l'accident - everything burn {eros}

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crédit/ tumblr ✶ @Eros Karagiannis

Le grand jour est arrivé celui des 30 ans de l'institut Héloïse Beaumont ! Tout le monde est impatient de pouvoir enfin célébrer cette journée qui se prépare depuis maintenant plusieurs semaines ! C'est un événement dans le monde de le gastronomie néo-zélandaise ! Pour l'occasion, les portes de l'institut et plus particulièrement celle du restaurant d'application sont ouvertes à tous même aux budgets modestes ! Plusieurs invitations ''Vip'' ont également été remises à certains commerçants du centre ville sous forme de billet de tombolas ! La chef Beaumont a d'ailleurs été critiquée sur cette façon de faire mais elle ne s'est pas gênée pour faire taire ses détracteurs en insistant sur le fait que c'était un moyen comme un autre de permettre à des petits budgets de faire découvrir ce qu'est un restaurant gastronomique.

Bien qu'elle soit enceinte de maintenant six mois, Willow a tenu à participer à ce grand événement ! Son médecin traitant lui a pourtant proposé de s’arrêter mais la demoiselle n'a pas souhaité donner suite ! Non, ce n'est pas dans sa nature de rester chez elle à attendre que le temps passe ! La jeune femme a besoin de se sentir utile ! Chef pâtissière réputée, elle s'est donc bien évidemment occupée d'une partie des desserts en collaboration avec deux de ses élèves. A eux trois, ils ont revisité trois desserts classiques à savoir l’éclair au chocolat, le tiramisu et le crumble... Des revisites autant sur la forme que sur le fond et elle n'est pas peu fière du résultat...

Tout le monde est impatient que cette journée commence et qu'elle se termine aussi car mine de rien c'est assez stressant ! L'institut attend énormément de monde aujourd'hui... Seule petite ombre au tableau, ces quelques pannes de courant dont personne n'arrive à trouver l'origine... Plusieurs générateurs ont été mis en place afin de pallier à une éventuelle grosse panne !

Willow endosse aujourd'hui le rôle de maitre d'hôtel ! Le restaurant se situe au milieu du grand parc, au deuxième étage d'un bâtiment flambant neuf. Jupe plissée, chemisier blanc, mocassins en cuirs et cheveux attachés, la demoiselle est fin prête.

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crédit/ tumblr ✶ @Willow Middleton  

Le petit carton d’invitation est posé sur la commode, juste à côté du miroir dans lequel je m’observe resserrer une cravate autour de mon cou. Je grimace en me regardant, il y a un petit truc qui cloche mais je ne sais pas trop quoi. Je suis un grand insatisfait, c’est mon éternel problème. Je passe un coup de main dans mes cheveux et me convainc que ça fera l’affaire.
J’enfile une veste, attrape le carton d’invitation ainsi que mon portable déposé juste à côté. Aucun nouveau message. Je souffle… La situation me perturbe.
Je jette un dernier coup d'œil à l’invitation entre mes mains. Sur celle-ci, le nom de l’institut Héloïse Beaumont est imprimé en grandes lettres dorées. Suite à ma victoire lors du défilé Drag, Loris et moi avons gagné une invitation pour célébrer les 30 ans d’un institut gastronomique très réputé en Nouvelle Zélande. Je vais être honnête, je ne connaissais pas son existence jusqu’à ce fameux jour, mais Loris lui, le connaissait bien.
J’envoi finalement un dernier message : “Je pars ! Si jamais tu veux toujours venir, tu es le bienvenue.”.

Vous devez vous en douter avec ce message, la situation est plutôt complexe en ce moment. Tout ça à cause de cette pauvre photo prise lors de notre couronnement. Jamais je n’aurais imaginé que cette photo puisse être postée sur les réseaux sociaux du club et encore moins qu’elle arriverait jusqu’au feed Instagram de ma sœur. Comme à son habitude lorsque je suis impliqué, elle a pété un plomb. C’est sûrement la première fois que Loris la voit s’emporter comme ça mais au moins, il sait à qui il à affaire. Suite à réaction on ne peut plus excessive, la jeune femme est partie avec mon beau frère, me laissant seul dans la villa.
Je me doute que si elle avait pu me mettre dehors, elle l’aurait fait. Seulement voilà... Comment pourrait-elle justifier ça auprès de mes parents pour une simple histoire de photo? Cela fait maintenant 24h que je n’ai pas de nouvelles de Loris et je dois dire que je m’inquiète.

Le taxi traverse la ville plutôt embouteillée. Mon regard jongle entre la vue sur le bitume et l’écran de mon téléphone, des fois que Loris décide de donner un signe de vie. Je suis comme qui dirait mi figue mi raisin face à cette histoire. D’un côté, je suis plutôt content que Loris ait un aperçu d’Athena sous un trait de sa personnalité qui lui est peu commun et en même temps,  je suis absolument terrifié à l’idée qu’elle lui fasse vivre un enfer…
Finalement, le véhicule s’écarte de la ville pour s'engouffrer dans les terres verdoyantes. Après plusieurs minutes nous passons un grand portail en fer forgé aux influences françaises. Nous remontons une grande allée bordée de platanes et, au bout de celle-ci, une grande bâtisse ancienne, éclairée par des guirlandes lumineuses, se dessine. C’est absolument incroyable comme endroit.

Sur le perron, aucune trace de Loris parmi les dizaines d’invités présents. Je me pare alors de mon plus beau sourire et entre seul dans le restaurant où une jeune femme à la tenue soignée m’accueille.
« Bonsoir ! » dis-je en lui tendant mon carton d’invitation. « Mon invité devrait arriver un peu plus tard, j’espère que cela ne posera pas de souci ? ».

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crédit/ tumblr ✶ @Eros Karagiannis  

Nous attendons aujourd'hui environ 200 personnes au sein du restaurant  ! L'idée n'est pas non plus de remplir pour remplir et de proposer un service de moindre qualité... La chef Beaumont n'est pas comme ça et je trouve sa décision parfaite.... Le but de cette soirée est de montrer à tout un chacun qui nous sommes réellement et ceci sans rien changer dans le choix et la qualité des produits que nous allons proposer tout au long de ce repas. A l'issue, peut-être que nous ferrons naitre des vocations, peut-être aussi que les habitants du coin constateront que La cuisine d'Argent (nom du restaurant) n'est pas aussi ''prout prout'' qu'il en à l'air... Il est certain quand temps normal vous ne mangerez pas pour 41 dollars néo-zelandais mais on peut s'en sortir avec une addition tout a fait correct.... Parfois il saut se faire plaisir moins souvent mais viser des tables de meilleurs qualités... Enfin là n'est pas la question et puis chacun fait ce qu'il veut mais à titre personnel je trouve que certains restaurants ''populaires'' proposent des prix bien trop élevés pour ce qu'il y a dans l'assiette.

Face aux nombres de clients prévus, nous sommes trois maitres d'hôtel accompagné de deux élèves ! C'est ce qu'il faut s'il l'on souhaite s'occuper correctement des clients. Afin de s'y retrouver chacun occupera un espace prédéfinit et le mien se situe tout au fond de la salle là où se trouve les baies vitrées donnant vu sur le parc et la piscine de l’institut... Avec les décorations liées aux fêtes de Noël, le spectacle est tout simplement magnifique.... Je suis consciente du fait d'avoir beaucoup de chances de travailler dans un tel endroit et je n'en suis pas blasée... Bien au contraire..

Il est 19h45 et les premiers clients commencent à arriver... Les lumières du restaurant se mettent de nouveau à clignoter probablement à cause de ce fichu problème électrique ! Espérons que nous terminerons pas plonger dans le noir ! Autant c'est un concept dans un restaurant du centre ville autant chez nous ce serait vite la panique et ferrait perdre du charme à la cuisine que nous proposons... Oui nous jouons beaucoup sur le visuel... Dans un restaurant gastronomique c'est tout aussi important que le goût...

« Bonsoir ! » Un jeune homme au cheveux blond vient à ma rencontre et me tend son carton d'invitation. ''Bonsoir Monsieur. Bienvenue à la Cuisine d'Argent.'' Ce n'est pas un habitué des lieux ! Premièrement parce que je suis très physionomiste mais aussi parce que son carton est blanc en lettre d'orée alors que nos clients ''Vip'' ont reçus un carton dorée avec une écriture blanche... « Mon invité devrait arriver un peu plus tard, j’espère que cela ne posera pas de souci ? ». ''Aucun soucis, je vous laisse me suivre.'' Je passe volontairement par un chemin un peu long afin qu'il puisse admirer la décoration qui a été mise en place à l'extérieur. Arrivés devant sa table, je tire la chaise. ''Installez-vous.'' Bien qu'il ne soit jamais venu, lui et son ami seront traités comme les autres clients ! Je ne vois pas pourquoi je procéderai autrement. Les lumières se remettent à nouveau à clignoter. ''Excusez-nous, nous avons un petit soucis électrique. Avec toutes ces lumières, je crois que la Monsieur de la Cave ne pédale pas assez vite pour que tout fonctionne correctement.. Mais ça reste entre nous..'' dis-je simplement sur le ton de l'humour. Oui la plaisanterie a aussi sa place en ces lieux et avec certains clients je pars du principe qu'on peut se le permettre. Je lui tends la carte afin qu'il commence à regarder les plats proposés. Seul la mise en bouche est imposée. Willow a également hâte que les invités de ce soir goute les muffins revisités à la crème de marron qu'elle a préparé ''Pour la mise en bouche, j'ai juste besoin de savoir si vous êtes végétarien ou si vous craignez le poisson..'' Les lumières clignottent à nouveau !

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crédit/ tumblr ✶ @Willow Middleton  

Ca me fait bizarre d’être de retour dans ce genre d’environnement. Cela me rappelle les soirées mondaines auxquelles nous participions avec mes parents lorsque nous étions plus jeunes avec ma soeur. Ce n’était pas vraiment une partie de plaisir, surtout au début puis, avec l’âge, on apprend vite à contourner le protocole de manière astucieuse. Néanmoins, ces dernières années, nous avons pris nos distances avec ce genre de rassemblement et je dois dire que ça ne m’a pas vraiment manqué mais malgré tout, j’arrive encore à me fondre dans la masse. Bon et puis pour une fois, il n’y a pas de protocole à respecter, je suis juste dans un lieu un peu guindé et nous sommes là pour faire la fête. Enfin… on pourra réellement parler de fête lorsque j’aurais quelqu’un avec qui la faire.
''Aucun soucis, je vous laisse me suivre.''
“Parfait merci !”. La jeune femme glisse sous son bras un livret à la couverture en cuir avant de quitter son pupitre à l’entrée du restaurant. Je la suis à travers la salle qui commence à se remplir petit à petit. La décoration aux couleurs de Noël est simple et épurée, loin des bibelots de mauvais goûts que l’on retrouve parfois. Nous arrivons finalement devant une immense baie vitrée devant laquelle elle m’invite à m’installer. Dehors, la décoration est d’autant plus belle alors que la nuit commence à s’installer. Des dizaines de guirlandes dorées viennent s’entrecroiser pour former une sorte d’arche féérique. Au centre, une immense fontaine, elle aussi parée de milles lumières.

C’est uniquement lorsque je m’assois que je découvre le petit ventre arrondi de la belle blonde. Je ne fais aucune remarque mais un sourire s’affiche sur mon visage. Ce même sourire qui s’efface presque aussitôt lorsque les lumières se mettent à clignoter un peu partout dans la salle, provoquant l’interrogation de la plupart des convives.
“Ne vous en faites pas, je ne dirais rien !”. Un clin d'œil malicieux vient ponctuer ma phrase en réponse à la boutade de la jeune femme.
''Pour la mise en bouche, j'ai juste besoin de savoir si vous êtes végétarien ou si vous craignez le poisson..''
“J’éviterai le poisson si possible… Un malheureux traumatisme d’enfance lié à un accident d’arête.” me justifiais-je avant que les lumières ne se mettent de nouveau à clignoter. “Et pour mon accompagnant euh… vous pourriez apporter la même chose ?” repris-je.
"Va falloir penser à aller nourrir le Monsieur de la cave ou alors… le remplacer tout simplement !”. La maître d’hôtel part avec ma commande en gloussant.
Pendant son absence, un serveur vient m’offrir deux coupes de champagne qu’il dispose sur la table.

Je profite de l’accalmie pour jeter un œil à mon téléphone portable. Toujours aucun signe de Loris… Je le repose sur la table, agacé. La déception se lit sur mon visage.
Histoire de faire passer le temps, je décide de partir me rafraîchir aux toilettes. Non pas que je sois débraillé… je n’ai pas passé une heure à me préparer à la maison pour déjà avoir besoin de me refaire une beauté. Non, j’ai juste pour habitude de me laver les mains avant de passer à table. Je récupère mon téléphone et file en direction des toilettes après avoir bu une gorgée discrète de champagne.

L’espace homme est vide et sent bon le propre. Une petite musique d’ambiance jazzy vient couvrir le silence. J’ouvre les robinets dorés pour me laver les mains tout en s'observant dans le miroir.
Soudain, les lumières se mettent de nouveau à clignoter avant de s’éteindre complètement.
"Décidément…" murmurais-je. Puis, aussitôt, des hurlements proviennent de l'extérieur. Je me sèche les mains dans l’urgence et, petit à petit, les cris me paraissent plus audibles. “Au feu ! Au feu !”. Je comprends alors que quelque chose de grave est en train de se produire. Je lâche la serviette au sol et me précipite vers la porte donnant sur la salle mais à peine l’ais-je ouverte qu’une explosion me propulse en arrière.
Je perds alors conscience quelques secondes et, lorsque j’ouvre de nouveau les yeux, l’épais nuage de fumée est en train de glisser sous la porte.

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crédit/ tumblr ✶ @Eros Karagiannis  

“J’éviterai le poisson si possible… Un malheureux traumatisme d’enfance lié à un accident d’arête.” Nous sommes en 2022 et nous devons apprendre à vivre avec notre époque ! Aujourd'hui les gens mangent de moins en moins de viande et c'est à nous professionnels de la cuisine de s'adapter à ces nouvelles règles et cette nouvelle façon de consommer... Il est certain que ce ne plait pas à tout le monde et plusieurs chefs de l'institut ont fait la grimace lorsque Héloise Beaumont à fait part de son envie d'intégrer des plats végétariens à la carte du restaurant d'application mais en ce qui me concerne j'ai salué cette prise de position... Non ce n'est pas du léchage de cul contrairement à ce que j'ai déjà entendu dans les couloirs juste une prise de conscience.. Quand on voit les conditions dans lesquels certains animaux sont traités, c'est normal de réfléchir à comment changer nos assiettes... Heureusement en tant que Chef Pâtissière, je regarde ça d'un peu plus loin.... Mais le ''Véganisme'' s'invite aussi dans les desserts et je vois ça comme un nouveau challenge à relever... Je suis déjà très friande des gâteaux à base de lait d'amande par exemple.... C'était donc la moindre des choses de demander à nos convives ce qu'ils voulaient ou non pour l’apéritif... ''Ne jamais sous estimer les traumas d'enfance.... Les miens ne sont pas vraiment culinaires mais ca ferrait désordre si je vous expliquais ça ici...'' Je sens vraiment que je peux plaisanter avec ce jeune homme alors je ne fais pas prier.... J'ai pour le coup de la chance de ne pas être tombée sur la bourgeoise du coin qui m'aurait pris pour sa bonniche... Ca arrive hélas bien plus souvent qu'on ne le croit... ''Je note la même chose pour votre ami.'' En espérant que ce dernier n'arrive pas trop tard ! C'est toujours embêtant de se retrouver seul à table dans ce genre d'occasion... Je croise donc les doigts pour que le binôme de mon client du soir franchisse la porte du restaurant dans les prochaines minutes.

La commande prise, je retourne donc à mes occupations à savoir accueillir les prochains invités qui seront installés sur mon secteur... Je suis légèrement touchée de voir des inconnus franchir le pas de La cuisine d'Argent ! Beaucoup se sont même mit sur le 31... Je sens presque les larmes me monter aux yeux ! Fichues hormones à la con !!!!

Hélas cette joie accompagnée de cette douce euphorie vient d'être rapidement balayée par les cris que l'on entend dans le fond de la salle.... Les lumières ne cessent de clignoter telles un sapin de Nöel et de la fumée commence à envahir le restaurant.... Un énorme BOOM se fait entendre provoquant à nouveau la panique des clients... “Au feu ! Au feu !” Je m'approche de la fenêtre et je constate que des flemmes sortent de l’étage qui est juste au dessous de la salle où l'on se trouve... Le bâtiment est clairement en train de prendre feu... Je crois que je ne réalise pas tout à fait ce qui est en train de se passer... Une seconde explosion vient cette fois-si déclenchée une peur générale... Les convives crient et commencent à courir en direction de l'escalier pour rejoindre la sortie.. Malheureusement, je suis dans le fond dans la salle, mes mains viennent se poser sur mon ventre... Il serait peut être temps que je commence à bouger moi aussi... Je remarque au loin mon client de toute à l'heure sortir des toilettes qui visiblement semble à son tour prendre conscience du danger... Je m'approche tant bien que mal de lui... ''Venez, il faut descendre tout de suite..'' ajoutais-je en lui prenant la main. Troisième BOOM ! Ca ne fait pas semblant... Les hurlements sont de plus en plus fort.. Nous nous approchons de l'escalier et la panique est beaucoup plus grande ici... Les gens font tout pour être les premiers à sortir si bien que l'un d'entre eux me bouscule provoquant ma chute.... ''NONNNNNNN'' Je dévale l'intégralité de la première série d'escalier.. En bas, ma tête vient heurter le mur.. Je suis légèrement sonnée.... ''MON BEBE'' Oui c'est automatiquement la première chose à laquelle je pense... Je crois que le reste n'a pas d'importance comme cette blessure à l'arcade par exemple...

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crédit/ tumblr ✶ @Willow Middleton  

Mes oreilles bourdonnent, un peu comme si l’on diffusait des ultrasons à travers un casque puis, ces sifflements s’estompent au fur et à mesure que je reprends connaissance. Je ne tarde pas à me rappeler ce qui vient de se produire : l’explosion, la fumée, les cris… Je tente de me relever le plus rapidement possible malgré que je sois encore sonné par le choc de ma tête sur le sol.
Lorsque j’ouvre la porte des toilettes, je découvre une salle de restaurant complètement ravagée, comme si un troupeau d’éléphants était venu la piétiner. Au fond de la salle, les convives se bousculent pour tenter de s’échapper tandis que, à quelques mètres de moi, près de la porte des cuisines, certaines personnes semblent être évanouies.
''Venez, il faut descendre tout de suite..''
Mon observation est perturbée par le retour de la maître d’hôtel qui me saisit par le poignet et m’entraîne de force vers le grand escalier qui nous permettra de rejoindre l’extérieur. Je manque de trébucher sur une chaise renversée au sol mais je me rattrape de justesse.

Une nouvelle explosion mais celle-ci est encore différente. Le souffle provoqué ouvre en grand les portes de la cuisine dont des flammes s’échappent désormais et commencent à grignoter le restaurant. La peur réveille chez la plupart des gens un instinct de survie qui dépasse la conscience de l’autre et la preuve en est que personne ne prête attention à la jeune femme qui m’accompagne, enceinte jusqu’au cou.
“Doucement… ça ne sert à rien de courir dans tous les sens, on va mettre encore plus de t…”.
“Ta gueule, je veux pas crever içi !” me répond un père de famille, qui, sous le coup de la peur, me pousse en arrière avec sa main, donnant au passage un coup de coude à son voisin, qui se retrouve lui même poussé contre une jeune femme. Ces échanges houleux provoquent alors un mouvement de foule qui entraîne la maître d’hôtel en bas des escaliers. “Putain mais vous êtes pas fini !”.
''MON BEBE'' l’entends-je hurler au pied des escaliers. Si j’avais foi en l’être humain, j’aurais été persuadé que quelqu’un s’arrêterait pour lui venir en aide mais là… je sens qu’ils vont la piétiner pour sauver leur peau. Alors je force un chemin à travers les marches… tanpis pour eux !
Arrivé au bas des escaliers, je découvre que la jeune femme saigne du visage mais son attention se porte uniquement sur son bébé. Elle tient son ventre de manière paniquée, les mains tremblantes. Évidemment, personne ne nous laisse passer alors je préfère la protéger en faisant barrière avec mon corps.
"Ça va aller !” lui dis-je pour tenter de la rassurer. Nous sommes tout proches l’un de l’autre. Dans d’autres circonstances, cela aurait été bizarre pour des inconnus, mais là c’est une question de survie.
Je me prends des coups au passage, mes doigts sont piétinés mais je garde la face. “Regarde moi, ça va aller ! Respire, respire. Moi c’est Eros, et toi ?”. C’est une manière pour moi de détourner son attention et en même temps de vérifier que sa blessure à la tête n’est pas trop grave.
Plus ça va, plus respirer devient difficile et en effet, lorsque je relève les yeux, la fumée nous enveloppe et je me mets à tousser. “Allez (toux), la voie est libre (toux) !”.
Je me redresse péniblement et aide Willow à se relever à son tour. Autour de nous, on ne voit plus, c’est un enfer ! Nous marchons vers les grandes portes d’entrées en bois mais celles-ci semblent condamnées !
“Putaaaaaain !” dis-je en tentant de la défoncer ! Je ne comprend pas ce qu’il se passe, les gens sont pourtant sortis par là il y a encore quelques secondes… Quelque chose doit bloquer !
“Est-ce que tu connais un accès vers l'extérieur en bas ? Peu importe quoi… mais un espace où on peut essayer de s’échapper !”

Elle m’indique vaguement une salle sur un des côtés et je ne cherche pas à obtenir plus d’informations car les flammes dévorent désormais le haut des marches. Je l’entraîne avec moi dans cette pièce qui, en effet, possède une grande baie vitrée. Alors que nous nous y dirigeons à grandes enjambées, la chute d’une poutre enflammée en bois à quelques mètres de nous nous fait sursauter.
Je me jette alors sur la baie vitrée et tente de l’ouvrir mais je remarque rapidement qu’une serrure m’empêche d’y arriver. Visiblement, il ne s’agit pas de plexiglass mais plutôt de verre… Je ne vois qu’une solution, tout défoncer !
Sur une cheminée en marbre repose un bibelot en fonte assez lourd, cela fera l’affaire.
Je fracasse alors le bibelot contre la vitre qui, petit à petit, commence à se fissurer jusqu’à ce que des bouts de verre tombent. Je finis alors le travail à coup de pied histoire d’avoir un passage assez large pour que l’on puisse traverser. Dans la précipitation, un bout de verre vient déchirer mon pantalon et me blesser à la jambe, mais ma préoccupation principale, c’est Willow.
“Vas-y (toux) ça devrait le faire !”. La jeune femme s’est tenu à l’écart histoire de ne pas se prendre d’éclat de verre.  Je viens donc la chercher pour qu’elle tente une sortie. La jeune femme s’avance et, alors qu’elle atteint enfin la vitre, un craquement au dessus de nos têtes… J’ai à peine le temps de faire un pas en arrière qu’une nouvelle poutre en flamme s’effondre entre elle et moi. “Sauve-toi !” lui dis-je presque en la suppliant. “VAS-Y!” criais-je en la voyant hésitante face à la situation. La fumée me fait tourner la tête, je ne sais pas si je vais rester conscient encore bien longtemps.

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crédit/ tumblr ✶ @Eros Karagiannis  

Il y a ce qu'on appelle l'instinct de survie... Cet état d'esprit quasi hypnotique qui nous pousse à nous surpasser voir à faire n'importe quoi voir selon les caractères de chacun et les circonstances dudit accident... Au sein de cette salle de restaurant, c'est la folie qui s'est invitée parmi les invités... Les différents convient crient, courent, se bousculent sans forcément faire attention aux autres... Bien évidemment que l'objectif est de sortir le plus rapidement possible à l'extérieur mais pourquoi ne pas faire un effort collectif en s'entraidant les uns les autres plutôt que de se la jouer solo ? C'est franchement déplorable... Les insultent fusent dans tous les sens... J'essaye tant bien que mal d'emmener qui je peux avec moi sur mon passage et de relever ceux et celles qui commencent à chanceler à cause de la fumée mais malheureusement mes efforts sont vains.... Je suis emportée par cette marrée humaine... Une nouvelle bousculade provoque un effet domino.... Je me retrouve en bas, je suis sonnée, mes mains viennent se poser sur mon ventre... Personne ne fait attention à moi mis à part ce jeune homme... ''Je...'' Il me protège tel un bouclier humain et empêche les gens de me piétiner... Il faut dire que je n'arrive plus à bouger... La peur m'a comme paralysée... “Regarde moi, ça va aller ! Respire, respire. Moi c’est Eros, et toi ?”. Je me concentre sur sa voix. Ok, il va falloir qu'on bouge si on ne veut pas mourir asphyxiés ou brulés... ''Willow... Je m'appelle Willow...'' Je retrouve légèrement mes ésprits mais pour l'instant mon corps refuse de se soulever, mon cerveau donne pourtant des ordres mais mes jambes ne bougent toujours pas. ''Il va falloir (toux) m'aider je crois (toux)...'' L'air devient de plus en plus irrespirable. “Allez (toux), la voie est libre (toux) !” Avec l'aide d'Eros, j'arrive enfin à me soulever... J'ai l'impression de peser une tonne... Accrochée à lui, nous essayons tant bien que mal de nous frayer un chemin, la fumée est épaisse, aveuglante... Je fais en sorte de me concentrer sur la voix de mon sauveur... Mes jambes retrouvent un rythme plus ou moins normale... Je tousse, Eros aussi et malheureusement nous ne sommes pas au bout de nos surprise... La grande porte en bois qui nous aurait mené directement dans les jardins est bloquée..

“Est-ce que tu connais un accès vers l'extérieur en bas ? Peu importe quoi… mais un espace où on peut essayer de s’échapper !” Je réfléchis aussi vite que je peux mais je pense surtout à mon bébé... Plus nous marchons et plus la douleur que je ressens dans le ventre se veut intense.. ''On pourrait passer par l'économat... A ta droite..'' Nous empruntons ce chemin de fortune... Nous traversons cette pièce où sont entreposés la plupart des produits de l'institut et nous arrivons finalement dans un grand couloir où se trouve une large baie vitrée... La sortie n'est plus très loin... ''ATTENTION !!!!'' criais-je lorsque que l'une des poutres vient s'écraser au sol. Nous sursautons l'un et l'autre... Les flammes arrivent à leur tour... Spectatrice, je regarde Eros attraper une sorte de buste représentant je ne sais qui afin de forcer la serrure... Il a l'air de savoir ce qu'il fait contrairement à moi... Il est impressionnant ! J'essaye à mon tour de taper sur cette grande vitre avec un objet ressemblant au sien mais il me fait signe de reculer... Cette satanée plaque de verre lui donne du fil à retorde si bien qu'Eros décide d'y aller à la sauvage en s'aidant de ses pieds... Je crie, j'ai peur pour lui... ''ATTENTION (toux) !!!!'' répétais-je à défaut de faire quelque chose... La vitre finit enfin par exploser en plusieurs morceaux provoquant malheureusement une importante coupure dans la jambe du chevalier blanc. “Vas-y (toux) ça devrait le faire !”. J'attrape ses mains et escalade la grande baie. ''C'est bon'' Je suis maintenant dehors mais le sort s'acharne encore contre nous... Une seconde poutre vient s'exploser sur le sol empêchant à mon sauveur de passer à son tour. “Sauve-toi !” Mon cerveau m'ordonne de prendre mes jambes à mon coup. ''Certainement pas ! Je ne vais pas vous laissez comme ça...'' Après tout ce qu'il a fait pour moi je ne peux pas le laisser tout seul... C'est impossible... Je regarde rapidement autour de moi à la recherche d'une solution... Je retire ma veste et vient l'entourer autour de mon bras... Le verre semble s'être fragilisé, je lui fais signe de se déplacer sur la droite... Je viens alors taper avec mon bras bandé sur la vitre, Eros en fait autant et la vitre finit par se briser. ''Venez... Dépêchez vous...'' C'est un peu plus facile que prévu... Au loin, nous entendons enfin les sirènes des pompiers... Bras dessus, bras dessous, nous partons en direction de l'entrée principale, je sens un liquide couler le long de mes jambes... C'est du sang... ''Je... je..'' Je tombe à nouveau dans les pommes.

Il y a des jours où l'on ferrait mieux de rester couché.... Rien ne s'est passé comme prévu et les galères se sont enchainées tout au long de la journée et ceci dès les premières heures en commençant par l'annonce d'Athéna qui m'a fait part de son absence pour les fêtes de Noël... Le motif ? Un défilé haute couture à Milan les 24 et 25 décembre prochain ! Je sais que son travail compte beaucoup pour ma petite-amie et qu'elle se doit se surfer sur le succès qu'elle rencontre actuellement mais honnêtement n'y a t'il pas de meilleurs moments pour partir en Italie ? Oui nous nous sommes clairement pris la tête à ce sujet vu qu'à la base nous avions prévu de fêter ça dans ma famille, elle m'a bien évidemment proposé de l'accompagner mais en ce qui me concerne Noël rime avec famille et je ne me voyais pas du tout passer le réveillon en compagnie de gens que je ne connais pas... Et puis je sais très bien comment se déroule ce genre de journée, Athéna n'est jamais disponible et résultat je me retrouve à faire le pot de fleur au milieu de tous ces créateurs de mode... Merci mais non merci... Nous nous sommes donc quittés en froid....

Souhaitant me changer les idées et me défouler après cette (nouvelle) dispute, je me suis donc dirigé vers le complexe sportif de l'Université afin de taper un peu la balle et je dois dire que ça m'a plutôt bien réussi enfin jusqu'à ce que je me retrouve enfermé.... Et oui pendant les vacances scolaires nous ne sommes pas nombreux à venir nous entrainer ici si bien que le gérant a tout simplement oublié que j'étais là et avec un portable dont la batterie n'est pas chargée impossible de prévenir qui que ce soit... Ce n'est pas comme si ce soir quelqu'un m'attendait... C'est en effet ce soir qu'Eros et moi avons rendez-vous dans le restaurant d'application de la célèbre école de cuisine de Wellington. Suite à son sacre lors du concours de Drag, il m'a invité à partager ce repas en sa compagnie et je dois avouer que je ne boude pas mon plaisir.

Plus de six heures se sont écoulées avant que la femme de ménage vienne à mon secours. Sans plus attendre, je file chez moi afin de ma changer ! Oui, je ne vais pas me rendre à l'institut en tenue de sport. Ca ne se fait pas... Mon choix se porte sur un costume de couleur blanc avec un petit chemise bleu pale... Pour le coup, je me dois de remercier Athéna mais j'ai beau pensé à elle à cet instant la colère prend une nouvelle fois le dessus.. Cette annulation de Noël ne passe tout simplement pas.

Une bonne demi-heure plus tard, j'arrive enfin à destination... Eros doit se demander ce que je fais et m'insulter de tous les noms. Je sors en toute vitesse du uber qui a eu la gentillesse de me déposer. Ici c'est l’apocalypse, l'un des bâtiment est en feu, il y a une dizaine de camions de pompiers. ''Bordel de merde'' Je m'approche d'un homme et ce dernier me raconte brièvement ce qui est en train de se passer... ''Eros...'' Je sais bien qu'il ne faut pas penser au pire mais pour le coup c'est difficile. Je décide de partir à sa recherche.

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crédit/ tumblr ✶ @Willow Middleton  

Mes coups contre la vitre s’affaiblissent au fur et à mesure que je perds conscience. La fumée est en train d’envahir le couloir vitré et mes poumons par la même occasion. Je commence peu à peu à perdre l’espoir de sortir de là vivant mais au moins, j’aurais sauvé la jeune femme. Mourir en héros, c’est peut être pas la pire des fins après tout…
Alors que mes dernières forces quittent mon corps, les coups de Willow contre la vitre finissent par se révéler efficaces puisque celle-ci se craquèle. Les fissures s'agrandissent et se propagent sur toute la vitre avant de s’effondrer sur le sol comme une pluie de verre.
''Venez... Dépêchez vous...''
Je rassemble alors mes dernières forces pour traverser le cadavre de la verrière et rejoindre Willow qui me tend la main. Je tente une accélération histoire d’éviter une potentielle explosion mais je crois que la jeune femme atteint elle aussi ses limites.

“A L’AIDE ! S’il vous plaît aidez-nous !” hurlais-je dans un souffle alors que Willow vient de s’évanouir dans mes bras. La fatigue et le poids de son corps qui ravive la blessure à ma jambe me mettent à terre. Je la dépose tant bien que mal sur le sol et découvre alors le sang qui coule sur ses jambes. Affolé, je tente de repérer de quelle blessure peut bien provenir cette perte sanguinolente, mais j’ai beau observer, je ne vois rien. Je comprends alors que ce n’est pas d’une blessure externe dont il s’agit, mais que c’est en elle qu’un drame se joue actuellement. Je porte mes mains sur ma bouche par reflexe avant de réaliser que la jeune femme a perdu connaissance.
“Willow… willow, restez avec moi ! (toux)” dis-je en lui tapotant la joue, mais aucun de mes gestes ne parviennent à la ranimer. Une boule se forme dans ma gorge, l’angoisse de comprendre un peu trop ce qu’il se passe sûrement.
“Par içi !” hurlais-je en espérant que quelqu’un nous entende. Je suis trop épuisé pour tenter un geste de premiers secours, je le sens. Cet énième appel vient puiser les dernières ressources d’air dans mes poumons, ma tête se met alors à tourner et je commence même à halluciner. Je le vois au loin, courir vers moi, hellant mon prénom dans sa belle chemise bleue pâle et son costume blanc : Loris. Comme une vision biblique, un ange qui vient me chercher… C’est donc lui la dernière personne dont je rêve avant de mourir ? Un sourire béat apparaît sur mon visage avant que je m'effondre littéralement sur le sol.

Mes sens sont en éveil ! Je ne pense qu'a une seule chose : Retrouver Eros au milieu de ce chaos... On se croirait au beau milieu du tout premier épisode de la saison 6 de Buffy Contre les Vampires ! Heureusement que nous ne vivons pas à Sunnydale et que des démons armés de barre à clous sur leurs motos ne viendront pas semer la pagaille... Je ne sais pas pourquoi je pense à ça en ce moment peut être que parce que j'étais petit, cette jeune chasseuse de vampires était comme un modèle de force et de courage ! Alors que ferrait Buffy dans un moment pareil ? Je me mets à courir de partour, accçelerant le rythme de seconde en seconde... ''Eros ? Eros ?'' Je donne de plus en plus de voix. ''Eros ?'' Bien que je sois à l'extérieur, l'odeur est désagréable alors je n'imagine même pas comment ça peut être à l'intérieur de cet immense bâtiment.

Continuant mon chemin, je suis à présent à l'opposé de là où m'a déposé le chauffeur Uber. Ici, le décorations de Nöel sont nombreuses et si ça n'avait pas été autant le bordel, j'aurai sans doute apprécié la beauté des lieux ! Mais l'heure n'est pas à la contemplation ! Non, il y a beaucoup plus urgent ! Les battements de mon cœur ne cessent de s’accélérer tout comme le mouvement de mes jambes !

Je crie une nouvelle fois et finit par entendre “Par içi !” Cette voix, je la connais ! Mon cœur se sert tellement en voyant le visage d'Eros au loin ! Il est en vie ! ''Eros..'' Cette fois ma voix est presque inaudible. Je cours à nouveau vers lui et découvre le triste spectacle ! Une jeune femme évanouie est avec lui, ils sont tous les deux blessés... Heureusement, le Grec est conscient ''Est-ce que ça va ?'' Question bête mais question de circonstance. Je l'aide à se révéler et vient l'embrasser doucement sur la joue, une sorte de pulsion.. Ses blessures sont nombreuses mais plus ou moins superficielles.. Je le sers dans mes bras quelques secondes avant qu'il m'ordonne de m'occuper de la jeune femme. Je n'imagine même pas ce qu'ils ont enduré au milieu de ce gigantesque brasier. ''Laisse moi la porter et appuie toi sur moi.. On y va... Faut pas rester ici.. Les pompiers ne sont pas très loin..'' Nous parlerons plus tard ! L'objectif est de sauver tout le monde le plus vite possible. La demoiselle aux cheveux blonds qui est toujours inconsciente se trouve dans mes bras. Nous partons en direction de l'entrée principale dans un silence de mort. Je garde un œil sur Eros mais il semble se débrouiller ! Ce mec est impressionnant.

''On a besoin d'aide !!!!!'' Lançais-je lorsque nous arrivons vers les soldats du feu ! Une équipe composée de cinq personnes s'approche de nous. ''Occupez vous d'elle de toute urgence... Elle saigne et a perdu conscience... Et occupez vous de lui.... Tout va bien pour moi..'' Je sens doucement les larmes me monter aux yeux, le contre coup sans doute et la joie de voir mon nouvel ami sain et sauf.

¤ ¤ ¤

Plusieurs minutes se sont écoulées depuis notre retour devant l'entrée principale. Assis sur un banc, une jeune femme s'approche de moi.. ''Monsieur sans vous je ne sais pas ce que seraient devenus vos amis alors bravo... Vous avez été exemplaire..'' Ca fait chaud au cœur bien évidemment mais ça me parait tellement normal que je ne pense pas mériter ces quelques louanges. ''La demoiselle a été conduite à l'hôpital... Son état est assez préoccupant pour être tout a fait honnête..'' Ce n'est pas surprenant. ''Le jeune homme lui va beaucoup mieux... On s'est occupé de ses blessures.. Mes collègues devraient avoir terminé.. Encore bravo à vous..'' Je me contente de lui sourire.

Emmitouflé dans une couverture, Eros s'approche tout doucement de moi. Je me lève et vient une nouvelle fois le prendre dans mes bras. Je crois même que je le sers un peu trop fort. ''Tu m'as foutu la trouille espèce d'imbécile.''

l'accident - everything burn
crédit/ tumblr ✶ @"Loris Middleton"  

Lorsque ma tête rebondis sur le sol, c’est le noir complet. A bout de force, c’est un peu comme si je m’endormais profondément après une journée épuisante. Au loin, j’entends vaguement une voix qui me parle mais tout cela est très flou. A vrai dire, je suis plutôt happé par l’apaisement qui s’empare de mon corps plutôt que par le tumulte qui m’entoure désormais. Pourtant, alors que je me sens sombrer, j’ouvre à nouveau les yeux et je suis dans les bras de Loris.
Il me parle comme si j’étais encore là, conscient… Je crois qu’il n’a pas saisi à quel point la fumée était en train de m’empoisonner de l’intérieur et de me faire perdre pied.
''Est-ce que ça va ?''
Je mets quelques secondes à reprendre connaissance. C’est sûrement le baiser qu’il pose sur ma joue qui me redonne une sorte de coup de fouet. Je tente de le rassurer d’un signe de tête fébrile.
“Occupe toi d’elle s’il te plaît !”. Mon doigt, tremblant, désigne Willow étendue sur le sol à quelques mètres de là. Il me sert contre lui comme une promesse de son retour, avant de partir à la rescousse de la jeune femme.
Je sens à présent la chaleur des flammes se rapprocher de moi, m’envelopper. Peut-être que sa présence n’était qu’une illusion ?

''Laisse moi la porter et appuie toi sur moi.."
Je ne rêvais pas finalement… Mon héros est de retour, Willow niché dans ses bras musclés. Il me demande de prendre appui sur lui mais il ne réalise pas à quel point me tenir debout est compliqué. Je tente néanmoins de m’agripper à son bras.
“Je sais pas si je vais y arriver !” lançais-je dans un souffle.
“Crois-moi, je ne te laisse pas le choix !” me répond Eros, droit dans les yeux.
C’est presque un ordre. Je lis dans son regard tellement de volonté et d’espoir que j’en viens à puiser les dernières forces qu’il reste dans mon corps pour me dresser sur mes deux jambes et le suivre à travers la fumée.
Lorsqu’enfin nous sortons de cet enfer et qu’un pompier s’approche de moi pour me prendre en charge, je finis par tomber dans les pommes exténué.

¤ ¤ ¤

Lorsque je rouvre les yeux, je contemple le toît blanc de ce qui semble être une ambulance. Ma respiration est régulière, guidée par le masque qui a été posé sur mon visage.
“Monsieur, vous m’entendez ?”
Je tente de parler mais je me mets à tousser. “(toux) Hum… oui !”
“Vous êtes dans une ambulance, vous êtes pris en charge, tout va bien ! Est-ce que vous pouvez me dire votre nom s’il vous plaît ?”
“Eros… Eros Karagiannis… (se racle la gorge)”.
“Okay Eros ! Vous vous en sortez plutôt bien compte tenu de ce que vous venez de traverser”.
Bon ok, première info, je vais plutôt bien. Mais dans ma tête, je pense directement à autre chose:
“Comment va… Willow ? Aïe !”. Le jeune infirmier est en train d’appliquer sur la plaie de mon bras une solution désinfectante.
“Désolé, j’ai réussi à vous enlever les bouts de verre pendant que vous étiez endormis, vous avez échappé à ça, mais je suis pas allé assez vite pour vous désinfecter visiblement !” dit-il d’un grand sourire presque charmeur. “La jeune femme est en vie, ils l’ont emmenée à l’hopitâl le plus proche.” Il procède ensuite à bander ma blessure.
“Et son bébé ?”
“Je n’en sais rien…”

Quelques minutes plus tard, je me retrouve assis face aux portes ouvertes du camion, emmitouflé dans une couverture de survie. Après avoir côtoyé les flammes de si près, c’est fou d’être frigorifié de la sorte… Au loin, j’observe l’incendie qui semble toujours donner autant de fil à retordre aux pompiers quand soudain, j’aperçois Loris qui tente de se frayer un passage dans l’espace réservé aux blessés. Aussitôt je me redresse pour aller le chercher, mais c’est lui qui enchaîne les foulées pour me rejoindre avant de me serrer dans ses bras comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Je ne dis rien, mais mes larmes se mettent à rouler toutes seules sur mes joues.
Je glisse mes bras dans son dos pour l’enlacer à mon tour. Cette étreinte me réchauffe le corps et surtout, elle me rappelle que je suis bel et bien vivant et que c’est aussi grâce à lui.
“Merci de m’avoir sorti de là!”
Mon inquiétude de ne pas le voir débarquer au restaurant s’est désormais envolée. Je ne retiens qu’une chose, sa présence. Il semble si préoccupé par mon état que j’en viens à me dire que c’est la première fois que quelqu’un s’inquiète pour moi de la sorte…
“Je dois être dans un sacré état !” Je me recule un instant pour que l’on puisse s’observer. J’ai des cendres sur mes bras, je ne sais pas à quoi ressemble ma tête et encore moins ma coupe de cheveux… Mais lui, il sourit et putain… même dans les pires circonstances, il est beau.
“J’ai envie de rentrer… Tu peux me ramener s’il te plaît ?”.
Nous jetons un regard à l’infirmier dans l’ambulance.
"Vous pouvez y aller ! Par contre ne restez pas seul dans les prochains jours. Si vous avez un quelconque souci respiratoire ou autre, vous nous appelez okay ?”.
“Oui, c’est noté !" répondit Loris à ma place. Sachant qu’Athéna est parti pour plusieurs semaines hors du pays, je commence à me demander comment je vais faire…

“Merci de m’avoir sorti de là!”  Je ne pensais pas jouer les super héros en arrivant à l’institut Beaumont mais je suis forcé de constater qu'endosser le rôle du sauveur à mine de rien quelque chose d'assez grisant ! Je ne pensais pas me sentir aussi vivant en sauvant mon beau frère et cette demoiselle aux cheveux blonds des flammes de l'enfer.... Je ne suis pas en train de revoir mes projets professionnels mais pourquoi ne pas aller me renseigner pour devenir pompier volontaire sur Wellington ou Island Bay.... Ouai pourquoi pas... Je garde cette petite idée dans un coin de ma tête...

J'ai de toute façon bien plus important à faire ce soir que de penser à mes projets de vie futur à savoir m'occuper d'Eros... Je ne pensais pas non plus que l'idée de perdre ce dernier me ferrait aussi peur..  Bien évidemment que perdre quelqu'un est toujours horrible ce n'est pas ce que je veux dire mais nous nous ne connaissons pas depuis si longtemps que ça et pourtant je me rends compte que sa présence à mes cotés est important et que la vie sans lui serait beaucoup moins agréable... On a pas besoin de connaître les gens depuis des années pour que ceux-ci nous manque cruellement... La preuve en image... ''T'as pas à me remercier...'' Ce sont bien évidemment les choses qu'on dit dans de telles circonstances mais je ne me suis pas sentis obligé de faire quoi que ce soit... Je n'ai pas hésité une seule seconde à partir à sa recherche... Pour moi ça me paraissait normal de porter secours dans un tel contexte ! Qui oserait laisser bruler quelqu'un ? “Je dois être dans un sacré état !”  Nous relâchons notre étreinte et nous nous regardons dans les yeux... En observant son regard, je constate que des larmes coulent le long de ses joues... Cette image me touche bien plus que je ne l'aurai pensé... Je sens ma gorge se nouer mais je m'efforce de contrôler mes émotions.. ''Disons que je t'ai déjà vu un plus apprêté... Sauf à cette soirée d'Halloween dans ton pyjama mais c'était sans doute une erreur de parcours..'' ajoutais-je simplement.  Reste à voir ci se trait d'humour sera apprécié ou non mais le but de la manœuvre était de rendre toute cette histoire un peu plus légère. ''Mais rassure toi, t'es toujours aussi canon... Je crois que tu plais bien à l'infirmier d'ailleurs.'' Ce dernier vient justement nous prodiguer quelques conseils pour les jours à venir.

''On va rentrer oui... Le plus simple est d'aller cher moi... C'est moins loin..'' Au même moment, je sors mon téléphone afin de commander un Uber.

¤ ¤ ¤

''Aller, on sera bien mieux ici...'' ajoutais-je en refermant la porte derrière nous. Je viens légèrement monter le chauffage et me dirige vers la cuisine afin de lui apporter un verre d'eau. ''Tiens ça te ferra du bien.'' Je l'invite à me rejoindre sur canapé et lui tends au passage un plaid qui trainait sous la table basse, il a l'air frigorifié.  ''Du coup vu que t'as sœur est pas là, compte sur moi pour te surveiller ces prochains jours... Je te laisse pas le choix..'' Sauf qu'il connait quelqu'un d'autre mais je ne crois pas...

l'accident - everything burn
crédit/ tumblr ✶ @"Loris Middleton"  

Hormis Willow, personne ne sait ce que nous venons de traverser et à quel point nous nous sommes battus l’un pour l’autre. Il m’arrive parfois d’avoir les chevilles qui enflent, comme tout le monde me direz vous, on se vante de nos réussites, de nos exploits. Mais là, je n’ai pas vraiment envie de me vanter. C’est sûrement grâce à moi que Willow est saine et sauve à l’instant T mais qui sait si tout cela n’a pas été inutile ? Que se passe-t-il à l’hôpital en ce moment même ? Toutes ces questions viennent chambouler mon esprit alors que la route défile devant mes yeux. La tête posée contre la vitre côté passager, emmitouflé dans ma couverture de survie, je reste silencieux.
Le trajet me semble durer des heures. Heureusement que Loris est là. Il conduit lui aussi silencieusement, mais je sens sur moi ses regards inquiets.

« Aller, on sera bien mieux ici... »
Je retire mes chaussures ainsi que mes chaussettes à l’entrée de l’appartement. J’admet que mes fringues me répugnent. Ils sentent le brûlé et sont couverts de cendres. Un souvenir constant de ces dernières heures collées contre ma peau… je veux m’en débarrasser. Je m’approche de Loris qui m’attend sur le canapé sans pour autant m’asseoir, de peur de tout salir.
« Merci !»Le verre d’eau qu’il m’offre me fait le plus grand bien. J’ai l’impression d’être complètement calciné de l’intérieur et en même temps, congelé à l'extérieur. Le plaid tombe donc à pic lui aussi. «Du coup vu que t'as sœur est pas là, compte sur moi pour te surveiller ces prochains jours... Je te laisse pas le choix..»
Je ne sais pas trop quoi répondre. Ça me touche qu’il endosse ce rôle qu’il n’a absolument pas à jouer et pourtant, il le fait bien volontiers. Je décide alors de lui offrir un sourire en guise d’approbation.
« Est-ce que ça te dérange si je prends une douche ? Je me sens tellement dégueu… D’ailleurs, si t’as des vieux trucs à me filer en guise de pyjama pour la nuit je suis preneur ! Même mon slip sent le cochon grillé…». Allez, une tentative d’humour pour s’auto redonner le sourire, ça ne fait de mal à personne.
Evidemment, le jeune homme accepte. J’espère vraiment que cette douche me redonnera un coup de fouet car je ne cesse de grelotter. On dirait presque des spasmes qui parcourent mon corps.

Enfermé dans la salle de bain, je me libère enfin de ces vêtements qui me donnent la nausée. Je les roule en boule et les jette dans un coin de la pièce. Avant de me faufiler dans la douche, j’en profite pour observer mon reflet de survivant dans le miroir : Pas de doute, cette douche tombe à pic.
Je mentirais si je vous disais qu’au cours de cette douche, des larmes n’avaient pas roulées silencieusement le long de mes joues. La pression qui s’évacue en est sûrement à l’origine, mais la tristesse aussi. Je pense à ces gens inanimés au sol que j’ai aperçu en sortant des toilettes du restaurant et qui n’ont sûrement pas repris connaissance… Et puis il y a Willow et son bébé. Des images me reviennent en mémoire, elles sont si intenses qu’elles me font presque perdre l’équilibre. Je prends appui sur la paroi de la douche pour éviter de chuter.
Ce sont finalement les « toc » contre la porte qui me ramène à la raison. C’est Loris qui vient aux nouvelles.
« Tout va bien, j’arrive ! »
J’ai dû prendre plus de temps que je ne l’imaginais.

« Excuse moi, j’ai pas vu le temps passer ! ». Loris est dans la cuisine en train de préparer je ne sais quoi. Il se retourne vers moi et me tend la pile de vêtements qu’il est allé préparer pendant que j’occupais sa salle de bain. Je m’éloigne un peu de la cuisine et, alors qu’il a le dos tourné, je laisse tomber ma serviette et m’habille en plein milieu du salon sans aucune pudeur. Je savoure le plaisir d’enfiler ces vêtements propres qui portent l’odeur musquée du parfum de mon beau-frère.
En regardant par la fenêtre, je remarque que la nuit commence à tomber. Il semblerait que malgré les apparences, les heures passées à l’hôtel Beaumont furent bien plus longues que je ne l’avais imaginé.
« Merci de m’accueillir chez toi en tout cas… Je te promets de pas t’embêter trop longtemps ! » dis-je en m’installant enfin sur le canapé, lové dans ce plaid réconfortant. Je crois que je me sens bien içi, il y a quelque chose d’apaisant dans l’air.

Après ce qu'il vient de se passer, je ne me vois pas laisser Eros à son triste sort ! Et ne parlons même pas de cette demoiselle aux cheveux blonds qui doit très certainement vivre l'enfer à cette heure-si... D'après ce que les pompiers m'ont expliqué le risque qu'elle perde son le bébé approche les 98 %... J'espère pour elle qu'elle aura tout le soutien qu'on peut attendre pour affronter un drame d'une aussi grande ampleur... Je regrette de ne pas avoir pris son nom ou tout autre coordonnées qui pourrait nous permettre de prendre de ses nouvelles mais en même temps difficile de penser à tout dans de telles circonstances...  Et puis je dois bien avouer que mon attention s'est principalement concentrée sur Eros... Oui, j'ai pris conscience de l'attachement que j'ai pour lui d'une façon on ne peut plus brutale et c’est pour cette simple et bonne raison qu’il me paraît plus évident de garder un œil sur lui ces prochains jours…. Il ne faut jamais sous-estimer les conséquences que peuvent avoir l’intoxication de fumée sur le long terme… Et je dois aussi avouer qu’avoir un peu de compagnie n’est pas pour me déplaire.. Joignons donc l’utile à l’agréable pour lui comme pour moi…

« Est-ce que ça te dérange si je prends une douche ? Je me sens tellement dégueu… D’ailleurs, si t’as des vieux trucs à me filer en guise de pyjama pour la nuit je suis preneur ! Même mon slip sent le cochon grillé…»   OK c’était peut-être la première chose à faire avant de lui donner un verre d’eau. ‘’Bien-sur… Excuse moi…’’  Ouai je dois avouer que je me sens quand même un peu con de ne pas avoir pensé à ça plus tôt. J’ai même du mal à rire à sa blague tellement je me sens stupide. ‘’Fais comme chez toi…’’ Une fois sous la douche, je pars dans ma chambre afin de lui trouver de quoi se mettre sur le dos. Je retourne ensuite sur le canapé à la recherche d’une émission qui pourrait possiblement nous divertir pour le reste de la soirée mais ne le voyant pas revenir vers moi au bout d'une bonne dizaines de minutes, je me sens comme obligé d’aller vérifier que tout est ok pour lui et qu'il n'est pas entrain de faire une crise de panique voir même un malaise. Heureusement le son de sa voix traverse la petite porte en bois. « Tout va bien, j’arrive ! » Les paroles se veulent rassurantes et tant mieux !

''Pas de soucis... Je vérifiais juste que tout était ok pour toi...'' Pourquoi mentir après tout ? ''Ce sera peut-être un peu grand mais tu verras on est super bien dedans'' précisais-je en lui donnant ce qui ressemble plus ou moins à un pyjama. Je viens aussi accompagné d'un petit plateau repas contenant les sandwichs que je viens à l'instant de préparer. « Merci de m’accueillir chez toi en tout cas… Je te promets de pas t’embêter trop longtemps ! » ''C'est normal... Tiens tu devrais manger un petit peu... On est plus trop sur de la cuisine étoilée mais ça ferra le job'' ajoutais-je en venant me poser à ses cotés. J'allume la télé juste histoire d'avoir un petit bruit de fond. ''On dormira peut etre ensemble... Le canapé fait clic-clac à la base mais ça c'était avant...'' A la guerre comme a la guerre non ?

Je n'ai pas osé encore en parler mais sans mauvais jeu de mots cette question me brule les lèvres. ''Ca devrait horrible là-dedans non ? On est pas obligé d'en parler par contre...''

l'accident - everything burn
crédit/ tumblr ✶ @"Loris Middleton"  

Les genoux recroquevillés contre ma poitrine sous le plaid, j’observe Loris installer consciencieusement le petit repas qu’il a contacté sur la table basse. Je suis certain qu’il s’est donné du mal pour me remonter le moral mais pas de chance pour moi, l’appétit m’a quitté depuis un bon moment maintenant. Pourtant, je ne suis pas non plus dépourvu de respect. Je vais donc tout de même essayer de manger pour lui faire plaisir et puis il a surement raison, cela pourrait me faire du bien.
“Merci…” dis-je avec un petit sourire. Il s’installe à côté de moi et allume la télévision.
''On dormira peut-être ensemble... Le canapé fait clic-clac à la base mais ça c'était avant...''
“Qu’est-ce qui s’est passé sur ce clic-clac pour qu’il ne soit plus praticable?” dis-je avec une pointe d’humour, puis je réalise que le mec est en couple avec ma soeur. “WAIT en fait non, je veux pas savoir !”.
Si ce sont les ébats de ma sœur et de son apollon qui ont cassé le canapé sur lequel mes fesses reposent à ce moment précis, je préfère rester dans l’ignorance.
“Franchement je peux dormir sur le canapé même s’il est fermé hein… Je ne veux pas perturber tes habitudes !”. Évidemment, ce n’est pas l’envie qui me manquerait de dormir à ses côtés. Sa présence me rassurerait grandement, d’autant que je sens déjà que la nuit à venir ne va pas être de tout repos… J’avoue que là, je n’ai qu’une envie: Celle de me coucher dans les bras chaleureux d’un homme et de me laisser aller à quelques attentions. Mais c’est le risque quand on batifole à droite à gauche, le moment venu, on est bien seul. Heureusement que Loris est là. “Allez, dis le que t’aimes pas dormir seul !” le narguais-je. “Bon… j’accepte de jouer l'intérim pendant l’absence de ta bien aimée!”. Je plaisante mais au fond de moi, je suis plutôt satisfait à l’idée de ne pas dormir seul.

Je finis par me laisser tenter par un sandwich. “C’est super bon !”.
Loris me remercie d’un doux sourire qui me ferait presque rougir. Il profite de ce moment pour mûrir une intervention que j’imagine un peu gênante pour lui, en témoignent ses doigts qui gigotent dans tous les sens.
''Ca devait horrible là-dedans non ? On est pas obligé d'en parler par contre...''
Je souris à mon tour, légèrement gêné par la question.
“Ca va regarde, je suis toujours là, c’est l’essentiel…”. Bon okay, j’essaie de m’auto-convaincre par la même occasion. “Mais si tu veux tout savoir… oui c’était l’enfer ! J’ai franchement cru que j’allais y rester… En même temps c’était bizarre dès le départ ces lumières qui clignotaient pendant que je t’attendais…” je n’ose pas trop le regarder alors je plonge le regard sur mes pieds. “...puis je suis allé aux toilettes et c’est là que ça a explosé.”
Je déglutis avec difficulté en repensant à ce moment fatidique. “Je me suis retrouvé projeté par terre par la puissance de la déflagration et quand je suis sorti de la salle de bains… c’était l'apocalypse. Tous ces gens inanimés au sol…”. L’émotion me prend par surprise et une larme se met à rouler sur ma joue. “...ils ont dû y rester ! Heureusement, j’ai retrouvé Willow, la maître d’hôtel qui m’a accueillie à mon arrivée…”. Je lui raconte alors la scène de l’escalier, comment je me suis fait piétiner pour protéger la jeune femme et puis notre évasion à travers la baie vitrée. “Quand la poutre en flammes est tombée devant moi, j’ai cru que c’était fini. J’ai même pensé que j’étais mort quand je t’ai vu arriver alors que j’étais en train de m’effondrer sur le sol”.
Je m’essuie le visage du revers de la main, gêné de me retrouver aussi émotif face à toutes ces images. “Désolé, je crois que c'est la fatigue qui me joue des tours !”.