perfect disaster. [tozraël #4]

« Viens, fais moi confiance ! » Il est comme un gosse Tom, tire Azraël par la main à travers la cage d'escaliers d'un immeuble qui n'est en rien leur hôtel. Mais ils n'en sont pas loin, et Tom a planifié la surprise depuis leur arrivée. Ça lui avait demandé un sacré boulot de relations, et il avait dû développer ses connaissances en Italien. Mais heureusement le matin, Az avait dormi longtemps. Tom avait eu le temps de disparaître et de réapparaître la bouche en cœur avec des viennoiseries, spécialités locales, et du café brûlant. Ils avaient dégusté ça sur la terrasse avant de partir à la découverte de la ville. Le soir venu, ils avaient tenté l'un de ces restaurants au bord des canaux. Dans la véranda, il n'y avait pas grand monde. Ils étaient pour ainsi dire tranquilles avec seulement des bougies et leurs assiettes pour les séparer. Alors elle s'était déroulée ainsi la soirée, ils avaient mangé, bu -peut-être plus que nécessaire, les papilles trop rapidement séduites par les vins italiens-, parlé, ri. Ils s'étaient volé des baisers quand il n'y avait plus de mots sur le bout de la langue. Et ça avait été l'un des moments les plus romantiques depuis leur arrivée. Mais ce soir, Tom avait envie qu'ils soient seuls au monde, qu'ils puissent parler comme bon leur semblait.

Ce qui les amenait à ce moment où ils grimpaient maladroitement les escaliers. Et finalement, arrivés au sommet, ils arrivèrent sur le toit de l'immeuble. La vue était fantastique d'ici. Ils étaient juste en face de la Cathédrale de Milan, éclairée de mille feux, et en allait à l'opposé du toit, il y avait la ville entière plongée dans la pénombre. Mais ce qu'il fallait voir, c'était surtout les coussins, couvertures, la bouteille de champagne, les coupes, et le paquet de chocolats posés. Rien n'avait bougé depuis le matin, il avait soudoyé la gardienne pour lui ouvrir l'accès au toit seulement le soir. « Surprise. » Il a un large sourire aux lèvres alors qu'il vient se coller au dos d'Azra, le serrer dans ses bras. « J'voulais un moment juste nous deux. Ailleurs que dans la chambre. » Il lui embrasse le cou, le chatouille de sa barbe. « Je me disais qu'on serait tranquilles ici. Que ça pourrait nous faire notre premier souvenir de couple, officiellement parlant... » Il laisse sa phrase en suspend. Ils avaient fait l'amour, s'étaient embrassés à toute heure de la journée mais avaient réussi à ne pas trouver les mots pour ça. Et ce soir, Tom était assez alcoolisé pour oser.

Les papillons n'ont pas cessés de s'envoler depuis qu'ils se sont posés sur le continent européen. La météo est totalement différente. Ici, il fait froid, ça donne un petit côté magique face aux décorations qui brillent le ciel pour cette fin d'année. Ils en ont parlés de ce voyage, et maintenant qu'ils y sont, c'est bien trop magique. Il n'y a plus qu'eux et c'est ça qui rend la chose beaucoup trop belle. Mais depuis qu'ils ont quittés le restaurant, Azraël se doute que Tom a quelque chose derrière la tête. Il commence à le connaître. Alors, il e lâche pas sa main, il le suit de plus prêt alors qu'ils arrivent. Tom derrière lui, Azra qui sent son coeur qui s'emballe, alors qu'il a les yeux qui brillent, la sensation que quelques larmes peuvent bientôt se mettre à couler par la même occasion. Il ne sait pas où regarder, parce que la vue en elle-même est incroyablement magnifique, mais que la surprise l'est tout autant. Alors Azra se retourne, entoure le cou de son amant, l'écoute parler et manque même de s'étouffée. Son corps frissonne à travers ce simple baiser sur sa peau, les mots qu'il lui sort sont simplement beaux. « Je sais pas quoi dire... » Il plante ses yeux dans les siens, alors qu'il dépose ses lèvres sur les siennes, serrant son corps d'une force immense. Premier souvenir de couple. Bordel, cette phrase lui provoque du bien dans le bide. « Je suis tellement... Tellement amoureux de toi Tom. » Il lui a dit une seule et unique fois, mais il le pense sincèrement. Tom il arrive à le tirer vers le haut, c'est ce qu'il lui faut à Azra. Il lui a fallu un Tom, et il a mis beaucoup de temps avant de le trouver. « Je propose qu'on aille s'asseoir ... ? » Il murmure, frôlant ses lèvres avant de finir par déposer u énième baiser.

Il est contagieux, ce bonheur. Tom ne peut pas se défaire de son sourire niais alors que les yeux de son amant brille sous l'émotion. « T'as rien à dire. » il murmure contre ses lèvres, avant de profiter d'un nouveau baiser. Il devait bien lui rendre la pareille après la surprise de ce voyage à Milan. On ne lui avait jamais, jamais fait une telle surprise. Et lui avait toujours été trop occupé, trop maladroit, pas assez imaginatif pour y penser. Alors cette fois-ci, il voulait faire les choses bien. Il ne sait pas s'il est amoureux, a du mal à retourner les mots. Mais ça le touche franchement, lui réchauffe le cœur de se dire que quelqu'un sur cette Terre ne pourrait pas se voir vivre sans lui. Ça donne de la valeur à leur désormais couple. « Tu l'vaux bien. » Il sourit, prend le visage de son petit-ami en coupe dans ses mains. Et ils s'embrassent, encore et encore, comme si c'était leur façon de respirer. Pourtant il n'en est rien. S'asseoir, ouais. « Toi d'abord, amore » Il pouffe pour lui seul de ce surnom italien prononcé avec un accent terrible, finit par suivre le brun jusqu'à la couverture au sol qui faisait office de nappe. Il s’assoie précautionneusement, se colle à son amant. Se penchant, il prend l'une des couvertures qu'il balance sur leurs épaules afin de leur tenir chaud. Puis, il attrape la bouteille de champagne, fait sauter le bouchon par-dessus bord. Ça le fait joyeusement rire, même pendant qu'il sert les coupes. C'est presque un exploit de ne rien avoir mis à côté. La chose faite, il tend un des verres à Azra, prend l'autre. « Tu sais... si il y a quelques mois on m'avait dit que je me retrouverais à boire du champagne sur un toit en face de la Cathédrale de Milan en compagnie de mon petit-ami, j'aurais ri. Maintenant, je suis juste content de t'avoir. » Il sourit, inlassablement, trinque précautionneusement. Sauf que ses lèvres, c'est pas le verre qu'elles trouvent, mais encore les lippes d'Azraël. « J'vais vraiment finir accro. » Il l'était déjà trop.

Il ne s'attendait pas à ce que Tom lui prépare quelque chose d'aussi grand. Son coeur bat tellement rapidement, il n'arrive pas à détourner le regard face à la surprise qu'il lui a fait. Ses yeux brillent, il a l'impression que Tom lui a décroché des étoiles pour les déposer directement dans ces pupilles. « Merci Tom... Merci pour tout. » Jusqu'à même le surnom. Il se contente de le serrer fort, très fort contre ses bras. Il hume son odeur, profite de chaque seconde. Le problème, c'est qu'Azraël n'a jamais autant été heureux dans sa vie qu'il attend la chute. Certes, il y pense au fond de lui, mais il sait qu'au moment où ça va faire mal, ça va être terrible. Il ne sait pas s'il va pouvoir s'en remettre, parce que ce n'est pas normal de ressentir autant de bonheur sans que tout ne se casse la gueule par la suite. Au fond, il aurait pu lui dire ces trois mots qui sont bien trop importants, parce que même si ce voyage officialise simplement leur relation, ils se tournent autour depuis des mois, ils sont des amants depuis des semaines. Ouais, il pourrait le dire. Mais quelque chose le retient. Alors il se contente de s'asseoir, contre Tom, caressant doucement sa main avant de prendre le verre de champagne qu'il accepte avec un immense sourire aux lèvres. Petit-ami. Bordel, ça sonne vraiment bien, c'est vraiment trop beau pour être vrai. « C'est... Je ne sais pas quoi dire. De base, Milan c'était simplement pour qu'on se retrouve tous les deux, tu vois ? Parce qu'avec ton frère... Avec le boulot... Je voulais juste être avec toi. » Il ne termine pas sa phrase, appréciant le baiser souriant comme le plus gros débile du monde. « J'le suis déjà... » Il enlève son téléphone de sa poche arrière, parce que ça le gène, se contentant de le poser à côté d'eux. De toute manière, c'est pas comme s'il en avait besoin, il est éteint par manque de batterie. « Ce voyage est bien plus que ce que je l'espérais... Et je suis heureux de partager tout ça avec mon copain. » Le pire, c'est que son sourire n'arrive plus à partir de son visage, il est bien trop heureux bordel. « Dit Tom... Leeth, il savait pas pour toi ? Pour ce que tu es ... ? » Il frôle ses lèvres, encore et encore.

Il fait frais sur ce toit. Mais pour rien au monde Tom n'en partirait, pas alors qu'il se serre contre Azra, pas alors que l'un des plus beaux monuments de l'Italie est sous leurs yeux. La couverture sur leurs épaules, les coupes de champagne où les bulles remontent, la simple euphorie d'être ensemble. Ils sont ensemble, alors. Après des semaines de galère, à devoir mettre des barrières, résister à l'envie, à marcher sur des œufs, ils viennent enfin d'en terminer. Ils ne sont plus qu'un couple, certes inattendu, encore beaucoup trop complexe pour le décrire. Ils sont juste ensemble, et ils sont bien. « Tu as eu la meilleure idée du monde. » Il souffle, souriant, se laisse aller encore à embrasser son amant, apprécier la chaleur et la douceur de ses lèvres. Partir, ça leur avait fait du bien. Azraël avait eu l'occasion de voir les vrais sentiments de Tom à son égard, juste grâce à son comportement. Agir aussi librement n'était pas quelque chose qu'il ferait en Nouvelle-Zélande, même si cela avait toujours été un problème pour ses partenaires masculins. Il ne voulait pas qu'on le sache homosexuel, ne voulait pas s'exhiber en public. Il ne fallait pas lui en vouloir d'être distant. Et d'ailleurs, comme si le jeune avait perçu ces pensées négatives, il posa la question qui fâche. À quoi bon mentir. Tom soupire profondément, avala quelques gorgées pétillantes avant de reposer son verre, prendre appui sur ses bras pour se pencher en arrière et observer le ciel. Illuminé par les étoiles, quoique moins qu'en Nouvelle-Zélande. « A part ma meilleure amie qui joue le rôle de petite-amie auprès des parents, et puis... les principaux concernés, personne ne sait que je suis plutôt tourné vers les hommes. Je... veux pas gaspiller mon temps et mon énergie avec des esprits fermés. Je préfère de loin être tranquille. » Il laisse un silence planer puis se redresse, entreprend plutôt de s'allonger en posant sa tête sur les cuisses de son petit-ami. Ainsi, il peut l'observer. Il lève d'ailleurs une main sur sa joue. « Je n'ai pas honte de toi. Ne crois jamais ça. Mais tu sais ce qu'on dit. Pour vivre heureux, vivons cachés. » Il avait excellé toutes ces années. « Et puis... ça a un petit côté excitant quand même. Ce qu'on pourrait faire quand les autres ont le dos tourné. » Il se remet à sourire, malicieusement. Il a bu ce soir, les bulles n'arrangent rien. L'esprit sera sans doute très facile à échauffer.

Ils sont bien, là. L'Italie permet aux deux hommes de se laisser aller, et c'est agréable de sentir la main de Tom qui cherche la sienne quand ils marchent dans la rue, c'est agréable d'être embrasser quand ils sont au restaurant et par dessus tout, c'est agréable d'être regarder d'une telle façon. Le froid ne lui fait pas peur, pas quand il sent le corps de Tom qui ne cesse de le réchauffer. Ils sont bien, tout simplement. Alors, forcément, Azaël pose sûrement une question qui tue, qui peut sûrement détruire le moment qu'ils sont en train de partager, mais en même temps ce voyage permet aux deux amoureux d'en apprendre toujours un peu plus. Tom pose sa tête sur les genoux d'Azraël, et le brun pose ses doigts dans ses cheveux, se contentant de les caresser. Il hoche la tête, pas qu'il ne sait pas quoi dire, mais Azraël apprécie son honnêteté. Il sait dans quoi il s'engage, il comprend qu'au moment où ils vont rentrer, toute cette liberté ne va plus être possible. Par contre, il y a un détail qui le chagrine sans qu'il ne puisse contrôler le son de sa voix. « Je... Tu as une couverture... ? » Forcément, la jalousie s'entend dans sa voix, alors il souffle de faibles excuses avant de lever le ciel pour regarder les étoiles. Le ciel est magnifique, la nuit est belle, tout est beau, alors forcément qu'au moment où il va revenir à la maison, ça va être bien différent... Et les questions se bousculent dans sa tête, alors Azra murmure. « Et si... Si entre nous deux ça fonctionne, qu'on fini par vraiment construire quelque chose... On fera comment au moment où on aura envie de vivre ensemble ? » Gosse qui se pose des questions, ton innocent, alors qu'il repose ses yeux dans les siens et qu'il glisse ses doigts sur sa joue.

Il y a quelque chose qui change dans l'attitude d'Azra, quelque chose qui attire l'attention du blond. Comme s'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Et même si cela n'est pas la bonne réaction à avoir, il ne peut pas s'empêcher de sourire tendrement. C'est donc la meilleure amie, qui le dérange. « Oui. Elle s'appelle Emna, et tu n'as absolument rien à craindre d'elle. Je pourrai te la présenter un de ces jours. » Il n'avait jamais été question de quoique ce soit de plus que de l'amitié avec cette jeune femme. Tom secoue d'ailleurs négativement la tête aux excuses prononcées à voix basse. Il n'en veut pas. Ceci dit, son amant n'a pas tort. Un jour, s'ils restaient ensemble, ils se retrouveraient coincés. Tom s'en mord doucement la langue, n'ose pas dire que cela a été la raison d'une rupture au bout de deux ans de couple. D'amour. Alors il soupire, vient attraper les doigts sur sa joue pour les emmêler aux siens. « Si on doit nous faire des projets d'avenir, on le fera. On s'installera ensemble si cela doit arriver, on apparaîtra comme un couple gay aux occasions. SI on est fait l'un pour l'autre, on trouvera forcément des compromis. » Il veut y croire, se dire qu'ils ont un futur ensemble. Que ça pourrait être différent. Ça l'est déjà, mais est-ce que les relations ne sont pas toutes différentes, après tout ? Probablement que oui. Malgré son confort, Tom finit par se rasseoir, retrouver sa place contre son petit-ami. « Ne te prends pas la tête avec ça. Profite de l'instant présent, d'accord ? Et tiens, t'as qu'à goûter ça. Paraît que ce sont des spécialités du coup. » Il trouve sa diversion en se penchant pour prendre la boîte de chocolats aux allures raffinées, la mettre devant le nez d'Azra pour qu'il pioche dedans.

Il ne sait pas pourquoi il ressent cette jalousie envers cette fille, déjà parce qu'il ne connaît pas cette fameuse Emma, puis Azraël aussi, il trompait Stella avec Tom. Bien que ce ne soit pas justifiable, c'était pourtant la fin de leur relation alors... Alors au fond, ce n'était qu'une question de temps avant qu'Azraël ne soit qu'à Tom. C'est juste difficile pour lui de savoir que lors des prochains repas de famille de la famille Berenson, Azraël ne sera pas convié. Il y aura cette fille, à la place. Cette fille qui va pouvoir lui prendre la main pour jouer au parfait petit couple, et ouais, ça, ça lui fout les nerfs. Il se contente d'hocher la tête ; pourquoi pas. Après tout, peut-être qu'il sera rassurer de rencontrer cette fille, puis il n'a pas non plus à se prendre la tête pour si peu de chose. Tom est ici avec lui, pas avec une fille et c'est sans doute le plus important. « Okay. On va bien voir ce que l'avenir nous réserve. » Tom qui se colle à nouveau contre lui, et Azra se blottit contre lui en fermant légèrement les yeux, parce que c'est devenu une habitude de faire ça au moment où son nez rencontre le parfum de son amant. Il pioche dans la boîte de chocolat, et bordel, c'est vrai que c'est bon cette merde. Il en prend un second, l'offrant à Tom avec un sourire aux lèvres. « Quand on rentre à Island Bay, j'aimerais que tu rencontres ma mère... » Parce qu'il lui reste plus beaucoup de temps à vivre, et que c'est important pour Azra, tout ça. Mais il ne cherche pas à avoir une réponse, c'est un simple fait qu'il détourne en guise d'un besoin, tout simplement. Sentant le froid qui commence à l'emporter malgré la chaleur de son homme, Azra regarde Tom en caressant sa joue. « Je commence à avoir froid alors... On peut prendre le champagne et le chocolat et on peut rentrer au chaud à l'hôtel ? Histoire qu'on termine cette magnifique journée en beauté ? »

Il aurait aimé que ces questions en suspend ne bouleversent pas l'ambiance de la soirée, ne les ramènent pas si brutalement à la réalité. Tom n'a même pas la sensation que ses mots arrangent quoique ce soit alors il finit par se taire, juste enrouler un bras autour de son petit-ami et poser sa tête contre cette du brun, le regard paumé sur la cathédrale. Il a la gorge qui s'assèche subitement quand Azra lui demande de jouer selon ses règles à lui, d'accéder à sa demande. La mère Snell, il se souvient qu'ils en ont très rapidement parlé un soir. Ce n'était pas le sujet préféré du brun, loin de là. Il semblait y tenir à sa mère, mais il lui semblait avoir entendu parler de l'hôpital alors... « Tout ce que tu voudras. » Il pourrait faire ce pas en avant, accepter de se présenter comme l'homme qui rend son fils heureux si ça pouvait faire plaisir à tout le monde. Et ce, même si cela le rend anxieux au possible. Probablement parce que l'alcool dans le sang fait son affaire, les idées sont assez embuées pour que les responsabilités lui semblent bien trop lointaines. Contre lui, il sent Azra s'agiter, et il ne peut qu'hocher la tête. Il fait bien trop frais pour rester dehors. Au moins, la surprise aura fait son effet. « On pourra ptêtre revenir prendre notre petit-déjeuner ici. » Maintenant qu'ils avaient trouvé le coin... Méthodiquement, Tom remballe les affaires, fourre les couvertures au fond du sac, suivi de la boîte de chocolats, de la bouteille rebouchée et des coupes. Une fois toutes les affaires récupérées, ses doigts froids reviennent chercher ceux d'Azra alors qu'ils reviennent dans les escaliers.
Leur hôtel n'est qu'à une petite poignée de minutes à pied. Ils ont assez tôt fait d'y arriver, de retrouver la chaleur et de s'engouffrer dans l'ascenseur pour remonter dans leur chambre. Il profite d'ailleurs de ce laps de temps pour venir picorer ses lèvres, récupérer un peu de chaleur avant que les portes se rouvrent. Il sont rapidement à la chambre finalement, de retour dans leur cocon. Tous les deux, au chaud. Il enlève sa veste, l'accroche à la porte, puis va vers la petite table pour sortir le champagne et les chocolats, laisse le reste au fond du sac qu'il laisse tomber par-terre. « Je sais qu'on doit continuer notre soirée, mais il se pourrait que je sois un peu insatiable et que j'ai envie de toi. » Les mots sont bas mais audibles. Il tourne la tête vers le brun pour capter son regard, l'oeil pétillant. Elle lui inspire décidément bien des choses, cette chambre.

Il hoche la tête, ouais, demain ils vont revenir, ils vont profiter de ce magnifique endroit jusqu'à la fin de leur séjour, alors qu'ils repartent avec un Azra qui possède un sourire à la con sur le visage. Ils sont heureux, Tom accepte de rencontrer sa mère, et ils sont déjà sur le chemin de l'hôtel. Main dans la main.
Quand ils arrivent, ils s'embrassent, encore et encore. Il devrait s'en être lassé, à force de les avoir goûter ces lèvres, mais c'est loin d'être le cas. Parce qu'il apprécie l'odeur de son homme, le goût de ses lèvres, toutes ces choses là qui rend Azraël complètement amoureux de lui. Et quand ils arrivent dans leur chambre d'hôtel, que les mots de Tom lui donnent un effet que seul lui arrive à lui offrir, Azra refuse quand même. Le temps d'une dizaine de minutes. « Loin de ne pas en avoir envie, je vais quand même t'abandonner une dizaine de minutes le temps que j'aille me prendre une douche, et que je me remette de toute cette soirée, de cette magnifique surprise, d'accord ? Sois patient, et je suis tout à toi par la suite. » Il murmure, frôlant à nouveau ses lèvres, posant son téléphone sur le matelas après l'avoir brancher. Il en profite pour l'allumer, vérifiant n'avoir aucun message de l'hôpital et après s'en être assurer, il s'approche de nouveau vers son petit-ami. « Je reviens dans dix minutes, alors sois sage, petit-ami. » Il embrasse une dernière fois ses lèvres et s'en va dans la salle de bains, loin de s'imaginer que son téléphone vibre sur le matelas, que stella vient de lui envoyer un message. Il est trop sur son nuage, puis de toute manière, il commence à peine à se déshabiller pour filer sous la douche.

« T'pourrais pas te doucher après ? Ou alors je peux te rejoindre dans la douche ? » Il sait que la réponse est non à la manière dont Azraël lui sourit, l'embrasse trop légèrement avant de s'éloigner. Ça veut tout dire et le blond ne peut que soupirer et se faire à l'idée, hausser les épaules en se resservant une coupe de champagne, appuyé contre la fenêtre. Si la vue du toit était splendide, celle de l'hôtel n'est pas mal aussi. Ils voient les canaux éclairés par endroit d'ici, ainsi que ces vieux quartiers tellement typiques. Il laisse son homme vaquer à ses occupation, ne se retourne que lorsque celui-ci vient quérir un nouveau baiser. « J'suis toujours sage. Et tu me manques déjà. » Il lui sourit tendrement et le laisse partir malgré lui, finit trop rapidement sa coupe qu'il repose sur la table puis va retrouver le matelas incroyablement moelleux. Du côté d'Azra, juste pour son odeur sur l'oreiller. Il entend le téléphone vibrer, voit malgré lui l'écran s'allumer et afficher le nom de Stella. Et le début du message... Il a le cœur qui se met à battre violemment, comme s'il y avait quelque chose de pas net. Dans la salle de bain, l'eau se met à couler. L'hésitation ne se pose même pas, le bras se tend pour déverrouiller le téléphone. Il avait déjà vu Azra taper son code à plusieurs reprises, une mauvaise habitude de curiosité qu'il avait. Le message est court. Effroyablement explicite. « J'ai beaucoup apprécié nos dernières retrouvailles, tu m'as beaucoup manqué. Ça m'a fait du bien de te retrouver. » Stella. Stella qu'il avait vu. Pile durant les quelques jours avant le départ en Italie où Azraël avait prétendu trop travailler pour avoir le temps de le voir. Il continuait de se la taper, malgré toutes ses belles paroles. Le même type qui parlait de s'installer ensemble dans le futur, qui voulait lui faire rencontrer sa mère. Sa mère, putain, alors qu'il continuait de se taper sa fiancée ! Peut-être qu'il n'avait même pas rompu au final. Ça expliquerait beaucoup de chose. Il repose le téléphone sur la table de chevet, mais reste immobile, affreusement amer. La sensation de la douche froide. Alors quand la porte de la salle de bain finit par se faire entendre, il ne préfère même pas regarder, de peur d'être submergé par le dégoût. Tu parles d'un type amoureux. Putain, il l'avait bien eu.

L'eau lui provoque un bien fou, il lâche un léger soupir, repassant la soirée dans sa tête sans qu'on ne lui enlève le bonheur qui règne, qui fait battre son coeur à une vitesse folle. Il aurait aimé lui dire oui, face à sa proposition, mais Azraël ressent le besoin d'être seul, ne serais-ce qu'une dizaine de minutes. Forcément, il met moins de temps, la distance physique de Tom lui manque déjà atrocement, alors que ce n'est qu'une question d'une douche avant qu'ils ne se retrouvent. Alors Azra sort de la douche, se dépêche de se sécher, d'enfiler un boxer propre et ne prend pas la peine de s'habiller plus que ça. La soirée n'est pas fini, faut bien qu'il tente au moins son amant le temps d'une seconde. Il range rapidement ce qu'il a sorti, se brosse rapidement les dents et il sort de la salle de bains. « Putain, ça fait du bien ! » Il s'exclame, parce que sur le coup, il ne se rend pas compte du mur qui vient d'être braquer. Il fait le tour, pose dans sa valise sa trousse de toilette, mais le silence est trop pesant, et Azra fronce les sourcils. « Tom, ça va ? » Le problème, c'est ce putain de silence. Il s'approche du lit, voyant un Tom qui a les yeux loin, très loin, le sentant dans un autre univers. Alors il pose sa main sur sa joue, caressant du bout des doigts sa peau. « Mon coeur, t'es avec moi là ... ? » Sans doute la première fois qu'il utilise un surnom autant intime face à lui. Mais ça l'inquiète, parce que Tom ne lui répond pas, et qu'il comprend pas putain. Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que la soirée tourne d'un seul coup ? Alors il caresse cette joue, s'approchant timidement de son corps pour réclamer un câlin, essayant d'apaiser cette situation qu'il ne comprend pas.