contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: совершенства момента не существует (reira) (#) Mer 17 Mar - 20:16
совершенства момента не существует
Lundi 8 Mars, 16 robertson street, Owhiro Bay Livia avait proposé à Piotr de prendre sa matinée. Compensant ainsi les horaires qu'il faisait depuis qu'il avait commencé son apprentissage au garage. En effet, le batteur ne comptait pas vraiment ses heures et au delà de la fatigue liée à cette nouvelle activité, le petit russe montrait à quel point il était motivé. Il avait envie de montrer à sa patronne qu'elle avait eu raison de lui faire confiance, alors il n'était jamais en retard, il repartait souvent après dix-huit heures et de ce fait, le rythme de vie de Piotr avait pas mal changé depuis son retour. Il avait cherché presque dès son retour un logement avec son petit ami, et ils avaient emménagé il n'y avait que quelques jours de cela. Il restait des cartons encore à débarrasser et la plupart de ce qu'il leur restait à faire se trouvait dans la chambre d'amis. Pour le moment, il y avait surtout un bureau pour Imrân et la batterie de Piotr qui s'y trouvait. L'étudiant en architecture était à la fac, il avait reprit le rythme intense de ses cours, ce qui tombait à pic avec le nouveau travail du plus jeune. En seulement quelques semaines, leur vie commune avait prit une toute autre tournure, mais c'était tellement ce qui le rendait heureux. Piotr se sentait beaucoup mieux dans sa vie, il était plus en paix avec lui-même et s'acceptait, s'assumait de plus en plus. Seul à la maison, l'ancien barista avait fait la grasse matinée, profitant du lit pour lui tout seul et surtout, pour récupérer un peu de son sommeil. Toujours dans son lit, les doigts pianotant sur son portable, il avait proposé à sa sœur de venir le rejoindre chez lui pour boire un café, prendre des nouvelles et puis peut-être passer la journée ensemble ? Après tout, l'objectif était surtout de passer du temps ensemble afin de se donner des nouvelles. Ils avaient beaucoup échangé par message depuis le retour du plus jeune, mais il était vrai qu'ils n'avaient pas beaucoup trouvé de temps pour être ensemble. Dans l'esprit du plus jeune, c'était de sa faute. Il avait été prit par ses excuses à faire à tous, par se trouver un appart, changer de boulot, chercher un psy aussi et il y avait eu la saint valentin également. Bref, beaucoup de petits et grands événements qui avaient su retarder les deux frangins. Piotr était à dix mille lieues de s'imaginer en plus, ce que sa sœur allait lui annoncer aujourd'hui. Quand sa sœur accepta alors de venir le rejoindre à South Bay, le petit russe fila sous la douche. Il enfila un tee-shirt blanc, un jeans et puis voulu aller acheter quelques petites choses à l'épicerie de son quartier. Il s'agissait de prendre du café, parce qu'Imrân avait prévenu qu'il n'en restait plus, des petits trucs à manger pour ce midi et puis pour profiter du soleil. De chez eux, le couple pouvait profiter des bruits et des odeurs de la mer, à deux pas. C'était un vrai petit coin de paradis, sincèrement. Sur le chemin du retour, les bras chargés des petites courses matinales, le plus jeune grimpa les marches pour atteindre la maison qu'il louait avec son petit ami. Ce n'est qu'en arrivant à la hauteur de sa maison qu'il vit la silhouette de sa sœur regarder par la fenêtre. Il rigola et lança en russe « mademoiselle que faîtes-vous ?! » avant de rigoler tout en s'approchant de sa sœur. « Désolé j'suis parti acheter deux trois trucs, t'attends pas depuis longtemps ? » alors qu'il essayait de tenir ses courses tout en cherchant la clef de sa porte pour faire entrer sa sœur. Une fois la porte ouverte, le plus jeune lui lança « aller vas-y entre, bienvenue à la maison » tout sourire. En fait, ça le rendait clairement heureux de dire ça. D'un coup de pied arrière, il referma la porte, se dirigeant vers la cuisine pour déposer ses affaires et pouvoir dire bonjour correctement à sa sœur. @Reira Tsvetkov
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Jeu 18 Mar - 14:47
Deux mois se sont écoulés depuis l’accident, second bouleversement d’une vie qui a apporté son lot de drames mais surtout des doses infinies de félicité dont la brune se délecte. Car, le destin nargueur a décidé de remettre sur sa route le beau pompier, chance de l’avoir eu sur son intervention ; l’accident aurait pu tourner en crise d’hystérie si le brun ne s’était pas chargé d’absorber son angoisse. Il a été ce pilier qui lui manquait, ce truc en plus qui n’existait pas en 2012, une pointe d’amour pour compléter la fraternité. Euphorie d’une nouvelle relation qui se répand pourtant sur plusieurs années en ce qui les concerne, la belle n'a pas vraiment pu le partager avec Piotr. Car malheureusement, Reira a bien senti que cet attachement à Chance posait souci. Pointe de jalousie qu’elle a pu deviner à plusieurs reprises, elle ne lui en veut évidemment pas parce que la russe ne pourra jamais en vouloir à son petit frère, pas après tout ce qu’elle lui a fait subir. À vrai dire, elle le comprend même, parce qu’elle serait sûrement vexée de voir celui qui l’a abandonnée pendant des années trouver un pied-à-terre et s’accrocher à d’autres personnes qu’elle. Cependant, ça la bloque dans l’annonce de son couple, beauté de la Saint-Valentin qui a apporté l’officialisation aux jeunes amants, petits mots magiques susurrés au creux du cœur. Peu importe à quel point ses sentiments pour Chance peuvent grandir, ils n’éclipseront jamais l’affection portée au petit Tsvetkov qui restera sa première âme sœur. Elle a le myocarde assez gros pour loger les deux hommes, alors aujourd’hui elle compte bien lui annoncer la bonne nouvelle, en espérant qu’elle ne se transforme pas en mauvaise. Le bonheur et le bien-être visible de Piotr ainsi que sa mise en ménage avec Imrân ne peuvent que jouer en son honneur, du moins c’est ce qu’elle espère. Un frère amoureux serait normalement à même de comprendre le bonheur de sa propre sœur qui se repose sur un nuage d’amour. De plus, tout se passait bien depuis cet élan de bonnes choses dans la vie de son frère, échanges de douceur par sms, ils communiquaient beaucoup et elle était plus présente que jamais, même si les restes de la blessure continuent de la restreindre.
Visite arrangée avec son frère en congés et armée de la laisse, Reira a marché lentement jusqu’à South bay avec Blacky, chien qui a pris l’habitude de ne pas faire autant le fou qu’avant maintenant que sa maîtresse a le genou en vrac. Si la belle brune est capable de marcher sans béquilles, les rendez-vous médicaux et la rééducation ne sont pas encore terminés. D’ailleurs, si elle marche trop, elle va commencer à sentir son genou se tendre sous la douleur. Pas de panique, les petits pas l’ont déjà guidée jusqu’à la maisonnette de son frère, Blacky qui court en liberté depuis leur arrivée dans le quartier, grand espace au bord de l’eau qui lui permet de se défouler. Pendant ce temps, Reira observe les extérieurs de la maison, sonne avant de plisser les prunelles pour chercher un signe de vie à l’intérieur de la demeure. Rien à signaler, elle hausse alors les épaules et se décident à prendre son mal en patience, frangin qui a dû s’absenter. Au moins, ça permet au chien de brûler un peu d’énergie, ce qui le rendrait calme une fois rentré. Une voix russe l’interrompt, la faisant immédiatement tourner la tête vers la source, réponse dans la langue maternelle. « J’attends un certain Tsvetkov, vous le connaissez ? » Rictus amusé qu’elle lui offre tandis qu’il s’approche avec ses sacs de courses. Elle lance un petit sifflement à l’intention de Blacky, celui qui veut dire qu’il est temps de revenir à ses pieds. « Non t’inquiète, ça doit faire à peine cinq minutes. Je peux bien rester un peu debout. Tu veux de l’aide ? » dit-elle en le voyant avoir du mal avec les courses, chien qui déboule au moment où ils s’apprêtent à rentrer à l’intérieur. C’est que c’est l’heure de la fête pour Piotr, Blacky ne l’ayant pas vu depuis un petit temps après avoir pris l’habitude de l’avoir tous les jours. Courses déposées et intérieur scanné, elle vient enlacer son frère et lui embrasser les deux joues. Grand sourire niché sur les lèvres, elle continue d’observer l’intérieur. « C’est vous qui avez fait la déco ? C’est super beau ! J’sais de qui tu tiens ce goût… » Jeu de sourcils malicieux, la décoration est sobre sans être impersonnelle, elle aime beaucoup. Réflexe d’aider le petit frère a rangé ses quelques courses, elle en profite pour s’enquérir de l’état de leur emménagement. « Y’a plus beaucoup de cartons, vous êtes efficaces ! Vous êtes bien ici alors ? Ça a l’air calme, en plus avoir la mer à deux pas, le rêve… » Reira mime un air presque boudeur, chance qu’elle n’a pas. « J’devrais traîner chez toi pour profiter de l’eau, selon la kiné c’est bon pour mon genou. » Sourire qui s’étend sur ses lippes avant qu’elle ne zieute aux alentours. « Imrân n’est pas là ? »
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Dim 21 Mar - 9:14
Le rire du plus jeune se fit entendre lorsque sa grande sœur lui répondit, se tournant alors de sa fenêtre. Chargé des petites courses, Piotr ne pu pas accueillir le chien de sa sœur comme il se le doit, chose que le petit animal ne comprit pas tout de suite. Grattant les jambes du plus jeune, dans l'espoir d'avoir un peu de son attention, il ne réussi cependant qu'à grimacer le petit frère tout en le forçant à s'agiter un peu pour l'empêcher de lui gratter les mollets. Sa sœur proposa tout de suite son aide, après lui avoir précisé qu'elle n'était pas là depuis longtemps tout de même. « Tiens si tu veux attraper le truc qui tombe là » demanda alors le mécanicien. En effet, il sentait bien un truc descendre de ses mains depuis le départ de l'épicerie. Il rigola, alors que lui, cherchait désespérément à ouvrir sa porte d'entrée. Ils s'engouffrent alors à l'intérieur de la petite maison, le chien passant devant tout le monde. Piotr était toujours amusé, avec un brillant sourire aux lèvres, tandis que sa sœur refermait la marche. Il traversa alors le salon, salle à manger, pour aller directement à la cuisine, où il déposa enfin ce qu'il avait dans les bras. Il ne pu s'empêcher de rigoler à la remarque de Reira sur la décoration « ah pourtant, c'est Imrân tout ça » en lui tirant la langue. Lui, clairement, il n'avait aucun sens de la déco, aucun sens pour toutes ces conneries là. Il laissait ça à son copain, qui semblait trouver presque du plaisir à associer les meubles et les couleurs de leur maison. « Je t'avoue que j'ai aucun sens pour la décoration » dit-il alors en sortant enfin le café de son sac à courses, tel un trophée. « J'te fais un café ou tu préfères autre chose ? » demanda t-il à sa sœur tandis qu'il rangeait les petites courses et qu'il en profitait aussi pour préparer le café. Sa sœur vient le rejoindre, et il ne pu à nouveau s'empêcher de rire doucement « non t'es folle, on a tout foutu dans la chambre d'amis, j'te conseille pas d'aller voir » en haussant les épaules. Et bien, quitte à avoir une chambre supplémentaire, autant qu'elle serve pour le moment à cacher tout le bordel. Parce qu'entre les cours d'Imrân, le travail de Piotr, non, ils n'avaient pas spécialement envie de tout sortir encore et encore. Ils voulaient aussi profiter de cette maison, tous les deux. Sa sœur évoqua le quartier, l'endroit, la mer et le petit russe ne pu s'empêcher de sourire. Ils avaient prit leur temps pour trouver un beau logement qui leur servirait de nid d'amour, mais ils avaient aussi réussi à trouver une vraie petite perle rare. Et puis vu les prix dans tous les cas, c'était soit ça, soit rien du tout. « Tu sais qu'on a justement prit une maison pour recevoir des gens et profiter ? » il arqua un sourcil, faisant presque danser ses sourcils pour amuser sa sœur. Piotr prit deux tasses, la cafetière, et commença à préparer le café tandis qu'il invitait silencieusement sa sœur à s'installer quelque part. « Hum... non, il est à la fac » répondit Piotr en ne pouvant pas se retenir de regarder l'emploi du temps sur le frigo « et là il est en cours jusqu'à treize heures trente » sa pause déjeuner était décalée, mais s'il savait que Reira était chez eux, il rentrerait sûrement manger ici. Piotr termina de brancher la cafetière, enfin, et se tourna vers sa sœur. Elle était jolie, souriante, et même, radieuse. Elle avait un truc dans le regard, un petit côté espiègle. Piotr n'avait jamais connu sa sœur amoureuse, il ne reconnaissait donc pas cela chez sa sœur. Néanmoins, il sentait qu'il y avait quelque chose. Une vague de joie, de bonheur... alors que bon... sa sœur sortait quand même d'un truc difficile avec son accident, le départ de son petit frère (dont ils n'ont toujours pas vraiment parlé) et les événements de Noël. Blacky aboya pour demander à sortir dans la cour. Piotr quitta la cuisine pour aller traverser le salon et ouvrir la baie au chien. « C'est moi où j'ai l'impression que tu es grave heureuse là ? » dit-il sans même regarder sa sœur. Il fini par tout de même échanger un regard avec elle, complice « au fait, comment va Allan ? Ca va au café ? »
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Mar 23 Mar - 20:30
La russe s’empresse de récupérer le paquet qui s’échappe des sacs de son frère, aide minimaliste mais visiblement il s’agit de la seule tâche que veut bien lui confier le petit Tsvetkov. Rictus aux lèvres, elle le suit pour pénétrer à l’intérieur de la bâtisse, très rapidement suivis pas le chien qui réclame moult caresses. Blacky s’est toujours rapidement épris de ceux qui passent du temps chez Reira, petite boule de poils adoratrice de l’affection qui la rend au centuple. Alors forcément, ne pas avoir vu Piotr depuis une semaine, ça fait un vide dans le cœur de la bête. À l’intérieur, la brune laisse courir ses mirettes sur la décoration, propreté des lieux qui ne laissent pas penser qu’ils viennent à peine de s’installer avec Imrân. Une affaire rondement menée qu’elle se dépêche de complimenter, plaisantant sur le fait que son frère doit tenir de son talent pour la décoration intérieure. Même si, en toute honnêteté, Reira n’a pas vraiment de talent en la matière, sa fibre artistique lui permet simplement d’accorder les éléments avec un minimum d’élégance. Son sourire se transforme en une moue de surprise quand elle apprend qu’en réalité Piotr n’est responsable de rien. « Sérieux ? J’suis presque déçue là ! » ricane-t-elle, ironique car elle n’est pas déçue pour un sou. Tant que son frère s’y plaît, peu importe qu’il se soit improvisé décorateur ou non. « Un café c’est parfait merci. » Un peu de caféine pour booster l’organisme ne lui fera pas de mal, car si la russe a du temps pour se reposer que les astres s’alignent dans une bonne direction, tout ne reste pas rose là-haut. Ça chauffe dans son crâne, des questionnements qui fusent et qui l’étreignent. De quoi la faire mal dormir quand il n’y a pas une âme particulière pour l’apaiser. Que ce soit son frère ou un beau pompier. En tout cas, ça la remplit de joie de pouvoir profiter de ce moment avec Piotr, suspension joyeuse de l’univers. Un rire lui échappe aux confessions du russe quant à la bonne apparence des lieux, en réalité le bordel se cache ailleurs, loin des yeux des invités. Conseil qu’elle suivra, pour l’instant, car elle s’enquiert de savoir si elle pourra venir ici, question tournée en une affirmation sous-entendue. Même si la plage n’est pas si loin que ça à pieds de puis West Bay, passer quelques week-end ici, ça ne peut pas faire de mal. « Alors tu devrais te dépêcher de ranger le bordel de la chambre d’ami, parce que dormir sur le canapé… Très peu pour moi. » Amusement réciproque, la russe joue de la situation à son avantage en rendant à son frère sa danse approximative de sourcils, avant qu’elle ne le remercie pour le café. Hochement léger de tête quand il répond à sa question sur son petit-ami, sourire qui s’étend sur les lèvres de la brune lorsqu’elle comprend qu’elle va pouvoir profiter de son frère pendant quelques temps. « Je vois. » Rassurée, elle l’est ; car il va falloir évoquer un sujet qui promet d’être légèrement tendu, vaut mieux pour Imrân qu’il ne soit pas là si les russes se mettent à s’écharper dans la cuisine. « Et toi ça se passe bien au garage ? » lance-t-elle pour s’intéresser aussi évidemment à son frère, tandis qu’elle prend une gorgée de café. Trop brûlant, elle repose aussi tôt la tasse pour laisser le liquide refroidir. Pendant ce temps Piotr s’occupe d’ouvrir la baie à Blacky, chien encore trop jeune qui ne cherche qu’à gambader et épuiser sa jauge d’énergie. Les mots de son frère prennent Reira de court, même si elle sait que la raison de sa joie va forcément s’imposer sur la table. Parce que si ce n’est pas Piotr qui lance la conversation, ce sera elle. Reira ne peut plus repousser le moment de l’annonce, deux semaines suffisent, la dissimulation de la vérité doit cesser. Après tout, elle a promis depuis leurs retrouvailles qu’elle ne mentirait plus. Sauf que Piotr lui pose aussi une question, et ça la coupe dans sa réponse à sa première question. Nouvel hochement de tête alors qu’elle toussote brièvement avant de répondre. « Ça a l’air d’aller oui, même si ça lui fait mal de perdre deux employés. Parce que, j’sais plus si je te l’ai dit avec ton déménagement et tout ça, mais j’peux plus y travailler. Me tenir debout, à piétiner pour servir des clients huit par jour, cinq jours par semaine. C’est plus vivable pendant un bon moment selon les doc'. » Elle hausse une épaule, nonchalante. Ce n’est pas comme si elle se voyait faire serveuse toute sa vie de toute façon, même si ça l’embête pour son patron devenu ami. « J’ai peut-être un autre truc sur le feu. Tu te souviens du photographe à Moscou avec qui j’ai travaillé brièvement ? Il est sur IB et aimerait bien remettre ça. J’sais pas quoi faire, pour l’instant Chance m’a dit que je devrais essayer, j’ai rien à perdre. T’en penses quoi toi ? » Et le prénom de celui qui l’a fait vibrer a été prononcé, rictus discret qui empreinte pourtant ses lèvres. Comme une adolescente qui vit son premier amour, elle a la risette à chaque fois qu’elle l’évoque. Le moment semble bien choisi pour annoncer la nouvelle, doigts croisés pour que son frère accueille son bonheur avec autant de joie qu’elle. Une gorgée de café pour prendre des forces, et elle se lance. « Au fait en parlant de Chance, on ne voulait pas le crier sur tous les toits de suite mais… On est ensemble. Officiellement, j’veux dire. Ça explique sûrement mon sourire constant. » dit-elle en ricanant légèrement, douceur du myocarde réchauffé par le pompier.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Ven 26 Mar - 9:25
Sa sœur lui demande comment ça se passe au garage, avec son apprentissage. Le bruit de la vaisselle que l'on pose sur le comptoir de la cuisine se fait entendre. Piotr est en train de ranger les deux-trois trucs qui sont encore de sorti, alors que sa voix résonne en russe « ça se passe super bien, Livia est vraiment cool » répond t-il. « Elle prend le temps de tout m'expliquer et j'aime bien comment elle fonctionne, au moins c'est clair » sourit-il. Sa patronne n'est pas le genre de personne à tourner autour du pot, elle lui dit ce qu'elle pense et Piotr aime beaucoup ça, bien que parfois, ça soit un peu violent. Il a peur qu'elle ne veuille pas le garder quand il merde, mais il se dit qu'il est aussi là pour apprendre. Il y a des mots, des expressions qu'il ne comprend pas toujours, mais ils arrivent à faire du bon travail ensemble, surtout quand il lui montre à quel point il est déterminé. Piotr en fini enfin avec son petit rangement, ce qui lui permet de s'approcher de sa tasse, où il avait versé du café bien chaud un peu plus tôt. Il en prit une gorgée, bien chaude pour lui aussi, reposant alors la tasse sur le comptoir, s'intéressant de savoir à présent comment ça se passait pour Allan. Il grimace, parce qu'il se souvient bien que sa sœur lui avait parlé de son départ à elle aussi. « Ah merde » lança t-il. Ouais, il était forcément dans la merde, sauf s'il avait trouvé quelqu'un pour les remplacer tout de suite. Il s'en voulu un peu, pour le coup, et sa main passa derrière son crâne. Puis, sa sœur évoqua Moscou. Il se souvenait vaguement d'un truc ouais, mais tous ses souvenirs avec sa sœur en Russie étaient devenus flous avec le temps. Comme un vieux rêve dont on ne devine plus les contours précisément. Il grimace, il hausse une épaule « ouais j'me souviens vite fait » tandis que sa sœur lui explique les faits. Un photographe russe qui veut prendre sa sœur en photo ? Il l'interroge alors « mais c'est pour quoi, j'capte pas ? Devenir mannequin ? Genre faire des pubs ou alors c'est autre chose ? » tandis que ses doigts se posèrent sur sa tasse pour boire un peu de son café, moins chaud. Piotr avait toujours trouvé sa sœur incroyablement belle, elle était même à ses yeux, la plus belle femme du monde. Alors rien ne le choquait dans ce qu'elle était en train de lui dire, simplement, il n'arrivait pas à tout comprendre. « Beh j'pense que Chance a raison » rigola t-il alors, ne se doutant pas une seule seconde de ce que sa sœur allait lui dire dans les secondes suivantes. Il souriait, content que sa sœur ait été démarchée comme ça, pour un tout autre travail, surtout que ça tombait à pic vu tout ce qui était arrivé à Reira ces derniers temps. Sa tasse retrouva alors le comptoir, encore une fois, et là... sa sœur reprit la parole. Quand elle évoqua le « on » Piotr sentit son cœur louper un battement, avant de battre extrêmement fort dans sa poitrine. Oh non. Il sentait le truc arriver, et la suite ne se fit pas attendre. « Ah » c'est tout ce qui sorti de ses lèvres, alors que son regard ne s'était pas levé de sa tasse à café. Il était face à sa sœur, le cul posé sur l'autre comptoir de sa cuisine, près de son frigo. Sa sœur venait de lui annoncer qu'elle et Chance... étaient en couple ? Non. Non, il ne s'était pas préparé à ça. Outre les images qu'il s'imaginait de Chance et Reira, un autre sentiment s'empara de lui. Instantanément même. Comme une main qui venait de se serrer autour de sa gorge, le soulevant un peu du sol, bloquant sa respiration, écrasant son torse. Il leva les yeux vers Reira, une demi-seconde. Son cœur se mit alors à saigner, littéralement. Il ne savait pas quoi lui dire, il ne savait pas ce qu'il devait dire, mais il fallait qu'il trouve quelque chose à dire autre que son « ah » minable. Mais il était sous le choc de la nouvelle, il ne s'était pas attendu à ça et surtout pas à ce que sa sœur lui balance ça comme ça, comme si c'était rien. Alors c'était pour ça qu'il n'avait pas vu sa sœur depuis des jours ? Parce qu'il y avait un mec dans sa vie ? Et en plus de ça, il s'agissait du gars qu'il considérait lui comme son frère ? Ouais, là ça d'venait bizarre. Surtout ce qui le soulait, c'était de tout apprendre avec un train de retard. Il avait apprit leur histoire lors du repas de Noël, sans aucune explication, juste comme ça. Il n'avait même pas su d'ailleurs ce qu'il s'était vraiment passé et là, elle lui balançait ça comme ça ? Son cœur n'arrivait pas à se calmer, Piotr sentait qu'il avait besoin d'un peur d'air là. Alors il s'éloigna de sa sœur, sa tasse à la main. Passant par le salon, il prit ses clopes et alla rejoindre le chien dehors, sur la terrasse, en plein soleil. Il tira une chaise, alluma sa clope et s'installa là pour fumer. La cigarette l'aida à se calmer un peu. En fait, il n'avait pas envie de parler de ça, ni d'avoir des images en tête. Il savait juste que ça le faisait chier et qu'il avait bien l'impression que Chance et sa sœur se moquaient de lui. Le pire, c'était qu'il sentait l'histoire se répéter. Il sentait que d'ici peu, sa sœur allait disparaître. Soit totalement, soit un partie, mais c'était comme la perdre. Il n'était après tout, que son petit frère, à l'occasion. Chance lui, avait atteint la première place. Et clairement, ça lui faisait mal. Encore plus qu'à travers sa jalousie mal placée. C'était ses angoisses de gosse qui revenaient à la surface. Et il en voulait à sa sœur de s'être faite avoir, et puis de gâcher leur journée à lui balancer ça comme ça. Chance réussissait là où il échouait, tout le temps, et malgré tout l'amour qu'il portait à l'un ou à l'autre, ça le faisait chier. Et il pensa à Lo, comment est-ce qu'elle avait réagit elle ? Elle savait au moins ?
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Sam 27 Mar - 11:25
Ravie, la brune esquisse un large sourire, douceur enveloppant le myocarde quand elle apprend que son frère passe de bons moments au garage. Une nouvelle discipline, loin de ce qu’il connaît mais dans laquelle il semble déjà se plaire. Et pour Reira, le voir s’épanouir, être cette fleur délicate qui s’accorde enfin le droit de vivre, ça ne peut que lui faire plaisir. Sur le papier, ce n’est peut-être pas le métier le plus clinquant aux yeux de la société, mais tant que ça rend heureux Piotr, alors ça apparaîtra comme le meilleur métier du monde aux yeux de la russe. Au moins, il est un bon disciple, avec une patronne qui prend le temps de tout lui expliquer, et ça c’est précieux. « Je suis contente de savoir que ça se passe bien. Tu pourras t’entraîner sur ma titine si tu veux. » ricane-t-elle, proposant les services de sa voiture qui ne paye pas de mine mais qui reste très efficace sur le macadam. Si jamais elle peut lui servir, Reira lui fournira avec grand plaisir. Ça doit être un peu comme la médecine, il faut pratiquer pour apprendre. Parlant boulot, il évoque Allan et le café. La russe est alors obligée de parler tristesse et abandon, parce qu’elle n’a pas pu rester là-bas. Ordres des médecins de ménager son genou, ce qui implique de ne pas passer des semaines entières debout derrière un comptoir. Une pointe de déception avait teinté le cœur de Reira, si elle ne s’imaginait pas faire carrière au café, elle était surtout désolée pour Allan. Résignation des deux russes qui forçait le patron à devoir trouver de nouveaux employés, ce ne serait pas bien compliqué, quasiment tout le monde peut être barista. Ainsi, Reira ne s’inquiétait pas vraiment pour lui. En revanche, son avenir était beaucoup plus incertain, la seule lumière étant Matthew, ce photographe de passage à Moscou qui lui a offert l’opportunité d’être la reine de quelques clichés. Haussement d’épaules de la russe qui ne sait pas tellement dans quoi elle s’embarque, puisqu’elle n’est que dans la réflexion. « Il est photographe de mode donc c’est pour mettre en avant des pièces. Des photos pour des magazines, pour les magasins, peut-être défiler, même si je sais pas si je pourrais. » Beaucoup d’incertitudes se dessinent dans le sillage de la russe, des doutes qu’elle n’ose pas lever, pas encore. Elle précise que Chance est de son côté, et l’encourage à tenter l’expérience. Recueillir l’accord et le soutien de son frère lui tire une risette au coin des lèvres. Les deux hommes de sa vie la poussent sur ce chemin, pourquoi hésite-t-elle encore ? Regard attendri qu’elle pose sur son frère, Reira lui est reconnaissante de toujours la soutenir, de capter son sourire radieux qui lui embaume le cœur.
Puis, elle le voit se tarir quand elle évoque Chance, quand elle parle au nom d’eux deux. Le moment était venu d’annoncer la nouvelle, de profiter de l’évocation du pompier pour tirer le fil jusqu’au secret. À en croire la réaction de Piotr, la brune aurait pu attendre encore un peu. Ou y mettre plus de forme. Mais comment ? Elle n’a jamais dû annoncer à personne être amoureuse, encore moins en couple. Alors travailler l’annonce, c’était déjà suffisamment compliqué comme ça. Le morceau devait juste sortir, avec les plus belles formes possibles. En vain. Elle a beau essayé de jouer la carte du bonheur non dissimulé, il ne se transmet pas à son petit-frère. Réaction redoutée, Reira pince ses lèvres en observant à la dérobée les traits de son frère entre incompréhension et une sorte de colère. Les prunelles perses se perdent alors plutôt dans le café. Puisque son frère ne daigne pas être ravi pour elle, ça ne sert à rien de soutenir son regard. Elle a le cœur lourd Reira, parce qu’elle pensait que malgré toutes les difficultés traversées, il serait heureux de la savoir enfin heureuse. Ou presque, démons du passé qui ne disparaissent pas pour autant si facilement. Peut-elle lui en vouloir, est-elle en droit de l’être ? Peut-être, mais elle n’ose pas le blâmer. Elle retient ses grimaces tordues d’un visage presque dépité, jusqu’à ce qu’il s’éloigne pour regagner l’extérieur. La russe reste quelques instants avec sa tasse de café qui descend lentement, à se triturer l’esprit pour comprendre ce qui taraude son frère. Il ne veut pas qu’elle soit avec Chance ou il veut qu’elle soit seule à jamais, dédiée uniquement à sa personne pour expier ses fautes passées ? Finalement elle se lève, pour aller le rejoindre. Parce qu’elle ne peut décemment pas le laisser seul, partir comme une voleuse. Pourtant, elle en aurait envie. Les événements ne lui donnent pas suffisamment de force pour supporter une bisbille avec son frère. Pas pour ça, pas pour un putain de sujet où il devrait être heureux pour elle. Adossée au mur, elle scrute son frère de dos, assis en train de fumer une clope. « Y’a un souci avec Chance ? Je croyais que ça s’était arrangé. » Le ton est sec, sûrement trop, mais la belle est blessée, touchée en plein cœur par la réaction de son frère. « J’veux dire. C’est lui qui dérange ou c’est le fait que je sois heureuse ? »Sans toi. Elle aurait presque pu rajouter ça, car elle sentait que derrière le gosse boudeur se cachait celui qui a l’impression d’avoir perdu sa place à jamais dans le cœur de sa sœur. Sauf que Reira, elle est toute aussi heureuse avec lui qu’avec Chance, deux amours différents qui la comblent tout autant. Ce n’est pas une compétition, elle pensait que son frère comprendrait. Et même si elle ne lui en veut pas, elle est déçue.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Sam 27 Mar - 19:33
Même Piotr ne comprenait pas ce qui était en train de l'énerver. Il ressentait au fond de lui une profonde jalousie pour Chance c'était évident, il ressentait aussi une immense peur, possessive, de perdre sa sœur. De plus, il y avait ce sentiment de chagrin, suite aux paroles de Reira. Une profonde tristesse qui s'empara du petit russe, parce que sa sœur ne semblait avoir trouvé réellement le bonheur que depuis peu. A croire que lui, il n'arrive pas à la rendre heureuse. Est-ce que c'est pour ça qu'elle part à chaque fois ? Est-ce que c'est pour ça qu'on le rejette à chaque fois ? Parce qu'il ne sait pas aimer ? Mais il peut apprendre, si on le lui montre, il serait même prêt à tout pour réussir à garder Reira près de lui, mais à cet ordre, il se confondrait avec un bourreau, un ravisseur, et il n'en a pas envie. Alors qu'il peine à comprendre déjà pour lui même ce qu'il se passe, que sa sœur déboule jusqu'à lui. Sa première question fit tourner la tête de son frère vers elle, sans qu'il ne croise son regard. Juste comme pour vérifier sa présence et même sans parvenir à la regarder entièrement, il sent à sa voix qu'elle s'énerve. Il se sent piqué au vif, il n'aime pas son sarcasme. « Y'a pas de souci avec Chance » répondit-il avant que sa sœur ne reprenne la parole, poussant alors son frère à la suivre sur le même ton. La langue russe semblait faîte pour ce genre de moment. Tous les accents, les intonations, les formulations semblent s'éveiller sous le coup de leur colère. A peine sa sœur eût-elle terminer de parler, qu'il s'emporta à son tour « oh ça va arrête un peu » lança t-il en se repositionnant sur sa chaise, avançant son corps vers l'avant, légèrement « alors écoutes, si t'es heureuse à ce point c'est tout c'que j'te souhaite » répondit-il simplement. Il se leva alors de sa chaise et observa sa sœur. Elle était en colère, son visage était tiré, son corps était tendu, son regard était dur et blessé. Il l'avait déçu. Mais apparemment, il semble plutôt doué à ce petit jeu. « Non mais c'est vrai en fait » commença t-il en russe toujours, écartant les bras et grimaçant légèrement « t'arrives, tu m'sors ça comme si c'était un truc de ouf là » blessé dans son petit cœur de garçon de tout juste vingt et un ans. « Si t'étais pas heureuse avant fallait l'dire et c'est tout en fait » il apporta sa clope à ses lèvres, tira comme un malade dessus, jetant sa cendre par terre. « Genre Monsieur O'Brien arrive et ça y'est les voies du bonheur apparaissent » il fit un bruit de bouche, regardant le cendrier pour venir encore y tapoter sa clope « ça va » haussant les épaules. En plus sa sœur ne lui avait jamais rien raconté à leur sujet, il savait même pas comment ils s'étaient connu, ni à quoi ressemblait leur histoire, personne ne lui avait jamais rien expliqué. « Mais c'est cool » dit-il presque nonchalent, d'une joie à peine sarcastique « c'est cool que quelqu'un arrive enfin à t'rendre heureuse Reira » termina t-il alors avec une pointe d'amertume, plantant son regard dans celui de sa sœur. Blessé en plein cœur.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Lun 29 Mar - 18:26
Pas de souci avec Chance. Ça devrait rassurer la russe et pourtant, elle a l’échine qui se tend. La crainte dans le bide qui se dessine, parce qu’elle sait que ce que ça signifie. Le problème ne vient pas de son partenaire, mais d’elle. Et finalement, presque égoïstement, elle aurait préféré que ce soit Chance le problème. Simplement parce qu’elle pensait que Piotr et elle avaient dépassé tout ça. Sauf qu’encore une fois, le passé rattrape la brune et elle ne peut rien y faire à part se blâmer une énième fois. Comme si Reira ne pouvait jamais expier ses fautes, comme si le bonheur ne devait jamais l’étreindre s’il ne vient pas de son frère. Car à l’entendre parler, le souci est ce bonheur qui ne vient pas de lui. Si Piotr était un gamin lambda sur sa route, elle lui aurait dit d’aller se faire foutre et d’arrêter de faire sa crise d’adolescent tardive. Cependant, il s’agit de son petit frère et elle n’a aucune envie de le blesser de la sorte, blessures du passé qui continuent suffisamment de saigner comme ça. Alors oui, il l’agace à se comporter comme un égoïste qui ne voit que son nombril, mais le départ de sa sœur l’a conçu ainsi. Donc elle fera avec, préférant au final tout se prendre sur le coin de la gueule plutôt que ce soit Chance qui écope des dommages collatéraux. Déglutition pénible, elle sent les larmes se retenir de perler. Putain, mais pour Reira c’est clairement un truc de dingue d’être amoureuse. Elle ne l’a jamais été, là où Piotr, même s’il vivait caché, avec le luxe de connaître ce sentiment. Pour ça, elle lui en veut terriblement. Il peut avoir peur de la perdre, craindre que Chance ne soit pas celui qu’il lui faut, ou que ce couple ne lui apporte rien. Il serait à sa place de chair protectrice. Mais réfuter l’énormité de la situation pour Reira ? Non. La russe l’observe, sans rien dire, le laissant finir sa crise ; mots qui puent la jalousie. Contrairement à lui, la brune fait tourner ses méninges et comprend bien ce qui taraude son frère. Il ne comprend pas le petit Tsvetkov que le cœur regorge de plusieurs cases où différents amours peuvent se loger. Il ne peut pas le saisir parce que Reira l’a abandonnée, et que dans sa tête, elle peut vivre sans lui. Pour ça, elle ne peut le blâmer. Non, elle veut simplement qu’il comprenne qu’être avec Chance ne l’empêche pas d’être là, avec lui, et de l’aimer aussi fort, si ce n’est plus. « Tu te fous de moi Piotr ? À m’dire que c’est pas un truc de ouf ? » Un sourcil arqué, elle le toise presque trop méchamment avant de s’humecter les lèvres, de soupirer avant de reprendre la parole. « Que tu penses que ça va m’éloigner de toi, que Chance va te voler ta place ou que sais-je, j’peux le comprendre. Mais que tu sous-entendes que cette annonce n’est qu’une broutille, non j’comprends pas. Tu m’as connue une seule fois amoureuse à Moscou ? D’autres choses que la danse, j’veux dire. Non. C’est la première fois que j’vis ça. Et putain, j’avais la trouille de l’annoncer à mon petit-frère. Celui à qui je disais tout, avec qui je riais de tout. J’pensais juste que tu aurais au moins compris ça. » Monologue acerbe, la déception est lâchée. Reira ne la cachera pas pour le bon plaisir de son frère. L’avoir fait souffrir ne lui donne pas le droit à ce qu’elle repousse ses propres sentiments. Et le ton s’adoucit, parce qu’il n’est pas question de le blesser, mais de le rassurer, au final. « Piotr. De un, j’ai jamais dit que c’était le seul à me rendre heureuse. De deux, tu me rends heureuse toi aussi, je revis depuis que t’es dans ma vie. Même quand on s’engueule. De trois, il va pas te prendre ta place, en fait. T’es mon frère, t’as capté ce que ça veut dire ? Ça veut dire que tu seras toujours au-dessus de tout le monde. Mais j’peux pas avoir que toi dans mon cœur jusqu’à la fin de mes jours… » Un nouveau soupire s’empare de la poitrine de la brune tandis que ses lèvres se tordent en une moue grimaçante. Elle ne sait pas comment il pourrait comprendre alors que le gamin qu’il était est toujours blessé par ses fautes.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Lun 29 Mar - 19:43
Sa sœur n'a pas l'air de vouloir en démordre. Reira est choquée par l'attitude de son frère, qui ne comprend pas pourquoi. C'était prévisible non ? Dire droit dans les yeux à un gosse qui a été abandonné non pas une fois, mais deux, qui ose tout juste assumer qui il est et qui est en train de se reconstruire, d'apprendre à tourner la page et à pardonner ; qu'il n'est pas à l'origine du bonheur de l'être qui est censé être le plus proche de lui ? A aucun moment Reira ne s'est questionné sur la jalousie et la possessivité de Piotr créées par tout ce qu'il avait vécu dans le passé ? Parce que même lui, il ignore si naturellement il est comme ça ; ou bien si c'est sa propre vie qui l'a formé ainsi. Il ignore s'il est de nature jaloux et possessif de base, par contre, il sait qu'il l'est à présent. Il sait qu'il ressent cette jalousie au plus profond de lui. Un sentiment de compétition, un sentiment de peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur. Dans le fond, ce n'est que ça. S'il est autant jaloux envers sa sœur, égoïstement et désormais également possessif, ce n'est pas par envie de l'être. Il ne l'a pas choisi, il aurait de loin préféré ne pas être comme ça. Pourtant, c'est telle une rage, une énergie dominante, fiévreuse, incontrôlable qui s'empare de lui. C'est cette rage qui le pousse à suivre sa sœur sur ce terrain là. Cette rage avec laquelle il vit depuis toujours et qu'il laisse parfois le submerger entièrement. Dévoré par sa propre rage, sa colère, sa peur qui lui sont internes et personnelles, Piotr se révèle parfois comme une monstruosité. Un produit issue d'une mauvaise expérience, que l'on abandonne sur le bord d'une route elle-même abandonnée. Il ne comprend pas la question de sa sœur. Fronçant les sourcil, il l'écoute alors parler, avec l'envie de lui couper la parole plusieurs fois. Sa sœur semble avoir comprit toute seule comme une grande, ce qui a mis son frère dans un tel état, ce qui l'a poussé à réagir ainsi. Lui-même, n'en est pas conscient, hormis bien sûr quand elle l'évoque. La peur d'être remplacé par Chance ? Ouais, c'est bien ça. Pourtant, ça lui fout encore plus les boules de le reconnaître et surtout, de se dire que c'est sa propre sœur qui sait ça mieux que lui. Alors il fait la gueule, il fronce les sourcils, il se tend, il s'agite, il fume sa clope comme un putain de toxico avant de finalement quand même couper la parole à sa sœur. « Comment tu veux que j'le sache en fait ? » lança t-il énervé. « Tu crois qu'on s'connaît toi et moi ? » lui demanda t-il. C'était dit violemment, méchamment aussi, mais le fond n'était pas destiné à l'être pourtant. Reira et lui s'étaient connu quand il n'était qu'un enfant. Ils n'avaient passé que sept années ensemble, pas une de plus. Alors non, malgré qu'il aurait aimé dire le contraire, il ne connaissait pas sa sœur, et elle ne le connaissait pas non plus. Du moins, pas totalement. « J'veux dire » il haussa les épaules, désignant alors le monde entier « tu m'as jamais rien raconté putain. Tu m'as jamais parlé de tes histoires, tu es toujours vague, tu m'expliques toujours vite fait entre deux portes là » il mima le fait d'être coincé entre deux portes, jouant des épaules. « Comment tu veux que j'réponde à ça : si t'étais amoureuse en Russie putain » il envoya sa main dans les airs, tournant le dos à sa sœur. Le jardin était bien trop petit pour deux russes en colère, avec un bébé chien qui s'endort au soleil, sur une pierre chaude. Sa sœur lui fit le reproche de ne pas être là pour elle, de ne pas l'écouter, de ne pas lui dire ce qu'elle avait envie d'entendre. Mais putain. C'était justement dans ce genre de moment qu'il aimerait qu'elle comprenne. Qu'elle comprenne que c'est lors de moments comme ça qu'elle doit le rassurer et non pas lui gueuler dessus, ni lui dire qu'il a échoué, qu'il n'a pas été à la hauteur. Il aimerait tellement que ça soit naturel chez lui, que ça soit si simple, mais ça ne l'est pas. Lui aussi il est victime de cette rage, de cette colère, de ce sentiment d'être à nouveau laissé de côté. Et ça fait mal. En fait même, ça fait beaucoup trop mal. Sa sœur ne le comprend pas et il n'a pas envie de lui faire subir ses angoisses. Celles avec lesquelles il vit depuis tellement d'années. Il ne veut pas lui faire du mal et il est conscient qu'il est en train de lui en faire. Alors, après avoir écrasé sa clope, il fini par lui dire quelque chose, rempli de rancoeur. Il croise son regard, et la voix de sa sœur s'apaise un peu. Le discours de Reira est parfait, elle n'aurait pas pu trouver de meilleurs mots, pourtant Piotr lui, il sent juste son cœur se déchirer. Il l'entend. Se déchirer. Comme une feuille que l'on arrache sur toute sa longueur. Il sent son cœur se vider de son sang, de son énergie, de tout espoir aussi. Il se dit qu'il aura toujours mal, que non, cette douleur là, cette rage en lui, ça ne partira jamais. Pendant quelques secondes, il se dit que sa sœur serait bien mieux sans lui dans sa vie. Parce qu'il n'est pas sûr d'arriver à contrôler cette rage en lui. Il se déteste, il déteste Chance qu'il tiendra pour responsable de ça, parce qu'il faut un coupable, malgré qu'il l'aime autant que sa sœur. Peut-être parce que c'est plus simple d'en vouloir à Chance plutôt qu'à sa sœur ? Il n'en sait rien. Il sait juste qu'il n'arrivera pas à avaler tout de suite la pilule. Il ignore s'il sera capable de rester aux côtés de sa sœur, si c'est pour subir cette douleur à chaque fois qu'elle se lie avec quelqu'un. Il n'en sait rien, il est perdu. Il fait quelques pas, les mains reliées à plat sur son crâne, il ferme les yeux, le dos tourné de Reira. Il doit dire quelque chose, prendre une direction, faire un choix, il doit absolument réagir à tout ceci, et il ne sait pas. Il ne sait pas quoi lui dire, quoi lui répondre. Il a l'impression qu'il a tout gâché, qu'il a gâché le bonheur de sa sœur, et que ça sera toujours le cas. Ni elle, ni lui, ne méritent ça. Peut-être que c'est juste trop tard ? Peut-être qu'ils n'arriveront jamais à passer au dessus de tout ça finalement ? Sa voix se fait d'abord entendre dans un soupir étouffé. Il cherche encore ses mots, avant de commencer à dire « je suis désolé » toujours dos à sa sœur, incapable de croiser son regard. Il sent que son cœur est en train de se serrer, que sa gorge lui fait mal, que les sanglots stagnent dans sa gorge, l'empêchant à la fois de pleurer et de parler. « C'est bien pour toi, c'est bien ce qui t'arrive et Chance est vraiment bien » lance t-il en russe, sincère. Il est vraiment extrêmement sincère, mais il a trop mal. Il a beaucoup trop mal et la crise d'angoisse, il la sent. Il la sent arriver dans ses pieds, dans ses cuisses qui s'agitent, dans ses doigts qui se tendent, qui se tordent, qui se craquent. Il sent sa salive s'agglutiner, il sent sa mâchoire se contracter, ses mains devenir humides. Sa respiration est difficile, mais il essaye tant bien que mal de se contrôler, du moins le plus possible. Il a envie de pleurer, son cœur lui fait si mal. Il s'agite, se tourne, marche un peu, les yeux bas, rivés sur le sol. Il grimace. Sa main se pose sur son cœur, et il fini par redresser son visage, assez pour voir sa sœur. Il grimace, parce que ça lui fait mal. « Je... » il veut lui demander de partir. Il veut qu'elle parte, qu'elle le laisse, qu'elle n'assiste pas à sa crise d'angoisse qu'il ne pourra pas contrôler indéfiniment. Il veut qu'elle ne cherche pas à le comprendre, il n'a pas la force à parler de tout ça. Il ne veut pas lui faire de mal, il ne veut pas la décevoir, il ne veut pas de ce fossé entre eux, pourtant, il est là. Il n'est pas à la hauteur, il ne le sera peut-être jamais. Sa sœur ne mérite pas ça, elle ne mérite pas un petit frère comme ça, elle ne mérite pas qu'il lui gâche son bonheur. Elle ne mérite pas ça. Il préfère la tenir loin de lui, tant qu'il ne sera pas sain d'esprit, s'il y arrive un jour. Là, dans son esprit, Piotr comprend. Il comprend qu'il a besoin d'aide, qu'il a besoin de temps et surtout, qu'il ne peut pas imposer cela à sa sœur. Il voit bien, là, tout de suite, qu'il lui fait du mal. Et il sait qu'il lui en fera encore, parce que cette rage, cette douleur, il sent à quel point elles sont profondément encrées en lui. Il ne veut pas lui faire subir ça. Pourtant, il perd espoir. A cet instant très précis, il perd même totalement espoir. Comme si dans un coin de son esprit, il se demandait si vraiment, un jour, il ne ressentirait plus cette rage en lui dans ce genre de moment ? Il en doutait. Il était même convaincu que non, cette rage ne le quitterait jamais. Les larmes au bord des yeux, à une certaine distance de sa sœur, ne voulant pas la toucher, comme par peur qu'elle ne s'effrite un peu plus à son contact, il fit craquer l'ensemble de ses doigts presque en même temps. Sur le point de craquer sous la douleur, en train de s'agiter aussi, debout, il fini par presque supplier sa sœur, les yeux brillants et la voix éteinte « s'il te plaît est-ce que tu peux me laisser ? »
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Jeu 1 Avr - 18:28
Il a les mots durs, les mots poignants qui embrochent le cœur. Les paroles d’un gamin abandonné, blessé depuis trop longtemps pour justifier l’égoïsme palpable dont il fait preuve. Parce qu’il est centré sur lui-même le petit russe. Par sa faute peut-être, probablement même. Le pauvre a été amené à s’endurcir seul, carapace difficile à briser entourant le cœur pour lui éviter de souffrir d’un nouvel abandon. La brune peut endurer beaucoup de choses en silence, subir le feu des enfers si ça peut expier ne serait-ce qu’un dixième de ses fautes. Sauf que Reira ne peut pas se mettre de côté ad vitam aeternam. Peut-être qu’il ne comprend pas le gosse, mais empêcher sa sœur de vivre ne la sauvera pas de ce qui la ronge depuis si longtemps. À défaut de se précipiter dans la géhenne, elle subit la rage tonitruante du frère saigné à blanc pour le besoin de sa sœur de le voir aussi enjoué qu’elle. Non, ce n’est pas par vanité d’lui exploser son bonheur à la figure, simple besoin de s’assurer que la complicité passée est toujours là. Le vent du nord emporte les dernières brisures de leurs âmes, danse macabre au-dessus de leur tête. Est-ce qu’ils se connaissent ? Probablement pas. C’est pas faute pour la russe d’avoir tenté d’expliquer la tragédie qui gagnait son être et qui l’a poussé à fuir, ni même celle de Piotr qui tente de lui imposer son abandon. Cependant, ce n’est pas ça qui lui fait le plus mal, c’est une simple constatation des sept ans de vie effacés entre les deux. C’est plutôt de sentir que même à l’époque, la complicité n’était pas présente, à en croire les paroles de Piotr. Elle ne disait rien Reira, alors il ne pouvait pas savoir si elle a déjà été amoureuse. Caboche du mioche qui refuse d’entendre ce qu’elle veut dire. Reira n’a jamais rien dit sur ces histoires car il n’y en a jamais eu. La Russie, c’était la danse, rien que la danse. Bolchoï chéri dérobé juste dans ses mains. Aujourd’hui encore, sa chère et tendre terre mère est associée à sa passion depuis toujours. C’est pour ça que, toute sa vie de russe, sur le sol russe, a été occulté par le cerveau malade. Broyer pour zapper l’accident, comme on remonte une scène pour couper le passage raté. Et depuis l’acerbité de ses paroles, Reira évite son regard, car elle ne veut pas le voir s’agiter, colérique juste sous son nez, ni même qu’il voit les larmes en train de se pointer. Elle a le cœur qui saigne Reira, le myocarde igné qui irradie sa cage thoracique de son feu ardent. Destruction du terrain à peine reconstruit qui flambe sous l’impétuosité de son frère. Moue qui tique, les babines frénétiques tressautent avant qu’elle ne lui dise qu’il n’est pas question de le remplacer, ni même de savoir qui de Chance ou lui aura le privilège de la rendre heureuse. Parce que les deux se partagent le même pouvoir, et si l’un lâche, l’autre se fait engloutir. Elle a beau pensé au pompier pour trouver une pointe de lumière, rien n’y fait. Elle se sent dévastée. Chance a beau avoir été là quand Piotr vivait le retour de son idylle avec Imrân, travaillait sur cette nouvelle vie, il n’efface pas les tumultes que provoquent ce dernier. Même si elle ne le dira pas oralement, il a été là quand Piotr n’était pas là, dans la seconde période la plus difficile de sa vie. Si ce n’est pas la plus ardue, revivre le même cauchemar une seconde fois, accepter la réalité, résignée. Il lui a apporté l’apaisement là où Piotr courait s’amouracher d’Imrân. Elle ne lui en veut pas d’être amoureux, elle a même toujours été ravie de voir sa fleur s’épanouir à nouveau, ce n’est qu’une constatation désolante qui s’immisce entre eux. Tristesse de le sentir faire des reproches pour lesquels il ne se regarde même pas dans le miroir. Peut-être qu’elle aurait dû mourir dans cet hôpital à Moscou, réussir à se couper les veines. Ça aurait été plus simple, sûrement. Plutôt que de vivre à jamais avec les semonces de son frère. Comme si rien de ce qu’elle pouvait faire désormais, sera apprécié à sa juste valeur. Toujours immobile contre son mur, les mirettes perses se perdent sur le sol, tandis que ses oreilles captent les mouvements du frère qui rôde comme un lion en cage. Et si l’emprise de Reira sur son frère était mauvaise ? Et si cette fois elle disparaissait sans que personne ne la retrouve jamais ? Dans un village reculé dans les montagnes mongoles, par exemple. Puis sa voix perce le silence, soupir éreintant qui irrite son âme, voix éraillée par les larmes qui lui scient le cœur. Le bonheur partagé trop tard arrive tout de même jusqu’au myocarde de la belle brune, le dorlote de son onguent réparateur. De quoi étirer ses lippes en un fin sourire tendre. Pourtant, elle sent que ça lui brûle la langue de dire ça, sincérité trop douloureuse pour transpercer la barrière de la réalité. Le vide pourrait l’étreindre, encore, toujours. Mais le gamin haletant titille sa cochlée, familiarité du palpitant qui se bloque dans la gorge. Piotr est secoué par des spasmes que Reira connaît, encore trop récemment lors de son premier jour à l’hôpital néo-zélandais. La faucheuse qui désactive le pilote automatique du corps humain pour altérer la conscience et laisser le cerveau en roue libre. Plus rares que l’absence de toute sensation, la russe n’en est pas pour autant inconnue. Alors quand son frère lui demande de partir, les yeux embués et la voix sur le volume le plus bas, elle refuse sans même parler. Le visage crispé par la douleur éclatante, morceaux de verres qui s’enfoncent dans son cœur, elle a la déception, l’inquiétude et les remords qui l’étouffent tous en même temps. Mais, est-ce prioritaire face à la détresse de son frère ? Non, la souffrance peut bien attendre un temps. Les traits désolés de Reira s’approchent du visage de son frère pris en coupe par ses mains, douceur qu’elle espère rassurante et regard bienveillant qu'elle lui offre. Puis elle l’enlace, éponge qui absorbera les tressaillements, rempart qui s’effondrera avec lui s’il le faut. Parce que le cœur ensanglanté peut bien se prendre quelques épines de plus. Au final, s’il est comme ça, c’est par sa faute alors ce n’est qu’un juste retour des choses que d’étancher ses plaies. « Je ne vais pas te laisser, pas maintenant. » qu’elle glisse doucement au creux de son oreille, tempe contre tempe. Elle retient les larmes, les chevaux aqueux qui attendent le top départ. « T’as pas à être désolé, c’est pas grave. » La déception de Reira n’a pas besoin de faire l’objet d’excuses, ce n’est rien, elle peut se garder de toutes excuses. Oui, ce n’est rien. Rien du tout, en comparaison de voir le petit russe souffrir par sa faute. « Je serais toujours là, je te l’ai dit. Rien ne change. Rien du tout. » Les mots russes quittent l'agression pour la délicatesse. Chance n’éteindra pas la flamme entre eux, il n’est pas la lune qui éclipsera le soleil. Elle le sent faillir entre ses bras, elle le retient alors un peu plus, soutien qui ne lâchera plus jamais. Tant pis s’il devient un gamin roi. « Ça va aller, je suis là. Respire en même temps que moi, d’accord ? » Rythme plus lent que la normale, curseur de l’anxiété qui va redescendre, doucement mais sûrement. Elle a promis d’être là, de ne plus s’enfuir. Ça implique d’être également là dans ces moments. « Tu te souviens quand on allait au chalet familial, et qu’on faisait la course pour savoir qui gagnerait l’autre rive de la rivière le plus vite ? Ou quand t’essayais de tricher en m’éclaboussant ? » Ricanement de la russe qui tente de l’emmener vers de plus beaux souvenirs. Le liquide salin roule discrètement sur ses joues, le sourire aux lèvres qui contraste tristement. « Après on partait dans les hautes herbes pour essayer de trouver des sauterelles. Même que tu essayais de me faire peur avec des bestioles bizarres… » Bons vieux souvenirs de l’ancien temps, nostalgie palpable abandonnée pendant trop longtemps par la russe. Elle retrouve depuis peu la joie d’avoir son frère près d’elle, alors définitivement, non, elle ne l’abandonnera pas à nouveau.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Jeu 1 Avr - 19:49
La culpabilité d'être ce qu'il est. Ce qu'il est devenu. Piotr se tenait responsable d'avoir fait les mauvais choix à plusieurs reprises, à avoir créé des situations conflictuelles et douloureuses avec des personnes qu'il aime, d'avoir préféré faire l'autruche pendant si longtemps par peur ; d'avoir laissé cette dernière régner en maître sur la totalité de son existence. Il s'en voulait d'avoir subi si longtemps aussi, le choix des autres. De ne pas avoir été capable d'aller de l'avant, de faire des grandes choses, d'avoir la rage de vivre plutôt que l'envie de disparaître. Il s'en voulait aussi de ressortir les vieilles histoires du passé. Il s'en voulait de ne pas être capable de tourner la page, d'avoir foi, de faire confiance. Il aurait pourtant tellement aimé le faire, ou en être capable. Il aurait aimé pouvoir se réjouir pour sa sœur et Chance, parce que dans le fond, si on enlève tout ça, il est content le petit. Chance est le frère qu'il n'a jamais eu, ce qui pourrait être bizarre compte tenu de son couple avec Reira, mais celle-ci lui offre ce billet, cette chance, de pouvoir enfin faire réellement partie de sa famille. Chance n'a jamais été qu'un simple ami, qu'une simple rencontre. Ce mec est arrivé dans la vie de Piotr, au moment où toute sa vie partait en couille. Grâce à Maxyne, Piotr a pu avoir un aperçu aussi, de ce qu'il aimerait être en tant qu'homme. Pas totalement, Chance est loin d'être parfait et beaucoup de ses choix, semblent difficiles à comprendre pour le jeune russe ; cependant, Chance est un peu le seul modèle masculin que Piotr respecte, admire et envie parfois aussi. Piotr s'est toujours senti en rivalité avec lui, parce que tout simplement Chance est un autre homme, tout comme lui. Alors peu importe, quand une personne doit vivre avec le traumatisme d'avoir été abandonnée, elle sera perpétuellement en conflit avec les autres. La comparaison, l'analyse, le doute, la remise en question allant jusqu'à sa propre identité personnelle. Alors imaginez cela avec un gosse qui a subi deux abandons et qui ne s'assumait pas il y a encore quelques semaines ? Et pour dire, c'est à nouveau Chance et Maxyne qui l'auront poussé à le faire. Absolument pas de la bonne façon, mais après tout cela, y-en avait-il seulement une seule de bonne ? A nouveau, devant l'hôpital où avait été opéré sa sœur, après qui Piotr s'est ainsi défoulé, puis qui a su trouver les mots et les gestes pour l'apaiser ? Est-ce que Reira avait une idée du lien qui unissait les deux hommes ? Savait-elle à quel point Chance était important pour Piotr et qu'il avait aussi peur que si cela se passe mal entre O'brien et la jolie russe, qu'en serait-il d'eux ? Est-ce que ce noyau familial qu'il avait eu la chance et la magie de pouvoir créer et vivre ici, sur cette île, allait finir un jour par se détruire ? Comme tout le reste ? Parce que finalement, Piotr n'avait jamais été sûr de rien. Il vivait une vie où le doute est constant, infatigable, imperturbable. Croulé sous ses angoisses juvéniles qui dévoraient son corps dans une lenteur insoutenable pour le petit russe, Piotr commençait à perdre davantage ses repères. Son champ de vision se rétrécit, alors qu'il suppliait à nouveau sa sœur de le laisser. Il ne voulait pas qu'elle assiste à l'une de ses crises, parce qu'il avait énormément peur qu'elle se sente coupable. Elle ne l'était pas. Reira n'avait jamais été coupable de quoi que ce soit, pourtant, la situation l'était. L'abandon. Un mot rebondi, presque rond et mignon, alors que finalement, il s'agit peut-être de la pire douleur qu'il puisse exister, puisqu'elle ne se termine jamais. Comme une maladie qui transforme ton être, ta personnalité, ton quotidien, ton avenir. Et c'est dans ces petites choses que l'on voit malgré tout à quel point le combat de Piotr est de longue haleine. Il ne doit pas faiblir, il doit continuer, il le savait que tout cela serait dur, mais il a choisi de ne pas sombrer. Il ne doit pas faillir, il doit lutter. Parce que sa liberté à lui, ne lui a jamais été offerte, ci ce n'était il y a quelques mois. Il doit se battre pour elle, il doit reprendre son souffle, il doit faire un léger pas de recul, pour se reposer, une seconde, une seule. Il se fait craquer les doigts, signe que la crise est déjà là. Sa sœur l'a remarqué et elle ne compte pas partir, absolument pas. Mais Piotr lui, il sait qu'il ne tiendra peut-être pas longtemps, qu'à un moment donné ça va exploser et il a un peu peur de ce moment-là, ce qui envenime davantage son angoisse. Cercle vicieux qui ne s'arrête jamais. Ixion des temps modernes, il doit encore lutter pour espérer sortir un jour de cet enfer. Il ne voit pas Reira s'approcher, parce que ses oreilles bourdonnent, par contre, quand les mains de sa sœur se posent sur ses joues, redressant son visage devant le sien, le petit russe s'y accroche. Les yeux plantés dans ceux de sa sœur, il voit à quel point elle est déterminée à l'aider, à quel point ça ne lui fait pas peur à elle ; mais il y voit aussi la tristesse qu'il lui a causé. La déception dans ses traits, ou peut-être dans cette assurance qu'il ne lui reconnaît pas mais qu'il affectionne particulièrement. Sa sœur l'entraîne davantage contre elle, ses mains se séparent alors pour se poser presque timidement sur sa sœur, comme s'il osait à peine la toucher ? A moins que ça ne soit son corps qui se tétanise comme souvent, quand il angoisse de la sorte ? Mais Piotr ne dit rien, il essaye de tenir bon encore un peu, il essaye vraiment de ne pas craquer, d'être plus fort, d'y arriver cette fois. Mais c'est dur, il a envie de craquer, de libérer cette tristesse, cette rage, cette vague étouffante qui le submerge. Sa sœur lui parle, réchauffant alors le creux de son oreille, à la fois de sa voix familière mais également par des paroles rassurantes. Lui, il a les yeux fermés, il a l'impression que son cœur n'a jamais battu aussi fort et aussi vite, il entend tout comme si un voile faisant tampon des bruits pour le préserver. Finalement, il n'entend que son cœur, et la voix de sa sœur, alors que son corps reste figé. Sa sœur lui dit qu'il est inutile qu'il s'excuse mais alors pourquoi est-ce qu'il en ressent le besoin ? Pourquoi est-ce qu'il est convaincu qu'il doit le faire ? Sa sœur enchaîne, à nouveau et aux dernières paroles de sa sœur, Piotr consolida ses angoisses et ne pu absolument plus rien retenir. Bien sûr que si les choses allaient changer, bien sûr que oui. C'était le principe de la Vie. Il n'était plus un enfant, et sa sœur non plus. Désormais, Piotr comptait sa vie en union parfaite avec Imrân, il était en couple, il sentait désormais que même s'ils étaient jeunes, ils représentaient ce qui était à ses yeux, une famille. Sa sœur avait le droit, le devoir même de vivre la même chose, et Piotr sait qu'il se serait battu pour cela. Il le sait. Mais Chance est son ami, il a peur de perdre les gens qu'il aime, il a peur de perdre ce qu'il a là. Il a aussi peur que Reira s'éloigne, qu'ils partent faire un tour du monde tous les deux sans plus jamais revenir. Il pensa à Lo, il ne pu s'empêcher d'avoir encore plus mal, parce qu'il sait qu'elle va avoir aussi mal que lui en cet instant. Alors il se sent aussi moins coupable, son corps se détend, ses bras s'agitent alors pour s'enrouler autour de sa sœur, comme des serpents. Son corps et ses bras serrent fort le corps de la jolie russe, la gardant contre lui, ne relâchant pas son étreinte alors que d'une voix brisée, étouffée dans les cheveux et les vêtements de l'ancienne danseuse, il essaya de dire dans leur langue maternelle « je suis désolé » à plusieurs reprises. En boucle, comme une mélodie, une triste chanson macabre qui ne s'ennuierait jamais de danser autour de son âme. Il souffre tellement, une douleur intenable. Il sent son cœur se déchirer, il reconnaît même cette information avant même qu'elle n'arrive à son cerveau, elle est imprégné dans son corps, dans ses tissus, dans ce qu'il est au plus profond et essentiel. Tous les démons, cauchemars, phobies qui le chargent, qui s'engouffrent dans cette porte ouverte, cette porte qu'il vient d'ouvrir et dont il ne trouve pas la force pour le moment de fermer à nouveau. Il sent la présence de sa sœur, dans ce tourbillon noir, dense, étouffant, qui semble jouer de lui, comme s'il n'était qu'une marionnette. Il serre sa sœur de toutes ses forces, peut-être qu'il lui fait mal, il n'en sait rien, il est ailleurs. Il s'effondre. Les larmes s'échappent, tandis qu'il s'excuse encore et encore. « J'ai tellement peur » lâcha t-il alors entre deux sanglots, s'excusant à nouveau. « Je ne veux plus perdre des gens » il ne voulait plus avoir à subir cette tristesse. A entendre cette voix en lui qui lui dirait « je te l'avais dit, les gens ne restent jamais pour toi, tu devrais le savoir » parce qu'il n'était pas à la hauteur, parce qu'il n'était pas capable de donner envie aux gens de rester ? Pour toutes les raisons du monde, et surtout celles d'Hadès. La torture constante, le dénigrement qui l'empêche, le restreint, l'enferme, l'emprisonne, encore et toujours. « Je veux pas vous perdre tous les deux » réussit-il à dire et pourtant, il avait l'impression qu'il était déjà en train de les perdre. Parce que leurs vies vont continuer d'évoluer, qu'ils vont grandir, fonder des familles, s'épanouir aussi chacun de leur côté. Piotr doit alors tout simplement accepter le fait que non, il n'est plus le petit garçon que sa sœur a laissé derrière elle. Et que tous les souvenirs qu'ils auraient pu avoir durant sept années, n'existeront jamais. Il ne les rattrapera pas maintenant, en restant ce petit garçon. C'est une illusion, une torture créée à nouveau par ce traumatisme. Ce dangereux poison, invisible, qui sillonne ses veines. Piotr doit accepter qu'ils ont perdu sept années oui et que cela ne doit pas le rendre triste. Non. Il doit se focaliser sur ceux qu'ils vont créer, ensemble et en même temps chacun de leur côté. Parce que la vie c'est simplement ça : toujours continuer. Il s'accroche encore à sa sœur, tandis qu'il renifle ses sanglots, abattu par sa tristesse et ses dangereux mécanismes de défense. Sa sœur essaya de l'aider à retrouver une respiration moins angoissante. Parsemée de pleurs, de reniflements, de manque d'air. Il devait se calmer, et il pouvait sentir, s'il se concentrait assez, la respiration de sa sœur contre lui. Mais pour cela, il devait se calmer, essayer de réduire les pleurs, les sanglots, et de prendre des grandes bouffées d'air. Imrân aussi faisait ça. Un sentiment doux lui redonna de l'espoir, le temps d'une seconde, il n'en avait besoin que d'une. Sa sœur peut-être senti ce moment elle aussi, et lorsqu'elle évoqua leurs souvenirs d'enfance, de belles images lui vinrent en tête. Comme un vieux tableau poussiéreux, mais toujours aussi touchant, sincère et merveilleux. Il revoyait tous les détails, chaque détails, il pouvait même entendre encore la voix de sa sœur et leurs rires. Alors il rigola aussi, parce qu'il n'aurait jamais été capable de s'en souvenir tout seul, et pourtant, c'était au fond de lui. « C'était des vers de terre » sourit-il alors toujours contre sa sœur. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'il s'était calmé, que sa respiration était plus profonde et plus lente, que son corps avait retrouvé toute sa mobilité, que cette vague de tristesse, de colère, que le traumatisme répété de l'abandon avait créé pour le submerger, était passée. Comme à chaque fois, il se sentait épuisé, mais comme libéré en partie de quelque chose qui lui faisait du mal à l'intérieur. Mais aussi, comme à chaque fois, il se sentait con. Il était pudique le russe, il n'aimait pas trop faire ça devant des nouvelles personnes, pendant longtemps, il n'y a eu qu'Imrân. Désormais, Maxyne, Chance et maintenant Reira y ont eu droit. « Je ne veux pas gâcher ton bonheur Reira » trouva t-il enfin la force de dire tout bas, toujours contre sa sœur, mais dansant presque. Comme si un rythme lent s'était installé entre eux, à travers leurs pieds qui se suivaient doucement. S'en étaient-ils rendu compte ? « J'suis désolé » répéta t-il à nouveau. Finalement, il se recula, sortant son visage du cou de sa sœur, il avait aussi besoin de respirer une grande bouffée d'air frais. Sa main passa sous son nez, alors qu'il renifla en souriant timidement. Ses mains se posèrent alors sur ses joues, les essuyant grossièrement et presque violemment en grognant presque. Il leva les yeux vers sa sœur et cherchant à éloigner le plus possible ce qu'il venait de se passer, de l'instant présent, il rigola doucement, sans trop oser « t'inquiète, c'est prévu que je vois un psy pour... » il désigna de son index pointu la situation et le moment « ...tout ça » avant de sourire timidement à sa sœur.
Ta réponse m'a inspirée, sorry pour la longueur haha
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Mer 7 Avr - 13:44
Intolérance du myocarde à supporter l’assaut du mal-être du petit russe, la grande sœur se trouve partagée entre l’envie d’accéder à sa requête et celle de lui apporter l’épaule à laquelle il doit s’accrocher. Elle connaît Reira le besoin d’être seule quand l’endocarde se pince dans la cage thoracique, que l’oxygène manque et que le sol semble se dérober sous les pieds. Cependant, elle ne peut nier l’avidité d’absorber le bien-être de quelqu’un pour éponger ses propres maux. Pendant longtemps, elle a cru que la solitude résolvait tout, que se couper du passé allait laisser les démons en Russie. Mais ce n’était que des chimères répugnantes, un chant de sirènes mensonger qui lui a fait croire que c’était le miracle tant attendu. Puis le temps a passé, et l’ancienne danseuse a compris en se prenant ses erreurs en pleine tête que rien de tout cela était véridique. Qu’il n’y a aucune solution miracle, seulement un travail de longue haleine auprès des siens, soutien nécessaire des proches plutôt que la fuite. Alors, la brune ne fuira pas pour offrir le loisir à son frère de se cacher, parce qu’il doit apprendre à parler, à s’exposer face à ceux qu’il désigne comme de confiance. Parce qu’elle ne le laissera pas faire l’erreur de se renfermer sur lui-même. Donc ses mains glissent sur ses joues, ses prunelles se perdent dans les siennes, les océans glacés russes aux mille blessures qui se contemplent avant que son corps ne coule contre lui et qu’elle l’enroule de ses bras protecteurs. Le monde peut bien s’effondrer, Reira ne le lâchera pas. Il peut bien trembler, elle ne le laissera pas s’écrouler. Piotr peut se briser sous ses doigts, elle collera les morceaux aussitôt, effacera la douleur en absorbant les meurtrissures et leur liquide vermillon. La russe a beau être déçue de ne pas avoir eu le droit à une embrassade et à des grands sourires après son annonce, ce n’est qu’un détail qu’elle peut mettre de côté. Futilité du moment passé simplement éclipsé par la détresse du petit-frère, les plaies doivent se refermer avant que le monde ne tourne à nouveau comme il faut. Évidemment, elle aimerait que ça aille plus vite, que ces sept ans se transforment en vieux souvenirs et que la vie reste rose d’un simple claquement de doigts. Toutefois, c’est impossible. Car les blessures resteront, que les traumatismes du petit feront toujours parti de lui, et que Reira se sentira toujours redevable, coupable d’avoir détruit une partie de Piotr. Réalité harassante, étouffante, malheureusement véridique. Elle doit l’accepter elle aussi, sans pour autant se blâmer jusqu’à la fin des temps, sans pour autant faire culpabiliser celui qui ne devrait pas subir la croisade du bonheur de sa sœur. De fait, la brune fait machine arrière, lui intime que ce n’est pas grave, qu’il n’a pas besoin d’être heureux dans la seconde, qu’il n’a pas à s’excuser non plus. Parce qu’il ne devrait vraiment pas s’excuser d’être qui il est, avec les problèmes dans ses bagages. Au final, il n’a pas besoin d’être heureux aujourd’hui, il pourra l’être demain ou dans un mois, Reira n’est pas pressée. Il ne doit pas s’excuser de ne pas pouvoir être heureux, à l’instant précis, car le sentiment ne se contrôle pas d’un simple appui sur un bouton. Et peut-être, que ce n’est pas plus mal que cette annonce se passe comme ça, que les langues se délient. Elle le sent se détendre dans ses bras, s’enchaîner à son corps et s’accrocher comme si elle était la seule bouée disponible en plein naufrage au milieu de l’océan. Quant à elle, une de ses mains glissent dans les cheveux de son petit frère, et elle lui procure moult caresses tandis qu’il enchaîne les excuses. De quoi foutre des perles salines au coin des yeux pers. Délicatement, ses lippes se déforment et un doux « chut » s’y échappe, comme une mère dirait au bébé trop agité. Il est bien difficile pour elle de ne pas sombrer avec lui, de ne pas se faire engloutir par le tourbillon des furies qui hantent son petit frère. Entendre ses larmes lui déchirent l’âme, flot salin qui se bloque dans sa gorge alors qu’elle accueille ses mots avec douleur. La crainte du petit qui se disperse dans le jardin, la peur de voir ceux qu’il aime partir à nouveau, s’évader et le laisser en plan, sur le bord de la route. Et elle saisit sa peur. Elle ne peut imaginer les souffrances par lesquelles il a dû passer après les abandons successifs de l’adolescent en pleine construction, mais ses réactions lui permettent de le comprendre, de se dire aussi qu’elle n’aurait pas dû être aussi égoïste en lui demandant d’être heureux pour elle. Car tout ne se résume pas qu’à ça, pas chez Piotr, ça emmène un tas de questionnements et de doutes qu’il faut gérer. Doucement, elle se presse contre lui, retient les larmes aux bords de ses prunelles. « Tu ne vas pas nous perdre Piotr, je te le jure. Ni moi, ni lui. Ne t’en fais pas, ça va aller. » Peut-être que la vie ne sera pas clément avec le couple et qu’ils seront amenés à se séparer, ce n’est pas chose prévisible. Mais elle ne veut pas penser à ça, et même si cela venait à arriver, elle est presque certaine que cette fois, ils finiraient par se parler entre adultes et à être prêts à faire des efforts pour ne pas trop bousculer le quotidien de leurs proches. La première fois, ils n’étaient simplement pas au courant de toutes ces connexions complémentaires, cette fois, ils seront vigilants si les choses venaient à tourner au vinaigre. « Ça a été compliqué, mais ça ira cette fois. » Facile à dire quand l’amour aveugle le cerveau trop axé paranoïa et anxiété, Reira est vraiment confiante dans leur relation et elle espère que Piotr le sentira aussi quand le moment sera venu. Et puis, la vie va continuer, Piotr a déjà commencé à fonder son foyer avec Imrân, Reira entame également son chemin. Ils auront chacun leur demeure mais rien ne les séparera pour autant. Ils continueront à courir après le temps perdu, à rattraper les confessions manquées et à apprendre à se connaître une nouvelle fois. La brune opte pour l’accalmie, respiration qu’elle veut lente malgré les saccades des sanglots menaçants, elle se tempère pour apaiser son frère. Être cet exemple, cette étoile qui aurait dû rester dans son ciel pour le guider. Quand il la serre encore plus, elle se sent forcément oppressée, étouffée par la force du frère qui a toujours été supérieure à la sienne, mais elle ne dit rien et absorbe toujours plus ses maux. Elle opte également pour des souvenirs joyeux, un passé enfantin rempli de pépites toujours étincelantes au fond d’eau. Rien n’effacera tout ça, et rien ne les empêchera de se créer des souvenirs similaires, maintenant. Fonctionnement validé, puisque il ose se perdre dans ces souvenirs et lui rappeler qu’il la traumatisait avec des vers de terre, ricanement qui échappe à la russe. Tendrement, elle lui caresse le dos, acceptant avec difficulté ce qu’il veut lui dire. « Tu ne gâches rien Piotr. Je sais que c’est difficile pour toi, c’est pas grave si ça te prend du temps. Je suis désolée de t’avoir forcé la main. » La malheureuse ne voulait pas le mettre dans cet état-là, mais malgré elle, elle s’est laissée emporter par l'égocentrisme de celle qui veut que son bonheur irradie le monde entier. Certes, elle doit aussi penser à elle mais ça ne doit pas éclipser les ressentis de Piotr. Le point d’équilibre entre eux n’est pas encore trouvé, mais ça viendra, tôt ou tard. Quand il se détache, ses rétines s’ancrent sur les traits bouffis de celui qui a pleuré, de la peau tirée par les tourments. Elle lui donne des yeux rougies par les larmoiements. Mais elle ne se détache pas pour autant de lui en gardant le contact de ses mains sur ses épaules, puis ses bras jusqu’à ses doigts d’une main qu’elle enlace, douceur exquise des âmes qui s’enroulent. « Ce n’est rien, ça viendra plus tard, ce n’est pas grave. » En le voyant ricaner, la belle esquisse un large sourire en le voyant délaisser le fardeau qui lui oppressait jusqu’alors la poitrine. Puis il la rassure quant à l’évolution de son état, connaissance du fléau dont il veut se décharger. « C’est une bonne chose, c’est plus facile de parler à quelqu’un que l’on ne connaît même si au départ c’est compliqué. » Reira n’y était pas favorable au départ, mais l’accident ne lui a pas laissé le luxe de choisir, encore moins l’hôpital qui lui a assigné une psychologue sans possibilité de négocier. Alors elle s’est laissé prendre au jeu, et même si rien n’est facile pour elle, le chemin est encore long mais elle a la chance d’être déjà sur le bon. « Tu t’es renseigné là-dessus ? Je peux t’aider si tu veux… » Sourire discret, lippes qui s’étirent avec tendresse, dévotion dans l’âme pour venir en aide au petit-frère. L’angoisse se contrôle difficilement, les divers exercices ne fonctionnent que brièvement avant que les tourments ne déversent leurs vagues dévastatrices. « Je connais ça aussi, c’est pas une honte tu sais. Tu devrais essayer le yoga. Ça paraît bateau mais ça m’a beaucoup aidée, avec un peu de musique relaxante. Et puis t’assouplir ça ne peut pas être mauvais pour le hockey ! » Ses lèvres s’étirent un peu plus, commissure qui tente de s’étendre jusqu’à ses oreilles. Ses conseils ne seront peut-être pas les meilleurs, mais elle souhaite l’aider du mieux qu’elle peut en usant de ses propres expériences. Car il est bien là le rôle d’une grande sœur. Sa moue se transforme en une grimace, chaires rebondies qui zigzaguent. « Je sais que je suis pas la meilleure des sœurs et que mes erreurs ne t’aident pas beaucoup… Mais je suis là, si tu as besoin. Jour et nuit, parce que tu ne sais pas faire fonctionner la machine à laver ou parce que tu as besoin de parler. Ce n’est pas parce que je suis avec quelqu’un que tout va s’effacer. » Ses doigts enserrent plus fortement sa paume quand ses traits s’abaissent, son regard fuient légèrement pour se réfugier sur le sol, trop honteuse de ne pas être assez bonne pour lui.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Jeu 8 Avr - 11:07
Sa sœur essayait de le rassurer, de lui dire ce qu'il avait besoin d'entendre pour calmer sa crise d'angoisse. Oui, sur le moment, ça apaisait les douleurs du petit russe, bien sûr que c'était ce qu'il fallait dire, mais la faille était déjà creusée et depuis trop longtemps même. La douleur de Piotr était réellement profonde, encrée en lui, comme si elle faisait partie de lui et qu'elle le définissait en partie également. C'était horrible, il ne voulait pas être comme ça. Il ne voulait pas être ce gars qui est sans arrêt submergé par ses propres émotions décuplées. Il en avait marre d'être celui qui s'énerve, qui envoie tout valser sous l'impulsion, ou alors qui pleure dès que la douleur est trop forte, qui se cache derrière ses larmes pour éviter d'avoir à se battre, d'avoir à prendre le risque d'avoir encore plus mal. Parce que dans le fond, c'était ça. Piotr se protégeait de tout ce qui pouvait potentiellement le détruire, déposant alors ce fardeau sur le dos des autres. En particulier sa sœur. Et ce n'était ni normal, ni juste, ni une solution. Ce n'était même pas une solution. Il n'avait pas à se comporter comme ça avec elle, il disait être un adulte, vouloir mener une vie d'adulte et pourtant, il continue à se comporter comme le gosse qu'il n'a jamais été par le passé. Il n'est qu'un gosse, finalement. Et il s'en rend compte, alors que sa sœur en plus de ça, s'excuse d'avoir osé lui parler de son bonheur. Putain. Ca, ça lui fit mal. Ils en étaient donc arrivé là ? A devoir s'excuser d'être heureux parce que monsieur Piotr Tsvetkov n'est pas prêt à voir le bonheur dans les yeux de sa sœur ? Mais quelle sorte de personne était-il ? Qu'est-ce qu'il lui permettait de faire, de dire ça à sa sœur ? Et Reira... elle accepte, elle ne bronche pas, elle s'excuse même. Parce qu'elle l'aime, parce qu'elle aussi elle a peur de le perdre. Putain. Piotr se rend compte que non, ça ne va pas si bien finalement entre eux. Alors qu'il a quitté ses bras et son corps, après avoir réussi à combattre la première vague d'angoisse, Piotr sait que désormais, sa crise d'angoisse va passer au palier suivant. L'angoisse psychologique. Ce genre d'angoisse qui te ronge le cerveau, qui interrompt le cycle des pensées pour être obnubilé par toutes ces questions qu'il va bientôt se poser. Il sait qu'il va passer la journée à ruminer, à réfléchir, à se laisser dévorer par la peur encore une fois. Se demandant pourquoi est-ce qu'il était comme ça, en se revoyant vivre cette scène en boucle, en s'en voulant d'avoir été si faible, au point de ne pas réussir à prendre sur lui, de ne pas avoir réussi à être content pour sa sœur. Il allait revivre ça, en boucle, ne voyant et ne retenant que ses propres erreurs dans cette situation. Il va se torturer l'esprit, pendant des heures et puis quand ça sera fait, il prendra une décision de merde, comme il l'a toujours fait. Il a toujours fonctionné comme ça. Et il sait très bien comment ça va se terminer, alors qu'ils abordent le sujet du psy. « C'est gentil, mais j'ai rendez-vous avec le psy de Lo' la semaine prochaine... elle... on en avait déjà discuté elle et moi » précisa t-il. Son regard se fait honteux, il fuit un peu les yeux de sa sœur. Il se sent coupable, il s'en veut, il se déteste. Parfois ça passe, parfois non. Il ne peut pas savoir comment il vivra ses émotions, avant d'avoir la tête dedans jusqu'au cou. Puis, se fut comme si ses oreilles bourdonnaient légèrement, alors que sa sœur parlait, il sentit qu'il se déconnectait de l'instant présent. C'est le contact de la main de Reira dans la sienne, qui l'extirpa de ce flot incessant de pensées qu'il avait encore et qui le rongeait de l'intérieur en ce moment-même. Pourtant, il était en train de se demander si sa sœur ne serait pas mieux sans lui. Sans ce rappel de ses erreurs passées, qui l'empêche elle d'avancer, d'être épanouie et heureuse. Il voulait ce qu'il y avait de meilleur pour elle, et il s'en voulait de ne pas être capable de le lui apporter. Il voulait le meilleur, même si cela signifiait que ce n'était pas avec lui, et qu'il faudrait peut-être même mieux, s'éloigner. Peut-être qu'il n'y aurait pas de solution, et si la thérapie ne fonctionnait pas ? Piotr ne voudrait pas lui faire subir tout ça, il ne voudrait pas. Il s'éloignerait, pour elle. Il prendrait ses distances, sans l'abandonner. Mais il allait prendre ses distances. Ainsi, elle allait pouvoir être heureuse, profiter de toutes ces émotions là positivement, avec des gens qui sont vraiment heureux pour elle à ses côtés, qui la tire vers le haut, et non vers le bas. Parce que lui, il ne fait que ça : la tirer vers le bas, lui rappeler ses erreurs, lui rappeler son passé. Encore et encore, inlassablement. Sa sœur essayait de le rassurer, et il pouvait ressentir tout l'amour qu'elle lui portait. Elle l'aimait de façon sincère, il l'entendait à sa voix, aux mots qu'elle choisissait, à tous ses gestes, à toutes ses réactions. Mais Piotr savait une fois, l'amour ne suffisait pas. Peut-être que dans leur cas, l'amour ne serait jamais suffisant ? Il s'en voulait, parce qu'alors qu'elle était là, à chercher à le rassurer, à lui dire qu'elle était là, qu'il ne la perdra jamais et Chance non plus ; il était en train d'imaginer la suite pour eux. Piotr savait très bien ce qu'il allait faire. Il allait prendre ses distances, avec l'un, avec l'autre. Il allait un peu sortir de leur vie, afin de les laisser profiter sans remords. Ils avaient le droit d'être heureux, ce n'était pas leur abandon qui devait définir qui ils étaient l'un et l'autre. Il n'était personne, lui, pour interdire aux gens quoi que ce soit, pour poser des limites, pour mettre sa souffrance devant celles de tout le monde. Il n'était personne. Petit à petit, il s'éloignerait de sa sœur, doucement, elle ne s'en rendra sûrement même pas compte avant que ça ne soit véritablement le cas. Un jour, Reira comprendrait, il le savait. Mais pour l'heure, il ne voulait pas ajouter davantage de drame. Maintenant qu'il avait trouvé une solution à son problème, celui qui était encore en train de l'angoisser actuellement, Piotr fini par regarder sa sœur. « T'es la meilleure des sœurs Reira » serrant alors ses doigts dans sa paume. « Je ne veux pas que tu te restreigne de vivre et de ressentir des trucs parce que tu as peur de mes réactions... » il prit une petite inspiration et souffla presque « ce n'est pas une vie ». Il marqua une pause, s'en voulant horriblement d'avoir gâché ce moment. Il était tellement égoïste par moment, enfin même la plupart du temps. C'était horrible, c'était sans doute son pire défaut même. « J'dois apprendre à gérer ça très vite » parce qu'il ne voulait plus lui faire du mal. « Je suis désolé » répéta t-il encore, apportant la main de sa sœur devant ses lèvres pour embrasser ses doigts. Il était profondément désolé, il se sentait coupable, il s'en voulait énormément. Et sa façon de se punir était en partie de s'éloigner de sa sœur.
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Sam 10 Avr - 14:45
Brunette incapable de faire autre chose que s’excuser, car même si le chérubin ne doit pas hériter d’une innocence suprême, la faute repose douloureusement sur la nuque de la russe, prête à casser ses vertèbres comme l’épée de Damoclès qui s’abattrait sur elle. En effet, l’effet papillon reporte cette perfide au moment du premier accident, de la dépression de la jeune danseuse désabusée par la réalité d’un monde qu’elle a trop longtemps réprimée. Elle s’est laissé dépasser par les pensées mornes qui ont commencé à former une barrière de ronces autour de son myocarde, lui faisant perdre peu à peu son discernement. Il ne restait plus rien, simple champ de ruines après les ravages de la désillusion, tous les espoirs étaient vains, plante verte qui ne peut pousser dans la géhenne. En tout état de cause, c’est le malheur désespéré qui a conduit la russe à prendre cette décision, contrainte d’une âme brisée qui ne s’imaginait plus évoluer dans ce pan de la réalité. Les univers parallèles n’étant pas à porter de main, Reira a pris la seule possibilité qui s’offrait à elle : la fuite. Courir, le plus loin possible du point de corde, s’éloigner du vortex engloutissant le moindre de ses sourires, tous ces souvenirs joyeux disparaissant comme les pétales d’une marguerite que l’on jette. Rien, plus rien. Même la lumière du petit-frère s’était faite absorber, le seul capable de la propulser dans la lueur de gloire. La main miroitante d’espoir tendue à la trogne désenchantée n’a pas réussi à agripper les phalanges de la danseuse. Et pour ça, elle s’en veut Reira, horreur de ne pas avoir cru en son propre petit-frère, de l’avoir observé du fond du puit pendant qu’il s’époumonait à l’appeler. Elle aurait dû le faire, pour lui. Car c’est ce que les plus grands font pour les plus petits, sacrifiant leurs propres intérêts pour porter le petit au-dessus de tous les obstacles. Aujourd’hui, elle en prend conscience et laisse alors sa rancœur de ne pas avoir eu le droit aux sourires et rires de joie de son petit frère, reste sur le côté. Ce n’est pas grave s’il n’est pas heureux pour elle, peut-être qu’il le sera dans un mois. Et s’il ne l’est jamais, ce n’est grave, elle ne pourra pas le blâmer. Alors oui, elle s’excuse de lui avoir forcé la patte parce qu’elle n’aurait jamais dû le faire ; tout comme elle n’aurait jamais dû lui lâcher la main quand elle a quitté Moscou. Culpabilité grandissante dans l’endocarde, elle a le palpitant bloquée dans la gorge et ça l’étouffe. Elle ne veut pas ressentir ça, elle ne l’a jamais voulu et c’est bien pour ça qu’elle a continué à courir après les chimères, juste pour éviter les retrouvailles poignantes. Évidemment, la brune ne regrette pas d’avoir retrouvé son petit-frère, loin de là. Seulement, elle aurait aimé la force de revenir d’elle-même, de ne pas jouer à la morte. Hélas, parfois, elle aurait préféré mourir sur scène, sous cette lumière sans jamais connaître l’ombre. Malheureusement, les rêveries idylliques ne resteront que dans le chaos illusoire ; de fait, dans la réalité, Reira tente de rattraper le temps qui a filé dans le sablier, proposer de l’aide quant au psychologue à aller voir. La blessée n’a pas eu le choix de son spécialiste, mais elle pourrait toujours faire des recherches pour lui, s’il ne s’en sent pas capable. Sa sœur hoche lentement de haut en bas tandis qu’il lui confie qu’il en a déjà un, le même que la petite O’Brien. Elle remarque son regard fuyant, teinté de honteux sans saisir la raison. Est-ce parce qu’il confie ses soucis à quelqu’un d’autre qu’elle ? Ou parce qu’il est obligé de refuser l’aide de sa sœur ? Dans tous les cas, ça ne la dérange pas, tout simplement parce qu’il n’a pas à s’embêter de ces futilités. Sa vie a le droit d’avoir continué, et également d’avoir développé des relations avec d’autres personnes. Jamais de la vie, Reira lui en voudrait pour ça ; la jalousie ne pointerait même pas le bout de son nez, seulement un soupçon de regrets. En tout cas, c’est une bonne chose que le petit se donne la peine de faire ses démarches, ça l’aidera pour sûr, tout comme Reira a trouvé une part de renouveau tant cherchée entre tous les rendez-vous arrangés dans sa vie. Car ce n’était pas la première fois que l’hôpital de Wellington la rencontrait, c’est au cœur d’une petite blessure au genou que la brune avait trouvé un apprenti psychologue devenu meilleur ami par la suite avant qu’il ne disparaisse. Elle sait donc à quel point cela est bénéfique, et par conséquent, ne peut que le souhaiter à son petit frère. Les traits s’affaissent mais pas l’amour qui s’décuple dans la pulpe des doigts qui s’entremêlent. Pourtant l’espace semble séparer les chairs, inexorable évidence qui les divise. Et le cœur se serre, s’emmêlent dans les tourments alors même qu’il lui offre le Saint-Graal, les lippes qui articulent le titre rêvé mais immérité. Non, elle n’est pas la meilleure des sœurs, elle ne le sera jamais à cause de cette foutue erreur de gamine. C’est un fait, que même les plus belles paroles de Piotr n’effaceront pas, tout comme les siennes n’annihileront jamais le passé. Lèvres pincées, ses mirettes se perdent dans l’océan bleuté de son frère, restrictions qui n’existent pas, seule la brune se les impose pour ne pas heurter le myocarde du petit oisillon. Surtout, elle a peur, terriblement peur des sous-entendus qui se cachent derrière la triste réalité de la complainte. « Je me restreins de rien, regarde, je suis bien là pour t’en parler aujourd’hui... Ça ne change rien. » Certes, elle avait longuement hésité mais plus pas intérêt à trouver les bons mots que par réelle restriction. Le reste de ses mots lui fait mal, un au revoir douloureux qui se dessine dans les prunelles. Pourquoi maintenant ? Pourquoi au moment où les étoiles s’alignaient, il y en a une qui se barre à l’opposé du système ? À nouveau, elle hoche péniblement de la tête, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre. Lui seul peut savoir ce qui est le mieux pour lui et s’il a besoin de temps, alors elle ne peut que lui en donner, sans râler. Moue contrite des lèvres déformées, elle soupire imperceptiblement quand ses lèvres se collent à sa paume. Qu’est-ce qu’elle peut bien faire ? Elle a l’impression que se battre dans le vide ne sert plus à rien, qu’elle va s’épuiser jusqu’à s’éteindre telle une bougie consumée. « Je comprends oui… Mais ne t’excuse pas, t’y es pour rien. Si j’étais pas partie y’a sept ans, rien de tout cela ne serait arrivé. » dit-elle en baissant le regard. Terrible vérité qui trône toujours au-dessus de leurs têtes, ils ne seront jamais tranquilles. L’éloignement est inévitable, elle sent le vent s’immiscer entre eux. Et bordel, que ça lui fait mal. Pointant les mirettes sur Blacky, elle se dit, que peut-être, ce n’était pas une bonne idée de venir la tête enjouée de conter ses bonheurs. « Tu veux que je te laisse ? Ou je t’aide à défaire quelques cartons ? » Parce que la discussion ne pourra pas rebondir aussi facilement après un tel moment, et qu’à part disparaître, rien ne pourrait suffir à Piotr pour ne plus souffrir.
codage par aqua
sorry de pas avoir beaucoup faire avancer le rp
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#) Mar 13 Avr - 14:28
Imrân était loin de se douter de ce qui se tramait à l'appartement. Il suivait son dernier cours de la matinée, qui débordait sur la pause déjeuner mais ce n'était pas grave, il n'avait pas de cours l'après midi et généralement il se consacrait à ses devoirs et recherches, et aussi à ouvrir quelques cartons quand l'envie lui prenait. Enfin aujourd'hui serait différent, car Piotr ne bossait pas et ils auraient donc le luxe de passer leur après midi ensemble, chose qui ne leur arrivait que peu souvent mais dont le brun ne se plaignait pas. Ils avaient deux vies bien occupées tous les deux, mais rien qui les empêchaient de se retrouver quand ils le pouvaient. Ils étaient un couple actif, de jeunes gens qui profitaient de la vie à pleine dents, après une année compliquée. Ils n'étaient pas encore sortis de l'eau mais ils en prenaient le chemin et ça c'était une putain de revanche sur la vie. Son cours se termina et il salua ses collègues de classe, plaisantant avec deux d'entre eux avant de prendre son vélo pour rejoindre son appartement avec Piotr. Ca sonnait si bien quand il le disait à voix haute, il en était fier de ce qu'ils avaient tous les deux, leurs chez eux rien qu'à eux. Bon leurs parents aidaient pour les factures mais après ce qu'ils avaient vécu Imrân n'allait pas se priver de ce soutien ô combien important. Il descendit de son vélo une fois arrivé et entra chez eux, rapidement accueillit par Blacky. Imrân sourit en le voyant et posa son vélo contre le mur avant de s'agenouiller pour caresser le chien. "Salut mon gars...ça ça veut dire que ta maitresse est ici." dit il avec un sourire, se relevant pour poser son sac à l'entrée et retirer ses chaussures. Il s'avança jusque vers la cuisine, suivant le chien de Reira. "Hey salut." dit il en s'approchant tout sourire. Reira et lui avaient développé une relation d'entraide suite à la fugue de Piotr, tous les deux très inquiets avaient pu compter l'un sur l'autre durant ce moment douloureux. Ce fut au moment où il allait lui faire la bise qu'il remarqua l'ambiance tendu entre le frère et la soeur. Il fronça des sourcils et regarda Piotr. "Est ce que ça va ?" demanda t'il en se dirigeant vers le frigo pour prendre une canette de soda. Puis soudain les couleurs quittèrent son visage, venaient ils d'apprendre une terrible nouvelle ? Il s'approcha de Piotr, et posa sa main sur sa nuque. "Mon amour qu'est ce qu'il se passe ?" demanda t'il en russe.
hj:
du coup je me suis permise de poster comme Piotr m'avait dit que c'était ok :) et je me suis permise de dire que Reira et Imrân s'étaient rapprochés durant la fugue de Piotr, si jamais ça ne te va pas je pourrais éditer :) et puis faudra qu'on le fasse ce sujet aussi :)
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Sujet: Re: совершенства момента не существует (reira) (#)