Draw life. | Jonathan & Augustus.

Jonathan n'avait jamais réellement pensé à donner des cours de pâtisserie à des personnes qui seraient intéressées. Ça pourrait être une chose dans laquelle il pourrait s'épanouir en plus que de rencontrer des personnes, il faudrait peut-être qu'il y pense par la suite. Et puis en plus, ça lui permettrait de faire partager sa passion qu'il a pour ce domaine. Et dans le cas où, il changeait de métier pour s'orienter vers l'écriture ça pourrait aussi lui faire un petit revenu en plus.

" - Si jamais l'envie vous prend, je pourrai toujours vous montrer deux trois trucs, enfin si vous voulez, je veux pas vous obligez si ça ne vous plait pas."

Ce n'est pas parce que c'était une passion pour lui que ça devait en être une pour les personnes avec qui il communique. Il peut largement comprendre que tout le monde n'affectionne pas la cuisine ou la pâtisserie.

Suite au passage qui lui avait montré, Jon observa avec attention les yeux du soigneur parcourir les lignes qu'il avait écrit des années auparavant. Il essaya de déchiffrer le moindre petit signe qui pourrait lui montrer qu'il apprécie ou non, mais rien. Il n'arrivait pas à voir la moindre émotion au travers des yeux de son interlocuteur. Il le laissa donc terminer, et lorsque ce fut le cas, il releva la tête pour s'adresser à lui. Il reprit son carnet que lui tendait Augustus puis, le serra fort contre lui, comme si la suite des événements dépendait de ce qu'allait dire l'homme qui venait de découvrir une partie de la vie de l'allemand sans vraiment le savoir.

Il écouta les paroles du brun avant de soupirer silencieusement. Il avait presque envie de lui dire ce qui s'était passé, comment tout cela s'est terminé, puis, dans un élan sans qu'il ne sache réellement pourquoi, il releva la tête vers lui, les yeux bleu brillant et profond.

" - Ce petit garçon s'en ai sorti, mais pas indemne, il a de grosses séquelles que ce soit psychologiques ou physiques qui lui rappellent chaque jour l'enfer qu'il a vécu. Quant à son bourreau, il a été arrêté par la police après quatre ans à avoir abusé de ce petit garçon, et il est sorti de prison quelques années plus tard alors qu'il aurait probablement dû finir ses jours derrière les barreaux.." fit-il en serrant son poing tellement fort que ses jointures en deviennent blanches.

Oui il était animé pour la rage de voir cet homme vivre sa vie comme il voulait après ce qui lui avait fait endurer. Alors que Jon lui, vivait dans la peur de le recroiser un jour au détour d'une rue. Mais la réponse du jeune homme le fit sortir de ses pensées. Est-ce qu'il était prêt à mettre cette histoire au grand jour ? Peut-être. Était-il prêt à dire que c'était la sienne ? C'était moins sûr. Mais au fond, peut-être que ce récit pourrait être une aide pour des personnes qui ont pu vivre la même chose que lui, et qui ont gardés le silence sur les événements.

Jonathan avait proposé à Augustus de l'aider parce que c'était dans sa nature, même s'il le montrait que très peu, mais c'est un jeune homme qui ai toujours prêt à aider les autres. Seulement avec son passé, il est désormais sjr ses gardes dès qu'il sagit d'avoir un semblant de conversation avec un autre être humain, qui plus est, un inconnu les trois quarts du temps.

" - Je ne donne pas de cours, je fais partager ma passion."

Autre sujet sensible, l'argent. Jonathan n'avait pas un gros porte monnaie, il devait parfois sacrifier quelques plaisirs s'il voulait boucler le mois correctement avec les factures et son loyer. Même si la boulangerie était une bonne affaire et qu'il aimait ça, en vivre devenait de plus en plus complexe pour l'allemand. Il aimait vraiment la pâtisserie et ce depuis pas mal d'années, mais il avait comme besoin de changement ces derniers temps. Peut-être aussi en rapport avec la nouvelle vie à laquelle il aspirait depuis bien longtemps.

Il écouta attentivement les remarques du soigneur, il avait envie de lui répondre que ce qu'il avait vécu il ne le souhaitait à personne. Pas même à ses pires ennemis. Parce que ce qu'il a vécu n'est tout simplement pas humain. L'homme qui lui avait fait une telle chose était un monstre, tout sauf un être humain, ça, il en était persuadé et personne ne pourra le faire changer d'avis.

Si Jonathan venait à croiser de nouveau le chemin de son kidnappeur de l'époque, jamais il ne pourrait lui pardonner, peu importe qu'il est purgé sa peine comme aime le dire les policiers à qui il avait eu à faire. Et ça aussi, il en gardait un très mauvais souvenir. Il en éprouvait même une terrible rancoeur avec les années qui avaient passées.

À la question du jeune homme, Jon remarqua qu'il avait le poing serré. Il baissa la tête, honteux qu'il est remarqué une telle chose. Il le dessera alors avant de répondre à sa question.

" - Forcément qu'elle me touche, c'est la mienne.."

Apeuré, il se rendit compte qu'il venait de confier à cet inconnu sa propre vie. Il ignorait pourquoi il avait une telle chose, à vrai dire, c'était sorti tout seul. Ses yeux bleus perçants se plantent alors dans ceux de son interlocuteur, comme pour y voir ce qu'il pouvait penser de cette révélation.

" - Vous en savez beaucoup plus que les trois quarts des personnes que je peux côtoyer.. Alors je pense qu'on a dépassé le stade du vouvoiement c'est vrai.. Je veux bien votre numéro, simplement je.. Je n'ai pas de téléphone portable.. Je suis joignable uniquement chez moi ou à quand je suis à la boulangerie.."

Encore une révélation qui allait vite faire comprendre à Augusutus que Jonathan était le genre de personne à fuir absolument. Il était l'opposé de tout le monde, il vivait dans sa bulle et n'en sortait que très peu. Le fait qu'il n'ai pas de portable en était la preuve.

Peut-être que c'est ce genre de détails qui pourrait permettre à Jonathan de casser cette routine dans laquelle il vivait. Donner des cours aux autres, partager sa passion avec des étrangers, ça semblait presque irréel pour lui qui n'était pas un grand adepte des relations sociales. Mais malgré qu'il est lancé l'idée comme ça, Augustus semblait presque ravi de cette proposition, et même si on ne peut pas forcément s'en rendre compte pour le peu qu'il parle, mais Weller est un homme de parole. Lorsqu'il dit quelque chose, il le fait. Cest un de ses principes auquel il apporte beaucoup d'importance.

Alors que le jeune soigneur se remit à parler des écrits de Jon, ce dernier lui demanda ce qui était advenu de cet enfant dont il était question dedans. Et bien, cet enfant était désormais un homme, du moins au niveau du physique et de l'âge, mais les démons de son passé le rattrapaient un peu plus chaque jour, et il n'y en a pas un seul où il peut se lever et entamer sa journée sereinement sans repenser à tout ce qui le hante depuis ces années. Immédiatement en comprenant que cet enfant dont parlait Jon c'était lui-même, son interlocuteur s'excusa, et les yeux perçants de l'allemand se plongèrent alors dans ceux de l'homme face à lui. Pourquoi avait-il besoin de s'excuser, il n'y était pour rien. La seule et unique personne responsable c'était ce dégénéré qui aujourd'hui, foulait la nature comme si de rien n'était, pendant que Jon s'enfouit plus bas que terre depuis plusieurs semaines, sans aucune espérance de se sortir de ce cercle vicieux un jour.

" - Je pourrais peut-être essayer de passer ici plus souvent.. Enfin de venir ici pour te croiser l'instant du repas des animaux.."

Cette relation qui avait bien mal débuté, finissait par s'arranger. Jonathan était peut-être sur le point de se faire son premier véritable ami, et au fond de lui, cette idée l'enchantait même si physiquement, il ne montrait aucune émotion. Encore un impact de son enlèvement étant petit, il s'est enfermé dans une carapace quasi impossible à briser et surtout, à comprendre.