thanks for helping me ✌ sasha

Que ce soit pour cette histoire avec Nina ou bien un autre sujet, Sasha se montrait en règle générale très tenace. Il ne supportait pas l'idée de laisser la rousse vivre sa vie et de devoir s'inquiéter à chaque instant pour elle, ne sachant pas si elle allait bien ou non. Et puis, il n'allait pas lui envoyer des messages toutes les heures ou même l'appeler, déjà parce que ce n'était pas dans ses habitudes de harceler de cette manière les personnes, et puis surtout, parce qu'il savait qu'elle ne supporterait pas qu'il soit toujours derrière elle de cette manière. Ce n'est pas son père et il n'a aucun droit sur elle, si ce n'est que de la protéger et la rendre heureuse avec les moyens qu'il peut.

" - T'en fait pas, on aura le temps de tout faire. C'est long une journée tu sais." fit-il en ricanant.

En vérité, si Nina ne voulait vraiment pas aller porter plainte ou tout du moins de poser une main courante, il ne pouvait pas l'y obligée, mais il apprécierait grandement qu'elle le fasse, même si elle trouvait cela totalement inutile. Ça ne lui coûtait rien et ça pourra peut-être aboutir à retrouver cette personne qui supposément la suit depuis quelques temps.

En entendant la rousse lui faire un compliment, Sasha en fut réellement touché, ce n'était pas tous les jours qu'il en avait, même si celui-ci n'était sans doute pas très objectif au vue de leur lien, mais qu'importe, ça fait toujours du bien à entendre. Alors bien sûr qu'il aurait pu en profiter pour un moment de gloire, mais Sasha n'avait jamais été du genre à se mettre en avant, à se faire mousser ou tout simplement à se vanter à la limite de l'arrogance. Tout cela n'était pas fait pour lui.

Puis vient ensuite ses douloureux maux de tête, à l'issue de ceux-ci, il sait qu'il devra avouer la vérité à Nina.. Cette vérité qu'il avait toujours caché parce qu'il refusait qu'on s'apitoye sur son sort. Il était vivant et c'était tout ce qui comptait, en revanche, il ignorait sa réaction et si quelque chose l'effraie plus que de savoir s'il risque de mourir demain, c'est bien ça. Nina avait toujours été franche avec lui, et il savait que ce serait un sujet houleux, mais il lui devait bien ça.

Après s'être allongé sur son lit, pris ses médicaments, il demanda à la jolie rousse de prendre un support quelconque, de le mouiller avec de l'eau froide et de lui rapporter. Ce qu'elle fit avant que de poser le gant sur le visage de Sasha qui suait à grosses gouttes. En sentant le froid sur son visage, il se sentit apaisé l'espace d'un instant. Petit à petit les médicaments commençaient à faire effet et il se sentait épuisé, comme à chaque fois qu'il avait ses migraines.

" - Je.. Je t'expliquerai plus tard d'accord.. ?"

Il n'était pas sûr que ce soit suffisant pour la convaincre, mais là dans l'immédiat, il était tout simplement incapable de lui révéler la vérité, il n'en avait pas la force.

" - Tu peux retourner manger si tu veux, je vais rester là l'instant que ça se calme et je te rejoins après."

Tant pis pour la vaisselle et le reste, il s'en occupera plus tard, là tout de suite, il désirait simplement dormir quelques temps. Enfin, une heure ou deux. D'ici là Nina aura sûrement rejoins sa chambre pour y dormir elle aussi.

Sasha n'aimait pas parler de ce qu'il avait, certes c'était un handicap, mais heureusement, ça ne se voyait pas à l'extérieur. Si jusqu'à maintenant ses crises c'était fait lorsqu'il était seul chez lui, aujourd'hui ce fut également le cas, sauf qu'il n'était pas seul. Nina était là. Et heureusement pour lui, sinon il aurait sans doute été incapable d'aller chercher ses médicaments sans s'étaler par terre. À chaque fois que le brun était terrassé par ses crises, il finissait extrêmement fatigué et surtout, il n'avait que rarement de souvenirs de ce qui s'était passé.

La cause de tout cela ? La balle qu'il avait reçu en mission lorsqu'il était encore marine. Elle avait explosé non loin de son cerveau et en fonction des activités de Sasha, les quelques fragments qui restaient dans sa tête se bousculaient et provoquaient ses affreux maux de tete qu'il avait. Il n'y avait pas grand chose à y faire, il avait finit par le comprendre avec le diagnostic des médecins à l'hôpital. Il aurait pu subir une opération pour lui retirer ce qui restait de la balle, mais impossible pour le chirurgien de le faire sans craindre de toucher des nerfs et d'endommager ses facultés, alors pour le moment, il restait avec ses migraines sans pouvoir rien faire à part les subir.

Allongé sur son lit, lorsque Nina le laissa seul, il ne mit que quelques secondes à s'endormir. Les médicaments avaient agit sur ses migraines et ses nerfs s'étaient relâchés, de manière à le laisser totalement exténué. Mais il ne se reposa pas vraiment puisqu'au bout de trois heures, il s'était déjà réveillé. Il avait décidé de se lever pour voir où était Nina. Il n'avait pas vraiment de souvenirs de comment il s'était retrouvé dans son lit, mais il se souvenait que la rousse devait dormir chez lui. Il la trouva devant la télévision allumée, alors qu'elle avait dû s'endormir. Il mit une petite couverture sur elle afin qu'elle n'ai pas froid pendant que lui était assit auprès d'elle, l'observant dormir tout en veillant sur elle.

Le matin venait de se lever et Sasha avait préparé le petit déjeuner pour eux deux. Bien qu'il n'avait pas vraiment faim, il voulait faire le maximum pour que Nina se sente bien chez lui. Aujourd'hui, ils avaient une longue journée devant eux : ils devaient aller chercher les affaires de Nina, aller au commissariat et déjeuner au restaurant comme il le lui avait promis.

Sasha est un homme mystérieux et secret, il ne parle que très peu de lui et de son passé. C'est une chose qu'il aborde seulement lorsqu'il se sent en confiance et qu'il se sent prêt à évoquer le sujet, et en réalité avec Nina les deux conditions étaient requises, simplement il redoutait que ses révélations ne viennent altérer leur relation, voilà pourquoi il ne lui avait rien dit, notamment sur ses pertes de mémoire et ses rendez-vous réguliers à l'hôpital, ou même ses plus récents avec un psychiatre.

Il avait réussi à dormir quelques heures mais il ne se sentait pas reposé pour autant. De toute manière, il n'était pas du genre à rester des heures dans son lit lorsqu'il ne trouvait pas le sommeil. Il allait plutôt s'entraîner ou bien faire quelque chose afin de s'occuper l'esprit, mais il ne pouvait pas rester sans rien faire, c'était tout bonnement impossible. En sortant de sa chambre, il était descendu pour voir ce que faisait Nina. Il l'avait trouvé endormie sur le canapé, il n'avait pas pu s'empêcher de lui déposer une couverture dessus afin qu'elle n'attrape pas froid, puis il était resté auprès d'elle avant que finalement le jour ne pointe le bout de son nez.

Il avait donc été prendre sa douche avant que de préparer le petit déjeuner. Ne sachant pas ce que prenait la rousse le matin, il avait fait du café en espérant qu'elle aime, car lui n'en boit pas. Il avait également sorti une bouteille de jus d'orange et quelques morceaux de pain. Sasha n'était pas vraiment à la mode du pays, ce n'était pas les pancakes ou ce genre de choses qu'il prenait le matin, mais s'il n'y avait que ça, il pourrait en faire pour la rousse.

" - Salut toi, bien dormie ?"

Il est clair que comparé à l'état dans lequel il était la veille, il était en pleine forme, mais jusqu'à quand ?

" - Ça va, mieux en tout cas. En fait je me souviens pas trop ce qui s'est passé.."

Détournant le regard de la jeune femme, Sasha continua de sortir les ustensiles pour qu'ils puissent prendre leur petit déjeuner.

" - Tu prends quoi le matin au petit déjeuner ?"

En suivant le regard de Nina, il avait compris qu'elle attendait une explication pour la veille, il attendait simplement d'être installé pour déjeuner pour lui dire la vérité le concernant.

Sasha n'était pas encore au top de sa forme, mais il se sentait mieux, même si au fond, il n'avait plus vraiment de souvenirs de sa soirée. Il se souvenait simplement qu'il avait invité Nina pour quelques jours, qu'il lui avait fait à manger, mais il nr se souvenait même pas de ce qu'il avait mangé. Il est vrai que pour quelqu'un d'extérieur, ce genre de crise paraissait vraiment effrayante, et il avait réellement souffert mais, c'était passé, jusqu'au prochain épisode.

Mais désormais, il allait devoir raconter la vérité à Nina, est-ce qu'elle allait prendre peur ? Est-ce qu'elle lui en voudrait de ne pas lui avoir révélé la vérité plus tôt ? Peut-être, mais mieux vaut tard que jamais non ? Et puis, de toute manière, il était condamné à plus ou moins long terme, pour l'instant les médecins étaient incapables de lui donner une estimation, alors autant profiter pendant qu'il le peut. Savoir que l'on va mourir sans savoir quand, c'est vraiment frustrant, mais au moins, désormais il va profiter de chaque instant que lui offre la vie, et peut-être qu'un jour une opération sera possible.

Après avoir pris des nouvelles de la rousse, Sasha continua de préparer le petit déjeuner. Lui ayant fait part du flou qui planait sur la soirée de la veille, elle lui proposa de lui dire ce qui s'était passé. Est-ce qu'il en avait réellement envie ? De toute façon, ça se passait toujours de la même façon. D'abord un simple mal de tête qui amplifiait très rapidement avant de devenir insupportable et qu'il ne prenne ses médicaments.

" - Je ne pense pas que ce soit très différent des autres fois.. Mais tu peux toujours me le dire."

Au moins, elle était là et elle pouvait témoigner de ce qui s'était réellement passé.

" - Je te prépare ça."

Une fois le café prêt, il déposa la tasse devant elle, puis il s'assit à la table pour essayer de manger un peu.

" - Je suppose que c'est le moment pour moi de te dire la vérité, mais avant tout, je veux que tu écoutes jusqu'au bout avant de m'interrompre, d'accord ?"

Sinon il n'aurait jamais la force d'affronter ces remarques, c'était certain. En attendant sa réponse, il plongea ses lèvres dans son verre de jus d'orange comme un enfant au petit déjeuner. Il ne manquait plus que les céréales avec le lait, et c'était le parfait cliché du petit déjeuner.

Ce n'était pas la première fois que Sasha faisait ce genre de crise, c'était d'ailleurs pour cela qu'il devenait un habitué de l'hôpital, presque un VIP. Il ne manquait plus que la carte de fidélité pour obtenir un chocolat chaud gratuit au prochain passage. Il est vrai aussi qu'il lui était déjà arrivé, à de nombreuses reprises de boycotter ces rendez-vous qui lui était fixé. À quoi bon de toute manière ? Il savait déjà ce que les médecins allaient en dire, c'est une cause perdue et il allait devoir vivre avec ces éclats de balle dans la tête jusqu'à la fin de sa vie, qui ne saurait approcher d'ailleurs.

Il redoutait la réaction de Nina, mais s'il ne lui avait pas dit, ce n'était pas tant pour lui cacher la vérité parce qu'il avait honte, c'était simplement pour la protéger, elle avait déjà assez à faire avec ses problèmes, il n'avait pas voulu en rajouter. D'autant plus qu'il n'était pas di genre à se plaindre. Mais est-ce que la rousse le comprendrait de la même manière ? Sasha n'avait prévenu personne de son état de santé de toute manière, en dehors de son psychiatre, personne ne le savait.

Suite à la réponse positive de l'italien, Nina lui décrit la soirée de la veille. Il a commencé par avoir mal à la tête, prendre ses médicaments et aller se coucher. Comme à chaque fois. Puis après il se souvenait s'être relevé, combien de temps il avait dormi ? Ça il était incapable de le dire. Il avait vu Nina dans le canapé et lui avait posé une couverture sur elle pour ne pas qu'elle ai froid, puis il l'avait veillé. Jusqu'à aller prendre sa douche et préparer le petit déjeuner.

Lorsqu'ils furent tous les deux installés à table, Nina avec sa tasse de café et Sasha avec son verre de jus d'orange, il prit une grande inspiration et se lança une fois que la rousse lui ai promis de ne pas l'interrompre. Il avait l'impression de parler du scénario d'un mauvais film catastrophe, mais au final, c'était de sa propre vie dont il parlait.

" - Il y a plusieurs années de ça, j'avais vingt-sept ans et j'étais engagé en tant que marine dans l'armée. J'aimais mon job, c'était le plus beau que je pouvais faire. Lors d'une mission avec mon binôme on est tombés dans une embuscade, il a réussi à s'en tirer alors que j'ai pris plusieurs balles, donc une dans la tête. J'ai subis une opération pour qu'on la retire mais certains morceaux sont restés dedans. Plus le temps passe, plus ils se déplacent en fonction de ce que je fais. C'est à cause de ça que j'ai mes migraines et surtout mes pertes de mémoire. J'ai mis plusieurs mois avant de reprendre le cours normal de ma vie, j'ai passé des mois dans le coma avant de réapprendre les gestes du quotidien. Mais aujourd'hui les médecins sont unanimes. Aucune opération est possible sans endommagé le cerveau, donc je vivrai avec ces éclats de balle dans ma tête jusqu'à la fin de ma fin. Ils ne savent pas combien de temps il me reste et ne peuvent l'estimer, ça dépend de l'évolution, mais sans doute plus très longtemps."

Sasha ne se tracassait plus, il savait qu'il était condamné, il était comme un prisonnier de sa propre vie, il attendait que son heure sonne.

Sasha avait longtemps hésité à se confier à Nina, non pas qu'il n'avait pas confiance en elle, mais simplement il voulait préserver ses amis, ne pas les inquiéter, et leur dire le diagnostic des médecins n'était pas fait pour ça. Alors il s'était débrouillé seul, il avait enduré toutes ces nouvelles qui n'étaient pas plaisantes à entendre pour un homme qui respire la joie de vivre comme lui, mais il avait été forcé d'admettre la vérité. Il était condamné.

Avant de livrer ce secret qu'il portait sur ses épaules, il essayait de voir qu'elle serait la meilleure approche possible afin de ménager la belle rousse, est-ce que c'était vraiment possible de le faire au vu de ce qu'il s'apprêtait à lui annoncer ? En tout cas, il allait essayer d'être franc envers elle, il le devait bien.

Il se lança alors, essayant de détailler quelque peu ce qui s'était passé sans non plus trop rentrer dans les détails, ça ne servait à rien de l'inquiéter encore plus. Pendant son récit, il avait remarqué la mine horrifiée de la jeune femme, mais il fut ravi qu'elle ne brise pas sa promesse, alors il poursuivit. Elle pensait peut-être avoir entendu le pire, mais il lui annonça à demi-mot qu'il était condamné, ce qu'il redoutait c'est qu'elle ne se fasse pas à cette idée alors que lui-même l'avait accepté. Il n'était plus de première jeunesse non plus et Il avait son temps sur Terre. Il n'avait certes pas accomplit tout ce qu'il aurait aimé mais, il espère tout au moins laisser une petit trace de son passage.

Lorsqu'il eut finit son récit, il regarda Nina se lever, il avait peur qu'elle ne le délaisse ou qu'elle préfère s'enfuir plutôt que d'affronter la vérité. Mais au liei de ça, elle était venue le prendre dans ses bras, comme si sa propre vie en dépendait, et ai fond, ça lui faisait un bien fou à lui aussi. Il passa une main dans le dos de la jeune femme, la faisant s'asseoir sur ses genoux pour éviter qu'elle ne reste debout trop longtemps et ils restèrent ainsi lové pendant plusieurs minutes. Minutes que Sasha savourait pleinement. Depuis quand Il n'avait pas serré quelqu'un dans ses bras ? Depuis quand il ne s'était pas senti aussi épaulé que ça ? Depuis bien des années.. Comme quoi, se confier à parfois du bon.

" - Ma vie est déjà un enfer, entre les rendez-vous à l'hôpital, les rendez-vous chez le psychiatre, sans compter les maux de tête et les pertes de mémoire. Ce n'est pas une vie tout ça, mais j'aurai sincèrement aimé que tu sois ma fille. Mais ce n'est pas la vie que j'espérais c'est pour ça que je boycotte tout ces rendez-vous, j'ai pas besoin de les entendre dire leurs conneries, j'ai envie de vivre pleinement et peu importe si c'est bon ou non pour moi."

Si Sasha avait pu faire en sorte que ce soit réel, il l'aurait probablement fait, et il aurait été très heureux de l'avoir auprès de lui. Au lieu de ça, malgré l'absence de lien de sang qui les rapprochaient, ils étaient devenus très proches et c'était tout comme si elle était sa fille. Disons qu'il la considérait comme étant sa fille adoptive puisque désormais elle avait retrouvé l'homme qui devait jouer son rôle de père auprès d'elle.

" - C'est un bon résumé. Mais il ne faut pas penser à ça d'accord ? J'ai accepté la situation de toute manière, on ne peut rien faire alors autant s'attendre au pire. Ce n'est pas pour autant que je te laisse tomber, je serai toujours là pour toi d'accord ?"

Il l'avait gardé sur ses genoux et la bercait comme une enfant pour la rassurer.

Sasha avait hésité longuement avant de dire réellement ce qu'il en était de son état à la jolie rousse. Elle était jeune et elle n'avait pas à s'embarrasser de problèmes inutiles, surtout quand ceux-ci ne la concerne pas. Mais, elle avait réellement insisté que l'italien n'avait pas pu faire autrement, alors il s'était confié.

Il avait d'abord évoqué l'armée, son métier de rêve avant que celui-ci ne devienne un cauchemar. Il avait suffit d'une opération, une seule pour que sa vie bascule et qu'il ne côtoie la mort. Heureusement, malgré ces nombreux mois de coma il avait fini par s'en sortir, il s'était battu pour la vie. Mais malheureusement, cette force de se battre, il ne l'avait plus aujourd'hui. Il baissait totalement les bras et peu importe ce qui pourrait se passer, l'issue est définitive. Il le sait et il n'a pas le courage de se battre pour quelque chose qui est déjà imposé.

Lorsqu'elle était venue dans ses bras, Sasha avait eu une larme qui s'était mise à rouler sur sa joue. Il était heureux de l'avoir auprès d'elle, c'était sa seule famille, bien que ce ne soit pas celle de sang. Il n'avait plus personne. Plus de parents. Plus de famille proche ou lointaine. Plus rien. Nina était la seule personne à lors actuelle qui lui donnait encore envie de se battre pour sa vie. Alors il l'avait gardé auprès d'elle, parce que ce contact faisait autant de bien à la rousse qu'à lui-même.

Au moment où Nina lui demandait de confirmer ce qu'elle pensait déjà, il lui dit qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter, après tout, lui était prêt à partir mais c'est vrai que ce genre de réaction était égoïste de sa part, mais il souffrait tellement que la mort était la seule porte qui pourrait lui offrir un peu de repos et de calme surtout. C'est à ce moment qu'il sentit la rousse sangloter contre lui, il l'éloigna un peu de lui de sorte à essuyer ses larmes avec ses deux pouces.

" - Ne pleure pas. Je suis encore là pour le moment alors profitons-en d'accord ?"

Sasha refusait de voir les gens s'apitoyer sur son sort, lui l'avait accepté il attendait que les autres en fassent de même. Et puis même s'ils ne le faisaient, tôt ou tard ils seront confrontés à la réalité de sa disparition.

" - Les médecins refusent d'opérer pour le moment, c'est beaucoup trop dangereux et ils ne veulent pas prendre de risques."

Est-ce qu'il pouvait leur en vouloir ? Non bien sûr, mais s'il y avait une infime chance qu'il puisse continuer de vivre est-ce qu'il la prendrait ? Peut-être. À vrai dire il ne savait plus vraiment ce qu'il en était, mais si l'opération devenait trop dangereuse et qu'il perdait l'usage de ses membres ou autre, il ne le supporterait pas et là, il commettrait sûrement l'irréparable.

" - Si je ne t'ai rien dit ce n'était pas pour te mentir, je voulais simplement de protéger de tout ça. Je ne veux pas devenir un fardeau pour toi, et je sais que maintenant que tu es au courant de mon état, je vais le devenir. C'est ça que je voulais éviter."

Sasha n'était pas en train de dire qu'elle devait se montrer forte et ne pas pleurer, loin de là. Il voulait simplement la rassurer, il était auprès d'elle aujourd'hui et jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le faire, mais pour le moment, ce n'était pas le cas alors autant profiter de l'instant présent tant qu'il le pouvait. C'était sa façon de voir les choses depuis qu'il se savait condamné.

Bien évidemment qu'en apprenant une telle chose il s'était senti mal, comment aurait-il pu en être autrement ? Qui serait heureux en apprenant que les éclats de balle dans son cerveau risquaient à tout moment de lui ôter la vie ? Personne. Il n'avait jamais pensé que les choses se passeraient de cette façon là, mais sa vision des choses avait changé depuis qu'il le savait. Il s'était installé dans une routine quotidienne et n'osait plus vraiment sortir du chemin par peur.

Au fond, après avoir confié une telle chose à Nina, il attendait une réaction quelconque, et venant d'elle, il l'aurait bien vu le frapper de colère parce qu'il refusait de se soigner, d'aller à ses rendez-vous ou tout simplement de se battre. Mais non, pour la première fois, il se rendait compte de l'impact qu'il avait eu sur sa vie, elle tenait réellement à lui et c'est sans doute pour cette raison qu'il se sentait coupable de lui faire désormais porter une telle poids sur ses épaules. Elle avait assez trimé toute sa vie, il n'aurait jamais dû lui rajouter ça en plus.

" - Moi ?"

Est-ce qu'il s'était déjà posé la question sur ces fameux risques ? Bien sûr, mais était-il prêt à révéler la vérité à la jolie rousse ? Elle n'était plus à ça prêt après tout.

" - Ça dépend.. Si c'est le risque c'est que je reste paralysé pour le restant de ma vie alors je préfère encore mourir maintenant. Je n'aurai jamais la force d'affronter la vie de cette manière et je mettrai fin à mes jours, je le sais.. Je ne peux pas finir ma vie dans un fauteuil je préfère encore me tirer une balle dans la tête.."

Ses paroles étaient certes très glauques et faisaient froid dans le dos, mais c'était sa vision des choses. Pour le sportif qu'il était, Sasha refusait de finir paralyser, il ne le supporterait pas.

" - Si tu étais réellement un boulet, en apprenant la vérité tu aurais sans doute fuit, alors que tu es toujours là, ce dont je te remercie d'ailleurs."

Il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle reste après sa confession, et pourtant, au lieu de prendre la fuite comme beaucoup l'auraient sans doute fait face à une telle chose, elle était restée auprès de lui.

" - Je refuse que tu gâches ta vie pour moi Nina, je peux me débrouiller seul."

Il ne voulait pas l'empêcher de vivre sa vie comme elle l'entendait mais surtout, ce qui le rebutait réellement c'est si son état venait à se degrader. Il refusait qu'elle ne le voit comme une loque, il voulait qu'elle garde une image de lui, comme il avait toujours été : souriant avec la joie de vivre.