the time is now. (naony)

A l’instant où mes doigts trouvent la chaleur de son entre-jambes, je souris de ses gémissements, me délecte de l’effet procuré, et malgré ses caresses sur moi qu’elle a momentanément arrêté au profit de celles que je lui offre. Mon bras dans le creux de ses reins tente de la retenir contre moi alors que je sens déjà ses jambes trembler sous le plaisir. Mais au lieu de laisser le cours des choses prendre naturellement l’avantage, elle me repousse, me forçant à retirer mes doigts qui se trouvaient en elle. A quoi elle joue exactement ? Mon regard se noircit en une fraction de seconde avec l’angoisse qu’elle me dise qu’elle ne peut pas ou je sais pas quoi, qu’elle veut que je me casse. Je plante mon regard dans le sien à la recherche d’une explication. Heureusement, elle ne met pas longtemps à revenir pour retirer le reste de mes vêtements, et j’en fais autant, oubliant cet épisode de frustration extrême. Je la laisse nous guider à travers son appartement alors qu’il est désormais impossible de séparer nos lèvres qui cherchent à se dévorer entre elles. J’embrasse, lèche, mordille, suçote ses lèvres charnues sur lesquelles mon regard s’est accroché lors de notre première rencontre. Il faut dire que Naomi a une bouche à se damner et qu’il est totalement impossible d’y résister. Mon corps s’échoue sur un lit sans que je n’ai eu le temps de me rendre compte du chemin parcouru. Je lâche un grognement à cause de la séparation de son corps, mais heureusement elle ne me laisse pas seule longtemps et je retrouve la chaleur de sa peau contre la mienne, de ses lèvres qui m’avaient manqué en quelques secondes seulement. Naomi ne perds pas de temps et je la sens déjà se glisser en moi, faisant s’arquer mon corps sous la délicieuse sensation qu’elle me procure. Mon bassin ondule au même rythme que les mouvements de son poignet, pour accueillir au plus près le plaisir qui rythme mes gémissements. Mes mains cherchent le contact de sa peau, caressent son épiderme d’une douceur extrême, griffent parfois son dos lorsqu’elle s’amuse à changer le rythme de ses caresses intimes. Le premier round ne tarde pas à être remporté par la détective, mon dernier gémissement sonnant le gong de fin du round, mais pas de la partie. Reprenant l’avantage, je nous fais basculer tout en glissant une de mes jambes entre les siennes, créant une friction logiquement aussi agréable pour elle que pour moi. J’attrape sa jambe que je fais remonter contre moi juste de quoi avoir le champs libre sur ses sensations les plus entières. La danse de nos bassins ne prend pas longtemps à s’harmoniser, quelques secondes à peine, pour partir ensemble vers les cimes d’un plaisir partagé.

Elle a du mal à se contrôler Naomi, vraiment du mal. Tout ce qu'elle veut se trouve là face à elle. Tawny n'est pas comme ces nanas de passage, celles qu'elle ne revoit jamais ou bien celles qu'elle appelle quand elle a besoin de compagnie. En vérité, Tawny est totalement à part, parce qu'il n'y a pas de case dans laquelle la mettre. C'est un peu le bordel mais c'est un bordel plaisant. Elle la conduit dans cette chambre, celle que sa meilleure amie a habité pendant très longtemps. Celle qu'elle a toujours rêvé d'occuper en étant plus qu'une simple colocataire. Celle qui finalement l'a accueilli pour pleurer pendant de longues semaines le temps qu'elle se remette sur pieds. Ce soir cette chambre a une toute autre occupation. Il est venu le moment de tourner définitivement la page. De libérer cette pièce de cette tristesse et nostalgie dans laquelle elle a baigné ces derniers temps. Lorsqu'elle ouvre à nouveau les yeux après un clignement rapide et qu'elle voit Tawny posée nue sur ce lit, Naomi se sent libérée d'un poids immense. Elle n'attend pas plus longtemps pour la rejoindre, pour prendre possession de son corps, retrouver la chaleur de son corps. Sa main se glisse entre elles, pénètre la brune, joue avec ses sens. Elle aimerait prendre son temps mais non, elle ne peut pas. Elle ne peut définitivement pas. Naomi n'est pas du genre patiente en règle générale mais encore moins à ce moment précis. Et elle sent que c'est réciproque pour celle qui se trouve sous elle. Oui, parce qu'elle sent ses doigts s'agripper à sa peau, la marquer légèrement. Marques qui ne tiendront surement pas mais à ce moment là, Naomi aime ce qu'elle ressent. Elle continue, ne faiblit pas et tient le rythme jusqu'à ce qu'elle la sente s'abandonner complètement. Souriant tout en se délectant des derniers gémissements recueillis, elle observe Tawny qui ne tarde pas à inverser les rôles. Dans un léger cri de surprise, la plus âgée la laisse néanmoins prendre le dessus, du moins se glisser entre ses cuisses. Une jambe, juste une jambe mais c'est bien suffisant pour attiser ce désir qui ne s'était en rien affaibli. Les deux corps se mouvent dans un rythme qu'elles prennent quelques instants à créer en duo. La cadence instaurée, s'en viennent une succession de gémissements et autres sons étouffés qui emplissent la pièce. Jusqu'à ce que Naomi ne se laisse aller à cette jouissance qu'elle ne peut plus retenir. Posant ses mains sur les hanches de celle qui la surplombe, Naomi la fait tomber sur le côté avant de laisser échapper un léger rire. " Nos rencontres sont... Sportives. " Mais en rien dérangeantes. Vraiment en rien. Se tournant sur le côté, elle l'observe pendant quelques instants avant de l'embrasser toujours ce rire perlant au bout de ses lèvres. " C'est facile avec toi. " Révélation sur l'oreiller c'est ça ? Un truc du genre pour rentrer dans la norme.

Tout va vite, mais tout est naturel. C’est comme si on faisait ça depuis toujours, ensemble. J’ai l’impression de connaître ses désirs, qu’elle connaît les miens, alors qu’on a couché ensemble qu’une seule vois avant ce soir. Et pourtant. Pourtant je la laisse s’emparer de mon corps et de mon plaisir, je suis sienne, complètement sienne ce soir. C’est à deux que nous venons à bout de ce deuxième round, un sourire presque béat au coin des lèvres. Naomi s’allonge sur le côté, nous laissant un peu de répit pour reprendre notre respiration, un instant. « Nos rencontres sont... Sportives. » Je ris un peu et hoche la tête, tournant cette dernière vers elle alors que je suis allongée sur le dos, les mains sur mon ventre qui se soulève de plus en plus normalement. « Tu préfèrerais qu’on reste à regarder un film tranquillement blotties sous un plaid ? » Personnellement, je préfère de loin ce que nous avons partagé jusque là. « C'est facile avec toi. » Un sourire charmeur prend place au coin de mes lèvres. « Ah oui…? Voyons ça… » Je ne peux pas m’en empêcher et je reprends sans plus tarder là où nous nous étions arrêtées.

Il faut du temps, des heures pour que l’envie laisse place à la fatigue, et que le plaisir ressenti maintes et maintes fois soit suffisant pour nous laisser du répit. Le sommeil nous enveloppe sans que nous n’ayons eu le temps de le voir arriver. Il est tard, ou plutôt tôt, heureusement que je ne bosse pas demain. Lorsque j’ouvre un oeil, je me rends compte que je suis toujours là, sur ce lit, complètement nue. Naomi dort encore, ou se réveille en même temps que moi, doucement. Je frotte mon visage en soupirant avant de sourire un peu. « On peut dire que t’as de la chance, généralement, j’ai pris la poudre d’escampette avant que ma nymphe de la nuit ne se réveille. » Je ris un peu et lui adresse un sourire plutôt mignon pour les circonstances. « Tu m’as achevée. » Et un nouveau petit rire s’échappe de mes lèvres. Faut dire qu’on y a pas été de main morte, sans mauvais jeu de mot.