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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
avril 2024
12° - 19° // le vent est de retour à ib..
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)

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MessageSujet: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyDim 28 Mai - 23:01

Who the f*** is she?!
Nilo & Riley & Tracey

C’est samedi soir. Un samedi soir comme tous les autres qui ont précédé dans les dernières semaines. C’est un samedi soir de fête, où les responsabilités laissent place à la folie et à ce besoin de se déconnecter de notre quotidien. On ferme la porte sur notre vie et on ouvre celle sur un monde parallèle dans lequel nous transporte les substances illicites que l’on force sur notre corps pourtant incompatible. En l’espace d’une soirée et d’une nuit, on oublie tout. On vole, on plane, plus rien ne nous importe. La musique bourdonne dans nos oreilles, les rires nous enchantent, notre corps danse sans relâche. C’est beau, la jeunesse. Mais pour certain, elle est éternelle.

Riley pénètre la maison de Lucas qui est, sans surprise, déjà bondée de gens. Même si c’est la troisième fois qu’elle passe ici, elle se sent aussi intimidée que la première. Ce n’est jamais facile de se libérer de sa bulle de confort, surtout lorsqu’on passe d’un extrême à l’autre. Elle aime être isolée, profiter de sa propre compagnie et ne pas être submergée par la présence oppressante d’étrangers qui lui semblent soudainement menaçants. Et pourtant, ces gens-là ne font que s’éclater en se poudrant le nez, à la recherche de la même évasion que la jeune femme. Aussitôt a-t-elle mis le pied dans la demeure que Lucas vient à sa rencontre. Ce dernier est, comme à l'habitude, de noir vêtu. “Riiiiiiileyyy! Comme c’est bien de te revoir!”, lui dit-elle en la serrant dans ses bras. Il est de nature très affectueux et accueillant, contrairement à la jeune photographe. Il n’est ainsi pas surprenant que tout le monde l’adore et que tous ces gens soient enthousiastes à passer la soirée avec lui. De plus, il a la réputation d’organiser de sacrées soirées dont on parle longtemps.

Riley et Lucas, ça ne remonte pas à très longtemps. Alors qu’elle s’est laissée convaincre par un groupe d’”amis” d’école de sortir en boîte, la jeune femme est sortie prendre l’air à l’extérieur du club. Elle n’en pouvait plus d’asphyxier à l’intérieur, d’autant plus qu’elle n’est pas habituée à ce genre d’endroit anxiogène. C’est à ce moment-là qu’il est venu vers elle, lui offrant quelque chose de bien pour lui changer les idées. Ses amis l’ont joint rapidement et Lucas, de son amabilité habituelle, lui en ont offert aussi. Sauf que Riley n’avait pas envie de rentrer dans le club et trouvait le mec plutôt sympathique, alors ils ont discuté longtemps. Et les choses menant vers d’autres, ils ont couché ensemble. Depuis, le grand barbu au regard d'océan est le dealer de Riley avec lequel elle se permet d’occasionnelles galipettes, même si elle ne ressent absolument rien pour cet homme d’une quarantaine d’années qui, bien qu’il soit attentionné, ne lui suscite qu’une amitié limitée. Elle l’apprécie, certes, mais il est beaucoup trop envahissant pour que son affection ne s’arrête pas qu’au sexe et à l’échange de quelques conversations.

L’étudiante passe à la cuisine et rencontre quelques personnes qu’elle connaît désormais grâce à ces soirées souvent organisées par Lucas. On lui offre quelque chose, de la cocaïne sûrement. Elle se penche et inspire par l’une de ses narines la poudre qui lui procurera des sensations qu’elle ne tardera pas à ressentir. On se croirait littéralement dans un bar ouvert de drogue et d’alcool, mais les gens qui sont tellement drogués, saouls et plongés dans une ambiance festive qu’ils offrent leur provision à qui le veut bien. Elle en profite et ne dit pas non, se promettant que la prochaine fois sera son tour d’être généreuse envers ces gens qu’elle ne connaît qu’à peine. S’éclipsant au salon, la jeune femme prend place sur l’immense fauteuil sur lequel sont déjà assis quelques personnes. À peine a-t-elle installé ses fesses sur le confortable canapé que Lucas vient la rejoindre non sans passer son bras musclé autour de ses épaules. “Alors ma belle, tu vas bien?”, lui dit-il d’une voix qui se veut tout à fait tentatrice. Ce soir n’étant pas exception, elle sait très bien ce qu’il veut. D’une certaine façon, ce n’est pas comme si elle n’apprécie pas coucher avec lui. “Toujours aussi bien, Lucas, même si ça ne se lit pas dans mon visage!”, lui dit-elle en ricanant doucement. “Et t’es toujours aussi séduisante, ça je t’assure”, lui souffle-t-il dans l’oreille sans lâcher ce même ton séduisant. À peine deux secondes après, le bras de Lucas quitte ses épaules et l’espace qu’il occupe sur le fauteuil est vite remplacé par une sensation de vide. “Hey! Nilo!”, hurle-t-il en se ruant vers l’entrée de la demeure où vient à peine de mettre les pieds Nilo au bras d’une femme qu’elle ne connaît pas. Et non, ce n’est pas son imagination qui lui joue un tour.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyLun 29 Mai - 0:19

Who the f*** is she?!
Nilo, Tracey & Riley

Allongé sur mon canapé, je me posais des tas de questions. Mille et unes préoccupations toutes plus contradictoires les unes que les autres. Il y a quelques jours, j’avais été contacté par un ami. Un vieil ami devrais-je dire car, de un, il était plus âgé que moi (mais ça on s’en fiche, c’est simplement pour flatter mon égo que j’y repense), et surtout parce que nos chemins respectifs s’étaient croisés… en prison. Lucas y été resté quatre ans, me semble-t-il, ou peut-être un peu moins. Quatre ans durant lesquels ma discrétion et mon asociabilité avaient été brisées par une énième tentative de suicide loupée. Je m’étais "tranché" les poignées ce soir-là, et c’était lui qui m’avait découvert, à ce qui m’en avait été rapporté. J’avais pourtant bien fait les choses : j’avais attendu que tout le monde dorme, afin d’être parfaitement tranquille dans ma petite cellule individuelle, et m’étais sauvagement ouvert les veines avant de m’allonger sur mon lit en attendant que la Faucheuse ne vienne me chercher. Seulement, Elle en avait décidé autrement. Deux types un peu plus loin qui partageaient la même cage aux fauves s’étaient pris la tête et en étaient venus aux mains. Aussitôt, alors que mon esprit s’était déjà évadé au loin, me coupant de toute réalité, les cellules reliées par un circuit électronique avaient été ouvertes par les matons afin de stopper la querelle des plus violentes. A ce moment-là, tout le monde en avait profité pour sortir et, voyant que mon rideau était tiré, un certain Lucas, âgé de deux/trois ans mon aîné, avant glissé un coup d’œil curieux à l’intérieur de ma planque. Me voyant baigner dans une mare de sang, il s’était aussitôt mis à hurler de sa voix portante qu’il fallait à tout prix appeler les secours car un type s’était donné la mort. A cause ou grâce à lui, je ne le sais pas encore et seul l’avenir me le dira, les matons vinrent vérifier et, affolés, appelèrent les médecins qui tentèrent de me soigner et de me réanimer à la fois. J’ouvris les yeux six jours plus tard. Et, une semaine après, rejoins ma cellule, enturbanné comme une momie. Ignorant l’identité de celui qui m’avait sauvé, je restai dans mon coin lors de la pause où nous pouvions tous sortir, choisissant un recoin à l’ombre du soleil tapant déjà haut dans le ciel d’été, assis par terre et le dos appuyé contre le grillage. Une silhouette vint à ma rencontre, et une voix chaleureuse m’accueillit.

« Hey, salut. C’est Nilo, c’est ça ? »

Je relevai doucement la tête, plissai légèrement les yeux à cause de la luminosité pour mieux apercevoir qui était l’homme plutôt beau gosse qui s’adressait à moi avec autant d’aisance. Je hochai simplement la tête, ce à quoi il ajouta.

« Ça te dérange si je t’appelle plutôt Nil ? Allez, je me permets de squatter un peu. Tu permets ? »

« Fais comme chez toi. » Répondis-je avec un peu de froideur, mais surtout de la méfiance, continuant de triturer le brin d’herbe que je tenais entre les doigts.

Bien vite, la conversation se fit. Unilatéralement pour commencer, mais petit à petit je devais bien avouer qu’il m’était sympathique, ce Lucas. Et enfin il me confia que si j’étais encore des leurs, c’était grâce à lui.

« Tu me permets de ne pas te remercier encore ? » Lui demandais-je, ce qui le fit ouvertement rire.

« T’inquiète Nil, un jour tu verras que la vie est belle. Et à ce moment-là, tu me remercieras de t’avoir sauvé pour en profiter pleinement. Conclus ? » Me dit-il en me tendant la main pour que je la serre.

Je rencontrai à nouveau son regard dans lequel luisait quelque chose d’avenant et de fort sympathique. Alors, sans que je ne puisse rien y faire pour changer cela, je lui rendis son sourire, et la lui serra, sa main. Les jours défilèrent et nous passions tout notre temps ensemble. Nous nous découvrions l’un l’autre, nous apercevant que nous avions beaucoup de choses en commun : les femmes, les fêtes, l’alcool, la drogue… et la littérature anglaise du XVIIème siècle. Original. Certains groupes de musique, également et, ô joie, un groupe russe composé de deux femmes qui avaient formé le célèbre t.A.T.u. Et lorsqu’il se mit à chanter la partie russe de ma chanson favorite Stars, je m’écroulai littéralement de rire. C’était, comment dire… catastrophique, mais tellement bon ! Oui, grâce à lui et à sa bonne humeur communicative, son sourire toujours présent, il m’avait redonné goût et espoir en la vie qui ne nous avait pour tous deux pas fait de cadeau pour autant. Alors lorsque mon portable sonna, affichant ce numéro que je ne connaissais pas, je reconnus sitôt sa voix. Me redressant sur mon lit, seulement vêtu d’un boxer noir, je lançai d’une voix stupéfaite :

« Lucas ? C’est bien toi ? »

« Niiiil ! Ça fait une paye ! Comment ça va, mon vieux ? »

« Bien, écoute ! Je suis juste… sur les fesses pour être poli. Comment as-tu eu mon numéro ? »

« Tu m’étonnes ! Oh, c’est une longue histoire, je te raconterai, là j’ai pas trop le temps ! Je ne savais plus quand tu sortais de tôle alors j’ai tenté le coup ! Ça y est, c’est fini ? »

« Plus ou moins. Je suis sorti quatre ans plus tôt, mais en échange ils m’ont collé un bracelet électronique au pied… »

« Ah, ouais, ça craint… et niveau santé ? »

« Euh… je suis sorti d’hospitalisation… la semaine dernière ? »

« Tu déconnes… T’as pas encore essayé de te… si ? »

« Eh si ! » Lui dis-je en riant malgré moi.

Notre discussion se poursuivit, mais nous n’eûmes pas le temps de poursuivre notre conversation. A l’origine, il avait été incarcéré pour des affaires multiples de drogue. Aujourd’hui… et bien il continuait, et ça ne m’étonnait pas de lui. Mais qui étais-je pour le juger ? Car moi non plus je n’avais pas stoppé mes consommations. Loin de là, même. Ainsi, nous n’eûmes pas le temps de savoir si l’un ou l’autre était en couple, et tout un tas d'autres détails mais qui avaient leur importance dans la vie d'un homme. Son client arrivant, il eut tout juste le temps de me dire qu’il voulait impérativement me voir ce samedi soir à la fête qu’il organisait chez lui, et venir accompagné, précisa-t-il en riant. Je raccrochai, le sourire aux lèvres. Cela me faisait franchement plaisir de l’avoir retrouvé, et il était certain que je me rendrai chez lui. Après tout, j’adorerai le revoir et puis… comment ne pas résister à son offre alléchante d’alcool et de drogue à foison et à volonté ? Même si cela m’était plus que formellement interdit par l’hôpital duquel j’étais sortis cela fera quinze jours lundi. Seulement venir accompagné oui, mais par qui ? Instantanément, mes pensées se tournèrent vers Riley. Mais j’avais vu que ma belle étudiante commençait à avoir un certain goût pour le cannabis, et certainement d’autres substances du même genre. Et ça, même si j’étais le premier à plonger le nez dedans, je ne le supportais pas. Evidemment, je voulais tout faire pour la protéger, alors la perspective de l’inviter puis de passer la soirée à la fliquer comme un papa poule ne me plaisait pas du tout. Aussitôt alors, un second visage s’imposa dans mon esprit. Oh oui, carrément… cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais pas vue. Et puis, même si elle me manquait, je l’admettais ouvertement, je lui avais qui plus est promis de la revoir le plus tôt possible. Alors, aussitôt, je composai ce numéro que je connaissais par cœur, et attendit que sa voix mélodieuse résonne dans le combiné.

« Salut ma belle, comment vas-tu ? » Demandais-je à ma chère Tracey.

Même si mon cœur balançait pour Riley, je ne pouvais pas nier que j’avais également un attachement profond et très fort envers la strip-teaseuse. Alors, d’une voix qui se faisait exagérément implorante, je lui demandai :

« Pitié, dis-moi que tu es libre samedi soir. Oui ? Ah, parfait. Si je te dis : fête, musique, drogue et alcool à gogo avec moi, tu me réponds quoi ? »

La superbe jeune femme acquiesça sans hésitation, et je lui proposai de passer chez elle dans ma superbe Audi. Bon OK, je n’ai carrément pas de voiture, mais c’est interdit de rêver ou quoi ? Trêve de plaisanterie, je lui annonçai donc que je passerai la prendre à pieds en l’attendant au bas de son immeuble que j’avais visité plus d’une fois pour… boire le café avec elle, soyons polis.

Lorsque vint le jour J, je pris une longue douche, me lavai soigneusement le corps, mes bras encore largement endoloris mais qui avaient cessés de saigner, et enfin les cheveux. Puis je me séchai en sortant de la douche, essorai mes cheveux en bataille aux reflets extrêmement blonds ce soir (étrange, mais cela dépendait apparemment des jours et de la luminosité), et pris ensuite soin d’enrouler les bandes autour de mes bras. Attrapant ensuite un boxer bleu nuit dans le petit placard où je rangeais tous mes sous-vêtements, je séchai mes cheveux avec un séchoir puis m’attelai à les peigner et à les coiffer soigneusement avec du gel pour être absolument parfait. Cela me tenait à cœur, depuis le temps que je n’avais pas revu mes deux amis et que je n’avais pas pris part à des réjouissances ! Fin prêt de ce côté-là, je passai un coup de déodorant, puis me dirigeai vers le grand placard pour sortir une housse dans laquelle était rangé un superbe costume noir ainsi qu’une chemise blanche que je m’étais fait l’immense plaisir d’acquérir. Je m’habillai en prenant garde à ne pas froisser mes affaires, puis me regardai dans le miroir, satisfait. Et c’était là chose rare. Je m’aspergeai enfin de parfum, enfilai ma veste de costume et glissai mon portable et mon portefeuilles dans la poche de celle-ci.
Je sorti ensuite de chez moi, marchai en direction de chez Tracey et, une fois arrivé, lui envoya le texto suivant :

Raiponce, envoie-moi ta belle chevelure.
Sérieusement, je t’attends en bas belle blonde.
Kiss, à de suite.


Je ne mis pas longtemps à attendre, et bien entendu j’émis un sifflement sincère lorsque je la vis arriver. Cette femme était tellement… waouw…

Je lui tendis mon bras en parfait gentleman, déposai un doux baiser complice et intime sur sa joue pour la saluer et la complimentai.

« Dis-donc, tu es sublime ce soir. A qui comptes-tu sortir le grand jeu ? » Lui demandais-je dans un magnifique sourire digne d’une pub pour Colgate.

Nous discutâmes de tout et de rien, éclatâmes de rires francs par moments, avant d’arriver enfin à la soirée, dans la superbe villa bondée de monde d’un Lucas qui ne tarda pas à m’accueillir avec toute sa spontanéité et sa gentillesse qui le caractérisaient tant. Je le saluai d’une franche accolade, et, tout à coup, mon regard se posa sur une seule et unique personne. Mon sang ne fit alors qu’un tour. Putain…

« Riley… ? »


Dernière édition par Nilo Toskàv le Lun 29 Mai - 14:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyLun 29 Mai - 12:40

Avec un « ma belle », Nilo obtenait tout de moi, et je n’étais même pas certaine qu’il en soit conscient… C’était peut-être ça aussi qui faisait son charme, en plus du reste ? Il n’avait pourtant strictement rien d’innocent, mais avec moi, j’avais l’impression qu’il l’était absolument, sincère et loyal et toujours honnête, et quand il me gratifiait de petits surnoms ou me donnait des marques d’affection, tout cela sonnait si vrai que je fondais encore un peu plus. C’est trop tard, me dis-je, dressée nue devant ma glace, en portant ma main à mon cœur. Trop tard, tant pis. Nilo occupait tout l’intérieur de moi, et si cette idée m’aurait normalement fait fuir en courant, je n’avais pas été capable d’y renoncer ; mes sentiments m’étaient tombés dessus sans crier gare et avaient comblé tout le vide de mon être, comment refuser ? C’était tiède, apaisant, réconfortant. C’était tout ce que je n’avais jamais eu. J’ignorais s’il partageait la passion aveugle et tumultueuse que je ressentais pour lui, mais la réponse m’importait peu, car ce que nous avions tous les deux était suffisamment puissant. Que nous nous voyions souvent ou pas, rien ne changeait ; la complicité, l’attachement, la fusion absolue, une histoire différente mais des lignes semblables, une certaine adoration… Il me fascinait, tout le temps, et je savais que j’avais une certaine emprise sur lui également. Mais au-delà de ça il y avait quelque chose de très simple aussi, nous pouvions passer des heures ensemble sans problème, sans nous ennuyer, nous avions toujours des choses à nous dire ou des choses à faire… Et quand il me tenait dans ses bras après que nous ayons fait l’amour il y avait un petit quelque chose en moi qui semblait ronronner, à mi-chemin entre l’amour et la passion absolue. Nilo était à moi et j’étais à lui, malgré nos pauvres vies, malgré tout ce que nous avions perdu, ou jamais eu. Il m’était trop tard pour faire demi-tour : j’étais à présent liée à lui de toutes mes forces, plus que je ne l’avais jamais été à personne.

Bien sûr que je l’accompagnais à cette soirée ! Me plonger dans la débauche avec lui était tout ce dont je rêvais – de l’alcool pour oublier le reste et de la drogue pour nous faire planer, tant de belles promesses, surtout quand je savais que ces heures passées ensemble se finiraient par une étreinte. Il me suffisait de vérifier que je ne travaillais pas ce week-end là, ou de poser une journée, et le tour était joué.

Le jour même je me levai à 14h (la soirée de la veille avait terminé bien tard) et après un long bain, indispensable à mon bien-être car je me sentais toujours sale et une douche n’y suffisait pas, je partis à mon cours de théâtre le cœur léger, et j’y passai un très bon moment. Puis je rentrai chez moi à pieds, laissant le soleil me réchauffer la peau et profitant de l’air tiède – il régnait dans mon cœur comme une petite mélodie légère et entraînante, et je distribuai même des sourires aux gens que je croisais, à moitié cachée derrière mes lunettes de soleil. J’allai même jusqu’à acheter un jus de fruits frais en chemin, taille XXL, que je bus tranquillement en me promettant de manger en rentrant chez moi, puisque je n’avais rien avalé de la journée. La soirée serait longue, il me fallait tenir ; malheureusement ces belles promesses s’envolèrent rapidement, tandis que mon ventre se remplissait de jus de fruits rouges et que l’allégresse qui me gagnait se suffisait à elle seule. C’était toujours ainsi – manger ou ne pas manger, céder ou bien sentir l’étrange ivresse m’envahir et m’élever, tout en sachant que je me faisais du mal…

Tranquillement je me préparai – j’avais tant de choses à lui raconter ! Ma vie de tous les jours, tout, rien – et choisis une jupe taille haute, moulante et courte, dans laquelle je rentrai un haut bleu électrique légèrement bouffant et dont le haut était en dentelle, décolleté dans le dos. Je laissai mes cheveux libres, qui avaient poussé et tombé en une cascade dorée sur mes épaules, et mis le paquet sur le maquillage, un smoky noir qui tirait vers le bleu nuit et du rouge à lèvres rouge, puis j’enfilai mes talons et glissai quelques affaires dans mon sac. Mon téléphone sonna alors et à la lecture du message de Nilo, je sentis mon cœur s’accélérer et mon sourire s’agrandir ; sans plus attendre je filai dehors avec l’impression de voler, et lui sautai au coup pour le serrer dans mes bras – ou me serrer contre lui. Je ris de son compliment qui résonna jusque dans le fond de mes entrailles, et m’exclamai à mon tour :

« Ce costume !! Il me rend folle… »

Nil était sublime – plus que ça. Il était magnétique. Encore plus quand je savais ce qui se cachait là-dessous, les traces, les cicatrices, que je parcourais toujours de mes mains, doucement. Il me touchait en plein cœur. Nous nous mîmes en chemin, discutant et riant, surexcités, intenables comme à notre habitude. Je lui jetai souvent des regards et lui aussi, de ses yeux de glace. J’oubliais tout le temps notre différence d’âge, elle ne se sentait pas, j’avais bien plus souvent l’impression que nous étions la même personne. J’avais hâte de boire, de fumer, de taper de la coke. J’étais dans mon – notre – élément.

Lucas arriva à notre rencontre et nous salua, enjoué, comme nous, il y eut un moment d’effusions, tandis que les regards des garçons et de quelques filles (hostiles) s’étaient déjà collé à moi. Je n’y fis pas attention. Simplement, en l’espace de quelques secondes, il se passa quelque chose d’étrange : Nilo contre moi se raidit sensiblement, il regarda quelqu’un en face de nous, une jeune fille aux cheveux blonds et plats et aux grands yeux braqués sur nous, qui avait l’air d’avoir douze ans. Quelque chose se braqua en moi. Le regard de la fille ne me plaisait pas.

« C’est qui cette greluche ? » dis-je tout haut, campé sur mes talons, un sourire moqueur aux lèvres et la dévisageant de haut en bas. Au même moment, Nil dit « Riley » d’un ton qui me surprit. « Ah, elle... » La fameuse, la petite sainte-nitouche qui faisait battre les cœurs. Pas de quoi s'enflammer : la jaugeant de toute ma hauteur, j'affichai très clairement de quel bois je me chauffais. Nilo était à moi, et s'il me fallait le rappeler à la terre entière, je n'allais pas me priver. « Allez viens chaton j’ai soif, les verres c’est par là ! » Je tirai son bras vers moi, un petit sourire mutin aux lèvres. « Et laisse les gamines au placard » murmurai-je à son oreille en gloussant.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyLun 29 Mai - 15:43

Who the f*** is she?!
Nilo & Riley & Tracey

De tous les endroits du monde, elle n’aurait jamais cru le croiser là, surtout pas après son séjour à l’hôpital qu’il a volontairement écourté. D’une certaine façon, elle doit sans aucun doute s’attendre à ce qu’il fréquente des personnes baignant dans le domaine de l’illégalité, mais elle n’aurait jamais cru le voir dans ce genre de soirées, d’autant plus qu’elle ne l’y avait jamais vu auparavant. Elle est davantage surprise de voir Lucas aller à sa rencontre, comme si tous les deux sont de très bons amis. Elle n’y comprend absolument rien et à vrai dire, elle est beaucoup trop occupée à être ahurie qu’à réfléchir. Sa surprise transparaît clairement sur son visage de porcelaine. D’ailleurs, même cette femme qui l’accompagne semble remarquer sa stupeur, à en juger par sa façon condescendante de la dévisager. Riley pose son regard sur elle et se demande sérieusement d’où elle sort. Elle a le profil parfait d’une prostituée ou d’une danseuse qui, faute de talent, n’a pas su percer dans le domaine du show business. Leurs regards se soutiennent un instant, et même si l’inconnue tente de l’intimider, ça ne fonctionne malheureusement pas. Il en faut plus que des yeux menaçants pour l’effrayer. D’ailleurs, elle réalise que si elle l’épie de cette façon, c’est qu’elle sait qui elle est.

Et si ce n’est pas de la jalousie qu’elle lit sur son visage, eh bien, elle ne sait pas ce que c’est.

Riley n’est pas dupe: cette femme qu’elle n’a jamais rencontrée lui voue une haine certaine qui, outre conditionnée par l’amour qu’elle porte envers Nilo, ne peut être rationnellement expliquée. Elle se doute ainsi qu’elle en pince pour l’enseignant et se pend à son bras comme une petite poupée bien domptée. C’en est si pathétique que c’en est presque mignon! Tentant de ramener ses pensées vers le sujet principal, c’est-à-dire la raison de la présence de Nilo, la jeune femme dévie son regard de la grande blonde pour le poser à nouveau sur son enseignant qui, quelques instants plus tôt, l’a interpelée d’une voix presque inaudible sans qu’elle ne s’en rende compte. Se forçant d’aller à sa rencontre, la jeune photographe quitte le fauteuil et marche d’un pas nonchalant, n’ayant pas vraiment envie d’avoir une conversation faussement cordiale avec cette nunuche qui lui semble prête à l’attaquer comme une lionne en rut dévouée à gagner le coeur du mâle alpha. Aussitôt arrive-t-elle à leur hauteur que Lucas passe son bras autour de ses épaules et la serre contre lui dans un mouvement beaucoup trop sympathique, même si d’une certaine façon, il a envie de montrer que Riley est la fille qu’il se tape. Oh, si seulement il savait que dans ce cercle très limité, il n’est pas le seul…
Un sourire embarrassé sur le visage, la jeune femme ne retire pas le bras de Lucas. Après tout, s’il vient accompagné, ne peut-elle pas l’être aussi? “Hey Nilo, que fais-tu ici?”, lui demande-t-elle sur un ton interrogateur. Elle tente de ne pas se la jouer mère poule en retenant ses bonnes morales. Même si elle a l’habitude de prendre soin de lui, il est un grand garçon et ce n’est pas à elle de lui dire qu’il ne doit pas trainer là où la drogue est monnaie courante. “Vous vous connaissez?”, demande précipitamment Lucas dont les yeux passent de Nilo à elle, cherchant à démystifier le lien qui unie les deux personnes. “Oui, Nilo est mon… mon enseignant. Et vous, vous vous connaissez comment?”, demande-t-elle à son tour, non sans jeter un regard jaugeur en direction de Barbie qui semble importunée par sa présence. Ah, princesse! Ça ne fait que commencer. Lucas retient un ricanement, sentant le malaise à plein nez. Il ne se doute toutefois pas qu’au-delà d’être son enseignant, il se passe bien plus entre eux.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyLun 29 Mai - 16:40

Who the f*** is she?!
Nilo, Tracey & Riley

Le ton et les remarques glaciales de Tracey me vinrent en un écho lointain. Je ne pris pas garde à ses réflexions mauvaises à l’encontre d’une Riley que je ne lâchai pas des yeux, la stupéfaction laissant place à la méfiance. Que faisait-elle dans cet endroit, roi de la luxure et de la débauche ? Car il ne fallait pas se leurrer, les gens qui venaient ici passeraient la nuit entière à se droguer, à boire et à s’envoyer en l’air sans se remémorer le moindre souvenir de ce qu’il aura bien pu se passer ce soir-là. C’était ça qu’elle voulait, Riley ? Elle était comme cela ? Cela ne devait pas m’étonner, au fond, mais pourtant… non, je ne pouvais pas en croire mes yeux. Ou plutôt devrais-je dire que je ne voulais pas en croire mes yeux. Je sentais une haine sans pareille monter en moi, et hochai la tête lorsque Tracey me proposa de nous éloigner pour prendre un verre. Je voulais partir loin de la vue destructrice de mon étudiante, et de tous ces films que je me faisais, plus sordides les uns les autres, où je l’imaginai en train de boire tant et plus, se droguer jusqu’à n’en plus pouvoir et se faire violer en hurlant de rire par tous les connards qu’il y avait dans cette immense baraque. Je posai ma main sur celle de Tracey qui tenait mon bras et le tirait pour m’éloigner de cette foutue vision, m’apprêtant à m’éloigner de Lucas en m’excusant. Excuse que j’eus bien fait de retenir, lorsque Riley vint à notre rencontre et que mon désormais ancien ami et nouveau toquard passa son bras protecteur et putain d’amouraché de ses épaules. Oui, la jalousie était en train de bouffer mes viscères. Elle eut un sourire embarrassé, là où je me retenais tout juste de la fusiller du regard. Elle se laisser faire par Lucas sans rechigner. Bon sang, elle était quoi pour lui ? Son nouveau joujou ? A moins que dans cette histoire, c’était moi le jouet de ses fantasmes, depuis le début. Après tout, cela pouvait expliquer beaucoup de choses. Survinrent alors les souvenirs où elle me racontait qu’elle avait déjà couché avec des hommes plus âgés. S’agissait-il donc de lui ? Très certainement. Et là, elle me demanda ce que je faisais ici. Si seulement elle avait une idée des paroles assassines que je voulais lui répondre… La jalousie avait toujours fait un très mauvais ménage avec mon tempérament de feu.

« Ben tu vois, je profite de la vie. Comme toi apparemment. » Lui répondis-je sans l’ombre d’un seul sourire.

Interloqué par cette familiarité, Lucas était stupéfait de constater qu’effectivement nous nous connaissions. Mais je n’eus pas le temps de lui répondre… je ne sais quoi d’ailleurs, que Riley me présenta comme étant son enseignant. A ses mots, je baissai un instant la tête, un rire amer s’échappant d’entre mes lèvres.

« Oui, son prof’ ! Rien de plus, c’est cocasse, non ? » Lui dis-je avec un grand sourire aux lèvres, qui se voulait tout sauf joyeux. Simplement… exagéré comme si j’étais devenu subitement un acteur de théâtre.

Et lui, comme un con, il semblait tout simplement ravi ! Mais à la question de Riley, lui et moi échangeâmes un regard entendu. Si lui semblait tout-à-fait prêt à lui avouer que nous nous étions rencontrés en prison, mon regard profondément noir lui laissa comprendre sur le champ qu’il n’avait pas intérêt à ouvrir sa grande gueule. Il fit alors un pas vers moi, osa tout juste détacher son bras des épaules de sa petite poulette, et murmura à mon oreille :

« Depuis quand tu es prof ? »

« Depuis quand tu couches avec elle ? » Lui répondis-je dans ce même murmure que nous seuls pouvions entendre.

Je ne sais pas ce qu’il comprit réellement, mais très visiblement il semblait avoir percuté le fait que je détestais – et le mot est faible – de voir Riley pendue à son bras. Mais tout-à-coup, celui que j’avais considéré jusqu’à présent comme étant l’un de mes meilleurs amis, devint mon meilleur ennemi. Nos regards s’affrontèrent l’espace de quelques secondes, avant qu’il ne dise avec un sourire qui se voulait mauvais à mon égard :

« Bon, Riley, et si nous allions nous amuser tous les deux ? On ne va pas importuner ce parfait petit couple bien longtemps, n’est-ce pas ? »

Ah il voulait jouer ? Et bien que la fête commence !

« Prenez votre pied ! » Leur dis-je avant de lancer un regard allumeur envers ma compagne.

Les dés étaient lancés. Tracey et moi nous dirigeâmes vers le bar, main dans la main, et elle choisit sa boisson. Quand se fut à mon tour de commander auprès de serveurs embauchés occasionnellement pour la soirée, je demandai ce qu’il y avait de plus fort. Qu’importe les réflexions que l’on pourrait bien me faire ou l’inquiétude soudaine d’une Tracey qui avait parfaitement connaissance de mon faible état de santé et du fait que je ne devis théoriquement pas boire une goutte de cette substance-là, je trinquai avec elle avant de boire mon verre quasiment cul-sec.

« Et si nous dansions ? » Lui proposais-je d’une voix coquine à son oreille pour que cette première puisse couvrir le son trop fort de la musique.

Je reposai mon verre vide sur le long comptoir, et l’entrainai dehors, près de la piscine à débordement éclairée de mille leds. Je passai ma main sur ses reins et l’attirai sensuellement vers moi, perdant mon regard dans le sien. Si Riley voulait s’amuser avec son « cher et tendre », j’avais bien envie de lui offrir moi aussi un peu de spectacle. Ainsi, je serai fixé. Si elle n’en avait rien à faire, c’est que notre histoire n’était qu’une histoire de sexe. En revanche si elle s’avérait être jalouse de Tracey… alors ça serait tout simplement parfait. Et j’allais tout faire pour qu’elle le soit.
Bougeant mon corps collé-serré contre celui de ma superbe danseuse, nos corps se mouvaient au rythme de One dance de Drake, alors que nous échangions un regard entendu. Ma main gauche toujours posée au bas de ses reins, légèrement au-dessus de ses jolies petites fesses, je laissai les doigts de ma main droite dégager une mèche de ses cheveux blonds aussi doux que de la soie et les placer derrière son oreille, avant qu’ils n’exercent une légère pression pour rapprocher sa tête de la mienne. Nos visages à seulement quelques centimètres l’un de l’autre, je laissai nos lèvres s’effleurer, alors que notre respiration devint brûlante. Et d’un dernier coup d’œil imperceptible vers Riley pour m’assurer qu’elle était bien en train de nous observer – ce qui était le cas – j’embrassai torridement Tracey, avant que nos langues ne viennent s’ajouter à cette valse délicieusement infernale.

J’avais prévenu que j’avais un caractère épouvantable… Lucas jouait avec le feu auprès de Riley, et j’allais bien faire comprendre à cette dernière que je n’étais pas une peluche que l’on pouvait jeter du jour au lendemain. Alors comme ça tu ne m’aimes pas ? Et bien c’est ce que nous allons voir…
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMar 30 Mai - 17:40

Le petit jeu continua, insidieux, et je sentis une moi quelque chose me brûler comme une lame de fer, et rentrer lentement mais doucement à l’intérieur de ma chair. La gamine soutenait mon regard et m’était détestable : des cheveux trop pâles, des yeux trop bleus, des lèvres trop roses, une voix traînante et un air de Miss parfaite. Je ne retins pas une moue de déception ; j’imaginais LA fameuse Riley avec plus de panache. Un instant ma colère vibra à l’encontre de Nilo, mais je resserrai ma prise sur son bras, le sentant tendu bien qu’il affichait un air décontracté. Ah oui, juste son professeur ? Sans rire. Je soufflai entre mes dents, passablement agacée de ce petit jeu et de cette belle qu’on se renvoyait à qui mieux-mieux. Et Lucas s’y mettait aussi ? Eh bien. C’était un duo gagnant.

Le regard de braise de Nilo (irrésistible) ne me suffit pourtant pas, bien qu’il m’entraînait déjà vers le buffet. Sur mes échasses et dans ma tenue de rêve je faisais bonne figure et distribuai des œillades à tous les hommes qui me louchaient dessus, mais la bête en moi s’affolait comme une pauvre chose, je tremblais de l’intérieur, mon corps criait famine et luttait contre la privation et mes pauvres nerfs, mis à rude épreuve par ce que je ne voulais pas prononcer, ne me suffisaient plus. Nilo attrapa un verre et le bus cul-sec et mes yeux s’agrandirent – je ne voulais pas le perdre, je ne pouvais pas le perdre, c’était trop dangereux après ces dernières semaines, il était fragile, il devait faire attention… Mais il était déjà ailleurs, je le sentais bien, il m’échappait, il glissait comme du sable entre mes doigts, et mon cœur palpitait d’angoisse à cette idée. Moi aussi, j’avais besoin d’être ailleurs, pour ne pas craquer. Discrètement, j’attrapai une petite pilule colorée dans mon sac, dans la réserve bien chargée pour la soirée, la portai à ma bouche sans que personne ne le remarque, avalai mon verre, lançai un magnifique sourire à Nil et me jetai à son cou, répondant à son invitation. Nous filâmes au-dehors, près de la piscine où se reflétaient les lumières, là où les gens s’excitaient au rythme de la musique. Riley allait en avoir pour son argent, et un fou rire se mit à s’activer au fond de mes entrailles – la drogue commençait à faire son effet.

Je suivis Nilo, me déhanchai, me collai à lui, effectuai des demi-tours calculés, remuai sensuellement, et mon sourire ne cessai de s’agrandir tandis que mon corps se transformai peu à peu sous les lumières, comme gagné par la fête qui se distillait dans mes veines. Parfois je fermai les paupières et je le laissai faire, sentant ses mains sur moi, l’effet se décuplant légèrement avec ce que j’avais pris ; parfois je m’accrochai à lui et je plantai mon regard dans le sien en le maintenant à distance, attisant le feu, me sentant indestructible. C’était ça : avec lui, j’étais immortelle. Ou du moins, je n’avais pas peur de la mort, ni de la vie. Nous finîmes par fatalement nous retrouver et mon cœur explosa quand ses lèvres se posèrent sur les miennes, les battements de mon cœur redoublèrent, de façon désordonnée, et je plantai mes griffes dans ses épaules, sentant ses muscles et sa peau dont je connaissais par cœur les cicatrices.

Nous nous écartâmes un peu, pour danser, je riais et je souriais et j’étais heureuse (et il comprit probablement que je l’avais devancé sur la drogue) et mon corps continuait à onduler de manière fluide et mes yeux se remplissaient d’étoiles – j’avais envie de demander quelque chose à Nil, mais évidemment je ne le fis pas. Pas ici, pas maintenant.

Au lieu de ça, il s’avéra que lorsque je rouvris les yeux j’avais au loin Riley en ligne de mire (et qu’elle nous regardait ou du moins nous voyait) et comme j’avais la tête nichée contre l’épaule de Nilo je me mis à embrasser son cou et à mordiller son oreille sans quitter la petite blonde du regard ; que nous étions sur le bord de la piste, et je sentis dans mon dos la rambarde, contre laquelle je m’adossai, tirant Nil doucement contre moi, l’entourant de mes bras et l’embrassant torridement, tandis que ma jambe remontait lentement le long des siennes. Riley pensait pouvoir me prendre à mon propre jeu ? Elle était loin d’imaginer de quoi j’étais capable.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMar 30 Mai - 22:44

Who the f*** is she?!
Nilo & Riley & Tracey

Si Riley répond qu’il n’est que son enseignant, c’est pour éviter la confusion que de le décrire autrement pourrait causer. Elle n’a pas envie de le présenter comme son “ami avec bénéfices”, ne voulant pas attirer la jalousie de Lucas, s’il s’agit de quelque chose dont il est capable, mais également car ce terme s'avère peut-être désuet. La jeune femme a tellement passé de temps à ses côtés dans cet hôpital à l’ambiance glauque qu’elle a appris à le connaître davantage, à s’attacher encore plus à cet homme qui doit sans doute valoir plus qu’un simple ami à ses yeux. Mais ne cherchant pas à s’étaler sur ses propres sentiments, elle a préféré écourter la chose en fournissant une réponse simple, efficace, mais peut-être décevante pour celui qui croit avoir une place spéciale dans son coeur. D’autant plus qu’elle est parfaitement consciente qu’il est amoureux d’elle, alors ses paroles ont l'effet d'un couteau droit au coeur. Mais au-delà de la douleur qu’elle peut lui infliger subsiste cette même inquiétude qui lui accapare ses pensées. Elle n’aime pas le voir ici, n’aime pas le voir entouré de ce vice qui, elle le craint, causera sa perte. Même si elle est elle-même devenue un tant soit peu téméraire au cours des dernières semaines, elle a horreur de le voir trainer autour de ces drogues dures qui ne feront qu’aggraver son état. Mais comme elle ne cesse de se le rappeler, elle n’a aucun droit de regard sur ses décisions, et ne peut permettre à sa bienveillance naturelle de s’immiscer entre elle et son enseignant. Conséquemment, elle se tait, et écoute les derniers mots qui sont échangés au courant de cette conversation des plus embarrassantes. Il lui faut cesser de jouer l'infirmière dévouée, éteindre cette peur qui lui ronge l'esprit et prétendre ne pas être embêtée par sa présence indésirable.

Lucas lui suggère qu’ils s’éloignent et même si sa tête lui en dit autrement, elle le suit sans répliquer. Le “parfait petit couple” s’éloigne bras dessus bras dessous suivi du regard jaugeur de la blondinette attaquée par une énergie virulente qui brouille son esprit. Elle est jalouse, profondément jalouse. “T’as soif, Lucas? Moi j’ai terriblement soif”, lui dit-elle en agrippant sa main pour le guider jusqu’à la cuisine. Elle se serre un shooter de tequila qu’elle boit cul-sec sous le regard amusé de Lucas qui, à son tour, se serre un verre et l’accompagne dans sa débauche. “Et bien dis donc! Qu’est-ce qui te prend ce soir?”, lui dit-il tout en rigolant, alors que ses yeux suivent une Riley avide de plaisir qui se verse un second shooter qu’elle ingurgite d’une traite. “J’ai envie de m’amuser”, réplique-t-elle tout en lui faisant un clin d'oeil. Se prêtant à ses talents inexistants de barmaid inexpérimentée, elle se prépare un cocktail explosif qui, même s’il a mauvais goût, lui permettra de passer une bonne soirée. “T’aurais pas un petit quelque chose pour agrémenter cette agréable soirée?”, demande-t-elle en forçant un sourire charmeur à l’homme qui, totalement enchanté par ses yeux de princesse, sort un sachet de ses poches. Il en extirpe une petite capsule blanche qu’il dépose dans sa paume aussitôt refermée pour ne pas perdre le petit trésor tout droit sorti de la caverne d’Alibaba. Elle dépose un baiser sur ses lèvres qui, le croit-elle, est intercepté par nul autre que Nilo à travers l’immense fenêtre de la cuisine donnant sur la cour. Accompagnée de son nouvel ami chimique, elle sort à l’extérieur et accote ses bras sur la balustrade blanche lustrée qui orne élégamment l'immense patio. Elle se trouve au premier rang d’un spectacle des plus dégoûtants, dans lequel s’excite une grenuche aveuglément manipulée par un homme qui n’a rien à faire d’elle. C’est tout à fait déplorable, quand on y pense vraiment. La pauvre semble complètement folle de lui et ne réalise pas que son coeur est loin de lui appartenir. À vrai dire, ce dernier se trouve entre les mains de la jolie blonde qui, nichée du haut de son trône, les observe danser d’un regard indifférent masquant la jalousie qui enflamme tout son être. Repoussant ses limites personnelles, la jeune femme presse sa paume contre sa bouche pour y déposer la petite pilule qu’elle inonde d’alcool avant que celle-ci n’entame son parcours jusqu’à son estomac et, ultimement, l’ensemble de son système. L’ivresse se mélange aux effets déjà existants de la cocaïne qu’elle a précédemment consommée, et l'étudiante ne peut que s’hâter de sentir les effets exaltants de cette nouvelle drogue qui lui est jusqu’à présent inconnue. Elle sent soudainement une main glisser sur ses fesses alors que des lèvres se posent dans son cou. La jeune femme penche légèrement la tête, profitant des doux baisers que lui offre Lucas, tandis qu’elle passe sa main autour de lui pour caresser sa chevelure. Et au moment où elle s’abandonne aux caresses d’un homme qui, malgré son physique attrayant, la laisse parfaitement indifférente, son regard croise celui-ci de Nilo. La garce qui contrôle désormais de son corps ne peut que s'en réjouir.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMer 31 Mai - 0:23

Who the f*** is she?!
Nilo, Tracey & Riley

J’avais toujours adoré embrasser Tracey, passionnément même, à tel point que, jusqu’à ce que je rencontre Riley, j’étais persuadé être amoureux fou de cette belle et grande blonde. Mais comme dirait la pub… « ça, c’était avant ». En fait, la dualité était là : j’éprouvais des sentiments pour ces deux femmes. Mais, je ne sais pas… il y avait quelque chose de plus chez Riley. Quelque chose qui me rendait dingue de son corps, dingue de ses lèvres, dingue de ses baisers… me laissant totalement fou de rage ce soir. Car il y avait aussi une chose que je haïssais chez elle : qu’elle joue avec mon cœur comme elle le faisait ce soir. Quoique… qui avait réellement été l’instigateur de cette jalousie sans nom ? J’avais décidé de me venger, aussi petit que cela puisse l’être. Oui, me venger de ce qu’elle me faisait subir en étant là, pendue au bras de ce… péquenaud. Abruti. Salopard. Connard. Et je vous promet, j’en ai d’autres comme ça ! Le pire dans toute cette histoire, c’était que Riley savait que je l’aimais. N’avait-elle pas... Je ne sais pas, au moins la politesse, la décence d’esprit de ménager au lieu de s’agripper au bras de Lucas qui était, jusqu’à lors, l’un de mes plus fidèles amis ? Celui qui m’avait même sauvé la vie et qui me l’arrachait à présent qu’il m’ôtait le cœur en me volant la femme de mes rêves ? Car le pire dans tout cela c’était que non seulement Riley savait que je l’aimais… mais lui aussi l’avait compris ! Preuve en étant de ces sourires immondes qu’il m’adressait, et de ces regards qui me laissaient parfaitement entendre que jamais plus elle ne serait à moi mais bel et bien à lui. Alors ce soir, il paraît que j’avais prévu de m’amuser, non ? Et bien c’était parfaitement ce que j’allais faire, et pas qu’un peu, quitte à foutre en l’air l’effort déchaîné de tous les médecins qui avaient essayés de me ranimer – et avaient réussi, malheureusement. J’avais donc entraîné ma belle future célèbre mannequin – car j’étais certain qu’un jour elle réussirait et ne loupais jamais une occasion pour le lui dire – et nous mîmes à danser. De plus en plus chaudement, au cas où Riley nous verrait. Pour le moment, je ne la cherchais pas du regard. J’étais bien trop en colère pour cela. Non, pour le moment je dansais, c’est tout. Et si elle me regardait, tant mieux, parce que j’allais lui en offrir, moi, du spectacle. Tracey se déhanchait comme une diablesse, et c’était particulièrement excitant. Je me plaisais à la dévorer du regard, sans y mettre toutefois tout mon cœur. Celui-ci était en grande partie brisé en mille morceaux. Alors il fallait que je passe à la vitesse supérieure, surtout que, du coin de l’œil, je les avais aperçus, elle et lui… Je ramenai Tracey vers moi, glissai mes doigts dans ses cheveux tandis que mon autre main glissait de sa taille vers ses fesses tout-à-fait exquises. Et là, effleurant ses lèvres, je lui offris ensuite un baiser des plus enflammés, qu’elle me rendit au centuple. Lorsque nos lèvres se quittèrent, j’étais aux anges : emporté par ce baiser qui ne pourrait laisser aucun homme indifférent - pas même un gay j’en suis sûr et elle le ferait très vite changer de bord – et parce que j’avais enfin aperçu Riley. J’ignorai si elle était jalouse, mais une chose était sûre : elle ne semblait vraiment pas ravie. Etait-ce là un point pour moi ? Oui, et ça n’était que le premier d’une longue liste qui ne tarderait plus à défiler. En plus, une excellente chose en plus, Tracey était déchaînée ce soir ! Etait-ce dû à la drogue qu’elle avait pris en plus ? Certainement. Mais également à l’amour qu’elle me portait et que, comme un abruti, j’ignorais, trop aveuglé par mon propre sentiment amoureux pour Riley. Que la vie est compliquée… Je le savais. Mais pas à ce point. Et j’ignorais que je ferai inexorablement souffrir une femme que j’estimais énormément. Mais ça, je ne m’en rendrais compte que plus tard… Egocentré, je ne manquais toutefois pas de prendre non plus mon pied avec Tracey qui riait aux éclats. Me penchant à son oreille pour couvrir le son, je lui demandais :

« Tu as pris quoi comme drogue ? Je ne l’ai pas vu. »

Car pardon l’expression grossière, mais j’étais en putain de manque. Mais avant que je n’ai eu le temps de l’entrainer avec moi pour nous éloigner, Tracey m’attira contre elle et déposa une myriade de baisers tendres et chauds dans mon cou, avant de venir mordiller le lobe de mon oreille, m’arrachant un frisson de plaisir. Puis s’adossant à la rambarde, elle m’embrassa à pleine bouche avec une ferveur intense, amplifiée par la sensation de sa jambe qui remontait le long de la mienne. Lorsque nos bouches se séparèrent, je ne pus m’empêcher de rire, titillé je l’avoue, en lui rétorquant un :

« Oui je confirme, ça doit vraiment être de la bonne. Es-tu d’une âme charitable ou dois-je en chercher comme un gosse le jour de Pâques ? »

Je me retournai, et c’est là que je l’aperçue. Ou plutôt les aperçus. Une main posée sur ses fesses, Lucas embrassait le cou d’une Riley totalement ouverte tandis qu’elle lui caressait les cheveux. Inexorablement, je ne pus m’empêcher de repenser aux nuits que nous avions partagés tous les deux, et à tous ces moments où nous nous étions embrassés sans vergogne. Cela ne signifiait donc plus rien pour elle ? Visiblement non puisqu’elle semblait prête à retourner dans les bras de ce mec encore plus vieux que moi ! Et après elle sort l’excuse que je suis un peu vieux pour elle ? Non mais c’est sérieusement une blague, là ? Sans sentir ma force, je laissais mon poing se fermer avec fureur, ne réalisant pas que je tenais la main de Tracey.

« Oh putain, excuse-moi ! Ça va ? Je ne t’ai pas fait trop mal ? Je suis désolé, vraiment, je… je ne sais pas ce qui m’a pris. Le manque, je crois. Mais on va remédier à cela. Tu viens ? » Lui dis-je plus posément, ayant besoin de m’éloigner de leur vue sinon j’allais vomir toutes mes tripes et le repas que j’avais sauté.

Car ces derniers temps je mangeais de moins en moins, l’anorexie que je refusais d’admettre revenant au triple galop. Et lorsque je ne loupais pas mes repas, je me faisais vomir, enfonçant mes doigts dans ma gorge pour titiller ma glotte, me provoquant sitôt des haut-le-cœur. Mais ça, je ne l’avais dit à personne. Strictement personne. J’avais seulement encore perdu une taille de pantalon, mais la magie des ceintures faisait office de correcteur.
J’entrainais donc Tracey vers le comptoir, quoiqu’elle semblait dubitative à cette idée. Ne voulait-elle pas que je consomme ? Je m’en fichais. Têtue comme une bourrique, j’allais faire ce soir ce qui me semblait bon. Et mon Dieu ce que l’alcool et la drogue étaient délicieux.
Le serveur vint vers moi lorsque je l’interpellai d’un geste de la main, et me demanda ce que je désirai boire.

« Euuuh… Vodka, merci ! » Lui répondis-je.

Il sortis la bouteille légèrement entamée pour celle-ci, ainsi qu’un verre, et je l’interrompis en lui disant en riant :

« Vous m’avez pris pour un petit joueur ? La bouteille, s’il-vous-plait ! » Riais-je, n’écoutant rien des ordres ou conseils contraires que l’on pouvait bien me donner.

Je pris la bouteille et la menai à mes lèvres, la descendant sans reprendre ma respiration. Et lorsque je parvins à la fin, tous les médicaments que je prenais suppléés par l’alcool eurent un effet dévastateur. Pire que la drogue, je pétais complètement un câble, terrassé par la douleur de mon cœur qui saignait pour cette femme qui n’en avait rien à foutre.

« Wouw !!! Я обожаю алкоголь !!!!!!! » Criais-je à plein poumons dans ma langue natale.

J’éclatais alors franchement de rire, surtout devant la mine de Tracey qui traduisait qu’elle n’avait pas compris le traître mot de ce que j’avais balancé.

« Ça veut dire « j’adore l’alcool » ! Oups pardon, tu en veux ? » Lui dis-je en lui tendant la bouteille, avant de grimacer.

« Ah bah y en a plus… Je reviens, je vais t’en chercher. Vodka ? Ou autre chose ? » Lui demandais-je.

Je m’éloignai pour revenir vers le comptoir, fis pianoter mes doigts sur le comptoir à cause des serveurs trop occupés et sollicités dans tous les sens pour répondre à mon appel. Je me penchai alors et dérobai une bouteille, avant de revenir vers Tracey, tout content.
M’asseyant à ses côtés, je passai mon bras autour de ses épaules, et lui tendis la bouteille avant de déposer un baiser sur sa joue. Oui, j’étais complètement déchiré. Mais il fallait savoir que dans ces cas-là, je pouvais me montrer… disons extrêmement imprévisible. Elle picolait tranquillement, et je lui demandai :

« Tu as du shit ? Ou de l’héroïne ou je sais pas, mais tu as quelque chose ? Rah… » Râlais-je alors qu’elle me répondait par la négative, même si j’avais un peu l’impression qu’elle me mentait.

Cependant je n’eus pas le temps de m’offusquer que, ayant depuis ce canapé pleine vue sur la piscine et le balcon qui l’entoure, j’aperçus Lucas saisir Riley pour l’embrasser avec une passion animale. Aussitôt, mon sang ne fit qu’un tour. Je me levai d’un bond, ignorai les questions de Tracey et rejoignis le balcon en montant les marches, quatre à quatre. J’arrivai vers eux, le diable au corps, mais ils étaient trop occupés à s’embrasser pour me calculer.

« Hey. » Fis-je en tapotant de l’index l’épaule de Lucas.

Tous deux tournèrent alors la tête vers moi et je leur offris un magnifique sourire avant d’attraper Lucas par les épaules pour le balancer de toutes mes forces par-dessus la rambarde afin qu’il plonge dans la piscine. Aussitôt, tous les regards se tournèrent vers nous. Complètement satisfait et déchiré par tout ce que j’avais consommé, je m’accoudai à la barrière, pépère, un beau sourire aux lèvres, et lançai à son intention alors qu’il faisait surface, sous le choc.

« Alors, elle est bonne, Lucas ? Tu sais nager au moins ? Ça serait dommage, sinon… Dans ta propre piscine… » Lançais-je avec un calme olympien.

Puis je tournai la tête vers Riley, et avec la plus grande nonchalance, lui demandai avec le même sourire :

« Ça va, Riley ? Tu passes une bonne soirée ? »
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMer 31 Mai - 18:07

Au fond de moi, la petite voix ne se trompait jamais – celle qui me susurrait des mots doux ou des mots acides, celle qui me rappelait à l’ordre parfois, ou m’achevait à d’autres moments. Cette fois elle me dit il est fou, il est tout bonnement fou, c’était n’importe quoi son comportement, ses envies de drogue et d’alcool, la veine qui palpitait dans son cou et montrait à ceux qui le connaissait son excitation… Nil était passé de « l’autre côté », je n’étais pas la dernière pour y aller, je connaissais bien les lieux, et j’adorais y aller avec lui. Mais pas ce soir : ce soir, il n’était pas avec moi. Ce soir, il ressuscitait à peine, et canardait déjà son corps meurtri de tout ce qui pourrait lui faire du mal. Il est fou mais c’est pour ça que tu l’aimes, tu es folle aussi. Oui : évidemment. J’étais meurtrie comme lui, folle comme lui, folle de lui aussi. Mais il y avait parfois des choses qui se cristallisaient entre nous et venaient perturber l’équilibre précaire de nos deux existences, déjà branlantes sur tant de points. Alors je fis non de la tête, sans desserrer la mâchoire, je ne voulais rien lui donner malgré mon sac chargé de coke et de taz, pas tout de suite. J’étais une camée au même titre que lui mais je voulais repousser le plus le possible l’instant, au vu de sa récente hospitalisation. Je n’avais que faire de ma vie ; quant à la sienne, j’y tenais trop… Je sentis une chape de glace me tomber dessus, d’un coup, perchée sur mes talons je redevenais la reine gelée sur son trône, les gestes sensuels mais le regard froid et ailleurs, comme une poupée, tout juste bonne à faire la potiche. Quand Nilo était comme ça, les vannes en moi se fermaient, tout mon être se recroquevillait, je tombais à nouveau, brisée, vidée. Il avait le pouvoir de m’ouvrir à la vie, mais il avait également celui de tout refermer. Détachée de mon corps, je sentis alors que mon esprit devenait comme évanescent et s’élevait au-dessus de nous – j’assistai à la scène. Nous nous étions décollés l’un de l’autre, j’avais le souffle court et le regard brillant, envie de ses lèvres et de son étreinte, mais c’était terminé et je le savais. Ses yeux papillonnaient sans cesse vers eux, vers elle. Je ne compris même pas pourquoi il s’excusa au départ ; il avait broyé ma main et je n’avais rien senti, coupée de tout. Le corps avait ce pouvoir-là. Pour ma part, je l’avais depuis mes seize ans, depuis le viol que j’avais subi et qui avait effectué cette scission contre laquelle je ne pouvais pas lutter.

Je le suivis, toujours sans rien dire, la tête haute, glacée jusqu’à la moelle. Mon regard alla de la bouteille à Nilo, puis revint à la bouteille. Je le fusillai du regard. Idiot. Je sortis une cigarette, l’allumai de mes doigts secoués de tremblements incontrôlables. Je fis fondre une nouvelle dose de drogue sur ma langue, c’était amère, dégueulasse, j’aurais pu vomir, je l’avalai avec un bonheur indicible pourtant. Nil s’exclamait en russe et j’abandonnai la partie, je laissai tomber, et me posai sur la banquette derrière nous, acquiesçant sèchement ; oui, je voulais boire, s’il voulait, qu’importe. En vérité je le voulais juste lui.

Je pris la bouteille comme un automate et en bus à mon tour, je laissais Nil se coller à moi et tanguer un peu et rire et je ris avec lui, je voyais ses yeux troubles et pétillants, tout son être m’échappait. Lui donner quelque chose ? J’hésitai. Participer à ce petit manège, le rendre minable, me mettre dans le même état et passer la soirée sans aucun autre problème que de perdre l’équilibre ou de faire tomber un verre, ma clope à peine entamée ? J’en allumai une autre.

« Tu veux quoi ? » lâchai-je de mauvaise grâce.

J’adorais ça pourtant, sentir que tout s’échappait et tout filait, sentir mon cerveau surchargé de cocaïne et mon sang saturé d’héroïne brûlante, le creux de mon bras en feu, la délivrance de la sensation, l’échappatoire, les quelques heures de plénitude absolue qui suffisaient à oublier pour l’instant la suite, la chute, la descente. J’adorais vivre des fêtes de cet œil là, dans mon monde, voler entre les gens, marcher sur des nuages, hurler de rire et faire n’importe quoi, m’allonger où je voulais, danser sans demander mon reste, la tête vidée de tout sauf du plaisir d’être en vie, Nilo toujours là, dans le même état, partageant mon plaisir de défonce et repoussant absolument tout le reste. Sans lui, tout était plus douloureux, plus sombre, plus nocif. Mais je le faisais quand même. Et même : je doublai les doses. Comme si quelqu’un s’en préoccupait. Je jouais, toute seule.

Mais tout d’un coup il s’était levé et avait filé ailleurs, j’eus à peine le temps de le suivre, j’attrapais la bouteille et me levai un peu maladroitement, c’était ma deuxième pilule et malgré la douche froide les effets étaient bien présents. Je montai quelques marches, titubai à moitié jusqu’à lui, gardant le contrôle, glissant au passage ma main sur le torse d’un mec qui, profitant de mon passage express, m’avait caressé le bas du dos. Puis je l’abandonnai, et jaillis aux côtés de Nilo et de sa poule, tandis que Lucas venait de prendre un aller direct pour la piscine, sans retour.

« C’est n’importe quoi, vous me faites tous CHIER ! » m’entendis-je hurler en traversant, le regard rivé sur Nilo, que je bousculai au passage pour chercher Lucas des yeux. Comme si je m’en préoccupai. Quelque chose avait vrillé dans ma tête, quelque chose de tout petit, qui suffisait.

J’éclatai alors de rire et, après quelques instants secouée d’un fou rire délicieux, je fis marche arrière et reviens sur mes pas, sans aucun regard vers Nilo, même si je frôlai sa joue au passage, de mes longs doigts. Je souriais de toutes mes dents.

« Riley passerait une meilleure soirée si tu ne poussais pas tous ses prétendants dans la piscine, mon chéri, mais pourquoi pas après tout, les mains baladeuses ça peut être vite agaçant. »

Je sautillai, toute légère tout d’un coup, jusqu’à la petite blonde, que je dominai par la taille, et lui souris de la même manière comme si nous étions en un instant devenu les meilleures copines du monde.

« Tu veux quoi, tiens, j’ai tout ce que tu veux et ce dont tu rêves, c’est mieux qu’un bar à cocktail, pas vrai Nil ? J’ai toutes les sortes et toutes les formes, de la poudre et des pilules et même de l’herbe, ça fait rêver non ? » Nouvel éclat de rire tandis que j’ouvris mon sac, fébrile. « Choisis, je te l’offre, ça me fait plaisir, après tout, il faut bien qu’on apprenne à se connaître non ? Et après on pourra s'amuser ! » Dans ma précipitation j’eus un mauvais geste et l’un des sachets de cocaïne, un peu ouvert, laissa s’échapper un petit nuage de poudre, qui nous chatouilla le nez à toutes les deux, ce qui eut pour effet de m’aérer encore plus l’esprit et de me faire rire encore plus fort.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMer 31 Mai - 23:44

Who the f*** is she?!
Nilo & Riley & Tracey

Dire qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il régisse serait un mensonge, mais de dire qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il réagisse avec une telle violence relève, au contraire, de la pure vérité. Leurs regards se croisent au moment où Lucas s’empare du cou de la jeune femme qu’il embrasse sans vergogne, alors que sa main caresse doucement ses fesses légèrement galbées. Riley se laisse faire, complètement impassible, comme si ces baisers qui parcourent sa peau ne lui donne ni chaud, ni froid. Et pourtant, les sensations sont bien là. Ce n’est toutefois plus une question de plaisir ou d’excitation, mais plutôt celle d'un jeu machiavélique et impitoyable grâce auquel elle retire une satisfaction certaine, nourrissant cette jalousie qui gronde tel un volcan qui étale violemment son magma à travers ce qui lui sert de coeur. Ses yeux bleus traversent l’azur des siens et se percutent contre la douleur qu’elle instaure dans son for intérieur. Elle vient littéralement de détruire quelque chose en lui, alors qu’une rage certaine naît des cendres de cette confiance, de cette exclusivité qu’il croyait avoir gagnée. C’est un homme tout autre qui se défait de l’étreinte charnelle de Tracey, traverse la cour pour rejoindre sur le patio cette femme et cet homme qui ont causé cette scission catastrophique en lui. Riley s’attendait à ce qu’il réagisse, certes, mais ce qui se déroule sous ses yeux est le fruit, le croit-elle, d’une hallucination magnifiquement exécutée. Et pourtant, l’eau qui éclabousse autour de la piscine, n’épargnant pas les multiples invités qui y sont agglomérés, et dont quelques gouttelettes atteignent la peau sensible de Riley, lui fait comprendre que son imagination ne la noie pas dans une illusion trop bien réalisée.

“Putain, Nilo, t’es sérieux!”, lance un Lucas dont la tête perce la surface de l’eau sous des regards choqués ou amusés. Un homme lui offre de l’aide pour sortir alors que Riley, préférant ne pas se tourner son dealer à dos, s’écrit : “Lucas, ça va?” Elle ignore ce que Nilo vient tout juste de lui dire, refoulant une envie certaine de lui envoyer un crochet droit à la figure. Mais quel idiot de première balance un mec dans une piscine pour avoir initié des gestes un tant soit peu intimes avec une femme qui n’est pas sienne? Jamais n’a-t-elle clamé lui appartenir, après tout. “Mais c’est quoi ton putain de problème?”, lui demande-t-elle d’une voix emprunte d’incompréhension et brûlante de rage. L’étudiante n’est pas juste, et elle en est parfaitement consciente. Elle joue délibérément avec les sentiments avoués d’un homme fragile. Elle a entre ses mains un coeur qu’elle peut briser en un seul mouvement, et même si elle a connaissance de la vulnérabilité de celui-ci, elle se permet d’en faire l’usage qui lui convient au détriment de la douleur que son insouciance lui causerait. “T’es ici avec quelqu’un, je suis ici avec quelqu’un. Tu m’expliques où est l’inconvénient?”, reprend-elle d’une voix qui se veut plus calme, bien malgré elle. Les regards curieux qui se tournent vers elle lui provoquent un profond malaise qu’elle tente d’apaiser en adoptant un ton moins alarmant, question que les yeux perçants laissent place à des oreilles indiscrètes. Pourvu qu’elle ne se fasse pas dévisager par une multitude de paires d’yeux, elle n’en a rien à balancer que l’on puisse écouter les quelques mots absents d’amitié qu’elle échange avec son enseignant.

Au même moment, sa poupée gonflable se ramène en sautillant comme une enfant de quatre ans. Les prouesses d’une drogue euphorisante, n’est-ce donc pas? La femme de quelques centimètres plus grande s’approche d’elle en lui prêtant une gentillesse plutôt déstabilisante, lui offrant drogues et… amitié? Riley ne peut s’empêcher la balayer de haut en bas sans qu’elle ne masque son regard jaugeur. Comment peut-elle croire une seconde que la jeune photographe aurait envie d’accepter son offre qui, bien qu’alléchante, s’avère être une invitation à se nourrir dans la main du Diable? Non merci; elle n’a que faire d’une amitié superficielle qui serait reléguée aux poubelles sitôt le soleil levé.
“Non merci. Je ne voudrais pas m’immiscer entre toi et ton “chéri”.” Elle adopte une moue qui accompagne le sarcasme prédominant dans ses paroles. “Amusez-vous! Vous sembliez bien partis, à ce que j’ai pu voir. Sur ce, je vais me poudrer le nez”, souffle-t-elle en glissant son index sous ses narines. L’étudiante fait un pas en arrière puis tourne les talons pour pénétrer à nouveau la demeure bondée, désormais assujettie à ce besoin terrible de bâillonner cette jalousie virulente qui ne cesse d'alimenter des envies violentes dans son esprit brouillé. Mais elle ne peut se résigner à poursuivre sa quête, soudainement terrassée par l'inquiétude: et si Nilo consomme? Elle s’arrête en plein milieu du salon, au moment où sa tête se transforme en un champ de batailles où s’affronte impunément inquiétude et orgueil.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyJeu 1 Juin - 12:20

Who the f*** is she?!
Nilo, Tracey & Riley

Dire que j’avais dépassé les bornes serait peut-être un euphémisme, selon le cocktail détonnant composé d’une trop forte dose d’alcool mélangée à la quantité pharaonique de médicaments que j’avais prise, suppléé à la jalousie dévorante et dévastatrice qui me poussait à devenir le plus bel des enfoirés. Les bras croisés et coudes posés sur la balustrade du balcon, je regardais un Lucas descendu de son piédestal sortir tant bien que mal de l’eau, encore sous le choc, m’adressant un juron en me demandant si j’étais sérieux. Mes yeux rivés dans les siens d’un air de défi et un sourire toujours aussi penaud et mauvais à la fois sur les lèvres, je lui répondis un tout simple :

« Oh ouais… »

C’est dingue ce que les gens changent… Et le proverbe qui dit que les véritables amis se comptent sur les doigts d’une main venait d’être vérifié ce soir. Je venais de perdre l’un de mes amis les plus proches, peut-être même celui en qui j’avais le plus confiance, à l’instant même où son regard pénétrant et rusé m’avait laissé comprendre qu’il savait que j’étais amoureux fou de Riley, mais qu’il n’avait en aucun cas l’intention de me la laisser. De plus, je le connaissais suffisamment bien pour savoir qu’il ne s’attachait à personne, et vu l’expérience pragmatique que j’avais de l’amour, je voyais parfaitement bien que ça n’était pas là ce qu’il ressentait pour Riley. Non, avec elle comme avec toutes les belles jeunes femmes, il voulait s’amuser. Comme pour la drogue, il voulait dépasser les limites, et il avait réussi. En atteignant malgré lui le point de non-retour, car dès l’instant où je le vis, ce gros porc, l’embrasser à pleine bouche et lui tripoter les fesses, je m’étais juré de faire de sa vie un enfer. Et le jeu venait de commencer. A lui de voir s’il était suffisamment intelligent pour baisser les bras et tracer sa route, sachant parfaitement que je n’abandonnerai jamais. Riley serait à moi, pensais-je en serrant les poings à m’en faire pâlir les jointures. Riley s’avança vers la rambarde et demanda à Lucas s’il allait bien. Arrête, je vais vomir… qu’est-ce qu’on en a à foutre, sérieusement ? Puis elle fit volte-face et me demanda avec colère quel était mon problème. Aussitôt, ma fausse bonne humeur disparue et je lui lançai malgré moi sous le coup de la colère mêlée à la jalousie :

« Mon problème ? Tu veux vraiment qu’on en parle ? » Dis-je avec venin.

Le problème dans tout cela, c’est que j’en avais presque oublié celle qui était pourtant mon âme sœur, Tracey. Elle me bouscula en lâchant son coup de gueule, qui ne m’atteignait même pas. J’étais totalement stone. Et tout à coup elle se mit à sourire. Comme moi, elle était psychologiquement atteinte, et c’était là l’un des très nombreux points qui nous réunissaient : nous avions un vécu différent mais similaire à la fois, nous étions deux êtres instables, aimions le sexe à en mourir, deux passionnés heurtés par la vie, deux joueurs fidèles au chat et à la souris… Et il y en avait encore une longue liste comme cela. J’acquiesçai d’un rictus à ses paroles, me retenant de rire lorsqu’elle lança à mon intention que mon étudiante se sentirait mieux si je n’envoyais pas tous ceux qui pouvaient bien avoir des vus sur elle en vol direct direction la piscine. La future photographe ne réagit pas de suite aux propos de Tracey, et me demanda où était au fond le mal qu’elle soit venue accompagnée, puisque c’était également ce que j’avais fait ce soir. Là, elle marquait un point… Je ne sus quoi lui répondre, ne trouvant moi-même pas de raison valable pour justifier mon acte. Heureusement, l’intervention de Tracey me sauva lorsqu’elle s’interposa entre nous et proposa de la drogue à Riley, ce que cette dernière refusa sans réfléchir, rétorquant qu’elle préférait la laisser avec moi, son « chéri », car elle avait besoin de prendre de la poudre. Là encore, je sentis le volcan déjà en irruption dans mon cœur finir d’imploser.

« Te poudrer le nez ? Tu te fous de la gueule de qui, là ? Tu veux finir comme elle ? » Lançais-je avec colère en désignant du doigt une femme d’une vingtaine d’années passées, peut-être vingt-sept, tout au plus, affalée sur le bain de soleil, totalement cuite. Un mec était là avec d’autres, éclatants tous de rire alors qu’ils essayaient de la soulever, elle qui était devenu un poids mort tant elle avait bu et consommer. La question qui se posait alors serait de savoir lequel de ces cinq la violerait en premier en sortant d’ici, dans le recoin sombre d’une ruelle.

Remonté comme une pendule, je la pris fermement par la main et sifflai entre mes dents à l’attention de Tracey :

« Tu m’excuses, j’ai une discussion à avoir avec Miss Harris. »

Marchant en tête sans lui accorder le même regard ni prendre garde si je serrai ou non trop fort sa petite main, je bouillonnais, fulminait de rage. J’avançai sans avoir où aller, tout ce que je désirais c’était que nous soyons seuls en tête à tête pour éclaircir la situation plus que confuse entre nous trois. Je poussai la dernière porte du couloir à gauche, et allumai la lumière pour me rendre compte que nous étions dans de vastes toilettes, décorés avec goût dans un style moderne et architectural, comme l’était toute la maison. Il y avait là un grand placard dans lequel était rangé je ne sais quoi, un grand meuble doté d’un lavabo, d’une collection de savons de luxe qui laissaient leur douce odeur enivrante se diffuser dans la large pièce, ainsi qu’un étendoir sur lequel reposait des serviettes pour s’essuyer les mains. L’endroit n’était pas le mieux choisi mais il avait le mérite d’être dépeuplé et loin de toute oreille indiscrète. Je lâchai furieusement la main de Riley et fermai la porte à clé derrière nous, avant de faire volte-face pour affronter de toute ma hauteur son regard océan qui m’avait toujours fait tourner la tête.

« Tu veux qu’on parle de mon problème ? Très bien, on va en parler ! Et si tu n’as encore deviné lequel c’était, alors je vais me faire un plaisir d’éclairer ta lanterne ! Tu sais premièrement que la drogue est destructrice, preuve en est sous tes yeux, et pourtant tu fais n’importe quoi avec en te conduisant comme une gamine de cinq ans ! Mieux, tu couches même avec un dealeur ! Mais elle est pas belle la vie ? Allez, coke à volonté, soyons fou ! » M’emportais-je sur un ton moqueur et rageur à la fois.

« Tu le laisses te caresser, te tripoter et même t’embrasser alors que je suis juste là, sous tes yeux, et que tu n’en as rien à foutre ! Oui, OK, je vais jouer les égoïste, mais merde ! Tu le sais ce que je ressens pour toi, et tu sais que lui n’en a rien à foutre de toi ! Alors merde, qu’est-ce que tu veux à la fin ? Me faire crever comme un cabot dans un fossé en me brisant le cœur parce que tu oublies que je suis raide dingue amoureux de toi ? Parce que ouais, c’est ça la putain de vérité que tu ne veux pas admettre ! Ou alors tu n’en as juste rien à carrer et dans ce cas-là désolé mais le rôle de l’égoïste te revient de plein droit ! »

Je m’interrompis pour reprendre mon souffle, le cerveau embrumé mais les idées claires pour autant. Mes yeux perdus dans les siens, j’avais presque envie de la frapper tant la déception était immense. Mais ça, bien sûr, jamais je ne le ferai. Me battre avec Lucas oui, et d’ailleurs mes poings me démangeaient, mais jamais contre elle. Je m’appuyai contre le meuble lavabo, et passai une main tremblante sous le coup de mes consommations, mais surtout de rage et de détresse. Les yeux brillants, je relavai le regard vers elle, tant pis si je paraissais parfaitement faible tout à coup :

« Tu veux que je te dise une chose ? Je crois que tu mens. Oui. Tu mens, mais je ne sais pas encore sur quel point. En fait, il y en a deux : soit tu m’as menti en couchant avec moi, en m’envoyant des messages enflammés etc. et en venant me voir à l’hôpital tout cela comme si nous étions ce que tu appelles des « amis avec bénéfices », soit tu te mens, et là c’est encore plus grave. Et tu veux que je te dise sur quel point ? Et bien je crois qu’en fait nous sommes plus que ce genre d’amis. Je crois que toi aussi tu m’aimes. Dis que c’est prétentieux ou quoi que ce soit, je m’en fiche. Je n’ai pas loupé un seul de tes regards ce soir et jamais je n’ai vu dans ton regard envers Lucas ce que je vois lorsque nos yeux se croisent. Pire, j’ai vu la manière dont tu détaillais Tracey de la tête aux pieds. Tu crois que c’est ce que l’on fait lorsque l’on n’est pas jaloux ? Oui, tu es jalouse, Riley ! Jalouse d’elle ! Alors bon, admettons que je suis le roi des cons et que je me plante, dis-le moi de suite et on arrête les frais là. Parce que moi, je suis désolé, mais je ne peux pas me contenter de simplement t’embrasser. Je veux plus. Je te veux toi. Mais si c’est pour que tu joues avec mon cœur et que tu e brises comme tu l’as fait tout au long de la soirée, alors ça ne m’intéresse pas. Alors avoue : m’aimes-tu, ou ne m’aimes-tu pas ? » Lui dis-je sans quasiment avoir repris mon souffle.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMar 6 Juin - 14:52

Il suffit parfois d'un seul petit grain pour gripper la machine, un minuscule grain face aux énormes ressorts, rien qu'une micro particule de poussière, et tout se bloquait. Dans ma tête, les choses pouvaient se passer ainsi, et je n'y pouvais rien. Revenir en arrière m'était impossible, c'était là tout le paradoxe qui me collait à la peau : mon incapacité à laisser de la place à ce qui pouvait m'aider, mon obstination dans la fuite en avant, à n'importe quel prix. Je ne savais pas faire autrement et à chaque fois cette pensée me serrait le cœur car je savais que si j'étais faite ainsi c'était à cause de toutes mes années d'errance, de ma solitude d'enfant, de mon adolescence chaotique et de mon envol avorté, de mon corps brisé sous les mains d'un seul homme et des fragments de mon âme abandonnés ça et là dans ma trajectoire. L'écho de ces fragments avait résonné en moi avec force quand j'avais rencontré Nilo - il m'avait suffit de très peu de temps pour le comprendre, son existence et la mienne suivaient un chemin si proche que nos âmes se répondaient exactement. Son désespoir, si semblable au mien, m'attirait comme un aimant ; comme si à ses côtés le poids de la vie était plus supportable, parce que nous le portions à deux. Nilo sentait cela en moi et je le savais, en plus de tout : notre complicité, nos goûts de débauche, nos parties enflammées de jambes en l'air dont je ne me lassais jamais. Malheureusement, il y avait des moments où Nilo s'éloignait de moi d'un seul coup, comme si la polarité de nos aimants avait été inversée.

Un seul petit grain dans l'engrenage.

Cette idiote de Riley refusa mon offre alors que je sentais la drogue me remplir de bulles d'euphorie ; je ne compris pas sur le moment son air pincé, agacé, je ne compris pas non plus son départ du tableau, puis la réaction de Nilo, les quelques mots qu'il me lança tandis que je le regardais éberlué,  les yeux agrandis par l'état de transe, pétillants comme un feu d'artifice. A l'intérieur de moi tout s'était arrêté et je vis comme dans un rêve la petite blonde quitter les lieux, Nilo sur ses talons.

(Pendant quelques minutes il ne se passa rien, j'étais seule au beau milieu de la nuit et de la foule, retrouvant une situation que je connaissais bien, slalomant entre les corps alcoolisés et enlacés sur la piste de danse, ignorant froidement les regards des hommes sur moi et leurs quelques remarques. Je me postai devant une fenêtre : le ciel était noir et les lumières de la ville brillaient doucement. Mon regard s'y perdit, pendant un instant qui me parut infini ; tout d'un coup le monde était trop grand et j'étais toute petite, quelque chose m'aspirait vers l'avant, sans bouger j'avais l'impression de glisser et de tomber, de lâcher prise, de sentir tout mon être se décoller à l'intérieur, comme s'il voulait partir une bonne fois pour toutes. Je me fis alors la réflexion que la seule personne avec qui je me permettais de ressentir ces choses et de les exprimait à moitié était Nil, parce que dans ses bras je n'avais pas l'impression d'être folle quand je laissais mon esprit vagabonder.)

Mais Nil n'était pas là.

Le son me revint d'un coup dans les oreilles, le sang afflua comme un tourbillon dans mes veines, la chaleur se ré empara de moi, je rouvris les yeux sur le monde qui m'entourait et lâchai mon coin de fenêtre. J'attrape un verre d'alcool et l'avalai cul-sec, déclenchant des « ooooh ! » enthousiastes et admiratifs d'une bande de garçons en costumes de bonne qualité, non loin de moi. Ils avaient des têtes de filous, je voyais tout de suite le type de personnages, ils venaient pour s'imposer, ils étaient prêts à tout. L'un me fit un petit signe, m'invitant à partager avec eux l'un des rails blancs sur la table. Je ne me fis pas prier ; l'inspiration me brûla et acheva de me réveiller. Je discutai quelques instants avec Tom, le chef de la bande qui avait mis d'office sa main sur ma taille ; je minaudais, riais et faisais de l'esprit, puis déclarai séance tenante que je voulais danser et roulai des hanches en direction de la piste.

J'avais vu le regard de Nilo, je savais ce qu'il craignait pour son « élève » : la drogue, les mecs, la décadence, le dérapage. C'était là tout son paradoxe à lui, les abîmes dans lesquelles il se vautrait et les craintes qu'il avait pourtant pour les autres. Eh bien ! Il ne serait pas déçu du voyage : je n'étais peut être pas une petite sainte nitouche mais je pouvais tout aussi bien me jeter dans la cage aux fauves... je laissai mon corps fait le travail, fermant les yeux ; il bougeait sur la musique sans perdre le rythme une seconde, accélérant ou ralentissant, captivant petit à petit les regards autour de moi, tandis que la bande des garçons de tout à l'heure me rejoignaient et que le fameux Tom jouait des coudes pour être à mes côtés. Je fis mine de ne pas le voir puis lui accordai un regard nonchalant, avant de décider de faire de lui mon cavalier de danse, collant mon corps contre le sien. Il y eut un murmure de ravissement dans la salle (j'étais devenue l'attraction et ils se réjouissaient d'un peu de croustillant) et quand Tom essaya autoritairement de m'embrasser je l'arrêtai en riant, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il n'y avait que la défonce qui m'intéressait et qu'il glisse une petite pilule sur sa langue pour me la faire parvenir.

Quelques instant plus tard je sentis que je m'envolais encore plus loin, j'avais perdu la conscience de mon corps qui ondulait tout seul, j'étais bien, hormis le feu qui crépitait de jalousie au fond de moi et qui attisait une braise mauvaise. Je décidai d'un coup d'un seul de partir à la recherche de Nilo et me ruai ailleurs comme une furie ; au hasard j'essayai de les trouver dans la maison, les gestes un peu incertains mais guidée par la rage. Les mots de mon père me vinrent à l'esprit, ceux qu'ils me balançaient au visage comme du venin, « t'as le diable au corps comme ta mère » et oui c'était cela et je le savais, j'étais animée de quelque chose de plus fort que moi qui me tirait vers le bas. Je redoublai de rage et finis par comprendre qu'ils s'étaient enfermés dans des toilettes, et quand je passais devant, un couple était en train de se peloter dans l'ombre, et je leur dis avec humeur qu'ils feraient mieux de casser la porte pour rejoindre le couple à l'intérieur ; comme ils étaient bourrés évidemment ils se mirent à rire et à tambouriner mollement sur la porte. Je les abandonnai là et me replongeai dans la foule pour danser, abandonnant Nilo et sa petite élève chérie à leur sort. J'avais mieux à faire.

Cette fois je voulais plus, beaucoup plus : je le fis comprendre à qui voulais l'entendre et Tom ré-apparut à mes côtés, les poches chargées de drogue. Cette fois je me sentis décoller complètement et fermai les yeux, me laissant porter et emporter, bien consciente que l'homme qui venait de me fournir espérait grandement une contrepartie. Je lui fis un beau sourire et m'accrochai à son cou, nous entraînant une nouvelle fois au rythme de la musique.
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMar 6 Juin - 21:34

Who the f*** is she?!
Nilo & Riley & Tracey

Riley ignore volontairement la réplique de sa question pourtant rhétorique. Elle n’a pas du tout envie d’entrer dans des confrontations, surtout pas dans un état aussi instable que le sien. Plutôt, elle leur informe qu’elle va se poudrer le nez, même si elle n’en a pas tant envie. Peut-être tente-t-elle tout simplement de le provoquer en passant pour la parfaite petite dévergondée qui pousse l’audace à un autre niveau, prête à ruiner sa santé au nom de la débauche. Nilo mord à l’hameçon avec force, outré que la jeune femme puisse être aussi téméraire. “Tu crois sincèrement être bien placé pour me parler des conséquences de la drogue? Vraiment?”, dit-elle en laissant échapper un rire ironique et arrogant. La jeune étudiante ne devrait pas s’aventurer dans un terrain aussi sinueux, mais elle le fait malgré tout. La réflexion n’est pas à son meilleur en cette soirée quelque peu arrosée; elle ne tourne donc pas sa langue deux fois avant de déblatérer des propos blessants. Sans attendre une réponse de sa part, elle s’éloigne d’un pas décidé, laissant libre cours à la frustration qui possède désormais les commandes de l’entièreté de ses pensées. Elle n’a à peine le temps de faire quelques pas qu’elle est rattrapée par un Nilo fou de rage, possiblement provoqué par l’indifférence de son étudiante. Elle peut paraître insensible, comme si Nilo n’est pour elle qu’un accessoire n’existant que pour assouvir son appétit sexuel rarement comblé. Et pourtant, elle se préoccupe sincèrement de cet homme qui, a chaque jour, occupe une place de plus en plus importante dans sa jeune vie. Alors comment peut-elle délibérément agir de façon aussi détachée? Il faut croire que la jalousie opère sa magie de la plus tortueuse des façons, s’attaquant avec virulence aux sentiments avoués de son enseignant. Sa main prisonnière de la sienne, elle est forcée de le suivre à travers la foule dense de gens. Toujours conquise d’une frustration certaine, elle tente de se défaire de son emprise qu’il maintient avec une force pratiquement inhumaine.

Ils aboutissent dans une salle de bain décorée selon les goûts du jour, honorant par son élégance le reste de la luxueuse demeure de Lucas. Sa main est libérée, mais elle peut encore sentir la violence avec laquelle elle était maintenue prisonnière. Riley n’a pas le temps d’expulser la rage qui la consume, car Nilo est déjà à quelques centimètres d’elle en train de lui balancer le poids qui affaiblit ses épaules. “Dis-moi ce que ça change dans ta foutue vie ce que je fais de la mienne! Dis-moi ce qui est mieux entre prendre de la drogue occasionnellement plutôt que d’en faire chose récurrente? Tu te prends pour qui pour asseoir ton autorité sur moi? Et surtout, dis-moi en quoi ça te regarde avec qui je couche? Que je sache, tu te tapes bien ta prostituée!” Les mots ne sont pas mesurés avant d’être propulsés. Elle s’exprime sans filtre, ne retenant aucunement les pensées qui se déversent dans sa bouche. Elle ne doit toutefois pas se surprendre de l’entendre s’exprimer sur ses sentiments et sur la douleur que provoquent ses gestes volontairement provocateurs qui ne faillent pas d’éveiller un sentiment de trahison. Riley se préoccupe tant de sa santé physique, doit-elle toutefois négliger sa santé émotionnelle? Peut-elle se permettre d’être aussi insouciante de ce qu’il peut bien ressentir à son égard, d’autant plus qu’elle est entièrement consciente qu’elle tient entre ses mains le coeur d’un homme fragile? “Eh bien pourtant, ton coeur a l’air très loin d’être brisé! J’pense même qu’il doit se situer entre tes jambes parce que tu semblais avoir taaaant de plaisir avec elle!”, lui dit-elle non sans conserver ce ton ironique et condescendant qui signe avec perfection l’insensibilité dont elle fait preuve. Et pourtant, "insensibilité" est loin d’être le mot décrivant ce qu’elle ressent au fond d’elle, car ses pensées et ses paroles sont manipulées par une jalousie venimeuse aux sombres desseins qui ne laissent pas place à la sincérité qui tente de percer un chemin à travers son coeur noirci de violence.

Et au moment où elle croyait que sa méchanceté aurait raison de lui, elle est foudroyée par l’hypothèse ô combien véridique de Nilo. Son doigt s’est posé avec justesse sur le vilaine blessure que porte le coeur de Riley. Une vérité claire comme de l’eau de roche, aussi translucide que le cristal, aussi singulière que la lune dans un ciel étoilé. Une vérité qu’elle ne peut et n’a jamais niée depuis qu’elle l’a sentie prendre les commandes de son coeur vacant. Une vérité qu’elle a tenté de refouler aux meilleures de ses capacités, préférant laissant la peur ruiner ce qu’elle partage avec cet homme qui, malgré ses complexes multiples, ne l’a jamais laissée indifférente. Mais la frustration es toujours là. Pire encore, celle-ci s’alimente de l’orgueil de la jeune femme, ne laissant pas place à l’accalmie. “Je vais te dire exactement ce que tu veux entendre, Nilo. Oui, je suis jalouse. Te voir avec elle me fait profondément chier et c’est exactement la raison pour laquelle j’agis en pure connasse parce que c’est la seule et unique façon de conserver ne serait-ce qu’une parcelle de ton attention. Je suis égoïste. Parfaitement égoïste! Et je l’assume. J’ai passé ma vie baignée dans de la ouate, bercée par l’amour envahissant de mes parents trop protecteurs et maintenant que je suis libre, je m’enfonce dans la connerie. J’agis en complète contradiction avec les valeurs qu’ils m’ont inculquées, tentant de vivre les folies que je n’ai jamais eu la chance d’expérimenter. Encore mieux! Je pousse les choses à l’extrême! Et tu veux savoir? Je déteste être entourée d’autant de gens. Je déteste être dans des soirées où les gens tentent de me faire la conversation ou de me courtiser, mais j’essaie de me convaincre que c’est ça, la vie. Et puis plus le temps avance, plus j’ai envie de revenir, aussi ironique semble-t-il! Parce qu’autant je peux détester être ici, je me sens vivre”, lui dit-elle d’un ton de voix non modéré. Elle se calme un instant, tente de reprendre le peu de contenance qu’il peut bien lui rester, se racle la gorge puis reprend d’une voix plus posée. “Et je vais maintenant te dire ce que moi, je n’ai jamais voulu entendre. Oui, parce qu’il a parfois une voix en moi que j’essaie de taire et qui, malgré mes efforts, revient avec force pour me rappeler à quel point je suis qu’une inconsciente à l’égo beaucoup trop grand. Et pourtant, si seulement comprenait-elle qu'il n'a jamais eu d'égo trop prenant, mais plutôt un manque flagrant de confiance dans lequel je me noie depuis si longtemps! Et tu sais ce qu’elle me dit? Elle me dit exactement ce que tu viens de me dire. Que je ressens plus que ce que je me permets de ressentir. Et je veux pas ressentir ça. Je veux pas être amoureuse parce que ça me fait peur”, lâche-t-elle finalement dans un élan de sincérité qui, aussi surprenant est-il, la libère d’un poids écrasant. Cela fait longtemps que l’amitié qu’elle partage avec Nilo n’est plus, et il faut croire qu’elle n’a pas été suffisamment forte pour contenir les sentiments qu’elle désirait tant bâillonner. "Alors je te dis maintenant ce que je ne voulais pas entendre et ce que toi tu as toujours voulu entendre. Je suis amoureuse de toi bien malgré moi."
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMar 6 Juin - 22:40

Who the f*** is she?!
Nilo, Tracey & Riley

Riley avait raison lorsqu’elle me disait que j’étais mal placé pour lui parler de drogue. Mais justement, oui, justement ! Qu’elle le dise sur ce ton narquois me gavait, mais tant pis, il fallait que je passe outre avant de lui balancer ses quatre vérités. Seulement elle n’en avait pas fini là et j’attendais, bras croisés, qu’elle finisse de cracher sa valda pour lui en mettre à mon tour plein la vue et plein les oreilles. Je voyais que, comme moi, elle n’avait pas les idées claires. Trop de substances illicites dans le sang, sans le moindre doute, mais je n’en avais cure. Moi aussi j’étais shooté, et je n’en avais rien à foutre. J’ai, tout comme elle, remonté comme une pendule et prêt à mon tour à lui déverser la lave qui se tapissait au fond de ma gorge pour lâcher ces mots amers en fusion.

« Justement ! Parlons-en de ça, les conséquences de la drogue ! Tu ne vois pas que j’essaie de te tenir écartée de tout cela ? Tu ne crois pas que tu comptes suffisamment pour moi pour que je ne veuille pas soulever des montagnes afin que tu ne touches plus à la drogue et à l’alcool ? Oui je suis accro, totalement dépendant et je ne sais plus si je vais pouvoir vivre sans ! Pire, je suis même pratiquement sûr du contraire, alors tu crois que je veux te voir t’enfoncer dans ces abymes infernaux ? Es-tu aussi stupide que cela, franchement ? Il me semblait pourtant que non ! » Répliquais-je.

Et à présent elle comptait s’en aller ? OK poupée, tu ne vas aller loin, c’est moi qui te le dis. Bouillonnant, fulminant de rage, j’attrapai sa main avec force et violence, balançant une excuse à l’égard de Tracey que je laissais tomber ce soir pour déverser ma haine à l’égard d’une jeune fille aussi bornée qu’agaçante. Oui, vous l’aurez deviné, j’emploie là des mots très faibles comparativement à ce que je pense, seulement j’ai bien peur que l’on ne me censure si je dis réellement ce que je pense.
Nous pénétrâmes dans la première pièce isolée qui me tombait sous la main, à savoir… des chiottes ? Et une petites salle-de-bain. Soit, c’était bien la seule pièce où nous allions pouvoir nous exprimer à gorge déployée sans que tous les invités ne nous entendent. C’était également la seule pièce libre, non occupée par un couple ou par des couples (chacun est libre de ses mœurs) qui n’étaient pas trop occupés à forniquer. Je fermai la porte à clé derrière nous, relâchant ainsi l’emprise que j’avais sur la main de Riley qui était soit devenue rouge de douleur, soit blanche à cause du sang qui ne se déversait plus dans ses veines sous le coup de ma force trop déployée par une colère sans pareille mesure. Bon, il fallait bien avouer que j’avais également l’alcool mauvais, ce qui, je devais bien l’admettre, dupliquait ma colère. Quoique. Non, je doute en fait que la Vodka ait pu me rendre dans un pareil état. Je m’étais battu un nombre incalculable de fois lorsque j’étais sous l’emprise de l’alcool, mais là j’étais particulièrement en colère contre elle. Une colère d’autant plus forte que j’avais l’impression que plus les secondes passaient, plus elles m’éloignaient définitivement d’elle.

Nos visages à seulement quelques centimètres l’un de l’autre tandis que nos voix ne faiblissaient pas dans ce bras de fer verbal, cette joute qui semblait sans fin tant l’un que l’autre ne semblait pas être à court d’arguments. Je lâchais qu’elle ne pouvait pas, qu’elle n’avait pas le droit de coucher avec un dealeur car elle devait se soucier non seulement de sa santé physique mais également de sa santé morale. Et si elle sortait avec ce toquard de Lucas qui, au passage, n’en a rien à faire d’elle, dans quel état la retrouverions-nous d’ici quelques semaines ? Tiens, je ne lui donne même pas un mois ! Là, elle me lâcha que j’étais bien avec une « prostituée », moi.

« Tracey n’est pas une prostituée. D’où peux-tu te permettre de la juger alors que tu ne la connais même pas ? En revanche, ton Lucas je le connais plus que tu ne peux l’imaginer, et je sais qu’il n’est pas fait pour toi ! Mais ça tu ne veux pas l’entendre dans ta petite tête totalement bornée ! »

J’avais peur que, plus la colère me porte, plus je déverse sur elle des paroles qui dépassaient ma pensée. Cependant, je pensais tout ce que je disais, il n’y avait que la virulence de mes propos qui était disproportionnée. Encore que… Je n’en suis même pas si sûr. J’avais peur pour elle, et cette peur pouvait tout aussi bien me faire déplacer des montagnes que tout détruire autour de nous. Je ne pus d’ailleurs retenir un rire aussi moqueur que railleur lorsqu’elle me dit que mon cerveau était situé entre mes jambes. Ben voyons, il n’y avait vraiment que les gonzesses pour dire ce genre de choses ! Alors je recroisai les bras et fins un nouveau pas vers elle, pas qui ne me laissait plus être qu’à quelques maigres centimètres de son si beau visage rouge de rage. Tout comme le mien, je présume.

« T’as raison, j’ai pris du plaisir avec elle, et alors ? Je la connais et me suis envoyé en l’air avec elle bien avant de te connaître ! Et donc ? Pour ça aussi tu vas me faire une crise de jalousie ? Non c’est pas vrai, Riley, tu n’es pas tombée si bas ! Tu vois, je me permets de te dénigrer à ce point parce que c’est exactement ce que tu fais avec moi ! J’ai eu des relations sexuelles avec elle parce que tu n’en avais rien à foutre de moi ! Alors quoi, j’aurais dû passer ma vie à attendre une amourette impossible avec une étudiante qui me haïssait ? Dis-moi, c’est  ça que j’aurai dû faire, hein ? » Lui dis-je en faisant un pas, la faisant ainsi reculer.

« Et puis merde, je ne sais même pas pourquoi je me justifie puisque visiblement quoi que je puisse te dire, ça ne rentrera pas dans ta petite cervelle tant tu es bornée ! C’est quoi qui t’en empêche, hein ? La fierté ? La colère ? Ou non, la jalousie peut-être ? Oui tu as bien entendu : JA-LOU-SIE ! »

Un dernier pas. Son dos était appuyé contre le mur, et je lâchai ces dernières paroles assassines à son égard en appuyant mes mains contre le mur, de chaque côté de sa frimousse de petite blondinette. Et alors je finis par lâcher ce monologue terrible à ses yeux et surtout à ses oreilles. Je livrais ce qui n’était rien d’autre qu’une profonde conviction. J’étais certain de ce que j’avançais, plus certain que je ne l’avais encore jamais été auparavant. Je lui dis qu’elle nous mentait, oui, à tous les deux. Soit à moi en me balançant sa fausse amitié en prétendant que coucher n’était rien de plus que ce qu’elle désirait entre nous, me faisant ici gober que nous étions des amis alors qu’au final il n’y avait que le sexe qui pouvait subsister. Mais j’en voulais plus. Et de fil en aiguille, tout me parut plus clair, à tel point que je gageai tellement sur ce point que je lui promis de disparaître si elle me prouvait par A+B que j’avais tort. Ce point n’était rien d’autre que celui-ci : elle se mentait. Elle était amoureuse de moi, oui, à présent j’en donnerai ma main à couper ! Il suffisait de voir l’inquiétude qu’elle avait pour moi, ces regards brûlants de désir qu’elle me portait lorsque nous faisions l’amour, ces orgasmes qui l’emportaient et que l’on ne pouvait ressentir qu’en ayant des sentiments pour l’autre et toute cette jalousie à l’égard de ma « prostituée » comme elle l’appelait. Alors il était temps que je la mette devant le fait accompli. Il était temps que je l’accule devant cette question à laquelle elle ne pouvait plus se dérober : m’aimait-elle, ou ne m’aimait-elle pas. Et enfin, elle parla. Le cœur battant la chamade, je l’entendis me dévoiler qu’elle était jalouse de Tracey. Elle me disait qu’elle était née avec une cuillère en or dans la bouche, et que ce milieu l’asphyxiait. Voilà pourquoi elle avait décidé de tourner mal. Parce que pour elle, c’était ça la vraie vie. J’aurai pu l’interrompre et la contredire mille fois, mais ne le fis pas. Elle avait besoin de s’exprimer, de lâcher ce qu’elle avait sur le cœur. Je le sentais. C’est pourquoi mon regard était rivé droit dans le sien, sans défaillir, et que si ma colère semblait s’apaiser un tout petit peu, une quantité presque infime, je sentais toujours mon cœur profondément déconner. Je respectais les quelques secondes de silence qu’elle s’octroyait, avant de reprendre sur ces mots qui, je le sentais, changeraient à tout jamais ma vie : si elle avouait m’aimer, je serai le plus heureux des hommes. Si ça n’était pas le cas, je serai à tout jamais anéanti et sauterai du haut d’un pont. Radical. Et soudain, sa voix se fit plus calme, lorsqu’elle me dit qu’elle ne parvenait pas à taire son inconscience et son égo démesuré malgré un manque de confiance en elle manifeste. Elle avait peur de tomber amoureuse, lâcha-t-elle enfin. Pourtant, c’était bel et bien ce qu’il s’était passé. Elle était amoureuse de moi… Waouw… Ces mots éclatèrent dans mon esprit comme un millier de feux d’artifices. Alors je baissai la tête et fermai les yeux un instant, un léger rire s’échappant entre mes lèvres avant que je ne redresse mon satané crâne de nerveux chronique et ne pose ma main sur sa joue tendrement en lui disant dans un léger sourire :

« Deux beaux idiots, hein… » Lui dis-je avant de m’emparer de ses lèvres en laissant transparaître un sentiment nouveau. Un sentiment que je n’avais encore jamais laissé éclater auparavant, de peur qu’elle ne le brise. Et ce sentiment, c’était…

L’amour…
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MessageSujet: Re: Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey) (#)   Who the f*** is she?! (Nilo&Tracey)  EmptyMar 6 Juin - 23:29

Who the f*** is she?!
Nilo & Riley & Tracey

La débâcle gagne la pièce dès l’instant où la paire la pénètre, instaurant en ces lieux pourtant calmes une tempête d’une violence inquiétante. Les mots se déversent sans filtre, entrainant un courant de vérité accablante que ni l’un ni l’autre ne peut désormais ignorer. Les vraies choses éclatent au grand jour, s’envolent au fil qu’elles sont prononcées à travers des paroles exacerbées par la frustration qui les enveloppe.

Sans filtre.
Les rideaux tombent et la barrière n’est plus. La jeune femme s’ouvre comme elle ne l’a jamais fait. Elle ne s’attendait pas à puiser en elle la force d’avouer les sentiments qu’elle tentait de voiler derrière cette peur irrationnelle qui l’a toujours conduite dans cette vie de dénie. Elle a commencé à porter pour l’homme ténébreux des sentiments manifestes dans ses premières semaines d’hospitalisation. L’inquiétude qu’elle ressentait, le besoin d’être à ses côtés, les bons soins qu’elle lui accordait, le support moral qu’elle lui offrait… La question qui subsiste, toutefois, est pourquoi a-t-elle décidé de délibérément ignorer ce que son coeur lui dit? De ne pas s’abandonner à l’euphorie qui s’empare d’elle lorsqu’elle est à ses côtés? De ne pas lui souffler mille et une fois combien elle l’aime lorsqu’ils font l’amour? Pourquoi a-t-elle préféré prioriser le dénie plutôt que d’affronter la réalité qui, même avec d’innombrables efforts, ne saurait être vaincue? Parce que la peur est grande. Elle n’a jamais été amoureuse de quiconque, n’a jamais ressenti ce qu’elle ressent aujourd’hui. Riley a toujours eu peur de souffrir, toujours eu peur d’être celle que l’on laisse baigner dans sa peine et dont le coeur doit souffrir silencieusement. Peut-être est-ce pourquoi elle ne s’est jamais laissée tomber amoureuse. Peut-être est-ce pourquoi elle a toujours préféré les aventures d’une nuit plutôt que de rêver à une histoire digne d’un conte de fée. Il ne faut pas oublier que, dans le cas à l’espèce, l’homme pour lequel elle s’est entichée a le double de son âge et baigne dans des vices multiples dont les récits rocambolesques et sombres ne plairaient pas aux oreilles sages. Il faut également préciser que la belle vit sous la tutelle désormais atténuée de deux parents qui lui accordent un amour qu’elle définit d’envahissant, désirant offrir une protection asphyxiante et exagérée envers cette petite fille unique qu’ils chérissent comme la prunelle de ses yeux. Que feraient-ils s’ils apprenaient qu’elle entretenait une relation amoureuse avec son enseignant?  Bien qu’elle aime ses parents de tout son être, elle ne peut ignorer que ceux-ci désapprouveraient fermement cette liaison qu’ils décriraient comme malsaine et dégoûtante, ne se gênant pas pour déverser sur Nilo leur désapprobation en usant des mots dénués de délicatesse. Vaut mieux ne pas s’imaginer leur rencontre, car il ne peut possiblement en ressortir quelconque positif. Conséquemment, la jeune femme se voit difficilement bâtir quelque chose avec un homme qui représente un danger sur toute la ligne. Comment peut-elle espérer quelconque stabilité avec Nilo? Comment pourrait-elle vivre sans craindre d’être blessée tôt ou tard, que ce ne soit par ses propres parents ou celui qu’elle aime? Comment peut-on attendre d’elle qu’elle dépose aveuglément son coeur entre les mains d’un futur incertain au nom d’un amour naquit d’une relation en effet malsaine? Malgré la beauté de ce qu’ils pourraient partager, la peur subsiste et s’accroche à elle avec virulence. Elle est effrayée et absolument dérobée de ses moyens. Et même si elle a envie de le repousser et de lui dire qu’elle ne peut lui donner ce qu’il désire, elle accueille ce baiser comme le Messi. Un baiser qui, très rapidement, se transforme en quelque chose de plus passionnel, plus intense. Entièrement ensorcelée par la finesse de ce moment tantôt sauvage et désormais intime, elle se donne un petit élan pour s’asseoir sur le comptoir de granite, entoure ses fines jambes autour du bassin de Nilo pour l’attirer contre elle et passe ses doigts dans son épaisse chevelure châtaine. Elle sent les mains de son amant caresser ses douces cuisses et remonter sa robe dans la foulée. Riley dépose ses mains sur sa ceinture qu’elle défait habillement puis lève sa chemise avant de commencer à la lui déboutonner. Elle a tellement envie de lui que ses gestes ne sont plus calculés; sa maladresse retranscrit avec perfection le désordre chaotique qui sème la pagaille dans sa tête.
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