Pas de chlore pour les sirènes... (Nina & Noa)

J'arrête la voiture dans l’allée devant la maison. Premier boulot, descendre le vélo de Nina. Puis stationnement des véhicules quatre-roues et deux-roues dans le garage. Je m’apprête à lui dire “fais comme chez toi”, mais c’est la première fois que je l’amène ici. Je me rends compte que la maison possède une certaine classe, on sent la patte d’un architecte au faîte des styles modernes épurés, gestion parfaite de l’espace pour une lumière naturelle pénétrant au plus profond de l’habitation. On sent surtout qu’elle appartient à une famille aisée. Pourtant, ni Kenzo, ni moi n’affichons cette facilité financière. Il n’y a qu’à regarder ma Mustang rouillée. Chez n’importe quel frimeur de la haute, il faudrait mettre des lunettes de soleil pour supporter le brillant des chromes. — Te laisses pas impressionner par l’environnement. Je lui souris et pose ma main sur son épaule l’entraînant pour contourner la maison, déambulation au travers du jardin, le long de la piscine, pour finir devant la dépendance qui me sert de logement et qui fut en son temps l’espace pour héberger des amis. Aujourd’hui, je le considère presque d’avantage comme mon chez moi que la grande bâtisse. D’ailleurs, preuve évidente, ma chambre d’adolescente est devenue LA chambre d’amis. Au passage, au-dessus de nous, je montre à Nina la terrasse qui surplombe le jardin. — Le spa est là-haut. Je pousse la porte de mon antre, qui n’est jamais fermée à clé. Cette fois, je peux le dire. — Fais comme chez toi. Pour ma part, je pose ma veste au porte manteau derrière la porte et je m’assois sur le lit qui trône dans un coin de la grande pièce unique. J’enlève mes chaussures. D’habitude, je le fais avant d’entrée, mais Nina se serait peut-être sentie obligée d’en faire autant et je ne veux pas la contraindre à quoi que ce soit. Je lui fais signe en direction de l’autre porte entrouverte. — La salle de bain et les WC. Si tu as besoin. En fait, si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas à demander. Au travers de la baie qui donne sur la piscine, je regarde notre maison familiale en face. Je n’avais jamais perçu cela comme source d’envie, mais maintenant je comprends le pourquoi de la demande de rançon. On offre l’image d’un certain luxe qui peut motiver d’en prendre une part. Nous n’avons pas non plus une fortune à couper le souffle. Une certaine aisance d’écoulant de l’excellent job de ma mère. Un entre-deux qui a fait de moi une proie facile.

J’éclate de rire quand Nina m’avoue qu’elle avait associé le mot jacuzzi à l’image d’une baignoire. — Ben oui, c’est l’idée. Une grande baignoire avec de l’eau sous pression qui fait des remous. On a ça au premier étage. Mais comme la maison ne manque pas d’aménagement... — Après si tu veux la taille au-dessus et sans vague, il y a la piscine. Mais je ne te garantis pas une température de l’eau au degré parfait. Le temps d’aujourd’hui avec son vent et sa fraîcheur, saison hivernale oblige, ne se prête pas à ce genre de baignade.

A dire vrai, si nous n’étions pas chez moi, je serais dans la même situation que Nina. Je n’avais pas prévu de mettre un pied dans l’eau aujourd’hui, hormis un passage sous la douche. Nous serions parties à la conquête d’un spa dans un quelconque parc aquatique, nous aurions été deux nudistes interdites de trempette je suppose. A sa demande je souris et je vais ouvrir le tiroir du milieu de la commode où trône la télé. — Regarde, choisis. De mémoire, il y en a onze. Couleurs différentes, plus ou moins grands, pas tous à moi. Il est arrivé que des amies oublient le leur et ne sont pas revenues le chercher. J’ai en conséquence un stock pour pourvoir au manque. J’en prends un que je me réserve, laissant les autres à disposition.

Un coup de chance, il n’y a pas trop de bordel dans la pièce aux murs blancs partagés en deux par un trait bleu horizontal qui est sensé représenter une ligne de vagues. La large baie vitrée dans laquelle est intégré l’accès par lequel nous sommes entrées, remplis la pièce d’une lumière presqu’excessive. Le sac que j’avais pour notre voyage, ouvert, près du lit, est en attente d’un élan de courage pour être rangé. Je n’ai même pas eu la force de le vider complètement. Il reste des vêtements que je n’ai pas portés. Deux fauteuils encadrant une table basse, souvenir de l’usage initial de la pièce, chambre d’amis, ont été ensevelis souvent sous des fringues, mais là ils trônent esseulés avec seulement sur l’un une veste de jean parsemé de badges et sur l’autre deux pulls. Le mobilier de teinte noir, tranchant par la couleur, renverrait l’image d’un vieux film des années cinquante s’il n’avait des lignes droites qui appartiennent au vingt-et-unième siècle. Je regarde autour de moi avec l’impression que le lieu n’a pas été habité depuis longtemps. Pourtant j’y dors toutes les nuits. Est-ce que cela signifie que je me suis absentée de ma propre vie ? Oui d’une certaine manière. — Tu peux te changer dans la salle de bain et même prendre une douche si tu veux. Je crois qu’on a conservé la poussière de notre déplacement de matos.Je finis par dire en regardant ce que j’ai sur moi. Pas très propres les déménageurs !

Nina a fait son choix de maillot de bain. Orange. J’essaie d’éviter d’éclater de rire, je me contente d’un sourire complice. Le orange pour la rouquine, le mien est noir comme mes idées. On fait très cliché ! Elle s’éclipse dans la salle de bain. Je pourrais courir jusqu’à la maison pour me faufiler dans une autre douche, parce que j’en ai plus besoin qu’elle, mais je mettrai plus de temps dans mon déplacement qu’il ne lui en faudra pour achever de se préparer. Je préfère attendre. J’en profite pour vérifier sur mon portable les messages que j'ai reçu, je fais le tri. Je me laisse tomber dans le fauteuil. Je le pose sur la table basse après avoir lancer une playlist pour casser le silence qui s’est installé quand Nina a fermé la porte de la salle de bain. C’est vrai que tout est noir ici. Pas tout, mais bien assez. Je m’en rends compte d’un coup. Trop de noir, oui. Sinistre, strict, déprimant, même si à la base le côté classe était, est, évident. Il me faudrait de la couleur pour redonner de la gaieté. Changement de style, de meubles, peut-être.

Nina revient en tenue de bain. Je me lève. — Nickel alors, s’il est de bonne taille. Orange. Oui aussi. Je souris. — Tu as raison, la couleur, c’est le meilleur moyen de booster la vie. Je retourne mettre les mains dans le tiroir à maillots, j’en extrais un deux pièces multicolore. — Voilà qui fera mieux l’affaire. Je lui souris largement à la limite du rire. — Je vais tenter de battre ton record de temps sous la douche, même si j’en ai plus besoin que toi. Comme je te l’ai dis tu fais comme chez toi. Si la musique ne te plait pas, tu changes. Ce que je dis, je le fais ! Vitesse grand V. Je n’ai pas envie de faire attendre Nina. A peine séchée parce que de toute façon nous allons nous mouiller de nouveau, je reviens dans la chambre avec deux serviettes pour tout à l’heure à la sortie du spa et deux peignoirs, c’est le plus pratique si on ne veux pas se rhabiller pour faire le trajet. — Okay, c’est bon pour moi. Est-ce que tu veux qu’on passe récupérer quelque chose à boire en passant ? Tu as besoin de quelque chose en particulier ? Sinon on file à la maison. La grande maison ! De l'autre côté de la piscine. Trajet inverse en grande partie qu'à notre arrivée.

Nina ! Nina ! Rien que Nina, c’est un rayon de soleil qui rempli une maison de soleil printanier, du baume au coeur en toutes circonstances. Les idées de Nina, tout autant. Aujourd’hui, tout comme durant notre road trip, elle répand la joie de vivre autour d’elle. Cocktail, voilà un mot qui sonne comme “potion magique”, une super boisson pour sortir de la morosité. — Oh mais je dis oui à cent pour cent. Des rires. Cela fait longtemps que la pièce n’a pas fait le plein de ces sonorités joyeuses. J’ai passé des heures sombres, ici, ces derniers temps. Cocktail donc. Je réfléchis aux ingrédients dont on dispose. Bah ! Je fais confiance à Nina. Je suis sûre qu’elle est capable de transformer du vinaigre en élixir. — Passage par la cuisine. Tu as une idée de ce que tu veux concocter ? Euh... j’aurais pu dire “nous”, ouais, j’aurais pu, mais elle a l’air tellement dans son élément. Si elle propose, elle doit avoir quelques recettes en tête. Je la croit aussi capable d’improviser. Je l’espère, mais à vrai dire, de mémoire, je n’ai jamais vu le réfrigérateur ou le bar vides depuis que nous habitons ici. Un signe de la main pour l’inviter à bouger vers notre prochain espace d’activités. — Sans alcool, cela me convient aussi. Résolution. Voilà qui remonte à la surface. Ma liste de résolutions. Diminuer l’alcool. Ça m’a apporté trop de mauvaises choses. Il est peut être temps de regarder la vie sans filtre. Ce sera moins amusant, ou ce sera une manière différente de s’amuser. Moins de risques. Evidemment. J’ai eu ma dose pour les cinquante années à venir. L’intérieur de la maison est un espace ouvert. Une pièce immense où se juxtapose, salon, salle à manger et cuisine américaine. Ouvert aussi vers l’extérieur dans le sens où les baies vitrées permettent au regard de profiter du jardin. Nous investissons la partie cuisine. Je regarde Nina. Aussitôt j’ai envie de rire. Elle a transporté le soleil avec elle. Il brille ici, maintenant que nous y sommes. J’ouvre le réfrigérateur. — Okay, y’a plus qu’à. Les autres portes ne sont pas en restent, placards, elles découvrent leurs richesses, verres, pichet, presse agrumes, bouteilles de sirop, fruits... Le comptoir se remplit. Deux ? Nous ne sommes que deux ? Ah oui. Au moins, il y a le choix !

— Pas d’allergie. Non. Je mange tout et je bois tout. La fin de phrase, j’aurai pu m’abstenir. Ça fait pilier de bar et pire. Je ne sais pas si c’est l’image que je renvoie, mais je n’y tiens pas en tout cas et le projet est même de s’éloigner des bouteilles descendues trop vite. J’ai toujours trouvé une bonne raison pour le faire. J’en ai une maintenant pour ne plus le faire. — Ouais, enfin, pas tout, pas l’eau de javel. Sourire. C’te bonne blaque ! Pas drôle ? Oh, un peu quand même. Au quatrième degré ! — Et toi ? Je ne me souviens plus si le sujet a été abordé durant notre voyage. Tu manges de tout ? Un régime particulier ? Je n’ai pas regardé dans l’assiette de chacun, vérifié les goûts et les couleurs, même si pour l’allure de quelques-uns aiguillait vers certaines possibilités. Qu’est-ce que je sais de Nina ? En fait peu de choses. Du superficiel, une apparence. Ce qu’on sait des gens par le regard qu’on pose sur leur enveloppe extérieur, ce qu’ils consentent à révéler. On en revient toujours à cela, qu’est-ce que je connaissait de Jack ? Il avait une belle allure, il m’a dit connaitre ma mère. Nous faisons entrer dans nos vies des étrangers, des inconnus, nous en faisons des amies parce que ce que nous percevons nous plait, nous en faisons des amants parce qu’une envie se crée par une affinité à fleur de peau. Mais derrière les apparences ? Je ne sais pas d’où vient la confiance que j’ai en Nina. Je ne sais pas pourquoi j’ai suivi Jack... je l’ai suivi jusqu’en enfer. Pourquoi est-ce que je suis amie avec Reagan, avec Gaby ? De la confiance. Bien plus. Nous franchissons le pas à un moment donné, nous donnons notre vie à l’autre en face de nous et c’est réciproque. — Si tu as besoin de quoi que ce soit pour les cocktails, dis-le moi. Je sors trois verres. Même si je ne vois pas la tignasse de mon jumeau à l’horizon, je suis sûre qu’il doit trainer à l’étage dans sa chambre. Je prévois de lui laisser une boisson au passage. Je n’imagine pas m’amuser à quelques mètres de lui, sans lui offrir son petit moment détente personnel. Avant qu’elle ne pose la question, je lui explique le pourquoi de ce troisième verre. — Pour mon frère. Je lui poserai dans sa chambre quand on va monter.

Nina ne supporte pas le citron et l’arachide. C’est bon à savoir pour éviter les accidents. Il faudra surtout que je m’en souvienne le moment venu si je me retrouve à lui proposer de partager un repas concocté par mes petites mains. Quoique ce ne sera peut-être pas l’ingrédient machiavélique qui lui sera fatal, mais plutôt mon absence de talent culinaire. Il faudra que je m’y mette un de ces quatre d’ailleurs. Si un jour j’ai mon propre appartement, ça m’évitera d’ingurgiter des pâtes à tous les repas. Je pourrais varier avec le riz. Un jour pâte, un jour riz. Ouais, varier aussi un jour fromage sur les pâtes, un jour curry dans le riz. En y réfléchissant bien, je pourrais avoir sept recettes différentes. Une boite de sauce tomate au bain-marie sur les pâtes par exemple. Elle va être belle la vie en tête à tête avec une casserole pleine de nouilles. Ah mais là aussi je peux varier les formes. Le riz aussi il y en a plusieurs sortes. C’est un mois de menus différents qui se profile à l’horizon. Bref ! — L’arachide, je ne me rends pas bien compte, mais le citron, lui, s’utilise pour beaucoup de choses. A vrai dire, je ne détaille pas les recettes ni les étiquettes des emballages pour chercher l’intrus. C’est l’avantage quand on n'a pas de problème alimentaire. Je frissonne en entendant Nina dire qu’elle a perdu sa mère. J’ai la chance de d’avoir le mienne près de moi. “Chance”, oui chance, malgré ses passages par la case “dépression” et autres dérives consécutives de sa maladie. — C’est triste pour ta mère. Ton père ne t’a pas épaulé dans un tel moment ? Si je perdais ma mère... J’aurais mon frère. Je suppose que ce serait dur, très dur, mais nous ne serions pas seuls. Toujours là pour l’autre. — C’est une idée, oui, de laisser le verre de Kenzo au frigo. S’il le veut, il devra bouger jusque-là. Je souris à l’idée. J’aurais bien ri, mais parties sur le sujet triste du décès de sa mère et des problèmes qui avaient suivi, je n’ose pas revenir aussi vite à de la bonne humeur insouciante. Je range au fur et à mesure les ingrédients devenus inutiles à la confection du cocktail made in Nina. La place est nette alors qu’ils sont prêts. — Il n’y a plus qu’à monter à l’étage pour profiter du spa. Nous chargeant de tout ce qui va faire notre bonheur dans quelques instants, j’entraine Nina vers l’escalier.

J’écoute Nina parler de son père absent. Cela résonne au plus profond de moi. Mon père ! Ce grand inconnu ! L’intermède cocktail étant achevé, nous prenons le chemin de l’escalier et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. — Ouais “grande”, c’est ça... Du moment que tu ne dis pas la vieille. Le premier étage. Je fais un arrêt devant la porte de la chambre de mon frêre. Je frappe une fois avant de poser ma main sur la poignée et d’entrouvrir. — T’es visible ? J’entre. Il m’arrive bien des fois de ne pas frapper, lui non plus d’ailleurs. Mais là je ne suis pas seule, donc je préfère éviter un impondérable. Je reste sur le pas de la porte pour lancer les infos. — Kenzo. Je suis avec une amie. On utilise le spa. Donc voilà. Au cas où il se pointe, il risque de faire un bond au plafond en voyant une jeune femme inconnue en maillot de bain dans la maison. Mieux vaut qu’il soit au courant de la présence de mon invité. — On t’a laissé un cocktail sans alcool au frigo. C’est un cadeau de Nina. Je jette un regard du côté du couloir où elle m’attend. Et de nouveau à l’intention de mon frère... — Tu sais où nous trouver si tu as besoin. Pas déranger davantage sa routine et nous, nous avons autre chose de prévu, je referme la porte alors que je l'entends bougonner de loin.

L’étape suivante la terrasse couverte où trône le jacuzzi. En fait d’étape, c’est la destination pour laquelle nous avons pris un billet. Je le mets en fonction, je règle la température de l’eau, juste ce qu’il faut pour qu’elle soit parfaite. — Ça va pas prendre très longtemps pour que l’eau soit bonne. Je m’assois près du bord et plonge ma main pour vérifier où elle en est. — On a un point commun. J’ai grandi sans père, comme toi. Ma mère évite les questions sur le sujet. Quand j’étais petite, j’avais lu une histoire de cigognes qui apportaient des bébés. Et... J’hausse les épaules par avance de l’absurdité du raisonnement, mais quand on a six ou sept ans, l’imaginaire comble les vides. — Je croyais qu’on faisait partie d’une livraison particulière, mon frère et moi, parce qu’il n’y avait que nous trois et qu’on se passait très bien d’un homme à la maison. Enfin... pas toujours... des fois il manquait quand les autres enfants à l’école parlaient du leur, alors je racontais cette histoire de livraison spéciale des cigognes. Ça faisait rire tout le monde et les autres oubliaient de poser les bonnes questions.

Kenzo ! Peu bavard ? Surtout plongé dans son univers. — Bah, lui le surf c’est sur internet et quand il s’en détourne c’est pour passer sur console. C’est parfois difficile de lui faire lâcher un écran. Timide, un peu maladroit, mais excellent cuisinier et pas du tout sportif. Je regarde Nina. Voilà que je suis en train de les imaginer tous les deux au milieu d’une joyeuse bande de copains. Non, n’importe quoi ! Pas gagné du tout de mettre Kenzo au milieu d’une fête. Je ne vais quand même pas lui faire l’étalage de ses bons côtés et esquisser quelques mauvais dans l’idée de le faire sortir de la maison pour cotoyer du monde. Même s’il en aurait bien besoin. La famille, les parents. J’en apprends un peu plus sur la mère de Nina. Ce que j’imagine quand elle me dit qu’elle ne connaissait pas le père à cause de son métier... Oh ! Non, je n’ose pas imaginer, quoique, cela tient de l’inévitable, les idées sont difficiles à stopper parfois. Je n’ai pas envie que jaillissent des images sombres sur son enfance par rapport à une situation maternelle délicate. Cela ne détermine en rien les liens mère/fille. Alors quand elle me pose la question sur mon père, je préfère me focaliser là-dessus pour l’instant. — A vrai dire, je ne l’ai pas cherché. Je ne saurais même pas par où commencer. Impossible de trouver dans ma tête une information qui me donnerait un début de piste. — Il faudrait que je commence par un interrogatoire de ma mère. J’en viens à me poser la question, est-ce qu’elle-même le sait, comme la mère de Nina, un père inconnu mais pas pour les mêmes raisons. J’imagine ma mère perdue dans sa maladie faisant n’importe quoi avec n’importe qui. En mode "le plus bel instant qui soit", j'aimerai avoir été conçu au milieu d'une superbe histoire de deux êtres qui s'aiment passionnément, être le résultat de cet amour. Mais faut pas rêver, je crains que ce soit plutôt l'accident de parcours. Un coup de honte et de désespoir, c'est même possible. — J’aimerai savoir si c’est un taré toxico ou quelqu’un de bien. Des fois, j'aimerai, d'autres non, trop peur d'être déçue. Le voyant sur le tableau de commande du spa passe au vert, signalant que la température que j’avais indiqué est atteinte. — Ah ! C’est bon ! Après vous très chère. Avec humour, le sourire aux lèvres.