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❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

Je veux que tout soit parfait, j’ai plutôt intérêt à lui faire vivre une soirée de rêve, et je dois dire que si je n’assure pas ce soir, je pourrais bien voir Parker s’éloigner de moi pour de bon. Si avant ma vie se résumait à elle et mon job, maintenant, elle se résume à mon fils, que je vais voir autant que je peux à l’hôpital, mes angoisses, et quand il reste un peu de place pour Parker, je lui laisse. Mais ça n’est plus comme au début, elle le sent et moi aussi je le sens. Elle se coupe en deux pour tenir son rôle de jeune maman, me soutenir, suivre au boulot et dans sa vie sociale, mais elle est juste en train de s’épuiser. Je ne suis pas très douée pour l’équilibre et vu que ça n’a pas l’air d’être son truc non plus, je me dis que les efforts, c’est à moi de les fournir.
J’ai pris le temps de faire un peu de shopping, deux heures, pas plus et une robe sublime et des talons aiguilles plus tard, je passe par la maison pour me faire belle. Une bonne douche, un brushing lisse, un maquillage qui souligne mes yeux sans trop en faire et vêtue de mon arme de destruction massive, je rejoins le cinéma. Parker a dû recevoir l’invitation et si elle se pointe, c’est qu’elle sait que je suis derrière. Je ne la pense pas capable d’aller à un rendez-vous dont elle ne connaîtrait pas l’auteur de l’invitation, elle est trop droite avec moi pour ça. Une robe très près du corps, et merci la salle à laquelle je me force à l’entrainement trois fois par semaine et ma ligne tout juste retrouvée. Les tons sont dans les sombres, presque noir, scintillant, un fin collier en or. Puis des talons aiguilles. Je suis bien plus féminine que je ne l’ai jamais été depuis nos retrouvailles. Je demande leur avis aux enfants et les embrasse avant de filer, non sans passer un dernier coup de fil à l’hôpital pour m’assurer que mon fils aille bien.

Je ne suis pas en avance, mais elle n’est pas en retard. Je l’attends, je m’y attendais, elle sort du boulot. Viendra-t-elle au moins ? Les minutes passent, quelques-unes, une dizaine, tout au plus, et un homme l’escorte, jusque dans la salle de cinéma à l’ambiance tamisée. J’ai voulu miser gros, tout faire pour briller à nouveau à ses yeux et compenser mon absence, mes absences même ! « Alors comme ça, tu m’envoies des invitations anonymes pour la saint valentin ? » «Alors comme ça, tu y réponds ? » Prenant sa main pour la faire tourner et la dévorer amoureusement du regard. « T’es sublime. » J’embrasse doucement ses lèvres et remet une mèche derrière mon oreille avant de récupérer sa main dans la mienne. « Le film, c’est toi qui le choisi. Pour le dîner, j’ai fait en sorte que ça te fasse plaisir, quant à la suite, c’est une surprise… » J’avance de quelques pas et me retourne face à elle pour lui lancer un regard mystérieux derrière mon regard charbonneux.

❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

« C’est toi qui est magnifique. Regarde-toi. Une robe mon amour. Et des talons… » « Si tu avais fait un tour par l’Upper East Side il y a quelques années, j’aurais même pu t’impression avec mon aisance sur 15 cm de talons aiguilles… » La regardant, charmeuse, avec un petit sourire en coin. Je dépose un baiser dans son cou, furtif, j’ai déjà envie d’elle, c’est dingue ! Elle ne me plaît jamais plus qu’en tailleur. Je ne sais pas pourquoi. Mais sa robe est sublime et je dois avouer que le parfum qu’elle porte m’a toujours rendue toute chose. « Une femme fatale se cachait donc sous ces t-shirt des Stones ? » «Mince alors, je pensais que tu l’avais remarquée quand je ne portais plus rien. » Je ris, légèrement, à son oreille. Je passe un bras autour de son cou et la colle doucement à moi, profitant de cette étreinte pour la retrouver, à moi et rien qu’à moi. Ça fait du bien de ne penser à rien, juste à nous. Même si les problèmes que nous rencontrons, en tout cas avec Lenny sont toujours dans un coin de ma tête. Je suis maman, elle sait ce que c’est. Mais ce soir je dois me faire violence pour ne lui donner d’importance qu’à elle. « Ouh… arrête de me regarder comme ça tu m’intrigues… » « C’est là tout l’intérêt. Je te promets de ne pas faire que ça… » Glissant ces mots à son oreille, mordillant le lobe de son oreille.

J’ai préparé une liste de films qui lui plairaient, mais au fond de moi, je sais pertinemment ce qui lui plaira le plus, c’est calculé de ma part, je l’avoue. Ce soir c’est nous deux, mais c’est elle d’abord. Son plaisir, juste son plaisir. C’est ma définition d’une Saint-Valentin qui tombe à point quand on est en train de perdre haleine à vouloir tout gérer. On s’épuise en risquant de se perdre. « Oh mon dieu, Danse avec les loups ! J’adore ce film ! » Il est en tête de liste, je le savais. Je la connais par cœur, c’est flippant. «Je sais bébé. Et je savais aussi que tu le choisirais. » J’aime voir ses yeux qui brillent à l’idée de commencer la soirée par un film qui lui procure autant d’émotions, parce qu’elle n’est pas au bout de ses surprises ! « Ça te va ? » « Ca me va mon cœur. » Tout me va du moment qu’elle reste avec moi toute la soirée. J’aime aussi sa façon de prendre ma main délicatement par-dessus la table. J’entremêle mes doigts aux siens et dépose un baiser sur sa main, sans la lâcher du regard. « Ça a été ta journée ? » « Mes journées sont les mêmes que celles que je te raconte tous les soirs depuis des semaines mon amour. Parle-moi plutôt de la tienne. Je dois demander mon arme de service pour éloigner Heaven ou toujours pas ? » Je souris, complice, et surtout amusée. Je crois que ce n’est pas le soir pour être jalouse, quoi que ! Je veux lui prouver que je l’aime et que je suis jalouse, certes, mais parce que ma place est à ses côtés, bien plus que sa secrétaire. Et parce que je veux que ce soir soit un spectacle, je claque des doigts pour lancer le film. C’est le code pour les projectionnistes.

❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

J’ai un humour particulier, que Dieu me pardonne, mais rien qui ne puisse choquer Parker. Surtout pas elle ! Elle m’a connu à une époque où j’étais encore une petite conne qui souhaitait épater la galerie. Et je crois qu’elle a vu très clair dans mon jeu, et il est clair qu’elle a su voir qui j’étais malgré tout le reste. C’est en ça que je sais que c’est la femme de ma vie. Je n’ai jamais eu aucun doute là-dessus, des périodes où nous étions ensemble, déjà ado, je savais, et je croyais dur comme fer à notre avenir. Pas elle, visiblement. Mais j’étais jeune et con, et aujourd’hui, si je suis moins jeune, je suis toujours aussi con. Mais ça lui plaît. Je crois que nous avons besoin de ce petit côté bulle, ce côté enfantin parfois et autodérision. J’ai besoin de ça, j’ai changé de vie, et je refuse de devenir une personne aussi dure et sérieuse qu’est mon père. Je suis flic, j’en vois assez pour pouvoir prétendre à me laisser aller dans la vie de tous les jours. Je suis maman maintenant, nous le sommes, Parker et moi, en commun, et mon fils n’a pas besoin de savoir que la vie est si dure.

« Mon amour tu sais que tu n’as rien à craindre d’Heaven. Tu es la femme de ma vie. » « Mieux vaut prévenir que guérir. » Affirmant tout ça d’un regard assuré, avant de lui en envoyer un plus complice, amusé. Nous savons plaisanter, de cette façon légère que j’aime tant. J’ai parfois 15 ans dans ma tête. « Tu me surprendras toujours ! » Je suis fière de pouvoir la surprendre, c’est encore rare de pouvoir vivre une passion sur plusieurs années. Bien sûr, ça ne fait que quelques mois elle et moi, à peine 9, et c’est encore tout frais. Je suis sure de moi, je sais que ça fonctionnera Parker et moi, j’y crois dur comme fer, et je n’ai aucun effort à faire pour m’en convaincre.
Le baiser que je reçois est très tendre, j’adore la savoir comme ça avec moi, j’adore savoir qu’elle est tout près de moi, rien qu’elle est moi, qu’on est encore un couple, qu’on est encore un tout, malgré tout ce que nous traversons avec Lenny. Ce n’est non seulement pas son fils, mais elle n’est pas tenue de comprendre tout ce que je fais pour lui, le temps que je passe à l’hôpital, à son détriment. Mais ça a l’air clair dans sa tête, c’est son fils autant que le mien, et je la sens aussi inquiète que moi. « Tu sais à quel point je t’aime ? » Ses paroles me filent des frissons, elle peut le voir à mes bras nus. «Je crois que j’en ai une vague idée, qui ne peut se passer de confirmation, madame Lane. » Je la réembrasse toujours aussi tendrement, en douceur, glissant une main sur sa joue.

Nous sommes en plein dans le film, mais je crois que ça la passionne plus que moi, en tout cas, j’ai bien autre chose en tête pour la Saint-Valentin. La surprise, toujours. Sa main solidement ancrée dans la mienne, que je caresse du bout de mon pouce. Puis j’aventure un baiser dans son cou, avant de caler ma tête juste sur son épaule, tendrement. Je reste ainsi quelques minutes, ne parvenant pas à me concentrer sur le film, d’autant plus que la fatigue me gagne. Les fauteuils cosy, ceux avec accoudoirs relevables, nous permettent de nous lover l’une contre l’autre durant tout le film, et je suis moi-même d’habitude, absolument imperturbable devant un écran, quel qu’il soit. Mais cette fois-ci, c’est différent. Parker est là, tout près, et je ne peux résister à la tentation de glisser une main sur sa cuisse. Sentant que son souffle devient moins régulier que tout à l’heure, je mets un peu plus d’intensité dans ces dernières. « Je crois que je ne suis pas du tout concentrée… » A son oreille, réchauffant son cou de mon souffle chaud.

❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

Si question jalousie, j’avais moins de souci à me faire en étant mariée à Shay, ce n’est en aucun cas parce que mon amour était moins fort. C’est simplement le fait que la morale de Shay lui aurait même interdit de penser à pouvoir me tromper, je la connaissais trop pour ça. Parker aime le défi, Parker aime se brûler les ailes, jouer et flirter avec quelque limite que ce soit, et ça me plaît chez elle. Seulement, je n’ai pas l’esprit tranquille, pas face à Heaven, qui est, rappelons-le, bien trop belle pour être honnête. Son regard ne ment pas, ma femme lui plaît et je sais qu’elle plaît à beaucoup, à la différence près que je sais qu’Heaven plaît aussi à Parker. Mais j’ai confiance, ceci dit, la confiance n’exclut ni le contrôle, ni la méfiance. Et étant donné que je suis loin de me sentir à la hauteur ces derniers temps, j’ai tendance à laisser la fatigue me rendre parano. Mais que ce soit bien clair, je suis armée, et nerveuse, je sais aussi me servir de mes poings, et de ma tête, j’ai on ne sait combien de moyens de la faire plonger si elle tente, ne serait-ce que de séduire ma femme, de franchir les limites. Parker est capable de dire non, et moi je suis capable de ruiner sa vie. Pas de menaces, juste une mise au point, c’est tout.
« Oui, je suis en train de m’en rendre compte… » Impossible de me focaliser sur l’écran quand une femme aussi belle que ma petite amie se trouve tout juste à côté de moi, dans une robe qui la met plus qu’en valeur, tout en sachant que nous n’avons pas fait l’amour depuis des lustres ! J’ai mis une robe et des talons, et il y a plutôt intérêt à ce que ça serve ! Elle se tourne un peu plus vers moi et si son baiser se fait tendre au début, il finit par se faire plus intense, et je dois avouer que mon cœur se met à battre la chamade, mes sens à s’émoustiller tous autant qu’ils sont. Je ne réponds plus vraiment de la suite à présent, j’ai plutôt l’impression que nous allons dévier sur le programme. Elle s’amuse à placer une jambe entre les miennes, sérieusement, je ne sais pas laquelle des deux a des problèmes de concentration ! Je glisse naturellement ma main sous sa robe, je n’ai pas le choix là, c’est beaucoup trop tentant ! « J’espère que le projectionniste n’est pas rivé sur la lucarne. Sinon, il risque d’avoir un beau spectacle… » «Et si on rendait sa Saint-Valentin un peu plus… intéressante… » Je souris, charmeuse, à ma moitié, attrapant ses lèvres des miennes, tout en remontant ma main au niveau de son entre-jambe maintenant. Je la sens déjà soupirer de plaisir, et j’adore ça. Je retire insidieusement ma main, occupant son esprit par une salve de baisers dans son cou et une main libre baladeuse sur sa poitrine, puis l’utilise pour aller retirer mon sous-vêtement, une petite culotte en dentelle que je fini par déposer au creux de sa main. «Joyeuse Saint-Valentin mon amour… » Un regard de feu, un baiser qui en dit long.

❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

Une soirée digne de ce nom, et une Saint-Valentin qu’elle n’est pas prête à oublier, voilà ce qu’elle est destinée à vivre ce soir. Je ne sais pas depuis combien de temps nous n’avons pas fait l’amour elle et moi. Entre le fait qu’elle soit réticente à me toucher de peur de faire du mal à Lenny ou je ne sais quoi encore, peut-être aussi tout simplement que mon corps ne lui plaisait plus comme ça, nous n’avons pas eu de moment à nous depuis très longtemps. Une éternité pour un jeune couple. Mais nous nous en sommes relevées, ou sommes en train de le faire, voilà toute la différence selon moi.
Je me sens d’humeur câlin mais aussi joueuse. Prête au défi, et je crois que Parker adore ça. Déjà quand j’étais ado, je passais mon temps à la mettre au défi, de peur qu’elle ne trouve que sa relation avec une gamine de mon âge soit lassant, alors je mettais toutes les chances de mon côté pour qu’elle n’ait aucun moyen de me trouver fade, ou encore de se lasser. Et croyez-moi, je n’ai jamais autant cogité sur quelque devoir que ce soit, plus que sur la façon dont j’arriverais à rendre Parker dingue de moi !

Je lui offre un petit cadeau bien personnel et le reste se fait de lui-même. Ça semble lui plaire, puisqu’elle prend les commandes et se décide à ne pas en rester là. Elle m’allonge elle-même sur les fauteuils, relevant les accoudoirs, sans que je n’ai ne serait-ce que mon mot à dire. J’aime jouer jusqu’à m’en brûler les ailes, et elle a le don de maîtriser le feu. Si à une période elle soufflait le chaud et le froid, à présent, elle ne souffle que le chaud, depuis que nous nous sommes retrouvées. Sa main au creux de mes cuisses, je la sens s’introduire en moi alors qu’un gémissement de plaisir m’échappe, audible uniquement à son oreille, étant donné le son du film. Mon regard se fait plus lointain, je prends ma dose de came, ma dose de plaisir, ma dose de Parker, tandis que ses doigts explorent ma féminité la plus profonde et qu’elle est déjà prête à la recevoir. «Bébé… t’arrête pas… surtout pas… » Passant un bras derrière sa nuque, une main autour de cette dernière, et l’autre qui agrippe le fauteuil sous mon corps. Je me liquéfie totalement, sous ses gestes, et mes soupirs de plaisir lui font comprendre le reste. Puis elle me murmure trois mots, trois mots qui font tout, trois mots qui me font jouir, instantanément. Tout mon corps se tend comme un arc d’avoir croisé son regard au moment où elle a prononcé ses mots, que je n’ai jamais su si sincères, et si profonds. « Je t’aime… » Murmurais-je à mon tour, mes yeux embrumés de bonheur, de plaisir et de tout le reste.

Je fais à mon tour glisser mes mains le long de son corps, de sa cuisse nue, que je remonte sous le tissu de sa robe, sur ses fesses pour les caresser dans un premier temps, puis, toujours sans lâcher son regard, je remonte un peu sa robe pour me faciliter l’accès, et glisser une de mes mains à l’intérieur de son sous-vêtement, la sentant aussi excitée que j’ai pu l’être avant cet orgasme. Et doucement j’entame mes caresses, autour de son bouton des plaisirs, tournant autour pour l’agacer, et la titiller, la sentant déjà se tendre, tenter de résister, doucement, tout doucement… puis quand je la sens prête à se lasser ou à en demander plus, je devance toute action et entre en elle, de deux doigts, et suite à cet assaut, mes douces caresses reprennent, préférant allier l’intensité de mes gestes et la profondeur de ces derniers en les combinant à la douceur, plutôt qu’à la rapidité et la répétition. Mon regard trahit tout ce que je ressens pour elle à cet instant et la confiance que je lui porte. Je sens son cœur s’emballer, et tout doucement, pose mon front contre le sien, en relevant la nuque. «Chut… C’est toi et moi bébé… Toi et moi… » La sentant craquer sous mes gestes.

❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

Sexuellement, Parker et moi avons toujours été on ne peut plus compatibles. C’est elle qui m’a fait prendre conscience que les femmes n’étaient pas forcément mes ennemies. Que parfois il était aussi possible qu’elles me plaisent, et que je les aime. Je ne sais pas comment elle est parvenue à ce miracle, mais c’en est un. Avec toutes les femmes que mon père pouvait ramener à la maison, et décider de les épouser, j’avais fini par croire qu’elles seraient toutes pareilles, sauf que Parker, elle était différente. Bien différente, et pas forcément ce que l’on attend d’une femme de son âge par rapport à la gamine que j’étais. Mais non conventionnelle, ni l’une, ni l’autre, je crois que ça a fini par nous tomber dessus, comme ça, sans prévenir. Et même si elle a résisté et a trouvé le courage de partir, moi je ne l’aurais pas eu. Aujourd’hui, on se retrouve et il aura fallu 13 ans pour obtenir le droit d’être heureuses ensemble.
C’est à ses côtés que j’ai appris le plaisir, le vrai, de celui qui vous retourne la tête parce que ce ne sont pas tant les gestes, mais la personne qui les dirige vers vous. J’ai été amoureuse d’elle à l’époque, vraiment. D’un amour adolescent, non sans peine, mais plein de passion. J’y croyais dur comme fer. En tout cas, tous mes rapports précédents avaient fini par me paraître fade. Face à elle, aucun n’a jamais fait le poids. Shay, c’est différent, c’était un amour sain, un amour véritable, un mariage et une vie rangée, rien à voir avec les relations d’un soir en quête de plaisir éphémère.

Nous sommes en plein rendez-vous de la Saint-Valentin et nous faisons l’amour comme un jeune couple, un couple qui vient de se rencontrer, ou encore un couple en lune de miel. Concernant notre vie sexuelle, nous n’avons jamais eu de problème à nous accorder, en dehors de ma grossesse. On se retrouve petit à petit, et c’est pour le moins incroyablement bon. « Piti… » Je la connais par cœur et ne lui laisse pas le temps de réagir. C’est comme si nos cœurs ne se contentaient pas de battre à l’unisson, comme si nos esprits étaient aussi connectés de façon à réagir en symbiose, encore plus pendant ce genre de moment, c’est étrange comme la nature est bien faite. « Oui… comme ça…. continue chérie… » Je ne me fais pas prier, d’une main je m’agrippe à sa nuque et de l’autre j’intensifie mes gestes, encore un peu plus, de façon à ne plus lui laisser la moindre chance d’outrepasser la jouissance. Je mets toute ma passion dans ces gestes, tout mon amour dans les caresses que je porte sur sa peau. Et quand elle atteint enfin l’orgasme, je crois que je l’atteins moi aussi, une seconde fois. « Putain… je veux mourir pendant un orgasme… » «Alors je vais te faire jouir au moins trois fois par jour pour te prouver qu’on n’en meurt pas si facilement ! » Je ris avec elle, son corps est presque sans tonus sur le mien, elle est complètement vidée, exténué, et j’adore ça, la savoir contre moi, comme si mes bras étaient les seuls à la protéger dans ce moment de vulnérabilité. «C’est pas humain de t’aimer comme ça. » Constatais-je en glissant une main dans ses cheveux, tandis que sa tête est calée sur mon épaule. « Bébé… » Murmurais-je à son oreille. «Il faut que je t’avoue un truc… » Je sens qu’elle fronce les sourcils, je peux même sentir que son souffle n’est plus le même, c’est dingue de connaître une personne aussi bien, par cœur, comme ça, de l’avoir dans la peau à ce point. « Lenny peut officiellement sortir de couveuse ce soir. On peut pas encore le débrancher mais on peut le prendre dans nos bras. Je voulais t’attendre… »

❝ Be my Valentine ❞
Parker & Lukas

Je ne peux m’empêcher de me rappeler l’été que nous avons passé ensemble à chaque fois ou presque que nous faisons l’amour. Tout ça commencé à ce moment-là. J’ai appris ce que voulait dire tomber amoureuse, apprécier faire plaisir à quelqu’un, le désirer, réellement. J’ai tout appris ce soir-là, le soir de notre première fois. Et si j’avais su donner le change, je n’en menais pour autant pas large. Ce à quoi Parker n’y a jamais vu que du feu semble-t-il. Je devais rester forte, ne pas baisser ces apparences qui nous gardaient comme étant un couple, le temps d’un été. Si je lui avouais à quel point j’en étais raide dingue, à quel point je flippais de la perdre, ça aurait été la fin. Aujourd’hui, nous sommes ensemble, c’est encore plus fort que le fait d’être ensemble pour le meilleur ou pour le pire, nous traversons déjà le pire, et on commence à se relever. Ce n’est pas tout de se mettre nue face à une personne, il faut se mettre à nu, totalement, révéler son âme et ses pensées pour être totalement à l’autre, et ça demande bien plus de temps et de lâcher prise que je ne l’aurais cru.

Parker est tout contre moi, et je l’entoure d’un bras, tandis que je caresse son dos du bout de ma main libre, réveillant quelques frissons, le long de sa colonne vertébrale. J’adore sentir l’effet que ma peau procure à la sienne, que mes souffles ont sur le sien, et à quel point j’existe dans son regard, dans sa façon de se comporter. J’ai comme l’impression qu’elle a changé, c’est en tout cas ce qu’ont l’air de penser les grands. Kenzo et Noa. Que leur mère est plus heureuse, tout du moins le montre un peu plus et se trouve être plus présente. Voilà déjà presque un an que nous sommes ensemble Parker et moi. 9 mois… ça passe à une vitesse qui m’en donne le vertige.
Je fini par lui avouer ce qu’il en est de notre fils. Lenny. Un petit garçon beau comme le jour, ressemblant presque trait pour trait à son grand frère, Whyatt, mais je m’évertue à taire ce détail, j’aurais trop peur de blesser Parker, ou Shay. « Mais tu… quoi ? » « On va s’en sortir bébé. Voilà ce que je dis… » Le formuler procure chez moi une certaine émotion, qui force mon regard à se perdre dans le vide pour réaliser, quelques secondes, mais c’est déjà beaucoup. « Oh mon dieu mon amour je suis trop contente. Mais pourquoi tu me l’as pas dit avant ? On y serait allées directement sans passer par ici ! » «Parce que tu… Tu tenais à ce dîner et… » Et au fait que je sois un peu plus disponible pour elle. J’avais peur qu’en annulant, elle ne se mette à me faire, à tords ou à raison, une scène de ménage, comme quoi il n’y avait plus que Lenny qui n’avait de grâce à ses yeux, que je nous oubliais alors que j’ai toujours promis que ça ne se produirait jamais. Je sais qu’elle se sent seule, et moi aussi, mais je fais de mon fils ma priorité absolue. Même reprendre le boulot n’est plus dans mes priorités. « Allez habille-toi on y va. » « Vraiment ? » Oui, vraiment, apparemment. Alors on laisse tout en plan, et direction la maison pouvoir se changer. Je ne voudrais pas que mon fils croit à tords que je suis quelqu’un de raffiné, déçu à vie, fini, bonjour la crise d’ado. Oui, tout ça pour une robe le jour de la Saint-Valentin !

Je me sens à nouveau moi-même. Un jean élimé, un t-shirt Nirvana et mes cheveux attachés à l’arrache, je tiens la main de Parker dans la mienne, nerveuse, mais aussi impatiente. Nous pouvons enfin entrer dans l’antre des bébés et nous installer tout près de notre fils. Une puéricultrice nous propose de nous donner un coup de main, Lenny est branché de partout et je ne voudrais surtout pas risquer de débrancher quoi que ce soit ou lui faire mal. Parker tout près de moi, la jeune femme face à nous ne semble pas trop savoir dans quels bras le déposer, et ma moitié lui fait signe que l’honneur me revient. Alors quand je sens le poids de son petit corps au creux de mon coude, je ne peux m’empêcher de fondre en larmes. «Salut bébé. C’est maman mon cœur. » A voir ses constantes sur le moniteur, il réagit à ma voix. « Parle-lui… » Posant ma tête contre celle de Parker, sans pouvoir détacher mon regard de mon fils. Et quand Parker s’exprime, son petit cœur s’emballe aussi, de même qu’il s’étire tout en grimaçant, il sait que nous sommes là, il sait que nous sommes les personnes les plus rassurantes dans sa vie. Mais il ne sait sans doute pas que la fin de son calvaire est proche. « Tu veux le prendre ? » Ce n’est pas seulement mon fils. Il est aussi le bébé que Parker a décidé de compter dans sa vie comme étant une partie d’elle-même.