20 000 leagues under the sea → rafa

Il n'était pas certain qu'elles étaient vraies, en tout cas, à première vue, elles en ont l'air, mais même s'il s'y connaît en armes modernes, ce n'est pas vraiment le cas avec les pistolets qui datent d'une époque, où même sa famille ne faisait pas partie de ce monde, c'est-à-dire ses parents et grands-parents, le reste n'a pas tant d'importance, puisqu'ils ne sont plus là pour témoigner de quoi que ce soit. Donc, oui, pour en avoir le cœur net, mieux vaut se référer à un expert dans la matière, qui saurait dire si elles ont de la valeur ou non, dans tous les cas, il semble y avoir d'autres choses dans ce coffre. Rafa pouffe de rire à la référence et il hausse les épaules. Loin de croire à tout cela, il le prend également sur le ton de la plaisanterie. « S'il n'y a pas de singe, pas de malédiction, du coup ? » Il ne croit pas tellement à cela, il doute que le médaillon soit maudit, ils ne sont pas dans un film et heureusement, car on sait déjà qu'il se serait passé quelque chose et que cela aurait débuté sous les profondeurs quand ils cherchaient un peu partout dans les épaves. Noomi le prend dans les mains et comme ça, ils devront faire face ensemble à une éventuelle possible attaque de la part d'un primate et de son capitaine. « Bon, prenons-le aussi alors, on ne sait jamais. » Il est moins certain pour le coffre. Quoi qu'il en soit, il remonte l'ancre, il retire ensuite la combinaison, dépose tout l'équipement dans un coin et il remet ses vêtements pour le réchauffer. « Je vais nous mettre en route, pour éviter d'arriver à la noirceur, tu me dis si tu trouves autre chose et ce qu'on fait de ce coffre, que je ne vais clairement pas ramener chez moi. » Dit-il en riant. Ce n'est pas un drame d'arriver sous les étoiles, sauf que ce n'est pas non plus un expert en bateau et il va devoir le remettre à sa place et éviter les autres obstacles, c'est-à-dire, le port et les autres embarcations. Bref, ils sont en route vers le port et il se demande s'ils vont pouvoir en tirer quelque chose ou non, de ces objets trouvés.

La blonde rit à la déduction de Rafa : pas de singe, pas de malédiction. Peut-être bien, elle n’était clairement pas experte en malédiction aztèque. Plutôt en malédiction en provenance de dieux grecs. Et encore, pouvait-on parler d’expertise ? Noomi n’en était même pas sûre ; elle connaissait des histoires à ce propos. Beaucoup de légendes. Pratiquement que ça, même, si on se penchait davantage sur la question puisque les dieux semblaient toujours en colère contre les humains qui ne faisaient apparemment jamais rien comme il fallait d’après eux, mais aucune qui expliquait très clairement comment se défaire de l’une d’entre elles. Ça serait trop facile. Bref, c’est alors que Rafa accepta de le ramener. Et sortit une phrase de papy. A savoir que le soir commençait à tomber et qu’il valait mieux qu’ils rentrent avant la nuit. Elle l’aurait d’ailleurs très probablement vanné à ce propos s’ils avaient été en voiture et non en bateau. Mais pour quelqu’un qui n’avait pas vraiment l’habitude de naviguer, elle pouvait comprendre. D’autant que parquer un bateau n’avait probablement rien à voir avec le fait de garer une voiture et puisque pour certains c’était déjà compliqué avec une voiture… Bref, tout ça pour dire que la grecque acquiesça et se changea à son tour avant de déclarer :
« Oh ouais, c’est pas un problème, ça. J’peux tout stocker dans la cave de mon immeuble s’il faut. »
En attendant. Et en espérant qu’elle puisse s’en débarrasser rapidement quand même. Même si sa cave était faite pour entreposer des choses qu’elle ne voulait pas jeter mais dont elle n’avait aucune utilité pour le moment – à l’instar d’absolument toute les caves du monde, donc -, le fait qu’elle n’y descende pratiquement jamais faisait qu’elle était bien capable d’oublier qu’elle y avait laissé quelque chose qu’elle pourrait revendre. Surtout que bon, même si c’est vrai qu’il y avait une sacrée amélioration en ce qui concernait sa mémoire à court-terme, elle était quand même susceptible d’oublier ce genre de choses.
« D’toute manière, j’pense pas qu’on va pouvoir en tirer autant qu’les lingots, en toute franchise. Mais bon, ça s’ra toujours mieux que rien. »
Et ça sera toujours mieux que de tout mettre à la benne.

Pour tout dire, Rafael n'avait pas envie de prendre le risque d'avoir un bête accident, il n'a clairement pas la main comme Vesper ou un autre habitué avec la navigation. Il sait à peu près conduire sur l'eau, ce n'est pas trop compliqué, mais comme pour tout véhicule ou navire, c'est une autre histoire quand il s'agit de stationner le transporteur. Et puis bon, ils pourraient aussi bien tomber sur une patrouille marine et se faire poser tout un tant de questions sur la provenance des objets, ça, il pourrait y croire, bien plus que la présumée malédiction. Quoi qu'il en soit, elle accepte de stocker les objets, le temps de les vendre ou de peut-être les jeter, peu importe, il ne pense pas que cela vaille grand-chose, beaucoup moins que deux lingots d'or, ça va de soi. D'ailleurs, dommage qu'ils n'aient pas pu en trouver, ça ou de vieilles pièces qui vaudraient peut-être une petite fortune. Il n'est peut-être pas à plaindre côté argent, donc, il ne cherche pas forcément à se faire du pognon à tout prix, sinon à son retour de l'armée, il aurait pu péter les plombs et braquer une banque, voire carrément voler une base militaire, heureusement, il n'est pas viré fou, quelques séquelles, évidemment, des choses que personne n'a envie de voir et de garder cela en mémoire. Bref, tout cela pour dire, qu'il ne lui en voudra pas, si elle balance tout à la première décharge qui lui tombe sous la main. « Je ne pense pas non plus, mais qui sait, on n'a peut-être pas tout le background de ces objets. » M'enfin, il n'espère pas grand-chose non plus et ce n'est pas plus mal hein, ils ont quand même nagé dans les profondeurs -pas aussi profond que le Titanic, bien sûr-, et ils ont pu observer des animaux marins en toute liberté, sans devoir passer par la casse zoo aquatique. Ils arrivent finalement au port et avec quelques petites manœuvres, il réussit à remettre le bateau à sa place et ce, sans dégât, il range l'équipement et remet tout à sa place. Il aide Noomi à porter le coffre jusqu'à la voiture, malgré quelques regards sur eux, qui pourraient laisser entendre qu'il y a quelqu'un à l'intérieur ou que justement, ils sont allés fouiller dans le fond de l'océan. « Pas trop déçue ? »  

Oui, qui sait ? Ce sont peut-être des flingues qui ont une valeur historique. Ayant appartenu à… Rackham ? Ou mieux : Bonny – mieux parce que c’est une des rares femmes pirates vraiment célèbres. Noomi ne connaissait peut-être pas l’histoire de la piraterie dans le coin m’enfin, y avait l’océan tout à côté et ils sont tous reliés entre eux, alors ça serait pas si déconnant. Et dans ce cas, peut-être – sûrement – que ça valait un peu thune. Après, est-ce qu’elle avait envie de faire des recherches à ce sujet sachant qu’elle n’a techniquement pas besoin d’argent, que son émission de radio cartonne littéralement depuis plusieurs années, maintenant et qu’il valait peut-être mieux qu’elle fasse autre chose de son temps ? Ou peut-être que ça serait la curiosité plutôt que l’appât du gain qui la pousserait quand même à se renseigner. Sûrement, même. Avec un sourire, elle ajouta :
« Ouais, puis t’sais quoi ? Si j’vois qu’il y a vraiment rien à en tirer, peut-être que j’irai en faire don au musée au lieu d’tout mettre à la benne. Et si ça s’trouve, ils mettront mon nom sur une petite plaque en tant que généreuse donatrice et d’ici deux cents ans, les gosses qui viendront visiter se d’manderont qui est cette mystérieuse Noomi Savalas ! »
Est-ce que c’était pas mieux que du fric, finalement ? Non. Bien sûr que non mais c’était pas trop mal comme lot de consolation, dirons-nous. Tandis qu’il veillait à tout remettre à sa place, y comprit le bateau et le matos – c’est que Rafa en faisait des efforts, pour Vesper, mine de rien. Et que Noomi serait bien tentée de le taquiner un peu sur le sujet mais qu’elle trouvait ça mignon alors autant ne rien gâcher -, il lui demanda si elle n’était pas trop déçue, tout en lui donnant un coup de main pour transporter le coffre jusqu’à celui de sa Mustang. Qu’elle veillerait à ne pas esquinter quand même parce que ça serait con, surtout si le contenu du coffre ne valait rien. La grecque haussa les épaules avec désinvolture.
« Oh non, j’sais bien qu’on peut pas avoir une chance de cocus à chaque fois. Et c’est tant mieux parce que sinon, j’finirais par me poser des questions à propos d’la fidélité de James. »
Grand sourire pour ponctuer sa phrase ; le manque de fidélité c’est ce à quoi elle avait été habituée de la part de Frank. James n’était pas comme ça et heureusement, elle avait assez donné. Même si elle n’était pas toute blanche dans l’affaire non plus.
« Et toi ? J’t’offre un verre en guise de consolation ? »