séisme à island bay ○ sujet de loterie n°1

Sasha était de sortie pour se rendre chez un client. La journée avait débuté tranquillement, quelques clients avaient poussés les portes de la concession avant qu'il ne doit s'absenter. Sur le chemin, ses pensées s'étaient bousculées, il y avait toujours trente six mille choses qui tournaient dans son esprit sans qu'il ne puisse avoir les idées claires.

Le rendez-vous clientèle s'était déroulé sans accro, une nouvelle vente semblait sur le point de se conclure pour le plus grand bonheur du client comme de Sasha. Il n'avait pas à se plaindre, les affaires tournaient vraiment bien.

Tandis qu'il était sur le retour, il a d'abord senti une sorte de secousse, puis une seconde, quand tout à coup, le sol s'est mis à vibrer de manière violente, suivit de bâtiments longeant la route qui s'effondrent comme des châteaux de carte. Dans la panique, les automobilistes paniquent, créant des accidents dont Sasha est victime. Blessé légèrement, l'homme s'extrait de son véhicule pour porter secours aux autres, attendant les pompiers dont les sirènes braillaient au loin.

Rapidement pris en charge, l'italien fut conduit dans un gymnase réquisitionné pour l'occasion, il y avait déjà du monde de présent. Il fut pris en charge par des médecins rapidement avant qu'ils ne passent aux personnes suivantes, nettement plus amochées que lui. Sasha était déboussolé, il ne comprenait pas trop ce qui était en train de passer, comment beaucoup de personnes qui arrivaient par flot dans ce gymnase.

Ridicule. Voilà ce que Cove pense quand on frappe à sa porte et qu’on lui explique qu’on évacue le quartier. Certes, la terre s’est mise à trembler un peu plus tôt, ce qui a provoqué un peu de casse chez elle, mais c’est pas la première fois et ça sera certainement pas la dernière non plus. De plus, elle préférerait rester à l’appart’ pour comment à tout remettre en ordre au lieu d’être emmenée presque de force dans un gymnase. Mais il semblerait qu’elle n’ait pas vraiment le choix. Bon, Cove ne va pas non plus faire un esclandre ; elle sait que c’est la procédure, que c’est pour le bien des citoyens alors elle suit le mouvement en traînant quand même un peu des pieds. Et surtout en s’efforçant de contacter son mari, momentanément en déplacement, qu’il s’inquiète pas trop en entendant les nouvelles ou encore en les voyant de ses propres yeux si jamais il revient entre-temps. En traversant la ville jusqu’à West Bay, Cove à l’occasion de se rendre compte que c’est du sérieux et qu’elle peut s’estimer chanceuse de son côté : à peine blessée – une coupure superficielle au niveau de l’épaule -, son appartement toujours debout et sa nouvelle voiture avec Tom, loin de tout ça.

Le gymnase est bondé, les gens ont l’air désorientés et apeurés, certains sont même gravement blessés ; ils errent comme des âmes en peine, seul le personnel soignant semble savoir ce qu’il fait et s’active telles des fourmis. Cove reporte son attention sur son téléphone et se décide à envoyer un message à Tom puisqu’elle ne parvient pas à le joindre directement. Puis elle se dirige vers un gars à l’air moins perdu que les autres.
« Salut. Sacrées secousses, pas vrai ? »
Elle se retient tout juste d’ajouter que c’est sans doute ce que doit ressentir la pulpe au fond de la bouteille d’Orangina parce que vraiment, ça semble pas être le bon moment pour ça, puis elle enchaîne :
« Pas trop de dégâts de votre côté ? »
Histoire de lancer la conversation. Dieu sait combien de temps ils vont devoir rester là et Cove a beau chercher, elle ne voit aucun visage familier alors autant faire en sorte que le temps passe plus vite.

Désormais en toute fin de grossesse, Laya avait arrêté de travailler. Ces dernières semaines, elle avait cravaché avec ses amis et son mari pour que tout soit prêt pour l’arrivée des bébés, de sorte qu’elle était prête à quitter l’appartement d’Andrea à Island Bay et à retourner dans sa maison à Porirua après la naissance. C’était le plus simple puisque le centre était plus proche de l’hôpital de Wellington que la petite ville côtière. Profitant de ses derniers jours dans le centre, elle avait réduit ses sorties au strict minimum dont sa petite balade quotidienne pour s’aérer. Aujourd’hui, Laya s’aventura jusqu’à une pharmacie de West Bay où elle avait commandé un produit. Cependant, lorsqu’elle sortit de l’officine, la jeune femme sentit le sol trembler sous ses pieds. La secousse était surprenante, longue et composée de vibrations de différentes intensités. Laya s’appuya contre le mur de l’établissement mais la vitrine de la pharmacie ne résista pas au choc et éclata. Des morceaux de verres volèrent dans tous les sens et certains éclats effleurèrent la brune qui s’était éloignée juste à temps pour éviter des blessures plus importantes. Elle s’en sortait avec de petites coupures le long du bras droit et de la jambe droite. La secousse se répéta et elle assista à une vision de cauchemar. Les immeubles environnants tremblèrent, des murs craquèrent, d’autres vitres éclatèrent, des pneus crissèrent et des voitures se tamponnèrent sous la panique des conducteurs. Les gens criaient et couraient partout. Des blessés apparaissaient. Laya entendit ensuite les sirènes retentir dans la ville. Une sensation de vertige s’empara d’elle, la tête lui tournait, elle s’appuyait toujours contre le mur. Un policier qui aidait dans l’évacuation des citoyens s’arrêta près d’elle et lui indiqua le gymnase comme lieu de rassemblement. Etourdie, Laya suivit d’autres passants jusqu’à la grande salle où des secours étaient arrivés et prenaient les gens en charge. Enceinte, l’Indienne fut rapidement auscultée par un médecin qui vérifia que tout allait bien pour elle. Comme Laya n’avait rien de grave, elle se retrouva ensuite avec les autres personnes qui attendaient à l’abri dans le gymnase. Un tremblement de terre venait de toucher Island Bay. Elle en avait déjà vécu en Inde mais c’était le premier qu’elle ressentait en Nouvelle-Zélande. Face aux gens apeurés et désorientés, une certaine anxiété la gagnait aussi. Y avait-il des raisons de penser que les secousses continueraient et que les dégâts ou le nombre de blessés s’empireraient ? Ne voyant pas de visage familier, Laya sortit son téléphone de sa veste pour prendre des nouvelles de ses proches et prévenir son mari. En même temps, elle continua d’avancer plus loin dans la salle dans l’espoir de croiser des têtes connues. Le regard concentré ailleurs, elle ne remarqua pas les deux personnes arrêtées devant elle et elle bouscula légèrement la jeune femme métisse. « Oh pardon ! Je ne faisais pas attention où j’allais. » Lâcha-t-elle, d’une voix teintée de nervosité. Encore étourdie par le séisme, Laya était un peu déboussolée elle aussi. « Quelles secousses, c’était impressionnant ! Vous avez vu comme tout a tremblé ? » Ajouta-t-elle sous le coup de l’émotion. Ou peut-être pas, les deux inconnus avaient sûrement tout fait pour sauver leur vie eux aussi. Journaliste, la brune aurait été en parfaite position pour se mettre au cœur de l’action et recueillir des témoignages de l’événement mais ce n’était pas du tout son état d’esprit actuellement. Elle espérait juste que ce cauchemar serait vite derrière eux.

Depuis qu’elle est petite, Mia sait que le gymnase de l’école est l’un des endroits mobilisés par la mairie en cas de tremblement de terre. Elle se souvient qu’on leur apprenait déjà, dans le cadre d’exercices d’évacuation liée à un séisme, à quitter leur salle de classe calmement, à suivre leur professeur des écoles et à se diriger main dans la main vers cet endroit assez imposant. Elle n’a donc eu besoin d’aucun rappel lorsqu’elle a senti les premières secousses. Et en bonne Néo-Zélandaise relativement habituée aux risques, sa réaction a été rapide. Mia se trouve donc au gymnase, où elle a retrouvé ses parents. Ceux-ci n’ont rien, heureusement, et ils sont installés aussi tranquillement que possible au vu du contexte, avec leurs couvertures et de l’eau. Inquiète pour d’autres personnes, la jeune femme fait le tour dans l’espoir de repérer des membres de sa famille éloignée, des amis ou des connaissances. En tout cas, toutes les personnes qui en ont besoin sont prises en charge et elle ne peut s’empêcher d’admirer l’efficacité de l’organisation en de telles circonstances. Un peu rassurée, Mia n’a plus qu’à espérer qu’il n’y aura plus de répliques. Elle commence à retourner vers l’endroit où ses parents se trouvent et où elle a attaché ses deux chiennes. Car évidemment, la blonde n’est pas partie sans ses deux boules de poils. Et heureusement, personne ne l’a empêchée d’entrer dans le gymnase avec Tigrou et Nala. En même temps, gentilles comme elles sont et attachées, il n’y a pas grand-chose à leur reprocher. Mais justement, l’une d’entre elles l’aperçoit revenir vers eux et, excitée, elle parvient à se défaire de ses liens. Et évidemment, elle court en direction de sa maîtresse. Mia se dépêche d’aller vers elle pour l’attraper dans ses bras, juste à côté d’un groupe de trois personnes. « Désolée, j’espère qu’elle ne vous a pas fait peur » souffle-t-elle, la boule de poils contre sa poitrine, calmée parce qu’elle est dans ses bras. Elle esquisse un sourire d’excuse. Elle ne reconnaît aucune des personnes présentes, mais évidemment elle repère tout de suite la jeune femme enceinte parmi eux. « Tout va bien pour toi, tu n’as besoin de rien ? » demande-t-elle naturellement.

Elle n’avait quitté l’hôpital que depuis quelques heures. On lui avait accordé deux jours de congés, les premiers depuis son arrivée. Les premiers vrais jours de congés qu’elle pouvait prendre. Plus de cartons à déballer, plus de babioles à ranger. Elle était libre. Ou presque. Sa mère avait organisé un dîner pour l’occasion. La famille au complet devait se réunir le lendemain. Tout le monde devait faire le déplacement. Ils ne s’étaient plus retrouvés depuis Noël. Elle reverrait sa famille, les siens. Ceux qui l’avaient vue grandir, s’épanouir, devenir le brillant chirurgien pédiatrique qu’elle est aujourd’hui - pour citer les propos maternels. Ses frères et sœurs, leurs enfants pour ceux qui avaient fondé la famille tant attendu par ses parents. L’impatience était là. Forte à l’idée de retrouvailles intenses.
Et pourtant, les joies de ce repas à venir s’étaient finalement envolées. Dès la première secousse. Elle savait Nala. On le lui avait appris à l’école, elle en avait lu aussi beaucoup à ce sujet. Les secousses s’étaient enchainées. Et le calme. Ce calme avant la tempête, comme ils disent. Elle était restée assise dans sa voiture, incapable de bouger jusqu’à ce qu’on vienne frapper contre la vitre. Le gymnase, c’était le lieu de rassemblement le plus proche. Le plus sûr aussi, si jamais ça devait recommencer. Elle n’y croyait pas tellement, Nala, mais elle avait suivi le mouvement. Son sac et sa sacoche sous le bras, comme un réflexe.
Le gymnase était déjà plein de monde. Des gens seuls, des gens accompagnés. Nala, elle était encore sous le choc. Dehors les dégâts étaient assez nombreux. Suffisamment pour l’inquiéter. Pour sa famille, pour Marcus. Elle, elle n’avait rien. En tout cas, elle ne pensait pas être blessée. Choquée, perdue. Après quelques minutes dans une bulle, son premier réflexe avait été d’écrire à ses proches. A ses parents, à Marcus. S’assurer que tout le monde allait bien. Que tout irait bien.
L’instant d’après, l’instinct de médecin avait repris le dessus. Parmi les occupants du gymnase, certains étaient potentiellement blessés. « Je suis médecin, est-ce que quelqu’un a besoin d’aide ? De soin ? » Après tout, si elle pouvait se sentir utile. Pas loin d’elle, un homme et trois femmes se tenaient. Une chance peut-être d’obtenir une réponse.

Une fois ressorti de son auscultation par les professionnels de santé, il boitait légérement à cause de son accident, et quelques blessures superficielles marquaient son corps. Rien de grave à déclarer, juste un peu sonné par la situation, il mit plusieurs minutes avant de réaliser la situation, de comprendre l'ampleur des dégats et de ce qui ça impliquait. Chaque minute qui passait faisait grandir la foule qui était toujours plus nombreuse sur place. Tandis qu'il tentait de retrouver ses esprits et de savoir s'il pouvait se rendre utile auprès des autres, il entendit une voix féminine à ses côtés. Une jeune femme qui ne semblait pas blessée et qui lui demandait si tout allait bien de son côté.

" - Comme vous dites oui ! Rien de très grave, quelques égratignures seulement."

Sasha n'était pas du genre à se plaindre même lorsque ça n'allait pas.

" - Pas de blessures pour vous ?"

Pendant leur discussion, les gens continuaient d'affluer, des ordres étaient criés à distance, le personnel de santé s'affolait. Puis une jeune femme percuta la première, s'excusant immédiatement. L'italien remarqua qu'elle était enceinte. Elle semblait assez émotive quant à la situation, et il y avait de quoi après tout, chacun réagissait différent face à une telle catastrophe. Le concessionnaire allait demander si tout allait bien pour elle lorsqu'une boule de poils vient leur tenir compagnie, suivie de prêt par sa maitresse.

En quelques temps, l'italien avait trouvé des personnes avec qui discuter, histoire de passer le temps, et pourtant pas se lier d'amitié avec quelques unes, on ne sait jamais. Une voix fit tourner la tête du quadragénaire, quelqu'un était médecin et demandait si certains avaient besoin de soin.

" - Je pense que tout va bien de notre côté, peut-être s'occuper de cette demoiselle." fit-il en désignant la jeune femme enceinte avec un doux sourire sur le visage. Il ne faudrait pas qu'elle accouche ici, et puis, il ignorait si elle avait été examiné ou non à son arrivée. Il voulait simplement qu'elle soit le plus à l'aise possible pour éviter tout choc inutile vu la foule présente.

En termes de séismes, on peut dire que la Nouvelle-Zélande est assez mal placée. Sans en être au même point que le Japon, les secousses sont quand même fréquentes, à tel point qu’on apprend aux enfants que faire dans ce cas-là à l’école. Et il faut croire qu’ils ont tous bien retenu la leçon puisque le gymnase ne cesse de se remplir. Personne qu’elle connaît et Cove se demande si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Mais la meilleure chose à faire est encore de ne pas trop y penser, une des raisons qui la poussent à engager la conversation. Rien de grave pour ce monsieur non plus, à la bonne heure. La jeune femme secoue la tête lorsqu’il lui retourne la question.
« Non, plus de peur que de mal, heureusement. »
Et encore, il s’agit là de la phrase toute faite qui sort toute seule car elle n’a pas vraiment peur. Quoi qu’il en soit, c’est ce moment que choisit une femme pour lui rentrer dedans. Avec calme, Cove se retourne pour lui demander posément de regarder où elle va, ça serait tout de même ballot de se blesser seulement maintenant alors qu’ils sont censés être plus ou moins hors de danger, mais s’abstient en remarquant qu’elle est enceinte. Non, c’est pas un handicap et c’est tout de même assez souvent désiré mais on a toujours tendance à y faire attention, à ces p’tites dames.
« C’est rien mais faites attention à pas vous esquinter. »
Puis elle acquiesce. Non, elle était n’était pas au cœur de l’action mais à en juger par les dégâts dehors, ça a dû être quelque chose en effet. Déboulent alors un toutou et sa maîtresse.
« Pas du tout ! »
En même temps, si un tremblement de terre ne lui fait pas peur, c’est pas un chien qui va y arriver. A moins d’en avoir la phobie sans doute mais c’est loin d’être le cas de Cove qui tend la main vers la tête du chien en questionnant sa maîtresse du regard afin de savoir si elle peut. Et une dernière personne se joint au groupe : un médecin. Celle-ci demande si quelqu’un a besoin de ses services. Difficile à dire mais comme en ce qui la concerne tout va bien, elle secoue une fois de plus la tête tandis que le monsieur désigne la femme enceinte.

Lorsque Laya rentra distraitement dans la personne devant elle, la jeune femme touchée se retourna et lui conseilla de ne pas se s’éreinter. Un tremblement de terre d’une telle ampleur avait généré une foule d’émotions qui se bousculaient dans la tête de l’Indienne. Elle s’inquiétait des répliques et de ne pas voir de proches à elle dans le gymnase, ce qui pouvait s’expliquer puisqu’elle s’était éloignée de son quartier habituel. Encore retournée, l’Indienne lâcha la bride de son ressenti auprès des deux inconnus. Le petit groupe fut rapidement rejoint par une autre jeune femme et son chien. Même si Laya n’avait plus d’animaux depuis qu’elle était arrivée en Nouvelle-Zélande, elle avait grandi avec de multiples compagnons à quatre pattes dans sa famille alors elle n’était pas effrayée par l’animal. Dans la foulée, sa maitresse s’enquit de son état. « Oui, oui, tout va bien. Plus de peur que de mal. » Sans s’en douter, elle venait d’utiliser la même expression que la métisse quelques instants auparavant. Par bonheur, Laya n’avait pas été blessée et les secousses ne semblaient pas avoir troublé physiquement la future mère en dehors des petites contusions. Le médecin qui l’avait auscultée n’avait rien relevé d’alarmant. Une voix s’éleva ensuite non loin d’eux, une autre spécialiste qui offrait son aide aux blessés. L’homme du groupe la rassura sur leur condition avant de lui proposer de s’occuper de Laya. « Non, merci mais ce ne sera pas nécessaire, j’ai déjà été examinée. » Rassura-t-elle tout le monde, néanmoins touchée de la considération de parfaits inconnus pour les enfants à venir « Vous avez tous eu des nouvelles de vos proches ? Le réseau est un peu saturé. » Se tourna-t-elle vers le reste du groupe. Laya avait reçu la réponse de son mari et de certains de ses amis mais elle avait eu plus de mal à en contacter d’autres.

Tombée sur un groupe de personnes qui commencent à échanger entre elles, Mia est vite rassurée. Dans le gymnase, tout le monde a l’air d’aller relativement bien - au pire, ils sont un peu secoués, c’est le cas de le dire. Heureusement, il y a aussi du personnel soignant. C’est le cas d’une belle femme qui débarque et qui ne doit pas être beaucoup plus âgée qu’elle. Comme elle s’enquiert de l’état de santé de tout le monde, Mia lui adresse un sourire. « Ça va de mon côté, merci. » Comme le seul homme présent parmi eux a déjà évoqué la jeune femme qui est enceinte, la blonde ne va pas insister là-dessus. En revanche, elle voit avec plaisir l’autre brune qui avance lentement la main vers sa chienne, comme pour demander la permission - Mia la lui accorde évidemment. « Elle est très sociable, elle s’appelle Tigrou. » En raison de son pelage strié de rayures noires, mais c’est tellement facile à deviner que la Fletcher se tait à ce sujet. « D’ailleurs, si vous avez des animaux ici, je suis vétérinaire, alors en cas de besoin… » Elle est clairement moins utile qu’un médecin, mais elle propose quand même son aide, sait-on jamais. Pendant ce temps, la benjamine du groupe assure qu’elle a déjà été examinée en arrivant, avant de demander s’ils ont eu des nouvelles de leurs proches. « Mes parents sont ici. Et mon frère va bien, j’ai reçu un texto. » C’est évidemment un soulagement. Mais elle n’a pas cherché plus loin que ça, en raison du problème de réseau précisément évoqué. « Et vous ? » Calant un peu mieux Tigrou contre sa poitrine, la jeune femme se décide à se présenter. Après tout, s’ils doivent rester ici plusieurs heures, autant continuer à discuter. « Je m’appelle Mia, et vous ? »

Ce séisme, ce n’était pas ce qu’elle avait prévu. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir sous le choc. A côté de la plaque. Quand bien même on lui avait appris à gérer, l’angoisse était présente. Elle avait le palpitant en berne, ça battait trop vite dans sa poitrine, elle le savait. Même quand les gens qui l’entouraient, même s’ils allaient bien, Nala n’était pas sereine. Les séismes n’étaient jamais sans conséquences. « Rassurée de voir que tout le monde va bien dans ce cas. » Elle était inutile en tant que médecin. Ce cercle proche n’avait pas besoin de ses talents mais elle, elle ne pouvait pas s’en éloigner. Plus apaisée de savoir qu’ils étaient là, ces inconnus. « Des jumeaux, non ? » Elle avait regardé le ventre rond de la jeune femme face à elle. Plus rond qu’une grossesse simple. Nala en avait côtoyé des femmes enceintes. Radieuses, sur le point d’exploser. Et le plus souvent inquiète pour leur bébé. « Pardon, déformation professionnelle… » Un sourire gêné sur les lèvres. Le stress, c’était sûr. Elle avait reporté son attention sur l’animal. Tigrou d’après la propriétaire. L’instant d’après, elle regardait son téléphone, l’espoir d’un message. « J’attends des nouvelles. Ma famille devait arriver aujourd’hui pour un dîner, j’espère qu’ils ont évité ça. » Et Marcus n’avait même pas répondu. Elle s’inquiétait. Elle essayait pourtant de se concentrer sur les propos autour d’elle. « Je m’appelle Nala. »

(So sorry pour le retard  )

Malgré la situation, une première pour l'italien, il était tout de même heureux de voir que certaines personnes prenaient encore soin des autres et que la mentalité du chacun pour soi n'avait pas sa place dans ce gymnase. Lui le premier proposait son aide si jamais si pouvait être d'un quelconque soutien malgré qu'il n'est pas les compétences pour cela. Si jamais les professionnels manquaient de mains, Sasha était leur homme.

La jeune femme enceinte affirme avoir déjà été examiné, elle semblait donc aller au mieux pour la situation dans laquelle ils se retrouvaient. Elle questionna les autres membres du groupe afin de savoir s'ils avaient eu des nouvelles de leurs proches.

" - Tout le monde va bien de mon côté."

L'italien avait répondu plus pour faire bonne figure qu'autre chose, il n'avait pas de famille ici et les amis se comptaient sur les doigts d'une main. En dehors de Nina, il n'avait pas grand monde sur place.

Une autre jeune femme, la blonde se présenta. Ils étaient voués à rester ici pendant plusieurs heures, alors autant faire connaissance.

" - Enchanté, moi c'est Sasha, je suis votre homme pour la soirée." fit-il en se présentant à son tour en y ajoutant une petite touche d'humour et de légèreté à ce groupe exclusivement féminin. Pour tenter de dissiper l'angoisse de certaines, dont la médecin visiblement, et puis peut-être pour se rassurer aussi à son tour.

Manifestement tout le monde va bien. Ce qui est une excellente chose étant donné que Cove n’a pas particulièrement envie d’assister à un accouchement en direct-live, ni maintenant ni jamais. Pas même au sien, c’est dire. En revanche, ce qui lui plairait, serait d’avoir un chien à faire examiner par cette vétérinaire. Impossible, son travail ne lui permettant pas d’avoir un quelconque animal domestique mais ça lui manque parfois. Ce qui explique aisément qu’elle reporte une bonne partie de son attention sur Tigrou à qui elle fait des gouzis-gouzis. Jusqu’à ce que la jeune femme enceinte s’enquiert de l’état du réseau. Tout le monde a l’air d’être parvenu à contacter ses proches et puisqu’elle aussi est parvenue à joindre son mari un peu plus tôt – il faudra tout de même qu’elle envoie un petit SMS à ses parents ainsi qu’à sa cousine afin de s’assurer que tout le monde va bien -, elle se contente d’un hochement de tête pour toute réponse. Vient ensuite le moment des présentations. Mia, Nala – tiens c’est marrant, deux personnages Disney dans la salle – et la gent masculine fièrement représentée par Sasha dont la présentation l’amuse. Des noms que chacun d’entre eux aura probablement oublié d’ici quelques jours mais Cove comprend qu’il y a une sorte d’envie de rendre la situation un brin plus familière, moins tendue. C’est donc de bonne grâce qu’elle décline son identité lorsqu’arrive son tour.
« Et moi Cove. »
Tous les regards se tournent ensuite vers la jeune femme enceinte – de jumeaux en plus, d’après les dires de Nala. Pfiou, quel courage – qui est la seule qui n’a pas encore donné son prénom. Puis elle propose.
« Et si on allait se poser dans un coin ? »
Car ils ne vont tout de même pas faire le pied de grue pendant toute la nuit, si ? Remarque, ils pourraient.

Le petit groupe se retrouva finalement à cinq. La femme médecin qui les avait rejoints en dernier lança un regard à Laya et lui demanda si elle attendait des jumeaux. « Oui… » Répondit-elle, décontenancée par la question. Les yeux de la jeune femme étaient-ils comme des lasers qui voyaient à travers la peau ? Non, il s’agissait simplement d’une déformation professionnelle. Sous le coup des émotions du séisme, la journaliste se sentait un peu retournée mais elle chercha à rassurer le petit groupe, peu désireuse d’attirer l’attention sur elle plus longtemps alors qu’elle avait l’air d’avoir eu plus de peur que de mal. Laya se demanda ensuite si tout le monde avait facilement eu des nouvelles de leurs proches, ce qui semblait être le cas pour la plupart à l’exception du médecin qui attendait des nouvelles de sa famille. Dans la foulée, tout le monde se présenta sans doute pour détendre un peu plus la situation. Attendre en groupe était plus apaisant que de tourner en rond tout seul à s’angoisser. « Enchantée, moi c’est Laya. » Le tour des présentations était ainsi complet. Cove proposa ensuite d’aller s’asseoir se poser dans un coin. « Bonne idée. Il y a une table et des bancs libres là-bas. » Indiqua la future maman, en pointant un coin du gymnase où avait été disposé des endroits où s’asseoir. Fatiguée, elle se mit en marche dans cette direction, avec l’envie de s’asseoir pour se reposer. Elle était restée debout longtemps et commençait à le sentir. Sa tête lui tournait un peu. En marchant, Laya passa une main sur son ventre, réflexe comme pour le protéger suite aux secousses du séisme. Au moment de se poser dans le coin indiqué, elle ressentit une douleur plus vive dans le bas de son ventre. « Ouuuuh… » Gémit-elle, péniblement. A huit mois et demi de grossesse, Laya s’était clairement surmenée aujourd’hui, n’en déplaise son propre avis. La douleur dura une vingtaine de secondes. Se pouvait-il qu’elle vienne d’avoir une contraction ? Laya priait que non, le moment serait particulièrement peu opportun.

Au sein du gymnase, qui est le lieu officiel où se retrouver en cas de séisme, il y a pas mal de monde ; mais les choses restent quand même assez bien organisées. Mia ne voit pas beaucoup de personnes blessées et, quand c’est le cas, elles sont immédiatement prises en charge par des personnes parfaitement compétentes. Quoi qu’il en soit, la jeune femme est déjà en train de faire connaissance avec un groupe de personnes rassemblées par hasard au centre du gymnase et tout le monde se présente. Nala qui demande si la dame est enceinte de jumeaux, Sasha qui fait sourire Mia avec sa touche d’humour, Cove qui propose d’aller se poser dans un coin tant qu’à faire, Laya qui approuve et désigne du doigt une table et des bancs libres… Avant de les suivre, Mia pose par terre Tigrou qui s’agite. La chienne court vers sa soeur Nala, là où sont assis les Fletcher. La vétérinaire s’assure que sa chienne est arrivée à bon port et sans renverser personne. Et comme elle fait tout à fait confiance à ses parents pour s’en occuper, sans compter qu’elle sait très bien que ça ne les dérangera pas du tout (ils risquent moins de s’ennuyer pendant les quelques heures durant lesquelles ils seront tous inévitablement coincés là), Mia part à la suite des quatre personnes qu’elle vient tout juste de rencontrer. Elle se glisse sur une place disponible, une partie du banc en face de Laya, laquelle vient de laisser échapper un gémissement de douleur. Aussitôt, la blonde s’inquiète - rien de plus normal vu son état. « Ça va ? » Elle tient son ventre, ça doit venir de là… Rien de très rassurant donc. « Tu as une contraction ? » Instinctivement, Mia tourne la tête vers Nala, médecin - heureusement qu’elle est là.