how to begin a fight (elianox)

Treize heures, pile à l’heure au boulot. Je suis pourtant pas du genre très ponctuelle, mais pour le boulot, il me semble important de faire les choses bien. je suis payée pour bosser, et puis mon patron est franchement cool. Je suis pas tellement difficile non plus et je pense que je bosse assez bien. Mais en période d’essai, j’ai juste pas intérêt de jouer au con. Je suis arrivée à pieds après avoir eu la bonne idée de prêter ma voiture à ma nouvelle soeur par alliance. Je me demande bien ce qui m’est passé par la tête, surtout qu’elle n’a pas le permis. Elle m’a fait chier pour que je l’emmène à son rendez-vous mais je devais aller au boulot et j’ai été obligée de lui laisser ma voiture pour qu’elle me lâche la grappe. Cette fille est clairement une plaie. Mais au fond de moi, je sais que je lui suis redevable, parce que je suis en quelque sorte coupable de la descente aux enfers de Sony, et elle me le fait bien comprendre. Je ne suis pas du genre à m’écraser et la laisser me marcher sur les pieds, elle sait très bien, mais parfois je me contente de la rassurer, de faire en sorte qu’elle ne se sente plus aussi mal. Je dis bien parfois.

Les mains pleines de cambouis, le dos sur la planche à roulettes, je bidouille le dessous d’une voiture de collection quand j’entends Austin, le patron du garage, s’adresser à moi. « Knox, une fille qui te réclame ! » « Si elle fait pas un bon 95C dis lui de repasser à la fermeture ! » Je l’entends glousser avant de reprendre. « Elle insiste. » Je soupire un peu, ne sachant pas vraiment qui ça peut bien être, parce qu’en même temps, j’ai pas des tonnes d’amis ici, ceux que j’avais avant de partir en Europe m’ont carrément zappée, va falloir me refaire tout un réseau. Je sors de ma cachette et essuie mes mains crasseuses sur ma salopette en jean, ventre à l’air comme d’hab, en même temps il fait chaud ici. Je me dirige vers l’entrée du garage et ne vois pas immédiatement Elliott, mais ma voiture. Ma voiture qui a le pare-choc complètement déglingué. « Elliott Jaimie Swann ! » Je la cherche du regard et déjà sa bouille de gamine qui n’a rien fait me sort par les yeux. « Non mais tu déconnes ou quoi ? Putain mais c’est quoi ton problème ??? » Bon ok, elle a pas son permis, certes elle a déjà fait bon nombre de leçons de conduite et elle s’en tire pas trop mal, mais là clairement elle déconne. Je deviens carrément folle en voyant ma voiture esquintée. « Mais merde on peut pas te faire confiance quoi ! T’as quoi dans le cerveau ? Du flamby ? ». J’y vais pas avec le dos de la cuillère mais elle sait comment je suis, je peux pas faire autrement. Je gueule je gueule et puis après avoir explosé ça va mieux. Enfin, c’est souvent le cas.

Depuis que Sony est parti, tout est devenu différent à la maison. Ma cure en désintoxication qui m’a changé définitivement, puis mon retour à la maison. Mouvementée encore une fois, obligée de retourner chez mes parents sous ordre des médecins alors que j’étais indépendante avec Sony depuis quelques années maintenant. Un changement brutal, difficile, mais je ne me doutais pas de son retour. D’elle, de Knox. Cette fille qui est la cause de la mort de mon frère, cette fille qui a tué mon frère. Car je le sais, c’est elle, c’est de sa faute. Je la déteste, et pourtant, je ne peux m’empêcher de l’aimer, un truc fort, bizarre, et j’aime pas ça. Je crois que je l’aime autant que je la déteste, c’est carrément bizarre. Une chose est sûre, je vais lui pourrir la vie et ça, je le sais. Ma jalousie me tuera un jour, mais pour le moment, je me contente de survivre.

Ce matin, j’avais un rendez-vous, dans le genre important, chez mon médecin qui s’occupe de mon addiction à la drogue. J’ai horreur d’y aller, ça m’angoisse au plus haut point, et en plus, personne ne peut m’accompagner. C’est pour cette raison que je suis partie bien énervée de la maison ce matin, et au volant de la voiture de cette fille, qui a été pour une fois cool avec moi. Je suis sûre qu’elle va avoir un truc à me demander, c’est pas possible autrement. Mon rendez-vous terminé, c’est avec soulagement que je repars de l’hôpital, pour prendre la direction de la maison, quand tout à coup, je ne vois pas la voiture en face de moi. Ok, je suis dans la merde. Un peu bousculée, je sors cinq minutes en regardant autour de moi pour vérifier qu’il n’y a pas de témoin, et c’est toute tremblante que je prend la direction du garage de Knox, où je vais encore me faire engueuler. De toute façon, c’est de sa faute, j’ai pas le permis, et elle n’a pas voulu m’accompagner. J’arrive, et m’adresse à son patron directement. « Je veux Knox. » Il me regarde d’un air un peu dépitée, il sait qui je suis, il n’est pas dupe lui. J’attends cinq minutes à moitié assise sur la voiture, et quand j’aperçois ma demi soeur par alliance, je lui adresse un immense sourire. « Mon amour. »  Un léger clin d’oeil pour me moquer d’elle, et je sens que je ne vais pas passer un bon quart d’heure. « Elliott Jaimie Swann ! » Un doux sourire, et je ne dis rien. « Non mais tu déconnes ou quoi ? Putain mais c’est quoi ton problème ??? » Je pose mes mains sur mes hanches, et la regarde s’énerver en levant les yeux au ciel. « Va y ferme là tu peux t'en prendre qu'à toi même ! » Je soupire, en levant les yeux au ciel.« Mais merde on peut pas te faire confiance quoi ! T’as quoi dans le cerveau ? Du flamby ? » Je m’approche d’elle en croisant les bras, elle se fou de ma gueule je crois. « Tu vas te le mettre là où je pense ton flamby. » Je la regarde, et ne tarde pas à répliquer. « C’est de ta faute putain ! T’as pas voulu venir, c’est de ta faute. » Je la fixe. « J’aurais pu mourir et t’aurais eu deux morts sur la conscience. Ca te suffit pas d’avoir tué mon frère ? Non ? » La boule dans la gorge, j’ai envie de lui en foutre une. Elle m’énerve, et elle envenime bien le truc. Elle est dégueulasse.

« Mon amour. » Elle se fout de ma gueule. Elle me dérange au boulot pour me faire ses yeux de biche et m’appeler mon amour devant tout le monde ? Elle a des cases en moins c’est pas possible autrement. Mais quand je vois le pare-choc de ma voiture explosé, je sors de mes gonds. Je m’énerve contre elle, mais merde elle peut pas faire attention ? Elle me provoque, elle lève les yeux au ciel et je sens bien qu’elle en a rien à foutre que ma voiture soit déglinguée par sa faute. « Va y ferme là tu peux t’en prendre qu’à toi-même ! » Je m’arrête net et la regarde, mes yeux devenant plus noirs d’un seul coup. Je ne sais pas comment elle fait pour me mettre dans un tel état de nerfs, j’ai envie de la claquer, de la plaquer comme un mur et… putain je vais pas tenir. Pourquoi j’ai toujours envie d’être aussi violente que tendre avec elle ? Je m’efforce de ne pas regarder ses lèvres sinon je crois que je vais perdre pieds. « Tu vas te le mettre là où je pense ton flamby. C’est de ta faute putain ! T’as pas voulu venir, c’est de ta faute. » Je passe mes mains dans mes cheveux pour essayer de me calmer mais je vais devenir mauvaise. En même temps au fond, elle a pas tout à fait tord, j’aurai jamais dû lui filer ma voiture. « Tu sais quoi ? La prochaine fois tu te démerderas toute seule, t’iras à pied et tu me feras pas chier ! T’es vraiment une emmerdeuse ! » Elle me fixe et ça a tendance à me déstabiliser, je crois qu’elle le sait et qu’elle en joue. « J’aurais pu mourir et t’aurais eu deux morts sur la conscience. Ca te suffit pas d’avoir tué mon frère ? Non ? » Et là, mon coeur s’arrête et je deviens livide. Mon souffle se bloque un instant et je ne tarde pas à péter un plomb, c’est ce qu’elle attendait je crois. Elle le fait exprès, remettre ça à chaque fois sur le tapis. Je n’ai pas tué Sony, c’est la drogue qui l’a tué. Si Elliott ne lui avait pas empêché de me parler, peut-être qu’il se serait pas tué. Bordel. Je m’approche à une vitesse folle d’elle, la rage dans le regard, et m’empare de son poignet avec force, mon corps contre le sien, mon regard brun ancré à ses yeux bleus. Le chaud et le froid. « Ecoute-moi bien espèce de petite chieuse. Tu vas fermer ta grand gueule qui raconte que des conneries. Je dois te rappeler que c’est toi qui vient de niquer ma bagnole ou on s’en tient là ? » Je sais être convaincante, mais ça ne marche pas toujours avec elle, c’est bien ça le problème. Putain, c’est dingue comme les sentiments se mélangent, elle me donne envie de l’étriper mais je sens en moi gronder un désir puissant qui me rend folle. J’ai vraiment un problème. Heureusement, le bruit d’une voiture qui s’avance nous sort de cette altercation et je lâche la jeune femme avant de me tourner, voyant une magnifique berline sportive noire aux vitre teintées d’arrêter près de nous. La portière s’ouvre et en sorts une sublime créature blonde aux jambes interminables. Je crois que si je me laissais aller, je m’en décrocherai la mâchoire. C’est quoi cet avion de chasse là ?

Il est 10 h, je sors à peine de la boite, je ferme. Ces clés sont les miennes, cet établissement est le mien, j’y suis à l’ouverture, et à la fermeture, quitte à y vivre. Mais je ne laisse ce privilège à personne. Il est hors de question que cet honneur me soit retiré, je me suis battue pour en arriver là, non ? Je suis épuisée, et pourtant je me sens comblée, comme si encore une fois, une soirée aussi fructueuse, construisait mon futur. Bancal, mais ça, j’ai appris à le compter dans l’équation. Tout peut se péter la gueule tellement vite que je ne fais pas de plans sur la comète, je me contente de m’accrocher, en attendant que ça bascule. Pour le moment, je tiens bon. Le sentiment de sécurité, je ne connais pas.Parking, le bruit de ma voiture que je déverrouille, une berline hors de prix, noire, aux vitres tintées. Mon petit pêché mignon, les grosses bagnoles qui en imposent, auxquelles je ne connais rien, mais après tout, on s’en fout non ? Du moment qu’on a ce sentiment de puissance comme l’ont les hommes. Mais la première chose que je remarque… « Bordel de merde ! » Mon parechoc. Mon parechoc et tout un côté de l’aile droite carrément défoncé ! Mais quel est l’abruti qui a choisi de se garer ici et surtout pourquoi ?! Les places sont immenses, c’est fait pour, j’ai bien fait attention à ce que même déglingué, il soit facile de se garer sans emboutir la bagnole d’à côté. Je n’ai pas d’autre choix, je pourrais rentrer me doucher et me coucher, et j’en rêve, mais ma voiture… Je ne peux pas aller bosser comme ça, je ne peux pas me montrer vulnérable, même si je connais mon personnel depuis des années. Jamais une faille, je ne peux pas, je ne peux plus.Je sais précisément où aller, le seul garage déjà ouvert à cette heure-là qui prend un peu plus rapidement si on laisse un peu plus d’arguments. Pas qu’ils soient corrompus mais les petits jeunes qui y bossent ont toujours besoin d’une rallonge et le patron est plutôt sympa.Je débarque avec une bagnole en vrac, dans le garage et en sort. Jambes nues sous une jupe blanche, une chemise rentrée à l’intérieure, légèrement bouffante au niveau de la taille et une paire d’escarpins plutôt hauts. Je remonte mes lunettes de soleil sur ma tête. « Bonjour. Le boss m’a dit que vous auriez 5 minutes pour regarder ça. » Je sors de la voiture, en fait le tour pour me placer près de la jeune femme à la casquette et en salopette. Elle serait parfaite pour danser chez moi… Mais il faut que je décroche un peu du boulot. Je retire alors mes lunettes pour les garder à la main. « Un abruti m’a arraché la moitié de la bagnole en sortant de chez moi ce matin. » Elle me regarde, comme si je venais de jeter mon amant d’un soir, et que je le traitais d’abruti. « Je tiens une boite de nuit. Les gens sont à trois grammes quand ils sortent de chez moi. » Me sentis-je obligée de précisé, avant de lancer un sourire cordial à la seconde jeune femme qui se trouve à côté de nous. Et la voiture devant laquelle elle se trouve n’est pas en meilleur état. « Vous aussi vous avez croisé un abruti ? » Je demande, on sait jamais…

Alors déjà, vu la bagnole, c’est qu’elle a du fric, ou un mari qui en a. Mais je l’imagine mal se faire entretenir. Oui, un regard suffit pour ça. Je ne la lâche pas des yeux, détaille sa tenue vestimentaire, cette jupe blanche qui s’arrête à mi-cuisses et qui dévoile qu’à demi son corps de déesse grecque. J’en oublie tout, même ma demi-soeur par alliance se trouvant à mes côtés. « Bonjour. Le boss m’a dit que vous auriez 5 minutes pour regarder ça. » Je penche légèrement la tête sur le côté mais ne décroche pas mon regard se la silhouette de la blonde. Ah ouais, j’aurai bien plus de temps que ça pour te regarder ma jolie, cinq minutes ne suffiraient pas. Je ne pose même pas un oeil sur sa voiture et ce pour quoi elle est là, j’en ai bien rien à foutre à vrai dire. « Un abruti m’a arraché la moitié de la bagnole en sortant de chez moi ce matin. » C’est à ce moment que je jette enfin un oeil sur sa berline noire, voyant tout le pare choc enfoncé et l’aile bien amochée. « Je tiens une boite de nuit. Les gens sont à trois grammes quand ils sortent de chez moi. » « Tout s’explique. » Je ne mets pas longtemps à faire le lien entre ma voiture que Elliott conduisait, et la voiture de cette délicieuse créature, qui est enfoncée pile pour faire un puzzle avec ma caisse. Génial. « Vous aussi vous avez croisé un abruti ? » Je ricane un peu, c’est plus fort que moi. Je regarde alors Elliott et dans un regard provocateur, j’ajoute, plus pour elle que pour la grande blonde. « Les abrutis qui savent pas conduire, ça a l’air de courir les rues aujourd’hui. » Je plisse un peu les yeux et repose mon regard sur la femme magnifique se trouvant devant moi. « Je vais m’occuper de vous. » Le sous entendu est loquace et osé. Je lui adresse un large sourire avant de me tourner vers Elliott et lui dire tout bas pour ne pas que la blonde puisse entendre. « Chasse gardée. Si tu cherches à la draguer tu vas le regretter. C’est le prix pour avoir ruiné ma bagnole, Schumacher ! » Je tapote son bras pour la faire enrager un peu plus et me retourne vers la blonde. « Il va falloir changer quelques pièces, je peux faire en sorte de faire tenir tout ça pour quelques jours le temps qu’on reçoive les pièces de rechange, mais d’ici là je pourrai pas faire mieux. » J’approche de la voiture, accompagnée de la blonde et frôle les lignes de la berline de mes doigts, presque un peu trop sensuellement. « Sinon je la garde et je vois pour vous en prêter une en attendant, pas pas sûr que vous y gagniez au change. » Je ris un peu et elle préfère repartir avec, ce que je comprends. « Je vous laisse patienter quelques minutes alors le temps que j’arrange tout ça. Vous avez de quoi vous asseoir et des magazines, faites comme chez vous. » Un nouveau sourire et je la laisse repartir non sans laisser mes yeux détailler ses formes divines, me mordant la lèvres d’une envie non dissimulée.

Embêter mon monde, c’est ce que je sais faire de mieux. Et aujourd’hui encore, je ne me suis pas loupée. La voiture de Knox complètement foutue, j’arrive à son garage avec mon air de pimbêche qui n’a rien fait, et je n’hésite pas à lui dire que tout est de sa faute. « Tu sais quoi ? La prochaine fois tu te démerderas toute seule, t’iras à pied et tu me feras pas chier ! T’es vraiment une emmerdeuse ! » Je la fixe, je sais très bien qu’elle n’aime pas ça mais à quoi bon ? Je suis censée lui faire plaisir ? J’en ai rien à foutre. Je continue mes jeux de regard, en m’approchant un peu plus d’elle, et lui demande si ça ne lui suffit pas d’avoir tué mon frère, par son amour à la con et ses lettres interdites. Je comprend que j’aurais du me taire au moment où elle pose ses mains sur mon poignet, se collant à moi. J’ai chaud, mais elle me fou la trouille.« Ecoute-moi bien espèce de petite chieuse. Tu vas fermer ta grand gueule qui raconte que des conneries. Je dois te rappeler que c’est toi qui vient de niquer ma bagnole ou on s’en tient là ? » Je respire bruyamment, en lui soufflant de l’air chaud sur sa tête, pour lui demander de dégager. Si elle est violente, c’est parce qu’elle sait que j’ai raison, c’est aussi simple que ça. Sony est mort à cause d’elle, elle est dégueulasse à voir. Et pourtant je couche avec elle. C’est répugnant et paradoxal. « Va y ferme ta… » Un bruit de voiture m’empêche de continuer, et heureusement pour moi, la jeune femme se décale de moi et je souffle un grand coup, avant d’être complètement hypnotisée par celle qui sort de la berline. Ok, c’est quoi ça ? C’est une blague ? Je ne tarde pas à reconnaître la voiture, et ferme un instant les yeux quand je comprend que c’est bien celle dans laquelle j’ai cassé la bagnole de l’autre conne. Je laisse Knox et la femme discuter toutes les deux, en écoutant quand même rapidement la conversation, et j’apprends que la femme tient une boite de nuit. Ouf, elle peut mettre l’accident sur ça, et c’est pas plus mal. Occupée à me recoiffer rapidement en replaçant bien mon t-shirt pour dévoiler un peu de ma poitrine, je m’avance à nouveau vers les deux femmes quand la blonde s’adresse à moi. « Vous aussi vous avez croisé un abruti ? »  Je la regarde en souriant. « Oui, c’est ça. » Evidemment, Knox ne tarde pas à se faire entendre elle aussi. « Les abrutis qui savent pas conduire, ça a l’air de courir les rues aujourd’hui. » Je souffle, me retenant de lui foutre un doigt là où je pense pour qu’elle se calme. Ca marche toujours, c’est fou. Elle mériterait que je lui en foute une, et ce qu’elle annonce ensuite ne m’annonce rien de bon.« Chasse gardée. Si tu cherches à la draguer tu vas le regretter. C’est le prix pour avoir ruiné ma bagnole, Schumacher ! » Je fronce un peu les sourcils, en écarquillant les yeux. Elle se croit où ? Elle pense que je vais rien faire et lui dire ‘Ok maman pas de problème’ ? Elle rêve cette fille ! Et quand elle tapote mon bras, je ne peux m’empêcher de faire craquer ma mâchoire. Elle me rend dingue, c’est pas humain. Je me décale à nouveau d’elle le temps que Knox parte inspecter la voiture, et finalement, je ne tarde pas à m’approcher un peu, bien trop curieuse. Si Knox veut se faire cette vieille, elle va devoir me passer sur le corps avant ! Sans jeu de mot. « Je vous laisse patienter quelques minutes alors le temps que j’arrange tout ça. Vous avez de quoi vous asseoir et des magazines, faites comme chez vous. » J’arrive au bon moment, encore une fois. Je lève la tête vers la blondasse, et lui attrape la main en souriant. « Une femme comme vous ne peut attendre dans un endroit aussi infecte. » Un léger regard malicieux à Knox, et je continue. « Venez attendre dehors, nous serons bien plus tranquille. Laissons cette femme travailler, la transpiration, c’est pas le plus sexy à sentir par ici. » Un signe de baiser envoyé à Knox discrètement, et je tourne à nouveau ma tête vers la blonde, en lui offrant mon plus beau sourire. La chasse est lancée.

Le truc qui me rend dingue, c’est de découvrir ça en sortant du boulot, en fermant la boite. Après je ne sais combien d’heures de service, j’ai juste envie de rentrer m’écrouler, seule, sur mon lit et de recommencer le lendemain. J’aime ce que je fais, ce n’est pas le problème, c’est simplement que ce genre de conneries, je m’en serais passée en fin de journée. Remarquez, même en début. Assez lunatique dans mon genre, je ne suis pas ce qui se fait de plus aimable quand le ciel m’envoie ce genre de signes. Les signes, que le mec tout là-haut se les garde pour lui, je vis très bien sans lui ! « Il va falloir changer quelques pièces, je peux faire en sorte de faire tenir tout ça pour quelques jours le temps qu’on reçoive les pièces de rechange, mais d’ici là je pourrai pas faire mieux. » Verdict, je ne peux pas repartir avec une voiture quasi neuve, mais si je le chope cet enfoiré ! Ma voiture, putain ma voiture ! « Faites ce que vous pouvez alors. » Je lui laisse carte blanche, elle a ma confiance et surtout mon approbation pour bricoler. Elle a l’air d’aimer ce qu’elle fait, elle ne massacrerait pas un tel bijou. Pour moi c’en est un. C’est surtout ma fierté, mon étalage de richesse, vous permettez ? « Sinon je la garde et je vois pour vous en prêter une en attendant, pas pas sûr que vous y gagniez au change. » « Je préfère vraiment récupérer ma voiture… » Comme si je refusais de laisser mon fils à l’hôpital, c’est con comme réaction hein ? Et typiquement masculin, je sais. Mais je suis consciente d’être un peu tarée, on s’y fait. J’ai besoin de garder le contrôle sur beaucoup de choses. « Je vous laisse patienter quelques minutes alors le temps que j’arrange tout ça. Vous avez de quoi vous asseoir et des magazines, faites comme chez vous. » J’acquiesce et repart vers l’entrée, dans mon petit tailleur moulant, mais ma démarche est moins assurée, je suis juste morte de fatigue.
Une jeune femme m’arrête, celle-là même à la carrosserie enfoncée, je crois que je ne suis pas la seule à avoir les boules ce matin ! Reste à savoir si elle pourra sauver la sienne, encore qu’elle y a l’air un peu moins attachée que moi. C’est peut-être comme ça que je suis censée me comporter pour une simple bagnole au finale. « Une femme comme vous ne peut attendre dans un endroit aussi infecte. » Elle se saisi de ma main mais je la récupère avec douceur, sans m’emballer, je suis au départ un peu sauvage, mais elle ne peut le savoir, j’ai appris à me contrôler, il a fallu, et puis si elle savait où je trainais avant d’en arriver là ! « Venez attendre dehors, nous serons bien plus tranquille. Laissons cette femme travailler, la transpiration, c’est pas le plus sexy à sentir par ici. » Je jette alors un regard à la jeune mécano et fini par prendre le parti de suivre l’autre jeune femme, dehors, j’ai franchement besoin d’une clope. « Un café ? » Je lui propose une terrasse juste en face du garage, j’ai même vue sur ma voiture de là où on s’assied. Je commande alors mon propre café et lui propose de prendre ce qu’elle veut avant d’allumer une cigarette et de lui en proposer une. « J’espère que ça ne sera pas trop long… J’ai une grosse nuit à rattraper… »

Ma voiture, enfin, plutôt celle de Knox est dans un piteux état, ça craint et je sens que je vais me faire engueuler une seconde fois quand nous rentrerons à la maison. De toute façon, elle sait faire que ça Knox, hurler hurler et ENCORE hurler. On dit qui se ressemble s’assemble, mais quand même, elle gueule plus que moi. Enfin je crois, j’en sais rien. Le fait est que pour le moment, elle discute avec une bombasse de première classe, et moi j’suis là, à attendre que le temps passe. Alors quand je décide de les rejoindre afin de me joindre à la conversation, me sentant un peu seule, j’arrive au bon moment puisque ma demi soeur propose à la blonde d’attendre un peu. Je saute sur l’occasion, annonçant qu’une femme comme elle ne peut attendre dans un endroit pareil, et finalement, je lui propose d’attendre dehors, et de laisser Knox tranquille, car elle pue la transpiration. Je ne l’ai pas dit comme ça, non, mais c’était tout comme. La femme hésite, et finalement, quand je m’avance vers dehors, elle me suis. Knox va me défoncer. Vraiment, enfin, j’ai l’habitude. « Un café ? » Je regarde la femme en souriant, et hoche la tête. « Ouais volontiers ! Au fait, moi, c’est Elliott. » Je lui souris à nouveau en clignant des yeux, et nous arrivons sur la terrasse du café, où on peut même voir Knox au loin. J’ai envie de me foutre de sa gueule, elle, elle est sous une bagnole et moi, j’suis en face d’une vieille carrément friquée. On joue pas dans la même cour de récré. D’ailleurs, cette dernière ne tarde pas à me tendre une cigarette, et je l’accepte en souriant. Je fume parfois, ok, tous le temps mais à quoi bon. C’est pas illégal, si ?« J’espère que ça ne sera pas trop long… J’ai une grosse nuit à rattraper… » Je la regarde en baissant un peu les yeux en premier lieu, puis ne tarde pas à renchérir. « Ouais, j’espère. Ils sont souvent long dans ce garage malheureusement. » Je lui souris. « Vous tenez la boite de nuit depuis longtemps ? Je n’avais jamais fait attention qu’il y avait une aussi belle femme que vous dans les environs. » Un doux clin d’oeil, et je tire un peu sur ma clope, pendant que nous continuons la conversation. Rien de bien formel, j’ai juste envie de la séduire. Je ne suis d’ailleurs pas très discrète, et quand Knox réapparaît parmi nous, je lui lance un doux regard. « Assieds toi Knox, nous parlions justement de ton mariage ! » Un mensonge, pour l’embêter. Je vais le regretter, vraiment. « J’ai raconté comme tu étais belle dans ta robe. Enfin, les cris pendant la nuit de noce, moyen quand même ! Il te faisait autant de bien que ça ? Vu la ribambelle que tu te fais, tu te lasses pas quand même ? » La blonde semble surprise, et je penche un peu la tête vers elle. « Vous inquiétez pas, c’ma soeur ! » Et je tourne la tête vers Knox, toute souriante.

« Faites ce que vous pouvez alors. » Je hoche la tête en lui souriant, charmeuse. Je ne voudrais pas mettre trop de temps à m’occuper d’elle, et surtout, je ne voudrais pas qu’elle me file entre les doigts. Je lui propose de lui prêter une voiture mais comme je m‘y attendais, elle refuse. « Je préfère vraiment récupérer ma voiture… » Nouveau sourire. « Je comprends. » Je lui promets de faire au plus vite. Mais avant de partir à la conquête de cette beauté blonde, je dois partir à la conquête de sa voiture. Chaque chose en son temps. Mais avant que je n’ai eu le temps de faire quoi que ce soit, Elliott débarque. « Une femme comme vous ne peut attendre dans un endroit aussi infecte. » Je fronce les sourcils et la regarde faire, bouillonnant de l’intérieur. « Venez attendre dehors, nous serons bien plus tranquille. Laissons cette femme travailler, la transpiration, c’est pas le plus sexy à sentir par ici. » Je lève les yeux au ciel avant de fusiller la jeune femme du regard. Je secoue la tête l’air de lui dire qu’elle le regrettera. Je les regarde partir toutes les deux, je rêve. Elle va vraiment me pourrir la vie au max cette petite garce. Je fulmine mais je dois faire mon boulot. Et après avoir commandé les nouvelles pièces pour la voiture de la blonde, je me faufile sous la voiture pour réparer les conneries de ma ‘nouvelle soeur’. Mais quelle conne. Une fois le travail effectué, je sors de là et essuie mes mains sur ma salopette, réajustant mon haut pour dévoiler un peu plus de ma belle poitrine, et me voilà partie à la chasse. Je traverse la rue et rejoins la terrasse où sont installées Elliott et la jolie blonde. « Assieds toi Knox, nous parlions justement de ton mariage ! » Je fronce les sourcils en regardant la jeune femme. Elle plaisante là ? « J’ai raconté comme tu étais belle dans ta robe. Enfin, les cris pendant la nuit de noce, moyen quand même ! Il te faisait autant de bien que ça ? Vu la ribambelle que tu te fais, tu te lasses pas quand même ? » Je reste presque bête devant ses conneries. Mais la vérité c’est que je boue de l’intérieur. J’ai envie de la claquer. Une belle grosse baffe bien méritée. « Vous inquiétez pas, c’ma soeur ! » Je laisse échapper un rire un peu cynique. « Non non, je suis la fille de sa nouvelle belle-mère. Nuance. J’ai aucun lien de parenté avec cette mythomane. » Je repose mon regard sur la jolie blonde et esquisse un sourire avant de poser mes deux mains sur la table en me penchant forcément en avant et en dévoilant mon joli décolleté. « Je ne sais pas ce qu’elle essaie de vous faire avaler, mais une chose est sûre, elle essaie de me décrédibiliser auprès de vous. La raison ? Vous êtes tout à fait le type de femmes qui me plait et elle le sait. » Je ne parle pas de jalousie, ça tombe de sens. « Et si vous voulez tout savoir… » Je regarde Elliott avant de regarder à nouveau la blonde. « Cette petite emmerdeuse était au volant de ma voiture quand elle est rentrée dans la vôtre. Je dis ça je dis rien… » Je me redresse finalement, croisant mes bras sur ma poitrine. « Et votre voiture est prête. » Je suis un peu plus froide qu’à l’accoutumée, mais Elliott m’a donné envie de la tuer…

Je me retrouve en terrasse d’un café à fumer clope sur clope pour me calmer, et surtout tenter de tenir le coup. Je suis beaucoup moins docile une fois crevée, et mon caractère fait que je ne suis pas docile du tout déjà de base. Une italienne, bien que je n’ai pas été élevée là-bas, mais il faut dire les choses comme elles sont, c’est un brave bordel ma vie, et je crois que ce genre de petits détails foutent toutes les journées d’après en l’air. La seule chose qui me rebooste, c’est une bonne nuit dans mon établissement. Un chiffre qui fait flamber tout le monde et surtout la caisse, et je suis repartie. Je suis dopée à l’adrénaline ! « Vous tenez la boite de nuit depuis longtemps ? Je n’avais jamais fait attention qu’il y avait une aussi belle femme que vous dans les environs. » « Une dizaine d’années. Vous ne devez pas sortir beaucoup alors, parce que des femmes comme moi, il y en a des tas. » Je ne me considère pas comme étant un canon de beauté, je ne suis pas non plus bonne à jeter mais l’estime de moi-même, ça reste encore un problème. Je me retranche derrière une foutue image glaciale. Elle me va, elle me protège. La jeune femme du garage nous rejoint, et visiblement, elle connait celle avec qui je fume une clope. « Assieds toi Knox, nous parlions justement de ton mariage ! » Son mariage ? Cette nana va se marier ? Pas trop étonnant vu comme elle est belle. Mais j’ai un instinct pour ça, je ne suis pas sûre qu’elle aime les hommes. « J’ai raconté comme tu étais belle dans ta robe. Enfin, les cris pendant la nuit de noce, moyen quand même ! Il te faisait autant de bien que ça ? Vu la ribambelle que tu te fais, tu te lasses pas quand même ? » Je rêve où elle est en train de planter le plan de sa copine ? Ca me fait rire, apparemment elles sont en concurrence depuis un moment, j’aimerais juste savoir à quel propos. « Vous inquiétez pas, c’ma soeur ! » « Non non, je suis la fille de sa nouvelle belle-mère. Nuance. J’ai aucun lien de parenté avec cette mythomane. » « Un règlement de compte en familles, génial… » Il est tard, enfin plutôt très tôt et je n’avais pas franchement prévu ça pour être honnête. Elle se penche en avant, et même si je ne voulais pas regarder, je n’ai pas trop le choix, bien que je ne m’en plaigne pas. « Je ne sais pas ce qu’elle essaie de vous faire avaler, mais une chose est sûre, elle essaie de me décrédibiliser auprès de vous. La raison ? Vous êtes tout à fait le type de femmes qui me plait et elle le sait. » « Vous me draguez, toutes les deux. Et qui vous dit que je les aime, moi, les femmes ? » Je ne pense pas que ce soit inscrit sur mon front, au contraire, je m’en protège beaucoup et me donne une image de nana intouchable, ce que je ne suis pas, mais personne n’a besoin de le savoir. « Et si vous voulez tout savoir… Cette petite emmerdeuse était au volant de ma voiture quand elle est rentrée dans la vôtre. Je dis ça je dis rien… » Je lève un sourcil, je soupire, regardant la jeune femme désignée, ma bagnole putain ! « C’est vous. » Je dois la tuer, lui proposer de lui foutre un procès au cul ou comment ça se passe ? « Et votre voiture est prête. » Elle est prête, c’est au moins la bonne nouvelle du jour. Je soupire une nouvelle fois après avoir tiré sur ma clope. Je n’ai pas l’énergie d’exploser pour le moment. « OK toutes les deux, vous voulez jouer ? Alors soyez les meilleures, j’aime pas les perdantes. » Leur filant à toutes les deux une entrée gratuite avec un flyer pour la soirée de ce soir. Enfin de demain pour moi mais celle qui prolongera leur journée déjà commencée. Je les regarde chacune droit dans les yeux, et il est hors de question de que je ne les baisse. L’une me doit une aile de voiture, et l’autre doit me prouver que je suis vraiment son genre de femme. Voir si elle parle en l’air ou si elle a les couilles de ce qu’elle avance.

« Une dizaine d’années. Vous ne devez pas sortir beaucoup alors, parce que des femmes comme moi, il y en a des tas. »  Je n’ai pas le temps de répondre à cette femme que déjà, Knox est de retour parmi nous. Fait chier. Je la regarde un instant, et saute sur l’occasion pour raconter n’importe quoi, un mariage, en profitant pour vanter ses nombreuses conquêtes. Elle va me tuer, j’en ai conscience. Au final, je vais me ridiculiser, mais peu importe. C’est elle qui est ridicule. La blondasse fait une tête étrange, et je lui dis que je suis sa soeur. Et merde. « Non non, je suis la fille de sa nouvelle belle-mère. Nuance. J’ai aucun lien de parenté avec cette mythomane. » « Un règlement de compte en familles, génial… » Putain elle fait chier. Carrément chier. Ma ‘soeur’ se penche sur la table, dévoilant un peu sa poitrine, et c’est une vague de chaleur et de rage qui s’empare de moi. Ferme tes yeux Elliott, tu vas finir par craquer.« Je ne sais pas ce qu’elle essaie de vous faire avaler, mais une chose est sûre, elle essaie de me décrédibiliser auprès de vous. La raison ? Vous êtes tout à fait le type de femmes qui me plait et elle le sait. » Je souffle, elle a raison. Enfin c’est elle qui se ridiculise finalement. Ou moi. Putain j’en sais rien mais ça m’emmerde là.« Vous me draguez, toutes les deux. Et qui vous dit que je les aime, moi, les femmes ? » Je lève les yeux au ciel. « Vos doigts ! Non mais sérieusement ça se voit à milles kilomètres là. » Je parle sur un ton agressif,  mais à quoi bon être calme maintenant ? « Et si vous voulez tout savoir… Cette petite emmerdeuse était au volant de ma voiture quand elle est rentrée dans la vôtre. Je dis ça je dis rien… » Je me lève d’un coup. « Va y mais ferme ta gueule putain ! Arrête de raconter des conneries, j’ai pas mon permis c’est de ta faute ! » Je déglutis, je gueule trop fort, j’espère qu’il n’y a pas de flic à côté. « C’est vous. » Je secoue vivement la tête, et finalement, je me rassoie en tirant bien sur ma clope, et je capitule. « Pas vraiment, c’est la voiture, mais c’pas la mienne. Donc vous avez pas de preuve, à part les paroles d’une nymphomane complètement dégueulasse. Après je peux vous dédommager, mais uniquement d’une certaine façon… » Un mouvement de sourcil, et je continue. « Si vous voyez ce que je veux dire. » Je vais me faire taper, ou j’en sais rien à force mais peu importe. Je lance un doux regard à Knox, je sais comment ça fini en général, et là, on peut pas trop. Autant s’engueuler devant cette femme, on a plus rien a perdre maintenant. « OK toutes les deux, vous voulez jouer ? Alors soyez les meilleures, j’aime pas les perdantes. »  J’attrape le flyer qu’elle nous tend, et je fronce un peu les yeux. Une entrée ? Une soirée ? Ok, ça va défoncer. Je lance un léger regard à Knox, puis je relève la tête vers la femme. « Vous n’allez pas être déçue. Elle sait pas danser, c’est ignoble. » Je ris un peu. « Elle est plus douée dans la réparation de bagnole. Ouais. » Je lève les yeux au ciel. « Mais ok, j’accepte. » Je tire une nouvelle taf, et éteins ma cigarette dans le cendrier, avant de me tourner vers Knox. « Bon tu dégages, tu nous dérange, tu vois pas là ? » Un sourire. Elle va me tuer.

J’essaie de me défendre, c’est important pour moi que cette femme ne croit pas les conneries que raconte Elliott, parce que cette petite conne est une pro en la matière. Je pourrai simplement m’en foutre, lui dire de faire ce qu’elle veut, ce qu’elles veulent, mais je suis comme ça, je suis une battante, une guerrière, et j’ai besoin de me battre pour ce qui me semble important. Si je lui laisse une main elle prendra le bras, et il n’est absolument pas question de lui laisser gagner ni une bataille et encore moins la guerre. Parce que clairement, c’est une guerre perpétuelle entre elle et moi, et ce depuis toujours. « Vous me draguez, toutes les deux. Et qui vous dit que je les aime, moi, les femmes ? » Je lâche un petit rire nerveux, parce que le gaydar, ça ne trompe pas. Elle n’aime peut-être pas QUE les femmes, mais elle les aime, c’est certain. Et puis franchement, son regard dans mon décolleté un peu plus tôt n’est pas passé inaperçu. Elliott semble ne plus se sentir pisser, cette gamine me sort par les yeux. Je dois être honnête avec la jolie blonde, c’est cette petite peste qui a bousillé sa bagnole, alors que moi je ne fais que la réparer. Alors qui a gagné ? « Va y mais ferme ta gueule putain ! Arrête de raconter des conneries, j’ai pas mon permis c’est de ta faute ! » Je ris, Machiavel a pris possession de moi l’espace d’un instant, je suis curieuse de voir comment elle veut se dépatouiller. « Pas vraiment, c’est la voiture, mais c’pas la mienne. Donc vous avez pas de preuve, à part les paroles d’une nymphomane complètement dégueulasse. Après je peux vous dédommager, mais uniquement d’une certaine façon… Si vous voyez ce que je veux dire. » Je lève les yeux au ciel, elle est pathétique. Si elle croit que c’est comme ça qu’elle aura une femme comme elle dans son lit, elle se fourre le doigt dans l’oeil. Je secoue la tête d’un air dépité, bras croisés sur ma poitrine, et je la regarde jouer la comédie et s’enfoncer, en attendant que, comme le renard des fables de la fontaine, je ne reçoive le fromage du corbeau en plein dans le gosier. Elle se déssert toute seule. « OK toutes les deux, vous voulez jouer ? Alors soyez les meilleures, j’aime pas les perdantes. » Elle nous glisse deux flyers, j’imagine pour sa boîte, et je plisse un peu les yeux en récupérant le papier que je lis avec plus ou moins d’attention. « Ça tombe bien je n’aime pas perdre. ». Elliott continue son petit jeu en disant que je ne sais pas danser et je la fusille du regard. Elle sait très bien que ce n’est pas vrai, elle le sait même mieux que personne. « Bon tu dégages, tu nous dérange, tu vois pas là ? » Je hoche la tête sans quitter la blonde du regard, un léger sourire au coin des lèvres. « Je vous laisse. Je n’ai pas dit mon dernier mot.» Je me décale pour passer derrière la blonde et je glisse mon doigt sensuellement sur son bras pour remonter jusqu’à son cou avant de venir murmurer à son oreille. « Méfiez-vous d’elle. Vous êtes beaucoup trop bien pour les petites pestes dans son genre. » Je me redresse finalement et quitte la terrasse du bar non sans accentuer un peu ma démarche langoureuse, moulée dans mon short/salopette en jean. Le jeu ne fait que commencer.

Elles se battent pour avoir la première place et nous ne sommes pourtant qu’en terrasse, c’est quoi la prochaine étape ? Je leur propose un petit jeu que j’adore. J’aime qu’on se batte pour moi, mais j’aime encore plus défier leur esprit d’aventure. Je sais que l’une et l’autre sont attirées par moi, la preuve en est, c’est assez flagrant, aucune d’elle ne prend la peine de s’en cacher, et pire, elles se chamaillent devant moi. Ça auraient été deux hommes, je me serais sentie comme un bout de viande, mais avec elles, c’est différent, il y a un regard un peu différent, une infime lueur différente, sans que je ne puisse totalement l’identifier, c’est comme ça, c’est tout. « Ça tombe bien je n’aime pas perdre. » La garagiste, prend les devants et répond la première, mais la jeune femme ne se laisse pas avoir non plus, dingue comme on a la fougue à 20 ans ! « Bon tu dégages, tu nous dérange, tu vois pas là ? » L’une chasse clairement l’autre et il est clair que nous ne sommes pas toutes sur la même longueur d’onde. L’une se bat, l’autre renchéri et moi je suis au milieu. Pourquoi pas, mais je demande à voir ce que ça peut donner en pratique. « Je vous laisse. Je n’ai pas dit mon dernier mot.» Je sens son doigt glisser sur mon bras et toute une ligne de frissons naissent sous ma chemise. Je me garde bien de le faire remarquer, mais sa voix aussi me plaît. La garce ! « Méfiez-vous d’elle. Vous êtes beaucoup trop bien pour les petites pestes dans son genre. » Elle s’éloigne et nous laisse en plan toutes les deux. D’accord… Je prends une seconde pour reprendre mes esprits, puis m’appuie de mes deux mains sur la table. « Je dois vraiment aller dormir. Je vous dis à ce soir alors, vous me devez quelque-chose… » Oui, une aile de voiture précisément ! Je lui adresse un clin d’œil et quitte la terrasse, laissant de quoi régler les deux cafés.

Il est plus de minuit, on vient d’ouvrir, l’ambiance bat déjà son plein et il est hors de question que ça ne foire. Tous les soirs la même rengaine, la peur que tout s’effondre, il me faut une seconde, comme si j’avais le trac d’un comédien entrant en scène, et puis tout me paraît évident. J’ai encore peur de tout perdre. Mais au bout de 10 ans, ça m’a l’air solide. Je regarde tout de même autour de moi. Des habitués, des badauds, tout un tas de monde qui trouve sa place ici ou pas, et moi derrière le comptoir, pour donner un coup de main parce que c’est comme ça que je conçois mon établissement. Les filles dansent et remplissent leur rôle à la perfection, les hommes payent et le champagne coule à flot, c’est le but, non ?

On a l’air de gamine à se battre pour cette femme, mais je ne peux pas laisser Knox avoir ce qu’elle veut. Elle me gonfle, et pour rien je ne me dégonflerais pour elle, elle rêve. La femme semble amusée, et décide de nous donner deux flyers, nous invitant ainsi à sa soirée. Je les prend en souriant. « Ça tombe bien je n’aime pas perdre. » Je ris un peu, et déjà, je continue de la faire chier en avouant à la femme qu’elle danse comme un pied. Elle ne dit rien de plus, elle sait même pas se défendre. Puéril. Je m’énerve un peu, et lui demande de partir, en précisant bien qu’elle nous déranger. Contre toute attente, elle semble m’écouter, et j’ai l’impression de rêver. « Je vous laisse. Je n’ai pas dit mon dernier mot.» Je fronce les sourcils, et déjà, elle glisse son doigt sur le bras de la blonde, et j’ai l’impression que je vais péter un plomb. Je me retiens, et finalement, je regrette déjà, quand je vois qu’elle lui murmure quelque chose à l’oreille. J’ai beau essayer d’entendre, je n’arrive pas à savoir ce qu’elle lui a dit, et elle se casse. Bon débarras. Je regarde la blonde en souriant un peu, et termine mon café tandis qu’elle reprend la parole. « Je dois vraiment aller dormir. Je vous dis à ce soir alors, vous me devez quelque-chose… » Je ne sais pas si elle fuit parce que Knox lui a dit un truc de merde, ou si elle est vraiment fatiguée. Je pars plutôt sur la deuxième option, et j’hoche la tête en souriant, avant qu’elle ne quitte la table et me laisse en plan. J’ai pas l’air conne tient, c’est beau. Je paye avec ce qu’elle a laissé, je n’ai même pas eu le temps de lui dire que c’était moi qui l’invitait, et finalement, je repars à pied à la maison, me retenant de partir énerver Knox dans son garage. Elle est au boulot de toute façon, et j’ai une soirée à préparer. […]

La journée avance, et la soirée arrive à grand pas. Je pars rapidement voir ma belle-mère, une fois que je suis prête, pour la prévenir que Knox et moi sortons ce soir. On sait jamais, mon père rentre dans la nuit alors si il nous croise, autant qu’elle le prévienne. « On sort avec Knox, on risque de rentrer tard. » Ou de ne pas rentrer du tout, mais j’évite de le dire. Je lui souris un peu, histoire de ne pas montrer que ça me fait clairement chier de sortir avec sa fille. Elle sait qu’on ne s’entend pas très bien de toute façon. « Ok, faites gaffe à vous deux, et essayez d’être à la maison quand on se lèvera avec ton père demain matin. » J’hoche vivement la tête pour ne pas la contredire, quand même, et je pars dans l’entrée où Knox est censée me rejoindre. « KNOX GROUILLE TOI ! » Je hurle à travers la maison, et quand elle arrive enfin, je pose mes mains sur sa taille. « On y va comment ? Ta bagnole ou ? » Un léger sourire, inutile de préciser que sa voiture est encore dans un sale état à cause de moi. « Je te jure, t’as pas intérêt à t’enfuir avec la blonde ce soir, je vous lâche pas d’une semelle. » Si elle veut partir, elle sera obligé de m’emmener avec moi. C’est mon deal.

Lorsque je rentre de ma journée de boulot - avec ma voiture déglinguée - je vais m’effondrer sur le lit que je partage avec Elliott en soupirant. Ils sont tous à table et moi j’ai déjà grignoté un truc avec Craig, j’avais les crocs. Après un soupir, je me force à me lever pour aller prendre une douche, une longue douche. Lorsque je sors, c’est en serviette, mais je ne tarde pas à laisser tomber cette dernière au milieu de la chambre avant de m’étaler à nouveau sur le lit, m’assoupissant légèrement. C’est lorsque j’entends Elliott gueuler pour la serviette que je me réveille. « Putain tu peux pas gueuler moins fort là ? » Je me retourne et me redresse sur mes coudes pour la regarder, sentant déjà son regard sur mon corps nu. Je lève les yeux au ciel et me lève du lit en passant ma main dans mes longs cheveux encore mouillés. « Me regarde pas comme ça, ce soir, ce magnifique corps n’est destiné qu’à faire craquer la belle blonde du bar. Et ma vieille, t’es mal barrée pour l’emballer, je vais pas te laisser faire ! » Je me dirige jusqu’à l’armoire pour trouver une robe à me mettre ce soir et pendant que je fouille, Elliott s’éclipse dans la salle de bain. Nous nous préparons chacune de notre côté et je ne l’ai même pas vue. J’opte pour une jupe noire assez courte et un top mettant en valeur mes atouts sans trop en faire ni paraître vulgaire. Exactement ce qu’il faut pour faire craquer la patronne. « KNOX GROUILLE TOI ! » J’entends Elliott râler en bas et je passe une dernière main dans mes cheveux pour leur donner une jolie forme avant de descendre, perchée sur mes talons aiguille. « Ça va t’égosille pas je suis là ! » Je la découvre enfin, magnifique dans sa jolie robe. Mon regard coule sur elle avec un petit sourire avant qu’elle ne reprenne la parole. « On y va comment ? Ta bagnole ou ? » Je pends alors mon sourire et fronce les sourcils, agrippant un peu plus fort ma minaudière. « C’est clair que c’est pas toi qui conduit ! » Je lève alors les yeux au ciel et me décale pour la dépasser et quitter la maison en direction de ma voiture qu’elle a cabossée un peu plus tôt dans la journée. « Je te jure, t’as pas intérêt à t’enfuir avec la blonde ce soir, je vous lâche pas d’une semelle. » Je ricane un peu. « Si je m’enferme dans son bureau avec elle tu resteras derrière la porte à nous écouter nous envoyer en l’air chérie ! » Je grimpe dans ma voiture et la laisse en faire de même. Je retire mes talons pour conduire pieds nus et nous nous dirigeons vers la boîte où nous avons rendez-vous. En entrant, la musique bat déjà son plein et mon regard balaye les environs à la recherche de la blonde. Je m’adresse alors à Elliott. « Je vais nous commander à boire, trouve nous un endroit pour nous poser le temps de siroter nos cocktails avant d’aller danser. » C’est un ordre oui, et je la regarde partir sans rien louper de son déhanché. Un soupir plus tard, me voilà partie en direction du bar pour commander quelque chose pour chacune de nous. Je connais les goûts d’Elliott ce ne sera pas compliqué. Entre temps, je demande à voir la patronne, prétextant vouloir postuler pour être serveuse ici. La charmante serveuse me dit qu’elle va la chercher. Entre temps, je vais déposer nos cocktails sur la table qu’Elliot a trouvé. « Bouge pas je vais aux toilettes, je reviens vite. » Tu parles. Je me glisse entre les gens qui se déhanchent déjà sur la musique, et j’arrive au moment où la belle blonde sort d’une porte que j’imagine être un couloir menant à son bureau. Je fais semblant de ne pas l’avoir vue et lui rentre littéralement dedans. « Merde pardon. Oh… vous voilà ! » Je penche la tête sur le côté avec un sourire charmeur, laissant mon regard la détailler avec gourmandise. « Vous êtes plus belle encore que ce matin, je ne pensais pas que c’était possible. »