an unforgettable night (Nick)

Ce soir, il n’y aura pas de Stella, de car-jacking, de problèmes, de travail ou de fantômes. Ce soir, ce sera uniquement pour s’amuser. Nick et moi sommes invités à une soirée d’un ami commun. Comme quoi, le monde est petit. C'est l’occasion de décompresser, s’amuser. Franchement, j’ai vraiment envie de relâcher la pression avec ces dernières semaines, de ne penser à rien à part à partager un bon moment avec le détective. Le travail s’est réellement intensifié et je n’ai que peu de temps pour moi la semaine. Les heures s’accumulent jour après jour, les journées sont à rallonge. Bien entendu, c’est pour la bonne cause et j’ai le plaisir de constater tous les jours que mes équipes se donnent à fond. Mais ça signifie qu'il faut que je relâche la pression. Toujours est-il que je profite d’être chez moi pour bien choisir ma tenue. Le blond a passé la nuit ici, on ne s’est pas vu depuis la soirée au casino et je le soupçonne d’être déjà prêt. J’opte pour une robe noire, un peu plus courte que d’habitude et près du corps, une paire d’escarpins de la même couleur, relève mes cheveux dans un chignon désorganisé et décide d’accentuer mon regard. Ca change un peu de d’habitude, j’ai envie de casser le côté strict et professionnel de l’avocate que je laisse au placard et mettre en avant la femme. J’ai tout juste 28 ans, ne l’oublions pas. Histoire de ne pas me faire avoir, je prends une paire de ballerines dans mon sac. Sait-on jamais. Je le rejoins dans le salon, tout sourire, consciente d’avoir dix minutes de retard sur l’horaire que je lui avais indiqué « Pardon pardon, je suis prête ! » je lâche en déposant un léger baiser sur ses lèvres, pour me faire pardonner. Espérons que ça passe. Pourtant, je déteste ça. Mon sac en main, je me tourne vers lui « On y va ? » Nous prenons la direction de Porirua, située un peu plus au nord. Il nous faudra une petite demie-heure pour arriver à destination. Par chance, à cette heure-ci, la circulation est clémente. Lorsque nous arrivons, nous constatons que nous ne sommes pas les derniers. Parfait. La maison se remplit doucement, un fond musical se fait entendre, pour mettre un peu l'ambiance. Je me tourne vers Nick, un sourire malicieux aux lèvres « Ce soir, on décompresse » Il est souvent discret, maître de lui. C'est donc le moment idéal pour faire l'exact opposé.

Ce n'est pas à tous les jours, que Nick fait la fête, qu'il accepte l'invitation d'une connaissance, mais pourquoi pas ? C'est une bonne raison de s'éloigner de la paperasse, il arrive au bout de son dossier, il manque plus que la partie intéressante, se rendre sur les lieux, rejoindre l'homme pour lui poser des questions et lui présenter la jeune femme qui cherche à tout prix à le connaître. Et puis, il n'y va pas seul à cette soirée, puisque Skye connaît également la personne, à vrai dire, cela l'étonne, mais peut-être pas tant que cela si on regarde de plus près, puisque l'homme travaille dans le même milieu, un métier de justice. Il s'agit d'un notaire, utile un peu dans tous les domaines, dont celui de Nick, quand il veut avoir accès à certains contrats. Bref, l'homme fête ses fiançailles dans une jolie petite villa à Porirua et comme il a souvent rapporté des bouteilles de whisky à Nick et que le blond apprécie sa compagnie, ce qui est rare, Nick possède un cercle restreint et Rúben en fait partie, entre les soirées de poker et l'aide mutuelle dans le travail, c'est une bonne raison d'assister à la soirée que le couple organise. Nick s'est habillé pour l'occasion, pas de costard, une tenue plutôt décontractée, pantalon noir, un polo de marque Ralph Lauren, qu'il a enfilé sous un blouson de cuir et il a vite fait coiffé ses cheveux sans en faire des tonnes. Il sourit en la voyant dans cette robe, qui met plutôt bien en valeur ses courbes. « Après vous, mademoiselle. » Pour l'occasion, Nick a apporté des cigares cubains montecristo no.4, apparemment la future mariée apprécie également, donc, cela lui a évité de prendre un deuxième cadeau et comme il ne sait jamais quoi offrir, il n'a pas besoin de stresser plus longtemps. Ils arrivent sur les lieux, heureusement il n'y avait pas beaucoup de circulation, il apprécie pouvoir conduire sans se soucier du trafic et même si cela est bizarre, conduire le soir, c'est ce qu'il préfère, il trouve cela en quelque sorte bien apaisant, avec la fenêtre baissée aussi. Ils sortent de la voiture et il fronce légèrement les sourcils face à sa remarque. « Je sais me détendre, tu sauras. » Oui, bon, hormis le whisky, le steak-bière devant un match de football ou les randonnées, qui l'aide à se changer les idées, il n'est pas comme ces gens qui apprécient les passages au spa ou de faire du yoga. Une fois à l'intérieur de la villa. Première remarque du blond. « Cette villa a forcément été louée. » Les notaires se font quand même pas une fortune, si ? Pile à ce moment, Rubèn et sa fiancée se présentent à eux, accolades, sourires, poignées de main, ils finissent par se séparer, car ils doivent parler à d'autres personnes, en partant, il donne le cadeau pas emballé à son ami et ils ont l'air tous les deux bien content, tant mieux. Direction la cuisine pour la première bière de la soirée.

Quand on dit que le monde est petit, la preuve en est ce soir. Nick et moi travaillons dans la même branche, à des degrés différents. Nous nous sommes chacun créés notre réseau et parfois, tout se recoupe. Rubèn est notaire et pour finaliser les contrats, je passe régulièrement par ces professionnels. C’est grâce au boulot que je l’ai rencontré. Il se trouve que le détective et lui se connaissent plutôt bien. Alors l’invitation pour fêter ses fiançailles est la bienvenue. Lorsque nous arrivons sur place, je propose à Nick de se détendre, réellement se détendre. Je réprime un sourire à sa remarque. Il est souvent dans la maîtrise de ses émotions, c’est aussi ce que j’aime chez lui, puisque je suis une vraie boule d’émotions. La seule fois où je l’ai vu monter le ton, c’était le soir de son anniversaire. Il faut dire que nos nerfs ont été mis à rude épreuve. Mais bref. Ce soir, c’est l’occasion de se lâcher un peu. Je n’ai pas le temps de répondre à son interrogation que Rubèn et sa fiancée viennent nous saluer. Elle est d’ailleurs tout à fait charmante. Nous échangeons quelques mots et j’apprends qu’elle travaille en tant que greffière au tribunal. Je constate que nous avons à un peu près le même et nous échangeons rapidement nos numéros pour s’organiser un café ou un brunch. Ils nous quittent pour rejoindre d’autres invités, les pauvres, ils sont loin d’en avoir terminé avec les accolades, et j’en profite pour répondre à Nick en désignant la villa « Une greffière et un notaire, ce n’est pas déconnant » Deux postes particulièrement bien payés. Nous nous dirigeons vers la cuisine et je ne peux m’empêcher de sourire. Une partie de bière-pong bat son plein « J’ai l’impression d’être revenue à la fac » J’attrape une bière que je tends au blond, avant de faire de même. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai profité à fond de l’expérience étudiante. Mon rythme de vie était parfaitement chaotique. Il fallait maintenir de bonnes notes, et je ne me serais jamais contentée de moins, tout en sortant plusieurs soirs par semaine. Mais je ne regrette rien. Ca fait partie de la vie étudiante après tout. Aujourd’hui, je m’amuse différemment. Je ressens néanmoins une pointe de nostalgie. Cette forme d’insouciance me manque, cette capacité à ne pas se soucier du lendemain. Je repense à la remarque de Nick en arrivant et me tourne vers lui, tout sourire « Du coup, Nick détendu à 100 %, ça donne quoi ? » Je le taquine à fond parce que je sais pertinemment comment il est lorsqu’il est détendu, mais ne rentrons pas dans ce genre de détails ...

La dernière fois qu'il s'est détendu, c'était à un mariage, il avait trop bu, avec son amie, ils s'étaient éloignés de la ville, pour atterrir dans un désert, entre appeler les ovnis et tomber sur une orgie, c'était une nuit assez originale. Bref. Ce n'est pas la première fois, qu'il voit la fiancée de Rubèn, mais il la connaît très peu, c'est pour cette raison que Nick fut content d'apprendre qu'elle apprécie également le cigare, ce qui est assez rare chez les femmes ou en tout cas, il n'en connaît aucune qui apprécie cela ou qui s'y connaît assez pour différencier les marques. Il n'aurait pas su quoi lui acheter et bien que cela soit un cadeau plutôt atypique, si on compare cela à des ensembles de vaisselles ou une bonne bouteille de vin, voire un chèque. La première chose que Nick remarque, c'est la grandeur de la villa, pas une maison pour les pauvres, ça, c'est certain, mais trop grand pour Nick, il suppose, mais il n'imagine pas la cour et tous les frais liés à cette demeure. Il pouffe de rire, deux métiers qui n'auraient pas convenu à Nick, trop de paperasses, heureusement, tout le monde n'est pas comme le blond, sinon il y aurait très peu de notaires et de greffières. M'enfin, tant mieux pour eux, c'est sûrement qu'ils prévoient d'avoir des enfants, ce qui n'est pas le cas de Nick, il n'a donc pas besoin d'avoir une maison aussi grande. « Ah bon ? Et Skye à la fac, ça ressemble à quoi ? » Nick n'a pas fait d'études, il a postulé à l'académie à l'âge de dix-sept ans, puis quelques mois plus tard, il était à l'école de police, à faire son entraînement. Il a appris sur le terrain, c'est ainsi qu'il a acquis son expérience. Donc, non, il n'a pas vraiment connu la vie étudiante, pas celle-ci en tout cas et ce n'est sûrement pas plus mal. Il en a connu des étudiants qui ont fait des initiations, des conneries, durant sa carrière, cela ne lui a jamais fait regretter son choix d'être policier et de ne pas être passé par la case fac. Il boit quelques gorgées de sa bière. « Je ne suis pas certain que tu veuilles vraiment le découvrir. » Il continue de boire sa bière et il observe les trentenaires jouer à un jeu de gamins de dix-huit ans. Il secoue la tête, puis décide de pousser l'un d'eux, pour prendre sa place, il lance la balle de ping-pong, il arrive à toucher le dernier gobelet, apparemment, cela fait automatiquement perdre l'autre équipe, ce que Nick ne savait pas, mais en réalité, il trouve cela plutôt ennuyant, il n'y a rien à gagner en bout de ligne ? Quel ennui. « Si on visitait la villa ? Il y a peut-être des secrets ou alors, on se bourre la gueule et on vole les cadeaux. » Qu'il lance pour blaguer, même si le ton de sa voix est neutre. Comme quoi ? Hé bien, il l'ignore, si jamais elle se demande, il n'a jamais mis les pieds ici.

La villa se remplit assez rapidement et ça fait bien longtemps que je n’ai pas assisté à une soirée avec autant de monde. Je crois que je me fais vieille. Ou bien, je suis une vieille fille. Revoir une partie bière-pong fait remonter pas mal de souvenirs. Ce que je partage avec Nick mais il se montre curieux. J’avale quelques gorgées de ma boisson « Déjantée » je lui dis en souriant « Disons que j’ai profité de l’expérience étudiante comme il se doit. Je jonglais entre les exams et les soirées. Je pouvais passer deux-trois jours sans dormir et enchainer. Je prenais du redbull en intra-veineuse. Bon par contre à un moment donné, on ne me voyait plus pendant plusieurs jours. J’étais dans le coma » j’ajoute en riant, Et puis j’ai grandi. Je ne regrette rien de cette époque. C’était vraiment génial  « Et maintenant, je suis moi » A vrai dire, je ne suis pas certaine de m’être lâchée comme ça depuis des années. Josh et moi avons pas mal bourlingué et puis après son décès, j’ai plongé tête la première dans le travail. Bien sûr je suis fière de ce que j’ai accompli. Je taquine un peu sur sa capacité à se détendre et sa réponse me laisse sur ma faim. Il y a une histoire derrière ça. Ma curiosité me causera des problèmes un jour. Je note que le blond prend la place d’un joueur à la partie de bière-pong. Je termine ma boisson et souris en constatant qu’il les a tous tué d’un seul coup. Bulleyes sera son nouveau surnom. Mais il se lasse vite et propose de visiter la villa ou de voler les cadeaux. Je secoue la tête, morte de rire, attrape deux bières supplémentaires puisque la sienne arrive bientôt à la fin, saisis sa main et l’entraîne avec moi. L’étage aura plus de chance d’être vide « Je te prends au mot » La villa est immense et il y a certainement de quoi explorer. J’entame ma deuxième bouteille, gardant dans un coin de ma tête qu’il va falloir que je mange un truc à un moment donné. On tombe sur une salle de bain, probablement pas la dernière vu la taille de la villa « Attends, c’est un jacuzzi  » Je jauge le truc pendant deux minutes « Il m’en faut un. Non c’est faux. Mais ça a l’air super chouette quand même » Je me tourne vers Nick, déterminée à le faire parler « Mais j’y pense, tu as habilement évité ma question tout à l’heure » Je suis trop curieuse pour mon bien. Je suis certaine qu’il y a quelque chose de drôle derrière tout ça.

« Hé ben ! » Il n'est pas certain que se vanter d'avoir fait un coma éthylique soit une très grande fierté, mais comme c'est du passé, elle doit sûrement en rire plus qu'autre chose. Il a envie de porter des jugements, parce que c'est Nick et qu'un blackout n'est sûrement pas amusant à vivre, avec le lendemain et tout ça, mais il n'ajoute rien, néanmoins, il est surpris, surtout qu'elle faisait des études de droit. Il se demande à quel moment, elle avait le temps de faire la fête, alors, que lui, même s'il en avait l'occasion, il n'était pas forcément 24 heures sur 24 en train de s'amuser et de boire. Bon, il est vrai, qu'avec l'académie, c'est différent, il faut montrer l'exemple, tout ça quoi, pas se saouler ou prendre de la drogue, sinon il n'en serait pas là aujourd'hui. Attention, cela ne veut pas dire qu'il était coincé, après tout, il suffit de regarder l'ensemble de sa carrière pour le constater, Nick était juste plus discret, pas le genre à se faire prendre la main dans le sac. Quoi qu'il en soit, tant mieux pour elle, chacun a vécu ses études à sa façon et ça le fait sourire. Et ce jeu ? Bien sûr qu'il s'en souvient, même si c'est typiquement américain, c'était partout où il y avait une soirée entre jeunes adultes, il se souvient d'y avoir joué un nombre incalculable de fois, il s'est évidemment lassé aujourd'hui, mais c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Nick termine sa bière et il attrape la nouvelle bouteille que Skye lui tend, pourvu qu'ils aient plusieurs caisses en réserve, dans tous les cas, ils pourront toujours finir dans un bar et louer une chambre d'hôtel, pour éviter de prendre la voiture ou de revenir en taxi, car cela signifierait revenir dans cette ville pour récupérer sa bagnole. Ils montent à l'étage, ils commencent à explorer la villa, puis ils tombent sur une salle de bain, avec un jacuzzi, définitivement, cette villa n'est pas donnée. « Tu as déjà fait cela dans un jacuzzi ? » Qu'il demande soudainement, portant la bouteille de bière à ses lèvres. Ce n'est pas comme cela qu'ils doivent apprendre à se connaître ? Même avec les détails les plus insignifiantes de leur vie passée. « Laquelle ? Celle de se détendre ? C'est parce que je n'ai pas de programme pour me détendre. » Dit-il en riant. Il devrait ? Non, il est plus spontané, parce que ce n'est pas avec son boulot, il n'a pas à être sérieux, pas besoin de tout planifier, ainsi, il prenait lui-même les initiatives lorsqu'il bossait à Auckland. Ils changent de pièce, un cinéma-maison. « Alors, ça, je veux une salle comme celle-ci, avec sa propre machine à pop-corn comme dans un vrai cinéma, trop la classe. Mais je vais devoir déménager, d'ailleurs, c'est ce que je vais faire, ouais. » Il termine presque déjà sa seconde bière, sans se rendre compte, il arrive facilement à les descendre.

Il faut dire que j’ai vécu de belles années, enfin de folles années plutôt. J’ai profité de ma jeunesse, à fond, sans réellement me soucier du reste. C’était génial ! Mes parents n’étaient pas vraiment derrière moi, tant que je réussissais mes examens. La proposition de Nick me fait rire et je l’entraîne avec moi à l’étage. Il y a de quoi faire, j’en suis persuadée. Notre exploration commence par la salle de bain et nous découvrons un jacuzzi. Alors là, je pourrais être presque jalouse. J’en reviens pas ! Nick me demande si j’ai déjà eu une expérience là dedans. Je secoue la tête « Non, mais dans une piscine, oui. Et toi, quel est l’endroit le plus insolite où tu l’as fait ? » je demande taquine. Il le sait maintenant, aucun sujet n’est tabou. C’est ainsi que ma mère m’a élevé, avec une certaine ouverture d’esprit et sans tabou. Ca me fait gagner un temps fou ! Ma bière se vide plus vite que je ne l’aurais cru. Le blond en profite pour répondre à ma question et je retiens un sourire. Il est plutôt du genre à improviser, un côté que j’apprécie chez lui. Nous poursuivons notre découverte et débouchons sur un cinéma. Une véritable salle de cinéma. Je me retiens de me frotter les yeux, histoire de ne pas me transformer en panda, pour m’assurer que je n’hallucine pas. Et je suis bien loin d’avoir assez bu pour ça « Tu veux déménager ? J’espère que tu es un bon négociateur, Atlas a l’air hyper attaché à ton appart » je lui dis en riant. Curieuse, je m’enfonce un peu plus dans la pièce. Elle n’est aussi grande que dans les cinémas mais elle a la même scène. Je m’y rends « Mesdames et Messieurs, veuillez vous asseoir, la séance va commencer » Ma connerie me fait rire et je constate que ma bière est vide « Y’en a plus » je dis à Nick en retournant près de lui. Vue la taille de la villa, je ne serai pas surprise qu’on tombe sur des bouteilles disponibles. Ils doivent avoir une sacrée cave. Mais ce ne serait pas très poli de taxer dans leur réserve personnelle « Tu crois qu’ils ont un bar ? » Ma main saisit la sienne et nous nous engageons dans un couloir. Plusieurs portes défilent, et finalement, j’en ouvre une « Je rêve, un billard ! » Ce n’est pas une villa, c’est un parc d’attraction. Ceci étant, après avoir vu la salle de ciné, rien ne devrait nous étonner « C’est cool mais il n’y a ni à boire ni à manger ici » Pour le coup, c’est ça qui m’intéresse actuellement.

C'est déjà arrivé à Nick, une femme riche, qui avait tout pour elle, sauf un mari présent, c'était une autre époque, il était encore jeune et il venait de se voir offrir une promotion. Il s'était laissé séduire par une femme plus âgé, enfin, d'une dizaine d'années, -il était dans la vingtaine et elle, dans la trentaine- il ne regrette pas d'avoir testé le jacuzzi avec elle. Il se garde bien les détails, surtout à cause de la dernière fois avec Stella, mais ce n'est sûrement pas l'endroit le plus insolite dans lequel il a couché. « Hum, bonne question, j'ai toujours évité les endroits crades, ruelles, vieux bâtiments délabrés. » Bref, le coin des prostituées, là, où on peut facilement attraper une mts, puis bon, il lui reste un peu de dignité quand même. « Ascenseur, c'est déjà arrivé, je dirais aussi les toilettes d'un bar, mais je pense que c'est arrivé à pas mal de gens. » Il dirait même que c'est un classique, plutôt que d'inviter la personne à la maison ou vice versa, autant le faire dans les toilettes publiques, de plus, les conditions sont claires et nettes, pas de lendemain, il faut juste éviter de penser à tout le reste, les cuvettes, les clients et les bactéries qui se promènent partout sur le plancher et sur les murs, mais bon, le temps de quelques minutes, ça s'oublie facilement. Une salle de cinéma, le pied, la tranquillité, le silence, mettre sur pause quand bon nous semble, oui, c'est Netflix dont il parle et les autres streaming, sauf que sur grand écran, assis confortablement, ça doit vraiment être génial, avec l'odeur du maïs soufflé à proximité aussi. « Mais rooh, c'est moi qui décide, t'inquiète pas pour lui. » Il pouffe de rire. Évidemment qu'Atlas compte, comme un enfant à ses yeux, mais pour un nouvel appartement, difficile d'avoir l'avis d'un animal, dans tous les cas, il aura son coin tranquille et pas seulement à côté de son lit. Tous les deux semblent se retrouver dans leur univers, oubliant la raison de leur venue, mais au final, ils peuvent bien profiter un peu de cette villa, non ? Pourquoi louer une telle merveille, si ce n'est pas pour en profiter. Nick se laisse entraîner jusqu'à une nouvelle salle, les deux n'ayant plus rien à boire, cela devient presque une course pour trouver de l'alcool et étancher leur soif. « Mais si, regarde là-bas. » Il y a un mini-bar, pas le choix, il y a un billard, il y a forcément des bouteilles dans le coin. Il regarde derrière le comptoir, bon, rien ici, ni dans les barils sous l'évier, ce n'est qu'en fouillant très bien, -vive les placards-, qu'il trouve une bouteille. « Voilà ! » Enfin qu'elle puisse s'emparer de la bouteille, il recule de quelques pas, il sert deux petits gobelets. « D'abord, il faut répondre à ma question sur le meilleur whisky: Lagaluvin ou Glenlivet ? »

Les premières années en tant que jeune adulte sont surtout prévues pour expérimenter, se planter, tenter, sans forcément réfléchir plus loin que le bout de notre nez. En vieillissant, on tente également de nouvelles choses mais j’imagine que les décisions sont plus réfléchies. Nick et moi échangeons sur nos expériences passées. Nous avons vécu chacun de notre côté et en avançant ensemble, nous apprenons l’un sur l’autre, pour tous les sujets. Le blond m’indique envisager de déménager. Cette spontanéité légendaire. J’ai une petite pensée pour Atlas mais connaissant l’amour qu’il a pour son chien, il fera les choses bien. Il sera très heureux. Je suis curieuse de savoir où il envisage de bouger. Son appart est sympa mais peut-être souhaite t-il un petit coin de verdure ? Je pourrais le comprendre. Notre exploration nous mène à une salle de billard. Je n’en reviens pas, cette villa est immense. Sur quoi allons-nous encore tomber ? Autant je gère au poker et même aux fléchettes, autant je n’ai jamais appris à jouer au billard. Ceci étant, ma recherche est davantage centrée sur nous trouver de quoi boire. Je ne vois rien qui s’en approche mais Nick vient à ma rescousse. Je l’observe se diriger vers le bar, fouiller un peu partout pour finalement, mettre la main sur le prix. Je n’ai pas le temps d’attraper la bouteille qu’il l’éloigne déjà. Je lâche un « mais ! » de protestation essayant de combler la distance entre nous. Il recule tandis que j’avance. Sa question a le mérite de me stopper net. Il faut que je pèse le pour et le contre. Je m’assois sur le bord de la table de billard et réfléchis « Deux single malt. Le Glenlivet se boit sec, des notes d’orange et de vanille se font sentir au palais, pour finir avec de la cannelle qui reste en bouche » Je laisse mes jambes se balancer tout en continuant mon argumentaire « Le Lagavelin quant à lui, se coupe légèrement, on y trouve des saveurs plus boisées voire fumées. On peut même sentir du caramel sur la fin. Il est plus puissant » Autrement dit, les deux sont excellents. Il a cité les deux meilleurs whisky écossais au monde « C’est très difficile de choisir. Mais je penche pour le Glenlivet. J’ai un faible pour la cannelle et généralement, je bois mon whisky sec » Je tends les mains comme une enfant qui demande son jouet. En l’occurrence, c’est le gobelet qu’il tient dans sa main qui m’intéresse « D’ailleurs, on boit quoi là ? » Il l’a saisi si vite, que je n’ai pas eu le temps de voir.

Il arrive que parfois, le changement soit le bienvenu et c'est peut-être le bon moment pour cela, ce n'est pas la première fois qu'il y pense et puis, c'est maintenant ou jamais de se lancer, il sait qu'elle sera à ses côtés pour l'aider à choisir, même s'ils ne vivent pas ensemble, disons qu'il pourra toujours compter sur Skye pour l'épauler dans la procédure. Il n'oublie certainement pas Atlas, son chien, cela ne va pas non plus avoir un impact sur leurs balades quotidiennes et les randonnées en forêt, cela sera même un plus, quand Nick va vouloir travailler à la maison, il pourra le sortir dans la cour pour qu'il puisse se dégourdir les pattes. Bref, ce n'est pas pour aujourd'hui, mais il verra bien s'il trouve quelque chose de convenable pour lui et son animal. Bon, passons. Elle est plutôt sympa cette pièce, on pourrait appeler cela un coin pour les hommes, -jugeant par le néon au-dessus du jukebox- mais cela serait sexiste à dire de nos jours, puisque ce n'est pas qu'eux qui peuvent boire et jouer aux cartes ou encore au billard, dans tous les cas, cela lui rappelle tout d'un bar, dans un espace plus restreint, mais pas mal tout de même. Tout cela pour dire, qu'il se met à la recherche d'alcool, de quoi boire pour eux. Ah, une bouteille, le Saint Graal, à l'heure actuelle, cela y ressemble. Mais d'abord, il veut la taquiner à son tour et la faire patienter en lui posant une question, il n'y a que les experts qui puissent répondre à cette question, puisqu'il faut connaître assez bien le whisky et le goût des différents types pour répondre correctement, même si chacun à ses goûts. Nick débouchonne la bouteille, pendant qu'elle se met à parler et à réfléchir à la question. « Hum, pas mal, ça donne presque envie de te passer la bague au doigt. » Il se met à rire et remplit les deux gobelets, il lui tend un verre avant de vérifier la bouteille et de lire l'étiquette. « Whisky Américain, Bulleit Bourbon Frontier. » Bon, ça fera l'affaire quand même, c'est tout ce qu'il a pu trouver dans ce minibar. Il trempe ses lèvres dans le liquide pour se préparer au goût. « Hum, ça va. » Il faut dire qu'il en boit très rarement du bourbon américain. « Une petite partie ? » Il montre la table de billard, il commence à placer les billes et il lui tend une queue, après l'avoir enduit le bout avec de la craie bleue, il lui explique vite fait le jeu.

J’ignore d’où me vient cet amour pour le whisky. Généralement, les boissons fortes conviennent davantage au hommes. Cliché j’en conviens, mais c’est une observation que j’ai pu faire. Ca a commencé à la fac. Je me suis rendue compte que j’étais assez exigeante sur la qualité de cette boisson. On voit ce que ça a donné aujourd’hui. Nick a posé une sacrée question. Une qui me pousse à m’arrêter dans mon élan et à y réfléchir très sérieusement. J’ai goûté les deux, j’ai d’ailleurs une bouteille de chaque dans ma collection que je ne sors que pour les connaisseurs. Ca se déguste, ça ne se boit pas. Après avoir pesé soigneusement les deux choix, j’opte pour le Glenlivet. La réponse du détective a le mérite de me faire rire, tandis que je saisis le gobelet qu’il me tend. Ce soir ce sera donc du bourbon. J’ai déjà deux bières dans le nez, sachant que ce n’est pas ma boisson de prédilection, alors je peux bien boire un whisky américain. De plus, je ne me souviens pas vraiment avoir vu autre chose que les petites bouteilles en bas. Je le remercie et prends également une gorgée, hochant la tête à son appréciation. Nick me propose de faire une partie de billard. Je descends de la table et profite de ses explications pour combler quelques lacunes. Il installe les billes avant de me passer une queue. Les règles sont relativement simples mais ce n’est pas vraiment ça qui me fait défaut. Je ne l’ai pratiqué que très peu de fois et honnêtement, je ne sais pas quoi faire de mes dix doigts. Néanmoins, je prends le temps d’observer Nick, la position de son corps, de ses mains. C’est déjà un bon indicateur. Mon tour vient finalement, et j’imite ce que j’ai vu. Je me mets en place mais me heurte bien vite à mon manque de pratique. La queue m’échappe des mains et la bille blanche n’avance que de quelques millimètres « C’était ridicule. Ceci étant, tu n’auras aucun mal à me battre » je lui dis en riant « Tu me montres ? » j’ajoute en désignant l’immense bout de bois dans mes mains  « Je ne compte pas gagner ce soir mais si je peux garder un petit peu de dignité, ce serait sympa » Même si l’égo n’est pas clairement pas un problème pour moi. C’est l’opportunité d’apprendre quelque chose de nouveau. Si on avait joué aux fléchettes, je lui aurais mis sa raclée !

On pourrait presque croire qu'ils sont alcooliques, à force d'en boire et d'en parler, mais au final, -du moins, pour Nick-, il n'en boit pas si souvent, enfin, pas plus d'un verre ou deux, notamment lorsqu'il travaille, à la maison, moins souvent, il lui arrive d'apprécier la bière ou encore le vin, selon ce qu'il va manger pour dîner, puis le jour, il boit surtout de l'eau. Il apprécie ce liquide fort et il en sait plus que la plupart des gens, donc, forcément, il peut en parler avec autant de facilité. Nick apprécie ce côté chez Skye, ils ont cela en commun et c'est une qualité rare chez les femmes, d'où sa réaction soudaine, en tout cas, l'important c'est qu'elle puisse en rire. Dans tous les cas, ils changent rapidement de sujet et il lui propose une partie de billard, ça fait longtemps qu'il n'a pas joué, mais il sait très bien que ce n'est pas très difficile, enfin, il faut savoir bien tirer les billes et non pas directement sur le tapis de la table, première chose que l'on fait lorsqu'on débute, viser le tapis vert, plutôt que les boules. Il tire le premier, une boule de type pleine entre dans le coin de la table, automatiquement les billes à bande reviennent automatiquement à Skye. Il rate son deuxième coup et c'est au tour de la brune de jouer, mais rapidement, il se rend compte qu'elle n'arrive pas vraiment à jouer au jeu de billard, il le confirme avec les paroles qui suivent, car ce n'est pas tout le monde qui arrive à faire entrer la bille dès le premier coup et puis, cela permet de décider le type de boule que chacun doit jouer pour gagner la partie. « En vrai, il ne faut pas entrer la boule noire, mais ça, tu le savais, non ? » Il pouffe de rire, la règle la plus simple, mais encore faut-il savoir jouer son coup. Quoi qu'il en soit, il vient se positionner derrière elle, habituellement, il trouve cela plutôt beauf d'agir de la sorte avec une femme, surtout si elle n'a rien demandé, ce qui n'est pas le cas de Skye, ce qui l'autorise à se mettre dans cette position pour lui montrer comment tirer avec la queue et parce qu'ils sont ensemble, sinon il n'aurait pas voulu. « Et biiim ! Tu as compris le principe ? » Il se recule de quelques bas et il reprend son gobelet en main pour en boire plusieurs gorgées avant de le remplir à nouveau. « Tu fais quoi à minuit ? Ça te dit un bain de minuit ? » Parce qu'il est persuadé que la villa a une piscine, peut-être même à l'intérieur, il faut dire qu'ils n'ont pas encore visité le bas de cette maison, ni tout l'étage non plus.

J’ai peut-être quelques capacités à certains jeux, mais le billard ne fait clairement pas partie de cette liste. Alors j’observe Nick, espérant pouvoir imiter ces gestes. Vient rapidement mon tour et ce qu’on peut dire c’est que je ne berne personne. Ma tentative échoue lamentablement. Heureusement que je n’ai pas peur du ridicule ou de perdre, sinon, l’ambiance serait toute autre. Ce dernier me taquine gentiment, ce à quoi je réponds de manière parfaitement mature en lui tirant la langue. Il accepte cependant de me montrer comment faire, et se place derrière moi. J’écoute ses conseils, pose ma main sur le tapis et aligne la queue pour espérer tirer juste. Sa main accompagne le mouvement et finalement, ça part. Un sourire naît sur mes lèvres. Ca demandera un peu de pratique mais ça me plaît comme jeu « Génial ! Merci Nick » Il se sert à boire et j’en profite pour tendre mon gobelet à nouveau vide en me rasseyant tranquillement sur la table de billard. La proposition du blond me fait rire « L’avantage du bain de minuit, c’est que ça ne demande aucune compétence particulière. Je suis partante ! » Je descends de la table, pique la bouteille des mains sur détective et le tire avec moi dans le couloir. On rangera plus tard, n’est-ce pas ? Pour pouvoir faire ce type d’activité, il va déjà nous falloir trouver une piscine ou quelque chose s’en approchant. Au pire des cas, il y a l’océan pas loin. On déambule à l’étage, mais le reste des pièces est relativement banal. On repasse devant la salle de bain « Si jamais ils n’ont pas de piscine, on garde l’option du jacuzzi » je lui dis en riant. On descend tranquillement, comme si de rien était. La fête bat son plein, la musique a monté d’un cran. L’avantage c’est que personne ne fera vraiment attention à nous. L’étage a été inspecté de fond en comble, maintenant on s’attaque au rez-de-chaussé. La bouteille toujours en main, je nous ressers deux verres avant d’ajouter « Je te parie que la piscine sera chauffée. Si ce n’est pas le cas, je bois cul sec » Bon clairement, je me tire une balle dans le pied parce qu’il y a de grandes chances que ce soit le cas, vu le reste des installations. Mais ça me donne une excuse. Il est donc temps de la trouver. J’attrape au passage une assiette sur le comptoir : amuse-bouche, verrines, mignardises sucrées. A la fac on disait : manger c’est tricher. Aujourd’hui je dirais plutôt que c’est assez intelligent. On s’enfonce un peu dans le couloir. Le bruit se fait plus lointain, décidément, cette villa est immense. J’opte pour la porte tout au bout « Jackpot ! » La piscine est immense, des transats sont installés tout autour et je repère même un plus petit bassin « Ils ont une obsession pour les jacuzzis ma parole » Mon pari un peu plus tôt me revient en mémoire « Mais je suis fair-play, ça ne compte pas comme la piscine » Les mains prises, je choisis de tout poser sur un des transats et j’en profite pour larguer mes escarpins sur le chemin. L’alcool commence à faire effet, et je n’ai pas envie d’y laisser une cheville « Tu veux ? » je demande à Nick en désignant l’assiette. L’horloge n’affiche pas encore minuit. Si on souhaite respecter la tradition, il nous reste encore un peu de temps.

C'est peut-être à cause de l'alcool qui lui cause cette sensation de paresse, mais actuellement il préfère certainement plus boire que jouer au billard, mais cela ne l'empêche pas de montrer à Skye comment s'y prendre, ce n'est que partie remise. Il boit à nouveau dans son gobelet avant de lui proposer un bain de minuit, ce qui peut être marrant, même sans avoir de maillot de bain, ce n'est pas vraiment la première chose à laquelle Nick pense en ce moment, il se fiche bien des détails dans son état. En tout cas, elle accepte sa proposition, quand l'heure sera venue, ce qui n'est pas encore le cas, ils peuvent donc poursuivre la petite visite improvisée. Il doit dire qu'il est plutôt impressionné par la taille de la villa et des pièces, il y a vraiment de tout et au final, c'est peut-être tristesse d'avoir tout d'un seul, sans pouvoir rêver. « Ça peut être pas mal, oui. » Voyons d'abord, s'ils ne peuvent pas trouver une piscine, au moins, ils pourront faire quelques longueurs, mais il n'est pas contre l'idée du jacuzzi au cas où, ils ne trouvent pas mieux. Il pouffe de rire. « Ben tiens, forcément qu'elle sera chauffée. » Un chausson avec ça ? Il y a forcément tout ici, sauf peut-être un donjon, mais qui sait, il peut encore être surpris. Dans tous les cas, il n'est pas déçu de la visite, ils passent par le rez-au-chaussé. Il termine son gobelet et pendant qu'ils sont là, il décide de prendre une bière, le bourbon, c'est bien, mais c'est également très fort en termes de pourcentage d'alcool et cela commence à se faire sentir. Il suit Skye jusqu'à la salle tout au bout, spécialement dédié à la piscine, vraiment, il manque plus que les toboggans aquatiques comme dans certains hôtels de luxe et c'est la grande fête, cela en devient presque ridicule. « Non merci, ça ira, je n'ai pas très faim, peut-être plus tard. » Nick retire son blouson et il s'installe sur un transat en soufflant, il boit sa bière, c'est devenu plus de la gourmandise qu'autre chose ou de l'excès. « Au fait, tu ne m'as jamais parlé de ton passé, toi, qui a l'air d'avoir aucun regret là-dessus, je suis curieux d'en savoir plus sur ta vie d'avant. » Elle, qui aime bien le pousser à se dévoiler, elle n'a jamais osé parler de cette partie de sa vie, c'est un peu, une autre étape, connaître le passé de l'autre.

Ce n’était pas ainsi que j’avais imaginé notre soirée. Je pensais qu’on aurait dû rester assis à une table, à discuter avec tout un tas de personnes. Je suis sociable, ce n’est pas un problème, ceci étant, j’apprécie avoir le choix. Et profiter de cette soirée avec Nick est un excellent choix pour le moment. L’étage a été plus qu’intéressant, nous y avons fait des découvertes, certaines m’ont même donné quelques idées. La proposition du blond me plait et nous partons à la recherche de la piscine. Une fois au rez-de-chaussé où la soirée a pris une tournure bien plus festive, chacun récupère ce qui les intéresse : une bière pour lui et de quoi manger pour moi. L’objet de nos convoitises est rapidement trouvé. Ca devient très extravagant cette histoire. Avant de faire tomber tout ce que j’ai dans mes mains, je pose tout sur un transat. Nick refuse poliment ce qu’il y a dans l’assiette avant de s’installer. En revanche, moi j’engloutis quelques amuses-bouches puis l’imite. La question du détective me surprend un peu mais c’est normal qu’il souhaite en apprendre plus sur moi « Pourtant je suis un véritable livre ouvert, contrairement à vous monsieur mystères » Je me ressers un verre pour me donner un peu de courage et m’allonge « A vrai dire, j’ai eu une vie banale. J’ai une grande fratrie, un frère jumeau dont je ne suis pas si proche que ça, contrairement aux clichés que l’on peut entendre. Par contre, mon aîné, Eliot et moi sommes comme les deux doigts de la main » J’attrape une petite mignardise avant de continuer « Je suis tombée amoureuse pour la première fois à 17 ans et j’ai épousé ce même homme quelques années plus tard. Il est décédé il y a 2 ans » Et pour cette partie, je fais un cul sec. Parler de Josh est beaucoup moins difficile qu’avant mais il y a encore des moments où je me surprends à avoir une envie soudaine de pleurer « J’ai pas mal voyagé grâce à mon travail. L’intérêt est de trouver des clients un peu partout dans le monde et c’est ce que me permet ma spécialité » Et puis le pénal ou le droit civil jouent sur la corde sensible. Je ressens déjà beaucoup trop de choses pour en rajouter une couche « La fac de droit, c’était génial. Je m’y suis découverte quelque part. C’est d’ailleurs à l’occasion de ma première année en tant que major de promo que j’ai fait ça » je lui dis, en désignant le tatouage en forme de trèfle à quatre feuille sur ma cheville. Qu’il connaît déjà, bien entendu « Et la fleur de lys » j’ajoute, en montrant l’autre cheville « Parce que je rêve de découvrir la Nouvelle-Orléans. J’ignore pourquoi, mais cette ville me fascine. Tu vois, un livre ouvert » Et tout ça avec le sourire. Le whisky n’était pas de trop pour le coup.