Slowly and gently [Anna & Brendon]

Je me laisse respirer quelques coups avant d’ouvrir les yeux et de regarder Anna. « Éclipse. » Je dis en haletant. Je souffle un grand coup et je me laisse glisser lentement sur son corps. Je m’empare d’elle pour la saisir dans mes bras. Je dépose le côté de ma tête sur son cœur en inspirant toujours comme si je venais de courir un marathon. Je garde les yeux fermés, mais je souris d’un coup. « Oh fuck, je suis mort ! » Je dis en ayant toujours du mal à me remettre du récent effort physique. Je ramène mes mains à ses bras que je commence à caresser du bout des doigts. Je remonte mes mains à son visage ensuite lorsque finalement j’arrive à respirer un peu plus normalement. Je viens caresser l’oreille que j’ai mordue à deux reprises précédemment. Je fronce les sourcils. « Je suis désolé d’avoir été aussi… Lucifer. Moi-même je me suis foutu la trouille à un moment donné. C’était intense, disons. » Je ne sais même pas comment m’excuser pour les douleurs que je lui ais causé durant le jeu. Je la caresse désormais de l’ensemble de mon corps comme pour compenser pour la récente privation dans nos ébats. Je demeure donc étendu en douceur sur elle à écouter son cœur ralentir progressivement. Je suis bien contre l’amour de ma vie, me reposant pour un effort produit afin de nous apporter tous les deux tellement de plaisir.

Épuisée par l’intensité de notre rapport, je ferme les yeux pour reprendre mon souffle. Ce n’est que lorsque le mot Eclipse est prononcé que je les ouvre à nouveau pour regarder l’homme de ma vie. Il est définitivement là. Je sourie, extasiée. Ensuite, je m’autorise à toucher sa peau pendant qu’il me prends dans ses bras. Je dépose une de mes mains prés de son visage pour le caresser, l’apaiser. Je rie quelque peu à cette parole qu’il m’adresse. Cela n’a rien d’étonnant qu’il soit mort, il était déchainé. Et je mentirais en prétendant que je n’ai pas aimé cela. Ces doigts glissent le long de mes bras. Je savoure cette douceur plus habituelle en fermant mes paupières. Ces attentions m’avaient manqués, je dois l’avouer. Alors qu’il caresse mon oreille mordue plus tôt, je l’entends s’excuser d’avoir été un excellent Lucifer. Je ne saisie pas pourquoi. Il est entré dans son rôle, comme je lui avais demandé. Ce que Lucifer a fait à Kate n’est pas de sa responsabilité. De plus, si je n’avais pas aimé tout ça, j’aurais dit Eclipse. De ce fait, je le rassure tout en lui prodiguant mille et une caresses. « Ne t’excuse pas mon ange. Kate a véritablement apprécié le moment qu’elle a passé avec Lucifer. » Ce qui est sincère. « D’ailleurs, d’où t’es venu cette idée ? » Je lui demande, curieuse. Pourquoi plus ce seigneur des Enfers qu’un autre personnage charismatique ? Je suis réellement intrigué sur ce qui l’a amené à faire ce choix, comme à l’interpréter ainsi. Tantôt suffisamment humain pour séduire, et tantôt suffisamment diabolique pour effrayer Kate.

Je n’ai plus qu’une envie à présent et c’est de caresser doucement chaque parcelle de ce corps que j’aime plus que tout. Je viens m’y blottir dans une étreinte qui pourrait être éternelle si nous en avions la possibilité. Hors puisque ce n’est pas réalisable, je me contente de nombreuses minutes à écouter les battements de son cœur diminuer progressivement de rythme avant de me redresser et de commencer à caresser de mes doigts affectueux chaque centimètre de peau d’Anna. J’y mets beaucoup de soin, comme si je redécouvrais pour la première fois son corps. Je viens par moment y poser quelques baisers toujours aussi doux. Je poursuis cette opération sans me laisser interrompre, bien que mon esprit demeure éveillé par la conversation. Je souris même lorsque ma compagne se demande d’où me vient l’inspiration de mon personnage plus que maléfique d’origine. Je ne sais même pas comment j’ai réussis à incarner ce genre d’esprit indomptable et narcissique, animé par ses désirs et ceux des autres. Peut-être parce que j’ai su que la libido exacerbée de la femme enceinte pourrait ainsi être satisfaite pleinement. Je ne saurais le dire. Au fond, même si à un certain moment j’étais déconnecté de la réalité pour laisser mon esprit et mon corps être dirigés par le personnage, je demeurais dans un coin de ma tête à savourer l’instant présent. L’excès de plaisir m’a ramené en plein contrôle. Sauf que je ne peux nier que Lucifer est bien né de moi et qu’il avait étrangement sa place dans notre rapport. Ce qui est assez perturbant. Je préfère ne pas trop y penser. Mais pour ce qui est de l’idée, ça mérite d’être expliqué. « Et bien, ça vient du nom d’un cocktail qui est servi sur la terrasse de l’hôtel. En le voyant, j’ai décidé de travailler le personnage et la suite tu l’as connais. » Je dis tout en venant poser un doux baiser sur le nez de ma compagne. Je reprends ensuite mes câlins toujours dans l’objectif de mettre un baume d’amour et de tendresse à ce corps que j’ai presque violenté durant notre jeu de rôle. Je m’attarde longtemps à son ventre qui a prit un peu de rondeur. Je viens y poser ma tête, y caresser la peau très tendrement. Je l’embrasse à de nombreuses reprises, content de ce qu’il renferme et de ce que j’espère ne pas avoir trop perturbé dans nos ébats sauvages. Je sais qu’il n’est pas possible de blesser les bébés avec un rapport sexuel, mais ils peuvent tout de même sentir le mouvement. Mes caressent sont donc à la fois un témoignage d’amour et une façon de m’excuser silencieusement, je suppose. Je termine par ce beau visage serein que je viens embrasser avec une douceur encore plus prononcée. Je pose mes lèvres sur ses paupières, sur chaque parcelle de son front et de ses joues. Je n’oublis pas sa bouche, que je caresse d’un amour non retenu. Je souris à mesure que je prodigue toujours plus de tendresse à ma compagne. « Je vous aime. » Je murmure à son oreille, appuyant doucement mon corps sur le sien pour y trouver du repos. Je ne parle pas de Kate à ce moment là. Je suis bel et bien en train de déclarer mon amour à la femme de ma vie et aux vies qu’elle renferme dans son ventre que je réchauffe avec attention. Je les aime tous les trois tellement. Il est même impossible de quantifier cet amour à présent qu’il envahit chaque cellule de mon corps. Je ferme les yeux, autant d’épuisement que de profond bien-être. Je me laisse bercer par l’agréable son de nos respirations qui se sont synchronisées. Il semble que rien ne puisse perturber ce moment de bonheur, pas même Lucifer qui est retourné d’où il venait.

FIN