ce que ça comportait de bon ou bien de mauvais. Il s'était montré à lui comme l'enfant qu'on avait abandonné, comme le toxico qu'il était, comme le pédé qui ne s'assumait pas. Mais alors là, lui cacher un truc aussi important... non. Jamais il ne s'en serait douté, sauf maintenant. Piotr passa une main sur son visage, retirant sa main de la balustrade du balcon. Il prit une grande respiration, ne pouvant même plus poser son regard sur Imrân. « En fait qu'est-ce qu'on fout là ? » demanda t-il alors en enfonçant son regard dans le sien. Le temps passa, et la colère laissa place à une vague de tristesse. Les larmes commencèrent à bercer ses yeux, tandis qu'il essayait de dire à haute voix « j'ai l'impression qu'on est deux étrangers là » qui n'arrivent même plus à parler ni à se comprendre. Avant, ils n'avaient jamais vraiment connu de dispute, parce qu'ils s'étaient toujours confié l'un à l'autre, parce qu'ils se disaient tout, qu'ils abordaient tous les sujets, parce qu'ils étaient ensemble tous les jours au moins. Mais depuis l'agression, ils s'étaient en fait séparés, détâchés l'un de l'autre. Piotr avait la sensation qu'ils avaient grandis chacun de leur côté et que trop de temps s'était passé. Et ça, c'était de la faute de Max aux yeux de Piotr, bien trop aveuglé pour le moment pour comprendre les réels mots de son petit ami. Piotr fit quelques pas, comme un lion triste en cage, se tenant loin de son petit ami, incapable pour le moment de s'en approcher. Les mots du plus âgé lui revinrent alors en tête, le faisant culpabiliser. Et pris entre une vague de colère et de tristesse, il grogna « du coup c'est d'ma faute c'est ça qu'tu penses ? »
Sujet: Искры (imrân) (
