l'heure des présentations (sofia, abby et loris)

J'arrive très facilement à me mettre à la place de Sofia ! Je me suis déjà retrouvé seul au milieu des collègues d'Athena et c'est une position qui n'est pas toujours évidente... On se sent un peu comme une pièce rapportée ou comme un étrange et ce n'est pas toujours facile de participer aux conversations surtout quand ces dernières touchent au boulot... C'est aussi pour toutes ces petites raisons que j'essaye de montrer le plus accueillant possible et de ne faire aucune différence entre la petite nouvelle et ceux que je connais maintenant depuis plusieurs mois. Il n'y a plus qu'à souhaiter que la petite-amie de Charli s'en rende compte et se sente donc à l'aise au milieu d'entre nous. Malheureusement mon coté naturel me coutera sans doute quelques points.... Je m'en veux déjà... Mais encore une fois, elle n'a plus rien à craindre de moi.... Avec Charli c'est bel et bien terminé !

Abby s'approche de moi et je me sens comme obligé de la prendre dans mes bras. ''Non tu fais bien d'en parler... J'ai un peu galéré aussi mais j'ai la chance de passer quelques semaines dans les bureaux de la marque Adidas. Pour le coup, ma copine m'a bien aidé...'' Le sport encore et toujours ! Et c'est vrai qu'Athéna connait bien l'un des directeurs alors elle n'a fait qu'appuyer ma candidature... Au moins avec cette dernière intervention, je souligne le fait que je ne suis plus célibataire et bien évidemment cette information et à destination de Sofia. ''Abby, tu vas devenir la plus grande avocate de toute la Nouvelle Zélande, j'en suis certain...'' Oskar et Toby mentionne également l'endroit où ils vont aller. ''Et toi du coup Sofia ? Tu vas où ?'' Peut-être devrais-je la laisser tranquille en fait....

« Je ne sais pas vraiment s’il est possible d’avoir sa dose un jour. » Dis-je, amusée. N’ayant jamais vraiment voyagé – mon plus long voyage a été pour venir vivre ici – je ne sais pas trop s’il est possible de s’en lasser. Après.. je ne suis pas encore à courir après ça pour l’instant. Disons que quand l’occasion se présente et quand elle le fera de nouveau par le futur, je ne m’y opposerais pas, que ce soit au bord d’une plage, dans une grande ville ou à la montagne. Pour le coup, concernant les opportunités proposées par la croisière, nous semblons toutes les trois d’accord. Nous aurons l’occasion d’en reparler un peu plus tard. Suite à la question de Sofia, qui nous concerne tous ici sauf elle, la conversation s’oriente vers nos stages. Ma meilleure amie est la première à répondre et à évoquer le bureau d’avocats  avec qui elle poursuit l’aventure. Même si elle se spécialisera sûrement plus tard, le droit reste le droit et il est possible de rester au même endroit plusieurs années. En études de sport, c’est un peu différent puisqu’il faut choisir son cursus rapidement et ça peut déboucher sur des choses bien différentes. Loris et moi en sommes l’exemple parfait : il est dans les bureaux d’une marque de sport, alors que je passe mes journées avec un agent sportif. Lorsqu’il évoque son stage, il ne peut s’empêcher de parler d’Athéna, de la princesse Athéna. J’ignore si j’ai raté quelque chose ou s’il a simplement eu envie de parler d’elle comme ça. Quand ils le veulent, ils sont inséparables et bizarrement, depuis que je sais ce qu’elle a fait à son frère, je n’aime pas trop ça. Mais qui suis-je pour dire à Loris qui il peut fréquenter ou pas ? Surtout que je ne voudrais pas que ce soit mal interprété. « C’est un peu différent pour elle. » Parce qu’elle n’est pas au même point que nous dans ses études et parce qu’elle est en médecine. « Elle passe déjà beaucoup de temps à l’hôpital et est une vraie experte. » Comme elle est encore étudiante, ma phrase n’est pas forcément vraie. Mais disons que comme c’est ma petite amie, j’embellis un peu les choses. « Jouons un peu ! Sinon, nous y serons encore à minuit. » Après avoir écouté les deux derniers garçons parler de leurs stages, je récupère le club utilisé par Abby et je joue mon tour. Ce n’était peut-être pas à moi, mais tant pis, au moins les choses bougeront un peu. C’est maintenant aux garçons de jouer et je m’éloigne volontairement vers Sofia. Je dépose un tendre baiser sur sa joue, avant de la questionner un peu. « Ça va ? Ils ne te font pas trop peur ? » Je me trompe peut-être, mais pour l’instant, elle n’a pas donné l’impression de vouloir s’enfuir en courant. C’est déjà ça.

‘Les amis sont la famille que l’on choisit.’ Cette citation, venant d’Abby, me fait sourire. Et encore une fois, je suis ravie de savoir que ma petite amie est entourée de ce groupe de personnes sur lesquelles elle peut compter. Évidemment, je fais aussi partie de ces gens-là, mais d’une façon différente. Et finalement, c’est en les voyant ensemble que je réalise que je n’ai peut-être pas suffisamment pris soin de mes propres amitiés. Tout ça, à cause de mes études ; et je ne sais d’ailleurs pas pourquoi j’aborde ce sujet précisément, entourée de tous ces étudiants qui souhaitent profiter de leurs vacances. Mais ils sont suffisamment bon public, et répondent à ma question les uns après les autres, en commençant par Abby. « O’Hara et Associés, c’est un bon cabinet. Tu as bien choisi, elles sont formidables. » Je n’ai pas eu affaire à elles depuis la création du cabinet, mais je connais personnellement les deux associées, sufisamment pour attester qu’elles font du bon travail. Les cinq étudiants ont des parcours bien différents, ce qui est d’autant plus étonnant lorsqu’on voit à quel point ils sont proches les uns des autres. Loris, par exemple, souligne qu’il est dans la même branche que Charli, si on ne regarde pas de trop près. Mais il précise également l’existence de sa copine, et j’imagine que ça devrait me rassurer un peu... même si je sens que ma petite amie se tend lorsqu’il évoque son existence. Mais je n’ai pas le temps de réagir - même si j’ignore ce que j’aurais pu faire -, et le jeune homme me retourne la question, ce qui a le don de me rendre perplexe pendant quelques secondes. Ce n’est que lorsque Charli intervient que je comprends où il voulait en venir. « Oh ! Oui... C’est une sorte de stage très longue durée, on va dire. » Ce qui n’est, techniquement, pas complètement faux. Mais pour le coup, cela fait bien longtemps qu’on ne m’a pas considérée comme une stagiaire. « De là à parler d’expertise, on n’y est peut-être pas encore. Mais c’est l’objectif ! » Je souris à Charli, comme pour la remercier de ce petit élan de soutien dont elle a fait preuve, même si j’ai dû tempérer ses propos.
Celle-ci nous ramène vers la piste, et se met à jouer. A sa suite, je prends le club, et joue également. « Je suis complètement perdue, je ne sais plus à qui c’est ! A toi, je crois ? » Je tends le club à Abby, tout en hésitant entre elle et Loris. « De toute façon, je crois que vous êtes loin devant. » Le dénommé ‘Oskar’, je crois, a fait une véritable démonstration pendant que nous étions occupés entre nos conversations et nos verres. Mais l’objectif premier de cette soirée était que je rencontre la bande, et sur ce point, on peut dire que c’est une réussite. C’est précisément ce que vient vérifier ma petite amie, alors que nous sommes un peu à l’écart des autres. Suffisamment pour que je puisse lui parler librement, sans être entendue du reste des invités. « Tout va bien, je suis encore entière... » Je lui adresse un sourire, tout en plongeant mon regard dans le sien, alors que je lui pose la prochaine question, aussi discrètement que possible. « Il s’est passé quelque chose entre Loris et toi ? »



« Peut-être quand on sera vieux et séniles ! » Abby a conscience de sa chance d’avoir été accueillie au sein d’une famille très aisée pendant son enfance. Elle n’a donc jamais eu à économiser, parce que sans que ses parents ne jettent de l’argent par les fenêtres, elle a toujours eu un peu tout ce qu’elle voulait. C’est peut-être aussi pour ça qu’elle travaille dur et qu’elle a peur de décevoir ses parents, quel que soit le domaine concerné. En ce qui concerne le cabinet dans lequel la brune effectue ses stages régulièrement, il s’avère que Sofia le connaît également. « Oh, tu en as entendu parler ? Ma mentor s’appelle Skye, c’est vrai qu’elle est au top. » C’est d’ailleurs ce qui rend les choses plus agréables. Après tout, n’est-ce pas toujours - ou presque - le cas ? La compagnie peut rendre l’aventure bien plus agréable, comme c’est le cas lors de cette croisière. Après un câlin affectueux avec Loris, Abby prend le club que Sofia lui tend pour jouer. « Je suis sûre que tu es une experte ! » adresse-t-elle à cette dernière avec un sourire, déjà pressée de parler à sa mère de sa rencontre avec la petite-amie de Charli. Mais en attendant, elle se concentre sur son jeu. Les deux amoureuses un peu plus loin, la Hallenstein se retrouve avec les garçons. « On dirait qu’on a déjà bientôt fini le parcours. » Oskar a montré tous ses talents pendant ce temps. « J’ai faim, pas toi ? Le dernier repas ne remonte pas à si loin que ça, mais j’ai l’impression que c’était il y a une éternité » rigole-t-elle en regardant Loris, tout en tendant son club de golf à Toby dont c’est le tour de jouer. Puis elle jette un coup d’oeil en direction de Charli et Sofia, ne voulant pas déranger les filles. « Elle a l’air très sympa et surtout, ça se voit qu’elles tiennent l’une à l’autre. Je vois pas pourquoi on s’entendrait pas. »