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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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MessageSujet: supermarket (#)   supermarket  EmptyVen 8 Sep - 23:14

Tu es dans cette rue depuis de longues minutes, tu ne sais pas vraiment ce que tu es venue faire ici. Enfin si tu sais, mais tu ne veux pas l'admettre. Parce que t'es venue dans cette ville pour changer, pour que ce nouveau pays, cette nouvelle vie te foutent la claque de ta vie, et que la violence du geste te donne assez de courage pour arrêter tes conneries, pour reprendre ta putain de vie à zéro, ou au moins ne plus la foutre en l'air. Et pourtant, si t'es là dans cette rue, c'est pour acheter ta dose. Le salaire est tombé hier, et t'as prévu d'en dépenser une grosse partie là dedans. Ton dealer, un contact qu'on t'as refilé quand t'étais encore aux états-unis, il t'as filé rendez-vous ici, et tu l'attends, essayant de penser à autre chose, pour que ton esprit arrête de se noyer dans la culpabilité. Tu fais un tour sur toi-même, tu regardes autour de toi et tu vois cette ville nouvelle, tu l'admires, ton coeur est de plus en plus lourd parce que tu sais que t'es en train de tout faire foirer là !
T'avais tellement de rêves de changements quand t'as mis les pieds ici la semaine dernière. Tu ouvres ton sac, regardant le fric en petites coupures.
"Et puis merde !" Tu prends ton courage à deux mains, tu sais que tu vas morfler, mais pour l'instant t'as pas envie de ça. Tu rentres dans la petite supérette et parcours les rayons, tu ne sais pas ce que tu vas prendre, un truc pour manger ce soir sûrement, enfin si ton estomac tient le choc. Finalement tu te diriges vers les fruits secs quand tu bouscules quelqu'un. "Oh pardon, je suis vraiment désolée.", dis-tu sans grande conviction. Tu te retournes, et lances un petit sourire à la jeune femme que tu as percuté en signe d'excuses.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptySam 9 Sep - 17:21

Jour des courses. Honnêtement, cela n’a rien de bien palpitant ni d’exaltant mais, comme tout être humain, il faut bien une fois de temps en temps se coller au remplissage du réfrigérateur. Entre autre chose. Alors, comme j’ai le boulot le moins prenant, que je suis quasiment toujours à la maison, c’est moi qui m’y colle. D’ailleurs, oubliez tout de suite l’idée des courses faite main dans la main en amoureux. Cela n’est jamais arrivé entre Brendon et moi. Il n’aime pas vraiment traîner dans les magasins donc dés mon arrivée il m’a très gentiment fait comprendre qu’il apprécierait que je me charge de cette partie là du « ménage ». Ce qui ne m’a jamais dérangé. Au contraire. Au vu de ma manie à tout contrôler au sujet de mon alimentation, je préfère cela. Ainsi je peux réellement choisir les aliments que je préfère, pour leur composition, sans devoir manger ce que mon compagnon aurait choisi pour abréger la corvée. Bon, depuis deux ans maintenant, je commence à avoir l’habitude donc il est vrai que mes achats se font plus vite. Je passe dans les rayonnages, pour prendre les produits que j’ai l’habitude de consommer, avant de les mettre dans le magnifique panier rouge en plastique. Très saillant – soit-dit en passant. Aujourd’hui, je fais une petite exception à cette règle en faisant une halte au rayon « bébé ». L’un des enfants que je garde fait une allergie aux couches que j’ai l’habitude d’acheter et – puisque sa mère n’a pas eu la bonne idée de m’en toucher un mot, je suis contrainte de chercher moi-même la marque qui lui serait le plus adaptée. Je retourne chaque paquet pour passer à la loupe les composants, avant de trouver enfin une marque plus attentive à la sensibilité des fessiers d’enfants. Le déposant dans le panier, je m’apprête à aller aux caisses lorsque je me rappelle avoir oubliée les noix de cajou. J’adore ça. Je fais donc demi-tour pour les chercher dans le rayon « fruits secs » quand je suis bousculée par quelqu’un. Sans animosité dans le regard, car cela arrive à tout le monde d’être trop absorbé par ces achats, je réponds à la jeune femme qui s’excuse. « Ce n’est rien. » L’observant attentivement, je remarque qu’elle n’a pas l’air d’aller bien. Prévenante je lui demande. « Vous allez bien ? » Cela ne me regarde peut-être pas mais si je peux faire quelque chose pour qu’elle se sente mieux dans sa peau, je n’ai absolument rien contre.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptySam 9 Sep - 21:12

Tu vois une sorte d'inquiétude dans le regard de la jeune femme que tu viens de bousculer. Tu as un peu l'habitude, tous les gens qui te croisent ont peur de cette tête que tu tires toute la sainte journée. Et quand elle te demande si tu vas bien, tu te sens bizarre. Bizarre parce que c'est la première fois depuis des mois que quelqu'un te pose cette question. C'est ça le problème quand vous êtes au fond tu gouffre, les gens le voient, mais ne disent rien, c'est bien plus facile de faire comme si on n'avait rien vu. Tu as tellement l'habitudes des gens qui te regardent, te dévisagent,
mais ne disent rien, pas un mot, pas une parole réconfortante. Même leur regard pu l'indifférence.
Alors quand cette jeune femme t'as posé la question, tu t'es sentie peut-être un peu mieux. Peut-être.
"Je... Si je vais bien... C'est une bonne question. Je ne pense pas, mais il ne faut pas vous en faire pour ça. C'est gentil d'avoir posé la question." Tu la regardes en souriant, avec le plus de tendresse possible. C'est vrai que tu ne sais plus très bien comment on fait. T'as perdu l'habitude d'être gentille,
en fait t'as perdu l'habitude du contact avec les autres. "Je suis désolée si je parais un peu brutale dans ce que je vous dis, mais je ne sais plus trop comment on fait, le contact humain, tout ça, ça fait bien longtemps que je ne côtoie plus ces choses là." Tu lui lances un dernier sourire avant de te diriger vers la caisse, dans l'espoir d'arrêter d'importuner cette jeune femme qui n'a rien demandé.  
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyDim 10 Sep - 2:23



Elle va bien. Mouais. Je connais tellement bien cette phrase toute faite avec le faux sourire qui va de pair. Seulement, je la connais bien mieux simuler qu’actuellement. Car oui, même si la jeune femme se veut rassurante suite à ma question, elle ne parvient pas pour autant à s’en montrer convaincante. Ah moins que j’ai pris l’habitude de trop observer les gens, les traits de leurs visages en fonctions des émotions qui les traversent, et désormais on ne peut plus réellement me mentir ? Ce n’est pas improbable. Toutefois, poliment, j’acquiesce en ne perdant pas se sourire prévenant au visage. Après tout, je ne vais pas la traiter de menteuse sous prétexte que je l’ai deviné. C’est impoli. « Vous ne m’apparaissez pas brutale, rassurez-vous. » Dis-je charmante alors que déjà elle me fuit. Il est inutile que je la rattrape. Le magasin est bondé de monde à cette heure-ci, je la retrouverais bien vite dans la file d’attente d’une caisse. D’ailleurs, trouvant mon paquet de noix de cajou, c’est à mon tour de m’y rendre pour payer mes commissions. M’installant dans la même file, je fais mine de m’intéresser à la tête de gondole où se trouve des paquets de chewing-gum, avant de lui dire parfaitement détaché, comme si je parlais des produits en eux-mêmes. « Sans vouloir me montrer insistante, je tiens à ce que vous sachiez que je n’ai jamais rien contre l’idée d’aider une personne n’allant pas bien alors… » Je cherche dans mon sac à main une de mes cartes de visites que je lui donne. « Au cas où un jour mon offre vous intéresserez, n’hésitez pas à m’appeler à ce numéro. » J’ai l’air d’une assistante sociale, ou d’une psy, mais je crois que c’est juste mon métier de nounou qui a développé ce besoin constant d’aider mon prochain. Si seulement je pouvais aussi aider mon compagnon à se sentir mieux. La laissant, je reprends ma place dans la file, une personne après elle, pour attendre mon tour à la caisse.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyDim 10 Sep - 10:03

Tu sais bien qu'elle ne t'a pas cru, elle n'est pas dupe cette dame. Elle est bienveillante, ça se voit, et c'est vrai que ça te redonne un peu d'espoir envers l'espèce humaine. Mais ça te met mal à l'aise qu'elle soit gentille avec toi, t'as pas envie de ça parce que peut-être que finalement t'as pas envie d'aller mieux... Ca fait tellement d'années, de mois que tu vis avec ça, comment est-ce que tu ferais si jamais tu te sentais mieux ? Quels seraient tes repères désormais ? Tu arrives à la caisse,
dans la file d'attente, en espérant que tout aille vite, tu ne veux pas qu'elle te parle à nouveau, tu ne veux pas qu'elle t'aide. Mais elle insiste. Elle te tend sa carte de visite, tu ne sais pas vraiment quoi faire, comment réagir. T'as envie de lui crier qu'elle ne pourra rien pour toi, mais tu n'as pas envie d'être méchante. Tu te dis que c'est certainement la seule solution pour qu'elle te laisse rentrer chez toi tranquillement. Enfin, tout est relatif. Et puis, tu n'as pas envie de faire de scandale dans le magasin.
"Vous savez... Je ne veux pas vous paraître odieuse ou méchante, mais personne ne pourra m'aider.
J'ai vu des psychologues pendant des mois, des psychiatres, des médecins en tout genre, ça n'a jamais rien changé. Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous cherchez, même si je suis persuadée qu'au fond vous faites ça par pur gentillesse et bienveillance, mais je ne suis pas quelqu'un que vous pourrez aider, je ne ferai jamais parti de ces personnes à qui vous repenserez dans vingt ans en vous disant que vous êtes fière d'avoir fait quelque chose pour changer ma vie."
, tu retournes vers la caisse, c'est à ton tour de passer. Tu paies tes articles, le coeur lourd, et tu sors du magasin. En passant la porte,
tu fais quelques pas et t'écroules en plein milieu de la rue, pleurant toutes les larmes de ton corps.
Tu hurles, tu griffes ton visage, tu te détestes. Tu te détestes parce que cette fille elle aurait vraiment pu t'aider, et que la vérité c'est qu'au lieu de l'envoyer bouler, tu aurais adorer qu'elle reste à tes côtés pour te soutenir un peu, t'apporter ce quelque chose avec son sourire, ce truc auquel tu n'as pas eu droit depuis plus de deux ans. Tu as mal, toute seule dans ta ruelle, tu t'en veux, et tu pris pour trouver le courage de rentrer chez toi avant que quelqu'un ne te voit dans cet état.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyLun 11 Sep - 6:48



Elle m’envoi chier, c’est un fait. Mais je ne m’en offusque pas. Je ne m’en offusque pas parce que – à sa place, j’agirais sans doute de la même façon. Alors, lui souriant malgré tout, je la laisse retourner à sa place pour vite payer ces articles et partir. Je ne nierais pas que je trouve cela dommage qu’elle ne m’accorde pas une chance de l’aider, alors que je ne suis rien pour prétendre y parvenir plus que des spécialistes, toutefois je ne compte pas non plus la harceler sur le sujet pour autant. Loin de là. Elle possède ma carte. Il reste donc toujours un minuscule espoir  – si elle ne la jette pas dans le caniveau ou une poubelle sur son chemin, qu’elle puisse m’appeler un jour à l’avenir. Si pas. Hé bien ce n’est pas grave. La vie continue. Comme elle l’a si bien dit elle-même, tout le monde ne peut faire partie de ces gens que j’essaye d’aider à défaut de me venir en aide. Déposant mes articles sur le tapis roulant, j’avance alors que c’est déjà à mon tour de payer. Après les avoirs emballer soigneusement dans des paquets, je passe ma carte à la machine, avant de saluer la caissière avec courtoisie. Mon bus est dans quinze minutes, j’ai largement le temps de rejoindre mon arrêt. Je sors donc de la supérette, calmement, en prenant soin de bien couvrir mon cou. Le climat est encore très frais en cette fin d’hiver. M’apprêtant à prendre la direction de la station de bus, mon attention est attiré par les cries d’une femme. Persuadée qu’il s’agit là d’une agression dans la petite ruelle non loin, je me hâte à la rejoindre tout en préparant mon téléphone portable. Il est hors de question que je fasse comme le commun des mortels – égoïste, en n’agissant pas. Si je ne peux pas défendre cette victime de moi-même, je peux au moins alerter les autorités compétentes. Enfin. A la réflexion, j’estime cela bien inutile lorsque je découvre la jeune femme de la supérette, toute seule, se martyrisant le visage par colère. Rangeant mon mobile, je m’approche d’elle avec délicatesse. Elle va finir par croire que je suis une cinglée qui la harcèle mais, navrée, je ne peux pas non plus dans ce cas de figure ne rien faire. Déposant mes sacs, je m’accroupie devant elle avant de lui prendre sans brusquerie ses poignets. « Shhhhhhhhht. Calmez-vous. » Lui dis-je avec douceur, sans que cela soit un ordre. « Calmez-vous. » A l’instar d’une mère – que je désespère d’être un jour, je me permets de la prendre dans mes bras pour la réconforter, en lui caressant l’arrière de son crâne. « Je sais que vous ne voulez pas de mon aide, et je respecte totalement cela, or il n’est pas question que je vous laisse seule dans cet état. Maintenant, vous et moi, nous allons nous lever. D’accord ? » Question rhétorique. Je ne lui laisse autant pas le choix sur ma brève présence, que sur le fait de nous remettre sur nos pieds. Doucement, je l’intime à suivre le mouvement sans la lâcher jusqu’à ce que nous soyons debout. Reculant mon visage pour observer le sien baigné de larmes, je lui demande. « Souhaitez-vous que je vous accompagne ou encore que j'appelle quelqu’un pour venir vous chercher ? » Et si c’était un traquenard pour t’agresser ? Tu y as pensé ? Je dirais tant pis pour moi.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyMar 12 Sep - 11:37

Tu désespères d'un jour arriver à t'en sortir. Tu es là, seule dans cette ruelle, à hurler à l'aide alors qu'en réalité tu refuses celle des gens qui te la proposent, à te faire du mal.
Qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui tu en es là ? Pourquoi n'as-tu pas hérité d'un peu plus de gênes de forces mentales ? Pourquoi a-t-il fallut que tu t'écroules quand tout autour de toi s'est effondré ? Et pourquoi après tant de temps ça fait toujours si mal ? Toutes ces questions tu te les poses tellement souvent, elles rythment tes jours et tes nuits. Surtout tes nuits, quand tu remue ton corps autour de cette bar de strip tease. Tu aimerais choisir un autre métier, mais tu ne sais rien faire, tu n'as pas de diplômes, pas d'expérience professionnelle. Tu es seule, tu n'as rien, tu n'es rien. Tu es là depuis cinq bonnes minutes à pleurer, quand une présence se fait sentir. La personne attrape tes poignets et te demande de te calmer. Si seulement tu en étais capable. Là tout de suite bien sûr que tu le peux, mais demain,
dans une semaine, dans un an ? Tu auras toujours cette rage au fond de toi, et ce froid qui t'envahit un peu plus chaque jour. Dans un mouvement chaleureux, elle te prend dans ses bras, tu reconnais d'ailleurs en apercevant son visage la jeune femme de la supérette. Tu as honte qu'elle te voit comme ça, vraiment. D'habitude tu fais bonne figure, et les gens ne cherchent pas à voir au-delà. Mais elle, elle est gentille. Ça te déstabilise. Elle t'aide à te relever, et te propose à nouveau son aide pour trouver quelqu'un qui te ramènerait chez toi. "Je ne connais personne ici, je suis arrivée il y a peu. Et puis, je ne veux pas vous embêter plus... J'ai été odieuse dans le magasin avec vous, je m'en excuse. Mais vous étiez tellement gentille, j'avais peur de craquer... Maintenant, c'est chose faite. Ne vous embêtez pas pour moi, je vais reprendre mes esprits et retrouver le chemin de mon appartement. Merci d'être revenue, merci." Tu t'appuies contre le mur derrière toi car la tête te tourne. Beaucoup trop d'émotions. Après un petit moment de concentration, tu lui souris. "Je m'appelle Rose. Rose Weber.", dis-tu en lui tendant ta main.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyMer 13 Sep - 2:27



En intervenant auprès de la jeune femme, je l’avoue, j’ai eu peur qu’elle me repousse assez violemment. Après tout, si vous vous rappelez bien, dans la supérette elle ne tenait pas vraiment à ce que je m’immisce dans sa vie, même sous le rôle éphémère de l’épaule sur laquelle pleurer. Alors, vigilante, je me suis préparée à cette éventualité tout en me chargeant de la réconforter du mieux que je le pouvais. C’est que ce n’est pas évident de faire preuve d’autant de tendresse avec une parfaite inconnue, vous savez. Toutefois, par chance, mon aide n’est cette fois-ci pas écartée d’un revers de main, et j’ai même carrément droit à des excuses pour sa réaction un peu plus tôt. Une véritable surprise. « Nous vous excusez pas, ce n’est pas grave. » Dis-je charmante. « Il est tout à fait humain, lorsque l’on se sent mal, de ne pas vouloir être embêté par une simili mère-Theresa. Alors c’est déjà oublié. » Je tente d’alléger un peu la situation en faisant preuve d’humour. Une technique qui marche assez souvent pour que j’aie bon espoir qu’elle porte ces fruits à cet instant. La voyant s’appuyer contre le mur, je lui déclare avec sérieux. « Dans votre état, il serait plus prudent que je vous raccompagne jusqu’à chez vous. » Elle a l’air vraiment mal en point. Il pourrait lui arriver n’importe quoi. Par conséquent, je lui annonce. « Prenez le temps de vous remettre de vos émotions et nous prendrons ensuite la direction de votre appartement. » J’ai tout le temps devant moi. Le frais dans tes sacs, beaucoup moins. Brendon est riche. Je jetterais ce qui n’a pas tenu à la poubelle, et il me redéposera à la supérette juste après. Ce n’est pas grave. Que fais-tu de son désir de ne pas t’importuner ? Il n’existe pas. Si elle m’avait importuné je serais déjà partie, alors, c’est décidé je la raccompagnerais jusque chez elle. Me tendant la main, la jeune femme se décide finalement à se présenter à moi, avec le sourire. Lui rendant, je lui serre la main en lui disant à mon tour. « Enchanté Rose. Moi c’est Anna Castelli. »
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyMer 13 Sep - 20:25

Anna. Tu as toujours adoré ce prénom. Cependant aujourd'hui, il te laisse un petit goût amer dans le coeur. "C'est beau Anna. C'est celui que j'avais choisi comme second prénom pour ma fille." Cela faisait longtemps que tu ne l'avais pas entendu. Tu es heureuse qu'une jeune femme si charmante que celle-ci le porte. "Très bien, je suis d'accord pour que vous me raccompagniez. Mais vous savez, je n'habite pas tout près. Je suis venue de loin... Je suis de west bay." Tu est encore un peu faible alors tu te rassois un peu, histoire de reprendre tes esprits un peu plus vite et de ne pas embêter Anna plus longtemps. Des larmes roulent sur tes joues sans que tu ne puisses les contrôler. Tu les essuies comme tu peux, le plus discrètement possible, parce que tu ne veux pas fondre à nouveau en larme, tu ne veux pas qu'elle panique. "Vous savez... Si nous nous étions rencontré il y a trois ans de ça, j'aurai été totalement différente, j'étais une jeune femme épanouie, pleine de vie, j'étais plus heureuse que tout. Mais il y a des épreuves dans la vie qui vous changent, du tout au tout. C'est ce qui m'est arrivé. Je n'ai plus jamais été la même." Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu déballes tout ça maintenant. Elle est gentille, elle a envie de t'aider, c'est certainement pour ça. "J'ai fait plusieurs tentatives de suicide. J'ai vu tellement de médecins. J'espère que ça ne vous effraie pas, parce que ce n'est vraiment pas le but de la manœuvre. Mais vous avez été si gentille avec moi depuis tout à l'heure. J'imagine que vous avez le droit de savoir qui je suis, ce qui fait que je suis cette fille qui vous envoie bouler dans la supérette et qui quelques minutes après pleure dans vos bras. Je suis strip-teaseuse, et vous savez quoi ? C'est le boulot le plus valorisant que j'ai fait depuis ces trois dernières années." Tu ne rentres pas plus dans les détails parce que tu as peur qu'elle s'en aille, ou bien qu'elle aille voir les flics si elle apprend que tu carbure à la cocaïne. Et pourtant, tu sais bien que t'as besoin que quelqu'un te sorte de là. Qu'on te jette encore une fois entre les barreaux d'un centre de désintox avant que tu n'en crèves. Ça fait bien trop longtemps que tu es là à te morfondre. "Bon, allons-y. Nous avons de la route à faire. D'ailleurs, vous pouvez toujours changer d'avis si vous le souhaitez."
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyVen 15 Sep - 18:00


Sur l’instant, j’ai été tentée de la remercier pour son compliment par rapport à mon prénom puis, lorsque j’ai entendu la fin de sa phrase, je me suis dis qu’il ne valait mieux pas. Et pour cause. L’emploi du passé pour parler de sa fille ne me dise rien qui vaille. Par conséquent, pour éviter de souligner le sujet qui doit être en grande partie responsable de ces larmes, je préfère lui offrir un sourire compatissant en signe de réponse. Ce n’est pas le moment qu’elle accepte enfin mon aide, que je vais tout foutre en l’air en l’interrogeant sur sa petite Anna. Nous aurons bien d’autres occasions, je pense, pour ce faire. Sortant un paquet de mouchoirs de mon sac à main, je lui en offre un dés que je constate qu’elle pleure encore, avant de lui déclarer sincèrement. « Ne vous inquiétez pas pour la distance. J’ai tout mon temps. » Aujourd’hui je ne travaille pas, alors. Que fais-tu de Brendon ? S’il s’inquiète je lui dirais que j’ai eu un contretemps, ce n’est pas un soucie. Après tout, il sait que je suis une personne généreuse, qui aime aider son prochain, il comprendra sûrement. D’autant que vu l’état de faiblesse de Rose, il n’est pas exagéré de croire qu’il serait totalement inconscient de ma part de la laisser toute seule. J’en viens même à me demander si elle se nourrie convenablement, ou si elle ne souffre pas d’une quelconque carence. C’est étrange tout de même qu’elle soit aussi faible. Toutefois, pas le temps de l’interroger sur le sujet – telle l’ancienne infirmière que je suis toujours, puisque Rose se décide spontanément à me parler d’elle. De ce qu’elle était, avant. C’est drôle – si je puis dire, mais on dirait presque qu’elle parle de moi. L’époque révolue où j’étais parfaitement heureuse, les tentatives de suicides ratés, les médecins qui ne parviennent presque à rien. Tant de points communs qui me foutent une sacrée claque au visage. Est ce que je ressemblais à ça, moi aussi ? Est-ce que j’attirais la compassion de mes concitoyens en ayant des traits aussi marqués par le chagrin, également ? Je l’ignore. Et je ne pense pas avoir réellement envie de le savoir. Ma fierté en prendrait un sacré coup. « Ne vous inquiétez pas, Rose, vous ne m’effrayez absolument pas. Au contraire. » Dis-je à mon tour, avant de préciser. « En faite, en vous écoutant, j’ai eu l’étrange impression de vous entendre me parler de moi et... » Je rie quelque peu pour alléger la conversation. « C’est très bizarre. » Je me montre évasive, c’est un fait, mais j’estime que ce n’est pas le moment pour moi de vider mon sac. Si Rose décide en savoir plus sur le sujet, je lui parlerais de ce qui m’encourage à nous trouver si similaire, sinon – le cas échéant, et bien nous en resterons à sa situation personnelle. Ce n’est pas moi qui aie besoin d’être entendu. « Non. Attendez. » Fais-je en réponse à son indication quant au fait que nous pouvons y aller. « Avant que nous ne prenions la direction de votre appartement, j’aimerais savoir a quand remonte la dernière fois où vous avez fait un vrai repas. » Riant quelque peu, je la rassure immédiatement. « Je vous demande ça car – en tant qu’ancienne infirmière, je ne peux pas m’empêcher de croire que votre état est dû au fait que vous ayez de potentielles carences nutritionnelles. »
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyDim 17 Sep - 19:35

Anna te dit qu'à t'entendre elle a l'impression que tu parles d'elle. Alors c'est ça. Elle était si mal auparavant qu'elle en est arrivée à détecter le mal-être chez les autres. Jamais tu n'aurais pensé ça. Oui, des fois tu oublies que les gens autour de toi ont aussi une vie avec des problèmes. Tu te demandes ce qu'elle a pu traverser. Est-ce qu'elle aussi elle a perdu un enfant ? Ou bien son compagnon ? Peut-être les deux, tout comme toi. Cette pensée te glace le sang. Tu détestes imaginer cette possibilité. Tu en as tellement souffert que tu ne supportes pas de savoir que d'autres personnes y ont été confrontées, et c'est encore pire quand tu sais qu'elles s'en sont sorties.
Anna est belle, elle est souriante. Tu espères lui ressembler un jour, mais tu doutes que ça soit encore possible. Les seuls moments où tu te sens mieux, c'est ceux que tu passes dans les groupes de soutien, les centres de psys. Pourquoi ? Parce que là il y a des gens aussi mal que toi, et parfois ça te donne l'impression de pas être le plus gros déchet que la Terre ait porté. C'est tellement ignoble de penser comme ça, mais c'est humain, et malheureusement au jour d'aujourd'hui c'est la seule chose à laquelle tu puisses te raccrocher.
Au moment où tu t'apprêtes à partir pour rejoindre ton chez toi, elle t'arrête. Elle te pose une question qui te parait étrange. Tu ne comprends pas tout de suite à quoi elle fait allusion. Et puis finalement tu vois. Mais tu ne sais pas si tu peux en parler.
"C'est vrai que parfois je n'ai pas vraiment le temps de manger, entre tous les petits boulots que j’enchaîne. Mais je vous promets que je mange au moins un repas par jour. Ce n'est peut-être pas très sain, mais je ne me laisse pas mourir de faim." Tu sais qu'elle ne sera pas convaincue par ta réponse parce que c'est carrément tiré par les cheveux. Ton coeur rate un battement, tu sens ta poitrine lourde. Elle te l'a dit, elle était infirmière. Elle ne te le montre pas mais elle doit déjà savoir ce que tu lui caches. Tu n'as pas vraiment le choix. Tu dois tout lui dire, en priant de toutes tes forces qu'elle n'aille pas te dénoncer. "Si je suis comme ça aujourd'hui, au moment où je vous parle c'est parce que je suis en manque. On s'est croisées vous et moi dans la supérette, si j'y était c'est parce que j'ai eu le courage de refermer mon sac avant que mon dealer n'arrive et que je lui achète ce dont j'ai besoin. Si je craque si facilement c'est parce que je suis à vif. J'ai mal partout, je tremble, j'ai la nausée. Et je ne sais même pas comment je vais faire pour passer la nuit. Je ressortirai sans doute vers trois heures du matin quand je n'en pourrais plus. Vous devez avoir une toute autre image de moi maintenant. J'en suis désolée. Je suis tombée dans la cocaïne il y a un an et demi, quand j'étais au fond du trou et que j'ai décidé que je pouvais creuser encore. Depuis, je n'arrive pas à m'en sortir, malgré toutes les cures de désintox que j'ai pu faire." Wow. Tu te sens tellement légère. Combien de temps que ça ne t'était pas arrivé ? Tu n'oses même pas calculer. Tu ne regardes pas Anna dans les yeux. Tu as honte. Tu imagines son regard sur toi, tu serres les point, attendant le moment où elle t'annoncera qu'elle t'emmène en centre, où tu seras enfermée encore pendant des semaines, personne ne viendra te voir. Comme d'habitude.  
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyMer 20 Sep - 2:19


Je ne sais pas si le fait d’avoir traversée moi-même une période sombre fait que, naturellement, j’ai ce don de sentir la détresse chez les autres. En faite je crois surtout que j’ai toujours été très observatrice et que c’est ça justement, cette manie de faire attention à mon prochain, qui fait que j’ai pu sentir la détresse de Rose. Ah moins que cela ne soit qu’une vulgaire déformation professionnelle. Je regarde toujours les gens comme si j’étais l’infirmière là pour les aider, les soigner. Je le fais tellement naturellement – pour ne pas dire spontanément, que j’ai visée juste au sujet de potentielles carences alimentaires chez Rose. Elle m’informe qu’elle n’a pas vraiment le temps de manger entre les petits boulots qu’elle enchaîne. Pire. Elle me promet qu’elle mange au moins un repas par jour. C’est horrible. C’est le bon moyen pour elle de tomber gravement malade. Je ne sais pas trop comment réagir face à une telle situation. Le mieux serait – bien évidemment, de reprocher à la jeune femme de ne pas prendre le temps de se nourrir convenablement mais, si je fais ça je suis certaine de la faire fuir. Du coup, je réfléchie. Je m’interroge sur la bonne manière pour exprimer mon avis d’ancienne professionnelle de la médecine quand, soudainement, Rose me fait un aveu plus qu’inattendu. Celle d’être une droguée qui – ayant décidé de ne pas acheter sa dose de crack, subit déjà les premiers symptômes d’un manque. Merda. La situation est bien plus préoccupante qu’une simple malnutrition. Je ne pourrais pas l’aider seule et il est hors de question que je l’invite à prendre une dose de cocaïne pour calmer la crise. Faisant quelques pas sur place, contrariée, je lui déclare sincère. « Ne vous excusez pas, Rose. Je ne suis personne pour vous juger et c’est humain de chercher du réconfort dans quelque chose lorsque l’on va mal. » Moi ça a été la clope, l’alcool, avant que les antidépresseurs prennent le relai. Ce n’était franchement pas plus glorieux. « Combien de cures avez-vous faites ? Pourquoi ont t’elles toutes échoués ? Est-ce que vous aimeriez vous en sortir ? » J’ai besoin de savoir. De comprendre. Je peux peut-être l’aider mais pour ça il faut que je sache ce qui a été un frein à sa désintoxication, et surtout si elle désire vraiment ne plus dépendre de cette merde. On ne sauve pas quelqu’un qui ne désire pas être sauvé. J’en sais quelque chose. Alors il est hors de question que je me batte dans le vide. Je peux être là pour elle, vraiment, mais il faut qu’elle ait une volonté à toute épreuve.
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyMer 20 Sep - 12:21

Tu ne t'attendais pas à ce qu'elle réagisse si bien. Au lieu de te faire de nombreux reproches ou bien une leçon de moral, elle est simplement là, à te demander ce qui a fait que tu n'as pas pu t'en sortir, ce qui a fait qu'aujourd'hui t'es toujours la même camée qu'il y a un an. "J'ai dû en tout aller dans trois ou quatre centres. Je tenais bon là bas, mais toujours quand je sortais, j'avais cette impression de toujours être au fond du gouffre. A part débarrasser mon sang de cette saloperie,
ils n'ont jamais su quoi faire pour m'aider. Les psys m'ont regardé sombrer, les médecins préféraient ne pas trop s'emmêler. Alors à chaque fois que je ressortais, pour essayer de combler le froid qui s'est emparé de moi à la mort de Carl et Joy, je replongeais instantanément dans la drogue."
Tu ne te souvenais plus si tu avais parlé à Anna de la mort de ta petite et de ton mari. Vous parliez depuis longtemps maintenant, et les symptômes du manque se faisaient de plus en plus intenses. De toutes façons elle aurait fini par l'apprendre en continuant à discuter avec toi. "Dès que je sortais de désintox,
je ne pouvais effacer cette image qui prenait de plus en plus de place dans ma tête. L'image de ce jour où j'ai dû choisir leur pierre tombale et faire graver dessus "ci-gît Carl Weber et Joy Anna Weber, à jamais dans nos cœurs." Vous savez, quand on a vécu un truc comme ça et que de telles images nous hantent, on a beau avoir toute la volonté du monde, on ne peut pas s'en sortir seul."
Cette image que tu n'as jamais oubliée, voilà que tu la revois dans ton esprit, ce qui accentue tes tremblements. Tu trébuches et te rattrapes comme tu peux. Oh mais dans quel état est-ce que tu dois être ? Tu t'assois parce que tu sais que c'est plus prudent. Tu prends la main de Anna, plongeant un regard sincère dans le sien. "Si je vous raconte tout ça, ce n'est pas pour que vous me plaigniez. J'en ai par dessus la tête de voir les regards des gens qui ont pitié de moi. J'ai simplement envie d'être honnête, pour une fois depuis toutes ces années."
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptyJeu 21 Sep - 2:31


Dans ce genre de situation, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de réagir. En réalité, nos réactions n’entrent dans une de ces catégories qu’uniquement parce que les éléments autours le décident, ou que le lien entre les personnes l’exigent. Or, dans le cas présent, Rose et moi nous ne nous connaissons pas véritablement. Nous ne savons de l’autre rien d’autre qu’un prénom – qui pourrait ne pas être réellement le notre, et ça s’arrête là. Enfin. J’exagère puisque maintenant, de nous deux, elle est la seule à être face à une étrangère. Moi, je sais limite presque tout sur son sujet, et les zones d’ombres qui subsistaient me sont éclairés automatiquement par la jeune femme qui – disons-le carrément, me vide son sac. Du coup, je suis perplexe. Devant tant d’informations à prendre en compte, tant de problèmes qu’il me semble devoir gérer, je ne sais plus ce que je dois faire. L’option de faciliter serait de me barrer pour la laisser se débrouiller toute seule. Or, contrairement au commun des mortels, je ne peux pas m’y résoudre. Je ne peux pas accepter de laisser une veuve, qui a perdu sa fille, trouver son unique réconfort dans une putain de drogue. En tant qu’ancienne infirmière, ce serait de la non-assistance à personne en danger. Non. En tant que femme ayant surmonté une dépression, ce serait une honte sans nom. Alors, l’aidant à se relever après qu’elle se soit écroulée sous ses spasmes de manque, je prends la décision d’être là pour elle. Pas uniquement aujourd’hui, mais également pour tout les autres où elle aura besoin du soutien de quelqu’un. Et, symboliquement, je m’y engage en refermant ma main sur celle qu’elle me tend. « Je sais, Rose. Je sais… » Fais-je en réponse au fait qu’elle ne cherche pas ma pitié. « Et je vous assure qu’il n’est pas question que je vous regarde de cette façon là. » Cela n’a jamais aidé personne que d’être posée en simple victime de la vie, au contraire. « Toutefois, laissez moi vous dire que votre histoire me touche. Je ne sais pas ce que c’est d’enterrer un mari, un enfant, mais j’imagine aisément que c’est une douleur de chaque instant. Et je compatis grandement à votre peine. » Les excuses valables elle les a. Dans sa situation, on a le droit de faire appel aux drogues pour se trouver un substitut de bonheur. Toutefois, je ne peux pas la laisser continuer sur ce chemin là. Alors, m’asseyant à côté d’elle, sans lui lâcher la main, je lui annonce le ton grave.  « Rose, dans l’état actuel des choses, je ne peux pas vous laisser comme ça. Je ne peux pas vous déposer chez vous, et vous laissez vous enfoncer d’avantage dans la prise de cocaïne. Ce n’est pas une solution à votre souffrance comme l’alcool n’en a jamais été une pour moi par le passé. » Inspirant un grand coup, je plonge mon regard dans le sien, avant de poursuivre. « Voyez-vous, il y a sept ans, je suis moi-même tombée en bas du gouffre suite au décès de mon père ainsi que mon divorce. Du jour au lendemain, j’ai perdue les deux hommes les plus importants à mon cœur et – comme vous, pour oublier, je me suis offert le droit de creuser encore plus profondément ma tombe en buvant plus que de raison. Moi aussi je ne croyais pas pouvoir m’en sortir et puis, avec le soutien de ma tante, j’y suis arrivée. » Je marque une pause. « Rose, si j’y suis arrivée après deux tentatives de suicides, vous le pouvez aussi. Et vous voulez savoir pourquoi j’y crois ? Parce que la seule chose qui vous a manqué pour réussir auparavant c’était le soutien d’une personne, et ce soutien aujourd’hui vous l’avez grâce à moi. A partir de maintenant, si vous voulez vraiment vous en sortir, je m’engage à traverser tout ça avec vous. »
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MessageSujet: Re: supermarket (#)   supermarket  EmptySam 30 Sep - 17:28

Tu t'es souvent demandé ce que ça aurait donné, ce que tu serais devenue si les cures de désintox avaient fonctionné. Où est-ce que tu serais aujourd'hui ? Quel métier exercerais-tu ? Peut-être que tu aurais repris tes études. En lettres ? En sciences ? Tu ne sais pas. Tu n'en as jamais eu la moindre foutue idée, tout simplement parce que tu étais persuadée que jamais tu ne sortirais de là. Mais aujourd'hui tout est différent, Anna t'offre une sorte de deuxième chance, qui est en réalité plus une sorte de cent huitième chance, et ça te fait un peu peur. Tu voudrais lui dire oui, lui dire que tu acceptes son aide. Tu rêverais de lui montrer à quel point tu peux devenir une personne qui se respecte, mais il y a ce petit quelque chose qui t'en empêche, cette culpabilité qui te tire vers le bas depuis des années, cette peur d'être heureuse. Parce que il y a tant de fois où tu te dis que tu n'as pas droit au bonheur. Pourquoi toi et pas eux ? Si eux sont morts pourquoi toi pourrais-tu profiter de la vie comme si jamais rien n'avait eu lieu ?
"Je... Je ne sais pas. J'ai peur de ne pas y arriver. J'ai peur de ne pas avoir le droit d'être heureuse à nouveau. J'ai peur qu'en vous laissant m'aider, mes souvenirs m'échappent et que rien ne soit plus clair dans ma tête. Et si je ne les voyais plus ? Et si ils disparaissaient de ma mémoire ? Et s'ils me voyaient profiter de la vie qu'on leur a arraché ? J'aimerais plus que tout vous dire oui, vous suivre ou vous m'emmènerez, mais jamais je n'en serai capable. Jamais."
Tu caches ta bouches avec ta main, ton visage se crispe. Plus rien ne tourne rond dans ta tête à cette heure-ci. Des larmes, encore. Ce sont elles qui régissent ta vie depuis de si longs mois. Réussir à t'en sortir serait bien trop facile. Tu as cette impression d'avoir été punie, et que quoi que tu feras, tout ira toujours mal pour toi. Tes yeux sont gonflés, tes joues trempées, et tu regardes dans le vide. Ton esprit se déconnecte de la réalité l'espace d'un instant. La crise de manque a bel et bien commencé. Et il n'y a qu'une chose que tu te demandes, comment tu t'en sortiras cette fois ?
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