do not cry anymore, I'm here. ( cosdi )

ça fait bien longtemps que t'as pas passé une nuit comme ça, une nuit où tu t'sens vie, tu te sens bien, tu te sens sécurité, ça fait un bien fou. pourtant, faut toujours qu'il casse tout, conrad, faut toujours qu'il casse ton bonheur. ça a défilé trop vite, les coups, t'as pas eu le temps de réagir, les coups trop forts, les mots d'ton fiancé. j'vais te saigner, petite pute. qu'il a dit, alors que tu trembles, que tu sens la peur qui s'empare de toi. il a rien fait, il a rien fait, j'te promets c'est pas sa faute c'est ma faute laisse-le, s'il te plait.. il s'arrête, il t'regarde, ses yeux qui t'glacent le sang, cosmo qui s'excuse, qui s'éloigne, il est pétrifié cosmo et tu le comprends. t'as tellement envie d'aller le retenir, d'aller le rassurer comme il l'a fait pour toi cette nuit. lui murmurer que conrad c'est qu'un con, que cette nuit avec lui, c'était doux, ça t'a fait revivre, parce qu'il était là, et t'as senti des trucs pas habituels pourtant quand tu te relèves pour le rattraper, y'a ton compagnon qui t'retient, qui tire un peu trop fort, qui serre trop sur ton poignet et t'étouffes un gémissement de douleur. c'est quoi ce bordel, hedi ? sa voix, elle t'fait peur, elle t'fait trembler. laisse moi.. aller voir si il va bien.. qu'tu souffles, mais il a un rire mauvais et il t'rapproche de lui. tu vas m'sortir ton numéro du "t'es jamais là quand j'ai besoin" ? ça justifie que j'te retrouve dans les bras d'un connard, le premier matin qui passe ? tu t'mords la lèvre et ça sort tout seul, le seul connard ici.. c'est toi.. ça fuse, il t'attrape par l'col comme il l'a fait à cosmo et tu comprends que c'est fini pour toi, qu'il est parti loin et qu'il va dépasser les mots cette fois. y'a les larmes sur tes joues, toi qui te débat et qui fuis le plus vite possible dans le salon, ça l'empêche pas de te rattraper, de faire comme bon lui semble, d'balancer sa haine sur toi autrement que par les mots. laisse moi, LAISSE MOI ! que tu hurles, en explosant en sanglots, sur l'canapé où t'es recroquevillé pendant qu'il balance ses coups, qu'la douleur se répand dans tout ton corps. tu pleures, tu trembles, tu supplies. bordel, pourquoi c'en est arrivé là ?

do not cry anymore, I'm here.

cosdi  

tu souffles un bon coup. est-ce que tu y retournes ? est-ce que tu le protèges ? tu devrais bien, oui. t'sais pas ce qu'il peut lui faire, et tu veux pas le retrouver mal. tu te sentirais responsable de ça, alors non, c'est pas ce que tu veux. tu souffles un bon coup, il est hors de question que tu emmènes ton bébé la haut à nouveau. alors tu attaches le cosy, comme il faut dans la voiture. tu sais pas trop ce que tu t'apprêtes à faire, mais il le faut. tu peux pas le laisser comme ça, pas en sachant très bien que s'il a pu te frapper, alors il peut faire la même chose pour lui. tu cours à nouveau les escaliers, pénètres dans l'appartement une seconde fois, et tu vois la scène. elle te brise les tripes, alors que le type te regarde une seconde fois et que tu t'approches de lui pour prendre avec douceur la main d'hedi. « j'hésiterais pas à appeler la police. » qu'tu dis, simplement, alors que tu l'attires contre toi, loin de cet appartement, retournant à la voiture après t'être dépêché au moment où vous êtes sorti. tu es mort de peur, tu t'installes derrière le volant, attendant qu'hedi fasse la même chose. et pourtant, même si tu as fait ça pour le protéger, tu te tais. tu n'as pas envie de parler, ni maintenant, ni dans les heures à venir. parce que sans trop t'en rendre compte, tu lui en veux. parce que ton fils aurait pu être gravement blessé. alors ouais, tu lui en veux.

chaque coup qui t'brise un peu plus, t'entends même un craquement suspect, une douleur de plus mais rien de comparable à ce que tu ressens, moralement. t'es détruit, t'as mal. tu comprends pas, il t'aime non ? pourquoi il te fait, vous fait ça ? tu dis plus rien, hed, t'es comme résigné, sur l'sofa du salon, tu l'laisses faire, tu l'laisses te faire un peu plus de mal tandis que ta vue est brouillée par les larmes qui, elles, s'arrêtent pas. pourtant, y'a une voix, sa voix. sa main qui prend la tienne, ton cœur qui rate des battements. il t'attire à lui, t'es comme un pantin, tu dis rien, tu te laisses faire, tu réalises pas vraiment ce qu'il se passe, tu jettes un regard à ton fiancé mais tu détournes bien vite le regard pour suivre cosmo, loin d'ici, loin de cet enfer. vous partez, vous descendez vite, tu manques de tomber à plusieurs reprises mais tu parles pas, tu t'renfermes dans un mutisme pour pas avoir à affronter la réalité, la douleur, la peur. tu t'enfermes dans ta bulle, tu t'installes en voiture parce que c'est probablement ce qu'il attend que tu fasses, t'es comme un robot, tu dis rien, tu sais qu'il est en colère contre toi et il a raison parce que ça aurait pu être dangereux pour alan, et que tu sais comme il est attaché à son fils. alors, tu dis rien, hedi, tu fixes la fenêtre, la route qui défile, l'cœur en miette, la scène dans la tête, la douleur qui t'serre le bide.

do not cry anymore, I'm here.

cosdi  

le silence, plus rien. tu regardes presque toutes les cinq secondes dans le rétroviseur parce que tu vérifies que ton bébé a rien. tu es sonné aussi, sous le choc, tu trembles comme une feuille. tu sais pas comment tu arrives à ne pas avoir d'accident parce que tu as la tête ailleurs. tu lui en veux, c'est tout. tu lui en veux parce qu'il aurait dû savoir que son fiancé allait être de retour le lendemain. t'aurais pas dû rester dormir, t'aurais pas dû t'immiscer comme ça. tu as mal à la tête, ton coeur bat rapidement et tu finis par te garer devant ton immeuble. tu lâches un soupir, récupérant ton fils. tu sais qu'hedi te suit alors tu t'arrêtes pas sur ça. et quand tu te retrouves vraiment chez toi, tu abandonnes hedi dans le salon, t'enfonçant dans la chambre d'alan. tu le détaches du cosy, tu le mets dans tes bras. il a six mois, il sait déjà trotter sur le sol, mais là, aujourd'hui, spécialement maintenant, tu ressens le besoin de l'avoir contre toi, d'être rassurer qu'il n'ai rien parce que c'est pas rien ce qu'il s'est passé. tu veux pas voir hedi non plus, t'es trop sous le choc et tu pourrais dire quelque chose que tu risques de regretter. alors tu essayes de te calmer, réglant un problème à la fois.