dusk till dawn ft Tian

 Les derniers jours avaient été particuliers. Presque durs à surmonter et remplis d'incertitudes relayés sous une base de peur ingligée par le passé. Il n'était pas responsable et en aucun cas tu ne le mettais dans cette position inconfortable d'avoir sur ses épaules, un poids trop lourd à porter. Mais malgré tout il semblait le ressentir. Une idée que tu voulais lui enlever changeant de sujet, celui ci amenant même le changement radical. Impossible d'éviter, de ne plus se voir, s'effrayer. Passer du temps ensemble sans même le planifier. Se voir quelques heures ou quelques minutes, ouvrir les yeux sur l'autre et les fermer en l'observant. Un choix qui te semblait rapidement fait tant les idées te plaisaient. Un choix qui n'avait donc pas été compliqué à faire quand bien même le silence eut réveillé quelques angoisses. Ton regard plongé dans le sien tu profitais de quelques instants à embrasser sa peau pour sourire comme un idiot, l'idée même de mettre ta brosse à dent dans la salle de bain te plaisant bien trop. Abandonné ce bail à ton nom n'avait jamais été une décision aussi rapidement faite et aussi sûre. Peu importait l'issue, tu ne voulais pas penser à la fin mais plutôt à ce commencement bien nouveau. "J'ai hâte aussi..  "Le sourire doux, les pupilles dans les siennes, le corps se réchauffant d'un sentiment qui t'avait manqué autant qu'il t'effrayait. Être aussi dépendant pouvait tout vous coûter, mais il pouvait également faire de magnifiques années futures. S'adapter à l'autre allait prendre un peu de temps. Ca allait vous secouer sans que rien ne puisse s'y faire mais tu avais confiance en cette main qui venait toucher ta peau pour la rendre plus chaude. Tu faisais confiance à ces pupilles qui te couvaient, ces lèvres qui caressaient chaque parcelle que tu lui laissais. Les gestes doux, mais emplis d'une excitation et d'une impatience venaient doucement remonter jusqu'à sa nuque. " J'ai confiance.. je serai honnête." Même si tu doutais des reproches plausibles. Ce qui te mettait le plus de doutes était sûrement sa manière de tout laisser passer de ta part. Peur de dépasser ses limites, de blesser celui que tu aimais le plus. Mais tout cela viendrait avec el temps, les questions, les réponses, pour l'heure tu voulais profiter de votre soirée pour rire avec lui, pour venir enrouler tes bras autour de son corps et faire semblant de le réchauffer pour le garder le plus longtemps contre toi. " C'est mieux là ? " La main pressant sur les lombaires tu le rapprochais un peu plus, moins sûr de cette retenue qui se faisait de plus en plus fragile. " Qui a décrété ça ? Il y a une règle ? " Les frissons venaient interrompre toute réflexion. Il savait parfaitement comment te faire taire. Et pourtant, cette histoire restait sans réponse. Alors sans preuve tu n'arrêterais sûrement pas ces légères morsures faites à son cou. Sans arrêt de sa part tu briserais sûrement ce mythe. Malgré la voix délicate et faible tu réussi à l'entendre, l'échine soudainement couverte d'un frisson. Il avait ce don de te rendre fou, quand bien même il voulait blaguer c'est avec un regard bien plus brillant que tu le contemplas, les doigts glissés sur son menton. " Tu as raison.. on ne mange pas de dessert dans la salle de bain. Je vais le manger dans la chambre. "Le coin des lèvres étiré tu repris cette technique efficace pour le porter la force de tes bras maintenant son bassin pour ne pas le faire tomber. Quelques pas suffisaient pour le laisser tomber délicatement sur le lit. Tandis que ton corps ne s'écrasait en rien contre le sien, les mains retenant celui-ci. " C'est là qu'il faut m'interdire de manger hors de table..  " La patience avait une limite, celle ci déjà bien entamée demandait à retrouver le peu de barrières qu'il pouvait ériger avant de s'évanouir complètement.

L'idée n'était en rien mauvaise, au contraire. Elle était bienveillante – mais tu t'en voulais aussi un peu comme si la conclusion avait été prise à cause de tes choix radicaux. Tu t'étais éloigné en passant bien faire alors que c'était tout le contraire. Mais passer du temps ensemble, voir Tian plus souvent, tous les jours... semblait te rassurer. Comme s'il était la clé de la sécurité qui pouvait t'apaiser, et bien plus encore. Et pourtant tu craignais les débuts difficiles, les habitudes à comprendre, retenir ou appliquer. Les gestes à suivre ou à changer, s'il le fallait. Tu ne pouvais te passer de sa présence désormais, et c'était aussi agréable qu'effrayant. « Merci », soufflas-tu lentement, les lèvres cajolant le bout de son nez dans un son amusé – et les pupilles brillantes de tant d'émotions à la fois que tu ne saurais toutes les décrire et les nommer. Ton cœur sursautait de tendresse mais aussi de peur, la peau frissonnant de douceur mais brûlant à chaque mouvement. Tu promettais d'être honnête aussi, même si le chemin semblait difficile. L'habitude tout cacher et de tout retenir de peur froisser. T'avais jamais été honnête avec Maddie, craignant sa colère autant que tu craignais la mort elle-même. D'autres habitudes que tu allais devoir changer – que tu t'efforcerais de changer. Trop gravées dans ton esprit et ton corps tu ne pouvais promettre pouvoir réussir rapidement. Mais tu pouvais au moins promettre que tu allais essayer. « C'est mieux », chuchotas-tu dans un sourire, les bras le gardant contre toi, les frissons roulant sur ta peau au contact de la sienne ou au contact de la fraîcheur de la pièce, tu n'en savais rien. Tu clignas brièvement des paupières avant de rire, la question te prenant de court. « Je ne sais pas », répondis-tu simplement, un son amusé se perdant dans tes paroles, les frissons restant collés à ta peau sous la douceur de ses gestes. Un autre rire mêlé à un souffle surpris vint t'échapper, tes mains s'accrochant à ses épaules, l'une d'elle glissant brièvement dans ses mèches brunes. « C'est mieux dans la chambre ? », le questionnas-tu d'une voix amusée, le nez faiblement plissé, un nouveau souffle perturbé contre les lèvres, tes pupilles remontant directement vers les siennes. Tu retins un nouveau rire, secouant simplement la tête, tes paumes venant se poser sur ses joues, tes doigts caressant délicatement sa peau comme s'il était le plus beau trésor que tu aies pu découvrir. Le coin des lèvres levé dans une esquisse douce, tu contemplais chaque trait de son visage comme si c'était la première fois. Et tu te demandais pourquoi tu n'avais pas pu le croiser avant – mais surtout comment pouvais-tu le mériter aujourd'hui. Tu te demandais combien de temps allait-il rester à tes côtés avant de vouloir s'en aller. Combien de temps avant que tu n'arrives à le décevoir, à l'agacer, à le faire partir. Les pupilles plus brillantes, tu vins approcher ton visage du sien, déposant tes lèvres contre les siennes dans des pressions de plus en plus longues, gardant l'ombre de cette douceur qui te définissait tant. Tes doigts vinrent se perdre sur sa nuque – l'une d'elle y trouvant refuge comme si tu craignais qu'il puisse reculer, l'autre cajolant alors son cou, son épaule, son dos, son torse, adorant en silence chaque parcelle de chaleur qu'elle pouvait bien trouver. Tes lèvres s'écartèrent à peine, le sourire naissant sur celles-ci, tes prunelles se plongeant dans les siennes. « Le temps que tu laisses pas de miettes dans le lit, ça devrait aller », chuchotas-tu contre sa bouche, la malice et l'innocence s'engageant alors dans une danse muette dans tes pupilles, l'amusement soulevant un peu plus le coin de tes lèvres. Et tu l'embrassas avec tendresse, un bref son plaintif dans la gorge alors que tu tentais de le rapprocher toujours un peu plus, ta peau réclamant la sienne, tes doigts s'accrochant à sa nuque. Ton autre main décida alors de faire de sa peau une nouvelle toile sur laquelle tu pouvais dessiner, les doigts y dansant avec insouciance et liberté, découvrant, caressant, cajolant. Tu reculas à peine le visage, ta bouche se posant sur sa joue, et sa mâchoire, lui offrant une partie de ton cou alors que tu venais lui chatouiller l'oreille de ton souffle.

Les relations se modelaient, comme une boule d'argile. Certains individus plus durs et moins réceptifs restaient presque inchangés, d'autres se transformaient à chaque mouvement, pour épouser ce qu'on voulait faire d'eux. L'équilibre dans ce modelage de couple était d'avoir assez de force pour faire bouger les choses, mais assez de délicatesse et d'empathie pour ne pas écraser l'autre. Une balance parfois dure à avoir et dont tu avais peur. Peur de tout prendre, la place, le lead, ses envies, son énergie. Tu ne voulais aucunement devenir comme cette personne qui l'avait anéanti, tout en sachant qu'il était impossible que tu dises du mal de cette personne. Dans un commun accord vous promettiez de prendre soin de l'autre, avec une sincérité qui vous ferait aller de l'avant. Après tout sans honnêteté vous n'alliez pas vous en sortir. Pas plus en sachant qu'il avait cette manie presque maladive à s'effacer. Un trait qui pointait le bout de son nez trop souvent. Aucune critique mais l'envie de le faire s'épanouir dans une vie qui lui appartenait, tu venais demander à une égalité totale. Le temps ferait les choses, les sentiments ayant grandis avec celui-ci même, tu lui faisais confiance pour te parler de ses doutes et ses envies. Dont celle d'avoir plus chaud, encerclant son corps avec le tien, partageant alors la chaleur en trop. Non sans sourire de cette proximité largement apprécié. Le nez perdu contre la peau de son cou, les lèvres étirées sinon occupées à embrasser chaque parcelle de peau, la sensation d'un soulagement se propageant dans chaque membre de ton corps. "Si c'est pas illégal alors je peux. " Que tu t'amusais à rétorquer après l'avoir pris de court. Personne ne faisait des règles sur la conduite à la maison, du moins pas où devait être manger le plat, l'entrée ou le dessert ,c'était absurde. "Bien mieux. "Que tu répondais sans savoir s'il comprenait avec exactitude ce que tu entendais. Le jeu avait duré, puisé dans une patience mise à rude épreuve et seul lui pouvait te la redonner. Une patience qui attendrait, quelque soit la réponse de Casey. Quelque soit la durée. Tes genoux enfoncés dans le matelas, tu le surplombais sans jamais vouloir dominer. Et quand tes mains te servaient à te soutenir, tu pus contempler son regard qui parlait plus que des mots. Les yeux illuminés d'une lueur qui t'avait quitté quelques années auparavant tu retrouvais cette tendresse. Celle que vous partagiez sans un mot. Soudainement, tu étais reconnaissant. De ne pas l'avoir connu quand l'espoir aurait été vain, de l'avoir tout de même croisé sur un chemin sinueux, d'avoir eu son sourire comme récompense et de partager aujourd'hui, un bout de sa vie. Rien ne semblait réel et pourtant, tout l'était. Les yeux toujours happés par ceux qui te détaillaient avec minutie. Restera-t-il ? Par amour ? Par peur ? Tu voulais le voir s'épanouir, tu voulais sentir cette réciprocité à laquelle tu goûtais contre ses lèvres. Elle se brisait, cette patience, craquant progressivement par ses lèvres. Sans jamais s'arrêter, la chaleur remontait sur tes pommettes pour en faire un état presque inconfortable. Et pourtant, rien n'arrêtait vos lèvres qui ne cessaient de se rencontrer dans une peur presque partagée de perdre l'autre. Le palpitant cognant toujours plus fort, il résonnait contre Casey, au point d'être entendu ou senti. Chaque centimètre de ton épiderme frissonnait sous le sien, apportant un contraste qui t'empêchait de savoir si ses mains étaient froides ou chaudes. " Je vais faire attention. " Comme un accord, tu laissas cette patience partir, s'éloigner, le regard plongé dans le sien à la recherche d'un signe de désaccord. Ses lèvres contres les tiennes vinrent cesser tout doute, le souffle court. Les bras se pliaient dans un rapprochement demandé, votre peau se rencontrant pour finalement frissonner. Chaque sensation en était décuplée. Impossible pour toi de te concentrer sur un toucher, ses lèvres, ses doigts venant accaparer ton attention avec une impatience nouvelle. L'avant bras en appui, c'est ton corps que tu penchais pour libérer une main aventureuse. La paume épousait parfaitement les courbes de son cou avant de descendre dans un soupire chaud. Ce n'est qu'à son souffle que tu perdais cette lenteur de geste, l'ivoire mordant avec affection la peau offerte. Sans trop de force, juste assez pour marquer d'une légère rougeur. Rougeur que tu reproduisais à multiples endroits, suivant avec dévotion les courbes sous toi. Son souffle bientôt trop lointain pour le sentir tu ne t'arrêtais pourtant pas. La paume retraçait ce même chemin en décalage, profitant de chaque réaction, un léger rictus aux bords des lèvres.

Tu ne pourrais expliquer comment les choses avaient évolué ainsi. De l'inquiétude vous étiez passé à une euphorie passagère, dans une idée lancée avec détermination, rêve mais aussi espoir. Comme la chance de pouvoir tout recommencer – tu savais pourtant que le chemin serait long, et sans doute périlleux. Tian ne connaissait pas encore tout de toi, de ton histoire. Tout comme tu ne connaissais pas encore chaque détail non plus. Cela viendrait avec le temps que tu supposais. Et dans une envie toute aussi euphorique tu voudrais pouvoir tout lui dire, tout lui partager. Les mots restaient muets, le regard parlant à la place de ta bouche, le cœur articulant chaque parole dans un battement plus singulier. Il y avait tant à dire et en même temps rien à dire. Etrange, non ? Et pourtant bien réel. Tu aurais tant à dire sur ta vie d'avant, celle avec Maddie et en même temps tu ne voulais pas en parler. Il y avait encore d'autres détails à expliquer mais Tian ne demandait pas et tu ne disais rien non plus. Comme si tout se suffisait pour le moment. C'était un peu le cas, dans le fond. « Mais est-ce que ça veut dire que c'est juste ? », question bien philosophique d'un coup. Question à laquelle tu ne réfléchissais pas vraiment, lancer les mots dans le vent, un rire discret chantant à chaque syllabe. T'en savais rien, finalement. Tu savais juste que tu voulais profiter. Un simple sourire fut la réponse, les pouces cavalant avec rapidité douce sur ses pommettes. Encore un peu et tu prendras l'habitude d'être porté d'une pièce à l'autre. Ecologie, rétorqueras-tu si l'on te le demandait. Et tu te perdais dans chaque détail de son visage, dans la lueur de son regard ou la douceur de sa peau, de ses cheveux. Le coin des lèvres tendrement levé, tu observais, contemplais, sentais, profitais. Et ton cœur battait, et battait encore comme s'il prenait conscience qu'il était enfin vivant. Comme s'il battait enfin pour lui-même, pour toi mais aussi pour Tian. Comme si la chaleur de son corps et de ses gestes lui insufflaient l'existence dont il avait manqué pour cogner aussi durement. Ca faisait presque mal mais c'était une douce douleur. Une qui te prouvait que tu vivais enfin, toi aussi. Tu contemplais, tu savourais, tu touchais – tu découvrais. En frôlant, embrassant, respirant. « Je te fais confiance », tu retroussas faiblement le nez, le regard pétillant de malice, de tendresse, les pommettes rougies. Une contraste flagrant que tu ne compris qu'en tournant le visage dans un souffle, la joue se collant au drap frais. Si frais que c'en était brûlant alors que des frissons recouvraient ta peau. Des souffles courts frôlaient tes lèvres, les doigts cherchant ceux de Tian avec maladresse. Des ronronnements contentés vibraient dans ta gorge, enfermés par tes lèvres que tu gardais à présent pincées – avant qu'elles ne s'écartent pour chuchoter son prénom. Comme si ce n'étaient les seules syllabes que tu connaissais. Tu cherchas ses mains, sa peau, son visage, brusquement embêté qu'il soit si loin, ramenant tes lèvres contre les siennes dans un souffle satisfait. Et tu respirais à nouveau ; les doigts chatouillés par la curiosité et piqués par l'hésitation, tu vins les faire glisser sur sa nuque, ses épaules. Le bout de tes phalanges frôlèrent son dos, l'une d'elle venant discrètement se poser sur son torse, là où son cœur battait. De tes doigts tu mordais sa peau, la paume glissant, découvrant, traçant formes et courbes en suivant les traits de son corps. Le visage faiblement reculé, ton nez cognant délicatement contre le sien, ton regard chercha le sien pour s'y accrocher. Et tu confirmais en silence que tu ne partiras pas. La peau brûlante, tu guidas ses doigts vers ta hanche, les guidant légèrement sous le tissu posé là alors que ta bouche cajolait son menton, sa mâchoire, ses joues avant de retrouver ses lèvres. Ton cœur cognait si fort que tu pensais que Tian devait le sentir, et l'entendre. Une nouvelle fois, tu reculas faiblement ton visage, le souffle court, les dents chatouillant sa lèvre alors que tes doigts tiraient faiblement sur le tissu contre ta hanche avant de venir s'agripper à la ligne que la serviette traçait sur la sienne, s'agrippant discrètement ici pour imiter maladroitement le geste réalisé quelques secondes auparavant.

Explosion d'émotions qui te titillait le cœur en même temps qu'elles venaient faire frissonner ta peau, c'était comme si tu découvrais les sensations pour la première fois. La douceur, la tendresse, l'adoration. Des mots que tu n'aurais pas pensé tourné vers toi il y a quelques années encore, ta peau paraissant perplexe face aux attentions. Comme si l'idée lui était totalement inconnue. Comme si elle s'était toujours sentie incapable de frissonner pour d'autres raisons que la terreur. Chacun de ses gestes venait réchauffer ta peau, la faisant rougir au niveau de tes pommettes et de ta nuque, le palpitant s'exaltant toujours un peu plus, se noyant dans ces sensations presque nouvelles. Tu ne pensais plus à grand chose si ce n'était à vous et cette bulle qui vous entourait. Cette bulle dans laquelle tu te sentais protégé, comme si la crainte elle-même avait subitement peur de tout. Tu ne réfléchissais plus aux mots et maux du passé, laissant simplement ton épiderme ressentir chaque caresse. Les émotions allaient et venaient, des vagues entières qui te couvraient de douceur, allant jusqu'à venir humidifier tes pupilles quand elles semblaient trop fortes. Tu ne voulais que sentir sa peau contre la tienne, ses lèvres contre les tiennes. Tu ne voulais que savourer chaque mouvement, découvrir son être en le laissant découvrir le tien. Tu le laisserais découvrir chaque secret, ayant déjà révélé celui qui hantait tes jours et tes nuits. Tu aurais encore d'autres choses à confier, ces doutes qui venaient enlacer ton esprit. Mais ce n'était pas le moment – tu voulais être égoïste, maintenant. Tu voulais profiter en oubliant tout le reste. Tu voulais juste ça, juste ce moment, juste vous. Scellant votre lèvres une nouvelle fois, tu lui donnais tout sans résister, sachant qu'il en prendra soin. Et ce n'était pas de lui que tu avais peur, mais de toi. Cette crainte de finir par tout gâcher – pensée qui s'envolait à peine était-elle venue, ton corps enveloppé par le sien. Et t'en perdais toute notion du temps et de l'espace, ne voulant plus aucun vide entre vous, le temps s'écoulant sans vraiment défiler. Il n'y avait que vous. Ton cœur battait bruyamment, répondant au sien, alors que tes doigts découvraient chaque trait, chaque creux. Et ton souffle se mélangeait au sien quand tes phalanges s'accrochaient à sa peau. Tes lèvres s'accrochaient aux siennes quand tes doigts caressaient ses cheveux. Il n'y avait que lui, en cet instant, et rien d'autre.

Tu te calas plus confortablement, relevant légèrement le regard vers son visage, comme si tu cherchais à analyser chaque syllabe qu'il venait de prononcer. Le coin des lèvres se levant quelque peu, tu émis un faible son amusé pour répondre à son rire. « Tu ne veux pas que je prépare quelque chose ? », demandas-tu doucement, fermant les yeux, le sourire se dessinant un peu plus sur tes lèvres. Tu rouvris les paupières dans un rire, la paume venant frotter son ventre avec délicatesse. « T'as l'air d'avoir faim », commentas-tu. « On peut commander quelque chose si tu veux », et tu tendis mollement le bras pour attraper le téléphone, t'étalant à moitié sur lui pour revenir à ses côtés. « Tu voudrais manger quoi ? », les doigts pianotant quelque peu, tu relevas ton attention vers lui, patientant. « Une pizza ? », vins-tu alors demander, le regard pétillant dans une esquisse discrète, l'idée te plaisant pas mal. « On pourra regarder un film en mangeant », que tu proposas, le ton calme, bas, les pommettes finement relevées avant que tu ne contiennes un bâillement discret.