A moment for us [Anna & Brendon]

Fin-décembre 2017

Mon père adoptif m’a offert pour l’anniversaire de mes trente ans un livre avec des pages en carton intitulé « 40 recettes de cocktails santé non-alcoolisées ». C’était une blague, bien évidemment. Sauf que je viens enfin de trouver une utilité à ce livre débile, huit ans plus tard. L’un de ces cocktails se trouve présentement a être dégusté par ma compagne enceinte de jumeaux et moi pour ma part j’ai une simple bière. Nous sommes à l’extérieur, à savourer la terrasse neuve et le beau temps de la soirée. Le ciel est complètement noir, un noir d’encre. Il y a donc énormément d’étoiles de visible et je les regarde en étant étendu sur ma chaise longue. Je ferme les yeux un moment, tellement bien dans cet instant paisible en compagnie de la femme que j’aime. Depuis ma crise de panique à l’hôpital après la première échographie d’Anna, j’évite le stress. Je cesse de m’en faire avec de nombreuses choses. C’est très, t.r.è.s. difficile, surtout lorsque Lexie décide de nous confier Lana pour aller avec Liam Drake à des soirées de charité et des courses automobile à l’autre bout du pays et ce quatre heures avant de devoir partir. Je soupire de découragement à chaque fois que je pense à ces deux là. Lexie est heureuse. À chaque discussion que j’ai avec Anna à leur sujet, je me vois contraint de l’admettre. Ce type la change et pour le meilleur. Je ne comprends juste pas pourquoi il lui fait faire toujours des trucs du genre. Heureusement surtout que pour moi Lana est comme ma propre fille et qu’elle a presque sa chambre attitrée depuis les années dans ma maison car je pense que voir son Drake serait plus compliqué de la sorte. La petite est justement endormie à poings fermés alors que moi et Anna profitons de la soirée ensemble. Nous ne pouvons pas vraiment nous rapprocher pour un peu de tendresse la chambre juste à côté de Lana, donc relaxer sur la terrasse va faire pour la soirée. J’ouvre les yeux, me sentant sur le point de m’endormir. Je ne dois pas faire ça. Oui je commence à me faire vieux pour veiller tard mais dans quelques mois je vais faire des nuits blanches à cause des jumeaux donc je dois commencer dès maintenant à tolérer de me coucher un peu plus tard. Je ne sais pas quelle heure il peut être, mais nous ne sommes pas passé minuit ça c’est certain. J’inspire donc un grand coup et je me redresse en faisant un bruit d’effort volontaire pour prendre une nouvelle gorgée de ma bière avant de me réinstaller confortablement sur ma chaise longue. Je recommence à fixer le ciel, cherchant la Lune. Il n’y en a pas ce soir, voilà pourquoi c’est si sombre. Heureusement que la terrasse comprend un véritable système d’éclairage dans sa structure, faisant en sorte que nous n’avons eu qu’à l’allumer et il nous a été parfaitement facile de marcher de façon sécuritaire jusqu’à nos chaises longues. Je me tourne vers Anna. Elle est silencieuse aussi. Je ne sais pas si elle s’est endormie. Son ventre a commencé à s’arrondir depuis que nous savons qu’elle attend des jumeaux. Presque en coïncidence, je dirais. Depuis, je caresse ce ventre à chaque fois que je le peux. Là je suis légèrement trop loin pour en être capable et ça me démange. J’aurais envie de carrément me lever pour aller poser mes mains sur ce ventre chaud et doux. Je me contrôle pour plutôt observer son visage. Je veux savoir si elle est encore avec moi ou si elle s’est endormie. Il n’y a presque pas de sucre dans son cocktail, ce n’est certainement pas ça qui va la tenir éveillée. « Mon amour ? » Je demande en chuchotant inconsciemment. « Est-ce que tu dors ? »

J’adore le printemps. Les nuits sont tellement agréables en cette période de l’année qu’on peut se permettre de trainer dehors sans se couvrir plus que cela. C’est d’ailleurs ce que nous faisons, Brendon et moi-même. Étendus sur nos chaises longues, nous profitons du cadre idyllique que nous offre notre magnifique terrasse. Les yeux clos, je savoure d’ailleurs cet instant de détente, bercé par le chant des vagues au lointain, en savourant une gorgée du cocktail sans alcool que m’a préparé Brendon. Je suis contente qu’il n’ait plus refait aucune crise de panique depuis ma première échographie. Je croise d’ailleurs chaque jour les doigts pour que cela perdure car, mine de rien, la vie de mon homme n’est pas de tout repos ces derniers temps. Entre ma grossesse qui est source d’angoisse, et sa meilleure amie qui lui fait du soucie en menant sa vie de femme, il serait facile pour lui de craquer sous l’effet de ces nerfs mis à rudes épreuves. Je prends donc grand soin de lui offrir un climat calme dés que je sens son émotivité prendre le dessus. C’est moi qui aie suggéré qu’on passe notre soirée ici, sur notre terrasse, justement. Je voulais qu’il puisse faire le plus de vide, mentalement. Ce qui semble être efficace puisque, à de rares occasions, lorsque je jette un œil en sa direction, je constate qu’il est paisible. Moi également, je suis paisible. Je songe à nos bébés en caressant doucement mon ventre qui commence à s’arrondir. Eux aussi j’imagine qu’ils apprécient la quiétude de ce moment. Ils ne sont plus secoués comme un peu plus tôt dans la journée, lorsque je m’activais à reprendre la robe rouge que j’ai offert à Lexie pour l’un des galas de charités auxquels elle va assister, ou encore en me chargeant de Lana. En parlant de la petite, elle dort tranquillement dans la chambre, à l’étage. Je le sais grâce au baby phone qui me suit partout. Sait-on jamais, qu’elle aurait besoin de quelque chose, ou qu’elle ferait un cauchemar. Cela me rassure de savoir que je pourrais immédiatement répondre à son appel. A cette pensée, un chuchotement parvient à mon oreille. C’est Brendon qui cherche à s’assurer que je suis bien éveillée. Ouvrant les yeux, je lui réponds aussitôt, avec douceur. « Non, mon ange. » Je vois dans son regard son désir de m’approcher pour caresser mon ventre. C’est une habitude qu’il a adopté dés qu’il a su sa paternité. Personnellement, cela ne me dérange pas. Au contraire. Je trouve ça bien qu’il soit déjà aussi proche de nos enfants. Cela leur permettent de s’habituer au son de sa voix, à sa présence. C’est important, à ce que j’ai lu. Oui, depuis que je ne travaille plus, j’ai beaucoup de temps à perdre. Lire des livres sur la grossesse m’aide à passer plus vite les heures où je suis seule à la maison. « Lexie doit être arrivée, maintenant. » Je suggère tout d’un coup, en croisant furtivement le baby-phone du regard. Elle a promis autant à sa fille qu’à mon homme d’appeler dés qu’elle a du temps libre. J’espère qu’elle n’a pas oubliée. Ou plutôt, j’espère que ce Drake va lui en laisser l’occasion car, de ce que je peux déjà constaté de lui, c’est un homme qui vit dans l’action. A chaque fois que Lexie est en sa présence, ils leur arrivent des choses totalement invraisemblables. Le combat de boxe amicale, la chute de la falaise au Canada, le voyage pour une course automobile. On ne peut pas dire que le boxeur est une vie accessible à toutes ces groupies. Tu sous-entends que Lexie est une groupie ? Je sous-entends que Lexie est une femme d’action que la maternité a trop longtemps brimée. Elle suit cet homme parce qu’elle a besoin de ce genre de vie, à deux cent à l’heure, sans attache. Tu désapprouves ? Nullement. Lexie a besoin de ça pour être heureuse, pour redevenir la femme autant que la mère. Je suis contente pour elle. Seulement, j’espère que Drake n’oublie pas qu’elle n’est pas aussi « libre » que lui, sinon, Brendon et moi allons avoir Lana chez nous bien plus souvent.

Je souris en entendant la douce et mélodieuse voix d’Anna résonner à mes oreilles. Je reste paresseusement couché sur le flanc désormais, à la regarder alors que son visage est éclairé à la perfection par la lumière que produit la terrasse. Je me dis encore une fois qu’elle est parfaite, que cette femme est magnifique. Surtout, je sais que je l’aime plus que tout juste à la regarder étendue de la sorte, la main caressant son propre ventre porteur de vies. Je ferme mes paupières quelque peu lourdes. Je ne lui réponds rien après avoir demandé si elle était réveillée. Elle va se demander ce que j’ai si je ne dis rien. Sauf qu’au lieu de me questionner, elle parle d’autre chose. J’ouvre les yeux et je laisse les reflets de lumière me faire plisser faiblement des yeux. Je me remets sur le dos pour revenir au ciel noir. Oui, ma meilleure amie devrait être arrivée depuis un moment. Alors que je me mets à réfléchir à son histoire de fou avec Drake, mon téléphone sonne d’un coup. Je l’ai mis exprès sur sonnerie pour percevoir toutes les notifications. Je m’étire pour aller chercher mon téléphone sur la table à côté de ma bière. « C’est notre apprentie boxeuse. » J’informe Anna en lisant son texte à haute voix pour qu’elle en prenne connaissance elle aussi. Je suis contente qu’elle ne m’ait pas oublié et Lana également. La petite n’a pas à souffrir parce que sa mère veut prendre du bon temps. Mais c’est faux, je n’ai pas réellement une telle opinion de ma meilleure amie. Je me persuade de cela, mais en réalité je suis d’accord pour qu’elle profite de la vie alors qu’elle le peut. Voilà pourquoi alors que je me montre très paternel, je laisse un peu d’humour sincère traverser mes réponses. Lana est bien avec moi et Anna. Elle sait que sa mère ne l’abandonne pas. Je dois arrêter de me faire des illusions avec la situation. Une fois notre conversation terminée, je remets le téléphone sur la table en faisant attention de ne pas accidentellement renverser ma bière. Je viens ensuite me caler dans la chaise longue, soupirant et grognant à la fois en venant frotter mes yeux avec mes paumes. Je demeure dans cette position quelques secondes avant de lâcher un commentaire pour ma compagne. « C’est difficile de laisser aller. » Je dévoile un visage inquiet, laissant tomber mes mains de chaque côté de la chaise, mes bras pendant dans le vide, les doigts touchant même le bois de la terrasse. « J’essaye tellement fort de faire comme si je trouvais ça ok qu’elle aille au loin comme ça avec cet homme. J’ai tenté de lui trouver des défauts. Mais ce gars est bon pour Lexie. Vraiment. Alors, pourquoi je n’arrive toujours pas à décrocher ? À la laisser faire ce qui est bien pour elle alors que je sais qu’elle s’est privée toutes ses années pour sa fille et pour moi. » Je dis en soupirant à nouveau. Je me tourne vers Anna. « Est-ce que tu crois que je vais être un tel papa-poule avec nos enfants ? » La question est presque rhétorique. C’est évident que je vais l’être. Alors je soupire une troisième fois et je viens fermer mes yeux fortement. « Je me décourage tellement. » Je murmure pour moi-même malgré que le silence qui nous enrobe va faire en sorte que ma compagne va l’entendre tout de même. Je dois trouver un truc pour me changer les idées. Pour me distraire. N’importe quoi. Mon regard capture la légère rondeur du ventre de la future mère dès que je rouvre les yeux. « Hey, pour ne pas que je pense trop à ça, on pourrait… » Je m’arrête. C’est la première fois qu’on va discuter de ce genre de chose. Nous savons qu’il y a deux bébés, mais pas leur sexe. Du coup, si on en parle, ce sera vraiment à titre hypothétique. Presque vain. Mais ça pourrait marcher à me distraire. Vraiment. « … Trouver des prénoms ? » Je demande, incertain que ça lui tente en pleine soirée avancée.

Je dois avoir un don de médium, je crois. A peine ai-je suggérée à Brendon que sa meilleure amie devait être arrivée à… j’ai oubliée le nom de la ville, que son téléphone nous signale un message. J’en serais presque impressionnée. Qu’est-ce qui m’en dissuade ? Le surnom que mon compagnon donne à Lexie qui me fait rire légèrement. Il est vrai que Lexie semble bien partie pour devenir une boxeuse, également. Toutefois, pour le bien de Lana, j’espère qu’elle n’aura jamais pour ambition d’en faire un métier comme son coup de cœur. C’est un sport tellement violent. Je n’imagine même pas le choc que cela serait, aux yeux innocents de la petite, de découvrir sa mère rouée de coups après chaque match. Je ne comprends d’ailleurs pas la passion de mon amie pour cette chose. Enfin, il ne vaut mieux pas que je songe à cela. Mon instinct maternel pourrait prendre des proportions exagérées si je commençais à m’inquiéter pour tout le monde, à mon tour. J’opte donc d’écouter le message de Lexie sans arrières pensées. Sa petite attention en toute fin me fait grandement plaisir. J’indique à Brendon de lui dire que je l’embrasse tout autant, alors qu’il rédige sa réponse. Je sais que leur petit échange peut durer un moment alors, je ferme momentanément les yeux pour me focaliser sur le bruit de l’océan. Je les ouvre lorsque j’entends Brendon déposer son téléphone sur la table. Aussitôt, je porte toute mon attention sur lui. Il semble… contrarié. Cela devient une habitude au sujet de Lexie. Du moins, depuis que Drake est entré dans la vie de celle-ci car, auparavant, il ne se montrait pas aussi inquiet pour elle. Peut-être parce qu’il était plus facile pour lui de prévoir l’avenir ? Elle était célibataire, une mère dévouée à sa fille, à son travail, il n’était pas difficile de prédire le lendemain. Tandis que maintenant, c’est le grand inconnu. Lexie devient imprévisible, insaisissable. Rien que cette journée le prouve. Jamais ce matin, lorsqu’elle nous a confiée la choupette dormant à l’étage, nous aurions pu imaginée qu’elle s’absenterait quatre jours avec le boxeur. Mieux. Jamais nous aurions été en mesure de deviner qu’il lui offrirait un poste de seconde assistante dans son équipe. Et tout ça, mine de rien, c’est source d’angoisse pour mon homme. Je savais d’ailleurs déjà d’avance tout ce qu’il me révèle. Je savais pertinemment que cette situation, bien que bénéfique pour Lexie, lui serait éprouvante. Je ne suis donc pas surprise. Au contraire. Toujours très calme, je lui déclare doucement. « C’est encore tout nouveau, mon cœur. C’est normal que tu ais un peu de mal à t’y habituer, autant qu’à accepter pleinement de lui lâcher du leste, puisque qu’elle s’est consacrée à toi ainsi qu’à Lana durant cinq ans. Cela a crée une forme d’habitude, une sorte de dépendance même. Mais fais moi confiance, très vite le seul bonheur de Lexie suffira à te faire vivre sereinement cette idylle naissante entre elle et cet homme. » C’est passager. Par contre, je crains que ce côté papa-poule qu’il devine chez lui ne soit pas aussi éphémère. Nos enfants auront son sang, grandiront auprès de nous. Quand ils commenceront à mener leurs vies hors de la maison, dans – dieu merci – bien plus d’une dizaine d’années, il sera encore plus délicat pour lui d’accepter de leur laisser plus de libertés. « Je pense que tu as la réponse, mon ange. » Je lui déclare avec tendresse. Il est inutile que je confirme cet état de fait dont nous avons tout deux parfaitement conscience. Je prends mon verre pour boire une gorgée de mon cocktail quand son soupire me parvient à l’oreille. Il redevient négatif. Je crains d’avoir à affronter incessamment sous peu une nouvelle crise de panique. Je dois empêcher cela. Je commence donc à m’asseoir pour le rejoindre, lorsqu’il m’interromps dans mon geste pour me proposer de… De quoi ? Je ne sais pas. Il s’est tu de lui-même, semblant réfléchir. Je ne bouge donc pas. J’attends la suite. La suite qui ne tarde pas lorsqu’il suggère de trouver des prénoms à nos crevettes. « C’est une excellente idée. » Je lui confirme, enchanté, en reprenant confortablement place dans ma chaise longue. « Par quoi désires-tu qu’on commence ? Les prénoms des garçons, ou des filles ? » Nous n’avons jamais parlés de notre préférence au sujet du sexe des jumeaux. D’ailleurs, je n’ai pas non plus réellement songé à comment ils seront nommées puisque, exigeante, je finis par trouver ceux que j’aime « moche ». J’espère donc parvenir à avoir un coup de cœur définitif avec certaines de ces propositions.

J’écoute la réponse d’Anna en me disant que c’est sur qu’elle à raison. Chaque fois que je lui demande conseil, je m’attends en retour à avoir une réponse parfaitement cohérente et c’est pour cela que j’y crois à tous les coups. Aujourd’hui ne fait pas exception. J’ai créé en cinq ans une forme de dépendance envers Lexie et réaliser que dans un sens elle n’a plus vraiment besoin de moi, même si je sais que ça n’a rien à voir, ça me conduit dans une zone très déplaisante de mon être. J’ai à cœur sa protection, j’ai à cœur son bien donc. Et effectivement, je dois admettre qu’elle était tellement rayonnante lorsqu’elle est venu nous apprendre qu’elle partait pour quatre jours que mon cœur m’a poussé à lui donner l’argent nécessaire pour une seconde robe pour ses soirées de charité avec Drake. Son bonheur m’a rendu heureux. Mais dès qu’elle part au loin comme ça, je n’arrive plus à me rappeler de ce fait. Je recommence à m’en faire maladivement comme c’est arrivé alors que ma compagne était en Italie. J’ai définitivement un problème avec les séparations. Mais ça, c’est quelque chose que je ne peux pas régler d’un simple claquement de doigts. Je dois travailler sur moi, laisser le temps opérer pour me faire accepter cette relation entre elle et le boxeur. Car comme le dit Anna, c’est encore tout nouveau. Je vais finir par m’y habituer. J’espère. Je me questionne sur ce trait que je vais sentir encore plus grand alors que je vais être père. Il est évident que je connais la réponse à ma question. Il ne peut en être autrement. Je vais être le pire papa-poule de l’histoire et j’espère que mes enfants vont être indulgent avec cela même si je sais qu’adolescents ils ne risquent pas de faire preuve de discernement. Ils vont plutôt me détester pour mon incapacité à les laisser aller. Heureusement, je vais avoir Anna avec moi pour contrôler ma panique de père protecteur. J’espère aussi que d’ici là je vais m’être amélioré et être un peu moins pire que présentement sinon ça va être un vrai désastre. Je le sens. Je cherche donc une distraction pour ne plus laisser mon esprit être pollué par mes préoccupations. On ne peut pas prédire le futur alors pourquoi s’en faire tellement avec cela. La seule solution que je trouve pour me changer les idées est de proposer à la mère de nos jumeaux de trouver ensemble des prénoms potentiels pour eux, bien que nous ne connaissions pas leur sexe encore. Elle me demande si on commence par nommer des prénoms de garçons ou des prénoms de filles. Je fronce les sourcils, moi-même dans le questionnement. « Euh… » Je dis bêtement, en fixant le ciel noir. Au fond, peu importe ce qu’on choisit comme sexe, il faut au moins statuer, du moins temporairement, sur deux prénoms de chaque. J’y vais donc avec le premier qu’elle a nommé. « Garçons, disons. » Je commence ensuite à réfléchir à des prénoms que j’aime et c’est plus difficile qu’on peut le penser. J’interromps le cours de mes pensées en réalisant un truc. « Hum, est-ce que de ton côté tu souhaites des prénoms d’origines italiennes pour au moins un des deux ou les deux ou cela ne te dérange pas ? » Oui parce que moi mes origines néozélandaises font que je songe naturellement à des prénoms anglophones en premier lieu mais peut-être qu’elle souhaite rendre hommage à sa culture d’adoption, ce que je compte respecter. Pendant ce temps, mon cerveau continue à chercher des prénoms significatifs et plaisants à mon oreille. J’en trouve un par hasard. « J’aime bien Nate, sinon. » Je la regarde, attendant son opinion.

Je suis heureuse de l’initiative de Brendon de changer de sujet pour se consacrer à quelque chose de plus agréable. Je n’aurais pas aimée affronter une nouvelle crise de panique. D’autant plus pour une personne que j’estime suffisamment grande pour faire ces propres choix toute seule, sans le consentement de personne. Alors certes, Lexie forme une famille avec Brendon depuis cinq années. Une famille où je commence tout doucement à trouver véritablement ma place, avec leurs accords mutuels. Seulement, je ne considère pas que cela soit suffisant pour justifier l’état de mon homme. Lexie à trente cinq ans, tout de même. Elle sait ce qu’est la vie ainsi que les conséquences aux choix qu’elle prend. Je pense donc que mon compagnon n’a aucun soucie à se faire. Bien au contraire. Comme il l’a si bien dit lui même, Drake est bon pour elle. Il lui apporte quelque chose qui lui manquait, dont elle a besoin. Elle ne risque absolument rien à s’y consacrée pleinement. De plus, cela finira bien par ce tasser ce besoin irrépressible de le suivre dans toutes ces aventures. A force du temps, une habitude va s’installer, et ils ce calmeront. Je ne doute pas de cela. Je lui souhaite d’ailleurs de profiter pleinement de cette magie que dégage l’amour à ces premiers balbutiements. On n’estime pas à quel point c’est fantastique de ne voir son monde qu’au travers du regard de l’autre. A quel point c’est formidable de passer son temps à ce découvrir à son contact. Et à quel point c’est vivifiant de sentir son cœur battre lorsque cet autre est là. Je garde de merveilleux souvenirs de nos débuts, avec Brendon. Pour cela, justement. Parce que j’ai autant aimé le découvrir, l’aimer ; que je aie aimé me découvrir, et être aimé par lui. C’est beau. Tout autant que cette nouvelle étape que nous franchissons dans notre vie de couple, celui de devenir parent. Cela commence par le choix de prénom pour nos bébés, qui grandissent dans mon abdomen. Brendon hésite un peu sur la catégorie à aborder, avant d’opter pour celle des petits garçons. Je réfléchis aussitôt à comment j’aimerais nommer mon fils, ou mes fils, si j’en attends un ou deux. C’est très délicat. Je n’ai jamais vraiment eu de préférence à ce sujet. Il y a bien des prénoms que je trouve mignon mais, de là à ce que je désire les entendre pour les vingts prochaines années, minimum, de ma vie de maman en parlant de mes garçons, toujours dans l’hypothèse que j’en ai deux dans le ventre, je pense qu’il y a un énorme fossé. Brendon me demande soudainement si j’aimerais des prénoms aux consonances italiennes. « Hum. » Dis-je en y réfléchissant brièvement. « Pas particulièrement, non. En second prénom celui de mon père, pour lui rendre hommage, j'avoue que ça me plairait bien mais c’est tout. En faite… » Je marque une pause. « Je crois que je tiens surtout à ce que les prénoms de nos enfants s’accordent bien avec ton nom de famille. » Hé oui. Ils vont dés la naissance devenir des Elder. Ils le sont déjà, d’ailleurs, des Elder. Je souhaite donc que leur identité soit mélodieuse à l’oreille. C’est ma seule exigence. Brendon m’en suggère déjà un. Aussitôt, je l’essaye à haute voix. « Nate Elder. » Je grimace, puis hoche négativement de la tête. « Non. Ce n’est pas joli. » Je l’informe ave douceur avant de faire mes propres propositions. « Que dirais-tu de Roby Elder ? Ou encore… Elliot Elder ? » Hum. Ce dernier offre trop de E en première lettre. Je doute que cela me satisfasse longtemps, ce détail.

Donner comme second prénom à un potentiel fils le prénom d’un proche. Ce n’est pas une mauvaise idée. Nous donnerons donc le second prénom de « Roberto » à un potentiel garçon. Si nous avons un second enfant de ce sexe, nous penserons à un autre second prénom pour lui. Sauf que je refuse que ce soit celui de mon père biologique. Mon père d’adoption peut-être, même s’il n’est pas mort donc cela est peut-être inapproprié, je ne sais vraiment pas. Anna m’assure toutefois que ce qu’elle recherche ne sont pas des prénoms italiens mais bien ceux qui s’accordent avec mon nom de famille. Je trouve cela flatteur, même si Elder est le nom de ma famille biologique que mes parents adoptifs ont insistés pour garder même après mon adoption. Je n’ai jamais eu beaucoup de fierté avec ce nom. Aujourd’hui, alors qu’Anna veut l’offrir à nos deux enfants, j’y vois une valeur personnelle. Une fierté renouvelée, malgré mon propre passé. Je propose donc le prénom Nate, sans raison particulière, juste parce qu’il me vient à l’esprit en premier. Anna le rejette et cela ne me dérange pas. C’est le principe d’en discuter, forcément, la majorité des idées seront éliminées pour ne laisser que quatre choix dans notre cas. Lorsque nous connaîtrons le sexe des jumeaux, nous pourrons alors procéder à une élimination finale. Mais pas avant. Du coup, je suis preneur de toutes les idées qu’elle peut avoir. Elle propose donc Roby et ensuite Elliot. J’y réfléchis d’abord en silence puis je me manifeste. « Je n’aime pas particulièrement Roby. Ça me fait penser à Robert et il y a un Robert au bureau qui est assez désagréable. Du coup, moi j’élimine ce prénom. Pour Elliot. Je ne suis pas sur en fait. Ce n’est pas laid, mais j’hésite à dire oui. Je n’ai pas de raison particulière, je ne le sens pas, c’est tout. » Je m’arrête un instant. Même si je n’aime pas le prénom Roby, j’aime le son du prénom et le fait qu’il soit court. Du coup, je cherche dans mon esprit à changer un peu les lettres pour créer un autre prénom. Alors, j’arrive à quelque chose que j’aime bien et je le dis donc à haute voix pour le tester. « Pourquoi pas Rory ? » L’effet est plaisant à mon oreille. Je n’arrive pas à tester avec le nom de famille, je laisse cela à Anna. Je continue à réfléchir à des prénoms débutant par la lettre « R » et je poursuis donc de nommer ce qui me traverse naturellement l’esprit afin d’offrir le plus de choix possibles à ma compagne. « Ou encore, il y a Ryan ou bien Riley. » J’ai définitivement une tendance avec les « Y » pour les prénoms du ou des garçons. À savoir pourquoi, encore là je n’ai pas d’explication précise à fournir. J’y vais vraiment selon ce que je ressens sur le coup en parlant du sujet et aussi selon mon humeur du moment il faut croire. Il est donc évident qu’autant moi que l’italienne sommes subjectif à en parler. Y a-t-il une autre façon de sélectionner un prénom pour son enfant que par coup de cœur ? Je ne pense pas. Du coup, je n’hésite pas à faire valoir mon opinion sur le sujet et je sais que ma compagne va faire de même. C’est le plus important. Ce que nous allons choisir au final, même si ce n’est pas définitif aujourd’hui, se fera dans l’accord des deux parents.

La réponse de Brendon, au sujet du prénom Roby, ne manque pas de me faire rire quelque peu. Il est vrai qu’à son travail, il y a un Robert dont j’entends fréquemment parlé et, je dois bien l’admettre, c’est rarement de façon élogieuse. Par conséquent, on élimine Roby directement. Il est hors de question que mon compagnon fasse le rapprochement avec cet homme dés qu’il évoquera notre fils. Pour Elliot, ce n’est pas le même constat. Il n’est pas rejeté d’un revers de la main mais, il ne nous emballe pas non plus particulièrement. Comme mon homme, j’ignore totalement ce qui provoque ce sentiment. Pourtant, Elliot, c’est très mignon. Ça se marie également bien avec le nom de famille de l’homme de ma vie mais, non. Vraiment, je n’ai pas le coup de cœur. Devant ces deux refus, je reprends mes réflexions. La quiétude de l’instant y est favorable, d’ailleurs. Mon cerveau cogite sans que je n’aie le sentiment de faire un gros effort. Brendon me soumet une nouvelle suggestion. « Rory Elder. » Je dis aussitôt, avec douceur, pour l’essayer. Hum. C’est mignon, je trouve. Je le prononce à nouveau avec un petit ajout, toutefois. « Rory Roberto Elder. » Je sourie à mon homme, satisfaite du résultat. « Je ne sais pas ce que tu en penses mais moi j’aime beaucoup. » Je crois que c’est mon premier coup de cœur. Je prends plaisir à le prononcer en boucle dans mon esprit, en pensant à l’enfant qui potentiellement le portera. Ça me laisse rêveuse. Enfin, jusqu’aux nouvelles supposition de mon compagnon. Ryan ou Riley. J’arrive mieux à me faire une idée en associant oralement les prénoms à son nom, donc, je recommence avec les deux. « Ryan Elder. » Je grimace. Ce n’est pas moche, pourtant. Cependant, ce n’est pas fluide à mon oreille. Je le répète pour moi-même plusieurs fois pour déceler le « problème », sans succès. Je passe au suivant. « Riley Elder. » C’est encore pire. Je les rejette donc tout les deux, avec douceur. « Non. Il y a quelque chose qui ne me plaît pas dans ces prénoms. » Je vais paraître compliqué, à force. Toutefois, perfectionniste de nature, il est normal que j’exige le meilleur pour mes potentiels petits garçons. Je réfléchie donc à ce qui serait susceptible de me séduire, et séduire le futur papa que je prends plaisir à voir faire tout comme moi, se dévouer à la recherche de prénoms pour nos bébés. « Tom Elder ? » Je suggère, tout d’un coup. « Ou encore euh… Matthew Elder ? » J’aime bien c’est deux là. Ils sont mélodieux, s’accordent bien avec son nom. Toutefois, je n’omet pas qu’ils peuvent être également rejeté, je propose donc, charmante. « Et si tu regardais sur un site de prénoms, sur ton téléphone ? Cela pourrait peut-être nous donner des idées. » Personnellement, là je commence à sécher complètement. De plus, je pars dans une liste de prénoms issue de séries télévisés, ou qui se sont perdus avec le temps. Je doute que cela soit une bonne chose. Je ne tiens pas à appeler mon fils Byron comme le type du show Dr. Quinn, Medicine Woman, même si c’est mignon. Ou encore Albert comme le frère adoptif de Laura dans Little House on the prairie. Evitons au maximum les références culturelles.

Rory est définitivement un choix qui semble nous plaire à tous les deux. Dès qu’elle le nomme puis le refait encore, je sens que nous en avons trouvé un. Un sur quatre, c’est quand même pas mal en si peu de temps de discussion. Je souris lorsqu’elle expose finalement verbalement ce que j’avais déjà douté chez elle, surtout alors qu’elle ajoute le second prénom Roberto. Elle a donc choisit l’un de mes prénoms, surtout un que j’ai presque inventé sur le coup alors que je cherchais à modifier le prénom Roby. Je hoche donc la tête avec satisfaction, le sourire aux lèvres. « Rory, c’est parfait. » Je lui dis donc pour que cela soit clair à nos esprits. Nous devons maintenant repartir de zéro afin de trouver un autre prénom masculin au cas où Anna attendrait deux petits garçons dans son ventre. Je continue naturellement dans la même lancée que le prénom que nous avons déjà sélectionné mais les deux prénoms ne sont pas aimés par ma compagne, ce qui me replonge en mode réflexion pour en trouver d’autres. Je dois essayer quelque chose de différent. Je ne veux pas qu’il y ait de confusion entre les deux garçons si leur prénom est trop semblable. Elle propose Tom et Matthew. Je m’arrête sur ces suggestions pour les analyser dans mon esprit. Pendant que je réfléchis, elle me demande de regarder sur un site de prénoms grâce à mon téléphone et je trouve l’idée vraiment intéressante. Je m’étire à nouveau le bras, sans me redresser de la chaise longue toutefois. Je déverrouille mon téléphone et je clique sur l’icône pour me rendre sur internet. Alors que je tape une recherche pour obtenir un site de prénoms, je donne finalement mon opinion à Anna sur les deux autres prénoms proposés. « J’aime beaucoup Tom. Le fait que ce soit court. Sinon, on peut en faire une variante avec Tommy, peut-être. » Je dis distraitement alors que j’ai des choix de sites. Je clique sur le second de la liste qui me semble le plus approprié à mon opinion. « Pour ce qui est de Matthew, je ne sais pas trop, je pense que je vais toujours le raccourcir à Matt. » Je commence à faire descendre la page du site avec mon doigt. « Mais Tom, j’aime vraiment. » Inconsciemment, je me retrouve dans la liste des prénoms féminins. Je décide de ne pas changer, de plutôt les regarder attentivement afin de me donner des idées. C’est avec cette catégorie de prénoms que j’ai le moins d’imagination étrangement. Il m’est plus facile de penser à un prénom masculin que son contraire, ce qui est un peu absurde. Du coup, comme je n’ai plus du tout l’état d’esprit accordé avec celui d’Anna, je dois la prévenir pour ne pas qu’il y ait confusion alors que je nomme des prénoms de filles et elle de garçons. « Sur le site, il y a beaucoup de choix pour les prénoms de filles. » Je dis simplement. Au fond de moi, j’aimerais qu’au moins un des bébés soit de sexe féminin, même si cela n’a pas d’importance au final. Juste que j’ai envie d’être le père d’une fille, c’est aussi stupide que cela. Il n’y a pas d’autre raison que je trouve à ce désir. Du coup, je souris tout seul en découvrant les différents prénoms possibles. « Par exemple, il y a Malaika, Lily, Charlie, Elina, Lara, Astrid, euh… » Je m’arrête car je réalise que je bombarde littéralement ma compagne sans lui laisser le temps d’analyser chaque proposition. Du coup, je retire le téléphone de ma vue et je me concentre sur l’observation d’Anna alors qu’elle réfléchit à tout cela.

Nous sommes d’accord pour Rory. C’est parfait. Je sourie à mon compagnon, satisfaite que nous ayons déjà un prénom. Maintenant, il est temps d’en trouver un second pour le cas où il y aurait deux petits mecs. Je rejette Ryan et Riley d’un revers de main. Je trouve qu’ils n’ont pas le même rendu mélodieux que j’aime avec le prénom précédent. Brendon se remet donc à réfléchir. Moi également. Cela n’a pas l’air quand on l’évoque en passant, dans la conversation, mais trouver comment on appellera nos enfants n’est pas chose aisée. C’est un peu comme si soudainement on oubliait tout les noms qui existent, ou qu’ils étaient instantanément beaucoup trop moches pour être affublé à un petit être innocent. Je pense brièvement à Lexie qui l’a choisit seule, pour sa fille. Je me demande quel a été son secret. Je suggère après quelques instants, deux qui me séduisent bien : Tom et Matthew. Je les trouve tellement adorable, particulièrement le premier. Toutefois, n’ignorant pas que mon compagnon pourrait les détester, je lui propose de trouver un site de prénom sur son téléphone pour nous aider. Avec une liste sous les yeux, cela sera sans doute plus facile. De plus, cela m’évitera d’aller fouiller dans mes références culturelles qui sont pour la plupart, je dois bien l’avouer, assez vieillottes. Brendon se saisit immédiatement de son téléphone pour m’être à profit mon idée. Je patiente en buvant une gorgée de mon cocktail, pendant qu’il fait les quelques manipulations nécessaires sur son mobile. C’est alors que je repose le verre sur la table qu’il me donne son avis sur les prénoms proposés plus tôt. Il aime beaucoup Tom, comme moi. Cela me ravie. Il évoque même la possibilité de le transformer en Tommy. « Tommy Elder. » J’hoche directement de la tête, négativement. Je n’aime pas du tout la sonorité. De plus, je trouve que cela fait très surnom que l’on donne à un ami. Je fais donc part immédiatement de cet avis au futur papa, au nez plongé dans son téléphone. « Ces copains pourront certainement le surnommer ainsi mais, de mon point de vue, je préfère véritablement Tom. Cela fait plus sérieux. De plus, comme tu l’as dis, c’est très court également, comme Rory. Cela serait donc en raccord avec son frère. » J’extrapole beaucoup car il se peut qu’il n’y ait qu’un petit homme, voir aucun. Cependant, cela n’ôte en rien le plaisir que j’ai à m’imaginer appelant mes deux potentiels fils ainsi. D’ailleurs, Brendon le préfère également à Matthew, devenant Matt pour lui, par conséquent j’estime qu’il est inutile de chercher plus. « Allons-y pour Tom, alors. Tom et Rory. » Je suis très contente de notre efficacité. Nous avons déjà deux prénoms sur quatre. Il ne manque plus que les filles qui, je dois l’admettre, vont m’être plus facile. Je ne saurais expliquer pourquoi. Peut-être parce qu’inconsciemment j’ai toujours rêver d’être la maman d’une adorable petite princesse que je prendrais plaisir à vêtir de jolies robes, etcetera… Je m’apprête à préciser à Brendon qu’il faudrait plutôt chercher du côté des demoiselles, lorsqu’il m’annonce le nombreux choix qu’offre le site à ce propos. C’est parfait. Nous sommes sur la même longueur. « Je t’écoute mon ange. Cites-moi ceux que tu aimes le plus. » Dés lors, Brendon s’exécute. Il me donne les prénoms qu’il apprécie. Seulement, il va beaucoup trop vite. Je suis prête à lui signaler tandis qu’il s’arrête. Il semble l’avoir deviné. Bien. « Commençons par le premier. » J’entame, charmante. « Je ne l’aime pas du tout. » Inutile que je l’essaye, cela serait une perte de temps. « Le second. Lily Elder. Hum… » J’analyse brièvement le rendu. « Non. Passons à Charlie. Je n’apprécie pas réellement l’idée que ma fille ait un prénom mixte ou aux consonances masculines. De ce fait, c’est non également. » Je donne l’air d’être intransigeante sur le sujet mais, ce n’est pas le cas. Brendon sait qu’il peut parvenir à me convaincre de changer d’avis si l’un de mes refus s’avère être un réel coup de cœur. Je ne suis pas égoïste à ce point. « Elina Elder. » Je marque une pause pour répéter cette combinaison mentalement plusieurs fois, puis en viens à la conclusion. « C’est comme Elliot. C’est mignon mais, pour une raison que j’ignore, je n’accroche pas vraiment. » Le E à répétition, peut-être. « Lara c’est trop proche de Lana, a mon avis. J’ai peur qu’on finisse par confondre les deux. Surtout si la petite princesse qui dort à l’étage est chez nous. » Ce qui sera fréquent, je pense. Lexie et Liam en sont encore beaucoup trop au jeu du chat et de la sourie pour se calmer dans un avenir relativement très proche. « Astrid Elder. » Je grimace. « Mio Dio, quel horreur. » Si la potentielle demoiselle se trouvant dans mon ventre était suffisamment grande pour exprimer son point de vue, je suis certaine qu’elle m’aurait donnée un coup de pied en réprimande pour une telle proposition. « Que penses-tu de Jodie ? Ou encore Loïs ? » Ils se marient bien avec son nom et sont mignon. Du moins, de mon point de vue.

Trouver des prénoms n’est vraiment pas une tâche aisée. Je me suis lancé dans le sujet pour me distraire l’esprit de mes inquiétudes et je dois dire que ça fonctionne haut la main. Tout simplement parce que réfléchir à un prénom, le proposer, puis en discuter demande toute notre attention à tous les deux. Du coup, je ne pense à absolument rien d’autre que ce que nous sommes en train de faire présentement. Je prends ce processus de sélection très au sérieux. Certains pères auraient pu déléguer à la mère seule pour choisir comment leurs enfants vont se prénommer, mais je ne suis pas ainsi. Anna me laisse cette place sans même avoir à argumenter et je pense que cela lui fait même plaisir d’avoir un peu d’aide de ma part. Nous sommes deux futurs parents dans cette histoire, il me semble donc logique que nous soyons deux à nous diviser la tâche de choisir les prénoms. Surtout que dans notre cas, il nous en faut au moins quatre, ce qui est encore plus ardu, je pense. Au moins, pour ce qui est des garçons, nous avons régler la question. Nous aimons particulièrement Rory et Tom. Si nous avons deux bébés de sexes masculins lors de la prochaine échographie, se sera ainsi qu’ils vont s’appeler. Satisfait, je passe très rapidement aux prénoms féminins. En fait, j’y passe sans même m’en rendre compte. Je dois être un peu impatient, il faut croire. Je commence à lister plusieurs prénoms au hasard pour Anna. J’attends ensuite son analyse avant d’en nommer davantage. Je ne peux pas en lancer trop à la fois, sinon on ne va jamais y arriver. Je n’en ai donc nommé que six avant de finalement m’arrêter pour la laisser parler. Elle les rejette au final tous, pour des arguments assez valident pour la plupart. Du coup, je n’insiste pas. Je ris alors qu’elle trouve Astrid vraiment horrible. De mon côté, je ne pense pas que cela soit si désastreux mais je n’insiste pas davantage avec ce prénom. Nous passons à d’autres, qui sont cette fois évoqués par ma compagne. Je prends le temps de réfléchir aux deux propositions avant de finalement faire valoir mon opinion à leur sujet. Jodie et Loïs. Je soupire lentement. Je commence à ne plus savoir quoi penser à force de réfléchir si un prénom est potable ou non. « Jodie m’est un peu indifférent, je dois dire. Je n’arrive pas à me figurer appeler ma fille ainsi. Pour Loïs c’est le contraire, je pense trop en disant ce prénom. Je pense à Loïs Lane. » J’avoue en me mettant à rire. M’imaginer appeler la compagne de superman à chaque fois que j’appelle ma fille n’est pas une bonne idée, je crois. Du coup, je ramène le site visible à mes yeux en me calmant dans mes ricanements. Je ne tiens pas à vexer Anna involontairement. Je retrouve donc mon sérieux assez vite. « J’aime bien les prénoms qui finissent en « A ». Tiens, du genre, Alexia. » Je continue à regarder les prénoms dans la liste sur mon téléphone. Il y en a un qui me fait sourire « On ne pourra pas prendre celui là par contre car c’est le prénom complet de ma mère adoptive : Alexandra. » Tout le monde dans mon entourage, incluant moi bien sûr, l’appelons Sandra. Je remarque un autre prénom potentiellement intéressant. « Ou alors Rebecca. » Le prénom est long, mais j’aime bien sa sonorité. Après, ça dépend si la mère est d’accord pour qu’on aille dans cette direction au niveau des choix des prénoms. Elle a peut-être autre chose à l’esprit que des prénoms se terminant comme le sien.

Nous avons terminés la partie petit garçon avec le choix de Tom et Rory. Désormais, c’est au tour des petites filles d’avoir toute notre attention. Cependant, cette fois-ci, nous avons l’aide bienvenue d’un site internet recensant tout les prénoms qui puissent exister. Je ne doute donc pas qu’à un moment donné, nous tomberons sur deux perles qui nous plaisent. Pour le moment, je ne partage pas les goûts de mon compagnon. Je démonte un par un les prénoms qu’il m’a suggéré, trouvant toujours une excellente raison – de mon point de vue, justifiant mon refus. Brendon ne s’y oppose pas. Au contraire, cela semble l’amuser. Particulièrement ma réaction au dernier de sa liste : Astrid. Il est vrai que je me montre un peu excessive avec ce dernier mais, je ne l’aime vraiment pas. J’imagine avec plaisir l’éventuelle miss sous mon ventre d’accord avec moi. Pourquoi ? Par solidarité féminine, j’ai envie d’argumenter. Est-ce que ça me vexe que mon homme se ‘moque’ de moi ? Non. Au contraire. Je rie également un peu de ma propre réaction, après coup. Elle est plutôt amusante. Je me calme très vite pour proposer deux prénoms qui me viennent à l’esprit : Jodie et Loïs. Ils marchent bien avec son nom de famille, et sont très mignons. Brendon prends le temps de la réflexion puis, finalement, les rejette à son tour. Il n’est pas sensible au premier, ce que je peux comprendre ; et le second lui fait trop penser à Loïs Lane, la compagne de Superman. D’ailleurs, il rit à la simple idée d’associer sa probable petite fille à ce personnage de comics. Je rie de bon cœur, avec lui. C’est vrai que ça peut-être assez perturbant à long terme. De plus, si lui fait naturellement cette association, d’autres en feront tout autant. Par conséquent, je déclare avec douceur. « Tu as raison, évitons ce genre de référence culturelle. » Surtout avec les enfants de maintenant, je m’abstiens de mentionner. Ils sont tellement moqueurs, cruels, que je ne voudrais pas que mon bébé déteste son prénom pour ce motif. Brendon retrouve son calme. Il explore à nouveau le site, en évoquant son goût pour les prénoms finissant en « A ». Je suis flattée. Cela veut dire qu’il aime bien mon prénom. Par contre, moi je n’aime pas du tout celui qu’il me donne en exemple. « Alexia Elder. » Je le prononce avec plus de dégoût que je ne le voudrais. « Non. Ce n’est pas joli. » Je sais, je me montre encore plus exigeante qu’avec les prénoms masculins. Brendon m’informe que celui qu’il voit, Alexandra, ne pourra pas être utilisé puisque c’est le vrai prénom de sa mère adoptive, que tout le monde y compris moi surnomme Sandra. Je trouve ça dommage, jusqu’à ce que j’ai une idée. « Et si on le conservait en second prénom ? » J’ajoute dés lors. « Cela lui ferait peut-être plaisir que l’une de ces potentielles petites-filles en soit affublée également, non ? » Alors certes, elle n’est pas morte, mais ça ne change rien. On peut le faire en sorte d’hommage pour l’amour qu’elle a porté à son fils adoptif. Enfin, je laisse à mon compagnon le loisir de décider à ce propos. Je serais d’accord quelque soit son choix. S’en vient ensuite le prénom Rebecca. Je fronce les sourcils. Brendon fait il exprès de choisir les plus moches, où est-ce moi qui ait un problème en particulier ? Je me pose la question alors que je me lève soudainement de ma chaise longue pour le rejoindre de l’autre côté de la table. Moi aussi je veux pouvoir avoir accès à cette liste. Je m’installe donc sur le rebord de sa propre chaise, avant de lui demander souriante. « Tu permets ? » Question rhétorique. Je m’empare avec douceur de son mobile pour analyser le site. Pour commencer, j’affine la sélection. Je conserve que les prénoms aux sonorités anglophones qui se marieront plus facilement au nom de famille de mon homme. Ensuite je fais glisser mon doigt sur l’écran tactile en lisant ceux qui me plaisent, se terminant par « A ». « Alors… Alisa, Amelia, Ava, Breanna, Cecilia, Clara, Dayana… » Je m’arrête pour lui laisser le temps d’y réfléchir, tout en gardant les yeux rivés sur l’écran. Peut-être que dans le lot, certains lui plaisent déjà.

J’avais hâte de tomber aux prénoms de filles car dans mon imaginaire je serais père d’au moins une petite princesse. J’ai cette image qui me colle à l’esprit depuis quelques jours déjà, une bonne semaine je dirais même. Du coup, on peut dire que j’ai gardé cette sélection de prénoms féminins pour la fin. Le meilleur pour la fin, comme on dirait. Je ne serais pas déçu d’avoir au final deux garçons, au contraire. Mais au fond de moi, je sens qu’il y a une fille qui grandit doucement dans le ventre de la femme de ma vie. C’est assez troublant de sentir cela. Les pères sont-ils tous ainsi ? À faire des suppositions et à avoir des pressentiments ? Je pense que c’est davantage un truc de mère. Je dois être trop sensible. Mon côté féminin en action pourrait me taquiner Lexie si elle était là. Mais elle n’y est pas et je dois impérativement éviter de penser à son absence maintenant ! Ça allait si bien. On a terminé de trouver les prénoms de garçons et là je viens de faire deux nouvelles propositions pour qu’Anna les analyse. Elle ne rejette pas ma préférence d’avoir pour fin le son « A » mais elle n’aime pas Alexia et Rebecca. Ce n’est pas grave, elle a le droit d’être plus exigeante avec le prénom de sa ou ses futures filles. J’aime l’idée de prendre Alexandra comme second prénom. Comme ça, nous allons chacun associé un proche qui nous est cher à un enfant, en supposant que nous avons un bébé masculin pour recevoir le seconde prénom Roberto et un bébé féminin pour recevoir celui de ma mère adoptive. Elle va être tellement contente d’apprendre cet honneur d’ailleurs. Ça me fait sourire rien qu’à y penser. « Excellente idée ! » Je dis à ma compagne avec joie. Par la suite, je lis l’insatisfaction sur le visage d’Anna. Elle prend les choses très à cœur d’un coup et je l’observe alors qu’elle se lève et contourne la table. Je me redresse et m’assois sur ma chaise longue de sorte de lui faire une place. Je viens naturellement enrouler un bras autour de sa taille dont la main atterrie évidemment sur son ventre légèrement arrondie. Je suis effectivement très prévisible. Je lui tends mon téléphone sans aucune hésitation et je regarde la liste qu’elle fait défiler en appuyant le côté de ma tête sur son épaule. Elle commence à nommer les prénoms mais dès qu’elle a nommé le second, je me fige d’un coup. C’est le bon, je sais que c’est le bon. Du coup, je perds malheureusement mon attention pour les autres prénoms qu’elle a listés, ne voyant plus qu’Amelia dans mon esprit. Je souris très grand. Je caresse le ventre de l’italienne. « La fille que je vois dans ma tête pour nous s’appelle Amelia. Amelia Alexandra Elder. » Voilà la première fois que je nomme un prénom en y ajoutant mon nom de famille qui avant me faisait un peu grincer des dents. À présent, je trouve qu’il est parfait pour ma fille. Je viens serrer Anna de mes deux bras. « On peut arrêter les recherches. C’est réglé ! Mon Amelia sera là bientôt et j’ai hâte de la voir avec son petit frère. » Je déclare en allant cacher ma tête dans les cheveux qui sentent bon d’Anna. Sauf qu’en réglant la question, je n’ai plus rien à discuter pour me distraire des folies de Lexie. Merde. Pense. Réfléchis. Vite ! « Il ne reste plus que la question de la maison à régler. » Je déclare, ma voix étouffée par son cou.

L’idée de baptiser une petite fille en second prénom de celui de sa mère adoptive, semble satisfaire Brendon. Son visage s’illumine d’un merveilleux sourire tandis qu’il complimente cette idée. J’en suis ravie. Ainsi, nous aurons tout les deux le plaisir de donner à l’un de nos enfants, l’identité d’une personne qui nous est cher. Du moins, si le destin nous offre un petit couple, ce qui serait l’idéal. Pour le moment, je préfère ne pas trop l’espérer. Je ne voudrais pas être déçue d’avoir deux bébés du même sexe. D’autant plus que cela serait tout autant formidable d’avoir deux filles comme deux garçons donc, je me focalise sur la recherche de prénoms pour demoiselles. Je prends d’ailleurs la décision d’aller voir cette liste de mes propres yeux. Je trouve les choix de mon compagnon particulièrement horrible, et je n’ai pas envie de perdre du temps à cumuler des dizaines de refus. Autant qu’ils me plaisent en priorité, avant d’avoir l’opinion du futur papa qui sera – je pense, beaucoup moins compliqué que moi. Brendon me fait immédiatement une place sur sa chaise, où je suis accueillie avec la tendresse que je lui connais. Il enroule un bras à ma taille pour déposer sa main sur mon ventre s’arrondissant, puis me donne le téléphone que je lui demande. Pour ne pas perdre des yeux l’écran, mon compagnon dépose aussitôt le coin de sa tête sur mon épaule. J’apprécie nettement cette promiscuité. Je regrette de ne pas avoir eu l’idée plutôt de la provoquer. Cependant, je ne me laisse pas déconcentrée par tout ceci. Je reprends les recherches. Mon objectif : trouver un prénom finissant par « A », qui soit vraiment joli. J’en cite sept. Déjà là, nous devrions trouvés notre bonheur. Je détourne mon visage en direction du futur papa lorsqu’il me déclare que la fille qu’il voit dans sa tête, s’appelle pour nous Amelia. Non. Mieux. Elle se prénomme Amelia Alexandra Elder. Je réponds à son sourire. Effectivement, c’est l’idéal. Je n’en imagine pas un autre. Toutefois, il va en falloir un second puisqu’il se peut qu’elle ait une sœur. Je regarde donc de nouveau l’écran du téléphone, tandis que Brendon me serre tendrement dans ses bras. Son bonheur fait plaisir à voir, à ressentir. Je sourie en faisant glisser la liste pour retrouver mes propositions précédentes, tombés dans l’oublie. Puis tout d’un coup, je me fige. Mon homme m’assure qu’on peut s’arrêter puisque, dans quelques mois, Amelia sera là avec son petit frère. Chose que nous ignorons, encore. Il se peut qu’elle est une sœur, ou même qu’elle n’existe tout simplement pas. Je me charge donc de le ramener un peu sur la terre ferme, en lui disant d’une voix posée. « Mais, mon cœur, on ne sait pas si j’attends une fille et un garçon. Il se peut qu’elles soient deux ou qu’ils soient deux. Comme pour Rory, il faut trouver un nom à sa potentielle petite-sœur. » Des paroles dans le vent. J’ai déjà perdu mon homme qui, la tête enfouie dans mes cheveux chocolat, me suggère de sa voix étouffée de résoudre la question de la maison. « Je suis d’accord. Cependant, après que nous aurons le second prénom féminin, mon ange. » Je lui souligne, doucement. Il est vrai que l’arrivée de deux enfants rend notre maison que j’aime tant trop petite. C’est d’ailleurs un crève-cœur, pour moi, de devoir m’en séparer pour le confort de notre famille qui s’agrandit. Toutefois, ce n’est pas primordial pour le moment, je pense. Le second prénom est plus important.

Je serre Anna fort contre moi. Je viens de me créer une image du futur qui sera difficile à effacer. J’y vois une petite fille et un garçon. Je ne veux plus chercher d’autres prénoms d’un coup, malgré que nous n’ayons qu’un prénom féminin. Nous savons moi et Anna que depuis l’annonce d’une grossesse gémellaire que notre maison est devenue trop petite puisqu’elle n’a que deux chambres en incluant la nôtre. Cette même maison que j’ai depuis des années. Qui a accueillit Lexie avant d’accoucher puis Lana à la suite de la naissance. Une maison avec beaucoup d’histoire. Nous y avons toujours vécut ensemble depuis le début de notre couple il y a deux ans. Nous avons même fait récemment des rénovations sans penser à la possibilité d’une grossesse surprise. Du coup voilà, même si le sujet n’a encore jamais été directement discuté, il va falloir le faire tôt ou tard et je m’en montre particulièrement intéressé d’un coup. Nous pouvons faire vivre les bébés dans la même chambre quelques années. Mais il faudra éventuellement agrandir. L’argent n’est pas un problème, même à un seul salaire. Ce qui m’embête c’est les foutus recherches et visites de maisons potentiels. Je déteste ça. Surtout qu’avoir un coup de cœur pour une maison se fait sur place, pas en regardant les photos sur internet. De plus, il y a toujours des possibilités de vices cachés dans une nouvelle maison. À moins de la faire construire sur mesure sur un terrain acheté. C’est l’option que j’envisage et dont j’aimerais discuter avec ma compagne mais elle me rappelle qu’il nous faut un deuxième prénom pour une petite fille. Je ne suis pas du tout réceptif à l’idée. Je soupire dans ses cheveux. Après un baiser dans son cou, je me recule et je la regarde. « Pourquoi pas Olivia ? » Je propose en songeant au premier prénom qui me passe par la tête, oubliant qu’Anna est plongée dans la liste sur mon téléphone. Je me rends compte que je viens de carrément nommer le second prénom de Lexie. Ma compagne va finir par le réaliser lorsque mon assistante va en faire la remarque si on a deux filles. Je soupire donc à nouveau et je viens coller mon front à son épaule. « Je suis désolé mon amour, je crois que je suis fatigué parce que j’ai l’attention d’un poisson rouge en ce moment, si c’est une expression. » Je fronce les sourcils. On dit la mémoire d’un poisson rouge. Hey merde ! « Continue à me distraire. Nomme-moi d’autres prénoms que tu aimes, je vais faire un effort. Je tiens à ce qu’on règle ça aujourd’hui. La maison peut attendre à demain. » Je dis ça, mais je n’ai vraiment pas envie de penser à plus de prénoms. Ce que je veux c’est surtout parler de ce qu’on va faire avec le problème de la chambre qui manque. L’un de mes collègues du bureau m’a dit que je pouvais faire des rénovations pour agrandir la maison. Ce qui serait l’idéal, mais pas avec une femme enceinte de jumeaux qui doit éviter le plus possible le stress et dont je n’ai pas envie qui soit dérangé par la poussière et le bruit des rénovations. Du coup, que faire ? Je suis encore distrait. Ma main caresse machinalement son ventre. Ils sont trop petits pour faire des coups. Mais j’ai l’impression de les sentir tout de même. Je sais qu’ils sont là. Ma fille et mon fils. En sécurité dans le ventre de leur mère.