parfois, il faut accepté de renoncer pour pouvoir continuer à se battre - JEHAN

jennifer "jehan" manning

à trop vouloir toucher les étoiles, on se casse la figure

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ elle n'aime pas qu'on l'appel Jenny ou Jen, le seul surnom qui lui colle est Jehan + elle adore le surf ainsi que les sports de plein air + c'est une amatrice de camping et de dormir sur la plage à la belle étoile + elle aime bien boire une bière ou deux + c"est une fan d'alcool comme le whisky, bourbon ou sotch (comme son père) + elle a fait 8 ans de prison pour un crime qu'elle n'a pas commis + elle est tombé amoureuse de la femme qui la sortie de prison + elle a réalisé qu'elle était lesbienne juste avant la mort de son copain et maintenant elle s'assume pleinement même si ça finit toujours en conflit avec son père + c'est une grande surfeuse qui passerait sa vie sur l'eau si elle le pouvait + elle se lève souvent très tôt et tient un horaire pareil chaque jour + elle vit temporairement chez ces parents, mais à déjà un logement en vue + elle joue du piano, même si elle a toujours détesté ça, et de la guitare + elle chante un peu, mais seulement quand elle est seule + elle essaye d'apprendre à cuisiner + c'est une grand insomniaque qui vie sur le café + elle n'aime pas les bruits forts + elle a récupéré un chiot dans une intervention qu'elle a nommé Hector + elle adore lire et regardé des documentaires animaliers + elle connait bien les étoiles + elle a trouvé une vieille moto qu'elle répare maintenant dans un coin du garage familiale + on l'a engagé comme médecin dans un équipe tactique + elle a du mal à se connecter avec les membres de sa famille + elle ne supporte pas qu'on la touche sans son accord + elle porte beaucoup de noire + elle adore le rock et le punk des années 70 à 90.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ chyler leigh</pris> jehan manning

l'histoire de ma vie

petite citation pour faire joli

« Comment vous sentez-vous aujourd’hui Jennifer ? » Comment je me sens? Hum, c’est une question que j’ai toujours beaucoup de mal à répondre. Je peux lui mentir en disant que je vais très bien. Quel le soleil brille et que le ciel est bleu comme le temps qui m’accueille quand je regarde par la fenêtre de son bureau. Le problème, c’est qu’il va savoir que je lui mens. Les psychologues ont cette tendance agaçante de toujours savoir quand on leur dit des mensonges. Edgar, qui préfère largement que je l’appelle Ed, est sans aucun doute le plus attentif que j'ai rencontré dans toute ma vie. Rien ne lui échappe depuis notre première rencontre. Chaque petit geste même inconscient que j’ai, il les voit et sait ce que ça veut dire. Autant j’apprécie sa présence apaisante, autant il peut m’énerver par moment avec ces questions banales, mais dont je n’arrive pas à trouver les bons mots. Je hausse alors les épaules en lui offrant ce que ma mère appelle mon air et je cite : « i don’t care ». Je crois qu’elle me reproche de trop l’avoir dernièrement. Je ne lui en veux pas, mais très franchement comment on peut m’en vouloir après les dernières années ? J’ai passé ma vie à vivre dans une cage pour le crime d’une autre personne. Même si j’essaye de ne pas être en colère, je le suis pour des raisons évidentes. Je ne comprends pas encore pourquoi on m’a si facilement condamné à l’époque.

« Je ne sais pas. Je ne vais pas mal, mais je ne vais pas bien non plus. Je crois qu’on peut dire que je me sens confuse. » Il hoche la tête dans un premier temps avant de reprendre la parole quand il voit que je ne vais pas continuer sur ma lancée. J’ai besoin d’encouragement pour parler un peu plus. « Comment vous vous adaptez au retour à la vie civile. » Je laisse échapper un rire amer. Le retour à la vie civile. Les gens en parlent comme si je viens de rentrer de l’armée alors que j’ai passé les 8 dernières années de ma vie dans un trou à rat qu’on appelle une prison fédérale. Revenir à une vie où je peux dire ce que je pense sans me prendre un coup de matraque derrière la tête est à la fois libérateur, mais aussi un peu… difficile? Pendant des années, je me suis concentrer sur survivre entre ses murs en restant très loin de tous les problèmes. J’ai plutôt bien réussi si on considère que je ne me suis fait poignarder qu’une seule fois durant mon temps et que j’ai été impliqué dans trois bagarres différentes. Bien entendu, ma mère étant juge, on a dû me placer dans une autre prison après le premier mois. On avait tenté de me faire la peau assez souvent pour que ça devienne littéralement un problème. Sans doute une des premières fois que je fus heureuse de voir mes parents être si vocaux pour prendre ma défense. Je serre les poings un instant, puis je réponds d’une voix calme et posée. « Parfois, j’ai l’impression que ma famille veut tout simplement ignoré ce qui m’est arrivé. C’est comme si pour eux j’ai été à l’étranger pendant 8 ans. Ma mère a reçu de vieux amis il y a deux semaines… ils pensaient que je rentrais de médecin sans frontière ou un truc du genre. Après ça, j’ai réalisé que ma famille avait préféré dire que j’étais en voyage ou que je sers mon pays plutôt que de dire que j’étais en prison pour meurtre. » « Vous avez parlé avec vos parents de comment vous vous sentez sur ce mensonge ? »

Parler avec mes parents est toujours quelque chose de très difficile pour moi depuis que je suis toute petite. Étant l’ainé de la famille, on a toujours attendu que je montre l’exemple à mon frère et ma sœur. Ma mère a toujours été terriblement rigide sur notre éducation ou tous autres aspects de notre vie. J’imagine que c’est pourquoi je me suis tellement senti mal à l’aise avec ma sexualité plus jeune. Puis, mon frère a eu cette histoire avec un de ses profs et ça m’a carrément refroidi. Leur réaction fut assez… enfin bref de quoi ne pas vouloir aller dans cette voie. « Parlez avec mes parents c’est comme tenté de parler à un mur d’acier de dix pouces d’épaisseur. » Il rit doucement à ma métaphore, mais il sait bien que ce n’est pas facile pour moi de discuter avec mes parents. Ça finit toujours mal, peu importe le sujet du coup… je passe le moins de temps possible en leur présence. Ce qui n’est pas vraiment difficile comme ils sont bien souvent très occupés avec leur boulot et moi avec le mien. « Et les cauchemars ? Comment ils sont dernièrement ? » C’est la partie fâcheuse de cette conversation. Tout comme les sentiments, les cauchemars que j’ai depuis bien avant ma sortie de prison sont quelque chose que j’évite comme la peste. Je me tortille un court instant dans mon siège avant de lui répondre. « Ils vont et viennent. Ils ne sont plus aussi violents qu’avant, mais j’en ai encore quelques-uns quand j’arrive à dormir la nuit. Quand je dors le jour, c’est moins fréquent. » Il laisse échappé un simple « hum hum » qui ne veut dire qu’une seule chose, pour moi de continuer à parler. Ce que je fais un peu à contrecœur. « Je travaille plus souvent de nuit que de jour dernièrement. Je l’ai demandé parce que ça m’aide à me sentir plus normal. Ma mère trouve que ce n’est pas saint. Elle a encore tenté de me convaincre de rejoindre un cabinet privé en ville avec un de ses vieux amis. J’ai refusé et on s’est disputé. J’apprécie qu’elle ait toujours été là durant mon temps et qu’elle m’est crue depuis le premier jour, mais en ce moment j’ai besoin de faire mes propres choix … je crois qu’elle a du mal avec ça. Me laisser choisir ce que je veux parce qu’enfant j’ai toujours fait ce qu’elle me demandait de faire. J’ai pris médecine en premier lieu parce qu’elle m’y a poussé. Je ne le regrette pas, j’adore la médecine, mais je veux qu’elle arrête de choisir ma propre voie. Plus elle persiste, plus je me mets en colère contre elle. Déjà qu’avec mon père c’est l’horreur. Je leur ai dit que je ne voulais plus de rendez-vous avec les fils de leurs amis parce que je préférais les femmes. La première fois… ils ont dit que c’était juste un effet d’avoir passé autant de temps qu’avec des femmes. J’ai essayé de leur faire comprendre, mais ils ne veulent rien entend… donc je leur parle assez peu même si je vis toujours avec eux. »

Je ferme les yeux. Il y a des sessions où je ne parle presque pas ou on ne parle de rien d’important. Aujourd’hui par contre, j’en dis plus que je ne l’ai fait depuis longtemps. Il y a tellement de choses qui doivent être dites, mais autour de moi personne ne semble vouloir les entendre ou prêter attention. Ça m’énerve, ça me met en colère, mais je sais que je ne dois pas vraiment rester figé sur ses détails. Ma famille a avancé alors que moi je me suis retrouvé coincé à un point statique pendant des années. Je lui dis finalement la vérité évidente que je ne veux pas dire à ma famille par peur de les blesser. Quelle lâche je suis n’est-ce pas? « Je me sens seule. J’ai l’impression que les membres de ma propre famille sont des étrangers et le pire c’est que chaque fois que je tente d’approcher mon frère ou ma sœur… ils vont dans le sens contraire. Je ne peux pas dire qu’on s’est toujours merveilleusement entendu plus jeune, mais il y a toujours eu une certaine complicité, un certain lien entre nous… Aujourd’hui, j’ai peur qu’il soit disparu. » Je sens une boule se former dans ma gorge. Je me sens seule, je me sens perdue… et je ne sais plus où je vais. Avant, j’ai toujours eu un objectif en tête… maintenant tout est vide et me semble terriblement sans espoir. Ed se penche vers moi avec un visage plus soucieux que jamais. « Se sentir déconnecter n’est pas mauvaise, Jennifer, pardon Jehan. C’est normal que vous vous sentiez de cette façon. Vous avez besoin de temps pour pouvoir reconnecter les points. Vous dînez avec votre famille une fois par semaine non? Bien c’est un début. Vous m’avez dit que vous avez aussi une soirée par semaine où vous sortez soit avec votre frère ou votre sœur. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que tout soit normal soudainement. C’est aussi difficile pour votre famille que pour vous. » Je respire profondément parce que je sens l’envie de pleurer me prendre, mais je ne veux pas verser de larmes. C’est épuisant pleurer je trouve. « J’aimerais juste arrêter de me sentir … comme si je ne suis pas leur fille, leur sœur. » L’envie de me rouler en boule pour me protéger des émotions comme du monde extérieur est difficile à repousser. « Vous voulez qu’ils vous montrent qu’ils vous aiment toujours et ce pour qui vous êtes maintenant. C’est humain de vouloir avoir de la chaleur et des gestes d’amour venant de notre famille. Ne baisser pas les bras et garder espoir. Ils vous aiment comme vous les aimez. Et je crois que Morgan est aussi là pour vous soutenir non? » Je souris à peine quand il prononce le nom de Morgan. Il a raison, j’ai au moins une personne qui ne me fait pas sentir comme une parfaite étrangère. « Je crois que nous avons bien avancé aujourd’hui. Soyez prudent, Jehan, et on se voit la semaine prochaine d’accord. » Il me sourit doucement alors qu’il se lève pour venir me reconduire à la porte. Quand je sors de son bureau, je le vois sourire alors qu’il regarde par-dessus mon épaule. Une figure familière m’attend. Ed pose sa main sur mon épaule dans un signe d’encouragement. « Ne perdez pas espoir. » Je lui offre un dernier sourire avant de marcher vers l’accueil. Morgan se tourne vers moi avec un sourire sur son visage. « Alors, prêt à y aller J? » Mon sourire est plus authentique et mon pas plus léger alors qu’on marche ensemble vers la sortie. Elle passe son bras autour de ma hanche d’une manière décontractée. « Je crois être prête comme jamais. » Ed a raison. Je ne suis pas seule, je ne suis pas si perdu, je ne suis pas si mal aimé.