Moi, un doctorat ? Oulaaaah non

Un doctorat ? Oulah, non !

En réalité, la réponse de Jeremiah sur sa préférence pour jouer en équipe n’étonna pas Laya. Il semblait particulièrement apprécier le côté échange et interaction dans sa passion. Il adaptait aussi son niveau de jeu en fonction des participants qu’ils rencontraient puisque ce n’était pas facile pour des débutants de se frayer un chemin dans un univers parmi les plus aguerris. Cette approche de la part de Jeremiah démontrait une certaine bienveillance qu’elle n’aurait pas forcément relevée auprès d’un sociologue. Elle s’adressait à un joueur expérimenté, passionné et investi dans des communautés de jeux puisqu’il travaillait à la fois dans une boutique dédiée et organisait parfois des conventions. Son témoignage avait mis en lumière des aspects intéressants à aborder dans l’article, même si Laya devrait s’en tenir à une longueur maximale. Quand le vendeur vanta la qualité de véritables parties qui se vendraient très bien si elles étaient retranscrites dans un livre, la jeune maman approuva d’un signe de tête. « Quand on voit le succès de certains films tirés de jeux, ça ne m’étonnerait pas de voir des best-sellers du genre non plus. » La discussion se tarit finalement et ils décidèrent ensuite de se rendre à la boutique de Jeremiah. Laya le suivit jusqu’à sa voiture et le duo profita de ces quelques minutes pour faire plus ample connaissance à propos de tout et de rien. Le féru de jeu lui demanda même la date de l’heureux événement – il restait environ deux mois – et le trajet se termina ensuite rapidement. Jeremiah se gara près de sa boutique et entraina la jeune femme à l’intérieur. Curieuse de tout et facilement émerveillée, Laya admira les étagères remplies de jeux et les différents rayonnages qui proposaient des articles à la fois modernes ou plus anciens. Des livres, des boîtes, des goodies. Il y en avait pour tous les goûts. Son regard s’illuminait comme celui d’une petite fille. « J’ai l’impression de retomber en enfance depuis que j’ai franchi la porte. » Lança-t-elle, après avoir fait le tour de son regard. « C’est sympa et bien aménagé. » Laya n’était pas venue pour commenter l’aspect de la boutique mais elle partagea tout de même son avis sur le rangement. Et même si certains coins ressemblaient davantage à un « bordel organisé », celui-ci cadrait tout à fait avec l’ambiance chaleureuse du lieu. « Pour des jeux récents, je suppose que ce n’est pas difficile d’en commander mais vous trouvez facilement ces jeux plus anciens ? » Demanda-t-elle, en indiquant des rayonnages du doigt où se trouvait des boîtes moins récentes. Il y avait probablement des pépites dans la caverne d’Ali Baba. En même temps, elle se renseignait au passage sur le fonctionnement de la boutique et en quoi consistait son travail en plus de vendre les jeux et conseiller les clients amateurs. « Quel est le Saint-Graal pour vous ? Promis, ça restera entre nous. » D’un air amusé, la jeune femme était intéressée de découvrir sa petite botte secrète et jurait de garder le secret motus et bouche cousue.

Un doctorat ? Oulah, non !

Jeremiah parut peu convaincu par l’idée d’adapter les jeux en films en raison de la prolifération de navets qui ne rendait pas justice au genre. Pourtant, les studios sortaient parfois des pépites inattendues telles que la série Arcane qui inonderait la plateforme au n rouge quelques mois après leur conversation. Toutefois, il avait raison sur ce point : les belles adaptations n’étaient pas nombreuses et l’industrie de cinéma avait du pain sur la planche pour égaler les vibrations que les livres offraient. Et cette règle ne s’appliquait pas qu’aux histoires liées aux jeux mais à tous les genres. Les films, de par leur scénario condensé, proposaient souvent des versions étriquées, quand elles n’étaient pas tout simplement bâclées. En entrant dans la boutique, Laya admira l’intérieur et apprécia l’ambiance générale qui se dégageait. Bien sûr, elle ne jouait pas à de tels jeux enfant. L’atmosphère était juste appropriée au lieu. « Il n’est pas trop tard pour apprendre. Ou en tout cas essayer un jeu. » Répondit-elle, amusée, à un Jeremiah qui la taquinait volontiers. En général, Laya ne se fermait pas quand il s’agissait de découvrir des choses qu’elle ne connaissait pas. Elle pouvait ensuite se forger son opinion, apprécier ou non. Pourquoi ne pas venir passer une après-midi jeux de plateaux un jour ? Pour l’heure, Laya continuait son travail en s’intéressant à celui de Jeremiah. Il lui fit faire le tour de la boutique et lui expliqua en même temps le fonctionnement du magasin, notamment par rapport aux commandes ou aux locations. Au final, le passionné lui confia un des jeux qui le tenait en haleine. Univers énorme que même des non-initiés pouvaient connaitre de nom. En guise de réponse, Laya esquissa un nouveau sourire puis accompagna Jeremiah dans la suite de la visite. « Vous avez aussi toute une collection personnelle de figurines et accessoires ? » Le duo termina ensuite le tour de la boutique. L’Indienne s’éternisa un peu pour parler de tout et de rien avec le vendeur, puis le temps vint pour elle de prendre congé et de le libérer. « Eh bien, j’ai toutes les informations dont j’ai besoin. Merci pour votre temps et pour la visite en bonus. Je vous recontacte quand j’aurai avancé pour voir si tout vous convient. » Quand la jeune femme citait des personnes dans ses articles, elle leur soumettait généralement les passages concernés au préalable, même si elle gardait sa liberté d’écriture. « A bientôt. » La boutique était plus éloignée de l’appartement d’Andrea que le café où elle avait donné rendez-vous à Jeremiah mais Laya réussirait à rentrer par ses propres moyens.