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Je suis étonnée que Lukas ne m’ait pas dit plus tôt pour cette merveilleuse nouvelle. C’est vrai que  ça nous aurait empêché de passer un moment à toutes les deux, ce moment charnel que nous venons de partager et que je n’aurai changé pour rien au monde. Mais notre fils est important, au delà de ce qu’on peut imaginer, même pour moi alors que je ne l’ai pas porté. Alors forcément à l’entente de ces quelques mots, mon regard s’illumine d’une toute autre manière et je propose à Lukas d’aller directement le voir. « Vraiment ? » Je hoche vivement la tête et me redresse pour qu’elle puisse en faire de même. Je me rhabille pour que nous puissions aller voir notre fils, le prendre enfin dans nos bras.

Nous repassons par la maison pour pouvoir nous changer et nous mettre un peu plus à l’aise. Lukas troque sa robe et ses talons pour un jean et des baskets, moi j’enfile un pantalon en toile fine, un pull en cachemire et une paire de sandales. Il fait encore affreusement chaud même à cette heure-ci. L’été se termine mais ce ne sont pas les mêmes températures que dans mon Canada natal. Nous reprenons la route et arrivons rapidement à l’hôpital. Lukas est sur-excitée et je ne peux que comprendre. Je suis moi aussi très impatiente. Ma femme récupère ma main dans les couloirs et je serre cette dernière pour lui faire comprendre que je suis là, qu’on est deux. Nous retrouvons notre fils et la puéricultrice nous aide à le mettre dans les bras de Lukas, après avoir demandé d’un simple regard. Doucement, le petit garçon vient chercher le premier contact avec sa mère. Je me sens emplir d’une certaine émotion, et pose ma main dans la nuque de ma bien aimée, les yeux rivés sur cette scène absolument magnifique. « Salut bébé. C’est maman mon cœur. » Les larmes dévalent les joues de ma femme et je m’accroupis pour le voir de plus près passer mes doigts sur ses membres nus. « Parle-lui… » Lukas vient poser sa tête contre la mienne et je souris. « Bonjour petit prince. Si tu savais depuis combien de temps on attend ça mon coeur. Tu verras, on va prendre soin de toi… » Je souris de le voir bouger légèrement en entendant ma voix. Je caresses ses mains, pose la mienne sur son petit ventre. « Tu veux le prendre ? » Je secoue très légèrement la tête. « Non, garde-le pour le moment, je le prendrai après. Profite. » Je lui souris et nous restons là pendant un long moment avec notre fils, à lui parler , à profiter de sa présence. Et puis au bout d’un moment, je prends la place de ma dulcinée pour prendre pour la première fois notre fils dans mes bras. L’émotion me gagne aussi, c’est impressionnant comme un petit être de cette taille peut vous chambouler de sa propre façon. Il est si petit, même les jumeaux étaient plus grands et moins chétifs. Mais je sais que Lenny sera un beau gaillard plus grand, il suffira simplement de ne pas trop le couver, qu’il ne finisse pas comme Kenzo à presque avoir peur de la vie.