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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes

 

 Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha]

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MessageSujet: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyLun 19 Juin - 22:36

Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found



Ma décision était prise depuis ce matin. Elle était toute fraîche et j’aimais toujours peser le pour et le contre avant de faire quelque chose, mais là c’était devenu obligatoire. Je n’avais pas encore fait ma rentrée, mais je n’y tenais pas. Il me restait trois jours avant que l’horreur ne commence. Car c’était comme ça partout où j’allais : on me malmenait, me maltraitait, et dans mon nouveau lycée qui m’attendait, je savais que ça serait une nouvelle fois le cas. J’étais trop petit, frêle et bourré soit disant de défauts tels qu’une vive et grande intelligence que j’avais toujours refusé d’admettre. Pour moi comme pour les autres, je ne valais rien. Pire, je n’avais même pas le droit d’exister. Mon bonheur et mon insouciance étaient parti en même temps que mon père à la guerre. Maman avait essayé de me faire garder la tête hors de l’eau, mais je l’entendais pourtant pleurer tous les soirs sa disparition inexpliquée et inexplicable. Les choses avaient changées quand David, mon beau-père, était entré dans notre vie, embellissant la sienne et massacrant la mienne sans qu’il ne le veuille. Je le haïssais pour ce qu’il représentait, tout simplement. Cependant aujourd’hui j’avais leur mort à tous les deux sur la conscience, à cause de ma fugue qui avait mal tournée. Et ce soir pourtant, je comptais recommencer. Seulement je savais que cette fois, personne ne me chercherait. Non seulement parce qu’il était trois heures du matin et donc que tout le monde dormait, mais également parce que je n’étais rien pour personne. Juste un intrus, une nouvelle babiole qui faisait tâche dans le joli monde parfait de la famille Berenson. Mais je ne leur gâcherai pas la vie. D’une part parce que ces gens ne le méritaient pas, mais également parce que j’étais mal chez eux. J’avais l’impression d’avoir été placé dans un écrin auquel je ne peux pas appartenir car je ne suis pas comme eux. Je suis trop malheureux pour que l’on me vienne en aide et que l’on ne me sauve. Trop différent pour que l’on ne me comprenne là où même moi ne pige rien à ce que je suis et comment je fonctionne. Personne n’a jamais réussi à me venir en aide, et ça n’était pas demain que ça commencerait. Alors j’avais pris ma décision ce matin, et avais préparé mes affaires ce soir pour partir au beau milieu de la nuit. J’avais pris mon sac à dos et avais réussi à y entasser quelques affaires. J’avais dû faire un peu de tri mais ça n’était pas grave, je ne m’attachais pas réellement aux choses matérielles. Tout ce dont j’avais besoin c’était de quelques habits, mes papiers d’identité que j’avais subtilisé ainsi que mon passeport et le peu d’argent que j’avais gardé avec moi. Il y en aurait-il assez pour ma destination qu’était New York ? Je le pensais, en tout cas. Et surtout, il fallait que j’emmène mon chien, Chiffon. Pourquoi désirais-je revenir sur New York ? J’avais besoin de retrouver mes origines, revenir sur les pas de ma famille et marcher certes longtemps mais autant que je le pourrai si je n’avais pas de quoi me payer un taxi pour revenir dans notre village et retrouver la villa en bois dans laquelle j’avais grandi. C’était le seul endroit non pas où j’avais été heureux car je n’avais jamais été heureux, mais au moins où je pourrai retrouver mes racines. Tout était allé beaucoup trop vite : l’annonce du mariage de Maman avec David, ma fugue soudaine pour échapper à cette réalité et surtout la pire d’entre toute : leur accident qui leur avait coûté la vie lorsque, paniqués, ils étaient parti à ma recherche. Et puis la police et les services sociaux se sont de suite emparés de moi et m’ont envoyé loin de chez moi, à nouveau à New York, dans un orphelinat dans lequel je suis resté un peu plus d’un mois avant de trouver refuge dans la maison des Berenson dans laquelle je ne serai pas même resté une semaine.
Je fermai le zip de mon sac, le hissai sur mes épaules et pris mon bichon que j’enroulai dans une couverture avant de la nouer autour de mon ventre comme s’il était mon gamin. Puis j’ouvris la fenêtre et pris une bonne inspiration. Allez, trois étages ça n’est rien. Il faut juste poser les pieds sur quelque chose de stable… et j’espérais que le large et épais lierre serait suffisamment solide pour supporter mon poids quoique maigre. Je passais ma main sur la bouche de Chiffon qui commençait à geindre, et lui chuchotai un :

« Chhhht, t’en fais pas, Chiffon… »

Je passai une première jambe au-dehors, m’assis sur le rebord de la fenêtre et passai la seconde. Je pris une nouvelle et dernière grande inspiration, et attrapai le lierre rouge et vert qui grimpait sur la magnifique demeure pour sortir au-dehors. Je tenais solidement le lierre et entendis une nouvelle fois mon chien gémir de peur. Et il n’était plus le seul à avoir la frousse. Mais la volonté surpassant tout,  je déglutis avec peine et m’élançai. Je descendis lentement la façade de la grande maison, et parvint enfin à toucher terre avec joie. Puis je me mis à courir jusqu’à portail que j’escaladai  sans mal avant de me laisser tomber de l’autre côté. Là, je détachai Chiffon, jetai le drap dans un buisson puis parti en courant, mon bichon sur les talons, seul être toujours fidèle et à jamais présent jusqu’à ce que la mort ne nous sépare à notre tour.
Je marchai alors un bon quart d’heure pour rejoindre la ville de Wellington, puis marchai tranquillement, les mains dans les poches, mon chiens sur les talons. Je ne rencontrai que de rares voitures qui traçaient rapidement leur route profitant que la bonne surveillance de la police ne se tasse pour rouler plus vite que de raison. Il commençait à faire de plus en plus froid. Resserrant ma veste autour de mes épaules, j’essuyai un long frisson qui me parcourut l’échine. J’eus un léger sourire lorsque je posai mon regard sur Chiffon qui trottinait gaiement à mes côtés, la langue pendante. Tout à coup cependant une voiture passa à nos côtés puis fis demi-tour pour arriver à notre niveau. Angoissé, je fixai la rue droit devant, faisant comme si de rien n’était en pressant le pas. Chiffon commença à grogner, sentant ma plus vive inquiétude. Qu’est-ce que ce type pouvait bien me vouloir… ?

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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMar 20 Juin - 0:51

Cela faisait plusieurs semaines que Sasha n'était pas dans son état habituel. Entre ses appréhensions concernant son avenir professionnel ainsi que son divorce le rendaient malade. Il ne dormait quasiment plus la nuit, c'est pour cette raison que depuis quelques temps, pour se changer les idées, après le boulot, il rentrait chez lui, prenait une douche et parfois quelque chose à grignoter rapidement, avant de finalement aller faire un tour en ville.

Parfois il allait courir en pleine nuit histoire de se changer les idées, bien que certains coins ne soient que peu fréquentables, ça ne l'empêchait pas d'aller s'entraîner, il avait suffisamment servi dans la police puis dans l'armée pour se défendre contre un quelconque individu. Et puis, depuis qu'il avait échappé à la mort, c'était comme si tout cela lui était familier, au final la mort ne lui faisait plus peur. C'est presque comme s'il l'attendait sagement.

Ce soir, ça ne faisait pas exception à la règle. Après avoir terminé sa journée à la conception, Sasha était rentré dans sa villa au bord de plage. De là, il avait pris une douche afin de se débarrasser de sa transpiration de la journée ainsi que de l'odeur de cambouis ou autre qui était incrustée dans ses vêtements, puis, il était allé se faire un petit dîner à base de tomate et thon. Un repas léger qui ne lui faisait pas de mal.

Il avait tourné en rond une bonne partie de la soirée. D'abord devant la télévision à zapper sur les différentes chaînes, mais sans rien trouver de bien intéressant, il avait donc opté pour aller se mettre sur son lit et se perdre dans ses pensées. Puis finalement, il avait jugé que la meilleure option était de prendre sa voiture et d'aller déambuler dans les rues de la ville. Il aurait aussi bien aller faire un tour à pied, mais il aurait forcément fatigué plus rapidement. Après être monté dans sa voiture, il démarra le moteur et commença à errer.

Les rues étaient désertes, il faut dire qu'à cette heure-ci, il n'y a plus grand monde de sortie. Les gens sont souvent chez eux, en train de dormir pour pouvoir se lever le lendemain. Ce n'est qu'en regardant l'heure indiquée dans sa chevrolet qu'il se rendait compte que la nuit était déjà bien entamée et qu'il devait se lever d'ici trois ou quatre heures grand maximum. Et pourtant, ça ne le gênait pas plus que ça, même s'il passait toute sa nuit dans les rues de la ville, à passer de quartiers en quartiers juste pour se changer les idées.

Les vitres ouvertes, Sasha passa à un carrefour avant que son regard soit attiré par la présence d'un petit garçon sur le bord de la route accompagné d'un chien. En temps normal, cette situation ne l'aurait pas étonné si elle avait été de jour. Mais étant donné qu'il n'y avait personne ou quasiment à cette heure-ci, en observant le gamin il remarqua un sac à dos, et avec son instinct d'ancien flic ça ne trompait pas. Il fit alors demi-tour pour aller à sa rencontre, il n'allait certainement pas le laisser ainsi dehors à cette heure-ci, sachant tous les scénarios qui pourraient lui arriver. L'italien gara sa voiture en retrait et fit les quelques mètres qui le séparait de l'enfant à pied.

" - Hey salut toi, qu'est-ce que tu fais dehors à une heure si tardive ?"

Après l'avoir examiné, cela ne faisait plus aucun doute pour l'ancien flic, il s'agissait là d'une fugue. Sasha avait toujours pris soin de s'occuper des enfants, de les rassurer et surtout, de les écouter. Mais pour le moment la seule chose qui importait, c'est que le petit garçon soit en sécurité avec lui, car il aurait pu tomber sur n'importe quel autre individu aux intentions beaucoup moins louables.
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMar 20 Juin - 12:21

Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found



La voiture qui passa à côté de moi ne me disait rien qui vaille. Je sentis le lourd regard du conducteur que je ne voyais pas à cause de la pénombre se poser sur moi avec insistance. Puis la voiture redémarra à mon plus grand soulagement quoiqu’éphémère car il se gara derrière moi. Le cœur battant la chamade, c’est alors que le type me héla pour me demander ce que je faisais tout seul à une heure aussi avancée de la nuit. Un long frisson glacial me parcourut le corps, et lorsque je sentis celui-ci se rapprocher dangereusement et sensiblement de moi, je me mis soudainement à courir en ordonnant à mon chien :

« Allez Chiffon, court ! »

Mais dans les deux sens du terme, je ne faisais pas le poids contre l’inconnu. Je le sentis sitôt me rattraper et me saisir par le bras gauche. Chiffon ne cessait d’aboyer, sentant le danger. Mais quel danger, au juste ? Je ne savais pas ce que cet homme voulait, s’il était bon ou non, mais je connaissais si bien ma malchance que je craignais qu’il ne me fasse du mal. Et puis croiser un homme si imposant en pleine nuit qui vous demande ce que vous faites, avouez qu’il y a plus engageant. Je plongeai ma main libre dans la poche de ma veste pour en ressortir un spray de poivre, et le menaçai à mon tour d’une voix aussi menaçante que mal-assurée. Après tout, j’avais déjà du mal à me sentir à l‘aise face à des personnes dont j’étais sûr qu’elles ne me feraient rien, alors à présent que rien n’était moins certain, je laissai la peur m’envahir :

« Lâchez-moi ou j’appuie… ! » Lui dis-je en posant l’index sur le bouton du spray.

L’homme me lâcha alors et je me sentis soulagé. Je lâchai un léger soupir inaudible pour essayer de me calmer, gardant bien mon spray au poivre dans la main droite, tremblante. Je le tenais si fort d’ailleurs que mes doigts me faisaient mal. Toutes dents en avant, mon bichon continuait de grogner et d’aboyer à l’égard de l’inconnu qui me semblait trop calme pour être un homme qui préparait un mauvais coup, a priori. Je me penchai pour prendre alors mon chien dans mes bras, et le caressai doucement d’un geste mal-assuré, ne parvenant pas à maintenir mon regard dans celui de l’homme. A peine le levait-il vers moi que je me sentais défaillir. Non pas parce qu’il était très beau – pensée qui me mit aussitôt mal-à-l’aise pour éveiller ce doute persistant en moi qui me portait de plus en plus à croire que j’étais bel et bien homosexuel – mais parce que j’étais rongé par la timidité et par l’angoisse. Mon chien commençait petit à petit à se détendre et avais cessé toute agressivité. Néanmoins, il regardait attentivement l’inconnu du regard, le suivant des yeux à ses moindres faits et gestes, prêt à tout pour me défendre en cas de besoin. Ce chien était mon véritable ange gardien sur Terre… Mais serait-il de taille ? L’homme devait bien faire une bonne tête de plus que moi qui ne mesurait qu’un petit mètre soixante-dix, et était solidement bâti. Et puis il avait un beau visage, mais ça, ça n’était qu’accessoire et, à cette pensée, je me mordis la lèvre inférieure pour me punir de penser ce genre de choses. Et puis au fond, je ne savais pas si ce type était un kidnappeur ou un détraqué sexuel, malgré ce qui semblait émaner de lui. Si je devais écouter mon intuition qui ne m’avait que rarement trompée sur les autres, je dirai à première vue qu’il n’était pas si méchant que cela. Cependant on m’avait et on continuait à me faire tant de mal que je n’avais plus confiance en rien ni personne, pas même ceux qui me voulaient le plus grand bien. J’avais développé une telle paranoïa que je me disais que ceux qui venaient vers moi de la plus louable des façons avaient forcément une idée mauvaise derrière la tête. Les deux seules personnes dont je n’avais jamais douté étaient Papa et Maman. Pour le reste, je leur vouais à tous le même sort, la même considération. Je ne parlais plus, m’enfermais dans mon mutisme et m’éclipsais dès que je le pouvais. Comment cela allait-il se passer cette nuit ? L’homme allait-il commettre une faille qui m’offrirait l’opportunité de courir pour m’échapper de lui et d’entre ses griffes ? Seulement grand comme il l’était, il ne mettrait même pas deux minutes avant de me rattraper. Alors que devais-je faire… ? Rien, je n’avais pas le choix.

« Que… qu’est-ce que vous me voulez… ? » Lui demandais-je à mi-voix, tremblant de timidité et d’angoisse.


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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMar 20 Juin - 15:06

En se garant non loin du petit garçon, jamais Sasha ne se serait douté de ce qui l'attendait. Tout d'abord, alors qu'il le hélait, le jeune homme prit peur et s'en alla en courir, tout comme son chien à qui il intimait lui aussi, de courir. Après quelques foulées, l'italien rattrapa le garçon sans grande difficulté, et comme pour l'obliger cette fois-ci à ne pas fuir de nouveau, il l'avait saisi par le bras. Peut-être un peu trop fort, sans vraiment mesurer sa force comparé à celle du garçon. Et bien rapidement il comprit que c'était une erreur, puisque le garçonnet le menaçait de le gazer s'il ne reculait pas.

De ce fait, Sasha lâcha le bras du petit garçon, s'éloigna les mains en l'air comme pour lui prouver qu'il n'avait rien à craindre. Dans l'immédiat, il avait plus de doute concernant le chien que le garçon. Il pouvait toujours le convaincre qu'il ne lui voulait pas de mal, parfois son visage suffisait à apaiser les tensions, mais ça ne marchait qu'avec les humains. Le chien lui, était toujours sur la défensive, prêt à attaquer si le garçon le lui demandait, c'est pour cette raison que l'italien resta à une distance raisonnable.

" - Hey.. Range ça, je ne suis pas là pour te faire de mal.. Je veux juste t'aider.."

Suite à ses propos, c'était déjà une première victoire lorsque que Sasha vit le garçon prendre son chien afin de le calmer. Ce n'est pas pour autant qu'il cria victoire, et encore moins qu'il franchit la distance qu'il y avait entre eux. C'était le moment de prouver au garçon qu'il n'était un méchant et qu'il ne cherchait qu'à l'aider, rien d'autre. L'ancien policier avait toujours eu une implication encore plus grande lorsqu'il s'agissait d'enfant. Lui qui en avait toujours voulu, il se dit que déjà s'il pouvait aider ceux qui en avaient besoin, alors il avait rempli une part du contrat. Il essaya une nouvelle tentative d'approche sur le jeune garçon, toujours les mains en l'air pour lui montrer qu'il n'avait rien de menaçant

" - Je m'appelle Sasha, et toi c'est quoi ton prénom ?"

Le regard du garçon était toujours apeuré et l'italien commença à se dire que finalement, il ne gagnerai jamais la confiance de son interlocuteur, ce qui serait clairement un échec pour lui.

" - Écoute, je ne suis pas méchant, je suis un ancien policier, si je suis venu te voir c'est pour t'aider, tu ne devrais pas être tout seul dans la rue à cette heure-ci, même si tu sembles avoir un bon garde du corps." fit-il en lâchant un petit rire tout en désignant l'animal auprès de lui.

Il attendait désespérément que le jeune homme baisse sa garde, qu'il voit en lui un soutien et non un ennemi. Il laissa passer quelques minutes de silence pour voir la réaction du garçonnet.

" - Et si on allaient s'asseoir sur le banc ça te dit ? Tu n'as pas froid habillé comme ça ? Sinon je te passe ma veste."

Les nuits se faisaient de plus en plus fraîches et le garçon ne semblait pas avoir grand chose sur lui pour le protéger de la bise glaciale qui pouvait souffler par moment. Sasha essaya de se montrer le plus gentil possible, le plus détendu aussi afin de créer une atmosphère paisible et non de tensions. Il fixa le garçon dans les yeux tout en lui adressant un fin sourire, il espérait, que son sourire combiné à ses paroles suffirait à le mettre en confiance, qui lui explique ce qu'il faisait à une telle heure dehors, bien que Sasha connaissait déjà la vérité, il voulait l'entendre de la bouche du petit.
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMar 20 Juin - 19:05

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Mains en l’air, l’homme fit quelques pas en arrière, alors que mon chien se faisait plus menaçant que moi encore avec mon stupide spray au poivre qui faisait cependant son effet. Pourtant ça n’était qu’un bichon, donc un chien tout sauf grand. Oui, mais un chien qui sort les crocs et qui grogne, ça marche comme moyen de défense. Chiffon veillait sur moi comme un ange sur Terre, tout comme je veillais sur lui et lui garantissais de bons soins avec beaucoup d’amour. Pourtant, le visage de l’homme ne m’effrayait pas outre mesure. J’avais peur, oui, mais je n’avais sensiblement pas l’impression qu’il pouvait être réellement dangereux. Je ne sais pas, c’était une sorte d’intuition venue de nulle part. Cependant je ne comprenais pas ce qu’il me voulait, et le fait qu’il se soit arrêté, se soit garé et soit venu à ma rencontre m’angoissait. Qui était-il et que me voulait-il ? M’aider, disait-il ? Pourquoi, je ne voulais pas que l’on m’aide, moi.
Je lâchai un soupir et gardai mon stick dans la main tout en prenant Chiffon dans les bras. Je le caressai doucement pour qu’il s’apaise et levai lentement le regard vers l’inconnu, intimidé par sa stature et, je devais l’avouer, par sa beauté. Mais je n’étais pas gay, c’était juste une constatation. Enfin… je crois. Cela faisait des mois et même des années que je m’interrogeai sur mon orientation sexuelle, et à chaque fois qu’un élément nouveau offrait à mon cerveau la possibilité de me torturer à ce sujet, il n’en loupait pas une. Mais déjà que j’étais la risée de tous, si j’étais en plus homosexuel je finirai les deux pieds dans une tombe avant qu’on n’est eu le de prononcer mes obsèques.
Ce que j’appréciai chez l’homme, c’était qu’il reste à sa place. Il n’avait pas bougé, n’était pas revenu vers moi, ce qui me rassura. Toujours les mains en l’air, il me dit s’appeler Sasha. A mon tour, il me demanda mon prénom. Etait-ce une tactique pour me pousser à lui faire confiance, abaisser ma garde et lui permettre ainsi de me faire enfin du mal ? Je l’ignorais. Alors tout en demeurant très précautionneux, je restai un instant silencieux puis lui dis finalement d’une voix mal-assurée :

« Joshua… »

C’est alors qu’il m’expliqua ce que j’avais besoin d’entendre, même si je ne savais pas si je pouvais m’y fier. Il était donc un policier ? Oh non, je ne voulais pas qu’il me ramène chez moi… quoique le mot « ancien » m’apaisa légèrement. Il fit mention de mon chien dans un léger rire, et me proposa d’aller nous asseoir sur le banc, tout en me demandant si je n’avais pas froid car il pourrait me passer sa veste. C’était… gentil. Je jetai un coup d’œil transversal vers le banc, restai debout, indécis. Puis d’un nouveau regard vers lui alors qu’il s’asseyait, je me décidai à en faire de même, tout en restant le plus loin possible de lui, au bord du banc. La présence de mon chien contre moi me rassurait, et je lui répondis finalement :

« Non, ça va. Merci… » Lui dis-je en parlant de la veste, même si en réalité le fait de ne plus marcher et de rester statique me faisait encore plus profiter du froid mordant qui s’abattait sur nous.

Je levai lentement le regard vers lui et mes grands yeux bleus d’un bleu azur très clair et très rare se posèrent dans les siens. Le peu de temps que je parvins à maintenir mon regard dans le sien – c’est-à-dire peut-être trois secondes, tout au plus – je rencontrai une certaine douceur qui émanait du sien, agrémenté d’un beau sourire qui se voulait rassurant. En fait, pensais-je, pour un type tordu et malveillant il avait plutôt l’air calme et assuré. Pas vraiment le genre de type qui avait l’air de préparer un mauvais coup et qui se tenait à l’affut du moindre signe qui le ferait repartir en arrière ou au contraire le décider à bondir sur moi pour me faire du mal.
Je déglutis avec peine, n’osant pas prononcer ces paroles qu’il fallait pourtant que je formule. Prenant une légère inspiration tremblante, j’essayais de me poser pour lui demander enfin :

« Vous voulez m’aider, c’est ça ? »

A sa réponse, je quittai mon chien du regard alors que je caressai doucement, lui qui semblait s’être détendu en la présence de l’homme. Sasha. Je tournai alors la tête vers lui et, d’un regard intense, lui dis cette fois sans tourner autour du pot :

« Alors conduisez-moi à l’aéroport, s’il-vous-plait. »

Il pourrait très bien me kidnapper avec ces propos, mais étrangement je ne sentais pas vraiment quelque chose de mauvais chez lui. Aucune émanation d’un quelconque côté malsain ou quoi que ce soit. Et s’il y avait très peu de chance qu’il accède à ma requête, je pouvais tout de même essayer. Au pire, je repartirai en courant, même si contre lui il était manifeste que je ne fasse pas le poids, quand même bien j’essaierai de me débattre pour me défendre.

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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMer 21 Juin - 0:23

Sasha devait bien l'avouer, s'il avait peur de quelqu'un, ou plutôt de quelque chose actuellement, c'était bel et bien de ce chien et non du garçon. Il était inoffensif, même s'il semblait avoir les moyens de se défendre, l'italien pourrait rapidement le maîtriser si la situation venait à dégénérer, ce qu'il n'espérait pas bien évidemment. Il lui arrivait d'être parfois violent et impulsif, mais être dans l'armée lui avait aussi appris à garder son calme et son sang froid dans pas mal de situation, alors il se devait de mettre tout cela en oeuvre, bien que ce soit une étape passée de sa vie désormais.

Alors que le garçon caressait son chien afin de le calmer, Sasha croisa son regard, ce n'était pas un regard d'un gamin qui avait réellement peur, c'était plus de l'appréhension, de l'inquiétude que de la peur réellement. Et puis, il voyait autre chose lorsque le garçon le regardait, mais il ne saurait dire de quoi il s'agit. Peut-être une sorte d'admiration pour une personne plus grande que lui, ou peut-être pas après. Et puis de toute façon, ce n'était pas le sujet du moment. Sa priorité était de savoir pourquoi ce garçon avait fugué, où il comptait aller et l'endroit où il allait devoir le ramener.

Tout en essayant de désamorcer la tension qu'il était palpable dans l'air, l'italien décida de se présenter, peut-être que ça suffirait pour que le garçon en fasse autant et finisse par se livrer à lui. Même s'il en doutait fortement.

" - Enchanté Joshua, tu as quel âge ?"

C'était les questions de routine, Sasha devait avant tout cerner l'individu et ensuite s'assurer qu'il allait bien, qu'il n'était pas blessé ou autre. Alors il essayait de procéder par étape, mais on ne peut pas dire que son interlocuteur l'aidait vraiment en coopérant avec lui. Il était plutôt tenace, mais Sasha en avait vu d'autre, et ce n'est pas face à un enfant qu'il allait se laisser démonter, peu importe le temps que ça prendrait, même s'il devait y passer la nuit, il ne le laissera pas repartir seul.

Une fois qu'il semblait ne plus être aussi méfiant qu'au départ, l'italien décida de lui proposer de s'asseoir sur le banc. N'ayant aucune réponse de sa part, il se dit que peut-être s'il s'asseoit le garçon allait l'imiter. Et c'est exactement ce qui se passait. Après quelques minutes, il le rejoint sur le banc, prenant toutefois la précaution de s'asseoir à l'autre extrémité afin d'instaurer une distance raisonnable entre eux. Malgré la réticence du garçon, il remarqua qu'il semblait avoir froid, alors il retira sa veste et la déposa que les épaules du petit en prenant soin de ne pas le toucher. Sasha avait un instinct protecteur et encore plus lorsqu'il s'agissait d'enfant. Il avait été enfant lui aussi alors il pouvait comprendre le raisonnement que Joshua pouvait avoir sur certains sujets de la vie, bien qu'il n'est jamais tenté de fuguer, il avait préféré tuer son oncle. C'était une manière beaucoup plus radicale.

" - Je te propose un marché, je te conduis à l'aéroport si tu m'expliques pourquoi tu es ici, tout seul en pleine nuit, d'accord ?"

Parfois, il fallait ruser, et c'était le cas actuellement. Décemment, Sasha ne pouvait pas accompagner cet enfant à l'aéroport, enfin si il le pouvait, mais il ne le laisserai jamais prendre l'avion seul, à supposer bien évidemment, qu'il ai les moyens nécessaires pour se rendre à destination. Alors oui, lui qui détestait mentir, il reprenait les vieilles russes d'agent de police pour essayer de savoir ce qui avait amené ce garçon à fuguer de chez lui.

" - Ça fait longtemps que tu as ton chien ? Vous semblez fusionnels tous les deux."

L'italien avait remarqué que l'animal semblait prendre une place importante pour Joshua, alors il avait décidé d'aborder le sujet histoire de détendre l'ambiance, en espérant une nouvelle fois qu'il allait se livrer à lui sans trop de difficultés.
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMer 21 Juin - 2:07

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Je regardai le bord du trottoir, face à moi, l’air songeur. Je peinai à rencontrer le regard de Sasha, d’une part parce qu’il m’impressionnait, d’autre part parce qu’il m’intimidait et m’embarrassait par toutes ces questions de l’ordre de mon orientation sexuelle qu’il soulevait.

« Quinze… » Lui répondis-je timidement.

Je savais que je ne faisais pas réellement mon âge. A vrai dire, cela avait toujours déstabilisé les gens. Au niveau physique, j’avais bien l’air d’avoir quinze ans, quand bien même j’étais petit de taille. Au niveau de mes mimiques influencées en revanche par ma grande timidité et ma peur des autres, j’en paraissais moins. Lorsque je commençais à parler également avec gêne cela produisait le même effet, mais lorsque l’on entendait mon discours et que l’on écoutait la manière que j’avais de raisonner, j’en faisais bien plus. En bref et en clair, j’étais une énigme à moi tout seul.
Après avoir longuement hésité, je rejoins l’ancien flic sur le banc, prenant bien soin de m’assoir loin de lui pour me protéger. Ainsi, je m’assis tout au bord, le regard légèrement de biais tandis que je surveillai le moindre de ses faits et gestes, prêt à bondir. Il me demanda si j’avais froid, et je lui mentis en lui répondant par la négative. Mais chose qui me prouva une fois de plus qu’il ne me mentait pas en m’ayant avoué son ancienne profession, je me rendis forcément compte qu’il voyait manifestement que je lui dissimulais la vérité qui n’était autre, en réalité, que je me gelais littéralement. Je retins ma respiration lorsqu’il se rapprocha de moi, resserra ma poigne autour du spray jusqu’à ce que je ne le sente déposer sa lourde veste sur mes épaules, en prenant soin de ne pas même me toucher. Encore un geste gentil… C’était bien la première fois qu’un inconnu l’était envers moi. D’habitude, tous et toutes me maltraitaient, du moins les jeunes de mon âge. Les adultes, eux, m’étaient indifférents. Personne ne me calculait, ou bien on avait tendance à trop me materner. Dans un certain sens on aurait pu dire que Sasha en faisait de même sur ce dernier point, mais je n’en avais pas l’impression, au fond. Il était attentif et prévenant, voilà tout. Alors quitte à voir s’il était vraiment tel que mon esprit semblait le dépeindre, je lui demandai s’il était réellement désireux de m’aider, ce à quoi il répondit par l’affirmative. Bien. Alors il voudrait bien m’emmener à l’aéroport ? A ma plus grande surprise, il accepta. Oui, il accepta mais à la condition que je lui dise ce que je faisais là, tout seul avec Chiffon, au beau milieu de la nuit. Je poussai un soupir et jouai avec mes doigts, embarrassé. Devais-je vraiment le lui confier ? Si je voulais pouvoir me rendre à l’aéroport, cela semblait être le deal… D’un autre côté je pouvais très bien m’y rendre par mes propres moyens, mais je doutais très honnêtement qu’il me laisse partir comme ça. Alors je tombais dans le panneau.

« J’étais été adopté ici mais je veux rentrer chez moi, voilà tout. Sauf que je suis mineur et donc personne ne daigne m’écouter lorsque je dis que je veux retourner vivre seul à côté de New York. Je peux le faire, je ne suis pas idiot. » Lui expliquai-je.

Chiffon bâilla à s’en décrocher la mâchoire, et posa sa petite tête blanche sur mon poignet. Sasha me demanda alors depuis combien de temps je le possédais car nous semblions être très proches tous les deux. Il employa même à juste titre le terme de « fusionnel ». Je le caressai de mon autre main libre, et répondis au bout de quelques instants, le dialogue peinant à venir tout seul même si je commençais à me détendre de minute en minute.

« Cinq ans. Maman me l’avait offert quand Papa est parti en Afghanistan. Il est commando parachutiste dans les Marines. »

Quand bien même il avait disparu et n’avais plus donné de nouvelles, portant à croire à tous qu’il était finalement décédé là-bas, je refusai de parler de lui au passé. Pour moi, mon père allait un jour revenir. Ça n’était qu’une question de temps. Maman avait même voulu refaire sa vie, mais moi, j’avais refusé qu’un autre homme ne prenne sa place. Papa reviendrait…
J’arrêtai de caresser Chiffon et tournai la tête vers Sasha.

« C’est bon, vous savez tout ce que vous voulez savoir ? Vous pouvez m’emmener à l’aéroport ? » Lui demandais-je, plein d’espoir.


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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMer 21 Juin - 13:40

Sasha essayait de faire le maximum pour mettre le garçon en confiance, lui prouver par ses gestes comme par ses propos qu'il n'était pas méchant et que dans le fond, même si ce n'est pas ce qu'il ressentait sur le moment, qu'il ne voulait que son bien.

Il est vrai que lorsque Joshua lui annonça son âge, il lui aurait donné moins. Bien qu'il semblait être dans cette tranche d'âge, il lui aurait donné plutôt vers la dizaine. Cependant, à quinze ans, il n'avait pas à se retrouver seul dans la rue à cette heure-ci.

Assit sur le banc, le regard tourné vers le petit garçon, Sasha attendait patiemment qu'il prenne une décision, et celle de venir s'asseoir à ses côtés était celle qu'il préférait. Pour son plus plaisir, c'est pour cette option qu'il opta. Une fois assise, l'italien remarqua que la partie n'était pas encore gagné vu le regard qu'il lui lançait. Et malgré ses propos, menteurs pour le coup, concernant le fait qu'il n'est pas froid, il ne fallut pas plus de quelques secondes au brun pour comprendre que c'était faux. Il décida alors de lui donner sa veste en la posant sur ses épaules. L'instinct protecteur et peut être paternel aussi, mais ça c'est autre chose. Ayant été dans la police, Sasha a suivi des cours pour déceler les signes qui ne trompent pas lorsqu'une personne ment. Et c'est ce qu'avait fait Joshua, en revanche, il n'était pas compliqué de le voir tant il semblait frigorifié sur place.

" - Il s'est passé quelque chose avec tes parents adoptifs ? Ils ont violents avec toi ? Ils t'ont maltraités ?"

C'était ce genre de questions que Sasha avait posé aux enfants lorsqu'il les avait récupéré avec une fugue. Il y avait forcément une raison pour que le garçon ai décidé de retourner chez lui. Après peut-être qu'il ne sent simplement pas à l'aise, mais dans tous les cas, demain à la première heure, il faudrait que l'italien prévienne la famille d'adoption, pour ne pas qu'ils s'inquiètent et leur dire que tout allait bien. Sasha n'était pas du genre à forcer un enfant à aller là où il ne voulait pas, parce qu'après il fugue, alors il n'y a pas vraiment d'intérêt. En revanche, de là à aller à New-York tout seul à quinze ans, il doutait qu'il puisse réellement se débrouiller seul à cet âge. Il a peut-être de l'argent de poche, mais rapidement il se retrouva sans aucun sou et Sasha ne le laissera pas comme ça.

" - Ton père est dans la Marines ? Je l'ai été aussi il y a un peu plus de sept ans."

Sasha avait semblé trouver un sujet qu'il parlait au gamin, son père. Alors peut-être que s'il en parlait, Joshua finirait par se rendre compte qu'il n'est pas si méchant que ça. En même temps, s'il avait des mauvaises intentions dès le départ, il aurait déjà agit, hors il cherchait avant tout à le protéger.

" - Tu veux bien me parler de ton papa ? Si ça se trouve je le connais !"

Et c'était vrai, Sasha avait côtoyé pas mal de personnes dans l'armée pour pouvoir en connaître certains, bien qu'il n'est plus aucun contact avec qui que ce soit aujourd'hui.

" - Écoute je ne peux pas te conduire à l'aéroport. Enfin si je pourrai, mais tu as quinze ans, alors certes tu sais ce que tu veux, mais sans argent, sans boulot tu ne tiendras pas longtemps. Et puis après tu feras quoi ? Tu seras obligé de traîner dans la rue parce que tu n'as plus assez d'argent. Désespéré, tu vas côtoyer les dealers et autres gens peu fréquentables, pour finir totalement défoncé au crack et mourir dans un caniveau. C'est ça que tu veux ? Je te ramènerai pas chez tes parents adoptifs si tu ne veux pas, mais je ne peux pas non plus te laisser tout seul, sans quoi je me sentirai responsable s'il t'arrivait quelque chose. Alors je te propose quelque chose, je te ramène chez moi, tu te reposes et on verra quelle décision on prend demain matin ça te convient ?"

La décision était toute prise pour Sasha, quoiqu'il arrive il ne pourrait le laisser partir tout seul, c'était beaucoup trop dangereux pour un enfant de son âge, s'il n'y avait que ça, il pourrait l'accompagner, mais il doute que Joshua en ai envie.
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMer 21 Juin - 17:28

Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found



Le silence s’était installé entre nous l’espace d’un instant, mais je n’étais pas apte à le rompre. Je n’avais jamais été très doué pour parler, encore moins pour meubler les conversations. J’étais tellement peu à l’aise avec moi-même, que j’avais toujours peur de paraître stupide. Déjà qu’on me prenait pour un collégien, je n’assumais absolument pas ce que j’étais. C’était pour cela que ma mère m’avait toujours couvé, pour ne pas que l’on fasse de mal au pauvre petit oisillon perdu que j’étais. Cependant si on lui répétait que ça n’était pas la bonne technique à employer avec moi si l’on voulait que je puisse réellement « grandir ». Le problème n’était pas psychique, mais physique. J’étais trop petit, trop frêle malgré que j’ai un visage encore rond comme celui d’un enfant, cerné de deux grandes billes bleues qui étaient sans doute la seule chose que j’avais de précieux.
Finalement, Sasha rompit à nouveau le silence au bout de quelques courts instants pour me demander s’il y avait eu un évènement déclencheur qui m’avait poussé à fuir ma famille d’accueil. Je hochais aussitôt la tête et tournai mon visage enfantin vers lui pour lui répondre aussitôt :

« Non ! Ça je le jure ! Ils sont très gentils, je ne veux pas leur créer d’ennui, s’il-vous-plait. C’est juste que… j’ai besoin de rentrer chez moi. On m’a coupé de tout, de mon passé, de mes souvenirs… Et les souvenirs c’est la seule chose qu’il me reste de mes parents. Je refuse qu’une nouvelle famille emménage dans notre maison au bord du lac, ou bien que celle-ci tombe à l’abandon. Il faut que j’y retourne… »

Je lâchai un profond soupir, sentant des larmes poindre au creux de mes yeux. Je fermai les paupières pour les faire disparaitre avant que, tout à coup, la question de Sasha ne fasse battre mon cœur à tout rompre. Je tournai aussitôt la tête vers lui, mes yeux s’agrandissant de surprise et du besoin irrépressible d’en savoir plus.

« C’est vrai ? Mon père y est depuis… plus de vingt ans, je crois. Je ne l’ai jamais vraiment connu, mais dès qu’il rentrait de mission c’était génial. » Lui dis-je, sentant mon cœur se nouer à ce souvenir.

Quand l’ancien flic me demanda si je voulais bien lui parler de lui, je haussai les épaules, et lui répondis en hochant la tête :

« Oui, si vous le voulez. Il s’appelle George Landers. Il est Vice-Amiral. Ça fait cinq ans qu’il est reparti en Afghanistan, et… on n’a plus jamais eu de nouvelles de lui. D’habitude il nous écrivait tous les jours en nous envoyant un mail, même s’il ne faisait que quelques lignes. On n’avait pas le droit de savoir ce qu’il faisait ni où il devait aller, mais on savait toujours s’il était sain et sauf ou pas. Maman m’a offert Chiffon, mon chien, quand il est parti la dernière fois. C’était il y a cinq ans. Le dernier message qu’on a eu de lui, je me souviens, c’était un deux juillet. Il nous disait de ne pas nous en faire et qu’il nous écrirait sans faute le lendemain. Je… j’attends encore son message, à vrai dire. Pour tout le monde, il est mort. Moi… je ne veux pas y croire. Je me dis qu’il a certainement eu des problèmes mais qu’il reviendra un jour. C’est idiot, hein ? » Lui demandais-je, sentant une larme chaude couler le long de ma joue.

Je n’avais encore jamais autant parlé à personne. Pas même en une heure de thérapie avec des psychiatres ou des psychologues. Et à dire vrai, cela m’embarrassait. J’avais l’impression de monopoliser la conversation. De prendre trop d’aisance, alors que c’était faux. Pire même : de l’agacer à force de m’entendre parler. Alors je me tus, complexé. Mais ce qu’il me dit par la suite me fit paniquer. Il m’avait donc menti lorsqu’il m’avait dit qu’il me conduirait à l’aéroport. Je fus au départ scandalisé. En fait, je me sentis trahi. Les larmes coulaient sur ma joue, moi qui ne pleurais jamais devant personne. Je passai une main tremblante de colère sur mon visage, ne lui répondant rien jusqu’à ce qu’il n’énumère tous les risques que j’encourais si je partais. D’une voix brisée et teintée de colère, je lui répondis :


« Et alors ? A qui je manquerai de toute façon ? C’est mon problème, ça… »

Après tout, je n’avais jamais eu peur de mourir. Pire, j’avais même fait une tentative de suicide, mais fut sauver par mon beau-père qui risqua sa vie et n’hésita pas à plonger dans le lac gelé en plein milieu de l’hiver pour me repêcher, moi qui m’étais attaché par une corde à un parpaing qui m’attirait inexorablement au fond du lac. Et la souffrance, je la connaissais par cœur depuis que j’étais petit, alors elle ne me faisait plus peur. Il me proposa alors de passer la nuit chez lui pour me ramener demain au petit matin ou bien prendre tous les deux une décision.

« Je… je ne veux pas rentrer. Ce n’est pas à cause d’eux, mais à cause de ce qu’il va se passer si je rentre. Lundi prochain je vais aller au lycée, et je le refuse. Depuis toujours on me maltraite, et je n’en peux plus. J’en ai marre d’être détesté de tout le monde. D’être la tête à claque, celui sur qui on peut taper sans que l’on ne nous dise rien… J’ai peur, Sasha… » Lui dis-je d’une voix brisée que j’essayais malgré tout de contrôler.

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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMer 21 Juin - 18:37

Sasha savait que Joshua n'était pas très à l'aise, ce n'était pas compliqué à voir, simplement, il essayait aussi bien qu'il pouvait de mener la conversation dans une certaine direction, jusqu'à ce que le garçon ne se décide de parler, de répondre à la question que venait de lui poser l'italien. En entendant sa réponse, sur l'instant il se demandait ce qui l'avait poussé à fuir si tout se passait bien dans sa famille d'accueil. Puis la suite, lui donna la réponse à ses questions. Il avait perdu ses parents, tout comme Sasha avait perdu les siens, alors il pouvait le comprendre mieux que personne.

" - Écoute, je comprends ce que tu ressens, j'ai aussi perdu mes parents quand j'étais petit, j'avais cinq ans quand ils sont décédés.. Mais tu ne peux pas vivre dans cette maison seul. Je te propose propose quelque chose."

Il ignorait si ça allait lui convenir ou non, mais s'il pouvait l'aider avec son argent, alors il serait ravi de le faire.

" - Je pourrai racheter la maison de tes parents, comme ça, personne d'autre ne pourra habiter dedans, et je me changerai de l'entretien, comme ça, dès que tu voudras, dès que tu en auras la possibilité et que tu auras commencé ta vie, alors tu pourras retrouver cette maison en état et y vivre. Retrouver tous les souvenirs de ton enfance."

Sasha avait de l'argent, il ne l'utilisait pas pour n'importe quoi, mais s'il pouvait servir pour des associations, pour aider ce garçon qui semblait dans le besoin, alors il n'hésitera pas à le faire.

" - Oui c'est vrai. J'y suis resté trois ans, avant de devoir abandonner les rangs.."

Sasha se souvenait de la mission qui l'avait forcé à quitter l'armée. Ses souvenirs étaient clairs comme si c'était hier. Il avait frôlé la mort et s'était battu pour continuer de vivre, il avait mis plusieurs mois avant de revoir le jour. Il écouta ensuite avec attention le récit du petit garçon. Il vouait une admiration pour son père, c'était flagrant, et l'italien aimait l'entendre parler ainsi de son père. Sasha aussi vouait cette admiration pour son père, il portait même le prénom de ce dernier en hommage à son paternel, et il le portait fièrement, bien que très peu, voire personne, ne connaissait son second prénom.

Il comprenait mieux que personne ce qu'il expliquait, le fait que son père n'est pas le droit de révéler quoique ce soit concernant la mission sur laquelle il travaillait. Au sein de l'armée, c'était compréhensible mais, ce devait être compliqué pour la famille de comprendre ce genre de procédé, mais c'était une question de sécurité, aussi bien pour les soldats pour que pour les familles. Moins elles en savaient, mieux s'étaient pour elles.

" - Non ce n'est pas idiot. On a toujours envie de croire que son papa est vivant, moi le premier j'y croyais pas. Puis, avec le temps on finit par s'y faire. Mais peut-être que ton papa est simplement retenu prisonnier quelque part, ou alors il se peut qu'il soit aussi porté disparu en mission, et donc, probablement mort. C'est une éventualité comme une autre, il faut s'y préparer Joshua. Mais si tu veux, on pourrait faire des recherches tous les deux pour en savoir un peu plus, peut-être qu'en temps qu'ancien militaire j'aurai quelques informations que les autres n'ont pas le droit d'avoir."

Sasha avait toujours eu le coeur sur la main, il était toujours prêt à aider les autres, et encore plus ce garçon. Pourquoi ? Parce qu'il se voyait à son âge et il comprenait parfaitement ce qu'il pouvait ressentir. C'était dur de grandir sans ses parents, c'est un peu comme être lâché dans le grand bain alors qu'on ne sait pas nager, et il faut ensuite apprendre à nager par nos propres moyens, malgré les obstacles, il faut persévérer, et tout le monde n'a pas forcément cette détermination. En voyant Joshua pleurer, Sasha quitta le banc et alla s'accroupir devant lui. Lentement, il leva la main pour essuyer ses larmes, mais avant de toucher son visage, il plongea son regard dans celui du petit garçon comme pour obtenir son approbation de le toucher. Il ne voulait absolument pas le brusquer.

" - C'est aussi mon problème maintenant que je t'ai croisé. Je ne te laisserai pas partir seul quoiqu'il arrive Joshua. Alors fait moi confiance, laisse moi te ramener chez moi, tu vas manger, tu dormiras et après on discutera de tout ça d'accord ? Je ne veux pas te forcer à faire quelque chose dont tu n'as pas envie, mais je ne peux pas non plus faire des choses qui sont interdites par la loi."

Et la loi il la connaissait. Finalement, après avoir discuté avec Joshua, ce dernier se livra enfin sur le réel malaise qui l'avait poussé à fuir de chez sa famille adoptive. La peur de rentrer au lycée. Il voyait en Joshua le petit garçon craintif qu'il était lui aussi à l'époque. Le petit garçon qu'on prenait pour jouer, le petit garçon qui était toujours seul.

" - Tu sais, il existe aussi des cours par correspondance, tu n'auras pas à côtoyer les autres enfants, à cet âge ils sont bêtes et méchants. S'ils t'embêtent c'est uniquement parce qu'ils sont jaloux de toi, jaloux de ton intelligence. Tu es un garçon très courageux Joshua et je suis persuadé que tu t'en sortira dans la vie, mieux que ces vaux rien. Je sais que c'est compliqué mais même si tu ne veux pas aller au lycée, tu dois tout de même suivre des cours, c'est important pour avoir le métier que tu souhaites après. D'ailleurs, tu veux faire quoi plus tard ?"

Il se redressa à la hauteur du petit garçon, plongeant ses yeux dans les siens.

" - Tu n'as plus à avoir peur, je suis là d'accord ? Tu n'as rien à craindre avec moi et je te promets de t'aider."
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyMer 21 Juin - 20:50

Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found



Lorsque l’homme me confia qu’il avait également perdu ses parents, je le dévisageai avec attention. Il n’avait eu que cinq ans… je n’avais pas eu beaucoup de chances non plus, mais je n’avais pas le droit de me plaindre comparé à lui, pensais-je. Je savais que ça n’était pas une sorte de concours à celui qui était le plus mal lotis dans la vie, mais je ne pouvais pas m’empêcher de raisonner de la sorte. Je me disais toujours que je n’avais pas le droit de pleurer car quelqu’un dans le monde allait encore moins bien que moi. Je n’avais pas le droit de me plaindre, car peut-être que la vie me réservait encore bien des coups bas. Mais que puis-je vivre de pire que la mort de mes parents, de mon beau-père et des maltraitances que je subissais depuis tout petit ? Qui plus est deux morts que j’ai moi-même causées accidentellement ? Je ne voyais pas comment je pouvais accepter de vivre avec cela sur le cœur. Sasha me confia que je ne pouvais pas vivre seul dans cette grande maison. J’avais envie de faire mon entêté, mais au fond je savais qu’il avait raison. Enfin… Tant que je n’avais pas essayé, comment pouvait-on l’affirmer ? Mais je n’étais qu’un gamin de quinze ans, au fond… Seulement, dit-il, il me proposait quelque chose. Je tournai à nouveau lentement la tête vers lui, attentif. Et ce que j’entendis semblait dépasser toute réalité. La bouche légèrement entrouverte de stupeur, je l’écoutais me dire qu’il serait prêt à… racheter ma maison et se charger de son bon entretien afin que je puisse y retourner un jour sans encombre. Je ne savais plus quoi dire. Mon cœur reprit sa course effrénée dans ma cage thoracique, et je ne sus que répondre. Je retrouvai tout juste la maîtrise de ma voix lorsque je lui demandais s’il avait vraiment été un Marine, ce qu’il me confirma pour y être resté trois ans avant de devoir quitter les rangs. Pourquoi, je n’osais le lui demander. Je n’étais pas assez assuré pour être indiscret, et si je le devenais je m’en rendais aussi compte et me punissais en me flagellant mentalement d’avoir été aussi inquisitorial. Je le vis se perdre un instant dans ses souvenirs, et le laissai faire, silencieux, avant que Chiffon n’aboie soudainement lorsqu’une voiture passa à côté de nous et traça sa route.

« Chhhht... Doucement… » Murmurai-je à mon chien avant de reprendre mes caresses afin qu’il se rendorme. Sentant que je m’apaisais, il en faisait de même.

Je lui racontai alors ce qu’il avait voulu savoir sur mon père, et terminai ma tirade en concluant que mon espoir intime et profond de le revoir vivant un jour était totalement stupide. Après tout, cela faisait plus de cinq ans et demi qu’il avait disparu et que c’était le silence radio. Mais Sasha me dit qu’il ne trouvait pas cette espérance n’était pas sotte. J’étouffai un frisson lorsqu’il me dit que mon Papa était peut-être emprisonné quelque part, ce que je n’espérais bien évidement pas. C’est vrai que j’y avais déjà pensé, et j’avais terriblement peur qu’on ne le torture quelque part où il hurlerait de douleur dans le silence chaotique. Mais je hochais vivement la tête lorsqu’il me proposa de faire des recherches avec moi, sachant qu’en étant un ancien Marine lui-même, il pourrait peut-être avoir plus de chance d’obtenir quelconque information que moi en tant que proche.
Les larmes continuaient de couler sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter, et je priais pour que le réverbère ne les mette pas à jour face à Sasha. J’avais toujours considéré les pleurs comme étant une honte. Je n’avais pas le droit de pleurer, de montrer mes ressentiments. Je me l’interdisais, au profit d’une attitude peut-être froide mais en tout cas aucunement démonstrative et profondément inhibée. L’homme se redressa et quitta le banc pour venir s’accroupir en face de moi. Je baissais la tête, honteux, mais ne bronchai pas lorsqu’il leva lentement la main. Je sentais que, même si j’étais encore tendu, je n’avais plus au fond de raison de le craindre. Il m’avait prouvé à bien des égards qu’il était quelqu’un de bien. De vraiment bien, même si je ne comprenais pas pourquoi il voulait faire tout cela pour quelqu’un d’aussi insignifiant et peu méritant que moi. Alors je laissai sa main effacer doucement mes larmes sur mes joues, sentant mon reprendre la cavalcade endiablée. Non, je n’étais pas homosexuel… Non, je ne l’étais pas… Je demeurai là, le regard baissé vers le sol, ne parvenant pas à croiser son regard alors qu’il cherchait pourtant le mien. Regarder les gens dans les yeux était quelque chose dont je n’étais pratiquement pas capable.
Je hochais doucement la tête lorsqu’il me dit qu’il avait l’intention de me ramener chez lui, me faire à manger – car il est vrai que je n’avais rien avalé à par une pomme ce matin tant l’inquiétude de la rentrée et le fait que je ne m’étais pas encore habitué à mon nouvel environnement de vie m’angoissaient – qu’il me laisserait dormir avant de trouver une solution avec moi et continuer de discuter. Et quant à continuer à se confier, je lui dis pourquoi je voulais partir : ma peur phobique du lycée et de tous les endroits où l’on se permettait de me faire ouvertement du mal sans qu’aucune personne ne prenne ma défense. En même temps, je n’avais jamais conté à personne l’origine des multiples ecchymoses qui peuplaient mon corps lorsque je rentrais le soir, ni des indénombrables humiliations que j’avais pu subir une journée de plus.

« Je… c’est bête mais je ne veux pas fuir. J’ai l’impression que si je pars, on me fera encore plus de mal quand on me retrouvera et que l’on me traitera de lâche et de mille autres insultes que j’avais l’habitude de recevoir. J’aimerai recevoir des cours à domicile, mais je ne veux pas gêner les Berenson. Et puis je ne vois pas de quoi on pourrait être jaloux. C’est vrai, je n’ai rien de plus que les autres, et malgré ce qu’on dit non, je ne suis pas intelligent. Si je l’avais été, Maman et mon beau-père seraient encore en vie. C’est à cause de moi qu’ils sont morts, tu sais… » Lui dis-je, avant qu’un sanglot ne naisse au fond de ma gorge.

Je me tus pour l’étouffer, et fermai fermement les paupières pour empêcher mes larmes de redoubler d’intensité. Mais en vain… Lorsqu’il me demanda ce que je désirai faire, je haussai les épaules. La voix brisée, je parvins à lui dire tout de même :

« Je ne sais pas… Je voulais devenir neurochirurgien, mais je ne suis pas sûr de pouvoir y parvenir. A vrai dire, je suis même sûr du contraire… »

Parce que même si on m’avait diagnostiqué surdoué, je pensais que j’étais un crétin. Idée fixe et récurrente que possédaient les surdoués la plupart du temps, paraissait-il. Se redressant légèrement pour arriver à ma petite hauteur, Sasha parvint à rencontrer mon regard. Je me sentais tremblant mais essayais de ne pas le montrer. Il me dit alors que je n’avais plus à avoir peur maintenant qu’il était là pour m’aider. Il me le promettait. Alors je poussai mon chien et me permis pour la première fois de ma vie de laisser mes sanglots éclater. Je tombai dans les bras de Sasha en l’enserrant contre moi de mes bras qui entouraient son torse musclé. La dernière fois que j’avais été dans les bras d’un homme, s’étaient ceux de mon père le jour où il partit à la guerre. La dernière fois que je le vis.

« Merci Sasha… » Parvins-je à peine à articuler.

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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyJeu 22 Juin - 0:50

Sasha ignorait si sa proposition du rachat de la maison pour que Joshua puisse en profiter plus tard lui allait, ou s'il trouvait ça totalement fou. Ce n'était pas quelqu'un de très communicatif, malgré qu'il se soit un peu confié à lui, il n'avait pas encore laissé entièrement tombé sa carapace qu'il s'était construite. Tout comme celle que Sasha s'était construite après son divorce. Au fond, ils n'étaient pas si différents tous les deux, ils avaient même plus de points en commun qu'il ne pourrait le penser. Alors malgré le fait qu'il ne lui ai pas fait de commentaire sur sa proposition, il se dit qu'ils auraient tout le temps d'en reparler plus tard, parce que oui, maintenant que Sasha avait fait la connaissance de ce garçon perdu, il ne comptait pas le laisser seul, livré à lui-même. Et puis, il lui avait fait la promesse de faire des recherches pour lui concernant son père, et de s'occuper de lui pour ne plus qu'il est peur.

Après lui avoir confié qu'il avait servi pendant trois ans dans les Marines, l'italien se perdit quelques instants dans ses pensées. Sa presque mort, ses mois de coma avant de pouvoir revivre correctement, les séquelles que ça lui avait laissé et ses affreux maux de tête, sans parler de ses pertes de mémoire de plus en plus fréquentes et régulières. Mais il refusait d'aller consulter, il n'avait pas envie d'entendre l'évidence, il la fuyait plutôt qu'autre chose, jusqu'au jour où il sera forcé à lui faire face, et que sa fuite n'aura fait qu'aggraver sa situation. Il en était conscient, mais bien trop têtu pour se l'avouer à lui-même.

Quand Joshua s'était mis à parler de son père, décemment, l'italien ne pouvait pas le laisser comme ça sans réponse, même si ce ne serait pas serait facile à entendre, il avait besoin de savoir ce qu'est devenu son père pour continuer à vivre. S'il est mort, alors il pourra commencer à faire son deuil, et Sasha sera à ses côtés à chaque minute pour lui apporter son soutien s'il en a besoin. Au fond, il ne se fait pas troo d'illusions, il préfère se dire que cette hypothèse est plus que probable, quitte à finalement découvrir une bonne nouvelle après.

Avant d'essuyer les larmes qui coulaient sur les joues du garçon, Sasha avait fait en sorte de le prévenir avant d'agir. Rien ne servait de le brusquer, et s'il n'en avait pas envie, alors il s'abstiendrait, mais décemment, le jeune homme ne pouvait pas le laisser dans cet état. Il remarqua que, comme beaucoup d'hommes, il essaya de cacher sa détresse ainsi que ses larmes, mais il avait appris avec le temps que pleurer n'est pas une honte, pas même pour un homme. Bien au contraire.

" - Hey.. Relève la tête, soit fier de ce que tu es. Pleurer n'est pas une faiblesse, même si tu es un homme. Beaucoup te diront le contraire, mais c'est parce qu'ils n'ont jamais connu d'obstacles dans leur vie. Pleurer ça prouve que tu es capable d'éprouver des sentiments, d'avoir un coeur. Alors n'ai pas honte de pleurer, pas devant moi en tout cas."

Combien de fois Sasha s'était mis à pleurer seul chez lui après son divorce ? Combien de fois il s'était repassé les images en boucle en espérant déceler un indice qui lui prouverait qu'il avait mal interprété les choses, que tout cela n'était qu'un mauvais rêve et que sa femme l'attendait à la maison. Mais non. Malgré que ça fasse sept ans, il essayait encore d'apprendre à vivre avec.

" - Pourquoi on peut être jaloux ? C'est simple, tu es un petit façon extrêmement intelligent et beaucoup plus en avance que ceux de ton âge, ils se sentent menacé et la seule technique qu'ils ont trouvé pour se protéger c'est de t'insulter et de t'humilier. Quant aux cours particuliers, je peux même te les payer, on pourra toujours s'arranger avec tes parents adoptifs, si tu me laisses les voir."

Sasha n'avait pas mis très longtemps avant de déceler les facultés de Joshua, il avait rapidement deviner qu'il faisait parti de ces enfants surdoués, et il ne voulait pas qu'il se sente différent à cause de ses facilités qu'il a, que les autres de son âge ne possèdent pas. Les différences ont toujours fait peur aux gens, et les réactions face à ça peut parfois être violent.

Ce qui retient l'attention de Sasha ce fut ce sentiment de culpabilité que Joshua portait sur ses épaules malgré son jeune âge. Il n'avait pas à porter un fardeau aussi lourd que celui-ci, pas à cet âge là en tout cas, il aura tout le temps pour les problèmes d'adultes plus tard.

" - Et pourquoi tu n'en sera pas capable ? Tout le monde est capable d'atteindre ses objectifs, il faut simplement s'en donner les moyens, et je sais que tu les as ces moyens, il faut juste que tu acceptes ta différence et que tu apprennes à vivre avec et à en faire ta force. Être surdoué n'est pas une corvée, il faut simplement savoir l'utiliser à bon escient." fit-il avec un large sourire afin de le rassurer encore un peu plus.

Ce n'est qu'en sentant le garçonnet dans ses bras que Sasha se permit de resserer l'étreinte autour de lui, tout en prenant soin de ne pas l'étouffer. Ça faisait un bien fou au jeune homme, depuis combien de temps il n'avait pas pris quelqu'un dans ses bras ? C'était comme si depuis sept ans il s'était interdit de vivre, d'éprouver la moindre émotion ou d'être heureux tout simplement.

" - Aller viens on rentre, tu dois avoir faim et Chiffon aussi."

Sans demander la permission au garçon, il l'avait soulevé du banc afin de le transporter dans ses bras jusqu'à sa voiture. Finalement, peut-être qu'il ferait un bon père s'il avait la chance de pouvoir avoir des enfants. Il parcourut alors la distance qui les séparait de là où il s'était garé, tout en s'assurant que l'animal du petit garçon suivait bien. Une fois arrivé, il ouvrit la portière arrière et placa le garçon sur la banquette arrière, de sorte à ce qu'il puisse se coucher et surtout, avoir moins froid.

" - On a un peu de route, tu peux te reposer si tu veux, je te réveillerai en arrivant."

Et c'est ainsi que Sasha prit la route jusqu'à son domicile pour raccompagner le garçon chez lui et lui permettre de se restaurer comme il faut, avant de pouvoir se reposer.
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyJeu 22 Juin - 13:38

Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found



Il fallait que je sois fier, dit-il. Oui mais fier de quoi ? De moi ? Je n’avais absolument pas de quoi me vanter à propos de quoi que ce soit me concernant. Il me disant que pleurer n’était pas une faiblesse, mais je ne le croyais pas. Pleurer, c’était montrer aux autres qu’ils avaient réussi à m’atteindre, qu’ils parvenaient à me faire souffrir. Hors je ne voulais pas leur donner cette satisfaction. Pas une de plus. Je gardais tout à l’intérieur de moi, ces émotions compactées tant il y en avait qui prenaient toutes la place dans ce corps trop petit pour pouvoir tout contenir. Mais il avait raison sur un point : j’éprouvais bien moins de honte à pleurer devant lui que devant toute personne que j’ai pu connaître. Même devant Maman, car je n’avais jamais voulu l’inquiéter. Alors lorsque j’avais envie de pleurer, je faisais bonne figure jusqu’au moment où je pouvais pénétrer dans ma chambre et ouvrir les vannes en serrant mon bichon contre moi. Aujourd’hui, pour la première fois, je pleurais devant quelqu’un, un inconnu qui plus est, et cette impression de grande vulnérabilité que je refusais d’éprouver s’envolait de minutes en minutes. Mieux que cela, ça faisait même du bien. Mais je ne comprenais toujours pas de quoi pouvait-on être jaloux chez moi. J’étais bourré de défauts, et affublé de bien peu de qualités. Qualités que je ne pourrai même pas énumérer tant je refusais de les voir chez moi, pour la simple et bonne raison que j’avais la sensation que, si je me trouvais une qualité, j’allais devenir l’une de ces personnes hautaine et fière d’elle, méprisable à souhait comme tous ceux que je rencontrais au lycée ou ailleurs. Alors je préférais être et rester nul, insignifiant et bourré de défauts plutôt que de devenir comme eux. D’un autre côté cependant, l’entendre me complimenter sur mon intelligence me toucha autant qu’elle m’embarrassa. A force d’entendre dire que je l’étais, j’aurais bien pu finir par y croire. Oui, mais non. Ça passait par une oreille et ça ressortait de l’autre. Mon cerveau soit disant plus intelligent que la moyenne n’était doté que de deux capacités : l’autoflagellation et le tri sélectif des mots positifs et négatifs. Les positifs partaient à la poubelle, dans un coin de mon cervelet, et les autres tapissaient mon esprits et clignotaient pour que je ne vois la vie plus que sur un angle tout-à-fait négatif.
Puis Sasha me demanda pourquoi je ne serai pas capable de parvenir à exercer le métier de mes rêves, qu’était celui de devenir neurochirurgien. Je haussais les épaules, d’un air de dire que je n’avais pas d’arguments en tête mais que je le savais. C’est tout. Mais selon l’ancien Marine, il fallait que j’accepte de faire de ma différence une force avec laquelle je serai capable de vivre, me dit-il en ponctuant ses mots dans un beau sourire qui se voulait rassurant. Cela faisait beaucoup de choses. Tous ces mots qu’il me disait, toutes ces valeurs qu’il pointait, toutes ces promesses qu’il me faisait… Je sentais toutes mes dernières barrières s’effondrer. Me jetant dans ses bras alors qu’il s’était mis à ma hauteur, j’entourai son puissant torse musclé de mes bras en le remerciant du fond du cœur pour tout ce qu’il faisait pour moi. S’il était un malfaiteur, il était très bon. Et moi, je me laissais à présent totalement faire. Il me promettait beaucoup de choses auxquelles je ne croyais qu’à moitié, voire pratiquement pas, mais tout ce qu’il me disait, j’avais besoin de l’entendre. Même si ça n’était que balivernes, je voulais pouvoir y croire, avoir un espoir même infondé comme perspective pour réchauffer mon cœur et mon corps glacés. Je sentis son étreinte se resserrer autour de moi, et ne pas me sentir chassé finit de m’achever. J’étais épuisé par toutes ces sensations que j’éprouvais et ne pouvais plus combattre. Alors je l’entendis me dire qu’il était temps de rentrer. Désireux de rester entre collé à lui quelques instants, j’acquiesçai d’un simple hochement de la tête, avant de le sentir me soulever avec stupeur. J’avais beau être petit et plutôt très léger, cet élan paternel me surpris totalement. Pourtant, je ne bougeai pas. Parce que pendant quelques secondes je m’autorisai à revenir en arrière. Pendant quelques secondes j’avais eu l’impression d’être dans les bras de mon père comme dans le passé lorsqu’il me serrait tout contre lui lorsque, petit, il jouait avec moi, et partageait mes fous-rire. Je n’avais jamais été un garçon heureux ni démonstratif, mais avec Papa tout avait toujours été différent. Et indéniablement, je repensai à la dernière fois qu’il m’eut pris dans ses bras. C’était il y a cinq ans et demi. Et je n’aurai jamais pensé que ça puisse être la dernière. On croit toujours que ce genre de choses n’arrive qu’aux autres. Et pourtant. A moi aussi il me manquait un père, à présent…
Sasha m’installa dans sa voiture comme si je n’étais encore qu’un enfant, et je me demandais s’il réalisait que j’avais déjà quinze ans. Mais je ne dis rien et me laissai faire, retrouvant dans ses gestes une chaleur qui m’avait terriblement manquée. Mes paupières étaient lourdes, et je me penchai pour attraper mon chien qui essayait en vain de ses courtes pattes de monter, afin de et le soulever afin de l’installer à côté de moi. Sasha m’indiqua que je pouvais me reposer tranquillement le temps d’un trajet qui serait un peu long. J’acquiesçai d’un nouveau hochement de la tête, silencieux, et sentit la belle et puissante voiture se mettre en route puis partir de ce lieu où nous nous étions rencontrés.
Je regardai le paysage défiler par la fenêtre, et sentis ma tête se faire de plus en plus lourde. Je me laissai légèrement glisser le siège pour me retrouver dans une position un peu plus confortable, et me sentis partir. Mais avant de plonger littéralement dans le sommeil, je posai cette dernière question qui me brûlait les lèvres.

« Dis, Sasha. Tu mentais pour ma maison, hein ? »

Mais lorsqu’il me répondit, j’eus un long sourire heureux mais exténué, et avant de tomber dans les bras de Morphée, je formulais un :

« Merci… infiniment… »


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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyJeu 22 Juin - 14:13

Sasha avait toujours été un homme droit, honnête et loyal envers les siens. Le fait de rejoindre l'armée lui avait appris beaucoup de choses sur lui-même, notamment le contrôle de lui-même. Ce n'était pas pour autant qu'il l'appliquait tout le temps, parce que certaines situations le faisait totalement sortir de ses gonds. Mais en règle générale, il essayait au quotidien d'appliquer tout ce qu'il avait appris là-bas, et le fait de rester calme en toute situation était l'une des choses primordiales qu'on lui avait enseigné. Et aujourd'hui avec Joshua, elle lui avait servi une nouvelle fois.

Lorsqu'il sentit que les barrières du petit garçon tombaient peu à peu, il se félicita d'avoir agit de la sorte. C'était comme s'il venait de réussir sa mission qu'on lui avait confié et qu'il revenait avec succès à la base. Ça n'aura pas été de tout repos, mais Sasha savait que désormais, Joshua ne semblait plus le craindre, et c'était un grand pas en avant qu'il avait fait. Cependant, il ne cria pas victoire trop rapidement, il savait qu'à cet âge on pouvait rapidement se rebeller, changer de comportement et se retourner contre ceux qui nous ont aidé. C'est l'adolescence. Alors avant d'être sûr de ce qui venait de se passer, il se dit qu'une bonne nuit de sommeil lui ferait sans doute le plus grand bien. Pas à lui bien évidemment, mais à Joshua. Il semblait épuisé par toute cette conversation qu'ils venaient d'avoir. Et quoi de plus normal, les nerfs se relâchaient petit à petit, laissant alors le garçon exténué. Il était temps de rentrer.

Il le transporta alors jusqu'à la place de stationnement où il s'était arrêté lorsqu'il l'avait aperçu en arrivant. Et contrairement à ce qu'il aurait pu penser, Joshua ne chercha pas à se débattre quand Sasha l'avait soulevé du banc pour le déposer dans sa voiture. Ce n'est qu'après qu'il venait de se rendre compte que ce garçon de quinze ans, il l'avait traité comme un bébé. Sans doute son instinct paternel qu'il aurait aimé avoir, mais dont il n'avait pas eu cette chance, alors il ne savait pas trop comment agir, il laissait avant tout parler son coeur. Il avait toujours eu la main sur le coeur, et ce depuis un bon nombre d'années.

Joshua installé dans la voiture, son chien à ses côtés, il referma la portière puis fit le tour de la voiture afin de s'installer derrière le volant. Après s'être assuré que tout allait bien, Sasha tourna les clés pour entendre le moteur ronfler. Il aimait ce bruit sans doute plus que tout au monde, c'était sa petite berceuse à lui. Le bruit du moteur, il avait été bercé dedans pendant un bon nombre d'années, d'abord en étant mécanicien puis ensuite, dans sa concession, tous les jours il entendait des moteurs ronfler, c'était le plus beau bruit qu'il connaissait, et il ne pourrait jamais s'en passer.

Il quitta l'endroit où il s'était garé avant de prendre la route, mais avant que Joshua sombre dans le sommeil, il semblait vouloir poser une question importante pour lui. Il lui demanda s'il mentait pour la maison, cette promesse qu'il lui avait fait. Il jeta un coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur afin de ne pas quitter la route des yeux, et de capter le regard du garçon.

" - Bien sûr que non. Quand je fais une promesse je la tiens toujours. La seule fois où je t'ai menti, et ce n'était pas vraiment un mensonge, c'était plus pour que tu puisses te confier c'est quand je t'ai dis que je t'emmenerai à l'aéroport. Je déteste les mensonges, alors je ne pourrai jamais mentir à quelqu'un, sauf dans certains cas pour obtenir quelque chose."

En voyant le sourire ravi sur ses lèvres, Sasha en déduit que le garçon était heureux d'entendre une telle nouvelle. Satisfait, il reporta son attention sur la route devant lui. Une petite heure après être parti, il arriva enfin chez lui. Il passa le portail électronique qui lui donnait accès à sa villa. Il se gara et contourna la voiture pour ouvrir la portière et réveiller en douceur le petit garçon. Passant sa main sur son épaule, il la frotta doucement pour le réveiller en douceur.

" - Josh.. On est arrivés réveille toi."

En attendant qu'il émerge, il laissa le chien descendre. Il devait sans doute avoir encore de la nourriture pour chien chez lui, il nourrissait souvent les chiens et chats du quartier.
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MessageSujet: Re: Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] (#)   Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found [Sasha] EmptyJeu 22 Juin - 17:08

Stop leaving, and you will arrive. Stop running away and you will be found




Je ne réalisais pas tout à fait que j’étais dans une belle voiture de luxe, tant la fatigue me terrassait. Chiffon s’était endormi à mes côtés, et je sentais que je n’allais plus tarder à le rejoindre. Seulement je luttais contre le sommeil, maintenant les dernières défenses qui me restaient non pas par méfiance, mais parce que je n’osais jamais me détendre vraiment en présence de qui que ce soit. Je ne voulais pas non plus être impoli face à lui, alors je m’efforçai à rester éveillé, et lui demandai s’il m’avait bien dit la vérité à propos de ma maison, s’il avait bel et bien l’intention de la racheter. Après tout, c’était plus qu’un sacré coût, et nous ne nous connaissions que depuis une heure, tout au plus. Et puis je n’étais qu’un pauvre gamin insignifiant. Pas de ceux à qui l’on s’attache. Enfin, c’était ce que je pensais, mais Sasha, lui, qu’en pensait-il réellement ? Il me dit qu’il tenait toujours ses promesses, en rencontrant mon regard dans le rétroviseur intérieur pour appuyer ses propos. Il détestait les mensonges, et nous étions deux dans ce cas-là. De mes dernières forces, je le remerciai du fond du cœur et m’abandonnai dans la douce étreinte du sommeil.
Au bout d’un moment que je ne saurai quantifier, je sentis une main se poser sur mon épaule et la frotter doucement pour que je me réveille. Mes paupières s’ouvrirent lentement et je me détachai de mon appui contre la petite fenêtre arrière de la banquette, découvrant les lieux avec stupeur. Cette grande villa était magnifique, je n’étais pas tombé sur n’importe qui, donc. Au moins, j’étais sûr d’une chose : à moins de kidnapper des gosses de riches et de demander une somme pharaonique en rançon, il n’était décidément pas là pour m’enlever. De toute façon si ç’avait été dans son intention, il aurait réussi puisque que j’étais là jusqu’à présent. Je descendis de la voiture, suivis de Chiffon qui sauta d’un bond sur le goudron, la queue remuant de bonheur. Décidément, il avait l’air d’avoir adopté Sasha lui aussi, ce qui n’avait pas été gagné au début. Je tapotai ma cuisse pour lui demander de me suivre, ce qu’il fit aussitôt, et nous suivîmes Sasha jusqu’à l’intérieur de sa maison que je découvrais avec stupéfaction. Elle était décidément très belle. Moi aussi j’avais vécu dans une très grande maison. Une ferme rénovée, plus exactement, avec une grande grange à l’arrière qui servait de parking et d’entrepôt où David, mon beau-père, avait l’habitude de bricoler chaque jour en rentrant du travail, ou bien d’y déposer son matériel de pêche qu’il utilisait en prenant notre petite barque pour s’aventurer sur les eaux. Notre maison, elle, était grande mais ne renvoyait pas l’image d’une famille riche. Car riche, nous ne l’étions pas. Nous étions tout simplement une famille modeste, avec des revenus qui nous permettaient tout à fait de vivre sans pouvoir nous permettre seulement d’acquérir une voiture comme celle de Sasha.

« Tu vis ici tout seul ? Je ne voudrais pas déranger ta femme si ma présence l’indispose… » Lui demandais-je.

Car comment un homme aussi beau que lui aurait pu être célibataire ? Si j’avais été plus vieux et homosexuel, il m’aurait vraiment plus. A moins que je ne le sois déjà – pas vieux mais homosexuel – et que ce soit l’une des raisons qui faisaient qu’il m’impressionnait. Mais non, je n’étais pas gay, me répétais-je au moins pour la dixième fois depuis que je le connaissais. Décidément, cette phrase était récurrente dans ma tête, et c’était là ce qui me troublait vraiment. Si j’étais vraiment hétéro, est-ce que cette question aurait lieu d’être ? Est-ce que cela pourrait possiblement me prendre autant la tête ? Je me souviens même d’une fois avoir emprunté la tablette tactile de Maman, avoir ouvert une page en navigation privée pour ne pas que l’on retrouve ma recherche dans l’historique, et avoir tapé « comment savoir si l’on est homosexuel ? ». J’étais tombé sur des sites sur lesquels des jeunes de mon âge énuméraient les raisons de leur questionnement, et je me rendais compte que non seulement je me posais les même questions qu’eux mais que, qui plus est, les réponses qu’on leur donnait étaient toujours les mêmes : « ça ne fait pas de doute, tu es gay/lesbienne ». Cela m’avait terrifié et j’avais refermé la page avec virulence. Non, je ne pouvais pas l’être… je ne voulais pas l’être. Mais chaque jour cet effroyable constat se faisait dans ma tête, constat que je déjouais aussitôt en m’efforçant à faire taire mon cerveau d’une dureté impitoyable envers moi, et le faire penser à autre chose.
Je menai ma main à ma bouche pour dissimuler poliment mon bâillement, et m’étirai légèrement en joignant les mains et en ramenant mes bras vers le bas. Lorsque Sasha me demanda si j’avais faim, je lui répondis timidement d’un hochement de la tête en baissant les yeux.

« Oui mais ne t’embête pas. J’ai mangé une pomme ce matin alors si tu en as une autre ça m’ira très bien. »

Je mangeais toujours très peu, et cela me suffisait. Non pas parce que je n’avais pas faim, mais parce que j’avais toujours l’impression de déranger tout le monde si je me permettais de prendre un vrai repas. Un peu comme si je n’avais pas le droit d’exister. Pas le droit d’être vivant. J’étais un cloporte, comme on me l’avait dit une fois au collège : un être abject qui ne méritait que d’être écrabouillé comme le vulgaire et minuscule insecte insignifiant que j’étais.

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