baiser posthume

Sol Margy Alder

My youth is yours

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ T'as toujours eu le sang chaud, Sol, franche et spontanée, tu tenais rarement en place, gamine. C'et d'ailleurs pour ça que la plupart des gens vous trouvaient mal accordés, Hedi et toi. Lui, le calme, le timide, l'effacée, et toi, excentrique et critique. Pourtant, vous aviez trouvé votre équilibre. Vous vous connaissiez depuis tellement longtemps, après tout. Alors c'était normal. Tu pouvais tout lui dire, à Hedi, il ne te jugeait jamais, et il était là pour calmer les colères, dans ton coeur, et la tempêtes, dans tes yeux. T'as jamais eu un aussi bon ami, c'était ton meilleur ami, surement ton âme soeur même, bien qu'il n'y ait rien de plus entre vous. + D'un an son ainé, t'as jamais vraiment pu être dans sa classe. T'aurais bien redoublé, mais ton père aurait eu une crise cardiaque. Il a toujours été très strict, avec toi comme avec ton frère ainé, d'ailleurs. + Tu le protegais de loin, Hedi, même si vous n'étiez pas dans le même niveau, vous etiez toujours fouré ensemble. Quand les gens ont commencé à se moquer de lui, à cause de son oriantation sexuelle, t'as sorti les crocs, sol. Parce que t'es comme ça. Tu te rapelleras toujours la tête de ton père quand le lycée avait appelé pour l'avertir que tu avais cassé le nez du capitaine de l'équipe de basket, du lycée. Toi même, tu ne sais pas comment t'as fait. Mais t'étais tellement en colère, en retrouvant Hedi, en voyant sa lèvre fendue et ses yeux rouges, que t'as donné tout ce que t'avais. + T'as quitté le lycée, et ça a empiré, pour lui. Toi, tu commençais ta première année de droit, et il n'était plus question de te battre. T'avais promis à ton père d'être une gamine exemplaire. + Malgré tout, Hedi, c'était ton meilleur ami, alors tu prenais de ses nouvelles, tu passais le voir, dés que tu le pouvais. Mais il était de plus en plus distant. L'année est passée, il a obtenu son diplôme, et il est parti, sans explication, du jour au lendemain. Tu sais qu'il rêvait de voyage, tu savais qu'il voulait tout plaquer pour tout recommencer, mais tu l'as vécu comme une trahison, Sol. + Tu t'es plongée dans tes études, Sol, pour devenir avocate, comme papa, pour bosser chez Alder&Smith, pour combler le vide. T'as obtenu un stage, dans la compagnie de ton père, c'était assez évident. Mais tu ne voulais pas bosser pour lui. T'avais 21 ans et besoin d'indépendance. C'est donc Grant Smith qui est devenu ton maître de stage. Tu le connais depuis longtemps, c'est un bon ami de la famille. Tu le respectais pour sa force de caractère, principalement, lui qui n'était parti de rien. Au début, c'était bien, au début, tu te sentais bien. Et puis, ça a commencé à devenir étrange. Les regard, les sous entendu. t'avais l'impression d'être suivis, dans la rue. Un soir, il t'a demandé de resté avec lui, plus tard, pour travailler sur une affaire, il t'avais promis que tu pourrait y assister, si tu l'aidais. Alors t'as dit oui, Sol, parce que t'es trop gentille. Il t'a brisé, ce soir là. Il avait préparé son coup, depuis des semaines, il avait pris soin de couper les caméras, de laisser les secrétaires rentrer plus tôt. Il n'y avait que lui, et toi. Personne pour t'entendre crier, personne pour venir te sauver. + T'es allée voir la police, Sol, malgré la honte, malgré la peur. t'es allée voir la police, et tu t'as porté plainte, contre cet homme, et par extension, ton père. Parce que tu mettais sa compagnie en péril, parce qu'il appréciait Grant, parce qu'il avait confiance en cet ami de longue date, il ne t'a pas cru. + T'as quitté le pays peu après la fin du procès. ça a trainé pendant des mois, et tu savais, à la minute où tu as entendu ton père se présenter en temps qu'avocat de Grant Smith, que tu ne gagnerais pas. alors ouais, t'es partie, t'es partie avec, en main, l'unique carte postale envoyé par Hedi, de cette ville qui décrivait si belle. + t'es partie le rejoindre, comme ça, sur un coup de tête, il y a 4 mois. Même si tu lui en voulais toujours. + t'essaies de te reconstruire, aujourd'hui, d'être capable de redonner ta confiance, aussi facilement qu'avant, de sourire pour de vraie, de retrouver cette complicité, avec Hedi, même si c'est dur. + T'as repris tes études, dans un domaine qui te correspond mieux, tu travailles, pour payer ton loyer, même si ton frère t'envoie de l'argent, chaque fois, ce n'est pas assez. + récemment, tu t'es mise en tête d'adopter un chat, tu as trouvé une portée à donner, pas très loin de chez toi, et, quand tu es allée chercher le petit mâle que tu avais réservé, t'es finalement rentrer avec trois chatons. Athos, Porthos et Aramis + T'as toujours voulu profiter de la vie, et aujourd'hui encore, tu préfères sourire que broyer du noir. T'es solaire, comme nana, tu te fais des amis rapidement, et les gens t'apprécient, en général.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ Alice Isaaz</pris> sol alder

l'histoire de ma vie

elle parlait très vite, comme si le silence lui faisait peur.

D’abord, tu t’es sentie sale, Sol. Tellement sale. Ton corps entier hurlait ta douleur, hurlait ta honte. Tu aurais aimé partir, à tout jamais, imploser, ou juste fermer les yeux, pour toujours. Les premiers jours ont été dur, Sol. Tu ne sortais plus de ta chambre, tu refusais de retourner travailler, rien que l’idée de le revoir, lui, te donner envie de vomir. Et puis, finalement, la honte a laissé place à la haine, et tu as compris que rien de tout ça n’était de ta faute, que c’était lui, le méchant de l’histoire, et tu t’es mise à le détester. Du plus profond de ton âme. Si quelques semaines auparavant tu voulais t’ôter la vie, c’était celle de Smith que tu voulais, à présent. T’es rancunière, Sol, quand tu es en colère, tu ne fais pas semblant. Et tu savais que ce qu’il avait fait était impardonnable. Que ce qu’il avait fait devait être puni. T’es allée à l’hôtel de police. Ça n’a pas été simple, ça n’a pas été facile, mais tu l’as fait, t’as porté plainte, contre lui, contre cet homme qui avait abusé de toi, contre ce patron qui avait été trop loin, contre cette homme qui avait profité de ta confiance.


Y’a ton père, en face de toi, ton père que tu ne reconnais plus, ses yeux sombres, qui ne sourient plus pour toi. Et à côté, ta mère, stoïque, effacée, le regard fuyant, le doute au bord des lèvres. Un silence, un peu long, gênant, même, et finalement, il prend la parole, et toi, tu chutes, de très haut. Toi, tu restes abasourdie, t’as l’impression d’être dans un mauvais rêve, d’être victime d’une mauvaise caméra cachée. Parce que de la bouche de ton père, de celui qui te berçait le soir, qui te lisait des livres pendant des heures, pour t’endormir, qui t’offrait des glaces et venait te chercher à l’école, t’as entendu cinq petits mots qui resteront surement gravés à jamais. Je ne te crois pas. Ton père est un homme d’affaire, avant d’être avocat. Et l’enfant favoris de ce dernier, ça a toujours été son cabinet, celui qu’il a ouvert à la sueur de son front avec son meilleur ami, celui qu’il ne lâcherait pour rien au monde, pas même pour sa précieuse petite fille. Y’a toute ta famille qui s’est effondrée, ce jour-là. Ta mère n’a rien dit, elle n’a jamais rien dit, elle a toujours été là sans être là, trop silencieuse, trop amoureuse. Et y’a ton frère qui a dit des mots durs, qui a tapé du poing sur la table et finalement, qui est parti, pour toi, avec toi. C’est le seul qui t’ait cru, Sol, le seul qui n’a jamais douté de toi.


T’as mis ta robe noire, la plus classique, celle que tu portais le jour de l’enterrement de ta grand-mère. C’est drôle, parce qu’aujourd’hui, t’enterres ta vie d’avant, t’enterre les liens qui unissaient les membres de ta famille, et tu t’enterres aussi, quelques parts. Y’a ton frère qui est là, qui te sers la main quand vous entrez dans le tribunal pour rejoindre l’avocat qu’il a choisi, pour toi. L’autre est là aussi, et quand tu croises son regard, tu sens de nouveau ses mains sur ta peau, ses lèvres sur les tiennes, et son rire, surtout, tu entends son rire, résonner dans le bureau vide, après, bien après. Près de lui, un visage familier, trop peut-être. Ton père. Son avocat. Evidement. Parce que c’est le meilleur, parce que sans lui, le cabinet est fichu. Le regard froid de ton père, est fuyant, est-ce qu’il a honte, au fond ? Non. Parce qu’il est persuadé de faire le bon choix.


Ça a duré longtemps, parce que les preuves disparaissaient, parce que les preuves n’en étaient finalement pas. Et finalement, t’as perdu, Sol. T’as perdu ton procès et tellement plus. Ta vie ici, elle était finie, tu ne pouvais plus marcher dans les rues de cette ville, en sachant qu’à quelques kilomètres, ce type pouvait recommencer, avec une autre stagiaire, naïve et admirative, comme toi. Alors t’as décidé de partir. Le rejoindre, lui, même si tu lui en veux, même s’il t’a surement oublié, parce qu’après cette carte, il y a 2 ans, tu n’as plus eu de nouvelles. Tu ne sais pas s’il a gardé son numéro de téléphone, s’il habite toujours au même endroit, et pourtant, après avoir quitté, à regret, ton frère ainé qui voulait finir ses études, avant de partir lui aussi, tu lui as envoyé un message, et t’es entrée dans l’avion.

Sol to Hedi, 09:47:J'arrive.