contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Jeu 8 Juin - 13:18
Sasha est un homme qui a acquis plusieurs succès dans sa vie, mais s'il y a une chose qu'il regrette dans son existence c'est son divorce avec Leo. Il était heureux avec elle, il lui avait même pardonné sa tromperie, et pourtant rien de cela n'a suffit à la garder auprès de lui. Il était aussi fautif, s'il s'était un peu plus occupé d'elle, peut-être qu'elle serait toujours sa femme.
Aujourd'hui, ça fait sept ans qu'il est seul, sept ans qu'il se demande comment serait sa vie s'il n'avait pas agit de la sorte, sept ans qu'il se pose des questions auxquelles il n'aurait probablement jamais de réponses. C'est donc après une longue journée dans sa concession automobile que l'italien décide d'aller se relaxer en allant prendre un verre. Au fond, ça fait sept ans qu'il est ici mais il ne connaît pas grand monde. Il serait peut-être temps de s'ouvrir aux autres monsieur Lazzio !
Arrivé à son bar habituel, le jeune homme n'a plus besoin de dire ce qu'il souhaite, le barman le lui fait automatiquement. La première fois qu'il est venu ici, il a été surpris d'apprendre que ce bar regorgeait de la communauté LGBT, cet endroit leur était réservé. On pourrait donc penser que Sasha en fait parti, et en réalité ça ne serait pas tout à fait faux. Fut un temps où il a eu une aventure avec un homme, mais ça n'a pas duré. Ça n'a plus déplu au jeune homme, mais aujourd'hui, il ne se voit pas vraiment assumer cette partie de lui, d'autant plus que les sentiments pour sa femme sont encore très vifs dans son esprit.
Assit à comptoir, il remarque un homme s'asseoir à côté de lui, commander une boisson et après quelques temps, se faire aborder par un homme. C'est vrai qu'il est séduisant, et il doit sans doute avoir beaucoup de succès auprès des femmes, mais en aucun cas il ne semble homosexuel voire bisexuel. C'est donc avec un sourire que Sasha prend sa défense.
" - Laisse tomber Tyler, il est pas de ton bord."
Sasha connaissait pas mal les gens qui fréquentait ce bar étant donné qu'il y venait assez souvent, il avait sympathisé avec certains sans pour autant aller plus loin. Il se tourna ensuite vers l'inconnu pour se présenter.
" - Je m'appelle Sasha, et ça - dit-il en désignant le bar du doigt - c'est un bar pour la communauté LGBT, du coup, je pense que soit vous vous êtes trompés d'endroit, soit, vous profitez des tarifs avantageux qu'ils offrent !" expliqua-t-il au jeune homme en se mettant à rire.
Pas mal de personnes le faisait, venir prendre un verre ici, car leurs tarifs étaient plus bas que dans les autres bars avoisinants. Mais ça engageait aussi à se faire dragueur si quelqu'un vous trouve à son goût.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Jeu 8 Juin - 22:32
Les apparences sont parfois trompeuses
Nilo & Sasha
Cela faisait déjà une semaine et demi que je logeais chez mon étudiante et, accessoirement, petite-amie. Riley était un bonheur à vivre, du moins pour moi car nous nous entendions merveilleusement bien sur tous les points. Comme elle j’attachais une importance sans faille à la propreté et l’aidais bien entendu dans toutes les tâches ménagères quotidiennes. Ensuite, j’adorais faire la cuisine et n’hésitais pas à la remplacer aux fourneaux pour lui faire plaisir et, parfois, lui faire découvrir les spécialités de mon pays, la Russie, que ma mère m’avait appris à cuisiner. Et puis parfois venait le soir où elle s’éclipsait de sa chambre, mettait son chat à la porte de la mienne puisque monsieur m’avait visiblement en grande affection, et venait me rejoindre dans mon lit pour une partie de jambes en l’air des plus délicieuses. Oui, l’avoir à côté de moi nuit et jour était un bonheur absolu, et si je commençais peu à peu à régler mes dettes envers mon propriétaire vis-à-vis de l’appartement, je savais au fond que je regretterai d’y retourner. J’aimais tellement vivre avec Riley. Mais toute bonne chose ayant une fin, je ne voulais pas que, alors que nous n’étions qu’au début de notre relation, je devienne trop envahissant ou du moins dérangeant, car la miss tenait tout-de-même dur comme fer à sa solitude parfois étouffante. Heureusement qu’elle avait ses cours et moi les miens pour nous séparer quelques peu, même si… et bien oui, nous avions des cours en commun puisque j’étais accessoirement son professeur de dix-huit années de plus qu’elle. J’avais décidé, ayant de l’avance ce matin car je m’étais préparé en moins de deux, de vérifier sur mon ordinateur mes comptes pour faire le point où j’en étais. J’avais actuellement cent quatre dollars d’avance. Si je soustrayais les cinquante-cinq dollars que me demandait mon propriétaire pour que je garde l’habitat encore quelques semaines, cela faisait qu’il me restait quarante-neuf dollars. Pas énorme, mais déjà suffisamment pour m’acheter un paquet de clopes et, surtout, boire la bière blonde dont je rêvais jour et nuit. Seulement je devais faire attention, et m’offrir ce luxe était impossible. Je passai au marchant de tabac, pris un paquet de Marlboro, et me cantonnai à un et à un seul. Puis je sortis de là, ouvris le paquet, et attrapai mon briquet dans la poche arrière de mon jean noir. Je glissai la clope entre mes lèvres, la protégeait du vent qui soufflait à l’aide de ma main gauche et allumai l’extrémité de la main droite avant de ranger mon briquet dans mon jean, sous ma chemise blanche. Je marchai ainsi tranquillement, visitai ce coin que je ne connaissais pas à présent que j’avais terminé les cours, et que mon cours particulier avait malheureusement était annulé car Ailina était souffrante. J’avais donc tout mon temps puisque Riley n’avait pas encore fini ses cours. Mon sac à bandoulière posé sur l’épaule opposée, je chantonnai tranquillement l’air de Heaven in hiding de Halsey avant de passer devant un bar. Je lus rapidement le panneau, et fis quelques pas avant de me stopper pour revenir en arrière. Combien ? Les sourcils froncés, je relisais le panneau sur lequel était inscrit qu’ils servaient dans ce bar des bières à… 6 dollars ? Etait-ce une blague ? Ou alors elles ne valaient rien, mais en même temps… Oui, en même temps si j’en jugeai par le monde qu’il y avait à l’intérieur du bar et le fait qu’au fond et pour le coup je ne serai pas difficile étant donné que j’avais très envie de boire une bière… Ma foi, je n’allais pas faire le difficile. Je pénétrai dans les lieux et certains regards se tournèrent vers moi à la façon d’un western. Je parcourus les lieux du regard, et m’approchai du comptoir où se trouvait l’une des dernières places vides. Je saluai le serveur – très efféminé pour le coup – et lui demandai une bière blonde. L’homme s’exécuta avant que je ne me fasse aborder par un type d’environ mon âge. Ou non, peut-être un peu plus vieux que moi, je pense.
« Salut toi, on ne t’a jamais vu par ici. » Me dit-il en me toisant de bas en haut.
Et moi, comme le parfait pecnaud innocent qui ne calcule même pas qu’on est en train de me draguer ouvertement, je réponds tout simplement :
« Non, c’est la première fois que je viens. Je ne m’étais jamais aventuré dans ce coin de la ville. »
« Ah, tu vas voir c’est sympa. Tu veux boire une autre bière ? »
« Merci, mais je viens à peine de commander la première. » Lui répondis-je, commençant déjà par être un peu agacé.
Il ne pouvait pas me laisser respirer un peu, celui-là… ? Je retins un soupir, avant de fermer les paupières lorsque le type attrapa une chaise haute et l’approcha de moi avant de s’assoir.
« Alors comme ça tu viens tout seul… T’es célibataire ? »
Je tournai la tête vers lui et lui balançai un regard d’un air de dire « t’es sérieux, toi ? ». Heureusement, je fus sauvé par le type de l’autre côté de moi, qui expliqua à ce dénommé Tyler que je n’étais pas de son bord.
« Oulah non, je confirme, Tyler. Mais merci pour la bière ! » Lui dis-je pour lui faire bien comprendre que la discussion s’arrêtait là.
Mon héros du jour se présenta alors, et m’expliqua ce que je fus trop con pour ne pas comprendre de moi-même. Je ne pus m’empêcher de rire, profondément gêné, et lui répondis :
« Effectivement, je pensais juste être tombé sur un gros lourdaud paumé, pas sur un bar carrément gay. Mais je n’ai rien contre cela, je précise tout de suite. Merci en tout cas… Sasha, c’est ça ? Enchanté, moi c’est Nilo. »
Je remerciai le serveur qui m’apporta la pression, et me retins de rire lorsque, d’un sourire entendu, il me dévisagea également de la tête aux pieds. Ou du moins au torse, puisqu’il n’était pas équipé de rayons X pour me voir à travers le comptoir. Je bus une gorgée de bière, et repris :
« Effectivement, je suis venu ici pour les tarifs. 6 dollars la bière, c’est plutôt inespéré. »
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Ven 9 Juin - 0:24
Sasha n'est pas le genre d'homme à draguer ouvertement les personnes, et encore moins les femmes. Il aime les surprendre, les complimenter, les faire sentir belles avant de faire quoique ce soit d'autre. Bon et puis, même s'il a une belle gueule, ce n'est pas pour autant qu'il en profite pour en jouer, il a toujours été contre ça. Et au fond, il ne pourrait même pas le faire, car depuis quelques années, depuis qu'il a effleuré la mort, et encore plus depuis son divorce, il manque cruellement de confiance en lui. Les événements de la vie ont fait que, aujourd'hui, il n'est sûr que dans un domaine : son travail. Pour tout le reste, il patauge, il essaye, il échoue mais il apprend toujours de ses échecs, voilà aussi ce qui le rend plus fort.
Aujourd'hui, il avait décidé d'aller boire un verre après son travail dans ce bar qu'il connaissait. La première fois qu'il y avait été, c'était pour les prix attractifs, puis, l'ambiance, les connaissances et le reste ont fait qu'il y a fait son nid à cet endroit. C'est un peu comme un deuxième chez lui, ça lui permet de lâcher la pression de la journée, sans pour autant en profiter, comme beaucoup, pour sauter sur le premier venu qui franchit les portes de l'établissement. Comme Tyler par exemple. Un habitué du bar, il venait toujours draguer les hommes qui venaient s'asseoir au comptoir. Sasha n'y a pas échappé la première fois qu'il s'était installé, et ce soir, c'était au tour d'un autre homme. Sasha observa la scène quelques minutes avant de décider d'intervenir pour sauver cet inconnu qui semblait irrité de cette conversation avec Tyler.
" - J'ai eu le droit à la même chose la première fois que j'ai passé les portes du bar. Tyler fait ça avec tous les hommes qui viennent s'installer au comptoir." fit-il en mêlant son rire à celui de son interlocuteur " - Enchanté Nilo !" répondit-il en tendant sa main vers le jeune homme en question.
Sasha avait fini par commander un deuxième verre de kir à la pêche, rien de très fort, mais ça lui suffisait pour se détacher de sa journée. Il regarda le jeune homme ainsi que le regard du serveur posé sur celui-ci. La situation aurait pu être gênante pour certains, mais le dénommé Nilo ne semblait pas en être dérangé pour autant.
" - C'est vrai, c'est le bar le plus avantageux de la ville, enfin je crois, je ne les ai pas tous fait !" dit-il en lâchant un petit rire.
Sasha sentait bien que le jeune homme n'était pas homosexuel, ni même bisexuel, et même si c'était le cas, il ne se serait jamais permis de ne juger, il ne juge jamais les gens avec leur apparence. Il ne juge pas les gens tout court en fait. De plus, il voyait là peut-être l'occasion de se faire une nouvelle connaissance et peut-être une nouvelle amitié, lui qui n'en avait pas des tonnes.
" - Ça fait longtemps que vous êtes en ville ?" demanda-t-il à Nilo.
Il avait pris l'habitude de toujours vouvoyer les personnes, question de respect et des valeurs qui lui avaient été inculqué étant petit.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Sam 10 Juin - 14:36
Les apparences sont parfois trompeuses
Nilo & Sasha
Je serrai la main de l’inconnu pour le moins amical à côté de qui je décidai de siéger, ignorant, par ma sottise et mon innocence certainement, que j’étais tombé dans un bar LGTB. C’était bien ma veine ça… Non pas que j’ai quoi que ce soit contre cette communauté, mais simplement que me faire ainsi ouvertement draguer par un type et analyser de la tête aux pieds par un barman était pour le moins… inhabituel. Cependant je décidais de prendre cela à la rigolade et, après tout, si j’avais vraiment été importuné à l’idée de me faire mater par des hommes, je ne serai logiquement pas en train de m’installer à côté de l’un d’eux. Quoiqu’heureusement, je ne lisais pas dans son regard à lui de désir. Ou alors il était farouchement dissimulé. Non, cet homme semblait être un habitué des lieux, ça c’était certain, mais en même temps ne semblait pas y appartenir pour autant. L’hypothèse de la bisexualité m‘effleura alors l’esprit, mais ne m’appelant pas Madame Irma, je ne pouvais pas émettre plus qu’une hypothèse sur le sujet. Et puis au fond… mais qu’est-ce qu’on s’en fout, sérieusement ? Le dénommé Sasha se mit à rire, en me répondant qu’effectivement ce bar était très avantageux, quoiqu’il n’avait pas beaucoup d’éléments de comparaison pour ne pas les avoir tous faits.
« Oh ben moi je peux vous dire que je les ai tous tentés, et que c’est de loin celui-ci qui l’emporte ! » Plaisantais-je.
Peut-être lui donnais-je à travers ces mots l’intuition que j’étais un alcoolique, ou tout du moins un sacré fêtard, mais au fond je m’en fichais un peu. Cet homme, je ne le reverrai certainement jamais, et quand bien même c’était le cas, il se rendrait très vite compte de mes maladies, au moins l’alcoolisme et la toxicomanie si ça n’est pas ma maladie psychique plus difficile à détecter. D’un point de vue extérieur, quand je ne suis pas dans les phases extrêmement basse ou, au contraire, extrêmement haute, cela ne se voit honnêtement pas. Et en ce moment, j’étais d’humeur stable, ni dépressive, ni trop joyeuse. Rien, juste parfaitement équilibrée, et honnêtement cela faisait un bien fou. A croire que les médicaments commençaient à réellement faire leur effet depuis qu’on me les avait modifier à l’hôpital après ma tentative de suicide. Sasha me demanda ensuite si j’étais nouveau en ville. Je fronçai légèrement les sourcils pour calculer, et lui répondis après avoir remercié le barman qui venait de me servir la pression :
« Ca fait… Ouais, depuis le moins de février. En fait j’ai quitté mon pays pour la Nouvelle-Zélande quand je n’avais pas même un an, mais je suis resté dans mon quartier, sans trop sortir de celui-ci pour diverses raisons. Mais maintenant que je suis libre comme l’air, je me rattrape. J’avais juste beaucoup de choses à faire. » Lui dis-je, lui répondant aussi honnêtement que je lui cachai en même temps absolument tout de ma vie passée et de mon incarcération de vingt ans.
« Et vous, vous êtes nouveau ? » Lui demandais-je à mon tour.
Je pris la chope et la menai à mes lèvres pour goûter une bière non pas extra, mais qui était même plutôt bonne pour le prix. Décidément, je risquais de revenir pas mal de fois ici, sans essayer d’en faire une habitude car, de un, je m’étais promis de réduire ma consommation d’alcool et, de deux, je ne voudrais pas qu’en passant peut-être devant le bar, Riley ne me voit à l’intérieur et se pose beauuucoup de questions. Quelle idée peut-on effectivement se faire de son petit-ami s’il fréquente les bars gays ? Mais cependant elle me connaissait suffisamment pour savoir que j’aimais beaucoup trop les femmes pour changer de bord. Malheureusement d’ailleurs, sinon cela aurait évité le dérapage que l’on connait d’il y a une semaine et demi lorsqu’elle eut rencontré ma petite amie précédente, Tracey. Ces deux femmes s’étaient livrées une guerre sans merci, là où moi je m’étais défoulé comme un lion contre l’antilope que représentait Lucas, mon ancien meilleur ami et dealeur qui avait jeté son dévolu sur celle que j’aimais, là où lui n’en avait rien à faire pour prendre les femmes et les jeter une fois qu’il en avait tiré le meilleur parti. Autrement dit, de bonnes parties de jambes en l’air. Je reposai ma chope et balayai des yeux le bar. Un peu plus loin dans la salle, deux femmes d’un certain âge se roulaient des galoches à n’en plus finir. J’eus un sourire non pas moqueur sur les lèvres, mais presque attendri.
« C’est beau d’être encore amoureux à cet âge-là. Surtout que je suppose que ça n’est jamais facile d’affronter sa famille après un coming-out. Je me serai fait étriper à leur place ! » Lui dis-je dans un sourire.
S’il voulait me parler du sien, j’étais ouvert, mais pour le moment nous ne faisions que connaissance, alors je me doutais qu’il n’allait peut-être pas aborder le sujet, surtout si celui-là s’avérait être difficile.
« Au fait, je peux vous demander comment vous avez fait pour savoir au premier coup d’œil que je n’étais pas gay ? » Lui demandais-je, amusé.
« Excusez-moi, on peut fumer ici ? » Demandais-je au barman qui me répondit d’un sourire et d’un clignement de l’œil.
Bon, ça c’est fait. Je pris mon paquet et en sortis l’avant-dernière cigarette, avant de proposer la dernière à Sasha.
« Cigarette ? » Lui proposais-je en lui tendant le paquet.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Sam 10 Juin - 15:25
Sasha n'était pas un alcoolique, loin de là, mais boire un verre lors d'une soirée ou bien après une dure journée, ça faisait toujours du bien. Il ne comprendrait probablement jamais les jeunes à peine majeur, qui se bourrent la gueule pour dire qu'ils ont profité de leur soirée, surtout qu'à cet âge là, l'alcool est un jeu. Malheureusement, ce sont ces personnes plus tard que l'on retrouve en coma éthylique ou même dans des réunions d'alcooliques anonymes, c'est triste de voir la jeunesse de maintenant. Quand il était jeune lui, c'était différent, mais il fallait s'habituer à son temps !
" - Je n'en doute pas une seconde. Ce bar est un bon endroit pour se relaxer et prendre son temps, en dehors de ce qu'il abrite bien sûr. Certains vous diront que c'est contre nature, mais bon, c'est tout un débat."
Sasha n'avait jamais rien eu contre les personnes homosexuelles. En même temps, pour avoir eu une aventure avec un homme une fois, il aurait été mal placé. Mais honnêtement, il ne voyait aucun problème à ce que deux hommes ou deux femmes soient heureux ensemble. Ça reste de l'amour, peu importe le sexe de la personne.
En entendant les propos du jeune homme, l'italien ne mit pas longtemps à comprendre que les raisons que l'avaient poussé à venir ici étaient sans doute importantes, mais, il ne se permit pas pour autant de lui poser des questions sur son passé, d'une part parce qu'ils ne se connaissent pas, et d'autre part parce que même s'il est curieux, il y a certaines choses qu'il ne faut pas demander. Et puis, ça ne le regardait pas tout simplement !
" - Non, j'habite ici depuis sept ans maintenant. J'ai abandonné tout ce que j'avais et puis je suis venu vivre ici, loin des souvenirs plutôt douloureux que je pouvais avoir dans mon pays natal."
Il n'avait pas vraiment envie d'évoquer son divorce, c'était encore une blessure ouverte pour lui, même après toutes ces années. Ce n'est jamais facile de quitter une femme qu'on a aimé, qu'on a désiré et avec qui on a des tonnes de souvenirs en commun.
" - En écoutant votre accent, je dirais que vous venez des pays de l'Est non ?"
Le jeune italien aimait les étrangers, parce que les américains, les anglais ou les néo-zélandais n'avaient pas véritablement d'accent, pas comme celui qu'il avait lui-même. Ça lui rappelle d'où il vient et jamais il n'essayerai de le perdre, parce que ce sont ses racines et il y tient énormément. Et puis, son accent était chantant et séduisant d'après certaines femmes, alors pourquoi essayer de le perdre ?
" - C'est vrai, c'est adorable de voir des personnes amoureuses, qui tiennent l'une à l'autre. Moi je sais pas trop comment auraient réagi mes parents s'ils avaient encore été en vie. Mais bon, la question ne se pose pas."
Façon claire et nette de dire à son interlocuteur qui ne faisait pas parti de cette communauté. Puis, à la question de Nilo, Sasha lâcha un petit rire.
" - L'habitude ? Non je sais pas trop, vous n'avez pas l'allure aussi bien dans la démarche que dans votre style vestimentaire. Quand Tyler vous a parlé c'est à peine si vous l'avez regarde et vous étiez plutôt irrité donc pas intéressé. Disons que c'est mon sixième sens d'habitué de ce bar qui m'a fait dire ça. Après, certains cachent plutôt pas mal le fait qu'ils sont homosexuels ou même bisexuels, donc j'aurai très bien pu me tromper."
Après tout, il n'avait fait qu'une hypothèse qui s'était révélé être juste. Quand Nilo lui demanda s'il voulait une cigarette, il fouilla dans la poche intérieure de sa veste. Il avait oublié son paquet et donc son briquet.
" - Merci, j'ai oublié mon paquet visiblement.. Ça fait longtemps que vous fumez ?"
Il glissa la nicotine entre ses lèvres et profita de la flamme du briquet pour allumer la sienne et tirer quelques bouffées dessus.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Sam 10 Juin - 17:07
Les apparences sont parfois trompeuses
Nilo & Sasha
A ce que je pouvais comprendre et même si je n’allais pas lui poser la moindre question à ce sujet a vie de Sasha n’avait pas toujours été des plus roses. Lui aussi… Comme je le comprenais. J’ignorais ce qu’il avait traversé, mais une chose était sûre : si je n’avais pas été accablé par un bracelet électronique autour de la cheville et n’avais pas fait de prison, moi aussi je me serai barré dès que j’en aurai eu la possibilité dans un autre pays loin, loin d’ici. Je bus une nouvelle gorgée de bière et haussai les sourcils lorsqu’il parla de mon accent. Je reposai la chope et le regardai d’un air épaté.
« Waouw, vous êtes bien la première personne ici à entendre que j’ai un accent ! Et en plus à quasiment le reconnaître. En réalité mon nom de famille est Toskàv, et effectivement ça vient de l’Est. De Russie, plus précisément. Et vous, je ne sais pas… Je dirai peut-être d’Europe, mais je n’ai jamais voyagé malheureusement, donc… Je peux avoir un indice avec votre nom ? » Lui demandais-je.
Mon regard glissa sur le couple de vieilles lesbiennes qui s’embrassaient un peu plus loin mains posées l’une sur l’autre, et ne put m’empêcher de dire que d’admirai ces femmes et ces hommes qui assumaient leur sexualité vue comme étant quelque chose d’hors norme et de dégueulasse pour la plupart des gens. Je n’osais même pas imaginer comment mon père aurait réagi si je lui avais avoué que j’étais gay. Mais comme le dirait Kurt Cobain, « j’aimerais être homosexuel pour faire chier les homophobes ». Car oui, en plus d’être le roi des connards, mon père était homophobe. Je ne sais pas quel défaut on pourrait lui ajouter de plus, tant il les collectionnait. Apparemment, vu sa réponse, Sasha également avait perdu ses deux parents, mais j’ignorais comment et ne lui poserai certainement pas la question. Non seulement cela ne me regardait pas, mais qui plus est, une question en entrainant toujours une autre, il me l’aurait demandé en retour. Et qu’aurai-je donc pu répondre ? « Oh, mon père a assassiné ma mère juste sous mes yeux, et pour la venger je lui ai planté un couteau en plein cœur »… Non, il ne valait vraiment mieux pas que nous abordions le sujet ! Alors pour changer de sujet, je lui demandai comment il avait bien pu faire pour savoir au premier coup d’œil que je n’étais pas gay ou bisexuel, et j’avoue que sa réponse me fit légèrement rire. Irrité, moi ? Non, c’est pas mon style ! Mais bon, la question est plutôt de savoir qui ne m’irrite pas en m’abordant, que ça soit un homme ou bien une femme. Non, en fait les femmes je les tolérais, mais depuis mon enfance j’avais toujours appris à me méfier des hommes. Les femmes qui trainaient vers chez moi étaient avant tout des prostituées, alors comment auraient-elle pu gâcher la vie d’un enfant ? Je ne les intéressais pas, et devais me forcer de baisser le regard devant les hommes que je croisais, même si mon foutu sale caractère me poussais bien souvent à les affronter, in fine, à me battre avec eux.
« Bien jaugé. » Lui répondis-je avant de boire une nouvelle gorgée d’alcool.
Mais un besoin en entrainant un autre, je demandai au barman s’il acceptait la cigarette, ce à quoi il acquiesça. Je sortis mon paquet qui criait famine, et pris l’avant-dernière cigarette avant d’offrir l’ultime à mon nouveau camarade de bar, ce qu’il accepta. Je lui tendis poliment en premier le briquet pour qu’il l’allume, et allumai l’extrémité de la mienne par la suite, laissant la fumée nocive parcourir mes poumons. Ah ce que c’était bon… Je fermai un instant les paupières pour profiter des « bienfaits » de la clope, avant de sentir le vibreur de mon portable s’activer. Je tapotai le bout de ma cigarette contre le cendrier et l’attrapai pour voir qui m’appelait. Lucas ? Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien me vouloir ce connard ?
« Excusez-moi. » Dis-je à Sasha en décrochant.
« Quoi ? » Dis-je sur un ton glacial.
« Il faut qu’on parle. »
« Je n’ai plus rien à te dire. »
« Moi si, et tu sais très bien de qui je veux parler. »
« Hey Lucas, sérieusement va foutre la merde ailleurs, ne me compte plus parmi tes nombreux potes. »
« Je voulais te parler de Riley. »
« Oui, et bien au cas où tu n’as pas compris, Riley c’est chasse gardée. »
« Ça je l’ai compris, si. Et pour la drogue ? »
« Ta drogue tu peux te la carrer là où je pense, tu peux toujours rêver pour que ce soit elle ou moi qui vienne en chercher. » Lui dis-je en baissant le ton, priant pour que mon « nouvel ami » ne m’entende pas. Mais j’ignorais si c’était vain.
« Très bien, en tout cas pour ta jolie poupée, c'est ce qu'on verra. Elle sait que tu as fais de la tôle, tiens ? » Ricana-t-il.
Je lui raccrochai au nez et poussai un profond soupir.
« виды ублюдок… » Marmonnais-je avec dédain.
Je rangeai mon portable dans la poche de mon jean, et bus une nouvelle gorgée de ce précieux nectar que je finis enfin. Déjà… ?
« Excusez-moi, vous disiez ? Ah oui, votre nom. Hmm, c’est italien si je ne m’abuse ça, non ? » Lui demandais-je, retrouvant mon sourire, essayant d'oublier les menaces qu'il avait faites à propos de ma Riley.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Sam 10 Juin - 18:36
Sasha avait remarqué que les anglophones avaient du mal à repérer les personnes avec un accent, lorsque celui-ci n'est pas trop prononcé. Et c'était le cas de celui de Nilo. Malgré cela, le jeune homme avait décelé cette petite différence. En entendant les propos de son interlocuteur, il ne put s'empêcher de se sentir un peu privilégié du fait qu'il faisait partie du peu de personnes qui avaient réussi à découvrir une partie de lui.
" - Disons que certaines consonances m'ont mis la puce à l'oreille, après je n'aurai pas été capable de dire quel pays exactement ! Me concernant, vous n'avez pas totalement tord, vous avez même raison, c'est d'Europe. Si je vous donne mon nom, vous n'allez pas mettre longtemps à trouver d'où je viens, c'est Lazzio."
Il y avait tout de même plusieurs possibilités. Il pouvait bien être espagnol ou même corse. Il était donc fort probable que le jeune homme trouve très facile avec l'indice qu'il venait de lui, à savoir son nom de famille.
À la suite de cela, son interlocuteur aborda abordé le sujet des deux femmes s'embrasser. Sasha avait regardé dans leur direction, sans pour autant les fixer. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait un couple homosexuel s'embrasser. Et puis, il ne voulait se montrer trop insistant ou même impoli, parce qu'il respectait totalement leur orientation sexuelle, et que pour lui, ce sujet n'était absolument pas tabou.
Vient ensuite ce moment où il aborda le sujet du fait que Sasha avait pas mis très longtemps à comprendre qu'il n'avait rien à voir avec les personnes qui fréquentent habituellement les lieux. De plus, il ne l'avait jamais vu ici auparavant, alors toutes ces petites choses font qu'il en était venu à cette déduction, qui s'était avéré juste. Après ce petit intermède, le jeune homme finit par lui proposer une cigarette, la dernière du paquet visiblement. Il se sentait un peu coupable, mais l'envie prit le dessus, et il accepta. Il savoura cette sensation, cette brûlure qui s'emparait de ses poumons, mais bien rapidement la discussion qu'il avait avec Nilo s'interromput suite au coup de téléphone qu'il venait de recevoir. Rien qu'à voir son regard en voyant écrit le nom de l'appelant, il ne mit pas longtemps à deviner qu'il n'avait aucune réelle envie de s'entretenir avec lui. Cependant, il s'éloigna un peu afin de prendre l'appel.
Malgré qu'il ne soit pas très curieux et qu'il ne veuille pas spécialement écouter la conversation de son compatriote de bar, il saisit quelques bribes, er ce qu'il entendit ne lui plaisait pas. Pas dans le sens où il allait reprocher quoique ce soit à Nilo, mais il semblait piégé dans une situation quelconque et Sasha se sentait obligé de lui venir en aide. Encore plus au moment où il entendit qu'il parlait de drogue avec son interlocuteur. Cependant, il continua de fumer sa cigarette, tout en finissant son verre, qu'il reposa sur le bar. Pour ce soir, ce sera tout, il ne voulait pas non plus abuser de ce plaisir qu'il ressentait en buvant un verre.
Soudain, Nilo revient. Il semblait assez bouleversé par la conversation qu'il venait d'avoir, mais il fit mine de rien et reprit la conversation là où ils s'étaient arrêtés.
" - Vous avez vu juste, je viens d'Italie. J'espère qu'un jour vous aurez l'occasion d'aller découvrir ce beau pays. Bon j'avoue que mon avis est loin d'être objectif, mais il y a énormément de belles choses à voir."
Mais même si Sasha essayait tant bien que mal de ne pas aborder le sujet de l'appel qu'il venait de recevoir, il ne put rester ainsi plus longtemps, et quitte à ce que Nilo se braque, tant pis. Au moins, il lui aura proposé son aide.
" - Excusez-moi.. J'ai entendu quelques bribes de votre conversation.. Notamment celle où vous parliez de drogue.. Je ne suis pas là pour vous jugez.. Simplement j'ai été flic, et si vous avez besoin d'aide, vous pouvez compter sur moi. Je ne vous force à rien, mais vous semblez réellement affecté par cette conversation, alors si vous avez besoin d'une main, je vous tend la mienne."
Il était bien conscient que sa proposition n'avait que peu de chance d'être acceptée, mais il n'aimait pas voir les personnes comme ça, d'autant plus s'il avait des problèmes que ce soit pour lui ou pour quelqu'un à qui il tient, Sasha se portait garant.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Sam 10 Juin - 19:55
Les apparences sont parfois trompeuses
Nilo & Sasha
Ce mec, je me jurai de le tuer un jour… Bon, non je ne le ferai pas vu la peine que j’avais et continuais d’écoper à cause du meurtre de mon père, mais au moins je lui ferai refaire volontiers le portrait. Comment pouvait-il oser m’appeler pour me menacer, moi, ouvertement ? Il savait parfaitement ce dont j’étais capable, et il osait pour autant me téléphoner pour me dire très explicitement qu’il ferait tout pour récupérer Riley. Cependant je n’étais pas stupide, et je savais que s’il voulait la récupérer ça n’était pas par amour pour elle, mais par vengeance à mon égard. Après tout, je l’avais platement humilié en public – et un public très nombreux il fallait le dire – en le balançant par-dessus le balcon afin qu’il termine sa plongée dans la piscine à débordement de sa villa luxueuse de dealeur. Et ça, inutile de préciser qu’il n’avait pas adoré… Alors il se vengerait en s’occupant de me reprendre Riley, lui qui en subit les frais à ses dépens, en pensant qu’elle était tout à lui. Mais la blondinette était ma petite amie, et personne ne pourrait rien changer à cela. J’allais la garder, après avoir tant galéré à l’avoir auprès de moi, et ça n’était pas avec ses menaces stupides mais, je devais bien le dire, alarmantes, que cela changerait. Il faudrait simplement que je fasse en sorte de l’éloigner suffisamment et définitivement de lui pour qu’elle ne sache rien de l’emprisonnement que j’avais vécu, et de la peine que je continuais d’endurer. Je revins vers Sasha et m’excusai auprès de lui pour cette absence fortuite et impolie. Et, désireux de changer de sujet pour me calmer après cet appel qui me foutait intérieurement en pétard, je réfléchis un instant et lui demandai s’il n’était pas italien. Et bingo, je tombais juste. En même temps il aurait été stupide que je me trompe avec un nom avec de telles consonances. Je ris légèrement lorsqu’il me parla de la beauté non objective de son pays.
« Oh vous savez, que vous soyez italien ou pas, je pense que toutes les personnes qui y sont allées ont été comblées. J’ai connu deux italiens dans toute ma vie, maintenant trois avec vous, et tous en parlent avec passion. Je pense que le pays doit vraiment être beau, car généralement, quand on est habitué à un paysage, on ne l’apprécie plus tellement au fil du temps. Je n’ai jamais connu la Russie, pour avoir grandi ici, mais je sais que dès que j’en aurai l’opportunité, je me barrerai d’Island Bay avec grand bonheur ! » Lui confiais-je.
Mais pourquoi lui parlais-je autant ? D’accord je ne dévoilais pas grand-chose de ma personne, mais néanmoins cela ne me ressemblait pas. Il faut croire qu’un certain feeling passait entre nous deux, et très honnêtement sa présence m’était vraiment agréable. J’ignore si cela venait de ses manières italiennes, mais il dégageait une réelle sympathie. Cependant, ce qu’il me dit par la suite me glaça le sang. Malgré l’extrême précaution que j’avais prise, il m’avait entendu parler de ma consommation de drogue. Pire, il m’annonça être flic… ou tout du moins, de l’avoir été. Le passif de sa phrase me rassura, cependant je ne savais plus quoi penser. Mais quand il m’offrit son aide, j’en restai sans voix sur le moment. Je le dévisageai, le souffle court, et me mordis fermement la lèvre inférieure. Je pris une légère inspiration, et écrasai le mégot de ma cigarette achevée. Là pour le coup, il m’en faudrait une autre. Tant pis, je me décidai à entamer le paquet neuf, et le lui tendis une nouvelle fois s’il désirait se servir.
« Entre fumeur, il faut se serrer les coudes, non ? » Lui dis-je, tentant d’esquiver.
Mais je savais très bien que fuir n’était pas la solution, et si cet homme avait été dans la police, il devait encore avoir des contacts… Des contacts qui pourraient me refoutre dans la merde, d’ailleurs. Alors je pris une légère inspiration, réfléchis quelques secondes et tournai à nouveau le regard vers Sasha, curieux :
« Hum… Je ne sais pas comment vous demander ça, mais… J’ai été hospitalisé il y a quelques semaines – bientôt trois pour être exact – et je n’ai pu recevoir aucune aide de leur part pour arrêter la drogue, à moins de débourser des sommes pharamineuses que je n’ai pas. Dans ce pays, l’aide hospitalière est payante… Vous… ne connaitriez pas un moyen pour moi, je ne sais pas, un groupe peut-être, pour arrêter avec ça ? Pour être honnête je ne fais pas ça pour moi mais pour ma petite amie et… j’ai bien peur malgré tout de ne pas y parvenir… J’ai commencé à l’âge de treize ans… » Lui dis-je en baissant la tête et en fixant ma chope vide.
J’avais l’air tellement lamentable…
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Dim 11 Juin - 0:19
Lorsque l'on parlait de son pays natal, Sasha était capable de parler sans s'arrêter pendant des heures. Il pouvait décrire tous les paysages qu'il avait pu observer : le coucher de soleil sur l'eau à Palerme, les canaux se déplaçant sur l'eau à Venise, le Colisée à Rome, certes des paysages touristiques, mais il avait aussi pu observer d'autres paysages, et ceux-là dans des contrées bien moins connu que les autres. C'était toujours un véritable bonheur de parcourir son pays à la recherche de nouveaux points de vue, de nouvelles sources d'inspiration. Alors c'était certain qu'il n'était pas objectif dans ses paroles, mais qu'importe, c'était son pays, ses racines, et il ne les reniaient jamais, bien trop fier de là où il vient.
" - Vous avez bien raison, il y a tellement de belles choses à découvrir ailleurs dans le monde. C'est vrai que la Nouvelle-Zélande est un beau pays, même si ce n'est pas forcément l'endroit où je me serai imaginé il y a quelques années. Mais aujourd'hui je suis ici, et c'est toujours mieux que là où j'étais."
Il écoutait les paroles de Nilo, ce dernier semblait vouloir se confier, ou tout du moins, avoir besoin de parler. Sasha avait toujours été là pour écouter les personnes qui en avait besoin. Il fallait dire ce qui était, Sasha se méfiait souvent des autres, ayant beaucoup souffert de la trahison de celui qui était son meilleur ami, depuis, il a du mal à refaire confiance à "n'importe qui", bien que Nilo n'était pas n'importe qui, mais c'était tout de même un inconnu aux yeux de l'italien.
Il lui expliquait alors qu'il avait surpris des bribes de sa conversation par inadvertance, mais qu'en aucun cas il ne le forçait à quoique ce soit. Cependant, lorsqu'il lui annonça qu'il avait été flic, et que par conséquent il pouvait avoir du pouvoir sur certains aspects, ce dernier semblait se raidir, comme s'il craignait quelque chose. Mais dans tous les cas, Sasha n'avait plus aucun pouvoir puisqu'il ne faisait plus partie des forces de police depuis des années, mais s'il avait besoin d'aide, il pourrait tout aussi bien remuer d'éventuels contacts.
Se voulant rassurant, il mit une main sur son épaule et passa du vouvoiement au tutoiement comme pour lui montrer qu'il n'avait rien à craindre de lui, et que même si son statut de flic en effrayait plus d'un, là il voulait l'utiliser pour lui venir en aide, et non contre lui.
" - Écoute déjà pour commencer, je peux t'aider moi. Par la suite, je vais me renseigner dans des associations, et je vais tout faire pour que tu puisses trouver ta place et arrêter ça d'accord ?"
Des personnes accro à la drogue, il en avait rencontré dans sa carrière de flic, mais le plus étonnant c'était que Nilo veuille arrêter pour sa petite amie. Il devait vraiment l'aimer pour faire une telle chose, et c'était tout à son honneur après tout, c'est pour ça que Sasha allait se plier en quatre pour qu'il puisse réussir. C'est tellement rare que les personnes dépendantes demandent de l'aide, beaucoup disent que c'est être faible. Au contraire, pour l'italien c'est être courageux, de tirer un trait sur quelque chose auquel on est aussi accro, et il voulait accompagner Nilo dans ce changement important dans sa vie. Et s'il le fallait, il l'accompagnerait aux réunions s'il avait besoin. Il sortit alors un papier de sa veste ainsi qu'un stylo, puis, il y nota son numéro.
" - Tiens. Si t'as besoin, je suis disponible jour comme nuit, que ce soit pour ça ou pour autre chose."
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Dim 11 Juin - 15:03
Les apparences sont parfois trompeuses
Nilo & Sasha
Lorsque Sasha m’avoua qu’il avait été flic, c’était idiot mais j’eus tout à coup l’impression de venir de tomber dans un piège dont les mailles du filet se refermaient sur moi. Allais-je avoir des ennuis ? Pourtant j’avais fait attention quant au fait de rester discret, mais il fallait croire qu’il avait eu l’oreille plus fine que je ne le pensais. Après tout, ma voix avait dû être basse mais à la fois suffisamment claire pour que cet enfoiré de Lucas comprenne bien chaque mot de chaque menace que je lui avais promis de porter à exécution s’il approchait Riley ne serait-ce qu’à moins de sept kilomètres à la ronde. Alors ainsi il m’avait entendu parler de ma consommation de drogue… mais ô grand jamais je n’aurai pu prévoir une telle réaction de sa part. Sasha posa sa main sur mon épaule, presque fraternellement, et me dit sur un ton qui se voulait amical et rassurant en passant du vouvoiement au tutoiement, instaurant alors une relation moins froide et rigide que l’on avait naturellement envers tout inconnu qui se présentait à nous. Là non, il semblait bien qu’un pas venait d’être franchi dans sa direction, et vu ce qu’il me dit, j’étais prêt à faire l’autre. Il voulait m’aider personnellement ? Et mieux, il me disait vouloir m’aider à rechercher des associations qui viendraient en aide aux toxicomanes pour que je puisse tirer un trait définitif sur tout cela. Seulement il y avait encore le problème de mon alcoolisme, mais ça, je ne voulais pas lui en parler. C’était déjà carrément énorme ce qu’il faisait pour moi, alors si je lui disais « ah au fait, je bois comme un trou aussi. T’as une solution pour ça ? » il allait littéralement me jeter. Je ne sus quoi répondre tant j’étais abasourdi par sa démarche. La bouche légèrement entrouverte par la stupéfaction, je le regardai sortir un morceau de papier de sa veste pour y griffonner son numéro de téléphone qu’il me tendit, insistant bien sur le fait qu’il serait disponible pour moi de jour comme de nuit. Après un dernier instant de liquéfaction, je pris son papier et le regardai d’un œil pensif, avant de lever le regard vers lui pour lui dire :
« Eh bien écoute… je ne sais pas quoi vous, enfin te dire. Oui, quoi dire d’autre que merci. Du fond du cœur. Tu es la première personne que je rencontre qui fait quelque chose pour moi, et à vrai dire, tu es même la seule personne qui essaie de me sortir du trou sans savoir qui je suis réellement, parce que, pour être honnête, je… je ne sais pas si je peux accepter. » Lui avouais-je en reposant son papier sur le comptoir, devant lui.
« Voilà Sasha, tu ne sais pas tout de moi, et je doute que si ça devient le cas, tu ne regrettes pas le geste vraiment touchant que tu as eu envers moi. J’aimerais t’en dire plus, vraiment, mais je ne sais pas si je le peux. Après tout tu viens de me donner une preuve tangible que je peux avoir confiance en toi, mais toi peux-tu seulement avoir confiance en moi si tu ne sais pas ce que j’ai fait pour tomber dans le trou ? »
Je regardai le bar d’un air absent, mes yeux jouant à Rolland Garros tandis que je réfléchissais à toute vitesse. Je pesais le pour et le contre dans la décision que je devais prendre. La question était la suivante : quels risques est-ce que je pourrais bien courir si j’exécutais ce à quoi je pensais ? Je passai une main sur mon visage aux traits tendus par l’angoisse et l’indécision, et tapais du poing sur le bar avant de lui dire :
« Bon, OK. Je crois que je n’ai pas le choix de toute manière. Je vois que ton verre est vide, alors à moins que tu ne veuilles en commander un autre, ça ne t’ennuie pas si on sort une minute ? Il faut que je te montre quelque chose. Il n’y a que comme cela que nous pourrons savoir tous les deux si je mérite d’être aidé. Enfin, plutôt devrais dire qu’il n’y a que comme cela que tu pourras savoir si je le mérite. Dans ma tête c’est tout clair : je ne suis pas digne d’une telle marque de gentillesse et de respect de ta part. Mais je ne suis pas dans ta tête alors autant clarifier les choses. Tu le veux bien ? »
Je réglai ma bière, et lui fis signe de me suivre. Nous sortîmes du bar et je constatai que même s’il commençait à faire de plus en plus froid, les rues ne dégorgeaient pas de monde.
« Bon, viens. On va aller derrière le bar. T’inquiète, ça n’est pas pour te casser la gueule. » Plaisantais-je sur un ton pince-sans-rire.
Sasha me suivit, et nous nous retrouvâmes dans une ruelle dépeuplée, où l’odeur des poubelles était cependant forte. J’esquissai brièvement une moue écœurée, avançai un peu plus loin puis me tournai enfin vers lui.
« Voilà. A présent, je vais te montrer quelque chose dont personne n’est au courant hormis le gros naze que je viens d’avoir au téléphone et qui compte bien me pourrir la vie. Si je te montre ça, c’est en partie parce que je te fais confiance sans savoir pourquoi, du moins certainement peut-être après l’aide que tu as gracieusement proposé de m’offrir, mais surtout parce que tu es un ancien flic. Et en tant qu’ancien flic, tu sauras démêler le vrai du faux. La justice de l’injustice. En te montrant l’un de mes secrets, dont même ma petite amie n’est pas au courant, je compte sur toi pour garder le silence et pour me juger avec le plus de justesse. Alors voilà, mon secret, c’est ça… » Lui dis-je en prenant une inspiration avant de soulever légèrement le bas de mon jean pour révéler mon bracelet électronique.
« Oui, c’est bien ce que tu crois. Après seize ans de prison, je suis sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept grâce à un bracelet électronique que je porterai, si tout va bien, pendant quatre ans encore. Donc tu l’as compris, je suis un prisonnier en liberté conditionnelle… Et à présent, cela m’étonnerait que tu me juges encore être digne d’aide… » Fis-je en baissant la tête, cruellement honteux de ce que j’étais.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Dim 11 Juin - 15:59
Malgré le fait que le jeune homme ne voulait pas paraître indiscret, il avait tout même entendu quelques mots dans la conversation qu'avait eu Nilo avec son interlocuteur, et c'est le mot drogue qui l'avait interpellé. Il n'allait pas le juger loin de là, il n'avait aucune raison d'une part, et d'autre part, s'il en était arrivé là c'est que quelque chose avait déclenché sa consommation de drogue ou le trafic qu'il faisait. Et puis, qui il était lui, Sasha Lazzio ppur juger une personne dont il ne connaît rien en dehors du fait qu'il soit russe et qu'il ne soit pas gay ? Personne. Alors, il n'allait certainement pas juger quelqu'un juste parce qu'il fait usage de drogues.
Afin de le rassurer, il avait posé sa main sur son épaule, comme il l'avait déjà fait avec des jeunes qui semblaient totalement perdu, et qui avaient trouvés refuge dans l'alcool et les drogues pour continuer leur misérable vie. Il aimerait pouvoir tous les aider, leur offrir une existence décente, mais il savait aussi que ce n'était pas possible, alors, dès qu'il le pouvait, il essayait d'en sauver un, ça fera toujours ça de moins dans les rues, et tout le monde mérite de goûter au bonheur. Et au bout de quelques minutes de silence, sa tactique sembla avoir fait effet. Malgré la réticence du jeune homme, il finit par se retourner vers lui afin de lui répondre.
" - Ce que je vois, c'est quelqu'un qui a besoin d'aide, je me fiche bien de savoir comment tu en es arrivé et même ce que tu as fais avant. Pas dans le sens où je m'en fou de toi, dans le sens où, peu importe qui tu es, tout le monde a le droit de recevoir de l'aide, même le pire des salauds."
Et malheureusement il savait pertinemment que c'était vrai. Il avait arrêté toute sorte de tarés dans sa carrière, que ce soit de flic ou de militaire. Et malgré leur crime qu'ils avaient pu commettre, il était obligé de les aider. Certains en les plaçant en structure médicalisée, d'autres en les aidant à prendre conscience de leurs actes, et puis d'autres n'avaient pas eu cette chance, ils avaient préféré mourir sous les balles plutôt que de vivre.
En voyant que le jeune homme semblait refuser son aide, puisqu'il avait repoussé le papier sur lequel il avait mentionné son numéro, en lui signifiant qu'il était disponible jour comme nuit, il était prêt à baisser. Après tout, on ne peut pas forcer quelqu'un qui refuse de l'aide, ce serait de la maltraitance.
" - Je t'ai déjà dis que je me fichais de ce que tu avais pu faire, si je te propose mon aide c'est parce que tu me l'as toi-même demandé, maintenant si tu refuses, libre à toi, mais si tu as besoin, je serai là au cas où." dit-il avec une voix sincère tout en repoussant le morceau de papier vers lui.
L'italien n'avait pas pour habitude de questionner quelqu'un sur ses actes pour l'aider, il avait ça dans sa peau, aider les autres était essentiel pour lui, sinon il ne se serait jamais engagé dans la police ni même dans l'armée. Mais aujourd'hui, il se retrouvait face à un mur, un mur qui semblait lui résister. Il ne pouvait continuer d'insister s'il ne le souhaitait pas, même s'il s'en voudrait de le laisser repartir comme ça sachant qu'il est dans le besoin.
Finalement Nilo finit par craquer et semblait décidé à lui révéler l'envers du décor. Donc lorsqu'on lui proposa de sortir, Sasha hocha la tête afin de lui signifier qu'il était d accord. Une fois qu'ils eurent payé leur consommation respective, ils se retrouvaient dehors, dans les rues exposées au froid qui commençait à se faire ressentir. Sans dire un mot, le jeune homme le suivit jusque derrière le bar. Il est vrai qu'il avait eu une petite appréhension quant au lieu où il l'emmenait, mais dans le pire des cas, Sasha saurait se défendre. Il écoutait attentivement ses propos et il est vrai que pendant quelques instants il s'attendait à quelque chose d'énorme, d'effrayant même. Il attendit donc qu'il lui montre ce fameux secret qui semblait l'empêcher de faire beaucoup de choses. Il se mit à relever son pantalon, laissant alors apparaître un bracelet électronique. Bracelet typique des prisonniers sous liberté conditionnelle.
" - Pourquoi je ne voudrais pas t'aider ? Parce que t'as fais des conneries quand tu étais jeune et que tu t'es fais chopper ? Quel jeune n'a pas fait de conneries dans son enfance ? Écoute moi bien, quand je propose mon aide ou que je fais une promesse, ce ne sont jamais des paroles en l'air d'accord, quand je dis quelque chose je vais jusqu'au bout, alors ce n'est pas un bracelet électronique qui va me freiner. Maintenant si tu veux m'en parler je suis là, sinon, tu prends ça et tu m'appelles quand tu as besoin."
Il avait pris soin de prendre le morceau de papier sur lequel il avait noté sur numéro, il le lui tendit à nouveau, parce qu'au fond, il se fichait qu'il est fait de la prison. Même si c'était un ancien flic, lui aussi avait failli en faire, mais il avait été relaxé et heureusement pour lui, rien dans son casier. Si ça avait été le cas, il n'aurait jamais pu rejoindre la police ni l'armée, alors, maintenant c'était à lui d'aider Nilo et de lui montrer qu'ancien prisonnier ou non, il pouvait compter sur lui.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Dim 11 Juin - 17:03
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Le point de non-retour était atteint. Ma cheville révélée sous ses yeux, mon bracelet exposé à sa vue, Sasha en savait à présent large sur moi. Il avait toute les raisons du monde pour me dénigrer, me tourner le dos en parfaite racaille que j’étais. Après tout, apprendre d’un inconnu qu’il est toxicomane et prisonnier en liberté conditionnelle, ça fait beaucoup de défauts pour peu de qualités. Et même aucune qualité, car que savait-il de positif à mon sujet, si ça n’était que je lui avais offert la dernière cigarette de mon paquet ? Rien, c’est minable, ça. Et pourtant, une fois de plus, ses paroles me déroutèrent. Il ne refusait pas de m’aider, au contraire à ses yeux j’étais comme beaucoup de jeunes délinquants qui méritaient pour autant qu’on ne les laisse pas tomber, et qu’on leur vienne en aide.
« Même des jeunes également alcooliques transférés pour meurtre… ? » Lui demandais-je dans un souffle.
Je n’osais qu’à peine croiser son regard, et lorsqu’il me tendit à nouveau la main pour me donner son numéro de téléphone gribouillé sur un morceau de papier, j’hésitai encore un instant avant de me décider à le prendre.
« Je… Je ne sais pas comment te remercier. Comme je te l’ai dit, il n’y a personne… ah si, il n’y a qu’une femme qui sait mon secret dans son entièreté. Ce que j’ai commis et comment j’ai déchanté en grandissant dans une vie des plus merdiques. Mais chacun à son vécu alors je ne me plains pas. Après tout, et si je peux me le permettre, toi aussi tu as dû vivre des choses difficiles pour être aussi bienveillant et ouvert d’esprit alors que tu as devant toi l’incarnation-même du type que personne ne peut aider. Mais j’accepte tout-de-même d’essayer, car ça serait être bien trop con ou borné de le refuser. Et je ne pense pas l’être, du moins pas à ce point. »
Je lâchai un soupir de soulagement, me penchai pour bien remettre mon jean en place afin que personne ne voie mon fardeau.
« Une chose est sûre, j’aurai bien aimé te croiser étant plus jeune, ça m’aurait évité de faire bien des conneries. Mais bon, personne n’est parfait, et moi je cumule les strates. »
Et maintenant ? Et bien je me sentais idiot. Un peu comme si on venait de m’ôter tout vêtement pour que je me retrouve à nu devant lui. Il savait beaucoup de choses sur moi, et moi je ne savais rien de lui. Non pas que j’étais curieux d’en savoir plus sur qui il était, mais… Si, en fait j’aurai aimé savoir. Je n’étais pas pour autant poussé par une curiosité malsaine, mais j’avais simplement l’impression d’être devenu totalement faible et impuissant face à cet homme, cette ancienne autorité, qui savait à présent bien des choses sur moi alors qu’on m’avait dépossédé de toute mon intimité. Pourtant, ça n’était pas lui qui m’avait poussé à bout pour avouer cela. Il ne m’avait pas cuisiné pour que je me révèle à lui, pour autant je le regrettai autant que j’étais rassuré. Oui, rassuré car au fond je voyais dans son regard et dans ses gestes que je n’étais pas un individu suffisamment mauvais ou malsain pour ne pas mériter d’aide. C’est de ça dont j’avais peur avec Riley : qu’elle me tourne le dos en apprenant qui j’étais. Mais si elle m’aimait vraiment, elle me comprendrait, non ? Je l’ignorais, et pour tout dire… et bien j’en doutais. Je ressentais tout son amour lorsque nous nous embrassions ou que nous plongions dans notre intimité charnelle à tous les deux, mais d’un autre côté les choses entre elle et moi étaient tellement fragiles que j’avais peur. Fragiles car notre relation s’était établie sur des bases instables, sur des coups de gueule et des disputent qui nous avaient plongées dans les bras l’un de l’autre en même temps qu’elle nous avait ébranlées. Nous avions dû mettre bien des choses de côté pour être ensemble, et j’avais peur qu’un jour ce beau château de sable ne s’écroule.
Plongeant mes mains dans mes poches, je lâchai un profond soupir en fixant le sol, essayant de ne plus penser à ces mille et unes préoccupations.
« Ce… ça te dit de faire quelques pas ? Ce n’est pas que je n’ai pas confiance mais tu connais aussi bien les ruelles que moi pour savoir que même en plein jour ça craint plutôt pas mal. Après je ne te force à rien, si tu préfères que nos chemins s’arrêtent là, il n’y a pas de problèmes. Tu as certainement des choses à faire et perdu assez de temps avec moi. » Lui dis-je dans un petit sourire timide mais au demeurant sympathique.
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Dim 11 Juin - 19:31
Sasha savait que tout gamin faisait des conneries, et lui n'avait pas échappé à cette règle, simplement, il n'avait pas été irréprochable mais ses bêtises n'avaient pas eu trop d'incidence sur son présent, même s'il avait échappé au pire.
" - Même pour des jeunes alcooliques qui ont tué quelqu'un. Et je serai mal placé pour te dire quoique ce soit parce que.. Parce que j'aurai aussi dû faire partie de ces jeunes là.."
C'était sans doute la première fois qu'il parlait à quelqu'un de ce qu'il avait fait étant enfant, mais au fond de lui, il ne regrettait rien tout, il n'avait fait que se défendre contre cet homme qui lui avait ôté son enfance en le maltraitant comme un vulgaire objet.
Non seulement en plus de se rendre compte qu'ils n'étaient pas si différents tous les deu, Sasha comprit que le jeune homme était aussi alcoolique, il allait donc tout faire pour l'aider à arrêter tout ces vices et qu'il puisse enfin avoir une vie décente et surtout plus heureuse que celle qu'il avait dû connaître jusqu'alors.
Au moment où Sasha lui avait tendu le papier avec son numéro, Nilo sembla une nouvelle fois vouloir le refuser. L'italien ne savait pas trop s'il devait insister ou non.
" - Si je te propose mon aide c'est parce que je sais qu'on ne choisit pas toujours sa vie, parfois on l'a subit, on fait les mauvais choix qui nous amène à devoir survivre dans une vie que l'on a pas choisi. Tout le monde fait des erreurs, moi le premier et je suis partisan de la seconde chance. Pour moi, tout le monde devrait avoir le droit à une seconde chance parce que personne n'est parfait, on apprend de ses erreurs comme on dit, alors, si on nous donne une seconde chance, il faut savoir la saisir et ne pas recommencer les mêmes erreurs qu'on a déjà fait auparavant."
Sasha était conscient qu'avec tout ce qui venait de lui avouer à demi-mot, Nilo allait sans doute lui poser sur ce qu'il avait fait, sur comment il en était arrivé là aujourd'hui. Au fond, il était oret à lui révéler la vérité, même si ça allait sans doute avoir un certain prix, mais qu'importe, après l'effort qu'avait fait le russe, Lazzio pouvait en faire autant.
" - Oui on peut aller se balader."
Nilo avait raison, il valait mieux pour eux de ne pas rester là, les oreilles traînaient un peu partout, ils risquaient de se faire surprendre, et Sasha n'avait aucune envie que quelqu'un entende son passé ni même celui de Nilo. De plus, l'italien savait que le quartier n'était pas forcément des plus fréquentables, et puis, ils étaient tout de même derrière le bar, il suffisait que des personnes un peu un peu ivre décident de se donner rendez-vous derrière le bar pour toutes sortes pas très catholiques ou autre chose, moins légales, il n'avait aucune envie d'être témoin de ce genre de choses.
Histoire de ne pas trop s'éterniser sur un sujet fâcheux et sur lequel ils n'avaient pas forcément envie de s'attarder, il préféra changer de sujet.
" - Tu fais quoi dans la vie du coup ?"
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Dim 11 Juin - 21:50
Les apparences sont parfois trompeuses
Nilo & Sasha
Sa remarque m’interpella aussitôt qu’il prononça ces quelques mots. Je l’interrogeai du regard mais n’insistai pas, me trouvant bien mal placé pour tirer les vers du nez de quelqu’un. Mais que voulait-il dire par le fait qu’il aurait dû faire partie de ces jeunes alcoolisés et meurtriés ? Avait-il… déjà tué quelqu’un ? Je veux dire, autrement que dans son exercice du métier de flic ? J’écoutais son long monologue sur la seconde chance avec attention, les mains dans les poches, avant de lui proposer d’aller ailleurs. Après tout, cet endroit était ou devait être bien mal fréquenté, et rester par-là, quand bien même nous savions tous deux largement nous battre, serait suicidaire. Sasha accepta de m’accompagner pour aller nous balader et continuer de faire connaissance. Je devais bien avouer que la présence de l’italien était agréable, et je sentais que quoi que je pourrai bien lui dire, il me comprendrait, tout comme l’inverse était également évident. Nous arpentâmes les rues désertes à cette heure en faveur de la plage, malgré que le froid commençait à s’installer. Je regardai d’un œil curieux les devantures des magasins richement décorés et avec goût, donnant honnêtement l’envie de dévaliser les boutiques. Je n’étais pas un grand dépensier, sauf en période d’hypomanie. Et en ce moment, je la frisais pour être honnête. Heureusement que mon budget était plus que limité. Mais commençant à sentir les effets du manque, j’attrapai une nouvelle fois mon paquet de cigarette et lui glissai un :
« Putain, la nicotine c’est terrible. Tu en veux une ? Profite, c’est mon jour d’extrême bonté ! » Plaisantais-je en lui tendant le paquet.
Certes je n’avais que très peu de sous pour en acheter, mais fumer devant un fumeur sans lui en proposer une, ça ne se faisait tout bonnement pas. Et puis j’étais d’un naturel très partageur, très généreux, alors même si je n’avais plus de quoi fumer dans quelques heures, au moins je pourrai me regarder dans un miroir. Et après tout ce que Sasha faisait et s’apprêtait à faire pour moi, cela me semblait être la moindre des choses. J’allumai l’extrémité de ma clope et en tirai une bouffée revigorante, lorsqu’il me posa cette nouvelle question. Et quelle question… Tu veux la réponse officieuse ou officielle ? étais-je tenté de lui répondre. Mais une révélation à la fois, et celle-ci risquait de me coûter cher. Après tout, il devait avoir encore bien des contacts dans la police, et je ne le connaissais pas assez pour savoir si ma confiance en lui pouvait être illimité et sans faille. C’est pourquoi je lui répondis ceci :
« Et bien je suis professeur en photographie à l’université. Et toi, tu fais quoi maintenant que tu as quitté la police ? Chômage ? »
Je pris une nouvelle taffe de cigarette, et la tapotai légèrement pour en faire tomber les cendres. Une question me turlupinait définitivement l’esprit. Je restai muet quelques instants, peut-être même quelques minutes, avant de me dire que, finalement, je pouvais me lancer. Au pire, je me ferai refouler.
« Dis-moi, quand tu as dit tout-à-l’heure que tu aurais dû faire partie de ces jeunes alcooliques et meurtriers, tu veux dire que… Pardon si je suis indiscret mais je te jure que si tu ne veux pas me répondre, ça ne me posera pas le moindre souci. C’est juste que… j’ai l’impression qu’on se ressemble plus qu’on ne veut l’admettre, donc… Libre à toi de choisir et de savoir si tu peux et si tu veux me faire confiance, mais tu veux dire que toi aussi tu as tué quelqu’un lorsque tu étais jeune ? »
Je soufflai un instant, ne sachant pas si j’allais entendre une histoire sordide, ou bien si j’allais plutôt, disons les choses telles qu’elles sont, me prendre un pain dans la gueule.
« Je suis désolé de te poser cette question, mais si on se ressemble autant que ce dont j’ai l’impression, j’aurai simplement aimé en discuter avec toi. Ça peut être une bonne catharsis, non ? En tout cas saches une chose : j’en ai dit plus avec toi en une demi-heure ou trois quarts d’heure que l’on se connait, qu’en des années de psychanalyse. » Lui dis-je avec un sourire sincère.
Nous arrivâmes dans un parc réellement tranquille, où seuls quelques courageux joggeurs se côtoyaient l’espace de trois secondes avant de disparaître plus loin.
« On prend un banc, comme deux vieux ? Ou on marche ? » Lui demandais-je alors que nous arrivions autour d’un lac vraiment très agréable.
Nous étions arrivés devant un lac magnifique, à l’ombre d’un saule pleureur dont les longues branches s’agitaient sous la brise de plus en plus fraîche.
« Tiens, c’est curieux. Je viens de me souvenir que j’avais pris plein de photos ici quand je n’étais encore qu’un étudiant. Mais ça, c’était avant le détour par la case prison. Je ne suis jamais revenu ici depuis ma libération. A croire que je l’avais totalement oublié. » Lui dis-je.
Cela faisait tellement de bien de trouver une oreille attentive et bienveillante. J’étais comblé auprès de Riley, je ne disais pas le contraire, mais, au fond, la jeune femme ignorait tout de moi. Je ne valais pas mieux que Lucas dans un certain sens : je vivais avec elle depuis que j’avais été mis à la porte de mon logement, mais au fond je demeurai pour elle un parfait inconnu…
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#) Lun 12 Juin - 14:33
Sasha ne savait pas vraiment ce qui lui avait pris de parler de ça. Il n'avait jamais abordé le sujet avec personne, même pas avec ses amis. Enfin il faut dire que ses amis sont plutôt restreint mais ce n'en ai pas plus mal, il sait au moins qu'il peut compter sur eux au cas où, bien qu'il ai toujours été habitué à se débrouiller seul plutôt que de demander de l'aide. Sans doute le discours bien rodé que lui avait mis dans le crâne son oncle, et depuis, il avait fini par y croire. Finalement les deux hommes se mirent à marcher côte à côte comme s'ils se connaissaient depuis des années et qu'ils venaient de se revoir pour discuter du bon vieux temps.
Au fond, Sasha aurait préféré que ce soit ça. Il appréciait la compagnie de Nilo, il ne pouvait le nier, mais plus encore, il avait l'impression qu'il devait lui montrer que même si les erreurs qu'il avait fait dans le passé lui avait coûté cher, aujourd'hui il avait payé sa dette et avait le droit de vivre normalement. Enfin quasiment normalement. Ce bracelet ne lui permettait pas de faire tout ce qu'il aurait aimé faire. Pour l'aider, il réfléchit quelques instants et se dit qu'il pourrait lui faire découvrir cette association pour laquelle il est bénévole. Une association de jeunes, et de moins jeunes d'ailleurs, dépendants, que ce soit à la drogue, à l'alcool ou autre. Il était intervenu plusieurs fois pour aider ces jeunes qui avaient simplement besoin d'aide et qui n'avaient aucune oreille attentive pour parler.
Au moment où le jeune homme lui proposa de nouveau une cigarette, le brun refusa. Non pas par politesse, mais parce qu'il fallait réellement qu'il réduise sa quantité de nicotine, même s'il faisait du sport à côté pour évacuer tout ce surplus, il fallait qu'il trouve quelque chose pour lui occuper l'esprit, sans que l'envie de fumer ne lui prenne. Et dire que tout cela est survenu après son divorce, c'est le seul remède qu'il avait trouvé pour se raccrocher à quelque chose. Aujourd'hui, il devait reprendre sa vie en main. De quelle manière il l'ignorait, mais il le devait !
" - C'est sympa ça ! Au moins, ça te permet de gagner ta croûte et de vivre de ta passion."
Parce que Sasha voyait bien qu'en parlant de la photographie, c'était ce qu'il aimait, il pouvait encore se raccrocher à ça pour rendre sa vie meilleure et oublier le reste. Et puis, ça occuperait ses pensées.
" - Chômage ? Non pas du tout." fit-il en lâchant un petit rire avant de reprendre " - Je suis concessionnaire automobile de luxe, je vends des voitures, parfois je répare quand ça va pas, enfin je bosse avec des voitures en gros.
Rapidement la conversation prit un tournant qui ne plaisait à Sasha, mais il devait la vérité à Nilo, lui le lui avait bien révélé des détails de sa vie, c'était maintenant à l'italien de lui rendre la pareille. Baissant quelques secondes la tête, passant sa main dans ses cheveux et soupirant, il essayait de réfléchir à la meilleure façon de lui dire la vérité, il opta pour la manière directe.
" - Oui.. J'ai tué mon oncle.."
Puis sentant qu'il lui devait plus, il décida de lui livrer l'histoire qui allait avec histoire qu'il comprenne d'où il venait. Il ignorait si ça changerait quelque chose, mais c'était la première fois qu'il confiait ce détail à quelqu'un.
" - J'avais cinq ans, le jour de mon anniversaire mes parents avaient décidé de faire une sortie. Au moment de prendre la route, on a eu un accident de voiture. Mon père est décédé sur le coup, et ma mère a été transporté aux urgences, mais elle a perdu la vie sur le chemin. J'ai appris qu'après que finalement elle portait ma petite soeur dans son ventre. Une petite soeur que je n'aurai pas pu vu naître.. De là, j'ai été confié à mon oncle. Déjà que je l'appréciais pas de base, mais les mois qui suivirent furent un véritable cauchemar. Il n'était jamais là, et quand il était à la maison, il était totalement ivre et défoncé. Il ramenait des filles différentes chaque soir ou presque. Quand on étaient seuls et qu'il était défoncé, il avait besoin de se défouler, il prenait le premier truc qui lui venait sous la main, autrement dit, moi. J'ai encaissé, encore et encore, jusqu'au jour où.. Le couteau était là, je l'ai pris et j'ai riposté au moment où il s'apprêtait à me frapper pour la énième fois en cinq ans. J'ai frappé encore et encore.. Sa copine du moment est arrivée plusieurs heures après, j'ai assis à côté du corps de mon oncle, mes habits plein de sang. J'étais trop jeune et vu les circonstances, je n'ai pas été poursuivi. Mais pour être honnête aujourd'hui, avec le recul, je ne regrette pas du tout mon geste, et si c'était à refaire.. Je le referai sans hésiter."
Sasha avait livrer son plus lourd secret, secret que même sa femme n'avait jamais appris. Il avait livré son histoire avec une voux tremblante, il revivait les événements en même temps que son récit. Il sentait ses cicatrices le brûler, la haine qu'il avait en lui resurgir. Tout cela était encore frais dans son esprit même s'il avait quarante deux ans et que tout cela remontait à trente deux ans.
" - Si ca te dérange pas, je préférai qu'on marche."
Il avait besoin d'évacuer, de sentir l'air lui frapper le visage, lui rappeler qu'il n'est plus ce petit enfant, qu'aujourd'hui il est devenu un homme. Bien sûr que ses parents lui manquaient, de plus, il n'avait aucune famille. Sa seule famille avait été sa femme durant quelques années avant qu'elle ne l'abandonne pour le tromper. S'il restait sur un banc, il risquait de relâcher la pression de manière assez violente, et Nilo n'avait rien à voir là-dedans.
" - Tu pourras revenir ici quand tu veux maintenant que tu es en conditionnelle. Retrouver des repères ce n'est pas plus mal pour reprendre sa vie en main."
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Sujet: Re: Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv] (#)
Les apparences sont parfois trompeuses [Feat. Nilo Toskàv]