une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Искры (imrân) | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Искры (imrân) (#) Sam 9 Jan - 17:09 | |
| Imrân ne s'était pas attendu à la réaction de Piotr. Bien sûr il savait que sa révélation n'allait pas passer comme ça, que son petit ami n'allait pas accepter d'entendre ça, sans réagir. Mais sa réaction, elle le prit par surprise, il ne s'était pas attendu à son accusation, au fait qu'il lui avait mentit. Pour lui il avait juste omis une vérité, pour ne pas le blesser. Tout comme Piotr avait omit de lui dire la vérité pour Aela, jusqu'à ce que ce soit trop tard et qu'il soit obligé de lui en parler. Le silence s'étira entre eux après son aveu, Piotr lui tournait le dos, fumant son joint. Et Max pouvait voir les premiers signes d'une crise d'angoisse. Il les connaissait bien maintenant. Mais avant il se serait rapproché de son petit ami, il serait venu le prendre dans ses bras, caresser sa peau avec douceur. Il lui aurait murmurer des paroles douces en russe. Pas ce soir. Il resta planté sur place, ne sachant pas vraiment comment agir, comment faire. Pour la première fois depuis qu'ils étaient ensemble, il ne savait pas comment faire. Une grande première qui le plongea dans un état de perdition intense. Comment en étaient ils arrivés là ? Les hommes qui les avaient agressés étaient en passe de réussir ce qu'ils avaient commencé un an auparavant : les séparer, casser un couple d'hommes. Ca n'avait pas été leur seule 'ambition' bien sûr, les blessures dont Imrân avait souffert était la preuve qu'ils avaient voulu faire bien plus que cela. Si le corps avec guéri, l'âme elle ne l'était pas encore, la preuve était leur discussion actuelle. Piotr reprit enfin la parole, son joint terminé, la crise était évitée, du moins pour l'instant. Le jeune homme déglutit alors qu'il parlait, ne se sentant pas de l'interrompre, et encore moins de donner son point de vue. Il sentait la tristesse l'envahir, l'émotion montant graduellement en lui alors qu'il restait silencieux, immobile. Soudain il devenait le méchant de l'histoire, soudain tous les blâmes lui retombaient dessus. Et ce n'était pas juste. Ce n'était pas juste non plus de blâmer Piotr. Les seules personnes à blâmer n'étaient pas là, elles étaient loin en Russie, libres de leurs mouvements, libres d'aimer, de vivre. Et ce n'était pas juste parce que eux ils n'avaient jamais eu cette liberté là, même ici en Nouvelle Zélande, ils ne l'avaient pas. Le silence était la seule réponse qu'il avait à offrir à Piotr. Il ne savait pas, il ne savait plus. Il avait voulu le protéger de son ressentiment, de sa colère. Il aurait d'ailleurs du exploser aux mots de son petit ami, à l'injustice qu'il ressentait. Pourtant il ne le fit pas. Il restait silencieux, comme un simple témoin face à la colère de Piotr, face à ses mots. "Je voulais pas te faire de mal." murmura t'il, mais sa voix était trop rauque pour qu'il se fasse entendre. Ou peut être que Piotr l'avait entendu, il n'en savait rien en fait. "J'ai jamais dit que c'était ta faute." répondit il après un silence, la voix plus assurée, ses émotions se battant en lui pour prendre le dessus, pour qu'il réagisse. Il s'était laissé abattre pendant des mois, par son état physique après l'agression, par la non visite de Piotr pendant sa convalescence, il avait laissé ses parents et leur peur prendre le dessus. Son seul sursaut avait été de décider de partir et de rejoindre Piotr, et depuis plus rien. "J'étais tout seul. Dans l'hôpital." commença t'il alors, l'émotion faisant trembler sa voix. "J'étais tout seul et j'avais mal." Il ne se souvenait de rien, il y avait un avant et un après de l'agression, comme si on avait éteint la lumière, black out total avant qu'on ne la rallume et que la mémoire se remette en marche. "Et après j'étais tout seul à la maison, je voyais personne à part ma famille. Alors ouais, peut être que je me suis vengé d'une certaine manière quand je t'ai dit que je pouvais pas partir. Peut être que je voulais que tu ressentes ce que moi j'avais ressenti." Une larme roula sur sa joue, il balançait des vérités qui n'étaient encore jamais sorties de ses lèvres. Il n'avait parlé à personne de l'agression, et du après. A quoi bon ? Il ne se souvenait de rien. Il n'était pas traumatisé comme Piotr par le souvenir de cette soirée là. Peut être le lui reprochait il d'ailleurs. "Mais la chose qui m'a fait tenir, c'est de savoir qu'un jour je te retrouverais. Qu'un jour on pourrait s'aimer comme on le mérite. Mais ça là...cette chambre d'hôtel, le secret..." Il secoua la tête avant de s'humecter les lèvres. "Je sais pas Piotr. Je sais plus. Il me manque des infos et j'arrive pas à m'en souvenir. Toi tu sais tout, tu te souviens de tout et moi je me sens comme une merde parce que je peux pas t'aider avec ça, tu m'en parles jamais et moi j'ai jamais rien demandé." Il s'assit sur le canapé le plus proche, prenant sa tête dans ses mains. "C'est pas notre faute." reprit il après un temps. "C'est la faute de ces connards qui vivent libres alors qu'ils nous ont massacré. Ils nous on volé...regarde nous...même ça ils nous l'ont prit...tant qu'on aura pas réglé ça, on pourra pas avancer, y aura toujours des non dits entre nous." Et peut être que s'ils ne réglaient pas ça, ils finiraient par se séparer, mais Imrân n'osa pas dire tout haut ce qu'il pensait si bas. |
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| Sujet: Re: Искры (imrân) (#) Dim 10 Jan - 9:49 | |
| Les explications et justifications d'Imrân ne tardèrent pas à arriver. Le plus âgé des deux russes s'expliqua, sur la douleur qu'il avait pu ressentir à l'hôpital après l'agression, sur l'abandon de Piotr à son égard, puis sur son départ. Imrân n'avait eu qu'à subir tout ceci, n'ayant pas toutes les informations quant à l'agression. Il ne se souvenait de rien par rapport à cette nuit là, il ne se souvenait juste que du début, avant les premiers coups. Et Piotr lui, il était incapable de lui en dire plus. Non. Il ne pouvait pas faire ça à l'homme qu'il aimait, pourtant, son silence était en train de les séparer, et ça commençait dès ce soir. Piotr était toujours sur le balcon de cette suite, à fumer son joint, face à la ville. Imrân lui, était rentré pour se poser dans un canapé, et il était profondément triste. Piotr venait d'entendre pour la première fois à quel point son petit ami avait souffert de tout ceci, en silence, sans jamais trop rien lui dire depuis un an. Il s'en voulait, de ne pas avoir crevé l'abcès plus tôt, de ne pas avoir su trouver les mots, de ne pas partir comme un voleur, de lui expliquer les choses mais à ce moment-là dans sa vie, il en avait été incapable. Et aujourd'hui encore, Piotr ignorait comment il pouvait aborder ce sujet-là. Imrân semblait souffrir de ces mensonges, du fait de se cacher, d'avoir peur en permanence, de toujours vivre sur les fondations de leur agression et il avait parfaitement raison. Piotr savait au fond de lui qu'il avait tord de continuer à faire ce qu'il faisait, que ce n'était pas la bonne solution. Qu'il aurait fallu prendre le problème à bras le corps, demander de l'aide, être soutenu, s'élancer dans une nouvelle voie. Alors en silence, il tira sur son joint, tandis qu'il sentait l'engourdissement envahir ses membres externes. Comme à chaque fois, avant une crise d'angoisse, il commença à sentir ses doigts s'agiter. Il jouait avec, il les faisait craquer, il les tordait et cela semblait le soulager. Puis, commença à se faire ressentir ce sentiment de prendre trop de place. Que le monde, d'un coup, devienne bien trop petit, qu'il n'y avait plus sa place, qu'il en prenait trop, tout de suite. Alors il s'agita légèrement contre la rambarde, ramenant ses bras contre lui, serrant ses jambes qui s'agitaient déjà nerveusement. Il sentit une boule se former dans sa poitrine, glissant vers sa gorge et se bloquant là. Il était incapable de parler, incapable de pleurer, incapable de dire quoi que ce soit. Là, la crise d'angoisse était là, vraiment là et il ne pourrait plus essayer de l'étouffer. La peur de l'agression, les souvenirs de ce soir-là, la peur surtout, de perdre Imrân. Parce qu'au fond, c'était cette peur là qu'il avait le plus ressenti le soir de l'agression, puis chacun des autres jours. Et là, la façon dont son petit ami parlait, ça lui laissait presque entendre qu'il allait le quitter et ça... ça le terrorisait. Les traumatismes de tous les abandons vécus par le passé, et cette peur terrifiante de perdre Imrân se mélangèrent, là, sur ce balcon et prirent au piège le jeune homme. « Imrân... » souffla t-il presque inaudiblement, sans doute même trop bas pour que son petit ami ne l'entende du salon où il était à présent. Mais Piotr se sentait en difficulté, au bord du malaise, il sentait à présent son corps se tendre, se durcir, se contracter et il sentait que son cœur battait extrêmement vite. Il devait probablement faire un petit bad trip avec le joint fumé qu'il venait de finir, et qu'il avait sans doute fumé trop vite. Alors d'un coup, le corps de Piotr tomba sur le sol du balcon. Il se retint par la main, posée sur le balustrade, les larmes aux yeux, coulant sur ses joues à ne plus s'arrêter. Il pleurait, son cœur en larmes, son corps en lambeaux, prit au piège de ses angoisses les plus assourdissantes, les plus paralysantes. Il était en pleine crise d'angoisse, comme de celles qu'il faisait lorsqu'il était enfant, après l'abandon de sa mère, comme de celles qu'il faisait quand il avait rencontré son petit ami, après le départ de sa sœur, comme de celles qu'il faisait à chaque fois depuis. Encore et encore, elles ne semblaient pas vouloir se défaire de lui. Piotr était assis par terre, un genoux au sol, le dos à moitié reposant sur la rambarde dont il se tenait encore à une main, sentant le métal glacé entre dans sa paume. Ses yeux cherchaient un point d'encrage pour se poser, il cherchait, lui, à tous prix à trouver quelqu'un, ou quelque chose pour l'aider à passer ce moment, pour surmonter ses angoisses qui venaient de l'assaillirent. Alors quand son petit ami enfin, se trouva près de lui, il ne pu s'empêcher d'essayer de glisser, au rythme de sa crise d'angoisse, de sa respiration forte et saccadée « m'abandonne pas ». |
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| Sujet: Re: Искры (imrân) (#) Dim 17 Jan - 15:12 | |
| Le silence se fit autour d'eux, entre eux. Imrân était perdu dans leur dispute, perdu dans des souvenirs flous de ce qu'il s'était passé cette nuit là. Il s'en voulait terriblement de n'avoir rien dit à Piotr, de s'être tût pendant tout ce temps là. S'il avait été honnête avec lui, sûrement qu'ils n'en seraient pas là ce soir, à l'autre bout de la suite l'un de l'autre à s'en vouloir et à s'engueuler. A être au bord de la rupture. Parce que clairement ils y étaient, même si l'un comme l'autre ne voulait pas l'admettre, elle était bel et bien là mais aucun ne pouvait s'y résoudre réellement. Parce qu'ils s'aimaient oui, mais aussi parce qu'ils étaient devenus si importants l'un pour l'autre durant les années. Imrân savait que tout le monde abandonnait Piotr, et il avait été un de ceux là, en ne le suivant pas lors de son départ. Même s'ils avaient gardé contact durant tous ces mois, ça ne changeait rien au fait qu'il n'était pas parti avec lui, qu'il l'avait laissé ici pendant une année sans rien faire pour le rejoindre, jusqu'au début du mois. Etait ce déjà trop tard alors ? Ou y avait il une infime chance pour qu'ils se retrouvent, se pardonnent et s'aiment tout simplement ? Il ne voulait pas abandonner Piotr, parce qu'il saurait l'effet dévastateur que ça aurait sur son petit ami, mais aussi sur lui. Piotr avait besoin de lui, mais il avait tout autant besoin de Piotr dans sa vie. Un bruit sourd attira son attention, le sortant de ses pensées. Il tourna la tête vers le balcon et jura en voyant le brun au sol. Sans réfléchir il se précipita vers lui pour le prendre dans ses bras. Trop perdu dans ses pensées, il n'avait même pas vu la crise de panique prendre son petit ami. Il ne les comptait plus les crises qu'il avait vues, le nombre de fois où il avait aidé Piotr à les traverser de son mieux. Il avait toujours su l'apaiser et le calmer, à sa manière, peut être maladroite mais efficace. Et là il avait failli Piotr, une nouvelle fois. Sa supplique prononcée entre deux bouffées d'air lui brisa le coeur, il sentit les larmes rouler sur ses joues et il secoua la tête en l'entendant. "Jamais mon amour, jamais." dit il en russe. Il se laissa tomber à ses côtés et sans attendre le souleva pour le prendre dans ses bras. S'appuyant le dos contre le balcon, il ramena Piotr contre lui, le dos du jeune contre son torse. Il noua ses mains aux siennes avant de l'entourer de ses bras pour lui faire comme une sorte de cocon, pour l'entourer du mieux qu'il le pouvait. "Shhh shhh...ferme les yeux..." souffla t'il à son oreille, retrouvant ses vieux réflexes, comme si la dernière crise datait de hier. "Je suis là, avec toi, je te laisserais jamais mon amour." dit il, pressant leurs deux corps ensemble l'un contre l'autre. "Calque ta respiration sur la mienne." reprit il, faisant en sorte de respirer lentement mais bien fort pour que Piotr puisse le sentir et se caler dessus. "Je suis avec toi, pour toujours." dit il après un temps, des phrases courtes et rapides, pour que Piotr se calme, et se mette dans le bon état d'esprit. Doucement il le berçait aussi, un mouvement de va et vient pour l'apaiser. S'ils avaient été à l'intérieur, il aurait glissé ses mains sur sa peau, sous ses vêtements, pour qu'il sente encore plus sa présence. Doucement il fredonna une chanson russe, ce n'était pas de l'électro, mais une balade romantique que Imrân s'amusait souvent à lui chanter, pour le taquiner, mais là il espérait que ça pourrait le calmer, que le souvenir de leurs temps heureux serait suffisant pour stopper la crise de panique. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Искры (imrân) (#) Dim 17 Jan - 15:38 | |
| Le froid de la rambarde métallique, le froid de ce sol, le froid de l'air semblaient tous devenir chauds comme la braise. Faisant suffoquer le plus jeune, lui faisant perdre l'équilibre sous le poids invisible de ces fardeaux. Imrân réagit assez vite, mais ne pu éviter la chute à Piotr à cause de leur éloignement. Pourtant, Piotr pu le sentir bien vite tout près de lui, tandis que son corps tout entier se raidissait à vue d'oeil. Tendu, presque recroquevillé sur lui même, s'étouffant lui-même, Piotr senti néanmoins les mains de son petit ami le déplacer doucement, essayer de le rassurer en lui disant que non, il ne partirait pas. Il n'allait pas l'abandonner, il n'allait pas le laisser ici et lui tourner le dos, partir sans jamais se retourner. Imrân n'était pas capable de faire ça, au pire, il le quitterait juste, mais il ne ferait pas ça de la pire façon qu'il soit. Ce n'était ni dans sa personnalité, ni dans sa façon d'être ou même de faire. Pourtant, l'irrationnel Piotr, saisi par ses peurs, s'y perdait. Piotr se laissa guider par son petit ami, tandis qu'il se retrouvait à présent au creux de ses bras, formant un angle avec le corps d'Imrân, posé contre le mur de la suite de l'hôtel. Assis entre ses jambes, le visage posé contre son torse, enfermé par les bras sûr de l'amour de sa vie, Piotr n'était plus maître de ce qu'il était en train de se passer. Comme à chaque crise d'angoisse qu'il avait pu faire depuis son enfance, et qu'il ferait probablement encore par la suite ; il redevenait cet enfant que l'on avait abandonné. A qui l'on avait fait croire qu'il n'avait pas sa place en ce monde, qu'il ne méritait pas l'amour, ni la sécurité, ni l'avenir. On le punissait d'être, d'exister, le faisant étouffer sur place, mort dans l'oeuf. Voilà sa destinée, son parcours, son passé, son présent et probablement encore une fois, son avenir. C'était si triste, de se sentir soi-même tant impuissant face à sa propre existence. Piotr ne contrôlait ni sa respiration, ni les battements de son cœur, ni même ses mouvements. Dans son esprit, tout était en train de se bousculer, de se mélanger, de s'unir et s'amorcer en une force terrifiante et oppressante qui le faisait couler au plus profond de son abîme. Il tombait à pic sous le poids de ses traumatismes, parce que tous autant qu'ils puissent être en lui, ils étaient tous liés, à chaque seconde de sa vie, le plongeant dans une piscine aveuglante et écrasante à longueur de temps. Il parvenait à se persuader du contraire en temps normal, ce qui lui permettait de vivre presque normalement ; mais parfois, comme ce soir, il était submergé. Ne parvenant pas à se calmer, à contrôler sa respiration et à reprendre le contrôle sur ses émotions ainsi que son corps, il se laissa totalement aller à Imrân, qui avait apprit à gérer ces crises. Il l'avait toujours connu ainsi après tout. Terrassé par ses peurs, Piotr pleurait, étouffé par ses propres cris qui ne parvenaient pas à trouver une issue. Ses pleurs devinrent des cris, enragés de fatigue, de peur, d'abandon. Il aurait voulu être capable de lâcher prise, mais il n'en était pas capable. C'était hors de portée. Ses mains s'étaient accrochées fermement aux vêtements d'Imrân, tandis que son corps tout entier cherchait le plus possible son contact, ressentant le besoin d'être au plus près de lui, qu'ils ne forment qu'un, qu'il le libère de ses peurs, de ses pensées, de ses chaînes trop lourdes qui le faisaient sombrer. Il ferma les yeux, n'empêchant pas ses larmes de couler sur ses joues, tandis que son corps se balançait comme pour chercher à expulser le mal en lui. S'accrochant à son petit ami comme s'il était la seule chose sur laquelle il ne pourrait jamais plus compter. Il avait mal. C'était si douloureux de perdre le contrôle, de réaliser qu'il n'était rien de plus que le petit gamin russe abandonné dans son pays, dans une maison bien trop luxueuse et grande pour lui seul. Il pensa à son père, qui avait fait de son mieux, au dernier souvenir qu'il avait eu de Reira après sept ans d'absence. A la dernière fois qu'il avait vu sa mère, ainsi que sa nourrice. Il pensa à ses amis restés en Russie, à ses écoles, à ses matchs, à sa chambre, aux soirées. A l'alcool, aux drogues, à la fumée, aux hallucinations, à ces sentiments qu'il n'avait jamais vécu aussi forts qu'avec la drogue, jusqu'à Imrân. A ce visage qu'il avait d'abord vu à l'école, puis en concert, puis en soirée, à leurs sorties, à leurs vélos, à leurs repas sur le pouce, en apprenant à se connaître.A ce sentiment qui avait élu domicile dans son cœur, qui avait éveillé les pires angoisses pour lui également. A cet amour qu'il avait ressenti, non pas par choix, mais par essence. Parce que ça ne venait pas d'Imrân qui était un garçon, mais d'Imrân tout simplement. Il en avait été sous le charme dès le début, dès le premier regard, le premier sourire. Aux premières blagues, aux premières discussions sur leurs passions communes, à sa famille, à leurs valeurs, à ces repas passés autour de la table avec eux. A lui, dans le lit, si près de lui. A ce visage qu'il dessinerait par cœur de mémoire quand il s'endort près de lui, à ce même visage au réveil, avec les premières lueurs du jour. A cette peur, cette odeur, la façon qu'il a de le toucher, d'éveiller en lui chaque sens. De faire de chaque moment, de chaque jour, de chaque seconde, une pure merveille d'existence. La voix fredonnant cette chanson se fit entendre, comme un filet de pêche lancé dans cet océan tumultueux, essayant de devenir le phare dans la tempête, un lieu d'accroche et d'espoir à quoi se retenir pour ne pas couler au fond de l'eau. Alors Piotr essaye, se bat contre lui même, se force à se concentrer là dessus. Et plus il le fait, plus il entend la respiration d'Imrân. Il sent son corps se soulever doucement, puis se relâcher, il entend sa respiration, l'air sortir de ses poumons, avant d'en reprendre une bouffée. Il l'entend, il le sent et petit à petit, parvient à calmer son angoisse. Se concentrant, les yeux fermés, le corps tombant sur Imrân, accroché à lui comme s'il était la seule bouée de sauvetage qui pourrait le sortir de là. Il tremble, il se sent épuisé, à bout, sa tête lui fait mal, son corps le fait souffrir d'avoir été tétanisé de la sorte trop violemment. Au fur et à mesure, le corps de Piotr se détend, tandis qu'il continue de respirer exactement comme Imrân puisse respirer. Dans sa tête, il se revoit. Il revit leur rencontre, dans les couloirs de leur école, dans leurs uniformes scolaires. Il s'était fait la remarque qu'un truc chez ce gars là l'attirait, sans deviner quoi. Ils étaient dans la même classe, il trouvait ça mystérieux l'arrivée de ce nouvel élève, ils avaient discutés, il lui avait présenté les gens, les endroits, ils avaient grandis et partagé tellement de choses en cinq ans. Il se revoit dans sa chambre, assis sur le lit, à écouter de la musique, à s'embrasser, à ressentir tout ce qu'il avait toujours ressenti pour lui, et ces souvenirs là étaient pures. Ils étaient sains. Loin de tout le reste. |
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| Sujet: Re: Искры (imrân) (#) Dim 24 Jan - 14:32 | |
| Max n'avait plus eu à gérer de crises depuis longtemps. Mais il n'avait pas oublié ce qu'il fallait faire dans ces cas là, comment il fallait réagir. Son corps avait prit le relais d'instinct, sachant ce qu'il fallait faire avant même que son cerveau ne comprenne ce qu'il faisait. Lors de sa première crise, il n'avait pas eu peur, il avait géré la chose, du mieux qu'il avait pu. Ca avait marché alors depuis il refaisait les mêmes choses. Soudain son estomac se tortilla alors qu'il réalisa que Piotr avait peut être, sûrement même, refait des crises depuis son arrivée ici, depuis leur séparation géographique. Et ça le terrifiait de se dire qu'il avait sûrement été seul dans ces moments là. Sans personne pour comprendre ou même l'aider à gérer ce qu'il se passait. Il s'en voulu sur le moment énormément d'avoir été si loin de lui, de lui avoir infligé tout ça. Avant de se souvenir que s'il avait mit tout ce temps à venir, c'était pour ses propres raisons à lui. Les choses étaient faites de toute manière, et ils ne pourraient rien faire pour changer ce qu'il s'était passé. Mais ils pouvaient faire en sorte d'améliorer les choses, de faire en sorte que ça aille mieux entre eux. D'avancer ensemble tout simplement. Sans cesser de chanter, Imrân caressa son visage du bout des doigts, traçant les traits de son visage en douceur. C'était quelque chose qu'il faisait même quand il ne faisait pas de crise de panique, parce qu'il adorait le touchait, parce que c'était des moments rares, des moments qui n'appartenaient qu'à eux. Il se pencha vers lui pour déposer un baiser sur son front, puis sur son nez et enfin effleurer ses lèvres. Ce n'était pas là le baiser qui était le plus important, mais le contact peau contre peau, pour faire revenir Piotr vers lui, vers leur chambre d'hôtel. Ils restèrent ainsi longtemps, Imrân n'avait pas conscience du temps qui passait, de la fraicheur de la nuit, ou même de la douleur d'être assit de la sorte. Ça importait peu en réalité. "Mon amour..." souffla t'il en russe après un temps. "On va aller s'allonger...je vais commander à manger..." dit il toujours dans leur langue natale, pour ne pas briser leur petit cocon, pour que Piotr reste calme. "Est ce que ça te va ?" demanda t'il, caressa sa joue, de sa main, son pouce effleurant ses lèvres avec douceur. Il l'aimait, putain qu'il l'aimait avec toute sa perfection et son imperfection. Piotr était à lui, et il appartenait à Piotr, ça ne pouvait être autrement, la vie en avait décidé ainsi. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Искры (imrân) (#) Dim 24 Jan - 16:06 | |
| Les deux amants, assis là, par terre, restèrent ainsi encore un moment. Piotr pouvait sentir le corps chaud d'Imrân, fort et résistant. Il pouvait sentir qu'il le tenait réellement, qu'il était bien là, et que ce mauvais moment, ils le passeraient à deux. Parce que c'était ça, leur problème. Eloigné l'un de l'autre par l'agression, ils avaient décidés de vivre en partie, chacun ce traumatisme de leur côté et là, ils se rendaient compte que ça avait échoué. Non. Ce n'était pas la solution à leur problème, bien au contraire, ça n'avait fait qu'accentuer le problème. Piotr avait calqué son souffle et sa respiration sur ceux de son petit ami, sentant ses bras le tenir contre lui. Il pouvait sentir son souffle caresser sa peau tout en fredonnant une chanson. Sentant parfois ses baisers, ses caresses. Le plus jeune ne bougeait plus, épuisé et vidé de ses forces par la crise d'angoisse. Il avait besoin d'un peu de temps, pour redescendre. Comprendre ce qu'il venait de se passer et repositionner la frontière entre le réel et l'irréel qu'il avait vu disparaître le temps de la crise. Alors quand Max lui proposa d'aller commander à manger et qu'ils allaient rentrer se poser dans le lit, Piotr hocha simplement la tête, sans bouger. Il avait encore envie de rester ainsi, ses mains n'agrippant plus le corps d'Imrân tel une bouée de sauvetage. Le vent plus frais vint les caresser et après quelques frissons, le plus jeune décida qu'il était temps de se lever de ce balcon. Une fois debout, il enlaça son petit ami, entourant sa nuque de ses bras, plongeant son visage dans sa nuque. Il aurait voulu s'excuser pour sa crise d'angoisse, mais elles faisaient partie de lui, il n'avait pas à s'excuser d'être comme il était. Par contre, il pouvait s'excuser de ne rien faire pour changer, c'était évident. Il avait aussi envie de remercier son petit ami, d'avoir su trouver les mots et les gestes qu'il fallait pour le calmer et Piotr, un peu gêné par cette crise, ne su laisser franchir les remerciements de ses lèvres. Il se dit que ce calin pourrait parler pour lui, non ? Il embrassa la peau d'Imrân, dans sa nuque, avant de finalement entrer dans la suite. Il se sentait fatigué, il avait mal partout à cause des multiples contractions que son corps lui avait fait subir durant son angoisse. Sa main passa sur son visage, tandis qu'il s'approchait du lit « je vais prendre une douche j'crois » lança t-il en russe, tandis qu'il entendait la fenêtre se fermer derrière lui. Il retira son tee-shirt, épuisé. Finalement ce soir, il n'aura pas réussi à avouer la totale vérité à Imrân, pourtant, cette dispute n'avait pas été vaine. Désormais, son petit ami était au courant de sa stratégie, d'Aela, de ses mensonges, de cette couverture qu'ils devraient assumer tous les deux. Et surtout, il avait apprit ces choses qu'Imrân gardait secrètement en lui. Finalement, cela n'avait-il pas ajouté davantage de questions à celles laissées en suspens ? Il ouvrit son jeans, avançant vers la salle de bain. Il s'approcha de la douche, ouvrit l'eau chaude, retira ses dernières fringues pour ensuite, se glisser sous la douche. Ce soir, ils finiraient la soirée tranquillement, se préservant pour les prochains jours, épuisants.
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