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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 and you learn to live without it. ( joshyan )

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MessageSujet: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyLun 28 Aoû - 19:29

and you learn to live without it.
joshyan and you learn to live without it. ( joshyan ) 843031823

tu es seul, assis sur cette chaise, tenant la main de ta mère. « ouvre les yeux maman, s'teuplait. j'ai un copain en plus, j'aimerais bien te le présenter. » tu lui parles depuis une dizaine de minutes, tu as séché ton après-midi parce que tu n'avais pas envie d'aller au lycée. parce que ton père commence à te foutre la pression. « j'crois que papa a compris, pour lui et moi. et j'ai peur de la suite, parce qu'il n'y a que toi qui peut réussir à le calmer. » qu'tu souffles. tu sens les larmes qui te montent aux yeux, tu commences à avoir peur de la suite. parce que ça devient insupportable de ne plus pouvoir lui parler. « maman... » tu serres sa main, alors que tu entends un bruit bizarre. tu relèves le regard, alors que ton coeur rate plusieurs battements. que les infirmiers arrivent, qu'on t'éloigne alors que les larmes inondent ton visage. tu comprends que c'est la fin, et tu sais pas comment faire. alors qu'ils annoncent l'heure du décès. et tu supportes pas ce qu'il se passe. ton père qui arrive, plusieurs minutes après, qui prennent la main de ta défunte mère. et tu recules, tu peux pas accepter ça, accepter sa mort parce que tu sais pas comment tu vas faire pour la suite. alors tu sors, tu te retrouves dans les couloirs, tu sais plus où tu te trouves, tu sais plus comment tu t'appelles. et pourtant, tu arrives à récupérer ton téléphone, à envoyer un message à joshua, incapable de lui expliquer où tu te trouves. et pourtant, tu te retrouves dehors, devant l'hôpital. tu ne vois plus rien, les larmes qui te donnent une vision floue. et tu attends, tu sais qu'il va venir. tu t'en fiches que ton père arrive, tu t'en fiches qu'il vous voit. tu as besoin de lui. et tu t'affales sur le mur, les sanglots qui ne cessent pas, jusqu'au moment où tu l'vois. il descend d'une voiture, et tu sais pas qui a bien accepté de l'accompagner. ça doit être quelqu'un de sa famille, tu en as rien à foutre des jugements, tu t'en fiches que cette personne te voit. peut-être un d'ses parents adoptifs. tu te relèves, et tu te laisses aller en le prenant dans les bras. « j'sais pas comment j'vais faire. j'sais pas. » qu'tu dis difficilement.
tu as mal.
trop mal.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyLun 28 Aoû - 20:42

And you learn to live without it



J’étais paniqué, je ne savais pas ce qu’il se passait, jusqu’à… jusqu’à ce qu’il me dise qu’il était à l’hôpital. Etait-il arrivé quelque chose à Doryan lui-même, ou bien à sa mère qui était dans un état comateux depuis des mois ? Je n’en savais rien, mais j’avais peur. Pour lui avant tout, puis pour sa famille, quand bien même celle-ci ne me portait pas dans son cœur. Son père me haïssait platement, et sa sœur… je ne le sais pas. Doryan m’avait bien stipulé qu’elle était fausse, et avec moi elle avait été adorable. Aurait-ce été un mensonge, cela aussi ? Peut-être bien, mais là n’était plus la question. Tout ce qui comptait à mes yeux, c’était mon Doryan. Celui que j’aimais, et qui m’aimais en retour. Celui avec qui j’avais franchi bien des pas, y compris la barrière du sexe le weekend dernier. Alors j’aurai aimé qu’il continue à être sur son petit nuage, tout comme je l’étais, plutôt que d’être rappelé à l’ordre par une vie bien trop dure et bien trop pourrie qui ne nous avait fait aucun cadeau à tous les deux. Mis à part celui de se rencontrer.
J’étais en plein cours de mathématiques lorsque je reçus son message. Je le pensais en cours, tout comme moi, mais étant arrivé un peu en retard en cours cet après-midi après avoir fait une longue grasse matinée car j’avais un emploi du temps assez pépère aujourd’hui, je posai mon crayon en lisant son dernier message, sentant mon cœur s’emballer. Jamais je n’avais menti à mes professeurs, vraiment, mais aujourd’hui allait déroger à la règle. Je rangeai discrètement mon portable dans la poche de mon manteau bleu foncé, et levai la main en adoptant une moue fiévreuse. La tête appuyée sur l’autre main comme si je peinais à rester debout, le professeur m’interrogea, inquiet.

« Excusez-moi Monsieur, est-ce que je peux sortir, s’il-vous-plait ? Je ne me sens pas très bien. »

Et comme un parfait élève ne ment soi-disant jamais, il m’autorisa sur le champ de sortir. Je le remerciai, rangeai mes affaires dans mon sac et sortis de la classe. Là, je cherchai le numéro de Jane, la mère de la famille Berenson, et l’appelai. Inquiète, celle-ci décrocha.

« Tout va bien, Josh ? »

« Excusez-moi de vous déranger, est-ce que vous pourriez par hasard venir me chercher au lycée et m’emmener à l’hôpital ? »

« Josh, qu’est-ce qu’il se passe ? Tu vas b… »

« Oui oui, enfin… moi oui, ne vous en faites pas. C’est Doryan qui va très mal, et je ne sais pas encore ce qu’il a. »

« Très bien, ne bouge pas. J’arrive de suite. » Me dit-elle.

Elle ne mit d’ailleurs pas longtemps à arriver. Enfin, objectivement elle ne mit qu’un quart d’heure. Pour moi, ça me semblait être une éternité. Je la remerciai sincèrement d’être venu, elle qui pouvait lire l’air si angoissé et si grave qui se peignaient sur mon visage. Je pris mon portable et envoyai un message à Doryan pour lui dire que j’étais sur la route.
Trop stressé, je ne dis pas mot, jusqu’à ce que le profil de l’hôpital ne se dessine à l’horizon. L’estomac noué, le cœur battant la chamade, je descendis de la voiture alors que celle-ci ne s’était pas tout-à-fait arrêtée lorsque j’aperçus Doryan, affalé contre le mur d’entrée de l’établissement de soin. J’accourais vers lui et me mis à genoux avant de le prendre dans mes bras, son corps tremblant de froid alors que la neige avait repris sa chute et surtout – et certainement même – d’émotion.

« Doryan, qu’est-ce qu’il y a ? Que se passe-t-il ? » Lui demandais-je d’une voix que j’essayai de garder calme et douce, alors que j’avais l’impression que tout en moi ne faisait qu’éclater.


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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyLun 28 Aoû - 21:20

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joshyan  and you learn to live without it. ( joshyan ) 843031823  
Tu n'arrives pas à y croire, c'est pas juste, elle méritait pas ce sort là. Et tu vas faire comment toi, pour la suite ? Parce que la seule personne de la famille qui te soutenait vient de mourir, devant toi. Et maintenant, tu te retrouves devant l'hôpital, à pleurer comme une merde sans pouvoir t'arrêter. Il fait froid, parce que tu es sorti sans ta veste, parce qu'il commence à neiger mais tu t'en fiches. Tu n'arrives pas à réaliser, tu le veux pas. Puis ton amant qui arrive, tu te retrouves dans ses bras et tes mains s'accrochent sur son teeshirt. La peur bleue que lui aussi t'abandonne, la peur bleue qu'il finisse par partir. Parce que du coup, ça rajoute énormément de peur, des peurs que tu voulais pas sentir. Tu le lâches plus, explosant en sanglots face à un Joshua qui ne comprend pas ce qu'il se passe. « Elle est morte. » Tu réponds difficilement. Tu n'arrives pas à parler parce que les sanglots sont présents. Tu trembles comme une feuille, alors que tu entends la voix de ton père au loin, qui te cherche. Tu te crispes, te cachant dans les bras de Joshua alors que tu entends ton père qui s'approche de toi. « Tu fais quoi, là ? » Tu relèves ton regard, le regard noir de ton père qui te donne froid dans le dos. Ton père qui a l'air de ne rien ressentir, aucunes larmes sont sorti de ses yeux, alors qu'il te prend ton poignet pour te tirer contre lui. Tu te débats. « Putain ta mère est morte et tu joues à la tafiole ? » Tu n'arrives pas à réaliser tout ce qui est en train de se passer. Parce que tu sens que ton visage se chauffe d'un coup, et tu te rends compte quelques secondes après qu'il vient de t'en coller une. Tu essayes de reculer, de retrouver ton Joshua, alors que tu n'arrives même pas à ouvrir l'œil. « Lâche moi, tu me fais mal. » Que tu dis difficilement, tu as mal au crâne. Tu sais même plus ce qu'il se passe. Parce que ta mère est morte, que ton père vient de te frapper en te forçant de le suivre, parce que tu sais plus comment agir, quoi dire. Pris sur le fait, deuil difficile, la famille qui se brise alors que ton monde est en train de s'écrouler. « Je veux rester avec lui ! » Que tu dis, difficilement, les larmes qui inondent ton visage. Il rigole, ça fait peur. « J'vais surtout t'apprendre ce que ça fait de se faire prendre. » Tu sais plus quoi faire, ta main encore fragile du coup que tu as foutu sur le casier la dernière fois, qui vient de craquer. Tu veux retrouver Joshua. Parce que ton monde s'effondre. Et tu comprends même plus ce qu'il se passe. Tu es spectateur d'une scène d'horreur.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyLun 28 Aoû - 22:14

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« Elle est morte. »

Il était là, dans mes bras, pleurant autant que l’on pouvait s’effondrer à la mort de l’être que l’on a de plus cher au monde. Il s’agrippait pas à moi comme un coquillage sur son rocher que la houle meurtrière essaie d’emporter. Je caressais doucement ses cheveux, déposant un baiser sur son front, avant de poser mon menton sur le sommet de son crâne. Je fermai les yeux, retenant mes propres larmes, revivant cette douleur que je partageai avec lui. Mais soudain, je le sentis se crisper. Cette voix… moi aussi, je la reconnaissais. Mince… Il me demandait ce que je faisais, là, enlaçant son propre fils. Je sentis la colère monter tout-à-coup en moi, mais ne répondis rien. Si je le faisais, je sentais que je n’allais pas me maîtriser, et s’il était bien rare pour moi de me mettre en pétard, ça n’était généralement pas très beau lorsque cela arrivait. David aurait pu s’en souvenir très bien. Soudain, il attrapa Doryan par le poignet, le traitant de tafiole d’une voix si porteuse que tout le monde pouvait l’entendre. Mais personne ne réagissait. Egoïsme, quand tu nous tiens… Et brutalement, je vis son poing atterrir en plein visage de celui que j’aimais. Ce… connard avait osé frapper son propre fils ? Il avait préféré le punir de cette orientation que l’on ne choisit même pas plutôt que de pleurer la mort de sa femme ? Pouvait-on être aussi abject et dénué de cœur ? Doryan l’implorait de le lâcher, mais l’homme n’en faisait rien. Je dis « homme », car je ne pourrai même pas le qualifier de « père ». Et il ose rire alors que son fils l’implore de rester avec moi ?

« Non mais quel genre de tordu débile et sans cœur vous êtes pour vous comporter ainsi le jour de la mort de votre femme ? C’est votre propre fils, bon sang ! » Hallucinai-je à mi-voix, n’en revenant pas.

« Oh toi, ta gueule, petit pédé. »

« Ta gueule ? Redites-moi « ta gueule » espèce d’enfoiré dégénéré ! » Explosai-je tout-à-coup, avant de sentir une main se poser sur mon épaule.

Voilà, je venais de m’énerver. Ça donne à peu près en général et non, ça n’est pas très joli à voir. Si cet homme me haïssait, moi, je l’avais toujours respecté. Mais à présent, il n’y avait plus de respect. J’avais toujours fait ça pour une seule personne : Doryan, pas pour lui. Mais là, il était allé loin. Beaucoup trop loin. Le visage rouge de colère, je sentis la présence apaisante de Jane Berenson se poser à côté de moi.

« Va avec ton copain, je m’occupe de son père. » Me dit-elle avec calme, bien que je voyais du feu luire dans ses yeux.

J’ignorais comment elle comptait s’y prendre, mais sa présence avait eue l’air de dérouter grandement Monsieur Thomas.

« A présent lâchez votre fils où j’appelle la police. »

La mâchoire crispée, il la toisa de son regard hautain et fini par relâcher sa progéniture comme s’il s’agissait d’un sac de… pommes de terre, dirons-nous. Elle le conduisit ailleurs, et j’entendis sa voix se hausser lorsqu’il fit mine de revenir vers nous lorsque mon bras passa dans le dos de Doryan et que je regardai doucement son œil en espérant que ce… je ne dirai rien, ne lui ait pas fait de coquard. Lorsque Jane et le père de Doryan furent hors de notre champ de vision, je me retournai vers lui et lui dis :

« Viens, on va s’assoir à l’intérieur. Tu vas geler, comme ça… »

Nous pénétrâmes à l’intérieur du hall, et je le fis s’assoir sur un des bancs avant de m’accroupir pour être à peu près à sa hauteur.

« Comment va ton œil ? Je reviens, mon chéri, je vais te chercher un mouchoir d’eau froide, d’accord ? »


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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyLun 28 Aoû - 23:00

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tu comprends pas trop ce qu'il se passe. tu as tellement mal à la tête que tu as la sensation que l'on te parle de loin. tu as l'impression qu'à tout moment, elle peut exploser. putain, ça fait mal. et pourtant, la douleur n'est que physique, parce que tu es brisé. brisé par la mort de ta mère, brisé par ton père, et tu sais pas comment ça va se passer pour la suite, tu sais pas comment tu vas réussir à surmonter cette étape parce que c'est le pire qu'il peut t'arriver, ce contexte là. tu entends la voix de sa mère, tu sens que ton père lâche ton poignet parce que, sûrement que le mot police lui a fait coupé les couilles. tu sens que joshua est là, tu le laisses t'emmener, qu'il te fait entrer dans l'hôpital. putain, et dire qu'à quelques mètres, dans une de ces chambres, se trouve ta mère avec un drap blanc sur le visage. tu sens qu'il te force à t'asseoir, et quand il t'annonce qu'il va chercher tu ne sais pas trop quoi, tu prends sa main. relevant ton regard qui baigne de larmes, tu secoues la tête. « Emmène moi chez toi... » C'est la seule chose que tu es capable de répondre. et pourtant, tu sais qu'il va falloir que tu attendes un peu, parce que la mère de famille est en conversation avec ton géniteur. tu veux pas qu'il s'en aille, et ouais tu as mal, mais tu t'en fiches complètement. « j'ai perdu ma mère, josh. et maintenant, j'vais faire comment ? mon père a levé la main sur moi, il va pas hésiter à le refaire, et j'suis mort de trouille... » tu parles rapidement, brisant la carapace, n'arrivant pas à essayer de te calmer. ton ventre qui te fait mal, ton visage qui te lance, qui te brûle. « j'ai plus que toi, et j'fais comment si toi aussi tu finis par me lâcher ? » tu parles trop, tu dis n'importe quoi, mais la peur est là et personne ne peut te l'enlever. « ramène moi chez toi. » qu'tu répètes, un besoin vital, de partir de cet endroit, de pas voir ta soeur, de pas croiser ton père. un besoin vital de n'être qu'avec lui, d'être avec l'homme que tu aimes plus que tout. tu n'as plus que lui.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 13:20

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Je ne comprenais pas que son père puisse être aussi insensible et monstrueux. Il venait de perdre sa femme, théoriquement l’amour de sa vie, mais non, il préférait se préoccuper de l’image que renverrait son fils en constatant définitivement que oui, il était bel et bien gay. Que cet homme soit homophobe je l’entendais bien, beaucoup de monde l’était, même dans notre société dite d’évoluée, mais bon sang, il faudrait qu’il mette son égo de côté et qu’il pense à ce qu’il venait de perdre ! Aucune larme sur son visage, juste de la colère… qui était le plus inhumain d’eux deux ? Et il était même allé jusqu’à le frapper… Non, là c’était décidément trop. Trop que je ne puisse supporter. Je sentais la haine et le dégoût monter en moi, et très honnêtement je ne sais pas comment j’aurai réagi si Jane n’était pas intervenue. Alors à présent j’étais là, à l’intérieur de cet hôpital à l’odeur qui me rappelait toujours de trop mauvais souvenirs, et qui devait évoquer le même dégoût pour Doryan à présent. Mais c’était le seul moyen de combattre le froid de cet hiver particulièrement glacial par rapport aux autres années, paraissait-il. Je n’en savais rien, j’étais habitué au froid polaire à New York pendant cette période. Je lui fis s’assoir sur un banc dans la salle d’accueil de l’établissement immense, et m’accroupis devant lui. Passant une douce main sur son visage, mon regard s’attarda sur son œil droit qu’il peinait à ouvrir en raison du coup de poing qu’il venait de recevoir. Je lui dis alors que j’allais rapidement lui chercher un mouchoir imbibé d’eau fraîche pour qu’il le pose sur son œil, mais je sentis sa main me retenir lorsque je me redressai. Il voulait que je l’emmène chez moi, me dit-il. Je hochai la tête et lui répondis :

« Bien sûr que je vais t’emmener chez moi, n’en ais crainte, d’accord ? » Affirmai-je.

J’étais certain que Jane et Alastair seraient d’accord pour cela. Raison de plus s’il était apeuré de se retrouver en présence de son père tortionnaire et de sa sœur égoïste à souhait. L’ambiance serait électrique, et même s’il les avait encore tous les deux, c’était bel et bien comme s’il était seul au monde. Moi, j’avais à présent les Berenson, mais avant eux, j’étais dans le même état que lui. Alors oui, je savais ce que c’était que de se sentir perdu et mort de peur à l’idée de ce qui pourrait bien nous arriver. Et là, il me posa cette question qui me fit mal. Très mal. Non pas parce qu’elle m’avait blessée, mais parce que je ne voulais pas le moindre instant qu’il songe à cette éventualité.

« Doryan, écoute-moi. Regarde-moi. Jamais, je te dis bien jamais je ne te laisserai tomber. Je t’aime, et je suis prêt à te le répéter à chaque minute du jour et de la nuit pour que cela rentre dans ta tête. OK ? » Lui répondis-je avec la plus grande sincérité du monde.

Et à nouveau, il me répéta de le ramener chez moi. Je le regardai un instant, comprenant qu’il n’en puisse plus de cet endroit. Il pouvait être salvateur lorsque l’on retrouvait ses proches après bons soins, tout comme il pouvait être insupportable lorsqu’on les perdait. Alors je passai mon bras autour du sien pour l’aider à se lever et nous redressai en lui répondant d’une voix douce :

« Allez viens, on y va. »

Je retirai ma veste, qui serait dix fois trop petite pour lui mais tant pis. C’était mieux que rien. Je la posai sur ses épaules pour qu’il ait moins froid, même si la plupart de ses tremblements étaient nerveux. Je cherchai Jane du regard et l’aperçut à quelques pas, toujours en grande conversation avec le père de Doryan.

« Attends-moi ici, ne bouge pas. » Lui dis-je en le faisant s’assoir sur un petit banc au-dehors, et accourus vers eux. Lorsqu’elle me vit arriver, je l’entendis lui dire un :

« Bien, je crois que l’on s’est tout dit. Faites votre deuil, et laissez-nous votre fils le temps qu’il faudra. S’il est un poids pour vous, il ne l’est pas pour nous. Sur ce, toutes mes condoléances, Monsieur Thomas. » Dit-elle froidement avant de se retourner et de poser sa main sur mon épaule.

« Où est-il ? » Me demanda-t-elle.

« Là. » Lui répondis-je en le pointant du doigt.

« Bien, je vais chercher la voiture, j’en ai pour une minute. » Me dit-elle en s’éloignant.

Je retournai auprès de Doryan, m’assis à côté de lui et posai mes mains sur ses bras pour les frictionner afin qu’il n’ait pas froid. Je déposai un tendre baiser sur sa joue, et lui dis :

« La voiture arrive. Dans quelques secondes tu vas être au calme et au chaud. Je te préparerai un chocolat, ça fait toujours du bien quand on a le cœur lourd, et tu prendras un bon bain avec plein de mousse pour te décontracter, d’accord ? Et puis je vais m'occuper de ton œil. » Lui dis-je avec toute la meilleure volonté du monde.

Mais je savais bien que quoi que je pourrai faire, il serait inconsolable…


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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 15:37

and you learn to live without it.
joshyan  and you learn to live without it. ( joshyan ) 843031823  
Parce qu'il y a des choses qu'on ne contrôle plus. Tu te laisses emporter par les vagues, ta tête est déjà sous l'eau et malheureusement, tu n'as plus suffisamment de force pour réussir à nager et à donner de l'air à tes poumons. Déjà que la mort de ta mère est insupportable, alors en plus, voir à quel point ton père te renie juste parce que tu as le malheurs d'être amoureux d'un homme... bon sang. Mais tu n'as rien fait de mal. Tu n'as pas tué quelqu'un, tu n'as pas prévu un attentat. Loin de là, tu aimes juste une personne qui a le même corps que le tien. Tu comprends pas pourquoi il réagit comme ça, pourquoi il te repousse comme ça alors que depuis la maladie de ta mère, tu te donnes corps et âme pour assouvir à ses besoins. Maintenant, qu'ils aillent se faire foutre. Plus jamais tu ne vas aider lysandre, plus jamais tu vas écouter ton père parce que désormais, la seule figure parentale que tu avais, elle vient de donner son dernier souffle. Tu comprends pas vraiment ce qu'il se passe. Tu sens une veste sur tes épaules, tu sens qu'on te déplace et tu te retiens de ne pas éclater en sanglots à nouveau parce que tu sens que ta tête peut exploser à tout moment si tu le fais. Tu n'arrives plus à ouvrir l'œil, sentant cette partie du visage tellement chaude que le contact de la neige n'aide pas à calmer les maux, elle les multiplie. Tu laisses ta tête s'aventurer dans son cou, parce que désormais, c'est la seule zone de sécurité que tu as. Plus que lui. Tu hoches simplement la tête, alors que la voiture arrive devant vous. Encore une fois, tu sens qu'on t'aide à t'installer mais tu n'y fais pas attention. Tu te fermes dans un profond mutisme parce que c'est la seule solution que tu as pour éviter de craquer. On peut dire que tu n'es pas respectueux, mais à ce moment précis, tu en as strictement rien à foutre. La seule chose que tu fais c'est de prendre la main de ton amant et de la serrer tellement fort que tu peux, sûrement, lui éclater les doigts. Tes yeux qui luttent pour pas dormir, sûrement définitivement, t'en sais rien. Tu as mal, et tu te sens vide, c'est tout ça s'arrête là.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 16:49

And you learn to live without it



J’avais peur pour lui, tellement peur. Il ne répondait plus à rien, plus à mes phrases, plus à mes questions, ne serait-ce que par un grognement. Il était muet, vidé de sa personne comme si un être invisible l’avait creusé à la petite cuillère. Je l’aidais à monter dans la voiture, posai une main sur sa tête pour ne pas qu’il cogne la sienne au haut rebord de celle-ci, et m’installai à côté de lui pour ne pas le quitter. Je passai la sangle de la ceinture de sécurité autour de son corps et l’enclenchai, avant d’en faire de même pour moi. Jane démarra alors et nous passâmes sous le regard noir de Monsieur Thomas que j’ignorai parfaitement. Et s’il avait la rage, c’était tant mieux. Il y a des gens comme ça qu’on se plait presque de mettre en colère tant on a du mépris pour eux. J’en avais profondément pour lui, mais pas pour ma personne. Pas parce qu’il me considérait comme n’étant qu’un « petit pédé » mais pour son fils qui en avait tant fait pour lui, et n’avait rien eu en retour. Pas même la moindre reconnaissance, pas même un merci, pas même un sourire.

« Doryan ? Est-ce que ça va ? » Lui demandais-je avec crainte, devant son regard vitreux.

Imbécile. Idiot. Bien sûr que non, ça ne va pas. Mais je voulais juste une réaction, quelque chose d’infime… Et je l’eue. Il bougea sa main qui vint rejoindre la mienne, et nos doigts s’entrelacèrent, avec force. Sans doute un peu trop, il avait la force de me broyer la main s’il le voulait, mais je ne disais rien. Je le laissais faire. Je déposais un baiser sur le dos de sa main, et lâchai un soupir. A bien y réfléchir, je ne sais même plus comment j’ai réagi moi-même quand on m’a annoncé la mort de ma famille. Je ne m’en souviens plus. Peut-être étais-je moi aussi enfermé dans ce profond mutisme. C’est même plus que probable. L’effet de choc, c’est bien comme cela que ça s’appelle, non ? Alors je le comprenais, et décidai de me taire. Les stimulations viendraient plus tard, pour le moment je me contentai de caresser sa main de la mienne, avec douceur et tendresse, pourvu qu’à un moment donné elle l’éveille.
Et enfin, nous arrivâmes à la maison.

« Viens, Doryan. On est rentré. Tu es en sécurité, ici. » Lui dis-je en le détachant, prenant garde à ce que la boucle de la ceinture ne le cogne pas en se retirant.

Je descendais et fis le tour de la voiture pour arriver de son côté, ouvrir sa portière et l’aider à descendre. J’étouffais un long frisson qui me parcourut l’échine tant j’avais froid à cause de la neige, et resserrai mon manteau autour de ses épaules. Nous pénétrâmes dans la maison, et essuyâmes les regards intrigués de ceux qui ne travaillaient pas aujourd’hui. Heureusement, aucun n’eut la mauvaise idée de poser de question, et j’aidais Doryan à se diriger vers les escaliers qu’il monta heureusement sans difficulté mais d’un pas lent, morne. C’était comme si toute son énergie vitale s’en était allée en même temps que celle de sa mère. Il était mort en même temps qu’elle… Je le conduisis dans ma chambre, le fis s’allonger sur mon lit après avoir retiré mon manteau que je posai sur le dossier de ma chaise de bureau sur roulettes. Là, je défis ses chaussures que je posai à terre, et Chiffon nous regardait d’un œil interrogateur.

« Je reviens. » Dis-je à Doryan.

Je ne sais pas si c’était une bonne idée de lui parler, mais je refusais le laisser s’enfoncer dans les méandres de la noirceur. J’allais m’occuper de lui exactement comme les psychologues s’étaient occupés de moi à la mort de Maman et de David. Et à la disparition de Papa. Il ne fallait pas le laisser sombrer, il devait refaire surface et se battre, petit à petit, et qu’importe le temps que cela prendra.
J’augmentai légèrement le chauffage dans ma chambre pour qu’il soit enveloppé d’une douce chaleur, et me dirigeai vers la salle de bain pour prendre une compresse. Je descendais rapidement chercher un glaçon dans le bac à glace, et remontai les marches quatre à quatre pour retourner dans ma chambre. Je retirai mes chaussures à mon tour et enfilai mes chaussons, puis vins m’assoir au bord du lit, à ses côtés pour appliquer le glaçon entouré de la compresse sur son œil qui virait au noir.

« Je t’en supplie Doryan, dis-moi quelque chose. »

Je lâchai un soupir, sentant des larmes poindre dans mes yeux qui ne se rappelaient que trop bien ce que j’avais moi-même vécu il y a quelques mois à peine. Pourquoi la vie nous infligeait-elle cela ? Doryan était trop jeune pour perdre sa mère, et pour moi il était trop tôt pour pouvoir être un secours suffisant, du moins pour avoir les épaules pour le supporter. Maman aussi me manquait tant…

« Je te promets que tu vas t’en sortir mon cœur… Je ne te laisserai jamais tomber… » Lui dis-je, sentant une larme glisser sur ma joue.


lumos maxima
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 17:16

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joshyan  and you learn to live without it. ( joshyan ) 843031823  
Tu ne sais plus trop ce qu'il se passe. La seule chose que tu entends, c'est ton coeur qui bat terriblement fort contre ta cage thoracique. Tu sais que tu es dans la voiture, mais ça s'arrête là. Tu n'entends pas Joshua qui te pose une question aussi con, tu n'entends pas le moteur de la voiture qui gronde. Peut-être que sa mère te parle, tu sais pas trop. Peut-être que la voiture est arrêté à un feu rouge, peut être que c'est pour cette raison que le paysage est figé. Trop de questions. T'en sais rien, tu as l'impression que plus tu réalises sa mort, plus quelque chose est en train de te bouffer à l'intérieur de ton organisme. Quelque chose qui te retire ton âme. C'est déstabilisant, et la culpabilité te ronge également parce que tu es incapable d'être là pour Joshua, d'être reconnaissant. Tu l'es, forcément, mais hormis serrer sa main tu sais pas comment faire autrement. La voiture qui s'arrête, Joshua qui t'aide à sortir, tu as l'impression que tout se passe rapidement alors que c'est loin d'être le cas. Tu fais pas attention aux regards intrigués quand vous passez la barrière de la porte d'entrée, pire ; tu t'en branles. Tu veux juste qu'elle revienne, tu veux juste qu'elle te prenne dans les bras. C'est pas censé être compliqué alors pourquoi ça ne se produit pas ? On allonge ton corps, tu sens sa présence qui te quitte alors que petit à petit, tu commences à assimiler les mots de ton petit-ami. Tu lâches un gémissement quand le froid rencontre ton œil. Mais tu fais que ça, tu réagis pas plus. Jusqu'à ce que tu sentes qu'à côté, ça dérape. Sans le voir, tu sens qu'il est pas bien et c'est de ta faute tout ça. Tu lui rappelles des mauvais souvenirs. T'es vraiment une merde Doryan. Alors doucement, tu relèves ton regard pour que vos yeux se croisent. « Ne pleure pas, s'il te plaît. » Que tu dis difficilement, alors que ta main se pose sur sa joue et que ton pouce chasse les larmes qui coulent. Tu essayes de te redresser pour être face à lui mais forcément que tu lâches un autre gémissement parce que c'est un mouvement trop brusque pour ta tête. « Je suis désolé... » Que tu dis. Tu es désolé d'être nul, de lui faire rappeler le pire. Tu es désolé de lui faire du mal. « Je veux pas te perdre non plus... » Les larmes qui brouillent à nouveau ta vue, alors que ton corps continue de trembler. Tu sais pas comment tu vas faire pour remonter la pente, tu sais pas comment tu vas réussir à faire ton deuil, à te lever le lendemain pour aller en cours et subir tous ses regards tristes. Tu sais pas comment tu vas réussir à continuer à vivre, et tu te rends compte que ta seule bouée de sauvetage c'est lui. Tu lui en mets beaucoup sur les épaules alors qu'il mérite pas de subir autant de pression.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 18:00

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Je sentis une larme rouler sur ma joue. Lui avais-je dit qu’il n’y se passait pas une journée sans que je ne pense à eux ? Qu’il ne se passait pas une soirée sans que je ne les pleure ? Et voilà que le pire dans tout cela, c’était que la personne à laquelle je tenais à présent plus que tout sur cette Terre venait de vivre la même tragédie que moi. Et moi, impuissant, comment allais-je faire pour l’aider ? Pourrais-je lui servir des mots tels que « ton deuil se fera un jour, avec le temps » ou bien « tu n’es pas seul au monde, je suis là pour toi » ? Bien entendu que je serai là pour lui, mais je ne savais fichtrement pas si un tel deuil pouvait se faire. Si on pouvait accepter la perte de ses parents comme on supporte celle d’un être que l’on a aimé. Car rien ne peut remplacer des parents, absolument rien, et ce même quand on les déteste. Ils sont nos géniteurs, ceux sans qui notre vie n’aurait jamais vu le jour. Ceux qui nous apprennent à grandir, à devenir des hommes. Ceux qui nous aiment, ceux qui nous grondent, ceux qui nous emmerdent, mais bon sang qu’est-ce qu’on a besoin d’eux ! Alors je pleurais, silencieusement, alors que je caressais sa main, et j’entendis enfin le son de sa voix. Je levai lentement les yeux vers lui, et m’efforçai de lui sourire.

« Ne t’inquiète pas pour moi, je vais bien. » Lui mentis-je à moitié.

Qu’il ne s’inquiète pas pour moi, c’était une évidence. Que j’allais bien, s’en était moins une. Mais je refusais d’être égoïste, de retourner sa douleur vers la mienne. Ça serait injuste et immonde. J’allais bien. Je devais aller bien. Je sentis sa main se poser sur ma joue et effacer les larmes qui coulaient. Je lui souris tendrement et posai ma main sur la sienne, encore si froide comme la mort. Il essaya de se redressa, mais lâcha un gémissement.

« Non, ne bouge pas, mon cœur. » Lui dis-je aussitôt, en vain. Il ne m’écouta pas.

Là, il me dit qu’il était… désolé ? Je fronçai les sourcils, d’incompréhension.

« Pourquoi es-tu désolé ? Je ne comprends pas. »

Sa seconde phrase était encore moins claire que la première.

« Pourquoi tu me perdrais ? Il n’y a aucune raison pour que tu me perdes, voyons. » Lui dis-je dans la plus pure sincérité.

Et à nouveau, il se mit à pleurer.

« Non, Doryan, non… je t’en supplie ne t’infliges pas des peines inutiles. Je souffre de te voir souffrir, c’est tout. Ça n’est en rien de ta faute, c’est juste que je ne sais pas quoi te dire. Je manque de mots, alors que j’aimerai tant trouver ceux qui t’aideront. Je t’aime plus que tout au monde, tu n’as pas idée à quel point, alors je ferai tout pour t’aider. Je te demande pardon simplement si je suis un peu maladroit. Je ne pensais pas vivre cette histoire sous un nouvel angle. » Lui dis-je en l’entourant de mes bras pour caresser son dos.

Je déposai un baiser sur son front, puis lui dis dans une infinie tendresse, en effaçant mes larmes sur mon visage :

« Allez, maintenant allonge-toi. Demain, tu n’iras pas au lycée, et moi je resterai là pour veiller sur toi, d’accord ? Tu pourras me réveiller à n’importe quelle heure de la nuit si tu as besoin de parler ou de quoi que ce soit d’autre, et je passerai en fin de journée au bahut pour prendre tes cours. Ça n’est pas négociable, tu as besoin de calme et de repos. Lui dis-je avec une autorité aussi tendre que la caresse d’une plume sur la peau.

Je fis le tour du lit, et vint m’allonger à ses côtés. Mon oreille contre son épaule, je caressai lentement et doucement son torse, avant de déposer un baiser sur sa joue.

« Ça va aller, je te le promets. Un jour, tu y arriveras. Tu feras ton deuil. Aujourd’hui, c’est impossible, mais tu n’es pas tout seul. Je ne te laisserai jamais tomber, je peux te le jurer… » Lui murmurai-je.


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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 22:09

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joshyan  and you learn to live without it. ( joshyan ) 843031823  
adolescent brisé, adolescent qui est mort de peur. voilà ce que tu es à présent ; un adolescent qui est incapable de construire une carapace ; qui laisse les coups s'effondraient sur son corps, complètement brisé face à ce qu'il se passe. il va bien, qu'il te dit. tu ne sais pas si tu dois le croire, mais est-ce que tu es vraiment en état de réfléchir ? forcément que non. tu l'écoutes, parce qu'il est là, à te rassurer. tu t'excuses, tu te remets en question, tu t'en veux complètement parce que tu ne veux pas qu'il souffre. tu ne veux pas qu'il se souvienne de tout ça, de toute cette douleur parce que tu sais très bien qu'il a l'étiquette du meurtrier sur son front ; même en ayant rien fait. il n'y est pour rien, pour ce tragique accident, et t'aimerais reproduire autrement les choses. t'aimerais qu'il n'ai jamais vécu ça. « je t'aime aussi joshua. » c'est la seule chose que tu es capable de répondre, en croisant ses yeux. c'est le cas ; tu es fou amoureux de ce garçon et si les choses étaient différentes ; si ton père vous avez vu, en imaginant que ta mère soit encore vivante, les choses n'auraient pas été pareil. tu pleures, certes, peut-être que les sanglots s'évaporent, mais les larmes restent là. elles glissent le long de ton visage, elles mouillent la couette de joshua. ses lèvres sur ton front, tu grimaces en fermant les yeux, le geste reste malgré tout agréable. tu fais ce qu'il te dit ; tu t'allonges sur le lit, alors que tu sens son corps qui se colle contre le tien. tu aimerais répondre, tu aimerais, mais tu en es pas capable. alors tu te contentes de te retourner, de poser tes yeux dans les siens. « fais-moi oublier. » un supplice, et libre à lui de comprendre ce qu'il veut. tu demandes pas grand chose. tu veux simplement oublier la douleur sur ton visage, la douleur dans ton coeur. tu veux simplement oublier à quel point tu te sens seul et abandonner. tu as b'soin de lui, parce que t'es plus capable de te gérer tout seul comme un grand.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMar 29 Aoû - 22:43

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Je lui souris tendrement lorsqu’il me répondit à son tour qu’il m’aimait, les yeux dans les yeux. Je passai tendrement ma main sur son visage pour effacer ces larmes qui me faisaient l’effet d’un poignard en plein cœur. Je lui dis de se rallonger et il s’exécuta, avant que je ne face le tour de son lit pour venir me coller contre lui et l’entourer de mes bras. Ma joue posée sur son épaule, il se retourna toutefois pour me faire face, et à nouveau l’océan tourmenté de ses yeux bleus se noya dans le mien. Il me demanda d’oublier. Mais comment ? Comment pourrais-je lui faire oublier la douleur de la perte ? Comment pourrais-je lui faire oublier la mort de sa mère ? L’égoïsme exacerbé de sa sœur ? La violence physique et verbale d’un père qui a osé le frapper ? Je poussai un léger soupir, ne sachant que faire. Ma main libre glissa dans ses beaux cheveux bruns presque noirs, que je caressai tendrement. Mes lèvres vinrent délicatement se poser sur les siennes pour lui offrir un baiser qui voulait tout lui dire : combien je l’aimais, que jamais je ne le quitterai, qu’il n’était pas et ne serait jamais tout seul, que je le protégerai au péril de ma vie s’il le fallait, et que je ferai tout pour alléger son cœur des mille tourments qui le dévorent. Je l’embrassais avec intensité, et à la fois avec une tendresse telle qu’il ne pouvait pas avoir mal à son visage abîmé. Je faisais tant attention à lui que je crois bien que jamais cela ne m’était arrivé de prendre autant de précaution avec qui que ce soit, et pourtant j’étais un garçon très doux et prévenant. Mais avec lui, tout était décuplé.
Lorsque nos lèvres se séparèrent, je lui demandai alors :

« Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi, et je le ferai. Je ferai tout, absolument tout. »

Ignorait-il que pour lui, je serai capable du meilleur, … comme du pire ? Il me faisait devenir un homme nouveau, et quand je repensais à ma manière de répondre à son père, je n’éprouvais pas le moindre remord. Je me fichais de l’avoir traité de « sale enfoiré », parce que c’était ce que je pensais honnêtement. Je me fichais de l’avoir blessé dans son égo surdimensionné, du moment que je n’avais pas atteint son fils. Tout ce que je voulais, c’était que mes paroles envers lui n’aient pas heurtées Doryan. Pour lui, je serai capable de devenir un autre garçon, et même de frapper le premier venu s’il venait à lui faire du mal. Je ne me reconnaissais plus dans cet amour qui me donnait des ailes en même temps qu’il semblait vouloir me les arracher lorsque je le voyais souffrir. En tout cas une chose était certaine : pour Doryan je décrocherai la lune. Et le pourrai la briser en mille morceaux s’il le fallait, provoquant la pire des tempêtes sur les océans déchaînés.


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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMer 30 Aoû - 10:28

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le voilà qu'il se trouve à tes côtés. il est allongé dans ce grand lit, dans cette chambre où pour le moment, logent vos meilleurs souvenirs. parce que le week-end dernier, c'est ici que vous avez fait l'amour. parce que c'est ici que vos premières caresses ont eu lieu, ici vos premiers mots d'amour. tu te rends compte à quel point c'est ici, et simplement dans cette chambre, que tu te sens complètement en sécurité. cette pièce, que tu ne connaissais pas il y a plusieurs mois de ça, est devenu ton ultime repère. tu t'sens bien qu'ici, tu t'sens bien que quand tu te retrouves dans ses bras. et même si joshua est bien plus petit que toi, aujourd'hui c'est lui qui maîtrise la situation. entièrement blottie contre lui, tu as l'impression d'être petit face à lui. puis des mains dans tes cheveux, et avant lui, tu ne supportais pas qu'on te touche les cheveux. maintenant, c'est un besoin vital, parce qu'il te fait oublier les maux. parce que c'est trop agréable. peut-être que ton coeur arrête définitivement de battre face au baiser qu'il t'offre ; ouais, peut-être. bordel, c'est tellement agréable que tu sais pas où te placer. tu lâches un simple soupir, te contentant d'approcher son corps au tien pour que le baiser prenne en intensité. ton coeur, qui se remet à battre bien trop rapidement, ton ventre qui se contracte. si c'est pas beau ça ; puis il est là, il reste là. demain, il va pas t'abandonner, et tu vas pouvoir passer ta journée dans ses bras. là, il t'fait oublier quelque chose de bien trop douloureux grâce à ses baisers, mais cette nuit, quand la maison va être silencieuse parce que les habitants dorment, et que tu vas te retrouver tout seul éveiller, ça va être douloureux. « c'que tu veux... » tu murmures. est-ce que tu lui sous-entend de te faire l'amour ? tu sais pas trop. tu te soumets à lui, tout simplement, étant persuader qu'il trouvera une méthode pour te faire oublier. tu caches ta tête dans son cou, parce que c'est plus simple. pour se cacher, pour cacher l'oeil au beur noir qui prend une importance su ton visage. tu trembles dans ses bras, à nouveau, parce qu'au moment où tu fermes les yeux, elle revient là, dans ton esprit. tu te sens complètement larguer, tu sais pas comment faire et comment agir. y'a qu'au moment où vos lèvres se rencontrent que tu t'sens bien. parce que t'es un adolescent détruit, et ça s'arrête là.
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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMer 30 Aoû - 21:37

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J’essayais de mettre toute l’intensité que je pouvais dans ce baiser, au moins pour qu’il comprenne qu’il n’était pas seul, et que si la figure même de l’amour s’était envolée pour lui, moi j’étais encore là. C’était une maigre compensation, car après tout je n’étais pas grand-chose pour lui. Enfin si, son petit ami, mais qu’est-ce qu’un petit ami face à une mère ? Peu à peu et avec le temps il avait réussi à se frayer une place toute particulière dans mon cœur quand bien même j’avais perdu mes parents, ceux qui incarnent l’amour même. Mais Doryan, c’était Doryan, et je l’aimais comme un dingue. J’espérais juste qu’un jour, s’il m’aimait suffisamment, ça serait pareil pour lui, que je gommerai le vide dans son cœur et que je le remplacerai par toute l’affection que je lui porte. Alors je l’embrassai encore et encore, et je sentis son souffle sur ma peau tandis que son corps se collait au mien. Je passai une main fiévreuse dans ses cheveux, ressentant à nouveau cette sensation d’excitation que lui seul savait me faire ressentir si bien. Mais ça n’était pas le moment pour être excité ou quoi que ce soit. Il allait mal, et ça n’était pas en faisant le lapin que cela irait mieux. Quoique je n’en étais plus si sûr lorsqu’il me demanda de lui faire ce que je voulais. Etait-ce déplacé ? Certainement. En avais-je envie ? Oui. Allais-je le faire ? Peut-être bien. Mais j’avais peur de me prendre un vent, de me faire dégager alors que j’essayais juste de lui faire du bien. Que moi je sois excité, c’était une chose, mais lui pouvait-il seulement l’être alors qu’il venait de perdre sa mère ? Il y a plus attrayant comme évènement, je crois. Hormis si… Pff, non, je ne sais pas. Je ne savais plus quoi faire. Je pouvais essayer, après tout, qu’est-ce que je risquais ? Il saurait me repousser avec délicatesse, même s’il était triste, j’en étais sûr.
Je le sentis se blottir dans mes bras, et trembler de tout son long. Je déglutis avec peine, n’éprouvant pas de pitié mais une réelle douleur face à sa détresse.

« Je vais t’aider, je te le jure. Je ferai n’importe quoi pour toi et tu le sais. » Lui dis-je avec douceur.

Je poussai un léger soupir, et sentis mon chien essayer de ses petites pattes de grimper sur mon lit.

« Attends. » Dis-je à Doryan en me dégageant de notre étreinte pour descendre du lit et attraper Chiffon.

« Allez, toi, dehors. » Lui dis-je en refermant la porte derrière-lui.

J’entendis un instant mon bichon geindre, puis partir de devant la porte pour s’éloigner. Je me retournai, les mains sur les hanches, avant d’énumérer en comptant sur mes doigts, en me rapprochant de Doryan.

« Bien. 1) Je peux te raconter des blagues niaiseuses, mais je ne suis pas trop doué pour ça. 2) On peut regarder une comédie romantique genre Jackpot ou Triple alliance. Ou même Love actually. Ils sont géniaux. Ou 3… » Lui dis-je en grimpant sur le lit tel un fauve, sans le quitter des yeux un petit sourire en coin des lèvres.

Arrivé à sa hauteur, je susurrai à son oreille :

« 3) Je te suce… »

Puis je m’assis en tailleur et adoptai une moue perplexe, ajoutant :

« Sinon je ne vois pas, mais je vais trouver, hein ! »


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MessageSujet: Re: and you learn to live without it. ( joshyan ) (#)   and you learn to live without it. ( joshyan ) EmptyMer 30 Aoû - 22:00

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comment vaincre le mal pour que ce soit quelque chose de meilleur ? la question est là, dans ta tête. elle résonne, elle fait écho sans que tu comprennes quoi que ce soit. est-ce que tu veux une réponse ? ouais. t'aimerais avoir la réponse face à cette question, puis joshua qui grimpe sur tes jambes sans que tu comprennes quoi que ce soit. parce que tu t'es déjà perdu dans tes pensées, et forcément le frisson que tu sens le long de ton dos face à sa proposition, ça te ramène sur terre. tu le regardes, comme un con. t'sais pas si c'est une bonne chose, tu assimiles à peine ces mots, essayent de peser le pour et le contre. « Je... » Tu quoi ? Tu paniques ? Putain, ouais. Tu te sens égoïste, face à tout ça. Parce que ta maman vient de mourir, alors pourquoi tu penses au sexe là ? Tu secoues la tête, tu peux pas, tu l'veux pas. Pas maintenant, pas quand ton père vient d'apprendre ton homosexualité, non putain tu peux pas. « J'suis désolé. » que tu te contentes de murmurer. tu sens ton ventre qui se creuse, c'est pas c'que tu veux. si, tu veux qu'il te fasse du bien, mais ton père est là, dans tes pensées sans jamais s'envoler et tu peux pas putain. sans le vouloir, avec un simple refus, tu as le sensation d'avoir une pelle dans tes mains et de creuser un trou entre vous. parce que tu poses tes mains sur ses hanches et tu le forces, en douceur, à s'installer à tes côtés. et tu lui tournes le dos, complètement honteux d'agir comme ça, parce qu'il mérite pas ça. tu fermes les yeux, tu veux arrêter de penser. parce que tu as la sensation que c'est mal, d'autant aimer l'avoir contre toi, d'autant aimer que vos lèvres se touchent. parce que tu ressens encore le coup de ton père, tu revois encore son regard noir, et tout ça est en train de te remettre en question sans que tu ne le veuilles vraiment.

et tu t'rends compte
et c'est sûrement ça le pire,
que tu peux pas.

tu peux pas apprécier tout ça, tu en as pas le droit. tu dois penser à ton futur, tu dois penser au moment où tu vas rentrer chez toi et que tu vas affronter ton père. tu t'rends compte que tu peux pas rester chez joshua pour l'éternité, que tu dois agir comme le modèle frère que tu es censé faire. parce que ta mère est plus là, parce que tu es désormais tout seul à gérer cette famille. et tu l'sens pas. tu l'sens pas, le reste, ayant peur de poser des mots sur cette relation. ayant peur de l'avenir bordel. « j'suis fatigué, j'vais dormir. » que tu réponds, tu es froid dans tes mots sans vraiment l'vouloir, alors que tu fermes les yeux pour être certain d'avoir la paix, sachant très bien qu'tu vas pas dormir, sachant très bien qu'tu vas passer les prochaines heures à te remettre en question, à essayer d'te retenir pour pas chialer au nom de ta mère, à essayer de trouver des solutions.

tu peux pas, et tu sais pas comment faire.
parce que la mort de ta mère provoque ta mort,
petit à petit.

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