bad habits are hard to break [Eldrick] (hot)

C'est comme si leur corps avaient fini par trouver leur symbiose, leur harmonie parfaite. Au fur et à mesure qu'elle sent le plaisir sur le point de l'engloutir, le corps de l'homme semble tout faire pour l'y accompagner. Les mouvements se font plus rapides, plus profonds, et c'est comme s'ils ne faisaient plus qu'un. Jusqu'à ce que l'orgasme finisse par la prendre, presque par surprise tant il est brusque. Elle en lâche un cri qui fait écho au grognement rauque d'Eddie. Elle peut le sentir jouir en elle, enfin se débarrasser de cette pression. C'est incroyablement grisant comme sensation, au point qu'elle se laisse lentement tomber contre le torse du flic, laisser reposer sa tête contre son épaule le temps de reprendre ses esprits. Elle a la tête qui tourne, les oreilles qui bourdonnent, le souffle erratique. Et malgré la chaleur et le fait qu'il soit toujours en elle, la brune n'a aucune envie de bouger. Elle ferme les yeux, respire le parfum masculin tandis que ses doigts glissent dans les cheveux courts. C'est un geste distrait, complètement à l'ouest, mais semblable à celui d'Eldrick, qui se balade le long de son dos, de sa nuque à ses fesses. Elle se sent éreintée, mais de toute les manières positives possibles. Elle est bien. Incroyablement satisfaite, au point de ne pas avoir envie d'échapper à ce contact. Elle a peur de parler, peur de bouger, de briser cette bulle dans laquelle ils ont atterri. Pourtant, et au bout de plusieurs minutes probablement, la brune finit par se redresser lentement, se retirer. Elle se couche sur le dos juste à côté d'Eldrick, sent le froid du parquet contraster avec son corps bouillant. Elle a encore la tête qui tourne, les idées un peu brouillées. A peur de dire n'importe quoi. « Wow. » Mais il faut bien lui admettre ça, non ? C'était une partie de jambes en l'air dont elle se souviendrait longtemps. Bien mieux que ce qu'elle aurait espéré. L'alcool avait dû aider le résultat, le besoin de se défouler avait aussi dû faire qu'ils s'étaient démenés comme de beaux diables l'un contre l'autre.

Lentement, elle se redresse sur un coude, observe la silhouette de l'homme qu'elle discerne dans la pénombre. Ils sont allongés en plein milieu de l'entrée, sur un sol qui n'a rien de confortable. Ils sont encore collants et poisseux de leurs ébats. Elle a encore sa semence en elle, quelque chose qui la dérange lors d'un élan de réalité. C'était inconscient. Mais cela semblait plus facile de ne pas se poser de questions et de ne donner d'importance à rien, ce soir. Elle ne savait pas s'il dormirait ici, s'il ne déciderait pas de se barrer tout de suite maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait. Cela lui était assez égal, au final. Tant qu'à faire des choses impensables ce soir, autant pousser le vice jusqu'au bout. Un peu laborieusement et avec la sensation que son corps entier est courbaturé, elle finit par se lever, abandonne Eldrick où il est le temps d'aller dans le salon, trouver l'interrupteur d'une lampe. Purement décorative, qui n'éclaire pas grand chose. Juste assez pour ne pas les laisser dans la pénombre. « Je vais prendre une douche. La cabine est assez grande pour deux. » Il n'a qu'à la rejoindre si l'envie lui prend. Quand à elle, la brune disparaît au fond du couloir, laisse la porte ouverte.

La lumière plus vive lui pique les yeux. Mais ce qui la frappe, c'est surtout son reflet dans le miroir. Ses longs cheveux bruns sont ébouriffés, décoiffés. Sa peau légèrement rougie, ses yeux plus brillants qu'à l'accoutumée. Ce serait difficile de se méprendre sur l'activité qu'elle vient d'avoir. C'est une pensée qu'elle étouffe en entrant dans la douche. L'eau chaude qui lui coule le long des épaules enlève les traces de leurs ébats, petit à petit. Il ne reste que le souvenir des mains sur sa peau, qui continue de se faire tenace.

La fête est terminée, mon corps tout entier ne répond plus de rien. Son poids m'immobilise mais ça n'en est pas désagréable tout autant, je sens encore que je suis en elle et ça a quelque chose de rassurant. Je ne fais plus aucun geste, fini l'agitation désormais, j'ai besoin de repos, mon esprit n'est plus apte à penser à quoi que ce soit. Je me sens vidé, toute mon énergie, je la lui ai donné et j'y ai pris plaisir, je l'ai satisfaite comme je le désirais. Le repos est de courte durée, elle s'enlève doucement de sa position et s'installe sur le parquet qui doit être très frais par rapport à son corps encore bouillant. Je ne la retiens pas, ce n'est certainement pas mon genre les câlins après l'amour. Même si à une époque, c'était ce dont je désirais le plus, mais venant de Liza et désormais, elle n'est plus de ce monde, je ne pourrais plus l'enlacer tout contre moi, plus jamais. J'expire l'air de mes poumons de façon assez audible tandis qu'elle me fait comprendre par un onomatopée que ça lui a plu. Je souris, même si elle ne me voit, ravi d'avoir pu estompé son désir. Et le mien par la même occasion, dommage qu'elle ne puisse pas voir mon visage, elle serait certainement surprise de la mine que j'affiche. Fort heureusement, l'alcool ne m'a pas déstabilisé, je sais très bien que ça aurait pu arriver, les hommes ont tendance à avoir du mal à jouir quand ils sont trop bourrés, mais pas moi. Mon corps a prit l'habitude, il sait que ce n'est pas une dose encore assez forte pour changer ma libido.

Le silence est agréable après ce moment là, et je me réjouis presque qu'elle ne m'ait pas encore viré. Parce que du peu que je la connais, elle n'est pas des plus aimables, alors autant assurer ses arrières et prévoir dès le début mon départ. Je l'avais anticipé à la seconde où j'avais franchi le seuil de sa porte, il me fallait un plan de secours au cas où les choses ne se passent pas comme prévu. Elle finit par se lever, sûrement décontenancé par son corps encore collant de sueur, la chaleur qui doit la consumé et le fait que ma semence se trouve encore en elle. Moi aussi, j'en ai encore partout, et ça me gratte, ça me démange, c'est assez désagréable maintenant que le moment est terminé. Et je peux le lire sur son visage quand elle allume enfin la lumière. Je la regarde dans tous les détails. Bien faite. J'affiche un mince sourire satisfait, elle n'a rien à envier aux gamines, je peux l'assurer. Ses paroles confirment ce que je pensais, elle se sent sale, tout autant que moi et m'indique qu'elle va prendre une douche, m'invite à la rejoindre. Pendant un instant, je suis partagé entre le fait d'accepter et donc, de devoir confronter son regard à la lumière, ou bien renoncer et partir comme un voleur. Ça serait bien mon genre ça.
Je me lève à mon tour et la rejoins dans la salle de bain où la porte est grand ouverte. Doucement j'ouvre le rideau de douche et me glisse derrière elle. L'eau chaude me fait un bien fou, et je passe ma main dans mes cheveux, puis sur mon visage pour essayer de me remettre les idées au clair. J'ai l'impression de me réveiller à peine alors que je n'ai pas encore dormi. J'attrape le savon et en verse dans mes mains, je frotte mes paumes et délicatement, je frotte ses épaules, puis son dos, jusqu'au creux de ses reins, puis je remonte vers ses bras. J'ai conscience d'être un peu idiot, qui fait ça de nos jours, à part les couples amoureux ? Mais ça n'a rien de sentimentale, juste un peu d'attention pour qu'elle se rappelle de moi en positif, et qu'elle ne me fasse pas une fois de plus un scandale le jour où je la croiserais de nouveau. Tous ces gestes, pour faire passer la pilule.
- Il va falloir que je m'en aille, j'pense que je devrais rentrer chez moi.
Parce que cela fait plus de douze ans que je n'ai pas dormi avec une femme, et je n'ai sûrement pas envie qu'elle me voit dans tous mes états si jamais je devais faire un cauchemar, alors je préfère la laisser là, et aussi éviter de lui donner de l'espoir. Même si ça devait être clair dans son esprit, tout autant que dans le mien.

L'eau chaude qui coule sur sa peau la coupe du monde extérieur, comme une bulle délimitée par les parois de la douche. Les yeux fermés, tournée contre le mur, elle étire ses muscles fatiguées, rince toutes les parcelles de sa peau. Et c'est toujours un piège de se retrouver seule avec ses propres pensées. Elle n'a de cesse de se repasser les éléments de l'après-midi, de la soirée. Sur le moment, il lui semblait y avoir eu un fil logique, quelque chose d'inévitable qui les avaient poussé à s'envoyer en l'air à même le sol de l'entrée. Et maintenant, cela lui semblait stupide. Ce n'était pas une bonne idée. Pas qu'elle n'avait pas aimé ça, juste qu'elle savait que ce ne serait pas le genre de plan d'un soir qu'elle ne revoit plus. Ils se recroiseraient encore, d'une manière ou d'une autre. Elle ne s'imaginait pas l'ignorer, purement et simplement. Elle se demande juste à quel moment elle a remarqué ce type, à quel moment il a cessé d'être un passant parmi tant d'autres. Les choses ont dérapées bien plus vite, bien plus loin que ce que la brune aurait cru possible. Les tentatives de séduction en cellule étaient pour l'amadouer, le verre parce qu'elle ne voulait pas boire seule. Mais est-ce que l'alcool était vraiment responsable de cette coucherie ? La soudaine présence d'Eldrick dans son dos lui donne la réponse. Non. Sobres, cela aurait été la même issue. Parce qu'on extériorise comme on peut, n'est-ce pas ? Au moins, ils sont défoulés, vidés de toute énergie. Ils n'auront aucun mal à s'endormir.
Les mains sur sa peau la surprennent. La douceur avec laquelle elles passent, savonnent, également. Mais ça n'égale pas l'air qu'il a sur son visage, une sorte d'embarras. Cela semble étrange de pouvoir voir ses traits alors qu'ils ont cédé à la plus intime des activités dans le noir. Cela rend tout un peu plus réel. Malgré tout, elle n'est pas celle qui brise le silence. Elle n'a aucune idée de quoi dire, de ce qu'il convient de faire. Ne pas y accorder une trop grande importance était la solution qui leur ressemblerait le plus, certainement. Alors pourquoi a-t-il l'air de s'excuser ? La brune finit par se retourner franchement, lui faire face. La proximité forcée la fait lever la tête pour croiser son regard. C'est presque naturellement qu'elle hausse un sourcil, la même réaction qu'elle aurait eu si on lui avait dit quelque chose d'absurde. « T'as peur de quoi ? Que je te traite de connard et que je te fasse une scène ? On n'est pas ensemble, t'es libre de faire ce que tu veux. » Le problème, c'est que face à lui, elle la ressent aussi cette nécessité de se justifier, de dire quelque chose quant à ce qu'il s'est passé. C'est compliqué, à l'image de ces quelques heures passées ensemble. Inexplicable. « Les envies charnelles, c'est humain. On va pas se bloquer parce qu'on a décidé de satisfaire certains besoins. » Elle hausse les épaules. Le désintérêt lui semble plus simple qu'essayer de comprendre, alors c'est ce qu'elle fait. Cela aurait pu être lui comme un autre homme après tout.
Finalement, une fois que l'eau a fini de rincer sa peau, elle contourne Eldrick pour sortir de la douche, envelopper son corps dans sa serviette et essorer ses cheveux. Il faut croire que la douche aura été la dernière étape de cette soudaine proximité entre eux. Il pouvait rester dormir s'il le souhaitait, mais une fois le soleil levé, la vie reprendrait son cours. Ils redeviendraient deux personnes isolées, semblables mais certainement condamnées à ne pas pouvoir se supporter sans qu'il y ait d'accrocs.

Je prends soin d'elle, comme j'ai pu le faire avec Liza il y a quelques années. Le fait d'être tendre me fait un drôle d'effet, ce n'est pas mon domaine, et elle doit comprendre que j'essaie de me justifier de quelque chose. Je me fiche de laisser ici toute seule, elle ne comprend certainement pas la raison pour laquelle je veux partir, mais il me semble que c'est la meilleure chose à faire, je ne peux pas reste une minute de plus avec elle. Je n'ai pas peur de m'attacher, loin de là, mais elle a l'air d'avoir beaucoup souffert et je n'ai pas envie d'en rajouter. Avoir couché avec elle était une bonne chose, je ne regrette rien, mais la fête est finie désormais, et elle peut le lire dans mes yeux quand elle se retourne pour me faire face. Elle se fiche royalement de ce que je vais faire, que je parte ou que je reste n'a pas d'importance, et elle ressent le besoin de se justifier, comme j'ai pu le faire.
- Je n'ai peur de rien justement, je t'annonce juste ce que je vais faire.
Pas la peine de s'emporter, je ne l'ai pas agressé, je lui ai juste fait part de mes intentions. De toute façon, que je le veuille ou non, je sais que je vais la recroiser, alors autant partir sur un bon souvenir, histoire qu'elle évite de me cracher à la gueule la prochaine fois qu'elle me croisera. Je soupire, je n'ai aucun blocage, je n'ai juste pas envie de passer la nuit ici, de risquer qu'elle me voit dans mes pires états, je sais de quoi je suis capable et pour cette journée, j'ai eu ma dose d'émotions fortes.
- Je ne me bloque absolument pas Alice, comme tu dis, c'est humain, on a couché ensemble et puis quoi ? De toute façon, j'ai pas besoin de me justifier sur ce que j'ai l'intention de faire, je pars, point.
Je lui ai parlé sèchement, et comme toujours, ça n'a pas l'air de lui plaire tant que ça. Alice est du genre à partir au quart de tour, et tout de suite, je n'ai pas envie qu'on se dispute, l'alcool est encore trop présent dans mon sang, je risque de lui faire du mal, et je ne désire pas que ça aille si loin après le bon moment qu'on vient de passer. Elle sort de la douche rapidement, pour couper court à la conversation, elle s'en fou pas mal de ma vie, je suis juste là pour lui donner du plaisir, pas pour avoir des disputes comme un vieux petit couple. Je me rince à mon tour et sors de la douche, j'attrape la première serviette qui vient et me sèche rapidement. Je ne la regarde même pas, son regard pourrait m'agacer et je préfère avoir le souvenir qu'elle est docile plutôt qu'une folle à liée. Je sors de la salle de bain et ramasse mes vêtements qui se trouvent dans le couloir, puis je m'habille en prenant soin de rien oublier chez elle. Je n'ai pas l'intention d'y revenir de si tôt, c'est juste un soir. Je m'avance vers elle, lui offre un mince sourire face à son visage aussi décontenancé que quand je l'ai arrêté.
- Aller, j'm'en vais. A plus Alice Waltham.
Je me retourne brusquement et ouvre la porte pour m'en aller. La vie va reprendre son cours désormais, je dois rentrer chez moi et me reposer pour aller bosser le lendemain matin. La nuit est bien entamée, il est d'aller dormir et de ne plus penser à rien, même à l'alcool qui pourrait me revigorer pour la journée. Il faut que je dorme, et vite.