unexpected meeting [Tara&Kylian #3]

Je tourne en rond dans mon appartement en regardant l’heure, ça passe à une allure folle et Rylee n’est toujours pas là. « Bon, qu’est-ce qu’elle fait marraine ? » Lana est a genoux sur le tapis et elle continue de colorier sur la table basse. Elle hausse les épaules. « Peut-être elle veut pas me garder. » Je ris un peu et secoue la tête alors que je me bats avec les lacets de mes chaussures qui se sont emmêlés bien comme il faut. « N’importe quoi. » « T’es beau papa ! » « Merci Pumkin. » « Tu te fais beau parce que tu sors ? » Je la regarde et me rends compte qu’elle grandit à vue d’oeil. J’allais répondre mais mon téléphone sonne, et je m’empresse de décrocher. Rylee tu fais quoi ? Je dois partir là ! Mais nan t’es sérieuse ? T’as de la chance que je puisse pas dire de gros mots. Magne tes fesses. » Je raccroche et vois le sourire de ma petite bouille rousse. « Tu es amoureux papa ? » Je m’arrête net et la regarde alors que ses yeux à elle sont rivés sur son coloriage. Elle relève à peine la tête et je me racle la gorge. « Non mon ange. Tu sais, être amoureux c’est très compliqué. » Elle me souris de son air angélique et ne répond rien mais s’empresse de continuer son activité favorite. Je tourne en rond dans la maison, le coeur battant, quand je reçois un sms de Tara qui me dit qu’elle est devant. Manquait plus que ça. Je soupire un peu, j’aurai préféré qu’elle soit en retard. Elle devait passer me chercher pour aller au restau puisqu’il pleut et que j’évite de me servir de ma moto quand il pleut. La soirée des enchères commence mal. Je lui renvoie un sms :

petit contre temps, suis bloqué à la maison, tu veux rentrer ?

Il ne faut pas plus de quelques minutes pour que la sonnerie retentisse. Je prends une grande inspiration et ouvre la porte, un sourire un peu coincé au bord des lèvres. « Salut ! » « C’est tata Rylee ? » Lana court comme une furie dans ma direction et elle s’arrête quand elle fait face à la grande et jolie blonde qu’est Tara. « Non Pumkin, c’est pas encore tata Rylee. Viens là. » Je me baisse pour la prendre dans mes bras et fais signe à Tara de rentrer pour que je puisse fermer la porter. « Pumkin, je te présente Tara, une… amie de papa. Et Tara, je te présente Lana. Ma… fille. » Je me pince un peu les lèvres en la regardant, comprenant la surprise dans ses yeux même si elle ne veut pas la laisser passer devant la petite fille que je tiens dans mes bras. « Ma soeur devait venir pour la garder ce soir mais elle est en retard. C’est pas son genre. » Je repose Lana à terre et passe une main dans ses cheveux. « Tu vas finir le dessin pour Rylee ma puce ? » Elle court dans le salon et j’adresse un regard désolé à Tara. « Je te débarrasse ? Tu veux un truc à boire ? »

Joueuse, je me suis prêtée volontiers au jeu de l’enchère humaine. Je suis flattée parce que j’ai été vendu à un bon prix, l’acheteur a su se montrer généreux… un trait de caractère que je lui connais finalement bien. C’est Kylian qui a été le meilleur enchérisseur, visiblement déterminé à s’offrir une nouvelle soirée en ma compagnie. C’est vrai que la dernière a été des plus plaisantes, pas étonnant qu’il ai eu envie de réitérer l’expérience et je ne vais pas m’en plaindre bien au contraire, le plaisir ayant été totalement partagé. Concrètement il aurait pu obtenir cette faveur sans avoir à payer quoi que ce soit, mais il a joué le jeu, comme moi et j’apprécie ce bon esprit de sa part. C’est un homme bien, je pense pouvoir l’affirmer sans trop prendre de risque. Le programme de la soirée est simple, je dois passer le prendre chez lui, parce que la météo pluvieuse exclue toutes sorties de son deux roues, et nous irons diner au restaurant. Pour le reste, nous improviserons comme nous savons si bien le faire, je ne me fais pas de soucis pour ça. Ponctuelle, je me gare devant chez l’interne à l’heure convenu et lui envoie un message signalant ma présence. Sa réponse ne se fait pas attendre, il y a un imprévu qui le bloque chez lui. Est-il malade ? C’est étrangement la première chose qui me vient en tête. Je suis loin de me douter à quel point je suis à côté de la plaque. Je réponds par un simple « Ok » à son sms et quitte ma voiture pour rejoindre la porte d’entrée de son habitation. Je sonne et la porte s’ouvre plutôt rapidement sur un Kylian qui a tout l’air d’être en forme. Bon l’option maladie est exclue. Cependant il a l’air embarrassé, je commence à le connaître assez bien pour le remarquer.
Une petite fille accoure vers lui impatiente de retrouver sa tante, si je comprends bien, et s’arrête net en me voyant. Kylian la prend dans ses bras et fait les présentations. Je crois qu’à l’instant où j’ai vu la petite j’ai compris mais l’entendre dire de sa bouche concrétise ma surprise. J’entre en masquant mon trouble et souris « Ravie de te rencontrer Lana. » dis-je à l’intention de l’enfant avant de poser à nouveau mon regard sur… son père. Il m’explique la situation et je hausse les épaules « C’est pas grave t’en fais pas. » ça n’a rien de catastrophique, notre réservation est valable jusqu’à 21h, nous sommes plutôt large en terme de timing. Il propose à la petite de retourner dessiner ce qu’elle fait avec enthousiasme en repartant aussi vite qu’elle est venue. Je vois l’embarras dans le regard du jeune homme qui se montre très courtois comme à son habitude. Je quitte mon manteau et le lui donne avant d’accepter sa proposition « Je veux bien un martini blanc si tu as. ». A l’origine je n’avais pas prévu de boire de l’alcool, mais j’admets que si je ne suis difficile à vraiment surprendre, là Kylian a mit la barre haute. J’accompagne mon hôte pour qu’il me serve à boire sans me défaire de mon air détendu. Je suis surprise certes mais je ne lui en veux pas « La fille de ta fiancée dans le coma je présume ? » je dis ça à voix assez basse pour que Lana n’entende pas « Tu as un vrai don pour les surprises de taille, tu le sais ? » lâchais-je avec un léger sourire « Quel âge elle a ? » je ne suis pas très douée pour deviner l’âge des enfants.
J’admets n’avoir jamais imaginé que l’interne puisse être père. Déjà que je ne le pensais pas fiancé… ça fait beaucoup de révélations en peu de temps, je comprends mieux pourquoi il me paraissait si mystérieux. « Je ne t’en veux pas. Pas plus que pour ta fiancée. » je me laisserai bien aller à un geste qui tendrait à renforcer l’impact de mes propos, mais la présence de sa fille me bloque un peu. La situation doit être compliquée pour elle, inutile d’en rajouter. Je pose simplement ma main sur l’avant bras de Kylian et y applique une légère pression « Ça ne gâchera pas notre soirée. » je tente de le rassurer, et peut-être de me convaincre un peu moi-même. Qu’il ai une fille ne me dérange pas en soi, en revanche j’espère que le retard de sa sœur ne va pas s’éterniser jusqu’à faire tomber tous nos plans à l’eau… ça serait frustrant. Je bois une gorgée d’alcool et sourit au jeune homme « Tu t’es montré déterminé pendant l’enchère, ça me flatte beaucoup. » dis-je sur un ton léger histoire de changer de sujet et de dissiper cette ambiance un peu étrange qui plane.

Je vois bien la surprise dans les yeux de Tara même si elle aurait préféré le cacher mieux que ça. Je commence à bien la connaître et je sais à peu près ce que veulent dire ses regards même lorsqu’elle essaie de les camoufler. Je suis observateur. « Ravie de te rencontrer Lana. » Je repose ma fille sur le sol et explique à la jolie blonde à qui j’ai promis ma soirée que l’imprévu est de taille, mais que ça ne devrait plus tarder à se décanter. « C’est pas grave t’en fais pas. » Oui, je sais que ça ne l’est pas, du moment que ma soeur ne tarde pas trop à arriver, ça devrait arriver. Mais je ne m’attendais pas à avouer mon ‘secret’ à Tara de but en blanc de cette manière. Je lui propose à boire et la destitue de son manteau, avant de lui servir le martini blanc qu’elle me demande. « La fille de ta fiancée dans le coma je présume ? » me demande-t-elle à voix basse pour protéger Lana. J’apprécie le geste. Je hoche doucement la tête. « Voilà. En résumé. » Je hausse un peu les épaules. « Tu as un vrai don pour les surprises de taille, tu le sais ? » Je laisse échapper un petit rire amusé, et un peu gêné aussi. « Ouais… » « Quel âge elle a ? » Je tourne ma tête vers la petite fille qui colorie sur la table et me retourne de nouveau vers Tara. « Cinq ans. Mais je l’ai pas vue grandir, elles vivaient à Dublin quand moi je suis venu habiter ici pour être près de ma soeur vu qu’elle était malade. Et quand Faith a eu son accident, j’ai récupéré provisoirement la garde de Lana. C’est… difficile. » J’essaie de ne pas parler trop fort, je ne voudrais pas que la petite fille m’entende dire ce genre de chose. Je me pince un peu les lèvres et esquisse un sourire toujours un peu gêné à la jolie blonde. « Je ne t’en veux pas. Pas plus que pour ta fiancée. » Je hoche la tête, heureux de l’entendre, même si je en vois pas bien pourquoi elle aurait pu m’en vouloir. Après tout, notre relation n’est pas officielle, elle a un fiancé, alors elle ne peut rien me reprocher. A part peut-être le fait de ne pas lui avoir fait assez confiance pour me confier à elle sur ce sujet. Mais je n’en voyais pas la nécessité. La main de la blonde vient caresser mon bras et y applique une pression comme pour me rassurer. « Ça ne gâchera pas notre soirée. » Je regarde sa main et souris avant de replonger dans son regard. « J’espère. » Nous buvons tous les deux de notre boisson avant que Tara ne reprenne la parole. « Tu t’es montré déterminé pendant l’enchère, ça me flatte beaucoup. » Cette fois je lâche un rire amusé. « Oui, je trouvais ça marrant. Je sais que j’ai pas besoin de payer pour avoir le droit à passer une soirée avec toi, mais le principe était amusant. » « Papa ! » Je baisse les yeux pour voir que Lana est juste en bas du tabouret sur lequel je suis assis. « Oui Pumkin. » « Regarde mon coloriage, il est beau ? » Elle me tend son dessin et je hoche la tête en souriant. « Oui, très beau, mieux que la dernière fois, tu t’es plus appliquée ! » Elle rit un peu et cache sa petite bouche de sa petite main. Elle est adorable. On sonne à la porte et Lana s’empresse de courir vers ladite porte. « Tata Ryleeeeee ! » Je ris et regarde Lana. « Je crois que notre sauveuse est arrivée. » Je me lève alors que ma soeur entre, comme chez elle, récupérant rapidement Lana dans ses bras pour la bouffer de bisous. Rylee pose son regard sur Tara et je sens la déception dans ses yeux. « Oh, je pensais que tu sortais avec Zola ce soir… » Je connais la gamine comme si je l’avais faite. Elle dit ça pour essayer de couper court à mon rendez-vous et garder des chances pour ma fausse idylle avec son amie. Je ris, amusé, alors que je récupère la veste de Tara. « Non Rylee, je ne sors pas avec ta meilleure amie, et je ne sortirai jamais avec elle. Mets-toi ça dans le crâne. Mais sinon, je te présente Tara. » « La fameuse. » J’arque un sourcil, adressant un sourire à Tara. « Je refuse d’avouer que je parle de toi à ma soeur. Sache qu’elle n’est pas au courant de tout ! » Je ris un peu et enfile à mon tour ma veste. « Bon, on y va, je crois que ça suffit pour aujourd’hui les révélations là ! » Je plaque un baiser sur la joue de ma soeur puis un sur celle de ma fille qui est dans les bras de sa tante, et nous sortons de la maison Tara et moi. Je soupire. « Je suis désolé, pour tout ça… » Je lâche un rire nerveux et passe une main dans mes cheveux. « Bon, on va tâcher d’oublier ce début de soirée avec la suite, si tu veux bien ! »

Kylian et moi nous ne nous sommes rien promis. On passe du bon temps ensemble, sans prise de tête et sans étiquette. Néanmoins depuis six mois que nous couchons ensemble régulièrement, nous avons fini par apprendre à nous connaître un peu plus que par le seul langage de nos corps. Sa vie le regarde, qu’il soit fiancée a une jeune femme actuellement dans le coma et papa d’une petite fille de cinq ans, ne me pose aucun problème. Il le sait probablement mais je préfère quand même le rassurer là-dessus. Et finalement ce ne sont pas tant les révélations en elle-même qui sont en cause mais plutôt son comportement, sa tendance à la dissimulation. Une autre femme, à ma place, aurait tout à fait pu mal réagir se sentant duper pour quelques raisons que ce soit. Ce n’est pas mon cas et je tiens à ce qu’il le sache. Afin qu’il reste aussi à l’aise et naturel qu’il est habituellement avec moi, alors que présentement je le sens embarrassé et tendu. La situation est difficile, je l’avais déjà compris au sujet de sa fiancée mais avec une gamine en plus au milieu de tout ça je me doute que les choses sont loin d’être simples. Raison supplémentaire pour qu’il se déleste de toute appréhension face à un quelconque jugement que je pourrais émettre. Ça n’arrivera pas, je ne juge pas le jeune homme ça serait très mal venu de ma part. Je tiens au bon déroulement de cette soirée, tout comme ça a l’air d’être le cas pour Kylian, même si pour l’instant le plan initial est mis en stand by. Je lance la conversation sur la raison de ma présence ici, l’enchère à laquelle nous avons participé, un concept qui nous a tous deux beaucoup amusé. Mais nous sommes rapidement interrompu par Lana qui vient présenter à son père le dessin qu’elle vient de terminer. L’entendre être appelé « papa » me perturbe un peu, c’est toujours aussi déroutant même si ce n’est pas un problème.
Quelqu’un sonne à la porte, notre sauveuse comme la nomme si bien Kylian. Acclamée par sa nièce, la jeune femme entre et cette soirée devient décidément riche en nouvelles rencontres. Je crois que la cadette Doherty n’est pas ravie de me voir là, elle n’hésite d’ailleurs pas à verbaliser sa surprise en évoquant une Zola avec qui l’interne doit avoir l’habitude de sortir. Ou peut-être pas… je suis l’échange avec un sourire amusé, je crois que Kylian ne doit pas s’ennuyer avec sa petite sœur, elle a tout l’air d’être un sacré numéro. Il réfute toute liaison avec la meilleure amie de Rylee et fini par me présenter à elle. « Enchan… » ma réaction est synchrone à celle de l’interne et nous arquons tous deux un sourcil perplexe face à la réaction de la jeune femme. J’interroge mon hôte du regard qui me sourit aussitôt en niant le sous-entendu habilement insinué par sa cadette « Je ne remets pas ta parole en doute. » répondis-je amusé tout en enfilant ma veste. Un hochement de tête vient appuyé la remarque du jeune homme, effectivement ce début de soirée a été bien assez riche en révélations. J’adresse un sourire à l’intention de la sœur de Kylian « Ravie d’avoir enfin rencontrée la fameuse Rylee. » dis-je sur un ton amusé en guise d’au revoir. Je ne vais pas mentir, je suis plutôt soulagée qu’on puisse enfin lancer notre soirée comme elle a été initialement prévu. Clairement je suis là pour la compagnie du jeune homme, et même si je suis contente d’avoir eu un aperçu bref de sa relation avec ses proches, c’est un terrain où je n’irai pas. Ça serait fausser les règles de notre jeu.
Kylian soupire et s’excuse, il relâche la pression et bien qu’un peu embarrassé encore, il est déterminé à passer à autre chose. Je lui adresse un regard complice « Tout ça sera vite oublié. » Nous arrivons près de ma voiture que je ne déverrouille pas tout de suite, m’approchant de l’interne je glisse mes mains sous sa veste pour les poser sur ses fesses musclées « Ce pantalon te fait un cul d’enfer… je n’ai pas pu te le dire avant mais il fallait que je le fasse. » j’approche mes lèvres des siennes et y dépose un baiser avec une certaine lenteur calculée « C’est déjà très prometteur. » dis-je en reculant. Je rejoins le côté conducteur, pas de traitement de faveur à son égo de mâle, ce soir c’est moi qui pilote. « Si je m’écoutais, je commencerais directement par le dessert. » mon regard bifurque furtivement dans la direction de Kylian avant de retrouver la route « Mais on va vraiment finir par rater la réservation. » je hausse les épaules « Et j’ai faim. » littéralement mais pas que. Je ne sais pas si c’est les circonstances étranges de ce début de soirée qui contribue à cela mais j’ai un regain d’envie quant aux perspectives de cette soirée qui ne fait que commencer.

Rylee arrive. Malaise. Elle parle de Zola et je suis obligé de me dépatouiller avec tout ça, et ce n’est pas une mince affaire. Je me sors de là du mieux que je peux, en slalomant autour des bribes de phrases de Rylee, et des regards amusés de Tara. « Je ne remets pas ta parole en doute. » Je la sens amusée et ça m’amuse aussi, je me détends juste un peu. Elle a cette grande qualité de ne pas me juger, et c’est ce que j’adore en elle, entre tout autre chose. « Ravie d’avoir enfin rencontrée la fameuse Rylee. » Rylee lui offre aussi un sourire et ça me rassure un peu. Heureusement, nous quittons la maison bien vite et je me retrouve seul avec Tara, sur le chemin qui mène à sa voiture. Je soupire légèrement et continue de m’excuser plus ou moins, quelque peu mal à l’aise de la situation. « Tout ça sera vite oublié. » « Je n’en doute pas » Je lui offre un sourire charmeur, plus ou moins malgré moi. Une fois arrivés à la voiture, Tara déverrouille à distance et je comprends que cette fois, je n’aurai pas le droit de conduire. Je ne peux pas avoir cette chance à chaque fois. Mais sans que je ne m’y attende, j’ai une jolie blonde qui s’approche, venant poser ses mains sur mes fesses. « Ce pantalon te fait un cul d’enfer… je n’ai pas pu te le dire avant mais il fallait que je le fasse. C’est déjà très prometteur. » Je souris, largement, et apprécie le baiser qu’elle m’offre. Je m’amuse à venir attraper sa lèvre inférieure entre mes dents. « Hum, fais gaffe à toi quand même, ta voiture est assez grande… » J’arque un sourcil et elle s’éloigne alors qu’elle a déjà commencé à me chauffer. Vilaine. Nous entrons dans la voiture et je la laisse allumer le moteur qui se met à gronder agréablement. « Si je m’écoutais, je commencerais directement pas le dessert. » « Ne me tente pas, je t’ai dit, il y a de la place ici… » Je la regarde avec un sourire en coin, mais elle démarre et prend la route. « Mais on va vraiment finir par rater la réservation. » Je lève les yeux au ciel et ris un peu. « Avoue que la banquette arrière n’est pas assez confortable pour toi ! » Je la taquine, la provoque même, parce que j’adore ça et que notre complicité me plait, et m’a d’ailleurs toujours plue. « Et j’ai faim. » Je ris à nouveau. « Voilà, on va dire ça. » Nous ne tardons pas à arriver au restaurant et Tara gare la voiture avant que nous descendions. Une fois sur place, le serveur nous guide vers notre table réservée, et, galant, je tire la chaise de Tara pour la laisser s’asseoir avant d’en faire de même. Je retire ma veste et pose mes coudes sur la table, plongeant mon regard dans celui de la jolie blonde. « Bon, je crois que pour les révélations, on est à block pour ce soir, je suis désolé, je n’ai rien de plus croustillant à t’avouer. » Je fais mine de réfléchir et repose mes yeux sur elle. « Non, enfin cela dit, je pense que c’est déjà pas mal. Et toi alors, à part ton fiancé, tu as des trucs intéressants à m’avouer que je ne sais pas sur toi ? »

Ce début de soirée plein de révélations je compte bien le mettre rapidement derrière nous. Je ne suis pas là pour me prendre la tête, juger cette situation ou quoi que ce soit du genre. Ça n’a jamais été comme ça avec Kylian et je ne compte pas commencer aujourd’hui, ça ne m’intéresse pas. Je prends ce qu’il y a à prendre dans cette relation que nous entretenons depuis six mois. Le terme relation en lui-même n’est pas vraiment juste, nous passons d’agréables moments ensemble et je savoure chacun d’eux. C’est d’ailleurs ce que je compte faire ce soir, en espérant que l’interne ai tout autant la tête à cela que moi. Je pense qu’il va lui falloir un petit peu plus de temps pour passer outre, je ne l’en blâme pas il est celui qui s’est senti dans l’embarras. Je compte bien l’aider dans cette voie, parce que ça va dans mon propre intérêt. Un mec qui cogite c’est la pire des choses qui puissent arriver… à croire que leurs deux cerveaux ne peuvent pas fonctionner en simultané. Et puis peu importe la vraie situation de Kylian ce qui m’intéresse c’est lui, l’homme en lui-même et le reste ça lui appartient. C’est peut-être réducteur, mais n’est-ce pas là le meilleur moyen pour que tout reste simple ? Je connais assez bien le jeune homme pour savoir comment regagner son attention, je ne suis pas une novice en matière de séduction et de provocation. Je délaisse la subtilité et fait part avec franchise de mon avis sur la tenue de l’interne et surtout ce que cela m’inspire. J’ai plaisir à voir qu’il est tout à fait réceptif à cette entrée en matière, c’est de bonne augure pour la suite. Je pourrais ne pas attendre, saisir sa proposition de baptiser la banquette arrière de ma voiture, c’est même très tentant mais nous avons une réservation et nous faire patienter fera grimper d’avantage la tension.
Notre complicité est intacte, c’est bien là l’essentiel et surtout le gage du bon fonctionnement de cette dynamique particulière qui nous anime. Face à mon argument Kylian ne manque pas de faire passer ma réaction pour un peu de snobisme de ma part, je ne me retiens pas de rire « Oh n’essaye pas de me mettre au défi Doherty. » je pose une main sur son genou et la remonte un court instant le long de sa cuisse avant de déclarer que j’ai faim pour exclure toute option d’arrêt sur le chemin nous menant au resto. L’interne comprend bien le double sens de ma remarque, il n’est pas dupe et commence à me connaître. Nous arrivons au restaurant, Kylian se montre galant une attitude que j’apprécie particulièrement, ça le rend encore plus sexy ne me demandez pas pourquoi. Il a un truc en plus, raison pour laquelle il a attiré mon attention et pas seulement parce qu’indéniablement il est l’interne avec le plus beau cul. Son regard s’accroche au mien et j’esquisse un léger sourire, effectivement en matière de révélation je pense que la barre a été mise très haute le concernant. Apparemment il n’a rien d’autre à caché, peu importe que ce soit vrai ou pas je suis d’accord pour dire que concernant ce soir ça suffit amplement. Habilement le jeune homme oriente la conversation dans ma direction, tendant la perche pour que je fasse moi aussi des révélations si nécessaire. Il évoque indirectement Scott et je ris légèrement pour le statut qu’il lui donne « On est pas fiancé. » je montre la bague à mon doigt, celle qui sans doute l’a induit en erreur « C’est juste un cadeau comme ça. Je m’en sers pour mettre à distance certains. » je prends un air innocent et hausse les épaules.
Un serveur vient nous apporter le menu ainsi que la carte des vins, je choisis de prendre un apéritif parce que cette soirée en compagnie de Kylian le vaut largement. Parcourant la carte je lâche la seule révélation que j’ai à faire sur le ton badin de la conversation « De toute façon on a rompu. » je relève le regard sur mon interlocuteur « Je me suis lassée, il est adorable mais y’a un truc qui manquait. » et cette nouvelle situation de célibataire officielle ne me fait ni chaud ni froid. Je souris « Ça faisait presque un an, je suis étonnée moi-même que ça ai duré si longtemps à vrai dire. » je suis franche comme toujours, sachant que de toute façon le jeune homme ne me jugera pas, surtout qu’il connaît un peu mon tempérament. « Que je sois une femme libre me rend moins attirante ? » demandais-je en fixant mon regard dans le sien, m’avançant légèrement pour me pencher et mettre en valeur mon décolleté. La question m’amuse plus que la réponse ne m’intéresse, néanmoins c’est un paramètre qui n’est pas à exclure. Nos apéritifs arrivent, je lève mon verre pour trinquer avec Kylian « A ta victoire de l’enchère. ». Je mesure ma chance d’avoir été « acheté » par l’interne, c’est le gage d’un moment réussi et j’ai vraiment à cœur d’en profiter à fond.

Heureusement, Rylee nous libère et nous pouvons rejoindre la voiture, puis le restaurant. Les hostilités commencent quand Tara essaie de remettre le train en route en me charmant comme elle sait si bien le faire. Et ça marche. Elle a de l’or dans les doigts je vous dis. Je retrouve ma légèreté et notre complicité, puis nous arrivons au restaurant. Je joue le jeune homme galant, je crois que mon éducation joue beaucoup sur ce point là, je pense être un jeune homme bien élevé, et ça a l’air de ne plus trop courir les rues en ce moment, alors peut-être que ça me donnera un charme en plus. Il faut croire que Tara apprécie, et c’est tant mieux. Une fois l’un en face de l’autre, un jeu de regards s’invite et les sourires vont bon train. Je plaisante sur le fait qu’elle connaisse tout ce que j’ai de plus ‘gros’ à cacher, et je tente d’en savoir un peu plus sur elle, par un biais plus ou moins détourné. « On est pas fiancé. » J’arque un sourcil et regarde la bague qu’elle me montre, qui effectivement m’avait fait croire à une bague de fiançailles. « C’est juste un cadeau comme ça. Je m’en sers pour mettre à distance certains. » Je souris de plus belle, amusé par sa manière de faire. Et elle a raison, ça doit marcher, du moins pour certains, mais ça n’a pas été mon cas à vrai dire. Le serveur nous interrompt pour nous apporter les cartes et je laisse tara commander un apéritif, ce qui me pousse à en faire de même, même si je ne suis pas le plus adepte de l’alcool. Une fois de temps en temps ça ne fait pas de mal. « De toute façon on a rompu. » Mes yeux présentement posés sur la carte se relèvent vers elle a une allure folle. Surpris, je ferme la carte sans la lâcher des yeux, attendant une explication. « Je me suis lassée, il est adorable mais y’a un truc qui manquait. » Cette situation aurait pu la rentre un peu triste ou que sais-je, mais ça n’a pas l’air. Elle sourit même. « Ça faisait presque un an, je suis étonnée moi-même que ça ai duré si longtemps à vrai dire. » Je ne peux m’empêcher de lâcher un petit rire amusé. « Tu n’as aucun coeur, le pauvre ! » Je lève les yeux au ciel, joueur, taquin. C’est le ton de la soirée, c’est d’ailleurs le ton que nous avons toujours employé tous les deux. « Que je sois une femme libre me rend moins attirante ? » Je la regarde se pencher et son décolleté attire mon regard. C’est exactement ce qu’elle voulait et la manipulation à mon sujet est beaucoup trop facile, surtout quand il s’agit d’elle ou de son corps parfait. « Hum, je sais pas trop. Il faudra voir quant tu seras nue si ça a changé quelque chose. Cela dit, j’en doute. » Je lui offre un large sourire charmeur et la regarde se relever alors que le serveur nous apporte notre apéritif et récupère nos cartes en prenant notre commande. Une fois parti, nous trinquons tous les deux et je la dévore du regard. « A ta victoire de l’enchère. » Nous buvons une gorgée tous les deux en simultanée. « Je me suis battu il faut dire. Tu as plus d’admirateurs que tu n’imagines. Ou peut-être que tu en es consciente cela dit, mais ça ne change rien. Je voulais vraiment gagner. » Je lui souris, toujours ce petit air de défi au coin de mes lèvres. « Dommage que je n’ai pas participé, j’aurai été curieux de savoir si tu aurait fait la même chose pour moi. » Je bois une nouvelle gorgée et repose mon verre avant de retirer ma veste de costume et déboutonner mes boutons de manchette pour remonter les manches de ma chemise de manière à développer mes avant-bras tatoués. Je sais que ça a tendance à faire craquer Tara quand je fais ça. « Il fait chaut ou c’est moi ? » Je m’amuse de notre jeu de séduction perpétuel. J’adore ça.

Le plus naturellement du monde j’annonce ma récente rupture avec Scott. Mon attitude a l’air d’interloquer un court instant Kylian, probablement parce que c’est le genre d’annonce que l’on attend avec un soupçon de peine ou de regret. Je suis une personne entière, j’ai vécu cette histoire pleinement, pris ce qu’il y avait à prendre mais ai fini par me lasser. Je l’avoue sans détour avec mon habituelle franchise. L’interne affirme que je suis sans cœur et je ne peux m’empêcher de rire. « Tu crois que c’est un truc que je devrais mettre sur ma liste au Père Noël ? Je pense que ça trancherait plutôt franchement au milieu des lettres de tous ces enfants à qui ont fait croire que le Père Noël existe. Hum… si je devais écrire au Père Noël je dirais sans doute : « Cher Père Noël, j’ai été très sage cette année (autant qu’une femme libre et épanouie avec un amant doué puisse l’être). J’en appelle à ta générosité et ta bonté en joignant la liste de ce qui me ferait plaisir de recevoir : un cœur ce sont les hommes qui le réclament, je n’y suis pour rien ; que mon projet de clinique privée se fasse en un claquement de doigt, la paperasse est un enfer ; la joie et le bonheur pour les gens que j’aiment, certains ont vraiment eu leur lot de tristesse faut que ça s’arrête Père Noël. » A priori rien d’infaisable. » dis-je avec amusement. J’aime beaucoup ces moment en compagnie de Kylian pour leur légèreté, j’y tiens particulièrement et peu importe que sa vie soit compliquée je veux qu’avec moi il oublie tout cela. Je crois que j’y parviens plutôt bien, sans vouloir me vanter, mais il faut être réaliste.
Sachant bien quel attrait peut représenter l’image d’une femme en couple, et même fiancée puisque le beau brun me pensait engagée, je taquine gentiment le jeune homme sur le sujet. Ma rupture m’a t’elle fait perdre de la valeur à ses yeux ? Je me doute que non, ou l’espère en tout cas. La lueur malicieuse qui apparaît dans le regard de mon interlocuteur tend à me rassurer immédiatement. J’ai en prime le droit à un sourire charmeur ce qui termine de confirmer que rien n’a changé entre nous du fait de mon récent retour au célibat. Satisfaite d’avoir été acheté par l’interne à ce jeu d’enchère, c’est à cette victoire que je dédis notre petit toast. La bataille a été rude, et je dois dire que j’en ai été plutôt surprise. Je secoue légèrement la tête lorsqu’il évoque mes nombreux admirateurs, je ne m’imaginais pas cela. Je sais que je plais, bien entendu, mais la tournure des enchères était, pour moi, totalement inattendue. Kylian sourit et essaye subtilement de savoir jusqu’où j’aurais été prête à aller le concernant « Je pense qu’on aurait frôlé le crack boursier. » dis-je avec un sourire plein de charme dont j’ai le secret, mon regard ancré dans le sien « J’ai l’esprit de compétition, et même si je suis bonne perdante je préfère largement gagner. Le top price aurait très probablement été pour toi. » sous réserve que j’ai eu une ou des rivales, mais ça je n’en doute pas. Faudrait être folle pour ne pas avoir ne serait-ce qu’une pointe d’intérêt pour l’interne.
Preuve en est je ne le lâche pas du regard quand il retire sa veste puis retrousse les manches de sa chemise avec un geste emprunt d’une certaine élégance. Je me mords légèrement la lèvre en laissant me revenir à l’esprit les images de ce que je sais qu’il y a sous le tissus de ses vêtements. Nous n’en sommes qu’à l’apéritif… j’arque un sourcil à la question posé par le jeune homme « Tu trouves ? » je prends un air innocent « Sans doute que c’est toi. » je joue de mon regard « Et peut-être un peu moi ? ». Nous sommes presque constamment dans la séduction parce que c’est ce qui nous lie Kylian et moi. Le jeu, le désir et le plaisir qui en découle ensuite. Je jette un œil autour de nous, les nappes sont relativement longues et c’est très bien. Je quitte un de mes escarpins et remonte mon pied le long d’un de ses mollets « Les beaux jours arrivent, c’est normal que les températures se réchauffent. » je garde mon air innocent, je ne pense pas qu’il soit très crédible parce que l’interne commence à bien me connaître désormais mais c’est bien plus drôle comme ça. Nos plats arrivent, je m’assagis pour que nous puissions déguster ce dîner. Kylian a parfaitement choisi l’endroit, sobre avec une qualité de service parfaite et une carte à tomber. « Je suis curieuse… hormis la médecine et la séduction, tu as bien d’autres domaines dans lesquels tu t’épanouis ? » j’en ai appris beaucoup sur sa vie ce soir mais finalement assez peu sur lui, et finalement jusqu’à il y a quelques semaines lorsque je l’ai invité à une réception nous parlions assez peu de nous. Voire ne parlions pas beaucoup tout court… sauf pour se chercher, évidemment.

Je m’amuse de faire croire à Tara qu’elle n’a pas de coeur d’envoyer chier son mec - que je pensais d’ailleurs être son fiancé - et j’apprécie d’autant plus le fait qu’elle ne soit pas comme la plupart des femmes que je connaisse, à se vexer pour pas grand chose. Je la laisse partir dans un délire de lettre au père noël et je l’écoute avec attention et un certain amusement. Je ris même quand elle parle de son amant, et secoue la tête lorsqu’elle parle du fait que les hommes réclament qu’elle ait un coeur. Cette femme est vraiment singulière et c’est en ça que je l’apprécie tant. Quel homme n’aimerait pas une femme comme elle, elle est tout ce que les hommes rêveraient d’avoir. Je continue de l’écouter sans la lâcher des yeux, et mon regard pétille un peu plus sur la fin de sa tirade quand elle parle des gens qu’elle aime. Parce que oui, elle a un coeur, même si elle ne le montre pas vraiment. « Effectivement, rien d’infaisable je pense… » J’aime cette atmosphère détendue que nous savons créer à chaque fois que nous sommes ensemble. C’est quelque chose d’agréable et pour le moment, je ne voudrais pas m’en passer. De là à dire que j’aimerai construire quelque chose avec elle, sans doute pas, bien que l’avenir ne m’appartient pas encore. Mais elle a beaucoup de choses que je pourrais rechercher chez une femme, ça c’est certain. Nous en revenons à parler de cette enchère particulière et je m’amuse à imaginer ce que ça aurait été si j’avais moi aussi participé et ‘vendu’ ma personne pour l’association. « Je pense qu’on aurait frôlé le crackw boursier. » Son sourire charmeur me fait fondre, comment ne pas fondre en même temps ? « J’ai l’esprit de compétition, et même si je suis bonne perdante je préfère largement gagner. Le top price aurait très probablement été pour toi. » Je souris, flatté, et penche même un peu la tête sur le côté. « A ce point là ? Dommage qu’on ne puisse pas savoir alors. Quoi qu’il en soit, je suis ravi d’apprendre que tu te serais battue pour moi ! » Je ris un peu toujours sans la lâcher des yeux, presque comme hypnotisé. Je finis par me détacher de ce dernier en sentant une certaine chaleur et électricité palpable se nicher entre nous, comme souvent. C’est ce moment que je choisis pour me mettre un peu plus à l’aise. Tara se glisse à nouveau dans la brèche pour continuer son jeu de séduction qui est parfaitement rôdé depuis le temps, mais il se trouve qu’il marche toujours aussi bien avec moi. L’espace d’un instant, j’en viens à me demander si elle a d’autres amants comme moi dans sa vie. Mais je préfère ne pas penser à ça. « Les beaux jours arrivent, c’est normal que les températures se réchauffent. » Son petit air innocent me fait sourire, parce que ça ne marche pas avec moi. « Voilà, on va dire que ce sont les températures extérieures… » Amusé et complice, je lui jette un regard qui en dit long, avant que le serveur ne ramène nos plats. « Je suis curieuse… hormis la médecine et la séduction, tu as bien d’autres domaines dans lesquels tu t’épanouis ? » Je récupère mes couverts et mon regard jongle entre mon assiette et la silhouette gracieuse de la somptueuse femme en face de moi. « Disons que ces deux disciplines me prennent déjà pas mal de temps ! » Je ris un peu et commence à déguster mon plat avant de reprendre ma réponse qui était pour le moment assez partielle. « Ma famille, c’est sans doute un peu con dit comme ça, mais c’est important pour moi et c’est beaucoup grâce à eux que je suis ce que je suis. Mes parents, ma soeur, et maintenant ma fille. Ils m’aident à grandir, à changer dans le bon sens du terme, du moins j’espère ! » Je souris, un peu gêné de me mettre à nu d’une nouvelle façon devant elle. « Et puis la moto, j’adore ça, ça me permet de me vider la tête. Quand je me sens pas bien j’ai juste à aller faire deux heures de ballade et ça va de suite mieux. Tu aimes la moto ? » Je penche un peu la tête en la regardant, mâchant une bouchée de mon plat délicieux.

Je sens qu’avec cette histoire d’enchère Kylian regrette un peu de n’avoir pas pu me voir à l’œuvre dans ce qui aurait pu être une lutte sans merci pour l’avoir. Pas que je sois possessive, ce jeune homme ne m’appartient pas et nous ne sommes pas engagés l’un envers l’autre de quelques manières que ça soit. Cependant je suis très joueuse, une compétitrice dans l’âme, ce qui d’ailleurs m’a mené là où j’en suis aujourd’hui professionnellement parlant. Je me bats toujours à la loyal, car je trouve cela d’autant plus satisfaisant mais mon ambition est un moteur pour moi et cela depuis que je suis enfant. Alors par pur amour du jeu et de la victoire j’aurais effectivement été capable de ne pas ménager mes efforts afin de reporter une enchère sur Kylian. Et puis la cause défendue me tenait également à cœur, j’ai d’ailleurs enchérit dans le vent sur quelques personnes afin de donner des fonds. L’interne peut être flatté de susciter un tel intérêt de ma part. Je suis plutôt sélective quant à mes fréquentations, et s’il n’avait pas été suffisamment intéressant à mes yeux au delà de son physique agréable ainsi que de ses performances sexuelle, il y a fort à parier que nous ne coucherions pas ensemble depuis six mois. Il émane de ce jeune homme quelque chose que j’apprécie particulièrement, et honnêtement il pourrait être mon genre si j’avais envie de m’engager dans une relation… peut-être parce qu’il serait en plus de cela à même de comprendre combien mon travail compte pour moi. Mais l’idée de me caser, à nouveau si l’on peut dire, n’est pas du tout à l’ordre du jour. Et puis je crois que j’aime notre relation particulière, sans étiquette et sans contraintes.
Monsieur a chaud et nous plaisantons volontiers sur le sujet avec une complicité que j’affectionne de plus en plus. Si nous devions arrêter de nous fréquenter intimement pour quelque raison que ce soit, j’aimerai garder Kylian comme ami on est fait pour s’entendre, je crois. Enfin sous réserve que les choses ne soient pas étranges ou trop ambiguë bien évidemment. J’en viens à me demander si c’est le sexe le ciment de notre complicité ou si cela va plus loin ? Nos discussions sont si teintées de sous-entendus en permanence que je pense la question assez légitime. Quelle meilleure façon de faire la lumière là dessus que d’interroger mon charmant vis à vis sur sa personne ? J’ai envie d’en savoir plus sur ce qui compte pour lui, des passions peut-être, ses aspirations… Dégustant mon délicieux plat, j’écoute attentivement la réponse de mon interlocuteur. Sa famille est ce qui compte le plus, je suis intriguée par sa remarque sur le changement et la prise de maturité. A t’il un passé sombre ? Je hoche la tête et lui adresse un fin sourire « Ce n’est pas con puisque ça compte pour toi. » chacun a ses propres moteurs dans la vie et il faut respecter cela. Même si je comprends qu’il ai seulement voulu dire que le propos pouvait sembler cliché. J’apprends également que la moto est l’une de ses passions, ça ne m’étonne pas. De un parce que je l’ai vu arriver en moto plusieurs fois à l’hôpital et de deux sans doute parce que ça lui va vraiment bien. Oui j’avoue ça le rend encore un peu plus sexy qu’il ne l’est déjà ! Ce garçon met mes hormones à l’épreuve, ce n’est pas une nouveauté.
« J’ai eu l’occasion de faire quelques balades et j’ai trouvé ça très agréable. » je passe les détails sur le contexte, ça n’a aucune importance. Je pense qu’il va falloir que Kylian arrête de me regarder ainsi, du moins si on veut arriver jusqu’au dessert avant que je ne décrète que je souhaite avoir le mien en avance. Je bois une gorgée de vin détournant mes yeux des siens afin que l’effet qu’il a sur moi se dissipe. L’effet du jeune homme, pas de la boisson évidemment. Attentive et curieuse je n’ai pas perdu les questions qui me sont venues à la suite de ses réponses, après un court moment de silence je me lance « Tu as parlé de grandir et changer. Es-tu une sorte de bad boy repenti ou c’était simplement une façon de parler ? » je sais bien que l’interne est plutôt secret, mais je crois que ce diner est un bon moyen de me faire une idée plus précise de qui il est vraiment. J’esquisse un sourire en coin « Pour toute question posée tu en gagne une en retour, ça va de soit. » précisais-je avec un air malicieux. Je n’ai rien à cacher et bien que j’aime le mystère nous ne sommes pas des bêtes et un brin de conversation civilisée ne nous fera pas de mal.

Tara semble avoir envie de me connaître un peu plus. Je ne peux pas le lui refuser, elle vient d’apprendre de sacré trucs sur moi. Et puis, je n’ai plus rien à cacher maintenant, alors je réponds à ses questions, au plus juste et sincère que je le peux. Parce que je suis comme ça. Une fois répondu, j’espère surtout qu’elle ne trouvera pas ça idiot. C’est vrai qu’en y pensant, le gars qui dit que c’est sa famille le plus important pour lui, ça casse le petit côté bad boy que je peux avoir. Mais après tout, c’est ce que je suis. « Ce n’est pas con puisque ça compte pour toi. » Je lui offre un sourire tendre, j’aime vraiment le fait qu’elle ne me juge pas, jamais. C’est tellement rare de nos jours. « J’ai eu l’occasion de faire quelques balades et j’ai trouvé ça très agréable. » Je souris de plus belle, un peu plus malicieux cette fois. « On ira faire un tour si tu veux un jour, j’ai découvert des petits coins qu’il faut voir absolument ! ». Je continue de déguster mon met et n’arrête pas de la regarder pour autant. Notre complicité est palpable, et j’adore ça. La malice dans mes yeux semble lui plaire au vue de son sourire. « Tu as parlé de grandir et changer. Es-tu une sorte de bad boy repenti ou c’était simplement une façon de parler ? » Je ris à sa questio qui me semble légitime. Les gens qui ne me connaissent pas s’imaginent que ma moto et mes tatouages font de moi un rebel. Mais pas totalement. « Je suis pas un ange, qu’on se le dise, mais non, j’ai jamais été trop bad boy. » Je souris de plus belle, un peu amusé. « Pour toute question posée tu en gagne une en retour, ça va de soit. » J’arque un sourcil, intéressé par ce nouveau jeu qui me plait plus que je ne l’aurai imaginé. « D’accord. C’est à moi donc. » Je plonge mon regard dans le sien avec un peu plus d’intensité et de profondeur. « Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire ce métier, ou cette spécialité plutôt ? Je me suis toujours posé la question, ça m’intrigue… » Ce qui m’intrigue aussi, c’est son besoin de donner une image d’elle qui n’est pas ce que je connais d’elle. Je sais que j’ai de la chance de la voir comme elle me laisse la voir. Mais tous les autres internes, et même les médecins, enfin tous ses collègues, n’ont pas cette chance. Eux la voient comme une femme rigide, froide, qui n’a quasiment aucune émotion, aucun sentiment. Alors que moi j’ai le droit de la voir plus en nuances. Et croyez moi, elle est loin d’être froide et rigide. Et je refuse de croire que je sois le seul à pouvoir la faire se sentir suffisamment à l’aise pour se montrer sous son vrai jour. J’apprécie cette femme, ça fait un moment que notre relation non officielle dure, et j’y trouve mon compte, tout comme elle je pense d’ailleurs. Je l’écoute me répondre, avec beaucoup d’attention. Je bois ses paroles, cette femme me fascine. J’adore l’écouter parler, évoluer. Je fais attention à tous, les mimiques de ses lèvres, celles de ses yeux, ses mains, sa posture. Je passerai des heures à la regarder et l’écouter. N’y voyez là rien de sentimental. Quoi que, je ne nie pas avoir des sentiments pour elle, sinon ça ne durerait pas depuis si longtemps. Mais je préfère ne pas donner de nom à ce que je ressens. C’est plus simple comme ça.

Spoiler:

Que ça soit au lit, dans mon bureau ou ici au restaurant je ne m’ennuie jamais en compagnie de Kylian. C’est bien pour ça qu’il fait parti de ses gens à qui je m’ouvre un peu plus, délaissant ma façade de femme froide, autoritaire et distante. Parmi les internes de l’hôpital il est le seul à avoir ce privilège, les autres je les maintiens dans un mélange de crainte et de fascination c’est le meilleur moyen pour leur donner envie de se dépasser tout en leur faisant affronter la difficulté de ce métier. Tout n’est pas toujours rose, comme ce n’est pas toujours noir, mais il faut être préparé à se confronté à toutes ces nuances. Quand bien Kylian est un futur collègue avec lui j’arrive à m’éloigner de mon boulot, car il prend la femme que je suis avec cette authenticité qui lui est propre. Il a des qualités humaines que j’apprécie particulièrement, et une intelligence indéniable. Malgré les mystères qui l’entouraient jusque là c’est un homme vrai, qui ne triche pas. La preuve, cette sincérité avec laquelle il admet que sa famille est la chose qui compte le plus pour lui, en dépit du caractère cliché de la réponse, prouve que ce n’est pas quelqu’un qui se perd dans les faux semblants. J’aime tout autant sa spontanéité toujours teintée d’une certaine malice, comment résister à cela ? Personnellement je n’en sais rien et je m’en fous je ne cherche pas à le faire. « Je prends cette invitation très sérieusement. J’ai hâte de découvrir ces endroit à voir absolument. » et en prime de passer un moment en compagnie du jeune homme dont je sais déjà que je ne serais pas déçue.
Mes questions trouvent des réponses et celles si appellent de nouvelles interrogations. Après les découvertes de ce soir sur la véritable situation de Kylian, ce n’est pas étonnant que ma curiosité soit totalement en éveil. J’adore en apprendre d’avantage sur lui mais je veux que les choses soient équitables, je propose donc qu’à chaque question que je pose il en gagne une à me poser à son tour. Visiblement le concept semble lui plaire. Il sourit d’avantage, fixe son regard dans le mien avec une certaine intensité et j’ai encore plus chaud. « Si tu veux avoir plus d’une seule réponse arrêtes de me regarder comme ça. » lâchais-je tout naturellement avant de me recentrer sur sa question. « C’est vrai que je n’ai pas une spécialisation très commune. On pourrait croire que ça n’a été qu’une simple question d’opportunisme mais ce n’est pas le cas. » précisais-je avant de me lancer dans le récit de cette histoire qui m’a fait choisir d’être spécialiste de la main. « J’avais un ami avec qui j’étais très proche, un pianiste avec un vrai talent. Il était appelé à faire une grande carrière, avec beaucoup de prix remportés. Un soir il s’est fait tabassé en rentrant chez lui après une audition, un groupe d’homophobe. Il a eu de nombreuses fractures dont tous les doigts de la main droite. » je hausse les épaules « Il a été vu par des chirurgiens, a subit des opérations mais n’a jamais pu récupérer toute la mobilité et la dextérité nécessaire pour vivre de son art. Un rêve brisé qui l’a plongé dans une dépression sévère, il a tenté de se suicidé et a été interné. » j’esquisse un petit sourire en coin « Ça peut sembler cliché, mais c’est ce qui m’a fait me décider à me spécialiser dans ce domaine là plutôt qu’un autre. Parce que moi-même mes mains sont mon outil de travail le plus précieux… on minimise parfois trop leur importance. ».
Kylian m’offre une attention non feinte, il a cette qualité d’être très à l’écoute, raison pour laquelle je l’ai choisi pour prendre soin d’Alyx. Je pense que j’ai vraiment eu une bonne idée. Pas que les autres médecins soient incompétents, mais beaucoup sont tout simplement moins humains. « Qu’est-ce que ça te fait d’être bientôt dans le grand bain ? Dans peu de temps tu ne serais plus un interne mais un de mes collègues. » je fais une petite moue « C’est dommage, c’était drôle de te persécuter. » je hausse les épaules « Rien ne m’empêchera de me comporter comme un dragon avec toi, mais le rapport d’autorité ne sera plus tout à fait le même. » bien qu’avec mon statut et le sien il y aura encore un petit décalage le temps qu’il prenne plus d’expérience. Je termine mon verre de vin « Assez parlé de boulot. » nous ne sommes pas la pour ça, même si inévitablement ça prend une telle part dans nos vies que c’est difficile de s’en défaire totalement. « Ta sœur fait la baby-sitter seulement pour la soirée ou la nuit est comprise ? » demandais-je en tentant de faire passer cette question pour innocente, ce qui n’est probablement pas des plus crédibles. C’est vrai, j’ai une idée derrière la tête…

« Si tu veux avoir plus d’une seule réponse arrêtes de me regarder comme ça. » J’arque un sourcil, arborant mon regard le plus coquin possible, et ce sourire qui la fait craquer. « Ah bon ? Et pourquoi donc ? » Je ris un peu et la laisse poursuivre, ou plutôt commencer la réponse à la question que je viens de lui poser. Très attentivement, j’écoute la jeune femme me conter une histoire. Sa voix est posée, elle donne envie de l’écouter. Je pourrai l’écouter des heures, que ce soit pour raconter une histoire comme celle qu’elle me raconte aujourd’hui, pour faire un rapport post opératoire, ou même j’en suis sûre pour réciter un bottin téléphonique. Sa voix est envoûtante et je comprends pourquoi les gens en général la mettent sur un espèce de piédestal qui pourrait vite faire flipper. Je suis souris après la fin de sa longue tirade et hoche la tête. « Je comprends mieux maintenant. » Je reste attentif à la jeune femme et je sens qu’elle apprécie ce trait de mon caractère. « Qu’est-ce que ça te fait d’être bientôt dans le grand bain ? Dans peu de temps tu ne serais plus un interne mais un de mes collègues. » Je penche la tête sur le côté en souriant. On dirait presque qu’elle n’est pas pressée, qu’elle aime me savoir être un interne, sans doute pour le côté excitant de notre relation, non pas pour être plus haut gradée que moi, parce que ça, ce sera toujours le cas. « C’est dommage, c’était drôle de te persécuter. » Je ris et hoche la tête. « C’est donc ça ! » « Rien ne m’empêchera de me comporter comme un dragon avec toi, mais le rapport d’autorité ne sera plus tout à fait le même. » Je fais une petite grimace mignonne et secoue la tête, amusé. « Je suis sûr qu’à tes yeux je serai toujours le petit interne à martyriser… Et pour répondre à ta question, je crois que je suis plus excité qu’autre chose. Mes responsabilités seront différentes, et ça me plait. J’ai hâte ! » Tara coupe court à la conversation trop axée sur le boulot, et je suis d’accord de changer de sujet. Ce n’est pas plus mal. Même si ça fait partie de notre quotidien et qu’on aime notre boulot tous les deux, on est pas là pour ça. Je continue de manger mon plat délicieux, et arrive sur la fin quand Tara reprend la parole. Mon verre en main, heureusement que je n’ai pas pris de liquide dans ma bouche parce que je pense qu’en riant, je me serai étouffé. « Ta sœur fait la baby-sitter seulement pour la soirée ou la nuit est comprise ? » Je souris, penchant la tête sur le côté avec ce regard coquin qu’elle adore. « Rylee n’est pas chiante, je ne lui donne jamais d’horaire précise. Elle se doute bien que je ne vais pas rentrer tôt, ou ne pas rentrer du tout… » Je bois cette fois une gorgée de mon vin et le repose devant mon assiette vide. « Pourquoi ? Tu as quelque chose à nous faire faire pour la suite de la soirée ? Tu veux aller à l’opéra ? » Je ris amusé alors que je la taquine. Je n’ai pas besoin d’avoir fait une école de psychologie pour savoir ce qu’elle a derrière la tête, et je ne lui refuserai pas une nuit d’amour, j’en suis bien incapable…

Mais c’est pas vrai ! Pourquoi faut-il que Kylian en rajoute une couche avec ce regard et son sourire ? Parce que c’est quelqu’un de particulièrement taquin, j’adore ça d’ailleurs, et qu’il ne rate jamais une occasion de me provoquer gentiment. « Parce que je vais te trainer dans les toilettes de se resto chic et ne faire qu’une bouchée de toi. » dis-je sur le ton de l’évidence comme si c’était parfaitement normal de faire se genre de révélation au milieu d’un dîner. Entre nous ça l’est presque, la séduction et le sexe sont quand même la base de notre relation. Ça fait rire l’interne et moi aussi, j’aime cet absence de tabou. Je retrouve mon sérieux pour lui faire le récit de ce qui m’a poussé à me spécialiser dans la chirurgie de la main. J’ai l’impression d’être en train de raconter une histoire à un gamin en voyant la manière dont Kylian prête attention à mes paroles. C’est flatteur et très agréable je ne le nie pas et il sait que j’apprécie particulièrement cela. D’ailleurs je sais d’avance que c’est une des raisons qui fera que nous serons de bons collègues de travail, ce qui ne saurait trop tarder étant donné que l’interne n’en sera bientôt plus un. Petit Doherty devient grand, et il est assez impatient d’entrer dans le vif du sujet. Comme je le comprends ! J’étais moi-même terriblement excitée à la fin de mon internat, des années de travail enfin récompensé, c’est une satisfaction incroyable. Je déplore cependant que ça signe la fin de mon pouvoir de persécution sur lui, même si nous savons tous deux qu’il tend à être de plus en plus biaisé par notre lien secret. « Tu n’as pas tort. Je verrais toujours en toi l’interne que tu as été, mais j’ai hâte de voir quel médecin tu seras. » parce que si j’en ai déjà un aperçu je sais qu’être titulaire c’est prendre un nouveau tournant.
J’éloigne le sujet boulot, parce que je me connais et je sais que je suis capable de parler des heures de ça, or nous sommes là pour nous détendre. Je poursuis donc la conversation en faveur de la suite de cette soirée, me renseignant sur l’accord que Kylian a avec sa sœur cadette quant à la garde de sa fille. Sa réponse me fait sourire et il affiche cet air coquin qui me prouve qu’il anticipe déjà ce que je peux bien avoir en tête. « Moi une idée ? » je secoue la tête et sourit malicieusement « Aucune. Ou tu vas chercher ça ? » je termine mon verre de vin « J’aime beaucoup l’opéra mais non ce n’est pas dans mes plans. » je prends un air énigmatique et n’en dit pas plus sur le sujet en rebondissant sur quelque chose de bien plus banal. Vient le moment du dessert, du moins celui qui conclu notre délicieux dîner. L’addition payée nous rejoignons ma voiture, je suis encore dans les clous pour conduire et me sens parfaitement capable de le faire. « Tu aimes le rhum ? » demandais-je l’air de rien alors que nous étions sur le chemin en direction de chez moi. « Il y a un endroit où j’aimerais t’emmener. ». Je vois bien que j’attise la curiosité de Kylian qui ne semble pas comprendre pourquoi je me gare devant chez moi. « Mieux vaut y aller à pieds. » indiquais-je finalement amadoué par son regard plein de perplexité. Je l’entraine alors avec moi dans un endroit qui en apparence ne paye pas de mine mais donc j’adore l’ambiance. Il faut vraiment savoir qu’un bar se trouve là car la devanture ne laisse rien deviner ou presque.
L’endroit est petit, la musique exotique tout comme le parfum qui embaume le lieu. On se croirait dans les îles et c’est ce que j’adore ici. « A quoi tu t’attendais ? » dis-je avec un sourire malicieux aux lèvres. Je m’approche de l’interne posant les mains à plat sur son torse et chuchote à son oreille « J’ai très envie de danser. Mais d’abord, buvons un verre. ». Je l’entraine vers le bar et salue le barman qui est aussi le propriétaire des lieux, nous nous connaissons bien désormais « Deux spécial s’il te plait. » ce rhum est une pure merveille et je me dois de le faire découvrir à Kylian. Nos deux shooter sont rapidement prêts et je trinque avec le jeune homme avant de boire le liquide en savourant chaque arômes ainsi que la chaleur de l’alcool qui irradie dans ma gorge. « Hum… c’est merveilleux. » je souris à l’interne « Tu en penses quoi ? » moi en tout cas cette ambiance me donne envie de danser. Je ne sais pas si c’est d’avoir évoqué les raisons de ma spécialisation, la proche fin de l’internant de Kylian ou juste une envie, mais je suis d’humeur à faire la fête. Oh bien sûr mon désir est toujours bien présent, cependant je sais qu’il ne sera que plus grand une fois que nous aurons danser un peu lui et moi. J’entraine Kylian avec moi, colle mon corps contre le sien et ondule au rythme de la musique « Crois le ou non j’ai découvert cet endroit un soir où je n’avais pas le moral peu de temps après mon arrivée. » je ne suis pas infaillible, je suis humaine.

« Tu n’as pas tort. Je verrais toujours en toi l’interne que tu as été, mais j’ai hâte de voir quel médecin tu seras. » Je lui souris. Parce que moi aussi j’ai hâte de voir le médecin que je ferai. Je m’en donnerai les moyens, c’est certain, je veux être de ces bons médecins qui sont respectés dans le milieu, et aimés par leurs patients. Je pense que j’en suis capable, j’ai été bien formé. Je demande finalement à Tara de changer de sujet, ce qu’elle fait. Je m’amuse de l’écouter me demander si ma soeur est susceptible de garder ma fille toute la nuit. Je lui demande alors si elle a une idée derrière la tête. Je commence à la connaître, et je sais que oui, elle a des tas d’idées. « Moi une idée ? Aucune. Ou tu vas chercher ça ? J’aime beaucoup l’opéra mais non ce n’est pas dans mes plans. » Je ris en la voyant faire. Je me sens vraiment chanceux de pouvoir voir ce côté de sa personnalité. Ce côté beaucoup plus fun et moins coincé qu’on pourrait imaginer en la voyant pour la première fois. Nous mangeons notre dessert, non sans sous-entendus du regard vis à vis de nos sucreries. Une fois le repas terminé, je paie la note puisque c’est moi qui ai remporté l’enchère et qu’il me semble normal de payer, en tant que gentleman. Nous rejoignons la voiture de la jolie blonde et nous dirigeons vers chez elle. « Tu aimes le rhum ? » Je tourne la tête vers elle avec un petit sourire amusé. « Bien sûr, qui n’aime pas le rhum ? » « Il y a un endroit où j’aimerais t’emmener. » Je penche la tête sur le côté, intéressé. « Très bien, je te suis. » Elle m’explique que nous pouvons y aller à pieds et une fois la voiture garée dans l’allée de sa maison, nous empruntons quelques rues, parlant de tout et de rien, avant de nous retrouver dans un petit bar qui ressemble à quelque chose près aux petites cases qu’on peut trouver sur les iles. J’adore. Un large sourire étire mes lèvres. « A quoi tu t’attendais ? » me demande-t-elle, malicieuse. « Pas à ça, c’est certain. Je ne te savais pas amatrice de tipunch et de zouk ! ». Je la laisse s’approcher de moi et sa main sur mon torse m’électrise déjà. Ne parlons pas de ses lèvres près de mon oreille. « J’ai très envie de danser. Mais d’abord, buvons un verre. » Je me laisse entraîner vers le bar, sourire aux lèvres. Elle salue le barman qu’elle semble connaître, au moins un peu. Je ne la pensais pas habitée d’un genre d’endroit comme celui-ci. Elle commande pour nous deux, je lui fais confiance. Nous sommes rapidement servis et je récupère mon verre en même temps que la jeune femme. Nous trinquons, les yeux dans les yeux, avant que je n’avale le contenu de mon verre, me délectant du goût sensationnel de ce rhum qui de toute évidence n’a rien à envier à celui que j’ai pu goûte en Martinique. « Hum… c’est merveilleux. Tu en penses quoi ? » « Il est aussi bon que celui avec lequel je me suis pris la meilleure cuite de ma vie à Fort-de-France, en Martinique. » J’en recommande deux nouveaux que nous buvons aussi rapidement que le premier. Tara ne tarde pas à venir chercher ma main pour m’emmener un peu plus loin là où des gens dansent déjà sur la musique entraînante. Son corps vient trouver le mien et si ma température corporelle était à peu près normale, elle vient de monter en flèche. « Crois le ou non j’ai découvert cet endroit un soir où je n’avais pas le moral peu de temps après mon arrivée. » Nous commençons à danser collés-serrés sur le rythme de la musique, mes mains sur ses hanches. Je plonge mon regard dans le sien et souris tendrement. « J’imagine que ça a dû te faire du bien de tomber dans un endroit comme celui-là. » Je garde pour le moment mes questions vis à vis de son arrivée visiblement douloureuse. Je n’ai pas envie de parler de choses qui fâchent, pas maintenant. Je me rapproche un peu d’elle et nos jambes entremêlées permettent de faire grimper un peu plus encore la température entre nous. Bassin contre bassin, ondulant alors que nos genoux fléchis nous permettent de danser cette danse si particulièrement sensuelle qu’est le zouk. Je la bouffe littéralement du regard et me mets à rire avant de lui dire : « Si le premier jour où je t’ai croisé on m’avait dit que tu dansais le zouk de cette manière, je pense que j’aurai éclaté de rire… »