(sawyer) just say you won't let go

Sawyer Braxton

We've come so far, my dear, look how we've grown

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Sawyer, c’est une fille douce. Aimable, à l’écoute de ses proches, et d’une grande loyauté, elle n’est pas le genre de personne qui ira vous planter un couteau dans le dos. Sociable, elle apprécie cependant parfois sa solitude. Juste elle, un cheval, et son appareil photo. Malgré cette apparence douce, elle a quand même son petit caractère. Avec les années, elle a appris à ne plus se laisser marcher sur les pieds et si elle a quelque chose à dire, elle ne gênera pas pour le faire. Il faut dire qu’elle n’a pas toujours été comme ça, Sawyer, et ça lui a joué de vilains tours. Alors elle a appris à s’affirmer, appris à se méfier, appris à se défendre. Le proverbe « il faut se méfier de l’eau qui dort » la défini d’ailleurs assez bien. Aussi gentille soit elle, mieux vaut éviter de la pousser à bout. + Sawyer est atteinte d’une maladie dégénérative de l’oreille interne, qui pourrait, à plus ou moins long terme, la rendre sourde. Son audition n’est plus à cent pourcent depuis longtemps mais ce n’est pour le moment rien de catastrophique. Malgré tout, elle a appris la langue des signes, comme pour se rassurer que si un jour les choses venaient à empirer, elle serait toujours à même de communiquer. + Sawyer a plusieurs passions dans la vie. La première, c’est la photographie. Malgré ses études, elle n’en a pas fait son métier, mais il n’est pas rare de la voir se balader son appareil à la main, prête à capturer tout ce qui saura retenir son attention. Elle a déjà fait quelques expos et même vendu quelques unes de ses œuvres, mais rien de bien important. La seconde, ce sont les animaux. Elle a grandit dans le ranch familial, entourée d’animaux en tous genres, montant quotidiennement à cheval. Aujourd’hui, bien qu’elle n’y vive plus, elle y passe toujours beaucoup de temps et pour cause : c’est à elle que revient la gestion de l’exploitation. La troisième, c’est le surf, passion qu’elle partage avec son frère aîné, Lucas. Plus jeunes, ils pouvaient passer des journées entières sur leurs planches. Son frère en a fait son métier, d’ailleurs, devenant d’abord surfeur professionnel, puis entraîneur. Sawyer n’a jamais vraiment eu cet esprit de compétition qui habite son frère, et s’est toujours contentée de surfer pour le plaisir. + Sawyer adore la mer. C’est l’un des premiers endroits où elle se rend lorsqu’elle a besoin d’air, de solitude, besoin de s’éclaircir les idées. Le vent salé, le bruit des vagues, parfois un bon bouquin… rien de tel pour lui vider la tête. + Sawyer adore chanter. Elle le fait souvent machinalement, sans vraiment s’en apercevoir. Elle chantonne quand elle cuisine, sous la douche, en voiture. Elle n’est pas très douée, mais elle s’en moque. + Sawyer n’est pas quelqu’un de particulièrement rancunier. Elle croit aux deuxièmes chances, au pardon. Personne n’est parfait et tout le monde fait des erreurs, et se raccrocher à sa rancœur en mène nulle part. La personne envers laquelle est la plus dure, c’est elle-même. Elle ne s’est jamais vraiment pardonné ce qui s’est passé avec son ex, et les conséquences de cette relation destructrice, particulièrement l’incarcération de son frère. Lui ne lui en a jamais voulu, mais elle est incapable de se pardonner. + Sawyer a un vilain défaut : elle est gourmande. Elle grignote quand elle s’ennuie, quand elle est triste, quand elle est heureuse… Toutes les occasions sont bonnes. Elle n’est cependant pas une grande cuisinière. +  Après sa relation désastreuse avec son ex-petit ami, elle a suivi des cours de self-défense. Elle est loin d’être une combattante aguerrie mais c’est assurant de savoir qu’au besoin, elle est à même de se défendre sans avoir à compter sur quelqu’un d’autre. + Sawyer n’est pas une grande fan de shopping. Elle peut faire une razzia dans les magasin un après midi et ne plus y mettre les pieds pendant six mois. Pour autant, elle sait s’habiller, se mettre en valeur, mais préfère la simplicité. Au moins quand elle se met sur son trente-et-un, ça se voit ! + Elle est fâchée avec les portes et oublie sans cesse de les fermer à clé. + C’est une accro du café, à tel point qu’elle serait incapable de dire combien de tasse elle en boit par jour. Par contre elle déteste le thé et celui qui lui fera en boire n’est pas encore né.  

les indiscrétions sur le joueur

l'histoire de ma vie

we keep this love in a photograph. we made these memories for ourselves

La photo… Ca lui avait toujours plu à Sawyer. Dès qu’elle avait été en âge de réfléchir à ce qu’elle voulait vraiment pour Noël autrement que les babioles figurant sur les catalogues de magasin de jouet, c’est ce qu’elle avait demandé : un appareil photo. Depuis, cette passion ne l’avait jamais quittée. Avec les années, elle en avait pris des clichés, elle en avait rempli des albums, Sawyer. Ils peuplaient l‘étagère de sa chambre, chez sa mère, témoins de trente-trois années de souvenirs. Certains étaient heureux, d’autres l’étaient beaucoup moins, mais ils l’avaient forgée, un à un, avaient fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui.

Les mains refermées autour d’une tasse de café bouillant, Sawyer s’installa sur le parquet, repliant ses jambes en tailleur avant de se saisir de l’un de ses nombreux albums. Lentement, elle commença à tourner les pages. Ses parents, son frère, la propriété familiale et les nombreux habitants à quatre pattes qu’elle avait vu défiler… Finalement, elle s’arrêta sur une photo dont les couleurs avaient terni avec les années. Un homme se tenait aux côté d’un cheval à la robe baie. Du bout du doigt, Sawyer effleura le visage de son père, ses yeux rieurs, son sourire si communicatif… Sawyer l’avait perdu il y a longtemps maintenant. Elle avait seize ans lorsqu’il s’était tué. Un accident de cheval. Il était mort sur le coup, désarçonné par un jeune étalon fougueux qu’il s’évertuait à débourrer. Sa mère avait voulu se débarrasser de l’animal, d’une manière on ne peut plus définitive, mais Sawyer s’y était fermement opposée. C’était un accident. Ca n’avait été ni la faute de son père, ni celle du cheval et Sawyer était déterminée à lui laisser sa chance. Aujourd’hui encore, il coulait des jours heureux dans les pâtures du ranch familial, dont elle reprenait peu à peu les rênes à mesure que sa mère vieillissait, lui permettant ainsi de se reposer et de profiter d’une retraite bien méritée.

Sawyer recommença à feuilleter l’album, parcourant du regard les visages nettement plus jeunes mais toujours familiers de ceux qui avaient marqué sa vie, de près ou de loin, avant de s’arrêter, cette fois, sur une photo représentant deux jeunes gens dont l’air de famille était évident. Cette photo, ce n’était pas elle qui l’avait prise et pour cause, c’était elle, la demoiselle qui riait aux éclats aux côté de Lucas, son frère aîné. Les pieds dans le sable, les cheveux encore dégoulinants, leurs planches de surf juste derrière témoignaient encore de ce à quoi ils avaient passé leur journée. Hawaii… C’était elle qui avait économisé pour lui offrir ce voyage. Deux billets d’avion, qu’elle avait pensé pour lui et sa petite amie du moment, une parmi tant d’autre qui avaient défilé au bras de Lucas, mais il n’en fut rien. C’est elle qu’il embarqua avec lui. Après la mort de leur père, ils en avaient eu besoin tous les deux. Besoin de se vider la tête, de s’éloigner d’Island Bay, du ranch, de leur mère qui n’était alors plus que l’ombre d’elle-même. De se permettre, ne serait-ce que quelques jours, d’oublier. Tous les deux, ils avaient une relation fusionnelle, ça avait toujours été. Son frère, c’était l’un des hommes de sa vie. Il était pour elle ce repère, celui qui, elle le savait, serait toujours là pour elle. Quoi qu’il puisse arriver. Et c’était réciproque. Lorsqu’elle avait onze ans et que les médecins leur avaient annoncé qu’un virus attaquait son oreille interne et risquait, un jour, de la rendre totalement sourde, il avait été le premier à se renseigner, et notamment à se plonger dans l’apprentissage de la langue des signes. Elle n’en avait à l’époque pas besoin, sa perte d’audition étant encore minime, et peut être n’en aurait-elle jamais vraiment besoin, mais la perspective de perdre l’audition l’avait terrifiée… Jusqu’au jour où il avait débarqué, épelant fièrement S-A-W-Y-E-R à sa petite sœur. Elle l’avait d’abord regardé gesticuler sans comprendre, avant qu’il ne lui explique que c’était son prénom. Que même si elle venait un jour à ne plus entendre, elle pourrait toujours communiquer.

A ce souvenir, Sawyer eut un léger sourire. A lui seul, avec un peu de bonne volonté et quelques âneries, il avait réussi à rendre cette éventualité moins terrifiante. Elle avait appris à signer, et si son audition s’était détériorée depuis, ce n’était encore rien de catastrophique, ou qui ne puisse être réglé avec un appareillage adapté. Sawyer referma l’album qui touchait à sa fin et s’empara d’un nouveau. Il était évident que des photos avaient été retirées de celui-ci. Beaucoup de photos. Puis les dates marquaient un saut d’une année. Une année complète où elle avait été contrainte et forcée d’abandonner cette passion pour la photographie, qu’elle avait commencé à étudier à l’université. Tout ça pour un mec. Rencontré dans une soirée, il avait semblé tout ce qu’il y a de plus normal… Au début. Fils de bonne famille, plus riche que la moyenne, étudiant brillant, bien sous tous rapports. Mais ce n’était qu’une apparence. A mesure que leur relation devenait plus sérieuse, il devenait plus possessif, l’empêchait de mener sa vie comme elle l’entendait. Puis vinrent les remarques désobligeantes. Sur ses tenues d’abord, puis sur tout le reste. Les insultes, les menaces. Les coups. En public, il était l’homme idéal mais en privé, Sawyer vivait un calvaire. Cette relation aussi instable que toxique dura un an, une année durant laquelle il s’attela à briser toute la confiance qu’elle pouvait avoir en elle-même, à détruire ses relations avec ses amis. Elle avait fini par rompre, bien décidée à reprendre sa vie en main, mais il ne l’entendait pas de cette oreille. Hors de lui et complètement saoul, il avait débarqué au ranch un soir, alors qu’elle était toute seule. Repenser à cette nuit lui faisait encore froid dans le dos, et ce même si plus de dix années s’étaient écoulées depuis. Lucas était arrivé en plein milieu d’une violente dispute durant laquelle Sawyer avait trouvé refuge dans la salle de bain, fermée à clé. Son frère, d’ordinaire si pacifique, avait explosé. Il avait failli le tuer. Sawyer ne s’était jamais pardonné les années de prison qu’il avait dû endurer par sa faute, peu importe combien il lui assurait que ce n’était pas de sa faute, et que son seul regret était de ne pas avoir réagi plus tôt.

Sawyer, qui était d’ordinaire de nature douce, sociable, souriante, se renferma durant les mois qui suivirent. Sa vie se résumait à ses cours, ses visites à la prison, et son travail au ranch. Sa confiance en elle avait été ébranlée, tout comme sa confiance en les autres. Elle faisait preuve d’une méfiance qui ne lui était pas coutumière, elle qui avait l’habitude de prendre la vie comme elle venait, sans trop se prendre la tête. Il lui fallu plusieurs mois pour se reconstruire, pour reprendre doucement une vie normale. Les photos qui suivaient en étaient témoins. Elles se faisaient plus nombreuses, plus régulières aussi. De nouveaux visages venaient s’ajouter aux anciens. Elle vivait à nouveau.

Elle referma l’album et le remis en place, avant de chercher du regard celui qu’elle voulait consulter. Elle s’en empara et l’ouvrit, tombant rapidement sur la photo qu’elle cherchait. Son cœur se serra en voyant les deux visages rayonnant imprimés sur le papier glacé. Elle-même, et Ryan… Son doigt glissa sur la photo. On était loin du cliché représentant les deux jeunes mariés posant devant un coucher de soleil ou autre stéréotype du genre. Cette photo là avait été prise à leur insu, capturant un moment d’intimité tout ce qu’il y a de plus spontané. Ryan se tenait derrière elle – qui avait abandonné ses escarpins – l’enlaçant tendrement. Les bras de Sawyer reposaient sur ceux de son tout récent mari et un sourire étirait ses lèvres alors qu’il déposait un baiser sur sa joue qui rosissait de plaisir. Pas de grandes effusions, ni quoi que ce soit de calculé, un simple moment volé, spontané, naturel. S’ensuivaient d’autres photos de la réception, puis d’autres de leur lune de miel. Sawyer était en larmes avant même d’avoir atteint la dernière page. Elle referma l’ouvrage qu’elle serra contre elle sans même s’en rendre compte alors que son chien entrait dans la pièce, tête basse, pour venir se blottir contre elle.

Un mois. Un mois que Ryan était dans le coma, dans ce maudit hôpital qui lui donnait l’impression d’étouffer. Un mois qu’elle n’avait pas entendu sa voix, son rire. Qu’elle ne l’avait pas vu sourire. Le reverrait-elle un jour, ce fameux sourire qui avait su la faire fondre et faire s’effondrer une à une les barrières qu’elle avait établi entre elle et les hommes ? Ca n’avait pas été simple, elle lui avait donné du fil à retordre, mais il l’avait gagné son cœur, finalement. Elle s’efforçait de tenir le coup, même si elle s’était effondrée en débarquant à l’hôpital, ce soir-là, quand le médecin lui avait annoncé la terrible nouvelle. Depuis, elle s’efforçait de garder la tête hors de l’eau en prenant soin de la famille de Ryan. Il avait toujours veillé sur ses cadets, alors elle prenait le relai. C’était mieux que de ne rien faire. Mieux que de pleurer constamment. Mieux que de se laisser dépérir en priant pour qu’il ouvre les yeux, qu’il revienne. Il voudrait qu’ils se serrent les coudes, Ryan. Qu’ils se soutiennent afin de traverser cette épreuve. Et puis, cela faisait longtemps maintenant qu’elle considérait la famille de Ryan comme la sienne, ce n’était en rien une corvée que d’essayer de rendre ce moment moins difficile pour eux. Ca lui permettait de s’oublier, pour ne pas s’effondrer. Ce n’était certes pas la manière la plus saine de gérer tout cela, mais que pouvait-elle bien faire d’autre ?