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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis

 

 Big freeze [Anna & Brendon]

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MessageSujet: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyJeu 28 Sep - 4:42


Lundi le 4 septembre 2017
J’inspire. J’expire. J’inspire. J’expire. Après de longues minutes de la sorte, j’ose ouvrir les yeux. La pièce est illuminée par les rayons du matin. Étendu sur le lit, je n’ai pas le souvenir de m’être couché la veille, pourtant. Je n’ai d’ailleurs pas énormément de souvenirs de la journée d’hier. Je trouve le tout étrange. Mon corps est raide, je sens mes muscles brûlés comme après un effort démesuré. Leur constante contraction me préoccupe, comme tout le reste. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, pourquoi je suis comme paralysé sur place. Stupidement, je me dis que je suis en train de faire un AVC ou une crise cardiaque, bref que quelque chose de terrible justifie mon état. La confusion m’empêche de récupérer les souvenirs nécessaires à ma compréhension. J’inspire à nouveau profondément. Il y a une douleur plus forte qu’ailleurs dans ma poitrine. Je suis à coup sur en danger de mort. Respirer accroit la sensation désagréable qui persiste. Je parviens à me mettre sur le flanc. Ma panique ne se calme toujours pas. Je réalise, à force d’écouter ma respiration, que tout va bien avec mon corps. Ce qui me fait mal, c’est ce goût amer et mystérieux de trahison. Je tente d’approfondir la question, mais je me retrouve face à un mur de confusion toujours infranchissable. Un frisson provoque à nouveau la raideur de mes muscles. Je ne suis pas malade, alors pourquoi j’ai aussi froid ? Je me sens frigorifié, abandonné. Cette réalisation est pénible à endurer, les respirations devenant des luttes acharnées. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? La douleur me pousse à me recroquevillé sur moi-même, tremblant sur le matelas. Je tente à nouveau de me libérer de cet état. J’ai besoin de retrouver mon calme. Peu importe ce qui m’arrive, il est clair que ma panique l’accentue. Je ferme donc les yeux, me concentrant afin de vider mon esprit. Graduellement, les souvenirs se dessinent et je peux ainsi les revivre. Anna dans sa robe bleue. La vision de cette voiture de rêve. La femme en bleu qui est debout à côté de Sasha. Moi qui m’approche. Puis, ça recommence à être flou. Je me vois en train de conduire machinalement. La voix d’Anna est un simple bourdonnement. Pourquoi je semble si détaché ? Froid ? Non, pas froid. Perdu ? Oui, il me semble. Paniqué ? Absolument. Cet état second, une sorte d’engourdissement défensif, m’a conduit jusqu’ici, jusqu’à notre chambre, que je n’ai apparemment pas quitté depuis vu l’heure. Nous sommes le matin, le cadran confirme ce que je savais déjà. Mon téléphone est toujours dans ma poche. Parvenant à bouger à présent que le passé s’éclaircit, je m’en saisis comme si j’avais également la sensation lointaine qu’il a vibré quelque part dans la nuit. Effectivement, j’ai une notification. Un message texte d’Anna. Je le lis. D’abord une fois. Puis une seconde fois. À plusieurs reprises avant de saisir les mots. Apparemment, elle m’a envoyé un message texte à trois heures du matin pour me dire qu’elle m’aime. La confusion revient de plus belle. Pourquoi a-t-elle ressentie le besoin de me dire cela ? Et surtout, où est Anna ? Je réalise soudain ma solitude dans le lit. Lit qui n’est pas défait, d’ailleurs. Je parviens à me redresser et à m’assoir, les pieds à plat sur le plancher. Je dois m’arrêter une minute, le temps que ma tête arrête de tourner. Après avoir la certitude d’avoir retrouvé mon équilibre, je me relève doucement, très lentement. Mon corps est courbaturé, sans raison apparente. Peut-être des suites de s’être crispé une bonne partie de la nuit. Peu importe. Je progresse pas à pas dans le corridor, cherchant Anna. À ce rythme, cela me prend beaucoup trop longtemps pour couvrir une distance acceptable. L’Italienne ne semble nulle part. Je commence à avoir à nouveau des vertiges, me forçant à mettre ma main sur le mur, lorsque j’aperçois un pied dépassé du divan. Je fixe d’abord la scène, écoutant attentivement. Il y a une respiration régulière, familière. Je décide de m’approcher, reconnaissant Anna qui dort non sans grâce sur le divan. Je fronce les sourcils, à défaut d’arriver à exprimer une émotion plus claire. Je viens m’assoir à côté d’elle, directement sur le plancher froid, comme un enfant. Mon épaule s’appuie sur le divan, frôlant ainsi le bras d’Anna. Ma tête est au niveau de la sienne, l’observant en silence. Je me sens triste, n’arrivant toujours pas à déterminer l’origine de cette émotion. Je sais juste que j’ai besoin de son contact. Ma tête vient donc se poser un peu plus près, sa respiration fouettant l’ondulation de mes cheveux du matin. Je ferme moi-même les yeux. Avant que je m’en rende compte, je m’endors.
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyJeu 28 Sep - 21:39


Sortie de mon sommeil par la sonnerie stridente de mon téléphone, je grogne brièvement en trouvant refuge sous un coussin. Bordel ce que ce bruit est particulièrement insupportable ce matin. Non. Rectification. Ce qui l’est d’avantage est la douleur lancinante que j’ai au crâne. On dirait des dizaines de marteaux cognant de part en part, et c’est à s’en claquer la tête contre un mur dans l’espoir d’assommer tous les petits ouvriers qui bossent là-dedans. Bon, c’est une image bien évidemment. J’ai parfaitement conscience que je me paye une migraine carabinée uniquement parce que j’ai trop bu hier soir. On avait pas dit qu’on ne résolvait plus nos problèmes de cette manière là ? Si. Or, j’ai dérapé. A la base je ne devais boire que deux/trois verres, dire de noyer un peu mon cerveau pour qu’il cesse de me torturer sur l’état de Brendon, ainsi qu’accessoirement mes retrouvailles avec Sasha, puis je me suis laissée emporter. Enfin, vu mon passé d’alcoolique dépressive, avoir un bar chez soi c’est une très mauvaise idée. Il était déjà là à ton emménagement. Effectivement. Brendon ne pouvait pas savoir qu’il ramènerait chez lui une femme qui a la descente facile lorsque tout va mal dans sa vie. Lorsqu’elle se fait du mauvais sang pour lui, surtout. Aussi. D’ailleurs, ça me fait penser qu’avec mes conneries je l’ai laissé seul hier. Prise de panique, je jette l’oreiller qui me couvrait la tête en quête de partir à sa recherche, mais je me rends vite bien compte que c’est une mauvaise idée. Mes rétines ne supportent pas du tout la lumière abrupte du soleil, et je suis rappelée à l’ordre par ma migraine qui me fait râler. « Rhââ merda. » Plus jamais, de ma vie, je ne toucherais à une goutte d’alcool. Si seulement tu savais te tenir à cette sage parole. Je vais apprendre. A mon âge, c’est terminé de boire en ne réfléchissant plus aux conséquences qui peuvent en découler. Je ne peux pas me permettre de me déconnecter le cerveau lorsque mon compagnon a besoin de moi. Le téléphone cessant – enfin, de m’agresser les oreilles, je perçois le son d’une respiration tout à côté de moi. Me protégeant les yeux du soleil, je découvre véritablement l’ampleur des dégâts qu’a causée ma nuit de beuverie. Je suis étendue sur le canapé, vêtue de la même robe qu’hier, et Brendon dors la tête posée sur le siège à même le sol. Merda. J’essaye de réfléchir à ce qui a bien pu se passer cette nuit pour qu’on aboutisse à un tel résultat mais, c’est bien simple, je ne sais pas. Je n’ai absolument aucun souvenir des douze dernières heures qui viennent de s’écouler. Je suppose que le fait que j’ai dormi dans le canapé a bien une raison d’être, comme la présence de Brendon au sol à coté de ma tête, or c’est le néant total. Je suis d’ailleurs rendu au stade de véritable zombie. Une chose est certaine, je ne ferais rien de bon de cette journée est – le crie strident de mon portable qui se remet à sonner, me fait m’interroger sur la date du jour. Nous sommes… dimanche… non ? Non. Mes derniers souvenirs remontent à dimanche en début de soirée, et je n’ai pas pu faire un bond dans le passé, donc nous sommes lundi. Lundi ! Puttana je suis sensée travailler, là ! Me redressant, malgré mes innombrables douleurs qui me font grimacer, je me lance à la recherche de mon iphone pour le décrocher. Je ne suis clairement pas en état de bavarder avec un parent mécontent de mon manque de professionnalisme tôt ce matin, toutefois je ne peux pas me permettre de les laisser tomber indéfiniment sur mon répondeur. Je perdrais leurs confiances, ainsi que mes contrats, ce qui serait dramatique. Le trouvant enfin, je prends la communication juste à temps, alors que Brendon s’éveille. La voix nasillarde de la maman en colère à l’autre bout du fil me fait aussitôt regrettée d’avoir pris la communication, puisque ma migraine empire considérablement aussitôt. « Oui. » Dis-je à défaut de pouvoir m’exprimer d’avantage. C’est bien simple, je n’arrive pas à en placer une tellement ma correspondante est furieuse. Elle m’explique que mon absence à mon domicile, tôt ce matin, l’a contrainte à mettre sa petite fille à la garderie de la boite ou elle bosse. Je comprends que comparé à ma maison au bord de la mer, hyper bien entretenu, cela n’a rien de comparable, mais son enfant n’en mourra pas. En général dans les grosses boites, ils ne lésinent pas sur le choix des nounous. Enfin je suppose. « Je suis véritablement confuse mais… » Si elle me laissait au moins un moment pour m’expliquer, elle comprendrait que j’ai des circonstances atténuantes. Se déchirer la tronche à grand renfort de Whiskies, ce n’est pas une circonstance atténuante Anna. Je ne compte pas lui dire ça enfin, t’es malade ?! Je préfère plutôt m’appuyer sur la raison m’ayant conduit à ça : l’état de santé préoccupant de mon homme. « Ecoutez. »  Je recule le combiné de mon oreille quand le ton monte en face. « Madame Stevens je vous en prie. » J’en suis réduite à l’implorer pour qu’elle daigne se calmer, mais cela n’a aucun effet. Là, je suis contrainte de faire un choix qui aura – sûrement, des répercussions désastreuses. Soit je lui raccroche en plein nez, et elle me retire la garde de sa fille ; soit j’hausse le ton pour me faire entendre, et elle me retire la garde de sa fille. C’est du pareil au même. Absolument. Du coup je raccroche avant de poser mon téléphone sur le canapé. Normalement, là, je devrais m’occuper de prendre une aspirine pour ma tête mais, comme toujours, je privilégie Brendon en me levant pour l’aider à se remettre sur ces jambes. « Rassures-moi, tu n’as pas passé toute ta nuit à dormir au sol, la tête posée sur le canapé. » Je m’inquiète de ça mais le plus grave c’est son état physique. Il tient à peine sur ses jambes et je sais que cela vient du fait qu’il n’a rien avalé depuis bien 24 heures. « Viens. Je vais te préparer à déjeuner. Il faut absolument que tu manges. » Je n’ai pas envie de le retrouver à l’hôpital sous perfusion. L’image seule m’est insoutenable. L’emmenant à notre cuisine, je l’aide à prendre place à table, avant de me trainer jusqu’au plan de travail où je sors de quoi lui préparer un repas consistant. Je compte lui servir des œufs brouillés ainsi que des pancakes. Très américain tout ça. J’ai toujours trouvée en ça quelque chose de réconfortant. Pour qui ? Pour moi, j’avoue. Je n’arrête pas de ressasser, depuis que j’ai raccroché, notre journée d’hier. J’ai peur de ce qu’il pourrait me dire, de ce qu’il a surement essayer de m’avouer alors que j’étais raide bourrée, alors je me dis que manger ce que mon père me préparait toute petite peut être une source de réconfort. À défaut de sa présence.

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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptySam 30 Sep - 17:11


Je suis réveillé par la sonnerie d’un téléphone. Pas n’importe quelle sonnerie, celle d’Anna. J’ai d’abord du mal à émerger, toujours paralysé par mes émotions. Cela me prend beaucoup d’effort pour parvenir à ouvrir les yeux puis à redresser la tête. Je demeure assis au sol, plus ou moins droit, à observer Anna sans rien dire. Elle parle au téléphone et la personne au bout du fil semble très en colère vu l’intensité de sa voix qui fait écho jusqu’à mes propres oreilles. Je ne saisis pas ce qui se passe, mais j’attends, n’ayant pas l’envie de bouger. Finalement, l’ancienne infirmière raccroche et je pose sur elle un regard toujours plus confus. Elle semble avoir mal à la tête, son état général n’étant pas aussi parfait qu’à l’ordinaire. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais cela ne change pas mon expression. Je reste à la merci de mon engourdissement, sans motivation. Ce qui ne me ressemble pas. Anna se lève et se saisit de mes deux mains. Elle me tire vers le haut et par réflexe je pousse sur mes jambes. Elle parvient donc à me relever, mais je ne suis pas très stable. Ma tête tourne toujours énormément et je refuse de lâcher ses mains, comme si j’allais tomber sinon. Ma compagne me demande si j’ai dormis ainsi toute la nuit. Je la regarde, incertain de la réponse. « Non, pas vraiment. » Je dis en fronçant les sourcils, fixant le vide. Ma voix est rauque et légèrement tremblante. Cela s’entant à peine, mais suffisamment pour me pousser à me racler la gorge comme pour me ressaisir. Au moins, je parle. Ce qui change de la veille. On dirait que j’arrive à nouveau à réfléchir plus ou moins normalement, même si je demeure comme absent. Je ne suis pas totalement là. Pas entièrement moi-même. Il manque quelque chose. Plusieurs choses, même. Je ne sais pas vraiment comment les retrouver ou quoi faire pour les faire réapparaître. Mais j’imagine qu’à la vue de ma légère amélioration, le temps semble être le seul remède. Je me laisse docilement guider vers la cuisine, ne ressentant pas la faim qui semble préoccuper Anna. Je ne ressens pas grand-chose d’autre qu’une constante douleur à la poitrine à vrai dire. Sans parler d’une pression étrange dans ma tête. Ce n’est pas comme une migraine, c’est difficile à définir. Elle me fait m’assoir et une fois à table, je ne bouge plus. Je ne fais que l’observer alors qu’elle cuisine pour moi. Je ne lui ai pourtant pas demandé de le faire. Je ne dis pas un mot, sentant plutôt mon esprit se perdre à nouveau dans une confusion parfois interrompue par des moments de lucidités. Dans ces moments, je me remémore la journée d’hier ou encore, je me connecte au présent et je me mets à me demander si Anna est heureuse à cet instant. Même lors de nos disputes les plus puissantes, je n’avais jamais douté de son bonheur avant. Je la croyais bien avec moi. Je pensais que c’était ce qui la poussait à rester même. Tout s’est dégradé beaucoup plus que je ne le croyais. L’odeur de la nourriture me permet de m’éveiller de mes réflexions. J’inspire profondément, apaisé par l’idée pour nous sommes tous les deux ensemble malgré les circonstances. Je l’observe cuisiner, faire des efforts pour moi. Je ne le mérite même pas. Elle recommence à faire comme toujours, à prendre soin de moi. Tout à commencé à cause de ça, à cause que j’étais blessé et qu’elle a du me soigné. Encore aujourd’hui, deux ans après, il lui faut faire pareil. Je suis décidément pire qu’un enfant. « Tu n’es pas obligé de faire ça. » Je dis d’une voix faible, toujours rauque. Je réfléchis lentement, puis j’ajoute. « Cette femme au téléphone... » Je dis, sans être capable de terminer ma réflexion. Je suis à nouveau amortie par mes émotions. L’étourdissement me pousse à appuyer ma tête dans ma paume, mes doigts agrippant presque mon visage, mon coude posé sur la table afin de soutenir le tout. « Pourquoi ma tête tourne autant ? » Je prononce faiblement, étant à peine capable de faire transparaître une pointe d’irritation. Enfin une émotion autre que l’indifférence. Bien que mon masque de neutralité, il revient de plus bel par la suite.
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptySam 30 Sep - 18:55



Je pensais que l’état de Brendon c’était amélioré, au vu de sa présence à mes côtés dans le salon, mais je me suis trompé. Mon homme est toujours dans cet état léthargique, comme hier. Mon cœur se serre à cette constatation. Autant par l’inquiétude que le remord, d’ailleurs, car c’est moi qui l’aie mit dans cet état. C’est moi – en agissant comme une gourde, qui ait provoqué tout ceci alors, il est de mon devoir d’améliorer la situation. Coûte que coûte. Tant pis si cela me fait perdre mes contrats actuels. Tant pis si je n’arrive plus à exercer mon métier d’assistante maternelle a cause de l’image que cela provoquera. Brendon est ma priorité. Il l’a toujours été au cours des deux dernières années. Qu’importe ce que nous avons traversé, les conflits qui nous ont éloignés, je refuse de le laisser se débrouiller tout seul. Alors, malgré la douleur qui m’encouragerait à aller me chercher une aspirine, je l’aide à se relever du sol en m’assurant qu’il n’est pas passé la nuit dans cette position plus qu’inconfortable. Il me dit que non mais, je ne sais pas, on dirait qu’il n’en est pas lui-même convaincue. En faite, dire que je ne sais pas ce qu’il a est un mensonge. En tant qu’infirmière j’ai suffisamment de connaissance médicale pour savoir ce mon compagnon traverse et, il s’agit tout simplement d’un choc émotionnel. Il sait, alors. Il a comprit. Comme je l’ai déjà dit, Brendon est loin d’être un homme stupide et, à plus forte raison il est aussi un homme qui a souffert de bons nombres d’abandons. Découvrir que j’aime encore mon ex-mari, que je n’ai pourtant jamais évoqué au cours de notre relation, a déclenché en lui cette peur que je l’abandonne. Si tu sais ça, pourquoi crains-tu qu’il veuille te quitter ? C’est assez logique, non. Quand un homme découvre que la femme qu’il aime en aime un autre, il ne désire plus d’elle à ces côtés. C’est une nouvelle qui devrait donc te réjouir. Elle aurait pu, oui. Seulement pour ça il aurait fallu que l’idée seule ne me brise pas le cœur. Je ne te comprends plus. Moi non plus. J’ai passé des mois à me convaincre que je restais avec lui par peur de finir seule, que je n’éprouvais plus qu’une profonde tendresse à son égard, et aujourd’hui je me sentirais dévasté à la simple idée qu’il ne veuille plus de moi. Je ne tiens que pour lui, d’ailleurs. Il a besoin d’une femme en mesure de le soigner, pas d’une pleurnicheuse. Alors je m’affaire à lui préparer à manger alors que – soucieuse, je garde un œil sur lui pendant que je cuisine. Ma migraine rend l’instant encore plus pénible. A quelques reprises, je suis contrainte de m’appuyer sur le plan de travail pour clore mes paupières, en espérant que la douleur se calme toute seule. Or, c’est impossible. On ne soigne pas le mal de cette façon. J’en sais quelque chose. Je reprends donc mes tâches en me disant que ce n’est pas le plus grave. Je peux tenir encore quelques minutes. Brendon lui, par contre, non. Il n’a rien avalé depuis plus de vingt quatre heure il est donc urgent qu’il se nourrisse. Je mets la préparation des œufs brouillés sur la gazinière, pendant que je prépare la pate des pancakes. Je jongle entre les deux pour lui éviter une attente trop longue. Tu jongles entre les deux pour t’empêcher de réfléchir, surtout. Aussi. J’ai tellement cette peur de l’entendre me dire que c’est terminé entre nous, que mon esprit torturé par la douleur s’amuse à le faire pour lui. J’imagine l’expression de son visage, l’intonation de sa voix – étrangement rauque ce matin, ainsi que les mots qu’il pourrait employés. Qu’est ce qu’il serait judicieux ou non de faire si cela se produit dans les minutes à venir ? Aurais-je le droit de pleurer, en sachant que c’est de ma faute si nous en sommes là ? Aurais-je le droit de lui quémander une nouvelle chance, en sachant que j’ai repoussée le sujet mariage parce que je me savais amoureuse de mon ex-mari ? Pour ça il faut être amoureuse, Anna. La question la plus juste est donc : l’aimes-tu ? Je ne sais pas. Oui. Non. Tout est tellement confus dans mon cœur que je n’ai pas de réponse précise à fournir. Tout ce que je peux dire c’est que – au jour d’aujourd’hui, je ne veux pas le perdre. Alors que je continue de cuisiner, j’entends Brendon m’informer que je ne suis pas obligé de faire ça. Qu’est ce que c’est : ça ? Cuisiner ? M’occuper de lui ? Si c’est le cas, il a tout faux. En tant que compagne c’est mon rôle de m’occuper de lui, et en tant qu’ex-infirmière c’est mon rôle de veiller sur sa santé. Par conséquent, pour rien au monde, je ne cesserais de faire cela même si mon propre état suffit amplement à me convaincre de le faire. « C’était la mère d’une petite fille que je garde. » Dis-je en conclusion de cette phrase avortée sur le sujet, évitant ainsi volontairement sa précédente remarque. « Mais ce n’est rien. » Non. Ce n’est rien à côté de lui. Absolument rien. « Tu n’as pas mangé depuis vingt-quatre heures. » Réponds-je a son interrogation au sujet de sa tête lui tournant, avant de lui déclarer. « Une fois que tu auras de nouveau quelque chose dans ton estomac ça ira déjà beaucoup mieux. » Physiquement, du moins. Moralement je n’ai pas de solution tout faite sur comment soigner son choc émotionnel, hélas. Servant les œufs dans deux assiettes, je sors ensuite du réfrigérateur un paquet de bacon que je fais revenir dans une poêle. Une fois ceci prêt, je les dispose à leur tour dans les assiettes que j’amène à table avec des couverts. Avec tendresse, je l’informe. « Tiens, commence à manger. Je vais t’amener un jus d’orange ainsi qu’un café, et faire cuire les pancakes. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Je prépare le café qui passe pendant que je lui presse trois bonnes grosses oranges dans un verre que je lui sers. Je suis une véritable pile électrique en dépit de mon état déplorable. Je ne prends le temps de rien si ce n’est de continuer à servir le petit-déjeuner alors qu’il approche presque midi à l’horloge.

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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptySam 30 Sep - 21:09


Je fixe Anna en silence. La lourdeur de ma tête l’empêche à présent de demeurer libre de ma main qui la soutient toujours. Je ne sais pas quoi dire à propos du fait qu’Anna risque son boulot pour moi. J’exagère peut-être un peu, mais je sais ce qu’une mauvaise réputation peu faire, travaillant dans un milieu où les ragots sont la base même de toutes les discussions hors réunion. Et ternir son image ne nécessite pas grand-chose, en fait. Si je n’étais pas toujours prisonnier de ce tourbillon d’émotions, j’aurais à coup sur démontré mon inquiétude. À la place, je poursuis mon observation de son dos. Elle dit que j’ai la tête qui tourne à cause que je n’ai pas mangé depuis vingt-quatre heures. Elle a peut-être raison, si ça se trouve c’est pour cela que je vais aussi mal. Avec une bonne dose d’énergie sous forme calorique, il est possible que je retrouve ma vitalité. Mon identité. Peut-être. Elle dépose devant moi une assiette. Je penche ma tête pour la regarder. J’adore ce genre de déjeuner. Normalement, j’y aurais piqué une fourchette avec empressement et appétit. Mais à la place, je ramène mes yeux à ma compagne qui retourne à son fourneau après m’avoir demandé de commencer à manger. Ok. Je me force à lâcher ma tête pour libérer ma main droite. Aussitôt, les vertiges reprennent. Je garde le silence sur ma condition, fixant le verre de jus d’orange nouvellement arrivée. Au bout de plusieurs minutes, je parviens à respirer plus librement, gardant ma tête fermement en place. Bon, il faut manger. Je lève une main pour saisir ma fourchette. Je m’arrête avant de terminer mon geste. Anna passe à nouveau à côté de moi, provoquant une nouvelle vague de douleur dans mes muscles. Pourquoi ? Je déglutie. Mon corps s’est crispé. Il tremble légèrement à présent. Un tremblement subtil, intérieur. Est-ce que la présence d’Anna me ferait peur ? Je veux dire, ce genre de comportement, c’est causé par un grand stress. Par la libération instinctive d’adrénaline. Cette dernière servant essentiellement à assurer notre survie. Pourquoi mon corps réagit comme si je devais m’éloigner d’Anna ? Non, je refuse ! Avec tout cela je n’ai toujours pas bougé. Donc toujours pas mangé. L’Italienne a de nouveau le dos tourné à moi, cela devient insoutenable. Je ne me sens plus maître de mon corps, de ses réactions. J’ai à nouveau la sensation d’avoir froid, que la petite distance qui me sépare de ma compagne est trop grande. Je ne peux plus tenir. Mais je ne peux pas non plus me lever. J’ai envie de crier. Mais ça également je ne peux pas le faire. J’ai besoin de… « Anna. » J’appelle, la voix cassante. Décidément, la boule dans ma gorge est si grande à présent que je ne peux presque plus parler sans en être gêné. « Anna. » Je l’appelle encore. J’ai besoin qu’elle se rapproche. Je sais qu’elle va ainsi voir en se retournant que je n’ai pas mangé, mais j’ai seulement besoin d’une chose. Je lève une main afin qu’elle soit attirée par elle en premier. Puis dès qu’elle est suffisamment près pour un contact, les doigts de cette main agrippent le tissu bleu de sa robe. Le geste est faible, elle pourrait briser le contact si aisément. Pourtant, je la tire vers moi. Je la rapproche. J’ai besoin de la sentir. Un frisson me parcours. À nouveau mes muscles qui se contractent. Je me bats contre leur volonté, ayant la mienne qui prône. Je la tire jusqu’à sentir ma tête contre son cœur. Je ferme les yeux, écoutant les battements. Elle m’a déjà dit un jour que j’étais le premier homme depuis son divorce à avoir réussi à le faire battre autrement que pour ses fonctions vitales. Est-ce encore vrai ? Je garde ma main accrochée à elle, le reste de mon corps appuyé afin de sentir sa chaleur me réchauffer. Je ferme les yeux un peu plus forts. Je ne dis toujours rien. Notre relation a déjà été simple. Elle a évolue en quelque chose de tellement complexe que j’en ai perdu l’essentiel. Le contact. La tendresse. La présence rassurante de l’autre. J’ai faim de cela. Si seulement ça pouvait tout réparer. Faire disparaître Sasha. Sauf que ce n’est pas aussi facile. Comme j’ai dis, à présent tout est compliqué. Mais pas insurmontable. Ma main glisse et tombe dans le vide. Ma tête s’éloigne légèrement de son cœur, perdant à peine le battement. « Les pancakes vont brûler. » Je dis, les yeux toujours fermés, mais la voix un peu plus vivante. Je révèle finalement mes iris. Brendon n’est pas mort. Il semble seulement qu’il ait besoin d’Anna pour survivre.
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptySam 30 Sep - 22:31


Le silence. Depuis hier je le déteste de plus en plus ce silence. Brendon m’a habitué à beaucoup de choses mais pas à ça. Jamais il ne m’a exposé à une telle absence de paroles, même lorsque nous nous boudons suite à une énième dispute. Pourtant, le silence en cet instant m’est bénéfique puisqu’il évite à mon crâne de me marteler d’avantage, en représailles d’une surconsommation d’alcool la nuit précédente ; mais paradoxalement il m’est également néfaste car il serre de plus en plus mon cœur dans un étau. Et la vérité c’est que, si je m’active autant, ce n’est pas uniquement dans le but de servir très vite à manger à mon compagnon qui en a grandement besoin. Non. Si je m’active autant c’est aussi pour m’empêcher de m’écrouler face à la situation. Face à ce froid qui remplit toujours plus notre maison. Je sens notre séparation proche, nos adieux – aussi, et je voudrais hurler ma douleur à grand renfort de larmes. Or, Brendon n’a pas besoin de ça. Il n’a besoin que de mon aide. Alors je lui apporte du mieux qu’il m’est possible, au vu des circonstances, en jouant à merveille mon rôle de petite ménagère dévouée. J’en oublie totalement le fait que je devrais garder des enfants aujourd’hui. J’en oublie totalement que ma carrière professionnelle se joue tout autant que notre vie de couple. Je ne vois plus que cette insupportable solitude qui m’attends au tournant, et le silence commence subtilement à m’effrayer. J’y vois une opportunité à Brendon de faire le point sur nous, de réfléchir aux mots qui lui sembleraient plus adaptés. Désormais, aussi aberrant soit-il, c’est l’idée qu’il puisse me parler qui me terrifie. En aucun cas je ne suis prête à l’entendre me dire qu’il souhaite rompre. En aucune façon je ne désire l’écouter m’annoncer que notre histoire est terminée. Qu’est ce qui t’arrive, Anna ? Où est la femme qui se fichait de laisser Brendon seul dans son coin ? Où est la femme qui attendait justement qu’il la quitte pour mettre un terme à cette enfer que vous meniez ensemble ? *soupir* Anna. Où est t’elle ? J’en sais rien. Peut-être l’ai-je paumée quelque part, cette nuit ? Peut-être que le retour de Sasha l’a chassé définitivement ? Je croyais que tu l’aimais ! Que c’était pour ça, justement, que tu t’éloignais de Brendon ! C’était vrai ! Ça l’est toujours mais… Quoi ? Je ne sais pas. Anna. Je fronce les sourcils. Il me semble avoir entendu simultanément la voix de l’homme qui partage ma vie à celle de ma conscience toutefois, je n’ose pas me retourner pour m’assurer qu’il m’ait bien appelé. J’ai peur de mettre fait piéger par mon esprit particulièrement farceur sur les sujets qui m’effraient, ce matin. Puis, d’un coup, je l’entends très distinctement. Aussitôt je me tourne en sa direction pour voir ce qu’il ne va pas. Il n’a pas touché son assiette, encore. Il le faut pourtant ! S’il continue à ne rien avaler, je vais être contrainte d’appeler un médecin. Je ne veux pas qu’il se laisse dépérir. C’est encore pire que de le perdre suite à une séparation. Me tendant la main, je m’approche en oubliant totalement que j’ai mis l’instant d’avant – inconsciemment, un pancake à cuir dans la poêle. Dés que je suis à sa hauteur, il s’agrippe à ma robe. Je ne cherche pas à m’en libérer ni même à résister au fait qu’il m’attire prés de lui. Au contraire. Je me laisse faire pour découvrir – surprise, sa tête se déposant sur ma poitrine au niveau du cœur. Ce geste met fin au dernier rempart qui m’encourageait de ne pas craquer. Je laisse des larmes ruisselait sur mes joues, sans savoir si c’est de tristesse ou de joie. Avec tendresse, je dépose une main au niveau de sa joue apparente, pour lui apporter l’affection dont il semble avoir autant besoin que moi. Je ne dis rien. Je ferme les yeux – même, pour savourer cette étreinte riche en émotion. Il y avait bien longtemps que nous ne nous étions pas rapprochés dans un autre but que nous réconcilier pour des paroles assassines. D’un certain point de vu, je l’admets, nous le faisons présentement dans ce sens également mais quelque chose change de l’ordinaire. Je n’ai aucune arrière-pensée, aucun-remord. Je ne ressens que le plaisir de le sentir encore affectueux à mon égard, comme celui de l’être au sien. Un bref instant, je me laisse prendre au jeu de croire que nous sommes revenus à nos débuts, quand les mots n’étaient que superflus. Puis soudainement sa main me lâche, sa tête s’éloigne. Je me sens terriblement seule, abandonnée, déboussolée. Je réagis aux mots qu’il me dit – totalement hors propos. Il a raison. Les pancakes vont brûler. Les yeux brouillés de mes larmes, je retourne au devant de la gazinière pour retourner le pancake légèrement carbonisé. Ma migraine s’intensifie à mes yeux qui s’épuisent de tant pleurer. « Mange. Je t’en supplie. » Fais-je à bout de force, alors que la cafetière bip. J’ai le sentiment que mon crâne est prêt à exploser tant la douleur me ronge, ce qui m’obnubile, me rend moins réactive aux choses qui m’entourent. Anna. Il faut que tu prennes une aspirine. Plus tard. Je fais taire la cafetière avant de servir une tasse à Brendon, que je dépose sur le plan de travail, quand l’alarme incendie vient me vriller les tympans. Merda les pancakes ! Je me rue sur la poêle qui dégage une fumée nauséabonde de brûlé, avant de la passée sous l’eau fraiche. Mais je n’y tiens plus, le bruit m’arrache un gémissement de souffrance, et je la lâche dans l’évier pour me boucher les oreilles. « Brendon ! » J’appelle mon homme à l’aide, sans savoir si c’est pour l’alarme ou autre chose, mais j’ai conscience que dans son état il ne peut rien faire. Je pleure donc de plus belle en m’effondrant à genoux au sol. Je cesse totalement de lutter contre tout ce qui me dévorent, me détruit. Je laisse toutes mes souffrances me maintenir en état de loque. L’alarme finira bien par s’éteindre. Mes larmes finiront bien par s’arrêter.

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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptySam 30 Sep - 23:34


Sentir Anna s’éloigner me fait mal. J’aurais souhaité son contact éternel. Mais au fond de mon esprit, quelque chose m’a prévenu. Les pancakes. Comme c’est stupide. Mais je pense que mettre la maison en feu ne va pas régler les choses. Elle recule donc et à nouveau le froid m’enrobe. Je l’observe. Jusqu’à ce qu’elle me rappelle à l’ordre. C’est vrai. Manger. Cette fois, j’arrive à prendre la fourchette et à me saisir d’un morceau omelette. Je la porte à ma bouche. Mâcher est étrange, ma mâchoire semblant me résister. Avaler est le pire. Ma gorge est tellement comprimée par mon stress que je passe bien près de recracher. Je suis toutefois suffisamment persistant pour faire passer la nourriture. Je répète l’opération à plusieurs reprises et à chaque fois avaler est un peu plus facile, les muscles de mon cou se détendant. La confiance me revient. Une tasse de café apparaît devant moi et j’observe le liquide chaud un instant, hésitant à en boire. Pour la simple et bonne raison qu’avec mes réflexes déficients, les risques de me brûler ou de m’étouffer sont grands. Concentrer à l’observation de ma tasse, je sursaute au son de l’alarme. Tout comme Anna, le bruit m’agresse. Je ferme fortement les yeux, sous la douleur que l’alarme provoque à l’ensemble de mon être. À travers cet enfer, j’entends l’appel d’Anna. Je comprends en retard ce qu’elle attend de moi. Ouvrant les yeux, je la vois pleurer. Cette vision m’horrifie. La voir si vulnérable, similaire à mon état. Une fois de plus, nous sommes semblables. Des impuissants, dans le cas présent. Par contre, ce mimétisme n’est pas obligatoire. Je dois faire quelque chose, le son m’engourdissant de secondes en secondes. Alors, je me retrouve debout, me tenant à la table. Je marche. Je tombe. Le choc sur mes genoux m’envoi une nouvelle décharge électrique de douleur qui me fait grogner. Je me relève, les jambes tremblantes. Je m’approche de l’entrée, tombant à demi à côté de mon sac de golf. J’en sors un bâton au hasard. Je me redresse, une rage sur le visage. Je m’avance en direction du détecteur de fumée. J’ai de la difficulté à demeurer en équilibre à présent, mais je m’en fiche. Je tente de décrocher le détecteur haut perché d’un coup, mais je rate. Anna pleure toujours. Je fixe le fautif avec haine. J’use du bâton pour le faire exploser d’un coup puissant, hurlant sous l’effort. Le son s’arrête, remplacé par celui de détecteur qui tombe au sol et par moi qui halète sous l’intensité de mon dernier geste. Je n’en peux plus. Je me laisse tomber au sol, poussant le bâton au loin. Je porte une main à mon front, brûlant. Je dois me calmer. Je tremble comme une feuille au vent. Par contre, le silence n’est pas complet. Anna. Malgré ma douleur, malgré ma fatigue, je rampe vers l’intérieur de la cuisine. Je m’approche toujours plus de ma compagne. Je ne m’arrête que lorsque je suis suffisamment près pour la toucher. Je caresse d’abord prudemment sa main de mes doigts tremblant. Puis, j’ose pousser le geste. Je me retrouve à l’enrober de mes bras, à la serrer contre moi. Elle a mal. J’ai mal. Nous avons mal tous les deux. L’une de mes mains se retrouve à caresser sa tête, qui semble la faire le plus souffrir. Je commence à comprendre ce qu’elle a. Elle est hangover. Et c’est entièrement de ma faute. Elle a du partir à mon insu hier pour boire quelque part ou bien directement ici. Personne n’a pu l’empêcher car j’étais dans mon coma émotionnel. Comment j’ai pu la laisser ainsi seule au point qu’elle s’est mise dans cet état de souffrance ? Je suis décidément le pire des égoïstes ! Je souhaite la serrer un peu plus fort, uniquement pour me rendre compte que je ne peux pas. Mon corps est en train de me lâcher, je suis à peine capable de remuer cette main sur sa tête. Je ferme les yeux. C’est probablement à cause de l’adrénaline. Mes réserves sont plus grandes que cela, je vais bientôt retrouver possession de mon corps. Il le faut. Je ne peux pas la laisser tomber comme ça. « Je suis là, mon amour. » Je m’entends lui murmurer. « Désolé d’avoir cassé le détecteur de fumée, il ne m’a pas laissé le choix. » Je dis avec un ton différent. Léger. Un faible rire me traverse. Cela me surprend. Beaucoup. J’ai l’impression d’émerger d’un long sommeil. Je suis désorienté par ce faible retour de ma personnalité. Puis, je souris. Enfin. Je n’ai pas mentie à Anna. Je suis effectivement là.
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 0:45



Le bruit est insupportable. Il parvient à transpercer malgré tout l’épaisseur de mes mains, posés sur mes oreilles, pour toujours plus accentuer la douleur qui ronge mon crâne. Il faudrait que je me lève, que j’essaye de l’interrompre, mais je ne suis pas en mesure de le supporter un volume au dessus. Alors j’appelle Brendon à la rescousse. J’ai conscience qu’il ne peut rien pour m’aider, que je suis la plus forte – actuellement – de nous deux, mais je ne parviens pas à me remettre sur mes pieds. Alors je me laisse aller à pleurer, à me faire submergé par toutes ces souffrances qui me rongent de plus en plus. J’ai le maigre espoir en moi que les choses finissent par s’arranger d’elle-même. Que l’alarme finisse par s’éteindre toute seule, que mes larmes finissent par sécher toutes seules. Quand soudainement, un grognement de Brendon m’alerte. Je regarde ce qu’il fait. Ce qu’il se passe, Il est a genoux au sol. Bordel Anna. Ressaisie toi ! Je l’aimerais mais je demeure toujours immobile, en larme, au sol. Je regarde Brendon lutter contre lui-même pour parvenir à mettre un terme à cette alarme assourdissante qui semble, métaphoriquement, venir nous alerter d’un danger imminent. Certes la maison ne prendra pas feu, mais notre couple – lui, si on ne fait rien, il va se consumer totalement. Les retrouvailles ratées avec Sasha ne sont que le prologue d’une histoire où aucun des protagonistes ne sortira indemne. Sauf si… sauf si ? Je m’assure que Sasha ne m’aime plus, qu’il ait refait sa vie. Quelque part, n’avoir jamais pu en avoir la confirmation, cela m’a encouragé à me garder disponible. Il est plus facile de quitter un petit-ami qu’un mari. Et si il t’aime ? Si il n’est pas remarié ? Alors je serais confronté au pire choix de toute ma vie. Je devrais choisir vers qui mon cœur tend le plus, et avec qui je veux terminer mon existence. Mais pour l’heure, le seul qui me préoccupe se trouve à être mon compagnon qui – muni d’un club de golf, exprime toute la haine qui le ronge en frappant le détecteur de fumée qui arrête sa sonnerie stridente en tombant lourdement sur le sol. J’entends les éclats de la boite heurter le sol, et d’instinct je protège mon visage d’un éventuel projectile. Le calme est revenu. Il ne reste plus que le bruit de nos respirations haletantes pour briser ce silence qui me semble désormais bien plus agréable que précédemment. Je mise sur lui pour retrouver la force de lutter, la force de me relever, la force de me calmer. Je me concentre sur la détresse de Brendon pour me mettre – littéralement, un bon coup de pied aux fesses. Il a besoin de moi. Il a besoin de moi. Il a besoin de moi. Cette phrase devient un leitmotiv mental lorsque je sens sa main se déposer sur l’une des miennes. Je redresse mon visage vers le sien alors qu’il m’enserre de ces bras. Comme une noyée, je me raccroche à lui tout en enfouissant mon visage dans le creux de son cou. Respirer son parfum m’apaise bien plus que n’importe quoi d’autre dans cette maison. Son murmure vient faire bondir mon cœur de bonheur. Le fait qu’il m’appelle encore mon amour, signifie qu’il n’est pas encore prêt à me quitter. Je rie quelque peu à son excuse pour le détecteur. « Ce n’est pas grave. Il l’avait bien cherché. » Je tente de faire de l’humour, à mon tour. Maintenant qu’il parle de nouveau, avec les émotions que j’aime entendre dans sa voix, je veux l’entendre rire même brièvement. Relevant mon regard vers le sien, je lui avoue avec tendresse. « Je suis désolé. J’aurais dû être bien plus vigilante. » Je ne fais pas référence aux pancakes qui ont finit dans l’évier, complètement cramés. Je fais référence à notre couple. Je n’ai vu que mes petites préoccupations, j’ai oublié de prendre soin de ce cœur qu’il m’a donné il y a deux ans. Remontant une main sur sa joue, je la caresse avec douceur, tout en soufflant. « Pardonne moi mon ange. » J’ai fais de nos vies un enfer. Parce que je n’ai pas été capable de guérir totalement de mon ex-mari, qui hante toujours mon cœur, j’ai provoqué le mal dont souffre Brendon. Je m’en veux terriblement. Remontant ma main à son front, je soupire. « Tu es brûlant. Il faudrait peut-être appelé un médecin. Ton état m’inquiète. » Je suis une piètre infirmière. Je ne sais pas comment l’aider – en dehors de le nourrir. Je devrais, je sais, mais mon cerveau refuse de fonctionner convenablement aujourd’hui.

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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 2:20


La serrer ainsi m’avait manqué. Son affection m’avait manqué. Sa chaleur et son doux contact également. Je n’avais pas réalisé que j’étais ainsi en manque d’elle. Que cette privation m’avait rendu aussi sensible à chaque caresse d’Anna. Tout ce temps, j’avais rationalisé la situation. Me disant que ce n’était pas grave, que ce n’était pas si important que cela. Que si besoin, je pouvais toujours me satisfaire moi-même. Sauf que j’avais tout faux. Oh comment j’avais tort ! Je profite donc de son contact bénéfique, sentant mes muscles brûler à nouveau. Je les ignore autant que possible, le calme que me procure Anna semblant atténuer cette douleur. Certes, je me détends. Je me sens aimé. Rassuré même. Voilà longtemps que sa présence ne m’avait pas été aussi apaisante. J’avais presque oublié qu’elle avait ce pouvoir sur moi. Que ses caresses pouvaient me rendre complètement vulnérable, sensible à sa tendresse. Sentant une nouvelle dépendance naître, je suis presque soulagé mais surtout déchiré de la sentir réagir dans mes bras, me permettant de dévier de mes pensées obsessives. Parce qu’à cet instant, je ne peux cacher que je la désire. Le problème s’est qu’autant elle que moi ne sommes pas à notre meilleur physiquement et mentalement. Ça serait presque comme abuser de la situation. Je me sens presque gêné de ressentir ce genre de choses à un moment aussi inapproprié. Mais cette intimité retrouvée est tellement agréable, je souhaite la pousser plus loin. Redécouvrir presque cela avec Anna. Assez ! Je dois penser à autre chose. Tiens, voilà ses yeux qui se relèvent vers les miens. J’entre-ouvre la bouche sous ses excuses, me suppliant presque de la pardonner. Je relève une main un peu moins tremblante pour essuyer délicatement l’humidité de ses joues. De son côté, sa main vient caresser ma propre joue, dans un geste qui me fait momentanément fermer les yeux sous la douceur de sa peau. Décidément, elle est tentatrice. J’ouvre les paupières afin de pouvoir m’adresser à elle. « Nous sommes tous les deux à blâmer, je pense. Mais ça n’a plus d’importance. Je ne t’en veux pas. » Je dis, lui offrant un sourire particulièrement doux. Je ne veux pas qu’elle se sente coupable de quoique se soit. Autant ce qui est arrivé aujourd’hui, qu’hier ou encore que plus loin dans le passé. Ça ne sert à rien de se torturer de la sorte. Pas alors que nous ne pouvons plus rien changer. Sa main glisse vers mon front et son expression change. Je fronce des sourcils, tentant de comprendre ce qui cloche. Lorsqu’elle parle d’un médecin, je vais me saisir délicatement de sa main pour la retirer de mon front et la garder prisonnière un instant de mes longs doigts. Je la fixe droit dans les yeux. « Je vais bien. Je vais mieux, du moins. J’ai juste besoin de manger un peu. Et de deux aspirines. » Je lui souris. « Toi aussi d’ailleurs. » Je souligne, laissant enfin entrevoir l’inquiétude à son égard que je n’arrivais pas à exprimer dans mon état léthargique. J’aimerais me lever pour lui prouver que je suis parfaitement en forme, mais je demeure misérablement assis par terre sur le plancher froid, encore une fois. Je suis toujours si près de ma compagne. Tellement près et en mesure de la toucher. Avant même que je réalise ce que je suis en train d’accomplir, je constate ma proximité avec son visage. Je vois ses lèvres tentantes. Que je sais être particulièrement délicate et délicieuses. Je me laisse attraper par leur magnétisme et je m’approche encore plus. J’ose croiser son regard, cherchant son consentement. Voilà bien une première, mais j’ai besoin de savoir que ce que je fais, elle le veut tout autant que moi. Voyant une lueur briller dans son regard, j’interprète cela pour un « oui » à mes risques et périls. Je devrais attendre, impatient que je suis. Sauf que le désir est à présent ardant, incontrôlable. Je permets à nos lèvres de se toucher. Je commence par un baiser poli, avant de chercher quelque chose de plus passionné. Je pousse ma chance au maximum. Je ne m’arrête que lorsque la poêle dans l’évier glisse un peu plus au fond et produit un bruit soudain, me faisant sursauter. Je me mets à rire. Longtemps. Ça fait du bien. Je décide d’agir finalement avec sagesse. « Manger. Il faut que je mange. » Mais ce qui me préoccupe vraiment en cet instant, c’est le moment de me relever. Comment pathétique je vais être et surtout comment je vais inquiéter encore plus Anna à cause de cela.


Dernière édition par Brendon Elder le Dim 1 Oct - 3:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 3:33



En cherchant dans ma mémoire, je peine à me rappeler à quand remonte la dernière fois que nous nous sommes enlacés avec autant de sincérité. Du moins, lui a toujours été sincère de son côté mais, moi ? A quel date précise j’ai commencé à l’étreindre dans le simple but d’accomplir une forme de devoir ? Tu ne t’en souviens plus ? Non. Je ne m’en souviens plus. Je ne me souviens même pas de ce qui a été l’instigateur du retour de mes vieux démons. C’est pourtant simple. Mhmm… non. Non j’ai beau cherché, je n’arrive pas à remettre la main dessus. Peut-être cela vient t’il de l’état déplorable de mon esprit qui – victime d’une gueule de bois que je ne suis pas prête d’oublier, n’est plus en mesure de réfléchir convenablement. De toute façon, je m’en fiche. Qu’importe ce qu’il a bien pu me passer par la tête, je regrette sincèrement de m’être comportée avec lui comme je l’ai fais. Je lui ai fais du mal. Aucune excuse ne sera valable pour que je me pardonne. Non. La seule personne ici présente qui peut m’accorder son pardon, c’est lui. Voilà pourquoi je lui demande de le faire. J’en ai besoin. S’il ne le fait pas, je sais parfaitement ce qu’il va se produire. Je vais vouloir me punir pour tout ça, pour tout le mal que je lui ai infligé, et je risque de commettre l’irréparable. Qui est ? Le quitter. J’estimerais que je ne le mérite pas et pour lui assurer une chance de trouver une meilleure compagne, je le pousserais hors de mon existence sans lui accorder la moindre chance de me convaincre que j’ai tort. Je reproduirais ce que j’ai fais à Sasha, il y a sept ans, et je m’y refuse. On pourrait croire que je suis un être égoïste ne pensant qu’à son bien être mental mais ce n’est pas le cas. Je sais que si j’en venais à partir, Brendon le vivrait aussi mal que la découverte de mes sentiments pour Sasha. Alors croyez-moi, je pense d’avantage à lui qu’à moi en espérant acquérir un début de pardon. Je lui sourie affectueusement lorsqu’il me dit que nous sommes tout deux responsable et qu’il ne m’en veut pas. Peut-être a t’il raison. Toutefois, il a dit la seule chose que j’avais besoin d’entendre. Désormais, je vais pouvoir avancer sans repartir dans le tourbillon infernal de la culpabilité. Sasha t’avais pardonné aussi. Pourquoi avec lui cela n’a pas fonctionné ? L’outrage que je lui ai fait était bien plus grave. J’avais poignardé notre contrat de mariage en couchant avec son meilleur ami. Il me fallait deux pardons au lieu d’un seul et – ce pardon, je me le suis accordée au début de notre relation avec Brendon, avant de soudainement le retirer. On dirait que tu te rappelles désormais l’origine du retour de tes vieux démons. Très juste. Ils sont revenus pile au moment où Brendon m’a parlé de mariage. J’ai revécu le désastre que fut le premier, la raison de ce dernier, et je m’en suis voulu mortellement d’être heureuse en amour après ce que j’avais fais. D’ailleurs, je ne suis pas naïve. Je sais bien que par la suite j’aurais des moments hauts comme des moments bas. Qu’il m’arrivera de nouveau de culpabiliser de… l’aimer. Tu l’aimes, Anna ? Présentement, je crois que oui. Sinon je n’explique pas pourquoi soudainement son bien être m’ait redevenu presque vitale. Je remonte d’ailleurs ma main à son front pour constater avec inquiétude qu’il est brulant. Je suggère d’appeler un médecin mais – me prenant la main, Brendon me fait comprendre que c’est inutile puisqu’il va mieux. Il m’informe qu’il a juste besoin de deux aspirines et il n’a pas tort en précisant que c’est également mon cas. J’acquiesce avant d’être happé par le mouvement naturel qu’adopte son visage s’approchant du mien. Je dévore des yeux ces lèvres qui – comme au cours de notre tout premier rendez, m’attirent inexorablement. Je ressens l’envie de l’embrasser et – d’un regard échangé, je lis dans ses yeux que le désir est commun. Je l’invite donc à le faire. A déposer sa bouche contre la mienne. Si le contact entre elles est hésitant, la sensation est divine. Je sens un profond bien être m’envahir alors que je ferme mes paupières pour savourer la douceur de cet instant. Délicatement, j’entrouvre mes lèvres pour lui laisser le loisir d’enrouler sa langue à la mienne. Tout ce fait très naturellement. Y compris l’intensité de  ce baiser qui monte graduellement, déclenchant un désir sexuel à son encontre. Contrairement aux rares fois où j’ai pu éprouvée cela au cours des derniers mois, je ne cherche pas à fuir. Au contraire. Je me colle davantage à lui. Je suis guidée par mes pulsions lorsque la poêle glissant dans l’évier nous fait sursauter comme deux adolescents pris en flagrant délit. Eclatant de rire également, je relâche ma nuque un instant, ravie d’entendre à nouveau le son mélodieux de son rire. Il m’avait manqué. Autant que cette complicité qui s’instaure entre nous. Espérons que cela ne soit pas éphémère, cette fois. « Oui. C’est le plus important. » Lui dis-je charmante en retour sur le fait qu’il doit manger. Me relevant, en m’appuyant sur un meuble à proximité, j’aide mon compagnon à en faire de même avant de l’amener à la table pour qu’il puisse y prendre place. « Je vais aller chercher les aspirines dans l’armoire à pharmacie. Je reviens tout de suite. » Je dépose un baiser sur son front, puis quitte la cuisine pour regagner la salle d’eau. Je ne reviens que lorsque j’ai la boite contenant les médicaments. Je lui en donne deux dés mon retour, que je dépose à coté de son assiette, puis en avale deux également à l’aide d’un verre d’eau. Faisant cuire le reste de pate qui a échappée au massacre, je les sers avant de prendre place à table pour manger. Tout est tiède mais je m’en contente. Je n’ai plus le cœur à cuisiner. Loin de là. J’ai surtout envie de me prendre un bon bain bien chaud pour me remettre de cette nuit pénible sur le canapé.    

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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 4:44


J’observe ma compagne se remettre sur ses pieds, déglutissant avec anticipation. Elle m’offre à nouveau ses mains pour m’aider et je les prends en souriant. Mes jambes sont raides, mais solides. Je n’ai donc pas autant de mal que je le croyais à retrouver une position verticale. Satisfait, j’acquiesce lorsqu’elle m’indique qu’elle s’occupe des aspirines. C’est définitivement la priorité. Un baiser sur mon front brûlant me pousse à honoré convenablement cette fois la nourriture qu’elle m’a préparé. Je retourne à ma place à la table. Je mange alors avec un véritable appétit, ce qui me motive à tenter le café. Le breuvage est tiède à présent, donc parfaitement sécuritaire. Je me rends compte que je le cale presque entièrement lorsque l’Italienne revient et me tend deux aspirines. Je les avale à l’aide du jus d’orange cette fois. Commençant à sentir l’effet de la nourriture sur mon organisme, je continue cette opération en observant d’un œil bienveillant Anna qui se prépare des pancakes. Elle revient ensuite s’assoir devant moi. Comme mon assiette est à présent terminée, je me permets de piquer ma fourchette dans quelques morceaux de ses pancakes et de les lui voler. Je les dissimule en vitesse dans ma bouche, les mâchant avec un air de défi. Vraiment délicieux, comme toujours. Dommage qu’il y ait eu cet incident mineur pour gâcher une partie des pancakes. Mais pour l’instant, je suis rassasié. D’ailleurs, je dépose ma fourchette dans l’assiette en ce sens. J’expire un bon coup, satisfait de sentir mes forces me revenir lentement. Je ferme même les yeux un bref instant, pensant à comment confortable serait notre lit si je m’y trouvais. Je me cale un peu plus dans la chaise et je soupire une nouvelle fois, me relaxant un peu plus. J’ouvre les yeux après une minute de la sorte, croisant les prunelles de ma compagne. « Merci d’être si attentionnée pour moi et de m’avoir préparé un si bon déjeuner. Tu sais comment me rendre heureux. » Mes yeux brillent de sincérité. Ça été si difficile entre nous récemment, mais mon affirmation en demeure une véridique. Je le pense toujours. Malgré les disputes, malgré les obstacles et les difficultés, je suis heureux avec cette femme. Je dois seulement me montrer plus reconnaissant. Me remettre à faire des efforts. J’ai peur que demain le climat de tension et de dispute revienne de plus bel, évidemment. Mais pour l’instant, je veux simplement être Brendon et Anna. Ceux d’origines. Les tourtereaux de Palerme. Ces deux là me manquent. Dans leur simplicité autant que dans leur naïveté. Qu’est-ce qui a pu les changer pour devenir aussi distant et pour perdre leur bonne entente ? J’avoue, je suis nostalgique. Je pense qu’il n’y a pas de mal à se remémorer les bons moments en autant qu’ils ne viennent pas polluer le présent. En parlant de présent, cela me ramène au fait que nous sommes lundi. Qu’autant elle que moi aurions du nous trouver au boulot à cette heure. Je la regarde donc, me sentant comme le porteur de mauvaises nouvelles. « Du coup, on fait quoi maintenant ? Je veux dire, est-ce qu’on rentre au boulot chacun de notre côté pour l’après-midi ou si on prend congé ? » Je demande avec une certaine anxiété, comme si j’ai peur qu’au fond elle n’attend que ça pour partir. Mais je vois bien son état. Aller travailler lui serait une véritable torture. Et je ne suis pas mieux. J’arrive peut-être à me positionner plus droit sur ma chaise, cela n’enlève pas la nuit de merde que j’ai passé à faire je ne sais pas quoi sous le stress pour avoir mal à chaque muscle qui existe dans mon corps. Comme pour orienter Anna dans mes conclusions, je lui offre un regard intense. « Parce que si tu veux mon avis, je n’ai pas envie que tu partes. » Pas après l’avoir retrouvé et que ce moment semble perdurer miraculeusement. Je crains toujours le prochain éclat de colère ou de reproche ou autre. Mais quelque chose me dit que si cela doit arriver, ce ne sera pas avant un petit moment. Du moins, je croise les doigts mentalement pour que cette trêve dure aussi longtemps que possible. Mon regard ne la quitte plus. Je suis à présent fiévreux, mais pas à la suite d’une maladie. Je brûle de désir, ne pouvant décidément pas mettre de côté cela à présent que j’y ai goûté. Je comprendrais si elle n’était pas habitée par la même pulsion. Après tout, cette fois, elle a vraiment mal à la tête, si on me permet la blague douteuse. Si seulement je pouvais me montrer raisonnable. Il me semble que je n’ai été que ça depuis beaucoup trop longtemps. Il est temps de repousser les limites. J’ai envie qu’on soit le temps d’un instant à nouveau en parfaite harmonie. Le sexe est secondaire. C’est elle que je veux retrouver. Chaque parcelle de sa peau. C’est elle qui m’intéresse. Toujours.
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 6:20

 Brendon ne me mentait pas. Son état c’est vraiment amélioré. Je le constate à l’aisance qu’il a à se remettre sur ses jambes par rapport à tout à l’heure. Il tient même dessus sans réellement avoir besoin de mon soutien. Par quel miracle ? Je l’ignore. J’aimerais restée rationnelle et dire que ça vient de la nourriture qu’il a ingéré mais, la portion minuscule qu’il a prise ne peut pas lui avoir redonné un tel regain de force. Alors ça viendrait de quoi ? De nous ? Pfff. Tu dérailles complètement. Je sais, c’est complètement niais pour ne pas dire débile or, je ne vois aucune autre explication ! Je l’ai vu s’effondrer à maintes reprises au sol lorsqu’il a détruit le détecteur de fumé. Depuis, rien d’autre ne s’est produit en dehors de notre étreinte. Comment veux-tu que je n’arrive pas à cette conclusion ? Si tu veux mon avis, je pense qu’il reste encore quelques effluves d’alcool dans ton cerveau.  Qu’importe. Je préfère nettement le voir plein de vigueur et, après un baiser sur son front, je vais nous chercher des aspirines plus qu’attendues. Dés que je les ai, je les amène en cuisine pour qu’on puisse en prendre deux chacun. Il va falloir un peu de temps avant qu’ils agissent sur nos organismes, toutefois, cela ne m’empêche pas de cuire les derniers pancakes qui ont survécus à mon inattention précédente. Une fois qu’ils sont prêts, je m’installe en face de mon homme pour déjeuner à mon tour. Contrairement à lui, je n’ai pas très faim. Je me sens un peu nauséeuse alors, cela me fait rire qu’il me pique des morceaux en n’étant absolument pas discret pour deux sous. Bien sûr, je fais semblant de lui taper sur la main en ronchonnant pour le jeu. Il faut bien que je m’amuse un peu. D’ailleurs, je remarque que ça a l’air de lui plaire cette idée de me défier. Terminant mon déjeuner sur une note plus calme, j’admire Brendon se relaxant sur sa chaise. Il n’y a aucun doute possible, je le préfère ainsi. D’ailleurs, je ne le cache pas en souriant tendrement dés que nos prunelles se croisent. « De rien. C’est normal. » Dis-je avec tendresse avant de déclarer – taquine. « Aurais-je oubliée à notre rencontre de te dire qu’au cours de mes études j’ai pris spécialisation petite femme au foyer parfaite ? » J’éclate de rire à cette idée. J’imagine même les cours que l’on aurait pu me donner pour que je devienne une compagne parfaite. Cela aurait été plus drôle que la réalité. Effectivement. En pratique j’ai surtout appris tout ce que je sais aujourd’hui, à l’âge de treize ans, avec tante Silvia. Ce qui n’était pas si terrible en soi puisque – telle une maman, elle m’a tout enseignée avec tendresse. Elle me manque. Il faudra que je songe à l’avenir à aller lui rendre visite avant que je ne le puisse définitivement plus. « Non, plus sérieusement. » Reprends-je sincère. « Faire ton bonheur a toujours été ma priorité alors je suis ravie d’apprendre que j’y parviens. » Espérons que cela dure. Que cela ne soit pas éphémère comme les précédentes fois. Car oui, des moments comme celui-ci ils nous arrivent d’en vivre. Or, en règle général, ils laissent vite place aux conflits. Sortant de mes pensées à l’interrogation de Brendon, concernant l’après-midi à venir, je prends le temps de réfléchir un bref instant lorsque le regard qu’il m’offre me déstabilise. J’y décèle un sous-entendu coquin allant de pair avec son aveu. Je dois dire que je n’y suis pas insensible. Lui souriant de manière aguicheuse, je lui déclare. « Hé bien… en théorie, pour mon éthique professionnelle, cela serait bien que je travaille cette après-midi mais… » Je décale l’assiette sur la table, de sorte de déposer mes avants bras sur celle-ci, avant de me rapprocher pour lui confier suavement. « Je n’ai absolument pas le cœur à cela. Au contraire. J’ai très envie de me prélasser dans un bon bain chaud, puis ensuite de me détendre dans notre lit. » A cette parole, je me lève pour contourner la table. Lorsque je suis à côté de lui, je me penche à son oreille où je lui murmure. « Si tu me cherches, je suis dans la salle de bain à l’étage. » Mon téléphone ne cesse de sonner en arrière fond depuis quelques minutes. Je n’ai pas envie de l’entendre si nous devions nous retrouver plus intimement. Quittant la cuisine en lui lançant une œillade, je me mords la lèvre inférieure de désir, puis prend la direction de notre salle de bain. Il va venir, tu crois ? Je l’espère bien. Maintenant qu’il a éveillé en moi l’envie, cela serait dommage que l’on n’en profite pas pleinement. Tandis que je pousse la porte sans la fermer complètement, je commence à faire couler l’eau dans la baignoire où j’incorpore quelques gouttes de bain moussant. Ensuite, je me déleste de mes vêtements. Ma robe a bien besoin d’un bon lavage, comme le reste. Je mets donc tout directement dans la panière avant de me brosser rapidement les dents, entièrement nue, face au grand miroir donnant sur la porte. Je la guette, d’ailleurs. J’attends avec impatience de l’y voir apparaître.  

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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 18:23


Son rire est une mélodie dont je ne peux tout simplement pas me lasser. Alors comme ça elle a étudié pour devenir la femme au foyer parfaite. « Ah bon, ça explique tout. » Je dis, riant à mon tour. Son humour que j’aime tant est de retour. Il me fait l’effet ordinaire, c'est-à-dire qu’il me rend léger, joueur. Elle reprend son sérieux et à cela je l’observe avec des yeux lumineux. Entendre de sa bouche que mon bonheur à toujours été une priorité pour elle me crée une nouvelle vague de chaleur dans la poitrine. Mon cœur se resserre un peu plus fort. J’expire ce qui me semble être de l’air brûlant. Est-il possible de tomber amoureux d’une personne deux fois ? Parce qu’à cet instant, je me sens comme le touriste qui vient de se casser la gueule stupidement et à qui on présente l’infirmière qui sera en charge de le soigner. Je me souviens de cet idiot, qui regardait l’infirmière comme si elle était la chose la plus précieuse au monde. Ce moment du présent me confirme que la beauté que je voyais en Anna ne s’est jamais envolée. Elle est toujours là. Il suffit juste que je la mérite. Peut-être est-ce pour cela que mon désir pour elle grandit sans pouvoir être contenu ? Peut-être est-ce pour cela que je cherche à la tenter, que je veux la retenir avec moi ? Peu importe ce qui explique mon comportement, je ne peux que lui offrir un sourire lorsque je constate qu’Anna répond favorablement à mon invitation silencieuse. Son regard change, sa voix devient tentatrice et son corps me donne encore plus envie, dans le moindre de ses gestes. Toujours assis à la table, je l’observe se lever, m’indiquant qu’elle compte aller prendre un bain. L’invitation ne peut pas être plus claire. Elle s’avance, j’approche de moi. Son souffle vient caresser mon oreille, me faisant frissonner. J’écoute ses mots chuchoter en laissant mon sourire croître jusqu’à son apogée. J’ai bien compris ce qu’elle désire et je n’ai pas l’intention de la laisser insatisfaite. Je l’observe s’éloigner, voyant du coin de l’œil les morceaux du détecteur de fumée. Hum, un bon coup de balai serait nécessaire pour éviter que quelqu’un se blesse. Le téléphone d’Anna résonne au loin. Je ne peux que me sentir coupable d’ainsi être celui qui le laisse sans réponse. Mais au risque de me répéter, je suis égoïste. Je réunis vite fait les morceaux du détecteur dans un coin, laissant ainsi à Anna le temps de faire couler le bain. Tout du long, je ne peux retirer de mon esprit l’image de son corps qui est probablement nu à l’heure qu’il est. Je termine ce qu’il y a à faire ici et je commence à grimper à l’étage, impatient. Une fois en haut des escaliers, je dois m’arrêter une minute, le temps de me calmer. Dommage que je ne sois pas au sommet de ma forme. Je vais faire avec. J’ai un objectif en tête et je ne compte pas reculer. Je baisse la tête un moment pour observer à quoi je ressemble au préalable. Je porte toujours mon complet de la veille, du moins, partiellement. Je n’ai plus que ma chemise bleu clair et mon pantalon noir quelque peu plissé, à mon plus grand agacement. Le noir est également salis avec ce qui ressemble à de la poussière. C’est sur qu’après m’être traîné au sol tout à l’heure, il ne faut pas s’en étonner. Ma veste noire qui complète l’ensemble est probablement dans la chambre, quelque part. J’avais mis cet ensemble car je comptais passer au bureau hier soir. Il faut croire que mes plans ont drastiquement changés ce qui fait que seul Sasha a pu voir mon élégance habituelle hier. Je le chasse immédiatement de mes pensées. Je ne le veux pas dans ma tête, surtout pas alors que je m’apprête à rejoindre Anna. Il n’est pas difficile à repousser, l’odeur du bain moussant venant chatouiller mes narines. Je me décide à avancer, au Diable la présentation ! Je passe le cadre d’entrée de la salle de bain après avoir pousser la porte du bout des doigts, mes yeux instantanément attirés par la femme qui se présente devant moi. Elle est magnifique, il n’y a pas d’autre mot. Je me sens lamentable à côté d’elle. J’ai l’air probablement horrible, avec les cheveux en bataille et les yeux cernés. La barbe un peu trop longue aussi. J’évite de me tourner vers le miroir pour constater mon état. Je ne peux de toute façon pas la quitter des yeux. Je la détaille avec plaisir, m’approchant lentement simultanément. Je m’arrête juste en face, à quelques centimètres de son visage. Je scrute à présent ce dernier avec soin. Je porte une main pour y caresser sa mâchoire et ses lèvres. Puis, un sourire joueur apparaît sur les miennes. « Tu vas devoir m’aider, je pense. » Je lui dis, indiquant d’un geste mes vêtements. Je n’ai pas vraiment besoin d’aide en vérité, elle le sait j’en suis sur. Sauf que je veux que se soit elle qui le fasse, tout simplement. J’ai besoin qu’elle le fasse.
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyDim 1 Oct - 20:15


Je suis contente de voir que notre humour n’a pas disparue après tout ces mois de conflits que nous venons de traverser. Le rire a toujours été quelque chose de primordial dans nos rapports, au début, alors j’ai bon espoir qu’il nous aide à surmonter notre crise. Tu es certaine de vouloir cela, Anna ? A cet instant précis, oui. Je ne peux pas affirmer que demain je tiendrais encore le même discours, ni dans une semaine, mais pour l’heure j’ai envie que cela marche. Après, il ne faut pas oublier que nous sommes deux dans cette histoire. Ma seule volonté – possiblement éphémère, ne pourra pas suffire si celle de Brendon est aux abonnées absentes. Alors, je préfère ne pas m’avancer quant à l’issue que prendra notre relation. Je préfère plutôt saisir cette occasion de retrouver notre intimité perdue, celle de nos débuts, alors que Brendon m’y invite d’un simple regard en soumettant le désir de me garder pour la journée. L’idée m’est séduisante. Non. Attirante. Elle éveille en mon être un désir sincère de sexe à son encontre alors, aguicheuse, je lui avoue que je préfère poursuivre mon repos pour me prélasser dans un bon bain puis notre lit. L’invitation à m’y rejoindre n’est pas discrète, c’est un fait, et c’est volontaire. Je veux qu’il me rejoigne sans se poser de questions, sans hésiter le temps d’une seconde. J’ai besoin de le sentir contre ma peau, contre mon cœur, alors je lui indique dans un murmure à son oreille où me trouver. Si je pouvais douter de l’intention de me rejoindre, le dernier sourire que je vois sur son visage, avant que je quitte la cuisine, suffit à m’en dissuader. Je rejoins la salle de bain à l’étage confiante autant que fiévreuse. Je prépare l’eau du bain, où j’ajoute du bain moussant, avant de me délester de mes vêtements qui rejoignent la panière. Postée devant le miroir donnant une vue imprenable sur la porte, je me brosse rapidement les dents en guettant son arrivée. Elle ne se fait pas trop attendre, d’ailleurs. Il apparaît dans l’encadrement de la porte après que celle-ci s’est ouverte sous le mouvement tendre de ses doigts. Lentement, je me tourne vers lui pour lui faire face. Je sens son regard gourmand glisser sur la moindre parcelle de ma peau, et je frissonne d’envie en me mordant la lèvre inférieure. Je sais que mes nombreux complexes laisseraient à penser que me montrer dans une totale nudité m’est impossible mais, face à un regard amoureux, les choses disgracieuses sur moi n’existent plus. Il n’a pourtant pas toujours été très tendre avec ton aspect physique. Notamment à l’occasion de disputes passées. Quand on est en colère, on dit des propos blessants. C’est humain. Je n’ai moi-même pas toujours été très tendre dans mes réflexions. Avalant lentement la distance qui nous sépare, Brendon vient approcher nos visages comme un peu plus tôt, avant de me caresser la mâchoire et les lèvres de la main. Je frissonne à ce contact qui m’encourage à brièvement fermer les yeux. Souriant à sa demande d’aide pour ce dévêtir, je plonge mes prunelles, trahissant mon désir à son encontre, dans les siennes tout en répondant sensuellement. « Avec plaisir, mon ange. » A ces mots, avec tendresse, je m’empare des boutons de sa chemise que je fais céder. Puis, avec gourmandise, je dévore des yeux la peau de son torse que je m’autorise à frôler du bout des doigts. Je fais passée cela pour un accident mais c’est on ne peut plus volontaire. Lorsque le dernier cède, je lui ôte sa chemise qui rejoint ma robe dans la panière. Mes doigts s’occupant de la ceinture de son pantalon, je glisse mon visage dans le creux de son cou pour y déposer une multitude de baisers. Je m’enivre de la saveur de sa peau comme son goût, avec un plaisir que je n’avais pas éprouvé depuis bien une longue année. Je me nourris d’ailleurs des soupirs de mon homme, ainsi que les battements de son cœur qui s’amplifie sous son épiderme. Il me rend folle de lui tout entier mais, pour rien au monde je ne veux précipiter les choses. Cette tendresse que nous éprouvons m’est salutaire, réconfortante, et je veux m’en délecter plus que de raison. Voilà pourquoi, faisant glisser son pantalon en bas de ces jambes dans un geste lascive, je remonte mes lèvres aux siennes. Un instant, elles se frôlent, elles se caressent. Je meurs d’envie de l’embrasser comme paradoxalement je ne suis pas pressée de le faire. Voilà pourquoi je m’attarde sur le parcours de mes mains à même son corps. Elles vadrouillent, avec douceur sur son dos, ses épaules, avant de se déposer sur sa poitrine. Les prunelles ancrées aux siennes, je lui murmure – joueuse. « Te faut t’il aussi de l’aide pour le reste ? » Je peux. Mais je préfère qu’il sache à quoi il s’expose puisque je ne résisterais pas à l’appelle de lui offrir une gâterie.

@Brendon Elder
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MessageSujet: Re: Big freeze [Anna & Brendon] (#)   Big freeze [Anna & Brendon] EmptyLun 2 Oct - 0:47

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