in another life (charli)

Ma satisfaction est palpable et cela semble rendre la brune heureuse. Est-ce vraiment surprenant ? Elle voulait me faire du bien avec ce massage et voir que cela a fonctionné, c’est forcément gratifiant. Les minutes passent et j’en arrive même à oublier que tout ceci a été mis en place suite à un petit malentendu au sujet de la série que nous regardons ensemble. De la trahison qu’elle a faite. Mais à bien y réfléchir, vu à la vitesse à laquelle je l’ai oublié, c’est qu’il n’y avait rien de méchant. Maintenant que je lui fais face, je cherche à me rapprocher un peu plus d’elle pour l’embrasser. Cependant, avant même que je n’y arrive, Sofia fait le chemin inverse et c’est finalement le dos contre le matelas que mes lèvres rencontrent les siennes. Si seulement, à ce moment précis, le temps pouvait ralentir et nous laisser l’occasion de profiter pleinement. En sentant la chemise de la résidente sur ma peau dénudée, je ne peux m’empêcher de vouloir venir défaire ses boutons un à un, et une fois le vêtement totalement ouvert, de venir faire glisser mes mains sur sa peau. Son corps, j’ai l’impression de le connaître par cœur et pourtant, je finis toujours par apprendre un peu plus de lui. Après un moment à me regarder, sans parler, la jeune femme vient déposer un baiser sur mon nez. Ce simple geste me fait sourire, mais ce n’est rien à côté de celui qui se dessine sur mon visage lorsque ces trois petits mots sortent de ses lèvres. Ce n’est plus une première fois maintenant, mais c’est tout autant agréable – surtout que je ne m’y attendais pas. Là, il ne m’en faut pas plus pour être épanouie. « Je t’aime. » Je viens décaler légèrement mon visage pour lui offrir un tendre baiser, puis je reviens dans ma position initiale. Je crois que là, je serais capable de lui dire une multitude de fois. C’est sûrement le moment qui fait ça. Ou alors je suis influencée par les battements de mon cœur qui s’accélèrent toujours quand elle est près de moi. Ses mains maintenant de chaque côté de ma tête, la brune m’interroge sur le massage. Est-ce suffisant pour que je la pardonne ou doit-elle reprendre là où elle s’est arrêtée ? Que ce soit l’une ou l’autre option, cela ne la dérange pas, car comme elle le souligne, elle a encore de la ressource. Bien sûr que c’est suffisant, mais elle a attisé ma curiosité et j’ai bien envie de voir ce qu’elle a à l’esprit. « Tu es toute pardonnée. Mais si tu as d’autres idées en tête, je ne voudrais pas être un frein à ta créativité. » Finalement, sous ses doigts, je joue le rôle de muse. « Ou alors, peut-être que tu veux que je m’essaye au massage aussi ? Je ne te promets rien, mais il y a sûrement moyen que j’arrive à te détendre un muscle. Juste un. » En réalité, je ne sais pas si j’y arriverais. Il y a de forte chance pour que ma patience ne tienne pas jusque là et que je fasse le choix de lui sauter dessus. Après tout, ça détend aussi. Mais  d’une autre façon et là, pour le coup, je suis plus confiante en mes capacités et je sais que la jeune femme sera du même avis.

Ce massage me fait un bien fou, mais ça, je m'y attendais un peu. Ce n'est pas la première fois que Sofia m'en propose un et je sais quel effet ont ses doigts sur moi. Maintenant, la brune a le choix de s'arrêter là où de poursuivre encore un peu, d'une manière peut-être un peu différente. Par chance, je ne freine pas son imagination, ce qui promet forcément quelque chose de grand. Néanmoins, elle profite de ma proposition suivante pour bénéficier d'un massage à son tour. Pour être honnête, je ne pensais pas que ça se solderait par un "oui". Visiblement, elle a le goût du risque. Ma petite amie dépose un dernier baiser sur ma clavicule et se relève pour retirer la chemise qu'elle portait et que j'ai déjà ouverte – du travail en moins pour elle. Alors qu'elle se décale un peu, je me retire de l'endroit où j'étais afin de laisser à Sofia l'occasion de s'y mettre. Comme moi tout à l'heure, la résidente retire son soutien gorge et s'allonge sur la serviette. Maintenant, c'est à moi de jouer. « Si quelque chose ne va pas, n'hésite surtout pas à me le dire. » Je ne suis pas encore certaine de ce que je vais faire, alors je préfère qu'elle m'arrête si vraiment les choses deviennent désagréables pour elle. Nous ne sommes pas ici pour cela. Et puis, je suis sûre que je pourrais facilement trouver un autre moyen pour me rattraper au besoin. Je me saisis de l'huile de massage qu'elle a posé sur la table de chevet et je m'installe comme elle a pu le faire tout à l'heure, c'est-à-dire à califourchon au-dessus d'elle. Je dépose un peu d’huile directement dans son dos et doucement, je commence à faire des gestes circulaires au niveau de ses omoplates, puis le long de sa colonne vertébrale. J’ignore ce que je fais pour l’instant, mais j’essaye de me laisser guider par les souvenirs que j’ai de ses propres gestes. Après plusieurs minutes, l’huile semble nous faire défaut : sa peau l’a absorbée. Je retire alors mes mains du dos de ma petite amie et je laisse mon corps prendre directement le relai. Maintenant, mon buste épouse parfaitement son dos et je viens lui murmurer quelques mots à l’oreille. « Tu n’as pas crié, c’est déjà ça. » Je rigole légèrement et viens placer l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. La voie est libre, alors je dépose un tendre baiser sur sa joue. Je me laisse ensuite tomber à ses côtés. « C’était bien ? » Je ne demande pas à ce que ce soit parfait, j’espère seulement qu’elle a réussi à se détendre un peu grâce à ce massage. Je me tourne vers la jeune femme et porte l’une de mes mains dans son dos. Doucement, je commence à dessiner sur sa peau à l’aide de mes doigts. Mes gestes n’ont aucun but précis, si ce n’est que de lui offrir un peu plus de tendresse. « J’aime tellement ces soirées avec toi. Si seulement il ne pouvait y avoir que ça. » Si notre relation était dévoilée au grand jour, peut-être qu’il y aurait plus de moments comme celui-ci. Mais pour l’instant, je crains encore que l’hôpital finisse par tout gâcher entre nous, alors je désire garder cela privé.

J’ai toujours envie de bouger, que ce soit au boulot ou bien en dehors de l’hôpital, alors forcément, il est difficile de me voir comme une personne tendre, pour tous ceux qui ne me connaissent pas. Néanmoins, quand je le veux vraiment, que ça me tient à coeur, alors je peux devenir une vraie perle. Je peux même être romantique à souhait – même si je n’ai pas toujours eu les relations qui me permettaient de l’être, c’est d’ailleurs ce qui me pousse à proposer à ma petite amie de lui faire un massage en retour de celui qu’elle vient de terminer. Je tâtonne un peu, mais avec les souvenirs que j’ai de ses doigts sur ma peau, j’essaye de reproduire un peu et à l’entendre, le résultat semble satisfaisant. Ce n’est pas parfait, cependant, ce n’est pas ce que je visais. Pour ça, il faut que je m’entraîne encore un peu. Alors que mon dos retrouve le matelas, posé à côté de celui de la brune, j’exprime mon envie de faire de cette soirée une généralité : du jour à la nuit, des jours de semaine à ceux du week-end. Selon la jeune femme, c’est quelque chose qui pourrait arriver. « Je doute que l’hôpital accepte nos deux congés. Une résidente et une infirmière qui décident de poser des vacances infinies, ça ne va pas les arranger. » Ce n’est pas exactement là que voulait en venir Sofia et je le sais. Mais c’est bien trop tentant de la prendre aux mots. En parlant de vacances, ma petite amie me propose d’en prendre, rien que toutes les deux. Elle enchaîne, avec l’idée d’une plage abandonnée où nous pourrions être seules, nues, allongées sur le sable. Elle sait parfaitement comment me parler. D’ailleurs, à cette évocation, un large sourire se dessine sur mes lèvres. La main de la brune descend doucement sur mon corps. Naturellement, je ferme les yeux et profite de ce geste tendre, mais je me retrouve frustrée lorsque Sofia décide de tout arrêter. Elle parle alors de Stockholm et de ce voyage qu’il serait aussi possible de faire. Étant mon pays natal, la jeune femme sait à quel point l’idée de me balader dans ces rues européennes avec elle me plairait. Néanmoins, comparé à la plage, c’est une option un peu plus fraîche. « Tu as toute mon attention depuis que je t’imagine nue sur une plage. » Je pose mon regard dans le sien, alors que je viens emprisonner ma lèvre inférieure entre mes dents. « Cette idée me plaît beaucoup. » Pas uniquement pour la vision que j’ai actuellement en tête. « Stockholm aussi. Mais je pense que pour l’organisation, ce sera plus compliqué. » Rien que pour s’y rendre, ça demande du temps. Après ça, il faut espérer s’acclimater assez vite au décalage horaire – si jamais ce n’est pas difficile dans ce sens, ça le sera dans l’autre – pour pouvoir profiter de la ville. Pour un voyage qui vaut vraiment le coup, je pense qu’il faut partir au moins une semaine et ça, je ne sais pas ce sera possible avec nos boulots. Si déjà nous arrivons à avoir cette semaine de libre, il faut espérer qu’on puisse l’avoir en même temps. « En restant en Nouvelle-Zélande, je suis sûre qu’on peut trouver quelque chose qui nous plaira à toutes les deux. » L’île du Nord est assez grande et si jamais ça ne nous suffit pas, il y a toujours celle du Sud. Après tout, notre pays est connu pour avoir des paysages à couper le souffle, alors je suis sûre qu’on arrivera à trouver quelque chose. « Et en attendant, tu peux toujours te retrouver nue sur ce lit.. » Loin de moi l’idée de trouver ça déplaisant. D’ailleurs.. mes doigts toujours posés dans son dos perdent rapidement de l’altitude, jusqu’à se retrouver vers l’élastique de son sous-vêtement, de sa dernière barrière avant la nudité.