une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) | |
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Invité Invité
| Sujet: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Lun 12 Avr - 7:06 | |
| Lorsque le festival des arts est organisé à Wellington, Nate ne manque généralement pas d’y faire un tour. C’est pour lui un plaisir, même s’il n’y connaît pas forcément grand-chose et qu’il n’a pas une âme d’artiste. Mais il s’intéresse à beaucoup de choses, notamment à la peinture depuis que son frère aîné tient une galerie. Il est content de pouvoir apprécier de belles œuvres d’art, quelles qu’elles soient. Mais aujourd’hui, c’est un peu particulier. Aujourd’hui, il est venu écouter Erin Millstone chanter. Ils sont venus ensemble dans le centre-ville et, quand ç’a été son tour, elle a brillé. Il est resté à sa place, émerveillé, pour l’admirer. Ce n’est pas la première fois qu’il assiste à l’un de ses concerts, mais ça lui rappelle à quel point elle est douée. Il constate sa passion, il comprend son succès, il imagine la pression. Et il se laisse porter par la voix de la jeune femme, heureux d’être là pour apprécier sa performance. Quand elle descend de scène, il lui laisse quelques minutes, au cas où elle voudrait discuter un peu autour d’elle. Puis il se glisse vers elle, esquissant une pirouette pour la saluer comme si c’était lui qui venait de se produire devant un public. « Bravo » l’acclame-t-il sincèrement, lui serrant affectueusement l’épaule. « Si tu avais pu entendre un gars ovationner et plus fort que les autres, tu m’aurais reconnu » souffle-t-il, plaisantant seulement à moitié. « Tu es prête à t’en aller, ou tu veux rester encore un peu dans le coin ? » Quand Erin lui confirme qu’elle prend congé, il lui tend un bras pour qu’elle le prenne, avant de quitter l’endroit ensemble. « Ça t’a fait du bien, de monter sur scène ? » Même si la brune est rattachée à un label local, sa vie doit être bien différente que celle qu’elle menait lorsqu’elle se déplaçait beaucoup à l’étranger. « À moi, en tout cas, ça m’a fait plaisir. » Il est content aussi d’être celui qui l’accompagne, pour pouvoir partager ça avec elle. Ça fait un moment qu’ils ne se sont pas vus, même s’ils ont passé quelques moments ensemble depuis ce jour où il l’a déposée chez son frère cadet. « Ça te dirait de faire un tour ? » Tant qu’à être là, ils peuvent en profiter. Pendant deux semaines, c’est un peu la fête des artistes dans la capitale néo-zélandaise. Il y en a pour tout le monde - de la littérature à la photographie en passant par le dessin - et pour tous les goûts, une explosion de couleurs et un plaisir pour les yeux. Tandis qu’ils passent devant un artiste qui expose dans la rue ses peintures au couteau, il s’arrête brièvement devant une toile représentant le ferry entrant dans la petite ville de Picton. « C’est très réussi » estime-t-il, trouvant en tout cas que c’est à son goût. « Enfin, je suis loin d’être un pro, mais j’ai commencé à m’intéresser à la peinture en traînant dans la galerie de mon frère. » Et il y a beaucoup d’œuvres d’art plaisantes dans le coin, c’est une certitude. « Et toi, tu voudrais voir quelque chose en particulier ? » Ou manger, peut-être, se poser un peu après sa performance orale publique.
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Sam 17 Avr - 17:01 | |
| Pari risqué mais pari réussi. C’était la première fois qu’Erin remontait sur une scène depuis sa sortie du centre de désintoxication. Inspirée, elle avait déjà retrouvé le chemin des studios pour enregistrer de nouvelles chansons, ce qui avait sonné ses retrouvailles mi-figue, mi-raisin avec Roméo. L’entente n’était toujours pas au beau fixe entre eux mais le dialogue était à nouveau rétabli puisque la Millstone ne filtrait plus ses messages. Et pas uniquement parce qu’elle était liée à lui professionnellement. Lui seul pouvait comprendre la douleur et l’étendue de la perte qui les avait tous les deux frappés, d’autant que le premier anniversaire de la disparition d’Arielle venait de passer. Entourée par son frère ce jour-là, Erin s’était fait violence pour ne pas céder aux vices qui la tentaient et ne pas tout casser sur son passage. Début avril… Liam avait pris cher mais il avait encaissé l’humeur de sa grande sœur. L’importance d’avoir une famille qui la surveillait et la soutenait, que ça lui plaise ou non. Dans les jours qui avaient suivi, sa mauvaise humeur s’était calmée, elle s’était remise à la musique comme elle l’avait fait quelques jours après sa sortie. Dans la musique, Erin trouvait une échappatoire saine pour se remettre en selle. Cependant, elle n’avait pas encore franchi ce cap de jouer à nouveau devant un public. Le festival des arts avait donc été un bon compromis : jouer à domicile, devant des proches, n’impliquait pas de quitter la Nouvelle-Zélande ni de se lancer dans une tournée qu’elle n’était pas prête à assumer, le mental encore trop fragilisé. Forcément, la presse locale avait évoqué la sortie de désintox de l’artiste prodige du grand label Walsh mais comme toute titre à sensation, l’attention avait fini par se détourner d’elle pour retomber dans les oubliettes. Elle n’était pas reparue en public pendant la tempête et l’orage était désormais passé. Tous pouvaient constater qu’Erin avait retrouvé des couleurs et qu’elle était en bonne santé. La présence de Nate à ses côtés ce soir la rendait plus sereine, mieux armée pour affronter ce moment. Et elle assura. La chanteuse et musicienne offrit un spectacle digne de ce nom en interprétant deux de ses plus gros titres et une chanson plus intimiste, accompagnée par deux autres musiciens. Soul et puissante, sa voix perça le ciel de Wellington. Brillante interprète, ce qui était sa force, elle n’avait rien perdu de son talent. Renaissance d’un phénix blessé, malmené. En meilleure santé. Et ça s’entendait dans sa performance. Elle kiffa juste le moment, ça lui rappelait à quel point elle aimait se produire devant des gens et à quel point sa vie d’artiste lui manquait. Quand elle termina son passage, elle salua les spectateurs et adressa un petit regard entendu à Nate, qu’elle avait repéré dans la foule. Le pilote et elle étaient arrivés ensemble mais s’étaient séparés quand elle avait disparu dans les coulisses. Erin remercia le public, ses musiciens, puis quitta la scène et resta quelques minutes à papoter avec les personnes liées à l’événement. Finalement, l’aviateur se présenta près des coulisses et la brune adressa un signe au steward pour qu’il le laisse passer et puisse la rejoindre derrière la barrière de sécurité. Conquis par sa performance, il la serra affectueusement et la félicita chaleureusement. « Merci. » Erin ne jouerait pas les fausses modestes, elle était consciente de son talent, et selon la réponse du public, elle savait si celui-ci avait plus ou moins apprécié. Aujourd’hui était un bon soir, avec des gens réceptifs même si ce n’était pas spécialement ses fans à elle, puisque les artistes s’enchainaient sur scène et que ce n’était pas un de ses concerts. Quand Erin jouait à domicile, la prestation avait une saveur différente. Et savoir que Nate l’avait appréciée la rendait tout aussi particulière. « A la fin, je t’ai vu. » Admettre qu’elle l’avait un peu cherché du regard était logique puisqu’elle était venue avec lui. Ça n’avait pas été facile avec les lumières des projecteurs, le bruit, les gens qui sautillaient, bougeaient, se déplaçaient. Contrairement à un concert dans une salle, le public allait et venait au gré des chanteurs qui se produisaient. Les gens choisissaient une scène, puis décollaient vers une autre et ainsi de suite. Quand il lui demanda si elle était prête à partir, elle hocha la tête par la positive. Elle venait de saluer l’équipe et les musiciens. Bien qu’Erin ait accepté de venir avec Nate dans un événement public, première fois qu’elle s’affichait avec lui et qu’elle prenait le risque d’éclater la bulle protectrice qu’elle avait établi dans son lien avec lui à cause d’idiots assoiffés de scoops, elle essayait de garder un minimum de discrétion. Ainsi, la jeune femme avait échangé sa veste avec une de ses copines ingénieurs du son qui travaillait sur le festival des arts. Erin avait ensuite attaché ses cheveux, mis une casquette et des lunettes vintage, lui donnant un petit look streetwear qui lui assurait une relative discrétion. « Oui, je redoutais un peu mais ça m’avait vraiment manqué en fait, cette énergie, cette adrénaline, cet échange avec le public. J’avais failli oublier à quel point j’aimais ça. Enregistrer et créer des chansons, c’est bien. Mais la scène, c’est ce qui me fait vraiment vibrer. » Il n’y avait qu’à voir comme parler musique la rendait plus loquace. Partager ce moment avec Nate avait aussi contribué à rendre la soirée à part, un peu dans le même esprit que leurs rencontres hasardeuses dans le passé, une pensée qui faisait aussi écho chez lui puisqu’il confirmait de vive voix qu’il était content d’y avoir assisté. Elle lui rendit son sourire mais tiqua ensuite lorsqu’il lui proposa de faire un tour. C’était compliqué mais Erin décida de tenter le coup, espérant ne pas être trop facilement reconnue. Par chance, les Néo-Zélandais étaient plutôt tranquilles, ce n’était pas les US ici. « On est venus jusqu’ici, ce serait bête de ne pas en profiter un peu. » Après tout, personne ne lui dicterait comment vivre sa vie. Elle en avait assez de faire attention tout le temps. Le festival des arts célébrait comme son nom l’indiquait l’art sous toutes ses formes. Si Erin était évidemment concernée par la musique, Nate s’intéressait plutôt à la peinture, d’ailleurs son frère tenait une galerie en centre-ville. C’est pourquoi, après avoir quitté les coulisses par l’arrière et s’être mélangés à la foule sans qu’Erin ne se fasse miraculeusement reconnaitre – les gens étaient bien trop occupés à regarder toutes les expressions d’art autour d’eux - ils se dirigèrent vers un autre coin du festival et s’arrêtèrent devant un artiste qui exposait des peintures au couteau. Le paysage d’une des peintures attira particulièrement l’attention du pilote. Amatrice de certaines peintures également, Erin était récemment allée dans une galerie pour commander le portrait d’Arielle à un artiste en particulier. Le résultat lui avait coupé le souffle et trônait désormais dans l’une des pièces de vie de sa villa. Erin n’en profitait pas encore puisqu’elle restait toujours chez son frère mais bientôt elle retournerait chez elle. « En effet. Tu es déjà allé à Picton ? J’adore le rendu des couleurs. » Quand elle était plus jeune, avant d’être dans le monde de la musique, la brune y avait déjà fait un tour. « C’est vrai, tu m’avais dit qu’il en tenait une. Ton frère n’a pas un stand pour mettre en avant sa galerie ici ? » Même si Erin connaissait son intérêt pour la peinture, elle ignorait complètement qu’il s’adonnait lui-même à l’exercice. Sur ces mots, elle s’approcha de l’artiste qui exposait ses œuvres et échangea quelques mots avec lui en prenant ses coordonnées. « Je trouve ses peintures magnifiques, on ne sait jamais, ça pourrait servir. » Dans le doute, la brune avait pris une petite carte comme si elle s’y intéressait pour elle alors qu’elle avait une autre idée derrière la tête. Le duo continua ensuite d’admirer d’autres œuvres plus loin, discutant d’art en général, puisque c’était le thème du festival. « Tu peins aussi ? » Au détour de la conversation, Erin avait fini par le déduire. Nate lui proposa ensuite de bouger vers un autre thème du festival ou d’aller manger. « J’aimerai faire un tour du côté des sculptures et puis des instruments. Cette année, il y a des artisans qui sont venus des quatre coins du pays pour les ateliers de réparation en plein air. C’est assez étonnant à voir, de ce que j’ai entendu. » Il y avait de belles œuvres à admirer du côté des sculptures, entre statues aux formes voluptueuses, formes au design plus abstraits ou créations contemporaines. Quant aux instruments de musique, la chanteuse avait en effet appris que cette année des artisans réparaient et retapaient de vieux instruments que les gens apportaient pour leur donner une seconde vie. Tout ça, sous l’œil impressionné des badauds. Tout un art. « Ensuite, on pourra aller manger si tu veux. »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Lun 26 Avr - 9:20 | |
| Ce n’est pas la première fois que Nate voit Erin chanter sur scène, mais ça lui fait toujours le même effet. Il a l’impression de la découvrir dans un univers à part, son univers. Et il comprend pourquoi elle a du succès, il perçoit mieux l’étendue de son talent. Il ressent de la fierté. Il est fier d’elle parce qu’en plus d’être talentueuse, elle est aussi forte. Et il est fier de l’avoir accompagnée, aujourd’hui, même s’il n’a rien fait. Être là pour l’acclamer, être là pour l’accueillir après sa prestation, ça lui fait plus plaisir qu’il ne voudrait bien l’avouer. Et il est rassuré que tout se soit bien déroulé, rassuré aussi qu’elle y ait pris autant de plaisir. Tandis qu’elle décrit les émotions ressenties sur scène, Nate hoche la tête en signe d’approbation. Il ne saura peut-être jamais ce que ça fait, mais il peut imaginer à quel point elle aime ça. Il l’a vue, quand elle est là-haut, face à son public. Belle. Douée. Acclamée. « Je suis content alors. » Cette phrase est un peu un euphémisme, mais il est à peu près certain qu’Erin le comprendra. C’est plus que de la satisfaction, mais il préfère s’exprimer par des actes plutôt que par des paroles parfois dénuées de sens. Par exemple, il exprime son envie de prolonger le moment passé en sa compagnie. Il lui propose de faire un tour pour découvrir d’autres artistes, pour voir d’autres stands. Il perçoit son hésitation et sourit parce qu’avec sa casquette, ses lunettes de soleil et ses cheveux relevés, elle n’a plus tout à fait la même apparence que tout à l’heure. « J’adore ton look. »
Lui-même ne pense pas à ce genre de choses, à la nécessité se rester discrets, pour la simple raison qu’il n’en a jamais eu besoin. C’est vrai que sur cet aspect, ils appartiennent à deux planètes différentes. Erin doit parfois avoir des considérations qui sont étrangères au Jenkins. « Tu me dis, quand tu veux qu’on rentre. » Il ne voudrait pas la mettre mal à l’aise ou quoi. Mais en attendant qu’elle donne le signal du départ, ils se mettent à déambuler ensemble dans la rue, parfois au coude-à-coude avec d’autres personnes intéressées. Ils s’arrêtent s’ils voient quelque chose qui leur tape dans l’œil et, pour Nate, il s’agit d’une peinture représentant le village de Picton à l’arrivée du fameux ferry. « J’y suis déjà allé, oui. Ça ne manque vraiment pas de charme. » Si ce sont surtout les touristes qui effectuent le trajet entre le sud de l’île du nord et le nord de l’île du sud, on dit parfois qu’on ne peut pas prétendre être un véritable habitant de Wellington tant qu’on ne l’a pas effectué. Ils savent donc tous les deux à quoi ça ressemble. « C’est magnifique, c’est clair. » Le brun serait bien incapable d’en faire autant. Mais il est content qu’Erin prenne les coordonnées de l’artiste, parce qu’il se promet d’en toucher un mot à son frère aîné. « Bonne question. J’ai même pas posé la question à Gabriel. Pourtant, j’ai mangé avec lui et ma nièce dimanche dernier et j’avais aussi vu son assistante la veille avec une autre amie pour... Un marathon Harry Potter » précise-t-il en souriant, se rendant compte à quel point ça fait immature à trente-deux ans.
« Je peins un peu, oui. Je dessine aussi, parfois. Mais vraiment en amateur, comme loisir, parce que j’aime bien ça. Pas du tout de quoi être affiché dans une galerie ni en faire une vocation. » Avec les artistes exposés par son grand frère, Nate est bien placé pour comprendre qu’il n’en est pas un. Mais c’est un passe-temps agréable. Erin, elle, évoque d’autres formes d’art. « Va pour les sculptures ! Parfois, on peut vraiment tomber sur des pépites. Une année, j’avais vu le stand d’un artiste qui faisait des sculptures de personnages Disney. J’avais offert un Pluto à ma nièce, mais vu son âge, j’aurais dû me douter qu’elle aurait préféré une peluche. Mais le concept m’avait fait rire. » Et il comprend aussi la nécessité de soutenir les petits commerces indépendants. Ce genre de festival est l’occasion rêvée pour ça. « Quels instruments t’intéressent ? » demande-t-il à la brune tandis qu’ils déambulent entre les stands, s’arrêtant parfois pour s’extasier sur différentes œuvres d’art. On peut vraiment trouver de tout, c’est aussi intrigant qu’intéressant. Néanmoins, le co-pilote a aussi d’autres préoccupations, plus terre-à-terre, plus physiques. « On peut s’arrêter quand on voit quelque chose qui nous convient. » En plein centre-ville, ils ont l’embarras du choix. « Je pense que je reviendrai aussi faire un tour pour assister à la représentation d’une troupe de théâtre locale. Ils jouent un classique de Shakespeare dont j’ai oublié le nom, tu sais, c’est dans une espèce de forêt enchantée, en pleine nuit, avec des créatures bizarres et des amoureux transis. »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Dim 2 Mai - 18:45 | |
| « La sensation que j’ai quand je quitte la scène, tu dois sûrement la ressentir quand tu atterris, non ? Et que tous les passagers applaudissent ? » Il n’était pas rare d’assister à cette célébration étrange lorsqu’un pilote réussissait à amener un voyage à bon port, une habitude qui avait toujours mis Erin mal à l’aise car la pensée qu’un vol ne pourrait pas se terminer dans de bonnes conditions conduisait à des scénarios qui donnaient froid dans le dos. En tout cas, Nate était heureux que la remontée sur scène de la chanteuse se soit bien déroulée. L’exposition d’Erin à un public représentait un challenge pour diverses raisons : elle se battait toujours contre sa dépendance, luttait pour retrouver une vie normale à la fois sur le plan professionnel et personnel. Ce n’était pas gagné. Si le dialogue entre Roméo et elle s’était rétabli un minimum et qu’elle se remettait à la musique en douceur, enregistrant les premières compositions de son prochain album, les relations avec sa famille demeuraient compliquées. Les moments passés avec Nate entre deux de ses voyages étaient synonymes de bouffées d’oxygène, mais jusqu’à présent, ils n’avaient jamais exposé leur bulle au reste du monde. Or, Nate lui proposait justement de prolonger cette soirée en allant découvrir d’autres parties du festival, ce qui impliquait de se mêler à la foule en mode personne lambda. Hésitante, Erin finit par accepter et elle adapta légèrement son apparence, ce qui suscita un compliment amusé de son partenaire de soirée. S’il était amené à la voir plus souvent, il se rendrait malheureusement compte que son quotidien était loin d’être normal. « Oui, pas de soucis. » Le duo flâna dans les allées de peinture et s’arrêta devant un stand où une toile magnifique représentait un ferry qui arrivait dans la jolie bourgade de Picton, ce qui réveilla des souvenirs tant chez le pilote que chez la chanteuse. La brune repartit avec les coordonnées de l’artiste et s’interrogea sur le frère de Nate, qui tenait justement une galerie. « Nous le croiserons peut-être alors. » Sourire aux lèvres, il lui avoua alors un de ses hobbys, grand fan d’une série de films qui avaient bercé leur adolescence. « Vous devez en avoir eu pour toute la nuit ! C’est laquelle ta maison préférée ? » Quand elle était encore en tournée, Erin n’avait pas le temps de se poser devant des films et des séries, néanmoins elle avait déjà vu les Harry Potter, grand classique. Sans être une fan pure et dure, elle appréciait le scénario des films. « Tu as déjà été aux studios, à Londres ? » Plus surprenant, Nate peignait, aussi. Ce soir, Erin en découvrait toujours plus sur lui. « La fibre artistique est de famille… Tu me montrerais, à l’occasion ? » Les deux ‘amis’ se perdirent ensuite du côté des sculptures. Entre œuvres surréalistes, classiques ou contemporaines. La Nouvelle-Zélande regorgeait de talents. « C’est toi qui me fais rire. » Souffla la brune rieuse, lorsque Nate lui partagea une anecdote sur Pluto. Marchant à côté de lui, elle se cala légèrement contre son bras lorsqu’un mouvement de foule les déporta vers la gauche. Jusqu’ici, la casquette et les lunettes jouaient leur rôle, elle n’avait pas été reconnue, les gens étaient plus intéressés par les stands. Après s’être extasiés sur les sculptures, ils continuèrent leur promenade vers la zone des instruments et des artisans qui les réparaient. « Guitares, violons. Surtout les violons. » Erin caressait l’envie d’en trouver un qui avait du vécu, de s’imprégner de son histoire, de l’âme musicale qu’il refermait en lui, lui redonner une seconde vie, pas de s’acheter une nouveauté dernier cri. C’était peut-être idiot mais la brune nouait des relations quasi intimes avec ses instruments. En guitare par contre, elle avait toujours ses vieilles amies de route. « J’aimerai en trouver un spécial, ça fait un moment que je n’ai pas joué et ça me démange. » Puis d’un air plus sérieux, la chanteuse précisa ce qu’il était advenu de l’ancien. « J’ai cassé le mien le soir où j’ai pété les plombs. Malheureusement, il n’est pas réparable. » Le soir de son overdose. Dans une crise de colère, rébellion destinée à soulagée la douleur de la perte d’Arielle. Inutile de nier ce qui s’était passé ou ce qu’elle était. Ils déambulèrent entre les stands d’instruments, Erin s’entretint avec certains artisans. La brune regarda plusieurs articles mais, ne trouvant ne trouva pas son bonheur, du coup elle récupéra à nouveau des coordonnées, remettant son idée à plus tard. Elle fonctionnait au déclic, coup de cœur immédiat, connexion tangible avec un instrument. Pour sa part, Nate espérait revenir au festival pour assister à une pièce de théâtre sur base d’une œuvre de Shakespeare. Pas très assidue à l’école, Erin n’était pas calée sur la culture des auteurs mais elle connaissait tout de même celle à laquelle il se référait. « C’est pas songe d’une nuit d’été, quelque chose comme ça ? » Ses professeurs avaient probablement abordé ladite pièce lors d’un cours où elle avait daigné prêter un peu plus d’attention. Par contre, elle maitrisait mieux au niveau des films, car ayant travaillé dans la billetterie du cinéma d’Island Bay, la brune avait eu accès à de nombreuses séances gratuitement en guise d’avantage. « Je connais un petit italien sympa, à quelques rues d’ici. Sauf si tu préfèrerai manger sur le pouce ou à emporter ? » |
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Sam 8 Mai - 11:19 | |
| « Je sais pas si c’est tout à fait la même sensation... Mais si c’est comparable à tes yeux, je suis flatté » sourit-il. Parce qu’après tout, il n’est pas acclamé pour son talent, mais simplement pour avoir fait son travail. C’est juste que ce dernier comporte des risques pour un grand nombre de personnes. « Pour l’anecdote, tu savais que ça se produit régulièrement quand on arrive à Queenstown ? Sa localisation particulière entre les montagnes rend toujours les atterrissages chaotiques, peu importe à quel point le soleil est bleu. Les cisaillements de vent impressionnent même les passagers les plus chevronnés. » Et d’ailleurs, c’est compréhensible. Queenstown n’est assurément pas l’aéroport le plus rassurant à atteindre, même avec l’habitude. « C’est pour ça que j’ai suivi une formation spéciale à Auckland, l’année dernière. Impossible d’atterrir là-bas sinon. Et je suis content de l’avoir fait, parce que j’aime beaucoup cet endroit. » Comme ils parlent du travail de la jeune femme, Nate évoque aussi le sien. Il est clair que lui aussi est passionné par ce qu’il fait, ce qui leur fait un point commun, peu importe à quel point leurs domaines sont éloignés l’un de l’autre. Et ça lui fait plaisir d’échanger à ce propos, comme au sujet de leurs passe-temps préférés. Pour le Jenkins, ça inclut Harry Potter. « Toute la nuit... Heureusement que j’ai l’habitude de carburer au café. Et j’ai un cœur de lion, même si j’aime bien Serdaigle aussi » précise-t-il, révélant ainsi son penchant pour la maison à laquelle les héros appartiennent. « Oui, j’ai adoré les studios à Londres ! J’ai aussi fait les parcs d’attraction Universal Studios, à Los Angeles et à Orlando... Heureusement que je peux voyager sans que ça me coûte la peau des fesses, parce que je voulais absolument visiter ces endroits et qu’on a vraiment l’impression de se retrouver plongé dans l’univers de la saga. »
Comme ils ne sont pas les seuls à avoir l’idée de profiter du festival des arts, ils se retrouvent parfois pressés par la foule. Mais c’est peut-être un avantage pour Erin, parce que quand il y a du monde, on ne prête pas beaucoup d’attention à ceux qui nous entourent. Quoi qu’il en soit, ils passent d’un stand à l’autre, s’arrêtant parfois pour admirer quelques œuvres et autres fabrications artisanales, d’autres fois pour sortir leur portefeuille. Ils discutent aussi de ce qu’ils font l’un et l’autre, l’occasion pour le brun d’évoquer le fait qu’il peint et dessine parfois. Quand Erin lui demande s’il lui montrerait ce qu’il fait, à l’occasion, Nate pose les yeux sur elle. Il est agréablement surpris qu’elle lui demande ça. « Avec plaisir. Par contre, interdiction de se moquer » sourit-il, alors qu’ils commencent à déambuler entre les stands d’instruments qui intéressent la brunette. Il la regarde admirer les violons. « J’aime beaucoup écouter cet instrument. Si en plus c’était toi qui jouais, je suis sûr que j’aimerais encore plus. » Par contre, autant c’est agréable à ses oreilles, autant il n’y connaît pas grand-chose. Ce n’est pas du tout son domaine d’expertise. « Qu’est-ce que tu veux dire par spécial ? » C’est à ce moment que la Millstone lui explique pourquoi elle voudrait en acheter un. Nate sent aussitôt une vague de compassion l’envahir, sachant à quel point elle en a bavé. Mais il reste prudent, la connaissant suffisamment pour deviner qu’elle n’a nullement envie - et encore moins besoin - de sa pitié. « C’est dommage qu’il soit irréparable. Il n’y a pas un autre endroit dans le coin où on vend des violons de qualité ? » Elle doit connaître les magasins mieux que lui. Il l’emmènerait volontiers pour qu’elle tente à nouveau de trouver son bonheur. En attendant, elle demande d’autres coordonnées pendant que le Jenkins évoque son envie de revenir pour une autre forme d’art qu’il connaît seulement de loin. « Songe d’une nuit d’été, c’est ça ! C’était ma pièce préférée à l’école. Mais ça ne m’empêchait pas d’être distrait, parce que comme je savais déjà ce que je voulais faire grâce à mon frère, j’avais tendance à délaisser les matières qui n’étaient pas directement concernées. » Tout en parlant, Nate se rend compte qu’ils ont un peu fait le tour de l’endroit. Le centre-ville de Wellington est envahi d’artistes venu d’ici et d’ailleurs, mais il n’est pas très grand, facile à parcourir en quelques minutes à pied. Maintenant, la question qui se pose est bien plus pratique. « C’est vrai, tu aimes beaucoup la cuisine italienne. Ça tombe bien, je dis jamais non à un bon plat de pâtes... Je te suis. » Ils parcourent ensemble quelques rues avant d’entrer dans un petit restaurant à l’ambiance chaleureuse, rapidement installés sur une petite table. « Qu’est-ce que tu aimes prendre quand tu viens ici ? » demande le co-pilote, parcourant la carte du regard tandis qu’il sent son estomac gronder.
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Jeu 13 Mai - 21:12 | |
| Nate et Erin étaient très différents. Pilote chevronné, il était calme et posé alors qu’elle vivait avec fureur et passion. La modestie et l’humilité du Jenkins contrastaient avec l’insolence et les caprices de la chanteuse. Et pourtant, quand elle passait du temps avec lui, il contenait la lionne qui sommeillait en elle et l’apaisait. Depuis qu’Erin était sortie du centre de désintoxication, ils se revoyaient pour la seconde fois. Il ne s’agissait plus de retrouvailles hasardeuses au détour de ses vols. Même s’ils avaient appris à se connaitre au cours de leurs rencontres à l’étranger, leur temps était généralement compté. Elle lui parlait de ses anecdotes de tournée, lui de ses vols, ils avaient progressivement établi une connexion inexplicable, originaires de la même ville, mais Nate n’était pas de son monde. Inextricablement attirée par lui, elle avait succombé encore et encore, retrouvailles principalement rythmées par leurs corps qui s’exprimaient, tumulte de désirs induits par le manque, tornades d’étreintes passionnées. Jusqu’aux retrouvailles suivantes. Même quand Nate croyait avoir trouvé l’amour, il n’avait pas cessé. Dans une logique inexpliquée, Erin l’avait charmé au point qu’il trompe, trahisse, renie, quand il était avec elle. Tout comme Nate l’avait envoutée car elle aussi s’était réfugiée sans regret dans la chaleur de ses bras, tout en le protégeant des perversions de son milieu à elle. Relation gardée à l’abri du monde extérieur, sa bulle d’oxygène, loin de la musique et des drogues qui la rongeaient. Et puis, quand Erin avait été victime d’une overdose, il l’avait appris. Il était revenu dans sa vie, oublieux de leurs rencontres hasardeuses, volonté de faire un pas vers elle, d’être présent alors qu’aucun d’eux n’avait exprimé ce souhait de vive voix auparavant, affection troublante qu’il lui avait confessée à demi-mot à la patinoire. A présent qu’ils avaient décidé de se revoir plus souvent, le temps dont ils ne disposaient pas à l’étranger, imposé par les horaires de vols de Nate, s’offrait désormais à eux, leur permettant de se découvrir davantage, d’apprendre à mieux se connaitre car ils maintenaient désormais un contact permanent. Plus de soirée et de nuit à la va-vite. A un point tel qu’Erin avait accepté d’exposer leur bulle au grand jour, se baladant avec lui publiquement, juste pour vivre une soirée la plus normale possible. Une fois, rien qu’une fois. Au diable les risques et les conséquences.
« C’est un des aéroports les plus dangereux du monde ? Tu n’as jamais peur ? » Demanda-t-elle, admirative de ses exploits de pilote. Les anecdotes qu’il lui racontait la fascinaient. « J’y suis déjà allée en famille pour les sports d’hiver. Et comme invitée du festival de jazz. C’est une ville très vivante. J’aimerai beaucoup y retourner. » Tout comme Picton. Souvenirs d’enfance avec toute sa fratrie, désormais déchirée par les aléas de la vie. « La montagne qui surplombe le lac... C’est magique. Tu dois avoir la plus belle vue depuis ton cockpit. » La chanteuse découvrait d’autres facettes de Nate. Pour occuper son temps libre, en dehors du hockey qu’il pratiquait régulièrement, il adorait dévorer la saga Harry Potter, un côté plus décalé qu’elle ne lui connaissait pas. « J’ai vu les films aussi mais je dois dire que je suis plus attirée par des histoires réalistes, à suspense surtout, des thrillers. » Moins surprenant, la maison préférée de Nate était celle à laquelle les héros appartenaient. Grâce à son travail, il avait voyagé et visité les studios à Londres ainsi que ceux aux Etats-Unis. « Ah oui carrément ! Un fan pour et dur ! C’est génial si tu as eu l’occasion d’aller visiter les studios. Il m’est arrivé de croiser Matthew Lewis un jour, lors de l’after d’une soirée londonienne. » Nouvel exemple du monde dans lequel la chanteuse évoluait. Raconter à un dingue d’Harry Potter qu’elle avait rencontré nul autre que Neuville Londubat comme si c’était l’épicier du coin. Certes, Erin était loin d’être une Beyonce mais il lui était arrivé d’écumer des événements sympas en compagnie d’Arielle Walsh. Quand Nate lui partagea ensuite ses talents de peintre et lui demanda d’avance de ne pas se moquer, la brune le taquina pour la forme. « Je ne promets rien. Par contre, si je me moque, tu pourras me demander de m’y coller aussi, et ensuite on verra lequel de nous aura le plus de légitimité pour rire de l’autre. » Lui et de loin. Les prédispositions artistiques d’Erin se situaient au niveau de son ouïe et dans la conceptualisation d’une musique plutôt que dans la visualisation d’un portrait ou d’un paysage à reproduire sur toile. La conversation dévia d’ailleurs sur ses talents de musicienne, elle qui jouait de la guitare et du violon. Nate aussi voulait découvrir cette facette-là d’elle. « Tu ne m’as jamais entendu en jouer sur scène ? » S’étonna-t-elle, surprise, alors qu’il était déjà venu la voir. « Il doit y avoir des vidéos qui circulent sur le net. En live, il faudra attendre que je trouve celui qu’il me faut. » Le pilote lui demanda ensuite ce qu’elle cherchait comme particularité et pourquoi elle ne se tournait pas vers un magasin spécialisé. « Je ne cherche pas un violon neuf, plutôt une pépite qui a du vécu. C’est au feeling, tu dois saisir l’instrument, en vérifier la qualité, et surtout le tester. C’est parfois dans des endroits insolites comme celui-ci, que l’on trouve. » Les magasins spécialisés, elle y avait déjà été depuis sa sortie, sans avoir de coup de cœur jusqu’à présent. Et pas question de commander en ligne même si les moyens ne lui manquaient pas. Alors, Erin sortait des sentiers battus et elle s’entrainait sur le matériel à disposition dans les studios d’enregistrement de Roméo en attendant. « Je parais difficile mais c’est aussi un outil de travail. J’ai besoin de sentir une connexion avec l’instrument. » La brune n’était pas à court d’idées, elle trouverait, quitte à revenir un autre soir. Nate, quant à lui, espérait admirer une des pièces de théâtres proposées en spectacle au festival plus tard dans la semaine. « Tu jouais dans les spectacles de ton école ? »
Après être passé près des artisans musiciens et avoir découvert la partie sculptures, Erin lui proposa d’aller manger dans un restaurant italien qu’elle connaissait bien. Quand elle était petite, elle s’y rendait souvent en famille, les patrons, des romains natifs, étaient devenus de bons amis de ses parents. Elle y avait d’ailleurs brièvement travaillé aussi. Leur cuisine italienne et au sens large méditerranéenne était divine. « Nate, attends. » Empressé, le pilote avait accepté et se mettait déjà en marche mais elle l’arrêta sur sa lancée. « Toi et moi, nous nous sommes toujours vus dans des endroits relativement discrets. Là, ce sera différent. Il y a des chances que des gens nous abordent, nous prennent en photo, qu’on en parle. Ou peut-être pas. Tu vois ce que je veux dire ? Je n’ai aucun contrôle là-dessus. » Le restaurant était relativement sûr, dans le sens où elle allait en terrain familier, on les installerait plutôt en arrière-salle en veillant à ce qu’ils puissent manger dans une relative tranquillité, mais elle trainait son histoire avec elle. « Je ne crache pas dans la soupe, mais parfois, je donnerai tout pour retrouver une vie « normale », le temps d’une soirée. » Pas plus tard que sa sortie précédente, un photographe intrusif l’avait poursuivie à la sortie d’une galerie avant qu’elle ne réussisse à rejoindre la voiture qui l’attendait. Habituellement, Erin n’intéressait pas tant les médias quand elle ne sortait pas d’albums mais sa récente sortie d’une cure de désintoxication avait attiré l’attention sur elle. Heureusement, cette attention commençait à retomber et les néo-zélandais lambdas étaient plutôt faciles à vivre. Ce qui ne sembla pas décourager Nate qui confirma qu’il la suivait. Dans le restaurant, le duo fut rapidement installé à une petite table de l’arrière-salle. Retirant ses lunettes et sa casquette, Erin sentit des regards posés sur elle mais personne ne les dérangea. Elle salua d’un signe de tête l’équipe qu’elle connaissait et la patronne qui servait derrière le comptoir. Le proprio, quant à lui, était affairé derrière les fourneaux à l’abri des regards. « J’aime toute la carte. Tu as du choix dans les plats de pâtes. Mon coup de cœur, c’est les aubergines à la parmigiana, elles sont divines. En fait, c’est un endroit où on venait souvent avec ma famille, les patrons sont devenus des amis de mes parents. Une trentaine d’années qu’ils ont ouvert leur établissement. » Ravie de lui partager des aspects plus personnels de sa vie, elle qui ne se dévoilait que rarement, elle rebondit ensuite sur le repas. « Tu prendras un apéritif ? Je te conseille celui de la maison. »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Ven 14 Mai - 10:24 | |
| « Peur, non. On a juste des règles plus strictes. Peut-être si les conditions météo étaient vraiment catastrophiques, mais dans ce cas les vols seraient sûrement annulés. C’est vrai que c’est un peu dangereux, mais je crois que c’est loin d’être le pire. L’Ice Runway en Antarctique est construit sur la banquise, de quoi donner de vraies sueurs froides… L’aéroport qui porte le nom d’une princesse à Saint-Martin a une piste très courte avec une approche très basse, on voit parfois des photos prises de la plage et c’est impressionnant. Celui de Gibraltar est situé en plein centre-ville et la piste croise une route empruntée par des automobilistes… » Si ça ne tenait qu’à lui, Nate aurait probablement pu continuer. Il est toujours passionné quand il parle de son travail, même si dans ce cas précis il n’a jamais vu aucune de ces pistes de ses propres yeux. « Par contre, Queenstown a été élu l’aéroport avec la plus belle approche d’atterrissage au monde, une vraie fierté pour les locaux. » Leur pays en général n’a pas grand-chose à envier aux autres en ce qui concerne la beauté de ses paysages. Erin a l’air d’être d’accord avec lui, elle qui décrit l’endroit comme magique. « Peut-être qu’on aura l’occasion d’y retourner ensemble un de ces quatre. » Le trentenaire ne sait pas très bien à quoi il pense en disant ça, il évoque simplement une idée qu’il souhaiterait voir se réaliser. Et vu qu’il a une relation un peu spéciale avec la jeune femme, ça ne lui semble pas si incongru que ça comme proposition. « De mon côté, en tout cas, je compte passer un peu de temps là-bas cet hiver. Pour les sports de neige, comme tu dis, c’est parfait. » En fait, il ne connaît pas d’endroit au monde où il préfèrerait être pour cette saison.
Dans un autre cadre, Erin évoque la capitale anglaise - et un acteur qu’elle a rencontré. Surpris, Nate s’arrête momentanément, puis il doit continuer parce qu’il y a du monde autour. « Tu as rencontré l’interprète de Neville Londubat en chair et en os ? » Il est à la fois impressionné et envieux. En réalité, il arrive parfois au brun d’oublier qu’il ne fait pas du tout partie du même monde que la Millstone. Il a partagé des moments tellement intimes avec elle que ça lui passe parfois au-dessus de la tête, avant qu’elle le lui rappelle involontairement. « Tu as eu l’occasion de voir beaucoup de beau monde ? » demande-t-il alors, s’intéressant à ce pan important de la vie d’Erin. Mais le violon, ça lui tient assurément encore plus à coeur que ces à-côtés de la vie de célébrité. « Je t’ai déjà entendue jouer sur scène, mais j’adorerais t’entendre en comité restreint. Voire en concert privé » plaisante-t-il (à moitié). L’écouter quand elle est avec son public, c’est magnifique. Mais l’écouter en étant son seul public, ça doit vraiment revêtir une dimension très différente. « Tu as bien le d’avoir des exigences quant à tes instruments et à tes outils. Ça fait partie de ton travail, de ton talent, de ton succès. » Il ne baigne pas dans le même milieu, c’est clair, mais ça l’intéresse d’essayer de comprendre. « Une fois, petit j’ai joué un arbuste, ça compte ? Plus sérieusement, je l’ai fait une fois au collège, mais même sans être de la végétation j’étais loin du rôle principal. »
Discuter de leurs passions et de leurs passe-temps, déambuler d’un stand à un autre en admirant le travail d’artistes, ça fait vite passer le temps. Lorsque la chanteuse lui propose d’aller manger, le Jenkins se rend compte qu’il est affamé. Il est néanmoins coupé dans son élan parce qu’elle veut lui dire quelque chose - le mettre en garde, en fait. Il l’écoute attentivement, mais sa décision est déjà prise. « Si ça te gêne, je peux comprendre. On peut prendre à manger à emporter quelque part et aller chez moi ensuite. Mais moi, ça ne me dérange pas. » En fait, ça lui est même égal. Mais elle va peut-être lui rétorquer que s’il s’en fiche, c’est parce qu’il n’a aucune idée de ce que c’est. Et comme ce n’est peut-être pas tout à fait faux, il n’ajoute rien à ce sujet. « Ça t’arrive d’aller ou d’avoir envie d’aller dans des endroits où personne n’a jamais entendu parler de toi ? » demande-t-il, suite à l’expression de son souhait de normalité, qu’il sent profondément ancré. « J’ai pas d’exemple en tête, mais genre… Un village népalais retiré, ou une île coupée du monde, un sommet de montagne isolée… » Pendant qu’ils sont conduits à une table pour s’installer, Nate salue aussi les travailleurs du restaurant. Il ne les connaît pas, mais il voit ce qu’elle veut dire en évoquant un endroit chaleureux et convivial. « C’est vrai que sympa, ici. Je comprends que vous veniez souvent. Est-ce que c’est de là que ton frère tient sa passion pour la cuisine ? » Le co-pilote a bien compris que ses relations familiales sont compliquées, mais ça fait deux fois qu’elle évoque son enfance et son adolescence, d’abord avec ses vacances à la neige et maintenant avec les souvenirs de ce restaurant. Ça lui fait plaisir qu’elle s’ouvre un peu plus à ce sujet, même s’il ne veut pas mettre les pieds dans le plat. « Va pour l’apéritif maison ! Et je vais prendre des bruschettas en entrée. J’ai assez de place pour ça, plus le plat principal, plus le dessert… Je crois. Ce serait dommage de ne pas en profiter. » Ils passent leur commande. « Qu’est-ce que tu as à raconter, depuis la dernière fois qu’on s’est vus ? » Elle n’est pas rentrée en Nouvelle-Zélande pour des vacances ni pour le plaisir, il est bien placé pour le savoir puisque il s’est proposé pour aller la chercher à la sortie de sa cure de désintoxication. Mais il espère quand même que tout se passe aussi bien que possible pour elle.
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Mar 18 Mai - 22:09 | |
| Lorsque Nate lui évoqua les aéroports les plus dangereux au monde, Erin opina. « Oui, je vois celui de Saint-Martin avec la plage juste à côté. Les vidéos qui circulent sont impressionnantes. Il faudra que j’aille voir celles sur l’Antarctique et Gibraltar. » Habituée à prendre l’avion régulièrement lors de ses tournées internationales, la chanteuse ne redoutait plus ce moyen de transport, cependant elle n’avait jamais vécu de mauvaises expériences pendant un vol. « Tu m’emmènerais avec toi ? Dans les airs. » De la même façon que Nate lui demanderait plus tard de jouer pour lui, Erin espérait un jour voler juste avec lui. Dans un avion approprié, pas dans un des gros appareils qu’il pilotait au quotidien. « Ça ne m’étonne pas, la Nouvelle-Zélande possède des paysages magnifiques. » Queenstown était l’un d’eux. D’ailleurs, Nate envisageait d’y retourner et lui proposait de venir avec lui à l’occasion. Avait-elle bien compris ? « Tu voudrais que je t’y accompagne ? » Tous deux passionnés de patinage, voilà qu’ils partageaient aussi un intérêt pour les autres sports d’hiver. Et si le pilote souhaitait l’emmener un jour, cette année serait probablement le meilleur moment : Erin était en pleine écriture d’un nouvel album, un album pour lequel Roméo lui donné toute largesse en termes de temps, car elle ne repartirait pas en tournée tant qu’elle ne serait pas prête à reprendre sa vie d’artiste sans ses addictions.
Une vie d’artiste qui se rappela à eux dans une de leurs conversations sur la saga Harry Potter. Nate s’était rendu dans les parcs d’attractions et les studios du film, ce qui n’était déjà pas donné à tout le monde, alors qu’Erin avait croisé la route d’un des acteurs. Deux univers, deux ambiances. La façon dont il la regarda comme une extraterrestre l’embarrassa légèrement. Une autre preuve qu’elle agissait le plus normalement du monde avec lui : le pilote et l’artiste se croisaient généralement dans des endroits plus intimes, où elle n’était pas sous le feu des projecteurs, à l’exception des rares fois où il avait assisté à un de ses concerts. Parfois, la vie de la jeune femme les rattrapait, à l’instar de cette anecdote. Mais, si Nate était amené à la fréquenter plus souvent, Erin ne pourrait pas continuer de dissocier cette partie d’elle. Et si elle l’avait tenu éloigné de ce pan de sa vie, c’était parce qu’il s’accompagnait de tout un lot d’ennuis dans lesquels elle ne voulait pas le plonger. Le brun en avait déjà eu un aperçu avec ses problèmes d’addiction et sa façon de se déguiser pour se cacher. Erin avait cherché à préserver cette relation où elle trouvait un refuge à ses propres démons et aux parts d’ombre qui jalonnaient sa vie. Depuis qu’elle était sortie de cure, tout avait changé. A force de se revoir plus souvent, ce n’était plus possible de maintenir la frontière entre celle qu’il avait rencontrée de la chanteuse à succès. « Oui. » Il lui demanda alors si elle rencontrait souvent du beau monde. « C’est déjà arrivé. » Elle avait surtout rencontré d’autres artistes issus du monde de la musique plutôt que des acteurs mais elle préféra ne pas s’étaler. A la place, la musicienne chercha après un violon sans réussir à trouver son bonheur au festival des arts. Nate, lui, avait envie de l’écouter en privé après l’avoir entendue sur scène. « Avoue, tu me veux pour toi tout seul. » La brune lui adressa un sourire espiègle puis lui expliqua l’importance d’avoir un instrument avec lequel elle ressentait une connexion pour délivrer des prestations de qualité. Etant donné que Nate évoqua ensuite une pièce de théâtre pour laquelle il envisageait de revenir au festival, elle s’intéressa aux spectacles auxquels il avait lui-même participé. Uniquement des rôles secondaires, à priori. « Tu te sentais à l’aise, sur scène ? »
Affamés, ils décidèrent d’aller manger. Avant de se diriger vers le restaurant italien, Erin le mit en garde sur ce qui était susceptible d’arriver, une perspective qui ne le dérangea pas. Elle n’était pas sûre qu’il avait conscience des désagréments possibles, cependant il semblait déterminé à passer un bon moment avec elle, peu importe l’endroit et peu importe ce qui en ressortirait. « Non, c’est moi qui ai évoqué l’idée du restau, ça ne me gêne pas. Je préfère te prévenir mais si ça ne te dérange pas, alors let’s go. » A vrai dire, Erin se réjouissait de continuer cette soirée en extérieur. Dans une suite logique, il lui demanda si elle était déjà allée ou rêvait d’aller dans des endroits où personne ne la reconnaitrait. Un nouveau sourire étira les lèvres de la brune, car ce qu’il évoquait lui rappelait un doux souvenir. « Oui bien sûr, mais pas besoin de courir jusqu’au Népal. Il y a quelques années, je suis partie faire un road trip avec Arielle du côté de Rotorua. On a évité la partie touristique en allant plus au nord, dans le village maori de Ohinemutu pour découvrir leur culture. Ensuite, nous nous sommes rendues à Kerosene Creek puis dans la réserve de la Rainbow Mountain avec le Crater Lake. A couper le souffle. » Des endroits à l’écart des lieux plus touristiques, où Erin avait profité avec son amie en toute tranquillité. Pour la première fois, elle parlait d’Arielle sans penser ni à ses problèmes ni à sa disparition.
Le pilote et la chanteuse arrivèrent dans le restaurant. Installés à une des tables de l’arrière-salle, évitant ainsi les regards éventuels de curieux dans la rue, Erin salua l’équipe qu’elle connaissait, notamment la patronne, vieille amie de ses parents. D’ailleurs, Nate se sentait bien ici aussi. L’endroit était convivial et sans artifices. « Je ne pourrai pas te dire d’où Liam tient sa passion exactement… Je suppose que c’est un de ses endroits préférés aussi. » Ce n’est pas qu’elle ne s’intéressait pas à son frère mais il était parti longtemps en Europe et elle avait été pas mal absente avec ses projets musicaux. Et depuis l’accident de voiture qui avait emporté son grand-frère et sa nièce puis de ce que sa famille avait comploté dans son dos avec Roméo pour l’inciter à rentrer en cure de désintoxication, elle se déchirait avec eux, alors ils ne parlaient plus de toutes ces choses. A présent qu’Erin vivait chez son petit frère et soit il devait lui tirer les vers du nez pour la faire parler, soit elle assistait aux tensions entre sa femme et lui pour fonder une famille. Il avait essayé de le lui cacher mais elle avait surpris des bouts de conversation plutôt révélateurs. Ambiance.
Enthousiaste, Nate avait envie de commander la moitié de la carte pour son repas. « Profite, tu as bien raison. Pour ma part, je prendrai juste les aubergines en plat, je verrai si je prends autre chose ensuite. » Appétit de moineau, vite rassasiée, habituée à manger peu quand elle était sous influence d’autres substances. Dur d’engloutir un menu entier. Un membre du personnel du restaurant s’approcha de leur table et prit leur commande. « Je t’ai dit que j’étais retournée en studio ? J’ai recommencé à composer. Ça prend du temps, mais ça revient. J’y croisé Roméo, aussi. » Elle lui avait déjà dit qu’il était le père d’Arielle, le patron du label, et accessoirement celui qui l’avait envoyée en cure. « C’est toujours compliqué mais on se reparle. Pour la musique, surtout. » Erin lui en voulait toujours mais elle avait vu à quel point la perte de sa meilleure amie avait brisé son père alors, sensible à cette peine qu’ils partageaient, elle avait rétabli un semblant de dialogue avec lui. Lié au professionnel surtout. Roméo lui donnait son avis sur les musiques qu’elle créait. « Comme ça fait plus de quatre mois que je suis sortie, sans rechute, j’vais bientôt pouvoir retourner chez moi. » Sans chaperon. On leur apporta leur apéritif et Erin leva son verre pour trinquer avec Nate avant de lui retourner la question. « Et toi alors ? »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Mer 19 Mai - 10:26 | |
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« Avec plaisir. » Dans les airs, dans le cockpit, Nate est dans son élément, forcément - autant qu’Erin quand elle est sur scène et qu’elle brille de mille feux. Partager ça avec elle, ce serait une joie pour lui. « On peut même louer un petit appareil pour faire une promenade sympa. » En réalité, ce serait sûrement plus que sympa. Chaque coin de la Nouvelle-Zélande a des paysages surprenants et époustouflants à offrir ; alors vu d’en haut, c’est tout simplement magique. C’est ce qu’il ressent au moment d’atterrir à Queenstown, village touristique de la région des lacs, prisé pour une bonne raison. Nate aime s’y rendre de temps à autre, chaque saison ayant son lot d’avantages et d’aventures à offrir - la plus populaire étant, bien entendu, l’hiver avec ses sports de neige. « Pourquoi pas ? Si tu en as envie, bien sûr. » Ce serait un voyage qui revêtirait une signification particulière en raison de sa présence, une escapade qui n’en aurait que plus de charme. Oui, Nate aimerait beaucoup qu’Erin accepte d’aller avec lui dans la capitale de l’aventure et il ne s’en cache pas. Mais comme c’est une période un peu compliquée pour elle, après tout ce qu’elle a traversé et avec ce qu’elle continue à endurer, il ne veut surtout pas qu’elle se sente obligée de le faire. Et des montagnes enneigées des Alpes du sud, ils passent à ce qui est le domaine d’Erin, sa profession, sa passion. « Pour moi tout seul ? L’idée a l’air plaisante. » Si Nate l’évoque sur le ton de l’humour, il se dit qu’elle ne doit pas être loin de la réalité. Mais il n’y pense pas plus, parce qu’il n’aime pas se poser des questions, parce qu’il préfère se contenter de saisir les opportunités et d’apprécier pleinement ce qui lui est offert. « Je m’en souviens plus trop… Je dirais relativement, oui. Peut-être que j’aurais stressé davantage si j’avais un des rôles principaux, mais sinon je trouvais ça marrant et c’était une chouette expérience entre nous. »
Installés sur une table, relativement tranquilles, Erin et Nate continuent à parler de tout et de rien. « Ah, tu as aimé les danses maori ? » C’est une culture intéressante, celle de leurs ancêtres - enfin, peut-être plus ceux du brun, vu que la jeune femme est d’origine australienne à la base. Il trouve que ça se perd un peu et c’est dommage, mais lui-même n’est peut-être pas bien placé pour se plaindre à ce sujet. Même s’il a appris la langue à l’école et connaît quelques coutumes, il est sûrement aussi occidental - ou presque - que les colons qui ont débarqué sur ces terres. De toute façon, il est inutile de soulever ce genre de points, qui font souvent débat dans ce pays comme dans toutes les anciennes colonies. Au lieu de s’étendre là-dessus, Nate préfère prendre des nouvelles du quotidien de la chanteuse. Elle lui apprend qu’elle est retournée en studio, qu’elle a recommencé à composer et qu’elle reparle à Roméo. « Je savais pas, non. Ce sont de bonnes nouvelles ! » Le Jenkins sourit. Il ne peut définitivement pas se mettre à sa place, mais il imagine que ça lui fait du bien. « Peut-être qu’on t’a déjà posé la question et que c’est compliqué d’y répondre, mais… Comment te vient l’inspiration ? » interroge-t-il, intéressé. C’est là qu’Erin lui apprend une autre bonne nouvelle, à savoir qu’elle pourra bientôt rentrer chez elle. Il a cru comprendre qu’elle n’était pas très à l’aise chez son frère. « Super ! Tu dois avoir hâte. Tu dois attendre encore combien de temps ? » Il décide de trinquer à ça, à son retour dans son chez-soi, dans son intimité. Ça ne pourra lui faire que du bien, mais surtout Nate espère que ça se passera au mieux pour elle. Il espère que la solitude ne lui pèsera pas trop, qu’elle ne fera pas de rechute. Mais comme on dit, à chaque jour suffit sa peine et il décide simplement de profiter de l’instant présent avec la brune. « Je reviens du Japon. J’aime beaucoup cette période de l’année, là-bas. On en a profité pour partir un peu en exploration, avec d’autres membres de l’équipage… Et inutile de dire qu’on a trop mangé. » En-dehors de son travail, le co-pilote a l’impression que son quotidien n’a rien de bien intéressant. Quand il est en Nouvelle-Zélande, il en profite pour dormir, se divertir ou passer du temps avec ses proches. « J’ai reçu mon planning pour les trois mois à venir. En juin, je ferai la plupart de mes rotations en Polynésie française, bonjour le choc thermique » plaisante-t-il. « Et je dois passer mes tests annuels de vision et d’ouïe la semaine prochaine, à Auckland, j’y serai pour deux ou trois jours. » Pendant qu’il parle, les plats arrivent. Nate en a l’eau à la bouche. « Bon appétit ! »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Mer 19 Mai - 23:25 | |
| Quand Nate proposa à Erin de louer un petit appareil pour leur promenade, cette option lui paraissait évidente, mais elle exagéra les traits de la notoriété pour se jouer un peu de lui. « C’est vrai ? Tu ne piloterais pas un airbus juste pour nous ? » Fausse sérieuse, visage impassible, elle poursuivit la taquinerie. « Ou alors, on prend mon jet privé. » Parfois, Erin adoptait une attitude légèrement diva en studio. Têtue, elle savait quelle direction elle voulait prendre dans le cadre de son travail et elle n’aimait pas qu’on la contredise. Il arrivait donc qu’elle renvoie une image hautaine auprès des personnes qui bossaient avec elle mais en dehors de cette facette de sa personnalité, elle n’avait pas de pseudo-caprice de star complètement démesuré. C’est pourquoi, la brune ne parvint plus à réprimer son rire devant la tête interrogatrice de Nate. Le pilote était loin d’être bête mais elle était sûre de lui avoir distillé le doute pendant une fraction de secondes. La chanteuse n’était pas Beyonce, elle n’avait pas d’avion personnel ou des délires extravagants de ce genre. « Un petit appareil, ce sera parfait. » Le plus adapté, surtout. « Ok. Partons là-bas cet hiver. » Voilà qui était fixé, une perspective qui n’était pas pour lui déplaire. Bientôt, elle serait en mesure de retourner vivre chez elle et par conséquent de partir en voyage aussi sous réserve de continuer sur sa lancée. S’échapper d’Island Bay et s’éloigner de sa famille ainsi que des problèmes de l’année qui venait de s’écouler lui ferait le plus grand bien. « Tu m’as souvent eue pour toi tout seul. » Nouveau sourire entre eux. Erin n’était pas gênée d’évoquer l’attirance inexplicable qui avait construit leur lien au départ, même si depuis la sortie du centre de la chanteuse, cette relation avait pris une tournure différente, plus… profonde. « Qui sait, je trouverai peut-être un violon à emmener dans mes valises d’ici-là. » Par contre, Nate ne se souvenait pas bien de ce qu’il avait ressenti quand il état monté sur scène pendant ses spectacles scolaires : il l’avait plutôt vécu comme une expérience amusante que comme un événement stressant.
Dans le restaurant, les deux compagnons de soirée continuèrent à parler de tout et de rien. Erin évoqua notamment un souvenir de voyage avec Arielle, une des premières fois qu’elle mentionnait son amie sans émotion dans la gorge. « Oui, j’en ai vu, mais rien de caricatural, nous sommes allées dans un endroit plus authentique que toutes ces activités organisées, au plus proche des gens, tu vois ? » Un road-trip ressourçant, ponctué de longues promenades dans de magnifiques endroits de la Nouvelle-Zélande où Erin était passée inaperçue. Personne ne l’avait reconnue. La chanteuse lui partagea ensuite les dernières nouvelles de sa vie. « C’est difficile à dire. Je suis incapable de m’asseoir sur une chaise et d’écrire pendant deux heures sur commande. » La jeune femme s’appliqua tout de même à lui donner une réponse plus concrète. « L’inspiration vient des choses que je vis, des personnes que je croise, des endroits que je visite, des moments que je partage. Un parfum, un feeling, une ambiance… Tout peut m’inspirer. Il m’est déjà arrivé d’écrire une chanson en quelques minutes en grattant la guitare, juste en échangeant sur la musique avec une autre personne par exemple. » Ce qui l’aidait tenait en trois principes : ne pas rester enfermée, avoir le temps d’écrire et la liberté de faire ce qu’elle voulait. En dépit des tensions qui régnaient entre Roméo et elle sur le plan personnel, son mentor ne l’avait jamais bridée sur sa musique. Jusqu’à présent, elle avait eu carte blanche. En pensant à la liberté, Erin allait bientôt retrouver son indépendance dans sa vie privée aussi. « Je ne sais pas exactement… D’ici un mois ou deux, ça devrait être bon, je pense. » Tout dépendrait de l’avis des spécialistes qu’elle continuait de voir une fois par semaine. Liam lui avait offert son toit pour qu’elle sorte du centre. Erin ne se plaignait pas car elle préférait être en dehors que dedans mais ce n’était pas une partie de plaisir tous les jours car leurs rapports fraternels restaient tendus tout comme ceux entre les deux époux. Et puis, même si son frère ne la fliquait pas, elle savait qu’il gardait un œil sur elle et qu’il vérifiait qu’elle n’avait pas rechuté.
Entretemps, Nate et Erin passèrent commande et continuèrent ensuite leur conversation. Le pilote lui partagea aussi ses dernières nouvelles, principalement liées à son travail. Il revenait du Japon où il avait trouvé le temps de jouer les touristes. « Vous avez visité des endroits en particulier ? Qu’y a-t-il de spécial en cette période ? » Il lui détailla ensuite le planning des prochains mois. « Ah oui ! Tu ne t’embêtes pas ! Tu vas pouvoir te dorer la pilule au soleil et revenir tout bronzé avant de partir aux sports d’hiver. » Un sourire étira les lèvres d’Erin, puis elle releva les yeux vers lui lorsqu’il lui parla de ses tests annuels pour l’ouïe et la vue. « Pas trop stressé ? Ce sont des tests qui pourraient remettre ton poste en question d’une année à l’autre ? » Ce qu’elle retenait surtout, c’était qu’il reviendrait à nouveau plusieurs jours en Nouvelle-Zélande. Les plats arrivèrent alors sur la table, la sortant de sa réflexion. « Bon appétit ! » Répéta-t-elle, machinalement, en plongeant sa fourchette dans l’assiette. Pour la première fois de la soirée, un petit silence s’installa. Ce n’était pas gênant car ils savouraient leur repas. « Convaincu ? » Il semblait en tout cas se régaler. Elle remarqua alors de la sauce sur sa joue et le lui indiqua discrètement mais comme il galérait, Erin se pencha légèrement vers lui et essuya la trace avec la serviette, créant ainsi un petit contact entre eux. Un rire complice accompagna la gaucherie et elle se redressa ensuite normalement, interrompue par un des serveurs qui venaient leur demander si tout allait bien pour eux et s’ils n’avaient besoin de rien.
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Jeu 20 Mai - 12:21 | |
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« Un jet privé, quelle classe » sourit-il. Lui-même n’en a jamais piloté, mais il veut bien imaginer que s’il travaillait pour une personne ayant les moyens de s’en payer un, il gagnerait bien mieux sa vie. Mais il n’est déjà pas à plaindre aujourd’hui, même si ce n’est sans doute pas grand-chose comparé à Erin. Nate aime bien sa vie comme elle est et il tire profit des avantages qu’il y a, comme voyager presque autant qu’il veut. Même après autant de trajets, autant de vols, autant de visites dans les mêmes pays, il trouve toujours le même plaisir à le faire. Mais quand Erin accepte d’emblée l’idée d’aller à Queenstown avec lui pendant l’hiver à venir, le Jenkins comprend déjà que ce voyage-là sera différent, revêtira une signification particulière. Il est surpris par la promptitude de la jeune femme à dire oui à sa proposition, même si elle a déjà prouvé qu’elle est capable d’une spontanéité étonnante. « Sérieux ? » Un large sourire étire les lèvres de Nate. Déjà, l’enthousiasme le gagne en même temps que les idées d’activités à faire. Celles-ci ne manquent pas dans la petite ville si prisée des touristes, peu importe la saison. Mais forcément, l’hiver est une période particulière là-bas. « Ça va être génial ! Je sens qu’on va trouver plein de choses à faire et qu’on va bien s’amuser… » De ça, il est absolument certain. « Et si tu trouves un violon, tu as raison, ce sera encore mieux. » Elle ne pourra pas forcément se poser sur un banc près du lac pour qu’il l’écoute jouer : le cadre sera assurément magnifique, cependant ils risqueraient d’avoir vite froid. Mais peu importe, ils pourront faire ça en intérieur avec des boissons chaudes. « J’en ai mangé plein au cours de mes déplacements, mais c’est là-bas qu’il y a les meilleurs burgers au monde de mon point de vue. »
Pour le coup, Erin évoque un endroit bien moins touristique, pas très loin de Rotorua. Si les natifs aussi apprécient de faire les mêmes parcours que les étrangers en vacances, ils n’en aiment pas moins sortir des sentiers battus, forcément. « Oui, je vois. Ça devait être une belle expérience. » Assurément, la Millstone doit avoir l’occasion d’en faire, dans son existence de chanteuse. Comme il le lui demande, elle lui explique un peu d’où vient son inspiration. Pour lui qui n’est pas un artiste (il aime bien dessiner, mais ce n’est pas ce qui le range dans cette catégorie, c’est certain), ce n’est pas forcément facile à comprendre. Mais il hoche la tête, impressionné. « C’est très intéressant, ce que tu me dis. Ça peut venir de choses du quotidien qui, peut-être, me paraîtraient assez banales mais à toi, t’inspirent quelque chose de beau. » Le brun a rencontré Erin plusieurs années auparavant déjà, mais comme leurs échanges se faisaient au gré des déplacements, ils n’ont pas forcément passé beaucoup de temps ensemble. Il prend plaisir à apprendre à mieux la connaître, tout comme à parler un peu de lui-même. Il évoque le fait qu’il revient du Japon, la belle saison pour y aller à ses yeux. Quand elle lui demande pourquoi, Nate sourit à nouveau. « Cliché et classique, je sais… Mais on s’en lasse pas. C’est la floraison des cerisiers. Il y a des festivals de fleurs de cerisiers, ou tout simplement la tradition de regarder et d’en apprécier la beauté… En faisant des pique-nique sous les cerisiers en fleurs, par exemple. Les vols pour le Japon sont pleins à cette époque de l’année. On est arrivés un peu après la pleine floraison à Nagoya, mais ça vaut quand même franchement le coup d’oeil. Et puis les températures sont idéales, pour moi en tout cas. »
Pendant qu’ils parlent, le serveur revient avec les plats. Nate accueille son entrée avec entrain, remerciant le jeune homme avant de s’y attaquer. Il pousse aussitôt un soupir de satisfaction. « Très convaincu. On sent tout de suite que c’est vraiment du fait-maison, contrairement à ce que certains restaurants proposent parfois. J’ai hâte de découvrir la suite. » Pendant quelques instants, il reste silencieux, profitant de son repas. Un peu trop peut-être, puisque il ne se rend pas compte qu’il en met apparemment partout. Comme Erin lui essuie la joue, il lui adresse un sourire complice. « Désolé, on pourrait croire qu’après tout ce temps passé à manger dehors, je saurais un peu mieux me tenir… » Mais comme ils ne sont pas dans un endroit pompeux, ça le fait plus rire qu’autre chose. Et le contact est peut-être anodin en apparence, mais il a l’impression que son rapprochement avec la chanteuse devient plus évident. Et bien entendu, ce n’est pas pour lui déplaire. « Pour en revenir à ta question sur mes tests, je stresse pas trop, non. Je commence à avoir l’habitude de les passer et même si les résultats n’étaient pas à la hauteur de mes espérances, je pense que je pourrais évoluer vers un autre poste intéressant au sein de la compagnie. » Ce ne serait pas tout à fait pareil, mais au moins il y a d’autres possibilités et c’est rassurant. « Je passe un test psychologique tous les ans aussi, mais ici, à Wellington » sourit-il, passage obligé (a priori, en tout cas) dans une carrière comme la sienne. Le co-pilote se redresse pour boire un peu. Il approche déjà de la fin de son entrée, mais le plat de résistance arrive après et il a de grandes attentes pour celui-ci. « C’est parfait, merci » remercie-t-il le serveur, avant de demander la suite. « Je vais avoir du mal à rentrer derrière le volant après ça » plaisante-t-il. « Alors, pour en revenir à Queenstown… Ski ou snow board ? »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Sam 19 Juin - 17:29 | |
| « Aussi sérieuse que toi quand tu me l’as proposé. » Le sourire mutin qui étira les lèvres d’Erin contrastait avec la sincérité de sa réponse car d’une part, elle taquinait le copilote, de l’autre, elle en pensait chaque mot. L’idée émise sur un coup de tête venait de prendre alorune forme tangible. Cet hiver, ils voyageraient ensemble à Queenstown. Ce séjour ne se résumerait pas à une nuit volée à l’autre bout du monde entre deux escales de Nate. Ils passeraient plusieurs jours l’un avec l’autre. Depuis qu’Erin s’était montrée partante, l’enthousiasme du Jenkins ne s’essoufflait pas. Il imaginait déjà toutes les activités qu’ils testeraient mais Erin ne se projeta pas de trop. Depuis sa sortie du centre de désintoxication, elle prenait un jour à la fois. Ce projet de voyage était déjà un grand pas en avant pour elle, ce besoin de changer d’air. Il valait mieux ne pas tirer de plan sur la comète dans l’éventualité où elle ne serait finalement pas en mesure de partir avec lui pour x raison. Entre les activités hivernales, le violon et les meilleurs restaurants selon Nate, elle était certaine de ne pas s’ennuyer. « Tout cela a l’air génial. Je (re)découvrirai sur place. »
Attablés, le pilote et la chanteuse partagèrent d’autres anecdotes de leur vie respective tout en appréciant la première assiette qui venait d’être posée devant eux. Erin lui racontait notamment son séjour près de Rotorua, un merveilleux souvenir de voyage avec Arielle, puis lui expliqua d’où lui venait l’inspiration pour ses musiques. [clor=chocolate]« Oui c’est difficile à expliquer mais ça se joue beaucoup au feeling et à la sensibilité d’un artiste. Certains sont plus scolaires avec le besoin de se poser plusieurs heures en studio dans le calme le plus complet, d’autres préfèrent laisser parler leur créativité et peuvent écrire sur un bout de serviette dans un restaurant. Je me range plutôt dans cette deuxième catégorie. »[/color] Ajouta Erin, un sourire complice aux lèvres. Même s’il était difficile de devenir plus intimes que partager plusieurs nuits ensemble, ce soir, Nate et elle continuaient de se découvrir sous un autre jour, plus personnel. Les années en tant qu’artiste avait poussé la jeune femme à se construire une carapace de fer, à se blinder contre le monde entier à l’exception de son entourage. Elle ne crachait pas dans la soupe du succès mais le revers de la médaille était que ses relations ordinaires s’étaient complexifiées. Quand elle rencontrait une nouvelle personne, elle ne devait pas gérer que le côté presse people, la brune devait aussi toujours rester sur ses gardes et ne s’ouvrait pas facilement, de peur que ce soit quelqu’un de mal intentionné qui n’hésiterait pas à la trainer dans la boue pour lui nuire. Avec Nate, Erin avait eu un bon feeling tout de suite mais elle ne s’était pas beaucoup dévoilée pendant leurs rencontres à l’étranger, habituée à se méfier et par manque de temps aussi. Elle en avait juste assez dit pour éveiller sa curiosité, suscitant un intérêt qui avait créé chez eux une fascinante attraction, attraction qui évoluait aujourd’hui. A son tour, Nate lui partagea des anecdotes de voyage. Tous les deux travaillaient dans un domaine qui les amenaient à se déplacer régulièrement. Lui, il adorait se rendre au Japon au moment de la floraison des cerisiers. Pleine saison, température idéale, beauté du pays à cette période. « Ça doit être magnifique. J’arrive à visualiser la beauté des parcs en fleurs rien qu’à t’écouter. » Nate était un bon orateur, doué pour captiver l’attention de ceux qui l’écoutaient et stimuler leur imagination.
En parallèle, Nate continuait d’apprécier son repas. N’ayant pris qu’un plat, Erin avait demandé à être servie en même temps que l’entrée du Jenkins mais elle le regarderait manger la suite avec bienveillance. De son côté, la jeune femme avait l’appétit d’un moineau et puis son corps s’était habitué à vivre des périodes de carence importantes quand elle était sous l’influence des drogues. Il lui arrivait de ne pas se substanter comme il fallait, alors c’était mieux pour elle de ne pas forcer sur la quantité, au risque d’être malade ensuite. « Ah ! J’suis bien contente que t’aimes parce que c’est une tuerie ici. » Les goûts et les couleurs ne se discutaient pas mais elle aurait trouvé dommage qu’il n’apprécie pas. Bon vivant, il se régalait si bien qu’il déborda autour de sa bouche. Charmée, elle se pencha vers lui pour effacer discrètement la trace au coin de sa joue à l’aide d’une serviette, créant un moment de rire complice entre eux. « Ou en avion, lors des vols long courrier ? » Supposa Erin, en embrayant sur sa petite plaisanterie. D’ailleurs, il lui confia qu’il devait bientôt passer son évaluation de santé annuelle pour la compagnie, routine professionnelle à laquelle il se soumettait sereinement. « Oui, mais ton truc à toi, c’est voler… » La question ne se poserait probablement pas cette année mais si sa santé évoluait dans un sens qui l’amenait à changer de poste au sein de la compagnie, arriverait-il à s’en satisfaire ? Quand Erin avait failli perdre sa voix, qu’elle avait été dans l’obligation de rester dans un silence complet pendant plus de deux mois pour éviter une opération des cordes vocales qui aurait changé son grain de voix, jouer de la musique comme musicienne sans pouvoir chanter ne lui avait évidemment pas suffi. Toutefois, la vie plaçait des obstacles sur la route de tout le monde et parfois il n’existait pas d’autre solution que d’accepter l’inéluctable. Si un jour Erin perdait sa voix ou que Nate n’était plus « apte » à voler sur le plan de sa santé, ni elle ni lui ne pourrait y faire quelque chose. « Que te demande-t-on pour l’entretien psychologique ? » Cette évaluation ne surprenait pas Erin non plus. Elle avait entendu l’histoire horrible d’un avion en Europe qui s’était écrasé parce que le pilote avait décidé de mettre fin à ses jours et avait entrainé avec lui tous les passagers du vol. Dans l’aviation, la responsabilité qui pesait sur les épaules d’un pilote ou d’une compagnie était énorme. Nate plaisanta ensuite sur la difficulté qu’il aurait de s’asseoir derrière le volant après avoir englouti tout un repas. « J’ai le permis mais pas sûre de pouvoir te dépanner, je déteste conduire… surtout en centre-ville. » Répondit-elle à sa plaisanterie. Nate reparla alors de leur voyage à Queenstown. « Snow board sans hésiter ! » Le plat du copilote arriva, puis Erin continua le fil de la conversation. « Je voudrai être sûre de pouvoir partir avec toi et vivre les choses là-bas, le moment venu. » |
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Sam 19 Juin - 23:50 | |
| Si Nate n’est pas allé si souvent que ça à Queenstown, il connaît tout de même assez bien la petite ville. Et maintenant qu’il a validé sa formation pour piloter à travers ces montagnes complexes, il devrait s’y rendre assez régulièrement, mais pas pour y rester. Alors forcément, passer des vacances là-bas l’enthousiasme beaucoup. C’est l’un de ses coins préférés en Nouvelle-Zélande, avec les fjords et les glaciers. Les activités ne manquent clairement pas dans les environs, que l’on soit touriste ou résident. Mais bien entendu, ils auront l’occasion d’en reparler plus en détails en temps voulu. Un tel voyage n’est pas très compliqué à organiser et à programmer, mais ça le réjouit d’avance. « Oui, ça promet d’être extra. » Attablés ensemble, Erin et Nate ne manquent pas de sujets de conversation. En ce qui concerne ses récents voyages, il évoque surtout le Japon et la floraison de cerisiers - forcément. « Le seul truc qui est dommage, c’est que c’est très touristique. Je suis loin d’être le seul à préférer cette époque de l’année au pays du soleil levant. Et en même temps, c’est ce qui me permet d’y aller régulièrement là-bas à cette période. La compagnie a un programme différent, il y a des vols supplémentaires pour le Japon et c’est un vrai succès. » Le Jenkins parle beaucoup de son travail, parce que c’est quelque chose qu’il aime. Erin aussi parle du sien, parce que plus qu’un métier, c’est pour elle sa passion. C’est intéressant d’apprendre d’où peut lui venir l’inspiration, ce qui lui permet d’exprimer sa créativité. « Moi aussi, j’aurais parié que tu appartenais à la deuxième catégorie » glisse-t-il, taquin, quand elle affirme ne pas faire partie de ceux qui ont une approche plus scolaire.
Alors que la chanteuse a déjà terminé son repas, le brun continue sur sa lancée avec un osso bucco. Ça n’a pas l’air de la déranger de le regarder manger et, bien sûr, ils continuent à discuter. « Oui, j’aime voler. J’ai du mal à m’imaginer faire autre chose un jour. Mais il paraît qu’arrivé à un certain âge, on aime bien se stabiliser, avoir un poste au sol pour pouvoir se fixer. » Nate hausse légèrement les épaules, parce qu’à trente-deux ans, il est un peu dubitatif. C’est d’autant plus le cas qu’au fil des heures de vol, il pourra accéder à plus de responsabilités. Mais s’il n’avait plus le choix, alors il serait rassuré de savoir qu’il a d’autres options. « Peut-être que ça me déplairait pas trop d’être instructeur, même s’il faudrait moi-même que je passe une formation avant de pouvoir le devenir. Enfin, si un jour ça doit arriver, j’espère que ce sera le plus tard possible. » Mais forcément, en raison des responsabilités énormes qu’impliquent son métier, le co-pilote est régulièrement soumis à des tests comme tous ses collègues. En-dehors de la vision et de l’audition, Nate évoque aussi l’entretien psychologique. « Beaucoup de questions qui, des années après, arrivent encore à me surprendre… Principalement, bien sûr, pour détecter si j’ai des tendances dépressives, voire suicidaires, ou encore d’autres troubles. Le moindre d’entre eux, et j’imagine qu’il y en a un sacré paquet, peut représenter un danger pour la sécurité. » Lorsqu’ils prennent une compagnie sérieuse, les passagers peuvent être relativement rassurés à ce sujet - on ne plaisante pas là-dessus. « Au tout début, même si son efficacité est loin d’être prouvée, j’ai dû passer un test de Rorschach… Je te dis pas l’angoisse dans laquelle ça m’a mis. J’arrivais pas à distinguer grand-chose des taches et j’avais toujours peur de la signification de mes réponses. » Aujourd’hui, ce souvenir le fait rire. Mais à l’époque, il avait bien stressé. « Bon… J’imagine que tu ne m’accompagnes pas pour le dessert ? Ou à moins que tu veuilles qu’on partage ? Qu’est-ce que tu recommandes ? »
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Dim 20 Juin - 12:20 | |
| Erin en découvrait de plus en plus sur le travail de Nate, notamment par rapport aux formations qu’il devait suivre, à la façon dont la compagnie aérienne s’adaptait aussi aux périodes touristiques en proposant des vols supplémentaires pour certaines destinations. Le co-pilote appréciait particulièrement se rendre au Japon pour admirer les cerisiers en fleur, en dépit de l’amas de touristes qui s’y rendaient pour la même raison, signe que le spectacle valait le déplacement. Par le biais de ses tournées internationales, Erin avait aussi voyagé dans beaucoup de pays, dont certains en Asie, souvenir de leur première rencontre à Singapour qui lui revenait à l’esprit. A son tour, elle lui partagea des anecdotes sur sa vie d’artiste, surtout sur la façon dont son inspiration fonctionnait, c’est-à-dire en mode roue libre, au gré des moments qu’elle vivait au quotidien et loin d’une ligne de conduite académique. Autodidacte, la chanteuse et musicienne s’était construite sur ces bases, une approche qui n’étonnait pas Nate, coutumier de l’esprit affranchi de la jeune femme. Le repas continua ensuite sur sa lancée, Nate mangea son plat tandis qu’Erin appréciait le vin et lui posait d’autres questions. « On estime l’expérience d’un pilote au cumul de ses heures de vol ? » Il avait une belle marge d’évolution dans la compagnie aérienne et envisageait même de devenir instructeur quand il ne volerait plus comme commandant de bord. « Je n’ai jamais autant entendu le mot formation sur une seule soirée. » Plaisanta Erin. Entre les évaluations et les tests, il devait d’ailleurs prochainement passer son bilan psychologique et physique annuel. Des questions intrusives nécessaires pour détecter si le pilote souffrait de troubles divers, susceptibles de représenter un danger pour lui ou la vie de ceux qu’il transportait. En écoutant l’énumération de certains de ces problèmes, Erin savait qu’elle se ferait éliminée d’emblée. Tendances dépressives, dépendances aux drogues, troubles mentaux divers. Parfaitement sain d’esprit, Nate était son parfait opposé en la matière, une pensée qui l’amena à se demander s’il était raisonnable de continuer à le voir, car il faudrait être aveugle pour qu’elle ne remarque pas le rapprochement subtil qui s’était opéré entre eux depuis qu’il était venue la chercher à sa sortie du centre. Les travers de la vie d’Erin ne semblaient pas l’effrayer pourtant, au contraire. « Oui, c’est normal quand on a la responsabilité d’autant de vies entre les mains, les compagnies sont obligées de vérifier que tout va bien. » Le brun mentionna alors le test de Rorschach, un test que la chanteuse ne connaissait pas sous ce nom jusqu’à ce qu’il mentionne les tâches. « Ah oui, j’en ai entendu parler. C’est vraiment fiable ce truc ? C’est tiré par les cheveux. » Elle avait déjà vu des images circuler en ligne. A part pour l’une ou l’autre, il lui aurait été impossible de donner des réponses sensées pour la plupart d’entre elles. Le moment du dessert était venu. Nate se tourna vers elle pour lui demander conseil et vérifier qu’elle n’en prenait pas. « Tout est bon ici ! Le traditionnel tiramisu, la panna cotta aux fruits rouges, la cassata et bien sûr leur glace. Tous les parfums. » Le sourire aux lèvres, la brune compléta ensuite sa réponse. « Je ne prends pas de dessert mais je ne garantis pas de ne pas chiper dans le tien. » L’idée d’en partager un était une bonne option, même si elle se contenterait de goûter. « Par contre, je ne zappe jamais le cappuccino. » Soudain, Erin se tut lorsqu’une silhouette s’approcha en direction de leur table mais qu’un des serveurs, briefé par la patronne, joua au barrage. La jeune femme tourna la tête dans leur direction et remarqua une adolescente, intimidée, qui les regardait. Elle s’était levée pour venir la voir, ses parents, attablés plus loin, observaient la scène un sourire aux lèvres. Erin lui adressa alors un signe et l’invita à venir. D’un air réservé, l’adolescente la salua fébrilement et lui glissa qu’elle aimait beaucoup sa musique. Erin la remercia et, plutôt que de lui signer un autographe – elle était prudente avec les signatures –, elle se prêta au jeu d’un selfie avec la fan. En général, la chanteuse évitait dans les endroits qu’elle aimait fréquenter mais l’approche de l’adolescente avait été correcte alors elle se montrait accessible. Ça faisait partie du jeu. L’échange terminé, la jeune fille retourna près de ses parents des étoiles dans les yeux tandis que la brune attendait toujours la décision de Nate sur le dessert, pas perturbée par ces interruptions. Peut-être que le pilote commenterait ce qui venait de se passer, petit aperçu de sa vie de chanteuse. |
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) Lun 21 Juin - 4:17 | |
| Le repas passe vite, mais on dit que c’est souvent le cas quand on est en bonne compagnie. Nate parle beaucoup de son travail, mais il en apprend aussi plus sur Erin. Paradoxalement, quand ils se croisaient au gré de leurs déplacements, ils n’avaient pas tant le temps de parler que ça - ou plutôt, certains sujets étaient juste effleurés. Ici, dans leur pays natal, les occasions se multiplient - ou il serait plus exact de dire qu’ils les créent - pour en découvrir plus l’un sur l’autre. Et si l’ambiguïté transparaît parfois, si leur relation ne paraît pas toujours très claire, le Jenkins ne se pose pas trop de questions pour l’instant. Il prend simplement plaisir à passer du temps avec elle et à leurs conversations. En plus, elle s’intéresse à ce qu’il fait - son métier, ses loisirs -, ça lui fait forcément plaisir. « Oui, principalement à ses heures de vol. Mais son expérience, c’est aussi les appareils qu’il a l’habitude de piloter, des gros porteurs ou des petits avions spécialisés dans la desserte d’îles perdues par exemple… Ou encore les endroits où il se rend, puisque comme on disait, certains aéroports sont plus difficiles que d’autres. » Elle le fait rire lorsqu’elle plaisante à propos du fait qu’il parle souvent de formation. « Tu vois un peu ? Généralement, les passagers n’ont aucune crainte à avoir. On est humainement imparfaits, mais on est sacrément bien cadrés aussi. Toi qui parlais d’heures de vol, même si c’est pas pareil, il faut pas oublier toutes celles passées sur un simulateur… C’est un de mes trucs préférés, j’ai l’impression de participer à un jeu vidéo géant. » Il y a des aspects agréables, d’autres moins, comme dans tous les corps de métier. « Comme je te disais, l’efficacité de ce test n’a jamais vraiment été prouvée… Après, je suis pas un spécialiste, c’est peut-être un outil intéressant pour évaluer la personnalité de quelqu’un. Mais il n’y a pas de véritables preuves que ce soit exact, à ce qu’on dit. »
Suivant les recommandations d’Erin, Nate commande un tiramisu. Il hésite avec la glace, mais après tout, il y a toujours possibilité de revenir un autre jour. Comme la carte est épatante, il n’écarte définitivement pas cette option. « Bon, on a qu’à demander une deuxième cuillère alors. » La brune, elle, prend un cappuccino. Pendant qu’ils attendent, une adolescente semble vouloir s’approcher d’elle. Le serveur exécute les ordres de son patron, mais c’est Erin elle-même qui fait signe que c’est bon. Nate s’apprête à proposer de prendre la photo, mais elles ont l’air de se débrouiller très bien avec les selfies. Il reste donc un observateur silencieux, se contentant d’agiter la main avec un sourire lorsque la jeune fille rejoint la table de ses parents. « Ça t’arrive souvent, ce genre de choses ? » demande-t-il, pendant que le serveur apporte le dessert et le café. Le brun le remercie chaleureusement. « Ça te fait plutôt plaisir, ou ça aurait tendance à te déranger ? » Nate est un peu curieux. Bien sûr, il sait que la chanteuse est connue. Mais vivre une scène de son quotidien de célébrité, c’est différent. Il n’a jamais vraiment pensé à ce que ça pouvait impliquer pour elle dans la vie de tous les jours, alors forcément ça l’intéresse. « C’est divin, comme ceux que j’ai pu goûter en Italie » affirme-t-il ensuite, la cuillère encore dans son dessert. Cette note sucrée, particulièrement douce, lui fait plaisir à la fin de cet excellent repas. Il n’est pas forcément porté sur le dessert, mais aujourd’hui c’était l’occasion de découvrir un nouveau restaurant, alors il n’allait pas s’en priver. Et en fait, le co-pilote ne retient que du bien non seulement de l’endroit, mais aussi du moment qu’il y a passé. La conversation continue à aller bon train et, bientôt, c’est l’heure de remercier les employés et les propriétaires du restaurant. Ils regagnent ensuite la voiture et Nate ramène Erin chez son frère et sa belle-soeur, laissant sa joue s’attarder un peu plus longtemps que nécessaire contre la sienne - contact bien agréable - lorsqu’il lui fait une bise pour lui dire au revoir. « A bientôt, Erin. Merci pour aujourd'hui, c'était vraiment sympa. » Et il la laisse s'éloigner, plongé dans des pensées difficiles à déchiffrer.
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| Sujet: Re: She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) (#) | |
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| | | | She’s a tornado with pretty eyes and a heartbeat (Erin) | |
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