i don't think you know - murphy gallagher

murphy gallagher

i don't think you know

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Je n'aime pas le chocolat, oui je sais, ça surprend beaucoup les gens. Mais je n'aime pas ça, sous n'importe quelle forme, texture, arôme, odeur, ça m’écœure ○ J'adore le cinéma, en fait, j'ai commencé à regarder des films avec maman mais elle aimait les films cul-cul la praline. J'ai commencé à vraiment aimer le cinéma avec mes frères, ils m'ont fait regarder des films complètement déments et je les adore, je suis une vraie fan de Kubrick par exemple ○ J'ai décidé d'étudier l'anthropologie parce que je ne savais pas ce que c'était quand je lisais le programme de l'université. J'arrivais à me faire une idée sur les autres cours, mais pas celui-ci alors j'ai décidé de m'y inscrire et au final.. j'sais pas trop. En vérité, j'aime le sujet, mais je n'aime pas ce que je vois en cours ○ Je n'ai aucun talent, que ça soit pour le chant, le dessin, le sport, la gymnastique ou je ne sais pas quoi, à croire que quand on a fait la distribution de dons à la naissance, le miens était aux abonnés absents, un peu comme mon père ○ je ne bois pas de café, je trouve le goût et l'odeur répugnants mais je suis une fan de jus de pomme. En fait, quand on veut me faire plaisir, faut aller au plus simple ○ j'ai pris l'habitude de grimper sur le toit de la maison de mon père, la nuit. J'sais pas pourquoi je fais ça, juste que ça me fait du bien. Parce que je me dis que mes frères et ma mère sont un petit plus proches de moi ○ je pleure encore souvent de les avoir tous perdus. Mon père croit que non, il pense que je vais mieux, mais ce n'est pas le cas ○ je déteste les réseaux sociaux. Ces outils sont juste là pour montrer aux gens qu'on a une vie parfaite, qu'on est dans un endroit paradisiaque, avec des gens trop beaux et que tout le monde s'aime mais la vie c'est pas ça. La vie c'est de tout perdre et de vivre avec un mec qu'on ne connaît pas qui se dit être notre père y'a de quoi en faire une photo ? ○ j'ai de plus en plus de mal à être polie, à croire que ma crise d'adolescence n'est pas finie ○ je jalouse les filles de mon âge, celles qui ont un copain, celles qui sont heureuses, qui sourient sans se forcer et qui ont une vie parfaite ○ je ne mange pas de poisson, ça m'dégoûte et puis de toutes façons, j'mange pas beaucoup de viande non plus, j'suis pas végétarienne, j'aime juste pas la viande au point d'en manger plus de deux ou trois fois par mois et puis, c'est vrai que j'aime les animaux ○ j'aime écouter les musiques préférées de maman, souvent, tout le temps en fait. Et à fond ○ le jour où j'ai eu mes premières règles, est le jour de la mort de maman.  

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ chloé grace moretz</pris> murphy gallagher

l'histoire de ma vie

on n'est pas sur instagram, ça ne vous fera pas rêver

Je ne sais pas trop par où commencer. Je ne sais pas quelle date est plus importante qu'une autre ? Peut-être le jour où j'ai compris que j'étais pas comme les autres enfants. A l'école, on devait parler du travail de notre papa et innocente, j'ai dit que je n'en avais pas. La maîtresse a ri, elle a dit que j'avais forcément un papa, comme tout le monde. Je n'ai pas compris, ma mère est allée voir la maîtresse et je n'ai plus jamais entendu parler de ce sujet à l'école. Sauf que dans la cour d'école, les enfants me posaient des questions, et moi, je ne savais pas quoi y répondre. Je vivais juste avec maman, et puis mes frères et c'était bien, c'était ma vie à moi et j'étais heureuse. Quand j'étais encore enfant, vers mes huit ans je crois, je me rappelle qu'avec maman, on a croisé quelqu'un. Un homme. C'était bizarre, parce qu'elle m'a dit que c'était mon papa. Mais il n'avait pas l'air d'un papa. A l'école, je voyais des papas, je les voyais embrasser leur fille, faire des calins, venir les chercher à l'école et passer des moments rigolos ou faire des sorties à l'aquarium. Mais mon papa à moi, il faisait rien. Je comprenais pas pourquoi j'avais un papa qui ne faisait rien. J'étais heureuse de ma famille avant d'être confrontée de force aux regards des autres. A la maison, c'était chouette. On vivait dans une maison, pas très grande, mais on était bien. Mes grands-frères étaient supers, franchement, on était vraiment bien tous ensemble. A l'école ça allait mieux, et puis j'ai commencé à grandir. Un jour, je me souviens, je venais d'entrer au lycée et mes frères sont venus me chercher au lycée -ce qui n'arrivait jamais- mais je n'ai pas compris que quelque chose n'allait pas. Ils m'ont dit qu'il était arrivé quelque chose, à maman et qu'on allait devoir aller à l'hôpital. J'avais peur, je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, qu'était-il arrivé à maman ? Je m'attendais à une chute, à une fracture, à un accident bête, qui l'avait blessée oui, mais duquel elle en ressortirait. Sauf que non. Ma mère n'est jamais sortie de cet hôpital. En fait, les médecins ont essayé de m'expliquer, mais je n'ai pas compris, pour moi, on n'attrape pas un cancer en une journée, non. Et on en meurt pas en quelques jours, c'est complètement idiot. J'ai refusé de bouger de la chambre de maman, jusqu'à la fin. Je mangeais presque pas, mais comment j'aurai pu ? J'étais là, je lui parlais, j'essayais de croire encore à son rétablissement, à la vie en dehors de cette chambre. Seulement lorsqu'on y est H24 et que notre propre maman s'éteint dans cette chambre, ça annihile complètement le monde extérieur. Le monde n'existait plus. J'étais dans la salle de bain quand maman est partie. J'étais juste partie chercher de l'eau pour boire un verre d'eau et... quand je suis revenue dans la chambre, elle n'était plus là. Son corps ne bougeait plus, et... la mort était passée. Comme un courant d'air, comme si ma mère n'était rien en ce monde... comment était-ce possible ? Elle était la personne la plus importante dans mon monde à moi. Je me souviens ne pas avoir réussi à pleurer, ni à crier. Je suis sortie de la chambre, la laissant toute seule. Je suis allée chercher quelqu'un et calmement je lui ai juste dit « ma maman est partie ». Le jour de la cérémonie, je m'en souviens très bien. Je me souviens qu'il faisait horriblement chaud et que j'ai failli tomber dans les pommes. Je ne mangeais presque plus, je ne parlais à personne hormis mes frères. Tous les trois, on était là les uns pour les autres. On faisait tout ensemble. On dormait tous les trois dans le lit de maman, on a trié ses affaires ensemble, on était collés tous les trois ensemble, sans interruption. Et puis après... tout n'a fait que s'aggraver. J'ai du reprendre le lycée, faire comme si tout allait bien, comme si tout était normal. Et mes frères m'ont annoncé que mon « père » voulait que je vive avec lui. Qui était-il lui ? De quel droit est-ce qu'il arrivait un beau jour et qu'il prenait une décision aussi importante ? Ma famille, c'était ma mère et mes frères et là... il ne me restait plus qu'eux et ce type là, voulait me les enlever ? Mais il n'avait rien comprit... Je vivais avec mes frères, dans notre maison, et c'était tout ce dont j'avais besoin. Je ne voulais pas entendre parler de ce « père » qui m'avait abandonné avant même que je naisse. Pour qui se prenait-il ? Non mais c'était le monde à l'envers ! A cette époque, on enchaînait les visites chez le juges, les rendez-vous avec les avocats, avec les assistantes sociales et même des psychologues. J'aurai aimé pouvoir tourner la page, essayer d'avancer, de vivre un petit peu ma vie... mais à cause d'eux, je ne le pouvais pas. Je me sentais mal, malheureuse, j'avais l'impression d'être un boulet pour tout le monde, j'avais l'impression que tout le monde se fichait de ce que je voulais vraiment, ce dont j'avais besoin. Et petit à petit, sans m'en rendre vraiment compte... j'ai commencé à arrêter de manger. Au départ, je mangeais juste très peu et puis un jour... j'ai arrêté. Je faisais des malaises, j'étais faible, mais je parvenais à le cacher et à faire passer ça sous le coup de la fatigue, de la tristesse. Personne ne s'en est rendu compte. Et un jour, presque un an après la mort de maman, à un rendez-vous avec le juge où mes frères et mon « père » s'engueulaient encore une fois, j'ai pété un plomb. J'ai tout balancé et... et ils se sont mis d'accord. Ils se sont mis d'accord, mais moi je ne l'étais pas. Le juge avait tranché pour une semaine chez mes frères, et une semaine chez mon « père » sauf que moi, je n'avais aucune envie de le connaître, ni de vivre avec lui. Sa pitié, il pouvait se la garder, de quel droit venait-il me chercher comme un sac à patates ? Et maman, allait-elle penser que je la trahissais ? La première fois que je suis allée chez lui, j'ai refusé de lui parler. Je me suis enfermée dans ma chambre, que je détestais et je ne lui ai pas adressé la parole, ou alors le strict minimum. Et les fois suivantes, je lui demandais juste de l'argent. Je n'avais rien à acheter, rien à faire, mais je le testais. Il me disait toujours oui. Bon, quand je lui demandais de sortir retrouver des amis, le soir, il me faisait ses grandes leçons et à chaque fois ça partait en couille parce que j'voulais rien entendre de lui. Il voulait être mon père ? Il allait payer déjà. Il allait payer au sens propre du terme. Payer pour avoir abandonné maman, pour m'avoir abandonné moi aussi et pour revenir la bouche en cœur là. N'importe quoi. Je n'avais aucune envie de lui parler, d'apprendre à le connaître, ni de faire des efforts. Pour moi, c'était un gros con et c'était tout. Je n'avais rien de commun avec lui, pas le sang, pas la chair, pas de point commun : rien du tout. J'avais la rage de devoir vivre avec lui, j'avais l'impression que la vie était en train de me faire un gros fuck. Maman me manquait, tous les jours, j'avais l'impression de vivre dans un mensonge. Un mensonge où je devais sourire, dire que tout allait bien, alors que rien n'allait. Concernant l'école, franchement, c'était le seul endroit où j'étais tranquille, alors ouais, je bossais. J'ai fait partie du club de cinéma aussi. Je voulais passer du temps là-bas, au lieu de le passer chez mon père. Et puis la vie m'a achevée lors de ma dernière année au lycée. J'étais chez mes frères, mais ils étaient sortis pour fêter la promotion du plus âgé en ville. On est venu toquer à la maison en pleine nuit. La police était là, mon père aussi, loin derrière. Quand on m'a annoncé qu'ils avaient eu un accident et qu'ils étaient morts tous les deux... je me suis effondrée. A ce moment là, la vie me disait que non, elle ne voulait pas de moi, et que jamais je n'aurai ma place en ce monde. D'abord l'abandon de mon père, la mort de ma mère et là, la mort de mes deux frères... ce n'était pas juste. Rien de ma vie entière, n'était juste. J'ai appris durant le procès contre le chauffeur, que mes frères étaient ivres. Ils étaient donc responsables, le mec c'en est sortit. A partir de ce moment là, ma vie a complètement changée. Le juge m'a placé chez mon père et la maison de maman a été vendue. Je n'ai que très peu d'affaires de maman et de mes frères. Il me reste surtout quelques objets, et quelques vêtements que je garde secrètement. J'ai eu de nouveau des soucis avec la nourriture, et surtout, je me suis emmurée dans un silence. Je ne voulais parler à personne, je ne voulais voir personne, je ne voulais plus aller au lycée, je ne voulais plus rien faire de ma vie. Je voulais juste arrêter d'avoir mal. Mon père m'a forcé à continuer le lycée, à obtenir mon diplôme et je lui en voulais sur le coup. Et puis grâce à ça j'ai pu entrer à l'université. Avec mon père, c'était bizarre. On était obligé de vivre ensemble, mais je faisais tout pour que ça se passe mal. Je lui demandais toujours des trucs, je piquais des crises, je lui répondais, je criais, je lui désobéissais. Mais j'étais surtout en colère. Parce qu'on m'avait prit tous ceux que j'aimais le plus et qu'on m'avait laissé... celui qui m'avait abandonné. Seulement chaque jour, malgré mes coups de gueule, malgré mes crises, mes cris... il était là. Il a prit sur lui, parce que je n'étais pas facile à vivre et je le sais, mais il était toujours là. Alors je me suis calmée. Il n'est pas chiant, il ne parle pas, jamais. Parfois c'est bien, mais j'aimerai qu'on parle de maman, en fait, j'en ai besoin... et puis j'ai plein de questions sur lui, sur ce que j'ai trouvé sur son téléphone aussi... mais je ne sais pas... j'crois que j'ai peur de lui, j'ai pas la sensation de le connaître. J'en sais rien en fait... qu'est-ce que je devrais faire selon vous ?