(brooklyn) we built this love over ashes

l'histoire de ma vie

am i broken ?

Tu es adossée contre les armoires de la cuisine, assise les genoux ramener vers ta poitrine. Ta respiration est rapide, saccadée. Tu as de la difficulté à te contrôler, à te calmer. Tu entends Chyler qui pleure, qui hurle. Du haut des ses trois ans, elle comprends bien que cette scène n'est pas normale. Ça n'a rien de normal. Tu sais néanmoins qu'elle est en sécurité, qu'il ne l'a pas touchée, elle. Elle est cloitré dans sa chambre, comme il lui ordonne de le faire avant de passer à l'acte. Au moins il est suffisamment brillant pour ne pas exposer sa fille à ces images d'horreurs. Pourtant, toi tu restes là, complètement immobile, incapable de reprendre tes esprits. Quelques minutes se sont écoulées depuis l'attaque (oui, parce que s'en était une…) et tu restes bien assise dans cette position fœtale, tâchant de reprendre tes esprits. Lorsque ta respiration reprend un rythme normal et que tu n'entends plus ton pouls au fond de tes oreilles, tu te relèves enfin avec difficulté. Tu te retournes pour faire face à l'évier, posant tes mains de chaque côté. Ton regard se perd dans le fond argenté au fini métallique du lavabo. Une cuillère à café y git, tout comme une tasse et un bol pour enfant. Tu remarques que peu à peu, des gouttes de sang viennent se frayer un chemin près de la cuillère à café, de la tasse et du bol. Tu comprends que c'est ton sang. Une fois de plus. Instinctivement, tu poses ta main à ton visage pour essayer de voir quelle partie saigne, cette fois. Tu te diriges vers la salle de bain et fouilles dans les tiroirs pour en sortir des tampons antibactériens et des compresses d'eau froide. Tu oses à peine te regarder dans le miroir, car tu sais que tu t'en voudras. Parce que oui, c'est toujours de ta faute… Une fois terminée, tu accours dans la chambre de ta petite princesse qui s'était, elle aussi, assise au bord d'un mur, en position fœtale. Tu l'as prends dans tes bras en soupirant… et tu te remets à pleurer. « Plus jamais, maman. Plus jamais il doit te faire mal. » C'est alors que tu compris que ça n'avait pas de sens. Pas de sens qu'une enfant de quatre ans t'ouvre les yeux, te fasse voir que non, ça n'avait pas de sens de se laisser traité ainsi de la sorte. Il travaillait dur et tu l'aimais. Il travaillait dur, mais ce n'était pas une raison. Et tu l'aimais, mais ce n'était pas une raison non plus. Ce n'était pas la première fois. Ça durait ainsi depuis un bon deux ans, deux ans et demi. Ce ne serait surement pas la dernière non plus. Quand ce n'est pas les mots durs, ce sont les coups. Et quand les coups ne suffisent plus, il prend la poudre d'escampette pour 'décompressé' en paix. Comme aujourd'hui… Tout ça parce que tu lui avais enfin avoué suivre des cours à distance en gestion de projets. Il t'avait d'abord rit à la figure pour ensuite venir te balancer une ou deux insultes bien choisies. Quand tu avais osé, pour la première fois, lui répondre, ça l'avait énormément contrarié. Il s'était donc acharné sur toi… Et la suite, on l'a connait maintenant. Tu relevas la tête et posa ton regard sur Chy. Un sourire doux collé aux lèvres. « Promis, mon amour. » Ce soir là, tu appelas enfin la police et dénonça ton mari. Quelques jours plus tard, il fut retrouvé et emprisonné pour plusieurs chefs d'accusation. Violence conjugale et violence psychologique, entre autre… ~

tu as toujours été une femme ordinaire, qui ne dit jamais un mot plus haut que l'autre. les gens te décrivent comme quelqu'un d'humain, de bon. tu es généreuse, attentionnée, à l'écoute des besoins des autres (tu les fais souvent passer avant les tiens, admets-le). tu as grandit dans une famille aimante qui t'a inculqué les bonnes valeurs. ton parcours scolaire s'est déroulé sans anicroche, tu étais bonne élève et bien que tu n'aies jamais été la plus populaire du lycée, tu avais quand même une bonne bande d'amis sur qui tu pouvais compter. tu avais des rêves, tu étais pleines d'ambitions, de projets. à cet âge, tu savais que tu voulais être pdg d'une grande compagnie, changer les choses, la vision du monde... tu étais peut-être un peu féministe sur les bords. avec tes parents, c'était parfait. la bonne entente dont tout le monde rêve. une fois le lycée terminé, tu t'inscrivis à l'université de londres où tu commenças le programme de communications/marketing. tu obtins ton diplôme à vingt-et-un ans, âge où tu décidas de partir vivre le rêve américain. tu déménageas donc en californie. tes parents t'encourageaient néanmoins, te promettant d'être toujours là au besoin. ce n'est que quelques mois après que tu te trouvas un bon job comme assistante dans une grosse compagnie; Apple. c'était le genre de boîte où tout le monde rêverait d'avoir sa chance. la plus grosse d'amérique, paraît-il. suite à cela, tu tombas amoureuse d'un représentant. il devint ton mari. et c'est là que tout bascula...

au début, c'était l'histoire d'amour parfaite. vous étiez amoureux, heureux. la première année, c'était parfait. il fit la grande demande et vous vous marièrent très rapidement (un peu trop, d'ailleurs) et ensemble, vous vous êtes achetés votre première maison; à island bay. (parce que monsieur parker avait reçu un nouveau poste comme représentant à island bay, croyez-le ou non...) c'est à votre déménagement que les choses se compliquèrent. effectivement, lui avait reçu une promotion, un nouveau poste... tandis que toi, tu venais de perdre ton 'minable' emploi d'assistante. il s'en moquait, parce qu'il te demanda de ne pas te trouver d'autres emplois, étant capable de subvenir à vos besoins... sans broncher (et trop aveuglé par cet amour nocif)... quatre ans plus tard, il te donna une fille et c'est à partir de là que les choses se dégradèrent très vite. il ne supportait pas de passer en deuxième, il avait développé une sorte de jalousie malsaine envers chyler et... au lieu de s'en prendre à elle (et heureusement) il s'en pris à toi. physiquement, verbalement... la suite, on l'a connait.... tu as subi ça pendant presque quatre ans. désormais, tu te sens enfin libérée (délivrée), même si tu sais que la route sur le chemin de la guérison totale sera difficile et ardu. courage, un jour à la fois tu te dis...