I was born for this [Lexie & Liam]

Il serait juste de se laisser emporter par l’excitation. L’adrénaline que nous avons ressentie sous l’effet de l’accélération du moteur et des virages prononcés de la piste nous pousserait à courir partout. À absorber l’énergie de la foule de techniciens, de journalistes et de fans. Sauf qu’il ne faut pas y succomber. Il faut faire ce que les pilotes et autres sportifs font après un effort intense. C'est-à-dire, le cool down. Laisser son esprit et son corps se calmer pour ne pas être submergé par l’adrénaline justement et perdre les pédales. J’ai l’habitude de faire le cool down après un combat. Je doute que Lexie en soit capable toutefois, lui manquant l’habitude. Je cherche donc à la garder près de mon énergie calme. Je pose une main dans son dos pour la protéger d’un éloignement accidentel. Si la foule l’aspire, elle pourrait se laisser aller à des célébrations méritées mais dans le mauvais environnement. Walter nous laisse nous installer dans le salon des pilotes. Lorsque j’entre, je libère Lexie de mon contact afin qu’elle puisse se déplacer sans problème dans cette pièce comprenant environ une trentaine de personnes. La moitié est des célébrités choisis comme moi pour participer à la course et aux galas pour cette grande œuvre de charité. L’autre moitié est constituée d’accompagnateurs ou bien de journalistes autorisés à se trouver parmi nous et à recueillir nos témoignages. Je laisse ceux qui me saluent et me félicitent le faire en serrant des mains et en accordant quelques mots. Il n’y a pas grand-chose à dire pour le moment puisque nous ne sommes qu’à un peu plus de la moitié des pilotes à s’être élancés. Tout peut encore changer. Je vais au minimum me retrouver en dixième position si tous ceux qui restent batte mon temps. Les qualifications aident à remporter une course car mieux on est positionné au départ moins il faut fournir d’efforts et d’essence pour les dépassements. Il faut toujours savoir maintenir sa place de devant tout le long d’une course. Il y a beaucoup de facteur à considérer. Les nombres impairs lors du départ sont favorisés car il profite de suivre le couloir de la voiture de tête. Sauf qu’il faut avoir un bon départ. Choisir le bon côté pour espérer dépasser ou bloquer un dépassement alors que toutes les voitures s’élancent en même temps pour débuter. Je passe quelques minutes avec une connaissance à moi. Un ancien lutteur qui est à présent reconverti en animateur sport à la télévision. Il a une tête sur les épaules et est très sympathique. Il décide de s’éloigner pour rejoindre sa conjointe qui est son accompagnatrice alors que justement je voulais l’introduire à Lexie. Tant pis, j’aurais d’autres opportunités. Je vais m’installer avec la blonde près des fenêtres qui offrent une vue sur la grande ligne droite du circuit. Je garde ma casquette sur la tête même si nous sommes à l’intérieur. Trois temps sont enregistrés depuis que nous avons terminé. Ils apparaissent désormais au tableau présent sur un grand moniteur qui est en fait un écran de télé disponible pour notre consultation à tous. Je suis encore le premier. Une journaliste choisit ce moment pour m’approcher. Elle commence à me poser des questions sur mon match à venir contre Nash qui aura lieu en début janvier. Elle est même curieuse quant à ma défaite contre Poliakov. Je lui donne toujours des réponses courtes et ne tournant pas autour du pot. Elle me surprend alors qu’elle se tourne vers Lexie. L’enregistreuse qu’elle gardait entre moi et la journaliste se retrouve sous le nez de la blonde. « Je suis curieuse : Êtes-vous la nouvelle petite-amie de Liam Drake ? » Évidemment. Il lui faut un scandale. Une rumeur. Elle doit dire aux magazines people que moi et Jessie c’est finit. Peut-être aussi inventer une fausseté pour gonfler les ventes. À ce moment, l’un des compétiteurs bat mon temps et je tombe au second rang. Ça se met à parler fort dans la pièce et je me rapproche de la journaliste. « C’est tout le temps que nous avions. Aucune photo. » Elle me regarde et sourit en comprenant le message. Elle se retire alors que je laisse deux ou trois personnes venir me faire la remarque que je suis désormais deuxième. Tant pis. Demain n’en sera que plus excitant, c’est tout.

La main de Drake dans mon dos possède quelque chose de relaxant. Au fur et à mesure que nous arrivons proche du salon, je sens l’excitation due à l’adrénaline redescendre tout doucement. Si bien que, lorsque j’arrive dans cette fameuse pièce réservée aux pilotes et leurs accompagnateurs, je suis parfaitement détendue. Peut-être même un peu trop, d’ailleurs. Je suis victime d’un coup de fatigue soudain qui m’encourage à me défaire du boxeur, ainsi que de la foule de personnes l’accueillant. Pourtant, je ne suis pas gênée ni dérangée à l’idée d’être ainsi, par extension à sa gloire, surexposée. Non. J’ai juste besoin de m’isoler un petit peu pour reprendre de l’énergie. J’opte pour un café en guise de solution puisque, ça tombe bien, une cafetière se trouve à disposition sur la table du buffet. Je vais donc m’en servir une tasse, avant de prendre place à un siège au niveau des fenêtres. Ça me donne une vue imprenable sur le circuit où continue de se dérouler les qualifications. Je n’en reviens pas qu’il y a quelques minutes c’était nous qui étions là-bas. Cela me fait une drôle de sensation. Cependant, cela n’en retire rien au plaisir que j’ai éprouvé d’être dans cette voiture avec Drake, au contraire. J’ai déjà hâte d’être à demain pour revivre cette expérience. Je profite d’être « seule » pour sortir mon téléphone de ma poche. Lana doit être réveillée, désormais. Je compose donc le numéro de Brendy dans l’optique de lui parler, comme promis. Au bout de trois sonneries, la voix de mon meilleur ami résonne dans le combiné. Je sourie de toutes mes dents aussitôt, heureuse de l’entendre. Je lui assure que tout se passe bien, lui dit que Drake est pour le moment premier aux qualifications, avant de lui demander si je peux parler à Lana. Il ne se fait pas prier. Il cède le téléphone à ma princesse qui me dit bonjour, d’un ton enjouée. J’entame avec elle la conversation, discrètement, pour éviter l’attention de possibles journalistes curieux d’en savoir plus sur moi. Je lui demande comment elle va, si elle s’amuse bien. Elle m’assure que oui, puis me confit qu’elle m’a fait un beau dessin qu’elle me donnera à mon retour. Je lui laisse entendre que j’ai hâte de le découvrir, or, cela ne sera pas demain comme elle l’imagine. Je lui explique qu’il reste encore deux nuits chez son parrain avant que je ne rentre à la maison. Elle me le fait répéter plusieurs fois, dire d’être certaine d’avoir compris, puis me fait des gros bisous que je lui renvois par milliers. La ligne ce coupe sur nos je t’aime sincère. C’est à ce moment là que Drake me rejoint. Je lui sourire, charmante. Je suis même prête à lui demander ce que ça lui fait d’être encore premier au classement mais une journaliste vient m’interrompre. Je range mon téléphone pendant qu’elle interroge Drake sur sa carrière professionnelle. Je ne sais toujours pas qui est ce Nash, d’ailleurs. J’envisage sérieusement de me renseigner sur ce type pour savoir qui va être sur le ring avec mon employeur. Tiens, c’est amusant de le surnommer ainsi. S’en vient le sujet Poliakov. J’écoute Drake répondre au sujet de sa défaite, avec des phrases concises. On sent l’expérience dans le domaine. Il n’a aucune hésitation quant à l’information à fournir à celle qui enregistre leur entrevue. Puis tout d’un coup, elle dirige son dictaphone vers moi pour m’interroger sur ma relation avec Drake. J’écarquille les yeux brièvement. Elle me prend véritablement de court. Je ne sais pas ce qu’il est judicieux ou non de répondre. Je songe à lui donner mon statut dans son équipe quand un brouhaha vient nous distraire. Drake vient de perdre sa première place. Je suis un peu déçue pour lui. Je pense que j’aurais aimé qu’il conserve cette première place. Malgré cela, Drake me sauve la mise en mettant fin à l’entrevue. Je l’en remercie d’un sourire sincère, dés que la journaliste est partie. Quelques personnes viennent sitôt à sa rencontre pour lui signifier sa nouvelle place. Drake semble bien le prendre. Je sourie alors que l’une d’entre elle me demande si je suis déçue. Je lui affirme que non. Que cela ne change rien à mes yeux à la façon de conduire de Drake, et que je suis fière de lui. Cela fait très petit couple se soutenant à tout instant. J’en ai conscience. Seulement, à mon esprit c’est l’amie, la seconde assistante également, qui s’exprime. Pas la femme qui rêve d’un baiser volé au détour d’une situation banale. Quand nous sommes à nouveau seuls, je dépose ma main sur la sienne, avant de lui dire proche de son oreille pour qu’il m’entende au delà de l’excitation dû à l’arriver du nouveau premier.

_ Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire plus tôt mais ça a été un véritable plaisir de partager ces qualifications avec toi.

Je suis sincère. Qu’importe sa position finale, c’était l’un des meilleurs moments que j’ai passé en sa compagnie. J’espère que pleins d’autres nous attendent encore.

L’inquiétude que ressent d’ordinaire Lexie pour moi semble s’être transformée en fierté. À quel moment exactement est-ce que cela a changé ? Quand son cerveau a-t-il upgradé l’estime qu’elle avait de moi pour éprouver un tel sentiment désormais ? C’est étrange à mon esprit de me dire qu’il n’y a pas si longtemps j’arrivais à la faire sortir de ses gonds presque. Que son caractère avait davantage un parcours en dent de scie que présentement. À côté de moi, je la sens calme, sereine. Au moment où j’arrivais, elle rangeait son téléphone. Une conversation avec son meilleur ami, peut-être. Peu importe ce qui la rend de la sorte, je ne suis pas habitué à cela. Elle est en train de me dévoiler une nouvelle facette que je n’associe ni directement avec son côté maternel et ni indirectement avec son côté sauvage. En fait, elle me semble parfaitement entre les deux. Je l’observe longuement sans gêne. Son corps est détendu. Il y a un gobelet de café vide à sa droite. La caféine n’aurait pas eu un tel effet sur elle aussi radicalement et rapidement que ce que j’observe. Alors quoi ? Elle pose une main sur la mienne. Je garde mes yeux dans les siens alors que nos visages se rapprochent. Elle affirme à mon oreille que cela a été un véritable plaisir de partager les qualifications avec moi. Pourquoi se sent-elle obligé de me l’évoquer alors que j’ai sentie son plaisir via la radio de nos casques pendant que je conduisais ? Elle cherche donc à souligner ce fait à mon esprit. L’expérience qu’elle a vécut a été très agréable donc, mais visiblement bénéfique. Je ne vois rien d’autre pour expliquer sa détente dans un lieu aussi stressant pourtant. Il y a de nouvelles acclamations. Je viens de tomber au troisième rang. Je fixe le nom du compétiteur qui vient de gagner la première place. Il s’agit d’un acteur du pays mais je sais aussi qu’il a déjà participé à la course All-Star à deux reprises par le passé. Il a donc ce qu’il nous manque tous : l’expérience. Si certains grognent de jalousie, voir de mécontentement, je me contente de sourire. C’est un bon adversaire. Je retiens son nom. Kerry. Demain, mon combat sera contre lui. J’ai toujours aimé mieux les duels de toute façon. Un membre de l’organisation du gala de charité entre dans la pièce avec le meneur des qualifications. Il était le dernier à s’élancer donc nous avons sous les yeux le classement final. Vingt-six véhicules demain sur le circuit. Un départ lourd. Il y aura probablement des accrochages. Que ne serait pas une course sans un départ explosif ? J’écoute d’une oreille distraite l’organisateur qui nous explique à tous à quoi va servir l’argent ramassé, les progrès réalisés dans le domaine du cancer au cours des dernières années grâce à cet évènement annuel et enfin des remerciements pour notre présence ici. Tout le monde est assit présentement, certains encore fébriles. Kerry est resté debout, le bras par-dessus les épaules de l’organisateur. Il se pense déjà victorieux. Très intéressant. On ne nous libère pas tout de suite. Certains sont amenés en salle de presse. Évidemment, les trois premiers. Je confie Lexie à Walter alors que je dois suivre l’organisateur. Je profite de ma présence devant les vingt journalistes pour écouter Kerry et un certain Monroe, le deuxième meilleur temps. Le premier est visiblement très intelligent et intuitif. Il sait capter l’attention. Il sait aussi comment voler la vedette. Monroe est un surfeur professionnel. Il semble à l’aise, mais intimidé. Il est le plus jeune d’entre nous. Il doit avoir moins de vingt-cinq ans. Kerry a certainement la quarantaine à en voir son visage. On prend des photos de groupe, le trio meneurs. Je pense être capable d’aisément dépasser Monroe. L’autre par contre va poser problème. Comme je l’ai dis, il sera mon adversaire de demain. Je rejoins ma seconde assistante et notre guide dans le stationnement où notre taxi nous attend déjà pour rentrer à l’hôtel. Une fois à l’intérieur du véhicule, nous passons loin de l’air de stationnement des spectateurs, donc loin de l’agitation de la foule qui quitte le circuit et reviendra demain pour assister à la course.

Ma confidence, qui n’en est pas véritablement une, est suivie de prés par de nouvelles acclamations. Aussitôt, je porte mon regard en direction de l’écran pour prendre connaissance du changement au niveau du classement. Drake a chuté d’une place, encore. Il se retrouve troisième. C’est une seconde petite déception de mon côté. Cependant, la bonne nouvelle c’est qu’il n’en bougera plus. Le dernier participant a fait ses tours d’essais, il est donc qualifié également. D’ailleurs, en parlant de ce pilote, il ne tarde pas à faire son apparition dans le salon V.I.P, sous les ovations des autres participants. Je ne l’applaudis pas, personnellement. Je ne l’ai fais pour aucun autre alors, pourquoi le ferais-je ? Son petit moment de gloire prend terme quand un type de l’organisation entame un discours que j’imagine traditionnel dans ce genre d’événement. Il nous parle de la cause à l’honneur, des progrès sur les recherches suite aux courses des années précédentes, et les projets que couvrira celle-ci. S’en suivent ensuite les remerciements d’usages. Je perds rapidement le fil du sujet, obnubilé par le cinéma de l’acteur en première position. A le voir, on dirait qu’il a déjà tout gagné. J’ai horreur de ce genre de personne, prétentieuse. J’espère que demain, Drake ou… je jette un regard sur le classement pour m’assurer du nom du second. Drake et Monroe parviendront à lui voler la vedette pour le descendre de son pied d’Estale. Les trois meneurs sont invités à rejoindre un salon de presse où ils vont donné une petite conférence. Je sourie à Drake alors qu’il s’y rend. Bien évidemment, je n’y suis pas convié même en tant que spectatrice. Je dois suivre comme tout le monde celle-ci sur l’écran dans le salon. L’acteur me gonfle très vite, je dois le dire. Je n’apprécie pas cette manie qu’il a de centrer l’attention sur lui, comme s’il était seul. Je décroche vite de l’écran pour parler avec le guide, Walter. Je lui demande s’il connaît en ville des magasins de tenues chics féminins. Il me répond qu’il y a beaucoup de prêt à porter féminin, mais pas forcément chic. C’est bien ma veine. Je vais devoir me choisir une robe dans un magasin classique. Je soupire, contrarié, puis le remercie pour ces informations. Dommage que le circuit ne soit pas à Wellington. Là-bas, je suis sûre que j’aurais trouvée mon bonheur très facilement. Enfin bref. Drake me rejoint à nouveau, et nous quittons le salon pour regagner avec Walter le taxi dans le parking souterrain. Direction l’hôtel. En chemin, le guide nous rappelle que nous avons quartier libre jusqu’au gala de se soir, dix-huit heures. J’en profite pour souligner au boxeur que j’ai quelques achats de dernières minutes à effectuer en ville, et qu’il est libre de m’y accompagner ou non. Je ne lui tiendrais pas rigueur s’il préfère éviter la séance shopping. Moi-même, je m’en passerais bien pour être honnête. Au bout de quinze minutes, nous sommes arrivés. Nous quittons le véhicule jaune pour regagner le hall. L’horloge indiquant presque midi, nous tombons d’accord sur le fait d’aller manger dans un restaurant à disposition. J’invite Drake à y aller en premier, pendant que je dépose mon appareil photo dans la suite. Il accepte sans discuter. Il me faut à peine cinq minutes pour ranger ce qui s’apparente plus à un accessoire que tout autre chose. Le repas se passe relativement vite, sans doute parce que nous ne voulons pas gaspiller de précieuses minutes sur mon temps d’achat à venir, et nous quittons le restaurant au bout d’une quarantaine de minutes. Direction, le centre ville. Hé oui, aussi surprenant cela puisse paraître, le boxeur à accepter de m’accompagner. Ce qui m’a fait grandement plaisir, je dois l’avouer. Après quelques minutes de marche, quelques rues traversées, nous arrivons à une première boutique de vêtements féminins. Je pousse la porte en souriant à Drake, façon : c’est parti, la chasse à la robe commence. Ce qui me ferait presque rire tant je ne raffole pas du shopping. Pour Lana, si, je pourrais passer des heures dans une boutique pour faire exploser sa garde-robe. Pour moi par contre, non. Vingt minutes et je suis déjà au bord de la crise de nerfs. C’est pour l’éviter en présence de Drake que je me dirige immédiatement vers la vendeuse, qui range en rayon. Une petite rouquine, maquillée comme un camion volée, avec le corps d’un pin-up moulé dans un slim et un top outrageusement plongeant sur sa poitrine généreuse. De quoi me donner des complexes, si c’était possible.

_ Bonjour j’aim…
_ Oh bonjour, soyez les bienvenues. M’interrompt t’elle, enjouée, en se tournant vers nous. _ Je m’appelle Savannah. En quoi puis-je vous ai…dez… ? Elle se fige en voyant Drake, derrière moi. Une fan-girl. Super. _ Vous êtes Liam Drake le champion de boxe ! S’assure t’elle en me poussant presque pour lui faire face. _ Je suis une de vos plus grandes fans ! La preuve ! Elle descend son décolleté au niveau de son sein gauche pour montrer un tatouage à son effigie. Deux gants de boxes et son nom en lettres manuscrites en dessous. _ J’assiste à la course demain ! J’ai posée ma journée de repos dés que j’ai su que vous y participiez ! J’espère que vous allez battre cet acteur là… Elle cherche son nom.
_ Dave Kerry. Je soupire, lasse de son petit manège.
_ C’est ça ! Dave Kerry ! Quel prétentieux ce mec, la vache ! Hum. Elle se ressaisit. _ Vous cherchez quelque chose pour votre nouvelle petite amie, je présume.

Je sens une pointe de jalousie dans sa voix. Cela m’exaspère. De nous deux, je suis la seule qui ait le droit de me montrer possessif avec cet homme, même si mes raisons sont potentiellement bidons. Après tout, c’est moi qui l’aie sauvé au Canada ! C’est moi qui l’aie réconforté après son deuil ! Et c’est encore moi qui suis devenue sa seconde assistante ! Alors elle se calme la rouquine ou je… (profonde inspiration) Tu ? Rien. C’est juste une fan. Il en a beaucoup des comme ça. Je dois apprendre à assister à ce genre de scène, calmement. Voilà pourquoi je rectifie, le ton posé.

_ Je suis sa seconde assistante et, c’est moi qui recherche une tenue pour le gala de demain soir.

Elle retrouve le sourire. Visiblement, savoir qu’il ne me touche pas sexuellement lui fait plaisir. Je ne dirais pas que je partage sa joie à ce propos mais, j’aimerais qu’on passe aux choses sérieuses.

_ Et vous l’accompagnez ? Lui demande t’elle dés qu’elle revient à la surface. _ C’est tellement adorable.

Bon, j’ai compris, je vais me débrouiller. Je les délaisse pour faire le tour des rayonnages, en quête de quelque-chose d’habiller.

Je ne comptais pas rester enfermer dans la suite de notre hôtel dans l’attente du début du premier gala à dix-huit heures. Je pensais en effet sortir afin de me promener en ville. Juste marcher me fera du bien, pas à la peine de chercher des attractions touristiques à tout prix, il n’y en a pas vraiment dans cette ville. Lexie a des achats de dernières minutes à faire et cela ne me dérange pas de l’accompagner le temps qu’elle les trouve. Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous séparer maintenant alors que dans mon esprit nos quartiers libres se passaient en commun. Je dois toujours honorer ma promesse de rendre ce voyage inoubliable aux yeux de Lexie. Je cherche encore comment faire alors que nous arrivons à l’hôtel. Le guide nous abandonne comme à son habitude en nous souhaitant bonne soirée. Il ne sera pas présent au gala, bien évidemment. De toute évidence ça l’arrange car il nous confie une vieille douleur à la hanche sur le chemin du retour que je devine être une excuse maintes fois employées. Je ne dis rien, je ne forcerais pas Walter à nous accompagner alors que les galas auront lieu tous les deux dans la grande salle de réception de notre hôtel. Nous n’aurons pas de mal à trouver l’endroit. Je me dirige vers le restaurant casse-croûte dans le bâtiment voisin de notre hôtel alors que Lexie veut aller déposer son appareil photo dans la chambre. Je me commande un sandwich bœuf épicé à défaut de mieux. Je reste à l’eau pour le breuvage. J’en suis à trouver une table lorsque la blonde entre dans le resto. Je lui indique ma position d’un regard partagé et j’attends son arrivée tout en mangeant. Nous ne parlons pas vraiment durant le repas, ce qui ne nous gêne ni l’un ni l’autre. Je termine près de vingt minutes avant Lexie, me contentant d’observer ce qui se passe dehors via la fenêtre juste à côté. Une fois repu tous les deux, j’accepte de suivre mon accompagnatrice. Je remarque que cela lui fait plaisir. Tiens, cela me pousse à me demander ce qui serait arrivé si j’avais exprimé le choix d’aller chacun de notre côté. Je la suis jusqu’à une première boutique de vêtements pour dame. Alors qu’elle s’approche de la vendeuse, je marche lentement entre les quelques allées en observant les différents choix d’ensembles accrochés le long du mur. C’est là que j’entends une voix forte, me faisant baisser instinctivement ma tête toujours couverte de ma casquette. Il est un peu trop tard pour ça, j’ai été repéré. N’étant pas très loin de Lexie à ce moment là, je suis surpris de voir que c’est la vendeuse elle-même qui couine de joie. Je me tourne alors qu’elle comble la distance entre nous. Je baisse les yeux sur son tatouage au sein gauche. L’exécution est médiocre. Je songe à un tatoueur amateur. Je lève le regard, attendant de voir ce qu’elle espère de moi. Elle veut m’aider. Je ne suis pourtant pas celui ayant demandé son assistance mais bien Lexie. La blonde s’occupe de répondre par elle-même. Elle n’a pas de tenue pour le gala de demain soir. Et avec le court délai que je lui aie laissé hier, elle n’a pas eu le temps de faire les boutiques à Wellington. Voilà qui est certes préoccupant puisque je ne tiens pas à la laisser dans l’embarras. La vendeuse trouve cela adorable que je l’accompagne et je ne vois pas en quoi cela est différent d’une quelconque autre personne qui accompagnerait Lexie. Je suis un second regard aussi valable que n’importe qui. La rousse se rapproche un peu et me demande si elle peut avoir une photo. Je lui accorde pour calmer son appétit visiblement gigantesque. Je ne réagis pas alors qu’elle se penche vers l’avant durant la photo, heureuse d’exposer sa poitrine clairement refaite. Une fois que s’est réglé, je me tourne vers Savannah. « Mon assistante est quelqu’un de classique mais avec un je-ne-sais-quoi. Du coup, je ne sais pas si vous pouvez l’aider à trouver une robe pour faire son bonheur ? » Elle me sourit très grand, visiblement réceptive à l’idée de m’aider à aider Lexie. « Rien de trop sexy. » Elle conclue, presque déçue. « Voilà. » Je dis en souriant. Tiens, elle se revigore d’un coup en m’assurant qu’elle connait la robe parfaite pour Lexie. Je demande à voir. Je suis la rousse qui rejoint l’autre femme. Elle commence à lui montrer les choix qui lui semblent aller avec le style de la mère. Je ne dis pas un mot, me contentant d’observer la scène de loin. Alors que je m’éloigne un peu, j’aperçois un ensemble agréable à mon œil. Mes doigts viennent toucher le tissu rouge dont est faite la pièce du bas. C’est là que je sens une main dans mon dos. Lexie apparaît à côté de moi avec un regard de détresse. Savannah n’est pas de bons conseils, je devine. Peut-être que je le suis ? Je désigne la robe à Lexie. « Je te vois porter cet ensemble. » J’affirme en la laissant juger d’elle-même.

Je me faufile dans les rayonnages, lasse d’assister à cette scène parfaitement ridicule. Est-ce que je m’extasie autant devant lui, moi ? je Tais-toi. J’ai parfaitement conscience que je peux avoir ce genre de comportement, par moment, lorsqu’il me propose quelque-chose. Je ne dis absolument pas le contraire, d’ailleurs. Toutefois, je l’affirme, ce n’est pas ainsi que je m’exprime. Je n’ai également jamais demandé à ce qu’on pose sur une photo ensemble. Non. Lui et moi on ne pose pas sur les photos, ensemble. On partage le même taxi, le même lit, la même voiture de course, le même voyage, mais pas le même putain de cliché. Calme-toi, Lex’. Très juste. Cela ne sert à rien que je m‘énerve. Cette petite pimbêche de rouquine n’est qu’une fan. Rien qu’une fan. Lorsque nous sortirons de ce magasin, nous n’en parlerons plus. Plus du tout, même. Je n’ai donc aucune raison de me mettre dans de tels états. Non. D’ailleurs, je ferais mieux de me hâter à trouver quelque chose de potable, sinon je crains qu’elle finisse par vouloir le violer dans un recoin sombre de cette maudite boutique. J’écarquille les yeux à cette pensée. Hum. Mauvaise idée. Le mieux est de partir tout de suite. Plus vite nous serons loin, plus vite Drake sera en sécurité. Est-ce que tu t’entends, Lex’ ? Je suis ridicule, je sais. Je me comporte comme une nana jalouse alors que… Râââ. Qui j’essaye de tromper exactement, là. Moi ? Ou moi ? Définitivement je devrais arrêter de penser. J’ai atteins un seuil de folie bien plus important que je ne l’aurais crue. (Soupire) Alors, vêtement… vêtement… vêtement… je ne dois me focaliser que sur le choix d’une tenue classe, ainsi que sur la conversation du boxeur avec l’hystérique rousse. Car oui, ça également c’est important. Je ne voudrais pas manquer une information capitale du style – je vais être une sacrée langue de vipère je vous préviens – qu’ils ont l’intention de ce retrouver se soir pour pratiquer une danse à l’horizontale en tenue très légère. Oui. J’ai prévenu que j’allais dire de la merde, hein. Mais ce n’est pas de ma faute ! Je n’en peux plus de cette vendeuse ! Je sais qu’on dirait que ça fait dix minutes qu’elle est accroché à lui alors que ça ne doit faire que deux minutes maximum or, je n’y peux rien. Je n’arrive pas à m’habituer à ça. Pourtant, il va falloir. En tant que seconde assistante, je vais être exposé indirectement à ce genre de situation lorsque Drake montera sur un ring pour un combat officiel. Bref. Je retourne à mes vêtements, pour la énième fois, lorsqu’il demande l’assistance de la rouquine refaite à mon encontre. Je sourie automatiquement, flattée de ce compliment qu’il vient d’indirectement me faire. Savannah vient immédiatement à ma rencontre, souriante. On sent qu’elle est heureuse de rendre service à son idole. Je ne m’en offusque pas. Plus vite elle me montrera sa soit disant robe parfaite pour moi, plus vite je pourrais soulagée ma vie de sa présence. Je la suis donc pour voir ces fameux modèles et… comment dire… c’est… spécial. Ce n’est pas moche mais, enfin voilà quoi. Je n’ai pas très envie de porter ça en plein gala. Tellement que je ne sais pas ce qui me motive à en essayer deux ou trois, qui n‘ont rien de comparable aux robes que possède Anna soit dit en passant. En même temps, Anna ne se rhabille pas aux petits magasins du coin. Elle en choisit des plus stylisés où elle trouve de quoi mettre en valeur son corps aux courbes de déesse, presque. Quel dommage qu’elle déteste ces rondeurs que je lui volerais bien. Je décide de fausser compagnie à Savannah alors qu’elle est en quête d’autres modèles hideux à me présenter. Je rejoins le boxeur, un peu plus loin. Spontanément, je pose ma main dans son dos pour attirer son attention. S’il te plait, aide moi. lui implore presque mon regard, tandis qu’il me confit me voir dans l’ensemble qui avait toute son attention. Je le regarde aussitôt, avec attention. Il s’agit d’un  haut noir à paillettes s’accompagnant d’une jupe longue rouge satinée.

_ C’est magnifique. Je souffle en caressant la matière soyeuse de la jupe. _ Je vais l’essayer tout de suite. Merci du conseil.

Je lui dépose un bref baiser sur la joue, ravie, avant de m’emparer de cet ensemble dans ma taille. Ensuite, je me hâte à retrouver ma cabine pour quitter l’horreur que je porte. J’ouvre le rideau lorsque l’ensemble est sur moi. Je recule, ébahie par le résultat. Simple et classe.

_ Je vais prendre cette tenue. Je déclare à la vendeuse, avec détermination.
_ Vous ne préfériez pas une robe, à la place ? S’assure t’elle, presque déçue que je choisisse un beau modèle.
_ Non. Cet ensemble est parfait. Vraiment parfait. Je l’admire dans mon reflet, les yeux brillants de bonheur. J’ai hâte de le porter demain soir.
_ Il vous faut autre chose, Liam Drake ?

Je profite qu’elle décide de me snober à nouveau pour retrouver mes vêtements normaux, dans la cabine. Lorsque je suis prête, je rejoins la caisse où je sors de mon portefeuille. Je paye l’ensemble, que la vendeuse emballe dans un sac, avant de me diriger vers la sortie. Tandis que je m’assure que Drake me suit, je constate que la rouquine le retient pour lui glisser son numéro dans la main. Elle l’invite de manière graveleuse à l’appeler. Je soupire, exaspérée. Il est temps que ça se termine les conneries. Je décide d’y mettre un terme immédiatement. Je rejoins Drake, dont je saisie la main avec douceur, avant de répondre narquoisement à la rouquine.

_ Nous sommes pressés mais, ne vous inquiétez pas Savannah, je lui rappellerais ce soir lorsqu’il se déshabillera pour dormir dans notre lit.

Sa mâchoire lui en tomberait presque. C’est hilarant. Tant que je dois me faire violence pour ne pas éclater de rire, alors que nous regagnions déjà la rue.

_ Bien, il ne me manque plus qu’un accessoire pour me coiffer tout à l’heure et ensuite nous pourrons aller où tu veux.

Je déclare charmante, comme si tout était parfaitement normal, en prenant déjà la direction d’une autre rue commerçante.[/b]

L’ensemble que je propose à Lexie n’est pas une robe à proprement parlée mais le tout est élégant. La blonde trouve que c’est magnifique d’ailleurs et je la regarde en souriant. Ce conseil n’en était pas vraiment un. Je suis surtout tombé par hasard sur l’ensemble que je lui propose. Mais c’est ainsi que sont faites les plus belles découvertes, non ? Via le hasard. Nous avons donc de la chance de tomber là-dessus à la première boutique. Savannah n’est pas de très bonne compagnie, mais nous pouvons l’endurer quelques minutes supplémentaires le temps de voir si la tenue convient aux besoins de Lexie. Je pense même recevoir ce baiser sur la joue afin de détruire la compétition que représente la vendeuse. Toute cette observation m’a permis d’évidemment remarquer une certaine possessivité me concernant de la part de la mère. Je ne m’en offusque pas, j’ai moi-même cette tendance avec elle ces derniers temps. J’espère pour elle que la rousse regardait au moins au moment du léger contact de ses lèvres sur ma joue. Je ne me retourne pas pour le savoir. Lexie rejoint une cabine alors que je flâne encore un peu entre les allées au cas où autre chose sauterait à mes yeux. Je finis par rapidement faire le tour. Si l’ensemble que j’ai trouvé ne fait pas, nous changerons de boutique. Je m’approche des cabines. Lexie ouvre le rideau et se rapproche du miroir tandis que je la fixe en silence. Parfaite. Mon accompagnatrice décide de prendre la tenue alors que je l’admire toujours. La vendeuse s’adresse d’un coup à moi en s’approchant. Je sens qu’elle n’a pas compris le message car elle veut savoir si j’ai besoin d’autre chose. « Non. » Je lui dis simplement, d’une voix parfaitement neutre. « Tu es sur, chéri ? » Elle insiste. Je ne la quitte pas des yeux, sentant le défi qu’elle me lance nécessaire pour qu’elle saisisse enfin. Sauf que Lexie interromps ce combat de regards en étant à la caisse désormais et la rousse soupire avant d’aller la faire payer. Je demeure à la même place. La limite n’a toujours pas été instaurée clairement. Savannah revient en effet à la charge dès que Lexie décide de quitter le magasin avec empressement. Sa main se retrouve sans invitation dans la mienne et elle y glisse un bout de papier. « Pas intéressé. » Je rétorque à son sourire inviteur. Je me retrouve tirer vers l’arrière alors que Lexie intervient. Ce qu’elle lui lance termine de la faire tomber de ses illusions. J’ai l’impression qu’elle doit regretter son tatouage à présent. L’air extérieur retrouve mon visage alors que la blonde me tient toujours par la main. « Rappelle-moi de t’appeler en renfort la prochaine fois qu’il y a une fan un peu trop collante dans les parages. » Je dis en faisais tomber le morceau de papier dans la première poubelle que je rencontre. Je continue à suivre Lexie, sa main me guidant jusque de l’autre côté de la rue. Elle cherche un accessoire pour se coiffer et je ne pense pas qu’il y ait une boutique spécialisée là-dessus dans le coin. Par contre, je vois un salon de coiffure devant nous. Je le pointe au cas où Lexie voudrait vérifier s’il y a à l’intérieur vente de ce qu’elle recherche. Je lâche sa main pour me saisir de son sac contenant sa robe alors qu’elle entre en premier dans le salon. Il y a plusieurs clientes en train de se faire coiffer. L’une des employés s’approchent. Elle vend en effet différents produits coiffants, des shampooings et des fers de toutes sortes. Les prix semblent pour moi honnête, je ne sais pas pour le budget de Lexie. Je reste à l’écart, dans le petit hall d’entrée, puisqu’il y a peu de place à circuler dans le salon. Je regarde un instant les coupes qu’on pratique aux clientes en attendant de voir si la mère va réaliser son deuxième achat consécutif ou si nous allons devoir poursuivre nos recherches ailleurs. Il y a des bonbons gratuits à la menthe dans un petit panier à l’entrée. Je me permets d’en prendre un et de le laisser fondre sur ma langue alors que j’attends toujours le verdict. Je jette l’emballage du bonbon dans une minuscule poubelle contenant des cheveux et un gobelet de café vide dans le fond. Je recule ensuite pour reprendre ma place dans le hall, le dos contre le mur.

Cette vendeuse était véritablement désagréable. Je ne suis pas mécontente de l’avoir calmer de manière aussi radicale que celle que j’ai employé. Surtout en énonçant une simple réalité puisque, effectivement, Drake va vraiment se déshabiller se soir pour dormir dans le même lit que moi. Seulement, à la différence de la version imaginée par la rouquine, ce n’est réellement que dans le but de dormir chacun de notre côté. Rien de plus. On nage en pleine friendzone. (Soupir) Totalement. Mais ce n’est certainement pas plus mal ainsi. Sérieusement ? Oui. Je suis certaine que cela nous évite bien des emmerdes à venir alors, je n’ai aucun problème avec ça. Au contraire. Je suis contente d’être déjà une amie. Je suis également contente que mon geste lui ait plu. Je perçois une forme de remerciement lattant à ce rappelle qu’il me demande de lui faire dans une prochaine situation de ce genre.

_ Aucun problème. Je lui certifie, souriante. _ Je m’y dévouerais même plus rapidement sans attendre que tu le fasses, si vraiment je sens qu’elles t’importunent.

Ce n’est pas une plaisanterie. J’interviendrais réellement bien plus vite que précédemment. Maintenant que je sais que ce n’est pas malvenu, vous n’imaginez pas comme je me ferais un plaisir de briser les rêves impossibles de ces demoiselles en chaleurs. Possessive, moi ? Nooon. Drake est libre de coucher avec qui il veut, nous ne sommes pas ensemble. Je ne ferais que rendre un service demandé, tout simplement. Mais bref, là n’est pas le propos qui nous intéresse. Pour le moment, j’ai besoin d’un fer à boucler les cheveux pour ce soir puisque, bêtement, j’ai oubliée le mien chez moi. Par conséquent, je suis à la recherche d’une boutique susceptible d’en vendre lorsque Drake me montre de l’index un coiffeur. C’est une bonne idée. Certains vendent des appareils de ce genre, en plus des produits de grandes marques pour cheveux. Je décide donc de nous y diriger aussitôt. C’est lorsque nous arrivons à la porte que je constate que je suis au devant d’un problème. Rien de grave, vraiment. J’ai juste les deux mains occupées puisqu’il se trouve que je n’ai toujours pas lâcher le boxeur qui, lui non plus d’ailleurs n’a pas fait le pas de nous séparer. J’observe brièvement nos mains liées avant qu’elles ne se lâchent. Ensuite, Drake me prends mon sac contenant ma tenue de Gala. Je l’en remercie d’un sourire, avant de pousser la porte pour regagner l’intérieur du salon de coiffure. Il y a de nombreuses clientes se faisant coiffés. Toutefois, une employée se dévoue à venir à ma rencontre. Très professionnelle, plus que la rouquine de la boutique de vêtement, elle me demande l’objet de ma visite. Je suis très concise. Je sais ce que je désire, malgré qu’elle me propose de me coiffer pour l’occasion. C’est vrai que cela serait tentant, que cela serait aussi mieux fait par une professionnelle que moi-même. Toutefois, je ne veux pas dépendre de ce salon. Si j’acceptais, demain je serais contrainte d’y revenir pour le second gala, chose que je ne pense pas pouvoir me permettre. J’insiste donc courtoisement sur mon souhait d’avoir un bon fer à friser, pas trop cher, qui ne brûle pas plus que de raisons mes cheveux déjà affaiblis par mes décolorations passées. Hé oui, je l’admets, je ne suis pas une vraie blonde. C’est dit. Désormais, nous allons pouvoir nous focaliser sur l’essentiel, un appareil qui ne les brûle pas définitivement. La coiffeuse me propose plusieurs modèles de marques différentes. Elle m’explique leurs avantages ainsi que défauts, puis l’intérêt d’investir dans le plus cher qui est à la dernière pointe de la technologie. J’entends son avis, le partage, néanmoins je ne sais pas si je peux me permettre une telle dépense. D’autant plus lorsque je sais qu’un autre fer à boucler prend déjà poussière chez moi. Je dois prendre une décision. Je lui demande de m’accorder un instant. J’ai besoin d’un regard extérieur sur la situation. Je suis certaine que cela peut m’aider à opter pour le meilleur choix. Je retourne donc vers le boxeur pour exposer la situation.

_ Alors, ils ont d’excellents modèles de fers à boucler or, je ne sais pas si je dois me laisser tenter par le plus cher qui offre un contrôle sur le degré de chaleur qu’il apportera sur mes cheveux. C'est une dépense superflus selon moi et… Je soupire. _ Enfin je ne voudrais pas encombrer ma valise pour quelque chose qui ne me servira que deux fois, dans l’immédiat. Je marque une pause. _ La coiffeuse me proposait sinon de s’occuper de ma coiffure aujourd’hui et demain. Seulement, est-ce que j’en aurais le temps ?

Je cherche du regard une pancarte avec leurs tarifs. On approche les cent dollars néo-zélandais pour un chignon très sophistiqué, chose qui ne m’intéresse pas. Je pourrais toujours lui confier ma tête à deux reprises pour un style plus basique, simple. Ça serait également un bon investissement, même si je préfère l’option de me préparer toute seule également. J’attends de savoir ce qu’en pense Drake pour prendre une décision finale.

Dès que le bonbon à la menthe a fondu en majorité, je le croque non sans discrétion. J’en suis à avaler le résultat lorsque Lexie revient vers moi. Elle n’a aucun fer dans les mains, donc j’imagine que cela ne lui convenait pas ici. Je la regarde alors qu’elle me demande conseil. Je prends très au sérieux ce rôle, passant lentement ma langue sur mes dents pour goûter les derniers arômes du bonbon dure. Je réfléchis durant quelques secondes à son problème avant d’exposer ma vision. « Je pense que nous avons le temps de passer ici plus tard dans la journée et demain après la course pour la préparation de tes cheveux. » Je dis en considérant dans ma tête le temps de marche nécessaire entre ce salon de coiffure et l’hôtel. Cela est faisable. Du coup, ça semble réglé. Comme la coiffeuse suggère une heure au total pour opérer sa magie, elle donne à Lexie un rendez-vous à seize heures aujourd’hui et demain à la même heure. Cela me semble correct comme entente. Je laisse les deux femmes discuter maintenant de ce dont la blonde désire comme style pour ses cheveux et lorsque tout est clair entre elles, nous retrouvons l’extérieur. Je garde dans ma main le sac contenant la seconde tenue de Lexie. Je nous fais progresser dans la direction opposée à l’hôtel. Au bout d’une dizaine de minutes, nous approchons au bord de l’eau. Je nous fais traverser la rue et en tournant la tête à gauche, je remarque un kiosque où on peut louer un vélo pour se promener dans le réseau cyclable autour de la ville. Je m’approche de l’homme en charge. Je ne lui demande même pas le tarif, je décide de louer deux vélos pour moi et Lexie. Je souris à cette dernière pour la convaincre de me suivre sur ce coup là. Elle a promis de le faire sans poser de questions donc je n’attends pas son avis. On nous prête un vélo ajusté à notre grandeur respective. Sur le mien, il se trouve un sac de rangement qui accueille sans mal l’achat vestimentaire de mon accompagnatrice sans froisser la robe. Je mets à l’intérieur également ma casquette. J’attache ensuite le casque qu’on nous prête sur ma tête et je glisse sur mon nez mes lunettes de soleil. On a même droit en prime à une carte du circuit cyclable. L’homme la confie à Lexie car j’affirme ne pas en avoir besoin. Une fois qu’on est prêts à partir, je m’élance devant, me dirigeant vers l’océan. Je vais à une vitesse modérée pour ne pas perdre la jeune femme. La piste cyclable nous permet de frôler la plage avant de nous éloigner de la ville en grimpant légèrement une petite côte. Une fois en haut de celle-ci, il y a un belvédère en bois où nous pouvons nous arrêter pour observer le panorama. L’océan est à perte de vue. La ville est à notre extrême gauche à présent. On prend une pause quelques instants avant que je décide de nous faire poursuivre. Nous descendons doucement durant plusieurs minutes avant de rejoindre d’autres terrains plats de la région. Nous passons devant un parcours à obstacles où je décide encore une fois de nous faire arrêter. Cela ressemble à un parcours de militaire et forcément ça vient chercher mon intérêt. Je m’élance le premier dans ce parcours, n’imposant pas à Lexie de me suivre. J’adore faire du sport, il est donc évident que ce genre de chose me stimule au plus au point. Je franchis le parcours comme si rien ne pouvait m’arrêter. Une fois terminée, je me retrouve en sueur, avec les mains et les genoux salis de terre et de gazon mais je m’en fiche. Je me tourne vers la blonde, pas du tout essoufflé par ce que je viens de faire. « Intéressée à t’élancer ? » Je vois bien que ça ne lui tente pas et cela me fait éclater de rire. Suffisamment fort pour que les oiseaux dans un arbre décident de s’envoler. Je regarde l’heure sur ma montre. « Ce sera pour une autre fois. » J’informe Lexie en remontant sur mon vélo. On doit aller les rendre avant de passer la dernière heure en ville et que je ramène ma seconde assistante à son rendez-vous avec la coiffeuse.

On pourrait penser que Drake n’en a rien à faire de comment je vais être coiffé ce soir comme demain, ou encore par quel procédé je vais m’y prendre pour être présentable, mais la vérité est tout autre. Le boxeur considère réellement mes propos. Il y réfléchit même momentanément pour me fournir un avis sincère, sérieux. Il pense que nous avons le temps de passer plus tard par ici, ainsi que demain après la course pour la préparation de mes cheveux. J’acquiesce à cette option, souriante. Elle me scie finalement bien plus que l’achat d’un fer qui restera dans un placard de retour à la maison. Voilà pourquoi, immédiatement, je me retourne vers la coiffeuse pour lui signifier que j’opte pour cette option. Ravie, elle me fixe un rendez-vous en fonction de l’heure du début du gala. Il est à dix-huit heures. Il lui faut une heure pour me coiffer, à ce qu’elle me déclare, et moi il me faut une heure pour me préparer. Du moins, une bonne demi-heure mais je refuse d’être stressée. Nous convenons donc pour seize heures, pour aujourd’hui et demain, avant qu’elle me demande ce que j’aimerais comme coiffure. Je vais au plus simple : cheveux détachés, ondulés. Elle me précise qu’elle peut me faire quelque chose de plus sophistiqué mais je décline poliment cette proposition. Je tiens à rester moi-même, y compris sur le maquillage. Je refuse de me présenter au gala, déguisé comme une vedette. D’autant plus que je n’en aurais pas le comportement même si je le voudrais. De ce fait, je décide de fuir toutes éventualités de tromper mon monde avec des artifices de ce genre. La coiffeuse n’insiste pas. J’apprécie cela. Nous quittons le salon dès que tout est convenu. Sans un mot, je suis Drake a qui je laisse le soin de mener le suite de notre promenade au cœur de la ville. Il porte toujours mon sac de vêtement en main. Je ne lui demande pas de le récupérer. Pourquoi ? Parce que je sais que s’il souhaitait en être soulagé, il aurait déjà fait le pas de me le rendre spontanément. Par conséquent, je profite de cette promenade sans m’en préoccuper. Je me rends compte d’ailleurs que cela me fait du bien de ne plus me faire du soucie pour la moindre petite chose. J’ai le sentiment de parvenir enfin à combiner mes deux facettes, sans qu’elles cherchent à s’affronter. C’est agréable. Alors que j’observe une vitrine d’un magasin de jouet, je constate que Drake traverse la rue pour se rendre à un kiosque à vélo. Je prends sa suite aussitôt, ne songeant pas une minute à l’éventualité qu’il en loue deux. Ce qui est pourtant le cas. Rapidement, je comprends au sourire de Drake qu’il me rappelle cette promesse que je lui ai faite : de le suivre sans hésitation. Ce qui est effectivement le cas, je n’ai pas oublié. Je m’empare donc du casque que l’on me fournit, que je mets au sommet de mon crâne, avant de grimper sur la selle de mon vélo. L’homme en charge des locations me tend une carte de la piste cyclable. Je ne compte pas l’utiliser, puisque cela sous-entendrait me séparer du boxeur, mais je la prend en le remerciant. Ensuite, je la calle dans le sac de rangement du vélo pour prendre la suite du boxeur qui s’avance déjà en direction de la plage. L’endroit est magnifique. La piste nous offre la chance de la frôler, avant de nous amener directement sur une côte. Fantastique. A peine suis-je dessus que je commence à fatiguer. Je ne suis décidément pas athlétique. Cela promet pour les séances d’entraînements à venir avec le boxeur. Heureusement, arrivés à son sommet, Drake nous autorise une petite pause. Je ne crache pas dessus, j’avoue. J’en profite même pour faire quelques clichés du panorama que nous offre une telle hauteur. Autant sur la partie ville que l’océan, d’ailleurs. J’en viens à regretter d’avoir laissé mon appareil photo professionnel à l’hôtel. Enfin, tant pis. La balade reprend sur une descente qui – je l’admets – ne me rend pas confiante. J’use volontiers des freins du vélo pour ne pas dévaler la pente trop vite, et ainsi me retrouver dans un décor à quelques mètres. Ça serait con. Oh oui. S’en suit une petite balade dans les terrains plats qu’offre le circuit, avant que nous ne faisons une seconde pause au niveau d’un parcours militaire. C’est là que l’on sent le soldat en Drake. Il délaisse son vélo pour le parcourir. Pour ma part, il en est hors de question. Je ne tiens pas à m’endormir au gala parce que j’aurais forcée sur mes capacités sportives quasiment nulles. Je me contente de l’observer, admirative. Lorsqu’il a terminé, il me demande si je suis intéressée à l’idée de m’élancer à mon tour là-dedans. Je grimace aussitôt. Je n’ai pas envie qu’il me pousse à faire ça, présentement, ce qui le fait bien rire. Heureusement que je ne suis pas susceptible, sinon je serais incapable d’en rire comme je le fais. Il n’imagine pas comme le manque de timing me fait plaisir, tout d’un coup. Je prends d’ailleurs les devants sur le circuit pour rejoindre le kiosque de location, ravie d’échapper à cet entrainement imprévu. Au bout d’une bonne grosse demi-heure, nous y sommes enfin. Je suis éreintée, et je transpire. Je ne peux pas dire que cela m’enchante même si j’admets que ce genre de promenade me plaît bien. Je quitte la selle qui laisse un souvenir douloureux à mon fessier, puis rend le vélo, ainsi que son casque. Je ne dirais pas non à une bonne boisson fraîche, ainsi qu’une bonne douche.

_ Et si nous rentrions à l’hôtel ? Je suggère au boxeur. _ J’aimerais bien me rafraichir avant d’aller chez le coiffeur.

Question de logique. Je ne vais me laver juste après, sous peine que la coiffure ne tienne pas du tout. Par conséquent, j’en prends la direction après avoir salué l’homme du kiosque. En chemin, nous faisons un petit arrêt à un kiosque vendant des boissons ainsi que des douceurs. Je me prends une bouteille d’eau ainsi qu’une bonne glace italienne saveur chocolat/vanille. J’offre à Drake ce qu’il a commandé, sans attendre son avis. Ça me fait plaisir. De plus, la glace est excellente. Je me régale. Il est quinze heures trente quand nous arrivons à la suite. Heureusement que le coiffeur n’est pas loin, j’y serais pile à temps. Je rejoins immédiatement la salle de bain où je me prends une douche rapide. C’est un plaisir de ne plus avoir cette odeur désagréable de transpiration, je me sens presque revivre. Lorsque je suis prête, c’est ensemble que nous prenons le chemin du salon de coiffure où Drake me dépose. Il ne va pas attendre une heure à l’intérieur, ce serait inutile. Nous tombons d’accord que je le prévienne lorsque je suis prête. Ce que je fais, exactement une heure plus tard, satisfaite du résultat. Ma coiffure est autant simple que raffiné. Il ne manque plus que la tenue, le maquillage, et je suis prête pour le gala. En attendant, je guette l’arrivée de Drake, qui m’a confirmé qu’il arrivait.

Nous retournons les vélos et je me sens mieux après avoir fait un peu de sport aujourd’hui. Avoir des jours de congé d’entraînement est rares et disons qu’ils ne me font pas vraiment plaisir. Pour moi c’est naturel de bouger, de se dépenser quotidiennement. Du coup, je suis heureux qu’on ait trouvé ce parcours militaire en chemin et que nous ayons pu prendre un bain d’air et de soleil en faisant du vélo. Je réalise que pour Lexie ce n’est pas la même chose. Elle aimerait rentrer à la suite pour se rafraîchir. Je n’y vois pas de problème. Nous commençons à marcher sans difficulté d’orientation vers l’hôtel puisque nous en voyons le sommet même d’ici. C’est l’un des bâtiments les plus hauts de la ville, pour dire. En chemin, je ne dis pas non à un cornet à la crème glacée caramel et morceaux de chocolat noir. Je l’engloutie tout en marchant en environ trois bouchées. Une fois de retour à l’hôtel, je rends son sac contenant sa robe à Lexie alors que nous sommes dans l’ascenseur. J’entre moi aussi dans la suite même si je n’ai pas rien de précis à y faire. Je profite du temps de disponible que j’ai pour nettoyer mes paumes encore un peu sale à l’aide d’une serviette humide. Je change de paire de jean aussi. Je prépare mon complet pour notre retour. Je l’accroche dans la petite penderie que nous avons dans la chambre et je fouille dans mon sac de voyage pour y récupérer ma montre chic au moment où la blonde à terminer. Nous redescendons de quatre étages. Je la suis jusqu’au salon de coiffure où au final je la laisse à nouveau. Elle va m’envoyer un message texte lorsqu’elle aura terminée. Je traverse la rue et vais vers les boutiques que nous n’avons pas eu l’opportunité de visiter hier au moment du souper. Je m’engouffre dans la boutique d’antiquité où je perds un peu de temps à observer ce qui s’y trouve. Ma casquette sur ma tête aide à garder mon identité secrète aux yeux des curieux. Je trouve une petite figurine en forme de chat sauvage. Le corps élancé de l’animal sculpté en bois rappelle celui d’une lionne. La matière est brute au touchée. Le bois est également si léger et les détails y sont très délicats. Je décide de l’acheter comme souvenir du voyage. On met la figurine dans une petite boîte pour moi. Je quitte la boutique et continue à marcher dans les alentours du salon de coiffure afin de ne jamais m’en éloigner à plus de cinq minutes de marche. Au final, mon téléphone vibre dans ma poche pile une heure après que j’ai déposé Lexie. Je lui réponds que j’arrive. Je rejoins mon accompagnatrice environ six minutes plus tard. Je lui souris en la voyant. Ses cheveux sont habillement coiffés. Heureusement qu’il n’y a pas de vent en ce moment à l’extérieur. Nous marchons l’un à côté de l’autre jusqu’à l’hôtel. Je profite de ce moment de quiétude pour lui offrir la petite boîte. Je laisse Lexie découvrir ce qu’il y a l’intérieur. « Une petite pensée que ce qui est en apparence fort peut tout aussi bien se révéler fragile quand on prend la peine de l’observer. » Je dis en me permettant de caresser du bout du doigt le bois clair de la lionne entre ses mains. Lorsque nous arrivons à l’hôtel, il est convenu que je me prépare le premier. Je me saisis donc de tout ce dont j’ai besoin et je m’enferme dans la salle de bain. Je prends une douche, me lavant les cheveux. Une fois fait, je vais me sécher le corps et j’use d’un sèche-cheveux pour accélérer le processus. Je me coiffe ensuite en prenant le temps de placer chaque mèche rebelle. Je termine part me parfumer à nouveau. Je me regarde avec soin dans le miroir avant de commencer à m’habiller, morceau par morceau. Je lisse comme il faut mon veston. Je mets ma montre argentée à mon poignet droit. Je m’offre un dernier coup d’œil dans le miroir et je sors ensuite. Lexie étant présente dans la chambre, elle a immédiatement les yeux qui se posent sur ma tenue noire et bleu marine. Je lui fais un signe courtois pour lui indiquer que la salle de bain est sienne désormais.

Je n’attends pas longtemps l’arrivée de Drake, au salon. Juste le temps de payer ma première coiffure que le voilà déjà, souriant. Instinctivement, je réponds à celui ci en venant à sa rencontre. Ensuite, nous quittons le salon tout les deux en direction de l’hôtel. Désormais, c’est la dernière ligne droite. Dans une heure, nous serons au gala de charité. Cela commence un peu à me stresser, je dois l’avouer. J’ai beau prétendre que je ne désire pas paraître pour quelqu’un d’autre aux yeux de tout les gens que je vais y croiser, je sais également que je ne désire pas faire tâche dans le décor. Ce qui est fort probable. Je n’ai pas l’habitude de fréquenter ce genre de soirée mondaine. Il se peut que je fasse un faux pas à tout instant et, si clairement je m’en fou de ce qu’on dira de moi, je n’ai pas envie que l’image de Drake en palisse par répercussion. Tout le monde sait que je suis son accompagnatrice, désormais. Ils m’ont vu au salon en sa compagnie ce matin. L’une des journalistes à même très explicitement laisser entendre qu’on donnait l’allure d’un couple. Je ne peux pas commettre un impair. C’est un devoir plus qu’un besoin personnel. Je songe à comment y parvenir lorsque Drake me tend une petite boite. Je la prends immédiatement, souriante autant que surprise. Je ne tarde pas à l’ouvrir pour en connaître son contenu. Il s’agit d’une petite figurine en bois sculpté. Elle représente un félin. Je suis touchée par cette attention, mais également par les mots que déclare Drake en la caressant du bout des doigts. J’y vois une forme d’association avec ma personnalité. L’apparence que je laisse entrevoir, également. Je parais forte, certaine, alors qu’en mon for intérieur je suis fragile. Je n’en ai pas honte. Au contraire. J’apprends au contact de Drake que cela fait mon charme, d’une certaine façon. Que c’est un je-ne-sais-quoi qui me rend intéressante, différente. Je ne suis ni le stéréotype de la mère dévouée, ni celui de la sauvageonne égoïste que j’imaginais être. Je suis le subtil mélange de ces deux facettes qui, d’heure en heure, apprennent à vivre en harmonie. Il y aura bien des moment ou mes vieux travers reprendront le dessus mais, tant que je suis avec le boxeur je ne crains rien. Il me canalise tout aussi bien qu’il ne m’analyse. Je suis heureuse qu’il ait accepter de m’aider. Je suis heureuse qu’il m’ait offert ce présent.

_ C’est vraiment très jolie. Je te remercie, Drake.

J’attrape sa main pour l’obliger, en douceur, à cesser de marcher. Puis, dès que c’est fait, je dépose longuement mes lèvres sur sa joue pour un baiser sincère. Je prends vraiment le temps de sentir la douceur de sa joue sur mes lèvres. Je tiens qu’il sache que cela n’a rien de comparable avec le baiser futile dans la boutique de vêtement. Lorsque je le libère, je range la figurine dans sa boite, avant de reprendre en sa compagnie le chemin menant à notre suite. Il ne faut pas longtemps pour la regagner. Sitôt que nous y sommes, Drake s’enferme dans la salle de bain avec ces affaires pour se préparer. Moi, je rejoins la chambre pour ranger la boite dans ma valise, bien à l’abri des éventuels chocs qu’elle pourrait avoir au retour, avant de sortir ce dont j’ai besoin. Robe rouge, escarpins noires, et trousse à maquillage attendent très sagement sur le lit qui a été refait par une femme de chambre. J’échange quelques texto avec Brendy, qui me souhaite une bonne soirée. Demain, je devrais me faire prendre en photo dans ma seconde tenue, pour Anna. Cela me rappelle qu’il faut que je la sorte de son sac, dans le salon. M’emparant d’un cintre mit à disposition dans la penderie de la chambre, je l’accroche dans un endroit où elle ne risque pas d’être salie. Je l’admire longuement, les yeux pétillants de joie. J’aime vraiment cet ensemble. Il est sublime. Lorsque Drake sort de la salle de bain, je suis dans la chambre à jouer sur une application mobile. Dès son apparition, je l’admire des pieds à la tête. Il est vraiment très séduisant dans son complet bleu marine et sa chemise noire. Je souris malgré moi, charmée par son élégance. Enfin, jusqu’à me ressaisir. La salle de bain m’attend. Je m’empare de mes affaires à son invitation courtoise de la rejoindre. Ce que je fais. Toutefois, avant de m’y enfermer, je reviens sur mes pas pour lui dire d’une voix charmante.

_ Tu es magnifique dans ce costume.

C’est sincère. Je l’aime vraiment dans cette tenue. Une fois dans la salle de bain, j’enfile ma jolie robe rouge ainsi que mes escarpins, avant de me démaquiller totalement. J’en adopte un plus adapté à une soirée. Cependant, Il reste très classique. Je ne me permets pas de jouer dans l’extravagance, misant tout sur ma jolie robe. Tandis que j’applique mon rouge à lèvre rouge claire, je constate que je n’ai pas enlevé le pendentif que m’a offert Brendy à la naissance de Lana. En faite, je ne l’ai plus jamais quitté depuis ce jour là. J’ai donc beaucoup de mal à me convaincre de le faire. Or, il jure un peu avec ma tenue. Il va me falloir de l’aide, à nouveau. Je range mon rouge à lèvre pour aller en demander à celui qui partage cette suite avec moi. Je n’ai pas besoin de le chercher longuement. Il est sur le balcon. Je le rejoins aussitôt alors qu’il regarde l’horizon.

_ Drake ? Je l’interpelle, doucement, pour ne pas l’effrayer. _ J’aurais encore besoin d’un conseil.

J’attends qu’il se retourne pour lui en parler. J’ai besoin qu’il se fasse une idée de mon allure pour ensuite savoir ce qu’il pense de mon collier.

Un nouveau baiser. Celui-là long, plus significatif. Un baiser qui ne sert ni de marquage de territoire, ni de réconfort. Je l’ai d’abord laissé m’arrêté doucement. Je me suis tourné vers elle. Elle avait peut-être oublié d’acheter quelque chose pour ce soir ou demain. Puis, j’ai observé son visage venir près du mien avant d’instinctivement porter ma tête vers la gauche. Ses lèvres sont venues effleurer ma joue, y appliquer une longue pression agréable. J’ai fermé les yeux à demi, déstabilisé par le geste. Elle a apprécié mon cadeau. Beaucoup plus que je ne le pensais. Je lui ai acheté cette figurine sans arrière pensée, non dans le but d’obtenir un tel baiser. Mais maintenant que je le reçois, je m’en sens privilégié. Je me ressaisis au moment où elle range la lionne dans la petite boîte. Je continue à marcher avec elle, l’impression d’être un peu plus confiant dans ma démarche. Je me sens en effet bien, plus léger. Une fois au quatrième étage, je me prépare dans la salle de bain, m’habillant en ce premier soir de gala avec mon complet bleu marin fait sur mesure. Dès que je suis prêt, je quitte la pièce pour la laisser à la blonde qui attend dans la chambre, penchée sur son téléphone. Elle ne perd pas de temps à rejoindre la pièce que je viens de quitter, soulignant mon élégance en passant. Je lui souris en réponse, la regardant s’engouffrer dans la salle de bain. Me voilà à nouveau seul. Je retourne d’abord à ma valise pour y ranger ce qui m’appartient. Je fais un rapide tour sur mon téléphone pour y voir les différentes notifications. Rien d’important. Je penche la tête de côté en ayant un nouveau message de la part de Brendon. Il semble vouloir m’inviter au restaurant à mon retour à Island Bay. Les fêtes de Noël approchent à grands pas. Je ne sais pas si c’est lié, mais je lui réponds à l’affirmative. Nous en rediscuterons ultérieurement. J’éteins la sonnerie et même la vibration de mon téléphone et je le glisse dans la poche de mon pantalon. Dans la poche de mon veston, je range ma carte de crédit, mon argent liquide ainsi que la clé magnétique de la chambre. Je pense n’avoir rien oublié. Du coup, je me lève et je commence à marcher lentement dans la suite. Mes pas me conduisent au balcon que j’apprécie tout particulièrement. Je vais m’accoter sur le rebord pour observer la ville encore en mouvement alors que l’heure avance. Le ciel est encore bien éclairé par le soleil. J’ai hâte de revoir le phénomène de dualité avec l’astre lunaire. Sauf que ce ne sera pas pour tout de suite. Il reste encore une demi-heure avant le début du gala. Nous ne serons pas en retard. Je continue à me laisser distraire par le décor sous mes yeux sans réaliser ce qui se passe dans la suite derrière moi ou encore le temps qui avance lentement. Je suis absorbé par mon observation silencieuse, soupirant à l’occasion face au calme qui m’habite à cet instant. Ce gala ne me stresse absolument pas. Alors que j’inspire un grand coup, j’entends mon nom prononcé par la voix familière de Lexie. Je me retourne. Son corps est enrobé par un magnifique tissu rouge rosé qui attire aussitôt mon regard vers lui. Je laisse mes yeux dessiner les courbes qu’offre la robe, remontant lentement jusqu’au bustier qui sculpte à la perfection la démarcation entre le tissu et sa peau. Je remonte encore. Je rejoins ses yeux après m’être attardé un instant sur ses lèvres colorées. J’ai la bouche entre-ouverte face à ce spectacle, fasciné par la beauté qui se présente devant moi. Lexie a besoin d’un conseil. Je déglutie. Je me détache du rebord du balcon afin de combler d’un pas presque lent la distance entre nous. Je laisse mon regard se perdre à nouveau dans la vivacité de ce rouge. Je m’arrête en face d’elle, retenant un besoin impérieux de la toucher. Je finis par lui sourire en constatant qu’une fois de plus elle a un effet sur moi qui n’est pas comparable à aucune autre femme. Je ramène mon attention à elle, conscient qu’elle attend de moi une réponse sérieuse. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Je m’enquis d’une voix douce, montrant des pointes de soucis. Le conseil qu’elle veut obtenir peut être à propos d’un sujet préoccupant, je ne dois pas l’oublier.

Drake se retourne au son de ma voix. Immédiatement, son regard me détaille des pieds à la tête, comme je l’ai fais plus tôt pour lui. La seule différence, peut-être, c’est qu’il semble plus s’attarder que je ne me le suis moi-même autorisée. Je ne dis rien pour interrompre cela. J’éprouve une forme de plaisir à l’idée de lui plaire, dans cette robe. Il est d’ailleurs le seul ce soir que je désire séduire dans cette tenue. Les autres hommes pourront pensés ce qu’ils veulent, me complimenter autant qu’ils le souhaitent, seul ce regard n’aura de l’importance à mes yeux. Nos prunelles se croisent, finalement. Je lui offre un sourire charmant, en guise de remerciement pour ce compliment silencieux qu’il vient de m’offrir sur ma beauté. Je suis flattée, d’ailleurs. Tellement que je pourrais presque en oublier l’objet de ma venue sur ce balcon, à sa rencontre. Elle me revient lorsqu’il s’approche de moi pour me demander ce qu’il se passe, le ton doux. Je me racle la gorge pour parler, sur la même intonation.

_ Il s’agit de mon collier. J’attrape le pendentif du bout des doigts, comme pour qu’il comprenne auquel je fais référence. _ C’est un cadeau de mon meilleur ami, Brendon. Il me l’a offert le jour de la naissance de Lana, en guise de cadeau de noël. Je raconte, pour qu’il ait bien tous les éléments de l’histoire. _ Depuis ce jour, je ne le quitte jamais. Toutefois… je jette un regard sur ce dernier. _ Je trouve qu’il ne se marie pas très bien avec ma robe. Du coup, j’hésite à le retirer pour cette soirée, exceptionnellement. Qu’en penses-tu ? Je plonge mes prunelles dans les siennes. _ Dois-je le garder malgré ce détail ? Ou au contraire dois-je l’enlever le temps de la soirée pour le remettre un peu plus tard ?

Cela ne serait que l’histoire de quelques heures, bien entendu. Dès que je reviendrais dans la suite, il retrouverait sa place autour de mon cou, comme il en est depuis qu’il est en ma possession. Seulement, une partie de moi n’a pas réellement envie de se résoudre à cela. J’ignore pourquoi. Je pense que cela vient du fait que, inconsciemment, je pourrais peut-être me sentir toute nue sans lui ou… pire. Toute seule. Car oui, en y réfléchissant, je me rends compte que ce collier me garde spirituellement prés de Brendy, ou que je sois. Avoir se pendentif avec moi en tout temps, même à ce gala, c’est comme avoir mon meilleur ami à mes côtés à chaque instant. D’ailleurs, je sourie légèrement en l’imaginant présent actuellement. Il serait tellement heureux de m’accompagner. Je l’imagine me serrer dans ses bras pour me dire à quel point il me trouve radieuse dans cette robe. Il me manque un peu, je dois l’avouer. On ne s’éloigne pas d’une personne comme ça sans éprouver un vide très longtemps, croyez moi. Toutefois, il est probable que pour quelques heures, je sois contrainte de réellement nous séparer. Déjà par le biais de la technologie, puisque je n’envisage pas d’emmener mon Iphone au gala. Cela serait m’encombrer d’une pochette que je n’ai de toute façon pas. Puis ensuite, par le biais ce bijou. Si Drake me conseille de le laisser également dans la suite au lieu de mon cou, hé bien j’ôterais durant quelques temps ce lien télépathique qui nous lie. Je sais, ça a l’air totalement con ce que je dis mais, pour moi je suis certaine que ce pendentif a ce pouvoir, d’une certaine façon. Par conséquent, je laisse entièrement le choix au boxeur de m’aiguiller sur une voie comme l’autre. Aller à la soirée avec, ou sans. Je suivrais son conseil sans discuter, comme chez le coiffeur. J’ai confiance en son raisonnement, son avis d’un point de vue externe à la relation.

Le conseil qu’elle recherche est à propos du collier qu’elle porte et que j’avais déjà remarqué puisqu’il ne quitte effectivement jamais son cou. Je n’en connaissais simplement pas l’origine, ni la signification. À présent qu’elle me donne la chance de l’admirer, je lève ma main droite afin de prendre le bijou entre mes doigts. Elle le tenait auparavant surélevé à ma vue, mais j’ai le sentiment que je me dois de le toucher pour comprendre. J’observe le pendentif, visiblement ancien mais solidement forgé. Je le retourne entre mes doigts et je peux ainsi y lire une date : le vingt-cinq décembre deux-mille-douze. C’est dans quelques jours donc. L’anniversaire de Lana. Noël pour tous les autres mais le jour de la naissance de sa fille pour Lexie et son ami Brendon. Je fais glisser le pendentif doucement afin qu’il retrouve la peau chaude de la blonde. Il tombe sur son sternum, le collier n’étant pas trop long pour ainsi se perdre dans son décolleté. De la sorte, le bijou reste visite même s’il contraste en effet avec la robe. Quelque chose de vieux et précieux contre quelque chose de neuf et d’éphémère. Je replace ma main le long de mon corps avant de lui répondre. « Je pense que tu devrais garder le collier. Il fait partie de toi. Il a une place privilégiée autour de ton cou. » Je finis par lui dire en trouvant qu’il n’y a pas de mal à l’arborer ce soir plutôt que de chercher à l’abandonner dans la chambre puisqu’il n’a peut-être pas la bonne forme ou couleur pour s’agencer parfaitement au rouge magenta de sa robe. Pour moi, elle est déjà parfaite dans cet ensemble. Pourquoi changer la moindre chose ? Ce détail réglé, je suis heureux de constater que du coup nous sommes tous les deux prêts à descendre. Nous avons quelques minutes d’avance mais qu’importe. Attendre ici ou attendre là bas ça reste de l’attente. J’offre donc de manière galante mon bras à Lexie pour qu’elle puisse s’y accrocher afin que nous partions ensemble pour le gala. Je m’assure d’un dernier coup d’œil que nous n’avons rien oublié. En cas de besoin, il nous suffira de remonter quatre étages, ce qui n’est pas très compliqué. La porte se verrouille derrière nous et nous prenons la direction de l’ascenseur. Nous descendons et aussitôt que la porte s’ouvre, nous constatons qu’il y a déjà plusieurs couples joliment habillés qui se dirigent tous dans une direction. Nous les suivons à la même vitesse. Au bout d’un couloir assez large, nous débouchons sur ce qui ressemble à un vestiaire. Nous n’avons pas besoin de nous y arrêter, donc nous poursuivons notre chemin. Puis, l’impressionnante salle de réception se dessine sous nos yeux. Décorée de rouge et d’or, avec un luminaire de cristal au plafond hautement suspendu et des tables le long de ses murs. Nous faisons la file d’entrée derrière deux autres couples. Puis, une fois que c’est à nous, un homme dans la jeune vingtaine vérifie mon nom dans la liste et coche notre présence avant de nous indiquer notre table. Nous sommes placés dans le fond de la salle, nous permettant du coup de la traverser pour en évaluer le contenu. Le centre est vide. Une piste de danse. Il y a des tables dressées pour un buffet à venir, puis d’autres pour les organisateurs du gala. Enfin, il y a des hauts parleurs et du matériel de DJ pour plus tard. Une fois que nous avons atteint la table, nous prenons place là où nos noms sont marqués avec notre emblème des gants de boxe. Cela me fait sourire. Je libère Lexie de mon bras afin que nous puissions nous assoir. Alors que la soixantaine de personnes arrivent et s’installent aussi, des serveurs passent entre les tables pour distribuer du champagne. L’un d’eux arrive à nous et dépose une flûte de champagne devant chacun de nous. Je prends la mienne et je viens proposer un toast à Lexie en l’approchant dans sa direction. « À ta première expérience de gala ! » Je dis avec un grand sourire un peu taquin. Comment je le sais ? Disons qu’il y a eu plusieurs indices de cette inexpérience mais que la vraie réponse possède un prénom de sept lettres et s’inquiète beaucoup trop pour son amie.