séisme à island bay ○ sujet de loterie n°1

La situation était de loin une des plus stressantes qu’elle avait vécu jusqu’à aujourd’hui. En tant que médecin, elle avait sans aucun doute vécu bien pire. Des interventions critiques, de la panique. Nala ne pouvait pourtant pas s’empêcher d’avoir peur. Elle n’avait pas le contrôle sur ce qui venait de se passer. Elle ne pouvait rien faire, elle n’avait aucun pouvoir sur les catastrophes naturelles. Ce n’était pas comme sur une table d’opération où elle avait la main, où elle pouvait tout essayer. La peur l’avait envahi dès les premiers instants. Un chamboulement de pensées, mélangées et sans aucune logique. Des pensées pour ses proches, des pensées pour ses patients, des pensées pour des inconnus. Elle avait été obligée de suivre le groupe, de venir dans ce gymnase et d’attendre la suite. D’attendre des nouvelles sans imaginer le pire. Le groupe qui l’entourait était rempli de personnes à l’air particulièrement charmant. Ils allaient bien, à peine des égratignures. Ils s’étaient tous présentés. Des inconnus qui avaient finalement un nom. Elle se sentait rassurée, plus apaisée d’avoir maintenant un lien avec ce groupe dont elle ne connaissait que si peu de choses. Ils étaient liés par cet événement, même s’ils ne reverraient probablement pas. Ils s’était tous dirigés vers un petit coin libre. De quoi reprendre des forces. Nala avait suivi le mouvement, pas rassurée de rester seule et toujours son téléphone entre les mains. Le gémissement de la femme enceinte interpela Nala. « Il faut vous assoir, ça fait longtemps que vous êtes debout et avec toutes les émotions qu’on a eu ces dernières heures. » Elle s’approcha d’elle pour l’aider à s’assoir. « Est-ce que vous allez bien ? »

Toutes les femmes présentes à ses côtés avaient réussies à joindre les personnes de leur entourage, ils venaient de se présenter chacun leur tour, la situation ressemblait presque à un rassemblement d'amis, si on oubliait les nouvelles personnes qui arrivent au gymnase.

Suite à la proposition de la dénommée Cove, ils se dirigèrent vers les bancs libres lorsque la future maman sembla avoir une contraction. Par chance, il y avait un médecin parmi eux, ce qui soulagea Sasha qui ignorait comment soulager la jeune femme.

Le brun alla chercher une chaise à proximité pour que Laya puisse s'asseoir comme Nala venait de lui conseiller. Il n'aimait pas rester à rien faire, à se sentir inutile.

" - Est-ce que je peux aider d'une quelconque manière ? Aller chercher à manger ou à boire ? D'ailleurs, quelqu'un voudrait quelque chose ?"

Peut-être que quelqu'un avait soif ou même un petit creux, il y avait un endroit où ils fournissaient des barres de céréales ainsi que des bouteilles d'eau.

C’est donc ainsi qu’ils migrent en direction de bancs libres. Des bancs, des bouteilles d’eau et des barres de céréales, y a pas à dire c’est très précaire comme situation mais loin de Cove l’idée de se plaindre, elle qui a l’habitude de planquer au fond d’une camionnette des jours durant, on peut dire qu’elle a connu pire. En tout cas, c’est ce qu’elle se disait jusqu’à ce que la jeune femme s’appelant Laya se plaigne d’une douleur. Hum hum, Cove a été entraînée à bien des choses mais jamais à aider quelqu’un ou quelque chose à accoucher. Faut-il aller chercher des serviettes et une bassine d’eau ? Si elle est restée très zen jusqu’ici, ça, ça l’angoisse quand même un peu plus. Tout le monde s’inquiète, lui demande si ça va, Nala lui donne des conseils, tâche de la rassurer et Cove, quant à elle, reste muette. Inutile d’en rajouter une couche, ça pourrait lui donner l’impression de suffoquer sous toute cette sollicitude. En revanche lorsque Sasha demande s’il peut prêter main forte en allant chercher à boire, elle bondit sur ses pieds, saisissant l’occasion qui se présente de s’éloigner un peu au vol.
« Je vais vous aider. »
Bon, ils seraient peut-être trop de deux pour rapporter cinq bouteilles et cinq barres de céréales mais si ça lui permet de fuir une scène à laquelle elle n’a pas tellement envie d’assister alors autant foncer. D’ailleurs, Cove ne s’attendait pas à réagir d’une telle manière. Il est vrai qu’il n’a jamais été question d’enfants entre son mari et elle mais elle avait toujours mis ça sur le dos de leur profession. Alors qu’il s’avérerait que non. Ou en tout cas pas seulement. Quoi qu’il en soit, l’heure n’est pas à la psychanalyse et la jeune femme cherche déjà du regard le stand où l’on distribue tout ça, le trouve et s’y dirige sans forcément attendre Sasha. Tout le monde aura sa bouteille et sa barre de céréales, on peut compter sur elle, elle en fait sa mission.

Lorsque Laya gémit de douleur en tenant son ventre, la charmante Mia s’enquit tout de suite de son état. A sa question, l’Indienne répondit par la positive. « Je crois, oui. » Elle n’en avait jamais vécu avant, donc elle ne pouvait pas l’affirmer mais comme toutes les mamans en devenir, elle s’était renseignée et la description correspondait à une contraction. La journée avait été chargée en émotions, émotions que Laya avait refoulé pour essayer de rester calme mais celles-ci s’étaient intériorisées. Les secousses l’avaient visiblement perturbée plus qu’elle ne l’avait cru, à moins que le moment ne soit tout simplement venu. Il était encore trop tôt pour le dire. A son tour, la dénommée Nala s’approcha d’elle. « Oui, jusqu’à présent, ça allait. » Toutefois, le visage de la jeune maman la trahissait. Elle n’était pas sereine à l’idée d’être dans ce gymnase, éloignée de ses proches. Prudente, Laya suivit le conseil du médecin et s’assit sur le banc, à côté de Mia. Sasha proposa alors son aide et offrit d’aller chercher à boire ou à manger pour le groupe. « Volontiers. Je boirai bien un peu d’eau. » La journée avait été éprouvante et il était important de s’hydrater. Laya regrettait d’être sortie du duplex d’Andrea pour aller à la pharmacie au lieu de se reposer mais elle ne pouvait pas deviner que la terre tremblerait. Dans la foulée, Cove proposa d’accompagner Sasha. « Merci. » Laya adressait ce mot au petit groupe, touchée par leur sollicitude. Alors qu’elle pensait le calme revenu après la tempête, une seconde douleur, plus intense que la première, lui traversa le ventre. La journaliste gémit de nouveau. Cette fois, il n’y avait plus de doute. Le travail commençait. Une troisième contraction la secoua, plus proche cette fois, Laya serra légèrement la main de Mia. Devant l’entrée du gymnase, il y avait toujours plusieurs ambulances et différents médecins… Il valait sûrement mieux qu’elle aille se signaler et qu’elle quitte les lieux pour la maternité. Un dernier regard reconnaissant au petit groupe, qu’elle remercia encore une fois avant de leur adresser un au revoir général, puis avec l’aide de l’un ou l’autre, elle se dirigea vers les soignants non loin d’eux.

HJ: sorry pour l'énorme retard pour ne plus vous bloquer, ceci est ma dernière réponse, vous pouvez considérer que Laya a ensuite été emmenée à l’hôpital pour une prise en charge adéquate, merci à vous

La réponse de Laya, bien qu’affirmative, n’achève pas de convaincre Mia. Un peu inquiète - notamment en raison des circonstances bien particulières -, la vétérinaire glisse un regard vers Nala, qui prend les choses en main. À vrai dire, tout le petit groupe s’organise rapidement et spontanément, Sasha proposant d’aller chercher quelque chose à manger et à boire et Cove voulant l’accompagner. Même si la question n’était à la base pas pour elle, Mia se permet de répondre quand le bel homme l’étend à toutes les personnes présentes. « Je dis pas non à de l’eau non plus… Merci beaucoup. » Tandis que les deux personnes s’éloignent, la Fletcher adresse un sourire qui se veut rassurant à Laya, bien que ce ne soit pas vraiment son état d’esprit. Le visage de la jeune femme perd peu à peu de sa jolie teinte naturelle et, face à cette pâleur anormale, Mia se sent de plus en plus angoissée. L’accouchement est un processus tout à fait naturel et l’hôpital ne semble pas avoir subi de dégât dans le séisme, mais les routes sont-elles praticables ? Si le travail commence, ça peut évidemment durer des heures, mais pourra-t-elle être prise en charge rapidement ? Ces questions taraudent l’esprit de la néo-zélandaise quand elle sent la brune serrer sa main, confirmant ainsi ses craintes. « On va voir les secours ? » suggère-t-elle, soulagée de voir Laya se lever d’elle-même. « Je vais t’aider » propose-t-elle immédiatement en l’imitant, un bras autour d’elle pour se diriger vers l’endroit approprié. La future maman est prise en charge et rassurée, ce qui apaise aussi Mia. « Je suis sûre que tu t’en sortiras très bien. J’espère avoir de vos nouvelles, bientôt. » Adressant un dernier regard à Laya, la blonde lui sourit avant de s’éloigner. Elle retourne auprès du groupe, s’efforçant de penser à tout sauf à sa fausse couche passée. « Que d’émotions » glisse-t-elle, avant de prendre la bouteille d’eau qui lui est tendue. « Merci, c’est gentil. » Jetant un coup d’oeil du côté des secours, son regard se pose ensuite sur ses parents, à l’endroit où ses chiennes commencent à s’agiter un peu. « Je vais rejoindre mes petites terreurs. Ça m’a fait plaisir de vous rencontrer, j’espère avoir l’occasion de vous revoir dans de meilleurs circonstances. » Après leur avoir adressé un dernier sourire, Mia rejoint les siens.

Sasha était le genre de gars à penser aux autres avant de penser à lui-même. On pourrait presque dire que c'était son mantra. Il avait toujours grandit en ayant cette phrase en tête et il l'appliquait dès qu'il le pouvait, même dans les pires situations, comme maintenant par exemple. Personne n'aurait pu se douter de ce que la météo leur réservait, pourtant au final, ça s'était plutôt bien déroulé, en tout cas, pour le petit groupe qui s'était formé avec lui, il y avait évidemment des personnes plus gravement atteintes.

Sasha avait donc été chercher de quoi rafraîchir et nourrir tout le monde, tandis que la future maman les quittait pour rejoindre les secours présents à l'entrée du lieu, l'italien espérait que tout se passerait pour le mieux pour elle et sa famille. Elle fut rapidement suivi par Mia qui allait rejoindre les siens. Il ne restait désormais plus que Cöve, Nala et lui-même. Le quadragénaire voyait quelques personnes quitter le complexe sportif, il en déduisit alors que les autorités avaient autorisé que les citoyens puissent regagner leur domicile. Sasha en profita à son tour pour quitter l'endroit.

" - Bonne continuation à vous, et qui sait, peut-être qu'on se recroisera un de ces jours."

Puis il s'éloigna en adressa un léger sourire accompagné d'un signe de la main.

HRP:

Inutile de faire croire le contraire, sa proposition d’accompagner Sasha n’est qu’un prétexte pour s’éloigner de Laya. Oh, bien sûr qu’elle n’a rien contre la jeune femme qui a l’air au demeurant fort sympathique mais ça lui fout une trouille d’enfer, la possibilité d’avoir à assister un accouchement. Pour importe lequel, peu importe qui. Alors oui, prendre ses distances lui semble être la meilleure option. Et si c’est pour aider certains des autres alors ce n’est que du bonus. Bref, lorsqu’ils reviennent, les bras chargés de vivres, la très future maman est sur le départ. Plus qu’un signe de la main, étant donné que celles-ci sont pleines, c’est un signe de la tête qu’elle lui adresse avant de tout déposer sur une table et de donner sa bouteille d’eau à Mia. Qui ne tarde d’ailleurs pas à prendre congé elle aussi pour aller retrouver ses proches. Cove a bien envie de faire de même et saisit la balle au bond au moment où Sasha s’éclipse parce qu’il a remarqué qu’on laisse enfin sortir des gens. Y a pas de raison qu’elle reste ici toute seule quand Tom est censé rentrer d’un instant à l’autre. Et puis ça lui permettra de remettre un peu d’ordre dans leur appartement en attendant son retour, aussi cliché que ça puisse être. Disons que c’est surtout pour lui éviter une trop grosse surprise suivie d’une trop grosse frayeur bien qu’elle soit parvenue à le contacter pour le prévenir. Puisqu’il ne reste plus que Nala, c’est à elle qu’elle adresse un signe de la main.
« J’y vais aussi, j’espère que tout se passera bien pour toi. Salut ! »
Non, Cove n’a pas l’hypocrisie de lui dire qu’elle espère la revoir d’ici peu car Nala est médecin et à moins d’avoir un problème, on ne souhaite pas voir un médecin trop souvent. Y a que l’idée de la croiser dans la rue, loin, mais alors très loin de tout hôpital qui lui plaît bien.