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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Happy birthday ! (ft. Murphy)

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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptySam 7 Avr - 16:07

Son père fut surprit de se faire prendre en photo. Murphy elle, était en train de sourire parce qu'elle avait imaginé que son père allait lui sortir un costume tout pourri de Batman alors qu'en vérité, son costume était tellement réaliste. D'où il avait un costume aussi ressemblant ? Aimait-il l'univers des super-héros ? Murphy n'en savait rien, mais imaginer son père se faire tous les films DC Comics lui plaisait assez. Si bien qu'elle ne pu s'empêcher de dire « woua ! Mais ton costume est tellement bien ! » alors que son père s'avançait déjà vers le salon. Il lui dévoila le cierge -immense- et la jeune fille ne pu s'empêcher de rire en voyant ce truc. C'était un cierge ça ? Son père prit les assiettes pour avancer vers la cuisine, laissant sa cape noire voler à chacun de ses mouvements. Murphy ne pouvait décoller ses yeux de son père. Franchement là, il venait de marquer des points, il avait franchement la classe. Elle pourrait presque se penser être la fille de Bruce Waynes. L'idée le fit rire alors qu'elle récupérait la photo du pola pour l'observer. Elle était très drôle. Son père en Batman, surprit, avec le cierge à la main. Elle ne pu s'empêcher de rire avant de placer la photo dans l'album que son père lui avait offert un petit peu plus tôt. Elle l'accrocherait dedans en y inscrivant quelques mots plus tard. De la cuisine, il lui expliqua alors où est-ce qu'il avait acheté ce costume et Murphy ne pu s'empêcher de répondre « tu aurais pu prendre celui de Robin et on serait aller flâner dans les rues » avant de rire. Sinon, elle pensait aussi au film Kick-ass. Elle aurait pu jouer Hit Girl et son père Big Daddy. Ca aussi, ça aurait pu être classe. Souriante, elle alla s'asseoir sur le canapé du salon, tandis que le micro-ondes sonnait déjà. Son père revint au salon armé des deux assiettes et vint les poser sur la table en verre du salon. Il s'empara du cierge et l'enfonça dans le hamburger de la jeune fille. Il le détruit au passage, ce qui fit grimacer la petite blondinette. Son père alluma le cierge qui ne tenait pas debout tout seul vu sa taille, et Murphy replaça ses mèches de cheveux derrière ses oreilles avant de sourire lorsque son père commença à chanter un bon anniversaire. Il aurait pu prendre la voix de Batman quand même ! Mais la scène était suffisemment surréaliste comme ça après tout. Murphy sourit, parce qu'elle imaginait que quelqu'un entre dans leur maison à ce moment même, et que rien que d'imaginer la gueule du visiteur, c'était déjà amusant. La petite blonde prit quelques secondes pour faire un vœux. Comme chaque année. Qu'est-ce qu'elle pouvait souhaiter ? En fait, elle n'avait besoin de rien... alors elle pria pour que rien ne change à partir d'aujourd'hui et ferma très fort ses yeux afin que son vœux se réalise. Soufflant alors sur le cierge, elle ne pu s'empêcher de rire légèrement. Son père retira le cierge fumant et ne se priva pas de déguster son hamburger. Batman mangeant un hamburger assis sur le canapé de leur maison. C'était vraiment amusant. Murphy souriait et s'empara elle-aussi de son repas avant de croquer dedans. Le pain avait un peu durcit mais le tout restait très bon quand même. Essayant de ne pas en mettre partout, la jeune fille récupéra un morceau de salade qui voulait se faire la malle au bord de ses lèvres et termina sa bouche tranquillement en regardant son père se goinfrer -parce qu'il n'y avait pas d'autres mots pour ça- et sourit amusée. Son père semblait un peu sous le choc d'avoir une fille de dix-huit ans. Murphy sourit. Elle avait grandit bien vite, c'était une évidence. Seulement parfois, elle regrettait de ne pas avoir pu profiter de sa jeunesse jusqu'au bout. La réalité de la vie l'avait bien trop vite rattrapée. Murphy prit une seconde bouchée, mais manqua de s'étouffer lorsque son père parla d'être une femme, de se trouver un petit ami et tout le trala. Toussant alors, elle reposa son hamburger dans son assiette et ouvrit grand ses yeux en soupirant. Il n'avait pas l'air gêné de parler de tout ça avec elle, mais Murphy, un petit peu quand même. La tête baissée vers son repas elle lança « tu as le temps pour tout ça tu sais ». Parce que c'était vrai. Elle ne se voyait pas partir de la maison, elle ne se voyait pas finir ses études, elle ne se voyait pas adulte, vraiment. En fait non, même, pas du tout. Lorsqu'il parla de petit-enfants, elle ne pu s'empêcher de tousser à nouveau. « Olalala tu vises déjà le turfu ! Non non, j'viens juste de commencer mes études hein, j'ai pas envie de partir » précisa t-elle. Et c'était vrai, elle n'avait pas envie de partir. Et c'était con, mais elle ne se voyait pas partir de la maison et laisser son père tout seul, même avec tout leur passif. Parce qu'ils n'avaient que l'un et que l'autre. « Et puis de toutes façons, personne n'a l'air intéressé par moi à part mon papa alors j'crois que j'vais rester encore un peu avec lui.. si il veut bien de moi » lança t-elle un peu amusée en reprenant à manger. Mais cette conversation lui fit naître quelques questions. Est-ce que son père avait quelqu'un ? Après tout... il y avait dix-huit années de passées depuis sa séparation avec sa mère... c'était très long. Il avait sûrement du avoir des histoires, non ? Avait-il déjà songé à faire des enfants après elle ? Avait-elle le droit de lui demander ? Elle se dit que oui, et qu'à la rigueur, il n'était pas obligé de lui répondre. « Dis, ça me fait penser... tu as quelqu'un dans ta vie ? J'veux dire... depuis maman... tu as forcément du avoir des histoires non ? » demanda t-elle détendue. Murphy était consciente que son père n'était pas moche. C'était un bel homme, il faisait attention à lui... elle était sûre qu'il faisait un carton avec les filles, mais elle n'en avait jamais croisé aucune ici en tous cas. Attendant la réponse de son père et terminant son hamburger au passage, elle demanda finalement « et... tu as déjà voulu faire... d'autres enfants ? » demanda t-elle alors. En fait, elle avait un peu peur de la réponse de son père. S'il lui répondait que oui, il avait quelqu'un et que oui, il voulait refaire une famille avec cette personne... et bien elle serait jalouse. Parce qu'elle aurait cruellement peur que son père l'oublie, qu'il refasse complètement sa vie et qu'elle... ne soit qu'un boulet de son père. C'était une peur incontrôlable et surréaliste, mais c'était la vérité. Murphy aurait bien trop de mal à digérer cette idée, du moins pour le moment. « Mais en tous cas, c'est pas avec moi que tu seras papy vu comment c'est partit... » plaisanta t-elle finalement. Parce que Murphy n'avait jamais eu personne, qu'elle n'était jamais tombée amoureuse, sûrement terrifiée par son passif et l'histoire de ses parents. Sa vision de l'amour était faussée, abstraite et que pour elle, ça lui serait impossible à tout jamais. Elle était trop compliqué et pas assez intéressante pour plaire à quelqu'un. Et puis l'amour... n'était-ce pas de la connerie finalement ? Elle n'en savait foutrement rien, justement.
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptyMar 10 Avr - 0:21

En parlant un peu de son avenir, Caïn la cuisinait, inconsciemment. En réalité, qu'il parle de cela ne comportait rien d'anodin. Sans Murphy dans la villa, il reviendrait à sa vie d'avant, le travail... uniquement le travail. Bien sûr, il y avait Kenny, mais c'était très compliqué pour lui de se projeter. Il avait déjà fait un gros pas en avant, en se mettant en couple avec lui. Cela voulait dire qu'il n'y avait bien plus de coups d'un soir, dont le silence était acheté avec des billets et des menaces. Mathisson ne partait plus dans la nuit noire, comme un voleur, à moitié à poil, parce qu'il refusait qu'un voisin l'aperçoive chez lui. Complètement control freak, il agissait ainsi, dans un passé pas si lointain. Le brun avait vraiment craqué sur lui, pour le supporter. Il lui menait la vie dure, il lui imposait un tas de règles. Pas le droit d'approcher Murphy, pas le droit de l'appeler pendant qu'elle était avec lui. Maintenant qu'elle vivait à 100% chez lui, ils ne pouvaient se voir que de deux façons : dans un hôtel où ils prenaient deux chambres séparées, pour brouiller les pistes et puis à la maison, quand Caïn l'invitait, étrangement, toujours quand Murphy était à la fac. Il était loin d'être prêt à lui dire la vérité. Pourquoi avait-il quitté sa mère ? Pourquoi demeurait-il célibataire ? Pourquoi possédait-il un seul enfant ? Pourquoi ne parlait-il jamais de sa vie sentimentale ? Toutes ces questions ne possédaient en vérité qu'une seule et unique réponse. Parce qu'il se sentait attiré par les hommes. Il ne s'agissait pas d'une attirance curieuse ou d'une envie de découvrir. Non, il ressentait vraiment quelque chose de fort pour Kenny. Les femmes ne l'attiraient pas. Il se berçait un peu d'illusions en se disant qu'avant c'était le cas, mais même la mère de Murphy, en dépit de sa grande beauté, l'avait laissé de marbre. Il s'était forcé, il avait simulé, pour faire comme les autres garçons. Mais à l'annonce de sa future paternité, il se rendit compte qu'il ne pouvait vivre aussi fortement dans le déni. Tout cela, sa fille l'ignorait. Il fut franc, mais à moitié, puisqu'il transforma ses relations d'un soir, masculines, en rendez-vous avec d'autres femmes. Bon c'était un peu ça, quand même, dans sa tête. Il jouait l'homme, les autres, forcément, la femme. Quand je dis qu'il était loin de s'assumer complètement...

- Rien de bien sérieux, des histoires sans lendemain, tu sais. J'ai priviligié mes études puis ma carrière. Je n'avais pas le temps pour les amours... ni pour les enfants. Et puis, faire un autre enfant pour quoi faire ? L'abandonner lui aussi ? J'ai assez fait de dégâts comme ça. C'est peut-être égoïste, mais je ne me suis pas attaché aux femmes que j'ai pu croiser. Et si ça peut répondre à ta question, avec ta mère, nous étions jeunes. Nous avons brûlé les étapes... nous n'étions pas prêts à cette situation. Enfin... je n'étais pas prêt à l'affronter...

Il avait fini son hamburger. Il n'allait pas porter plainte parce que Murphy préférait rester avec lui pour quelques temps. Au contraire ! Savoir qu'elle privilégiait ses études plutôt que les garçons, ça le rassurait. Le jour où un petit malin viendrait lui prendre sa fille, il avait intérêt à avoir une assurance vie. Parce que Caïn restait possessif dans l'âme. Et même si le type présentait bien et la traitait bien, il aurait une pression énorme sur les épaules. L'instinct protecteur de Caïn s'avérait souvent envahissant et pénible, il fallait bien l'avouer. Encore que, il avait lâché du lest, par rapport à ces dernières années. Il se montrait plus confiant envers Murphy. Un défi que Gabriella, sa meilleure amie et Kenny, l'aidaient à relever au quotidien grâce à leur présence et leurs conseils.

- Tu sais, moi ça me va. Tu as le temps pour tout ça. L'important, c'est de ne pas faire les mêmes conneries que moi. Je me suis précipité, j'ai fait de la merde, avec ta mère... puis avec toi. Si j'avais pris du recul et du temps, peut-être que rien de tout ça ne serait arrivé... Alors si tu me fais grand-père dans quinze ans, ça m'arrange ! Mais il faut voir le monde autour de toi comme un festival d'opportunités. Des fois, les choses se font d'elles-même. Pas besoin de chercher l'amour, il finit par arriver. Et puis s'il n'arrive pas, eh bien, ça n'est pas grave. C'est à toi de vivre ta vie, et de ne pas subir les pressions de la société. Tu as le temps. Tu dois le prendre. Rien ne presse.

Il ne pouvait pas le lui dire, pour le moment, mais elle comprendrait ce dont il parlait plus tard. Caïn eut un regard perçant à son attention. Il reprit, sérieusement, en dépit d'un sourire en coin :

- Si tu me ramènes un copain à la maison, j'espère qu'il aura les reins solides. On ne sort pas avec Murphy Gallagher comme avec n'importe quelle fille ! Il va falloir qu'il mette les bouchées doubles. Belle comme tu es, je suis persuadé qu'il ne doit pas y avoir qu'un seul garçon qui te regarde. Et tu sais pourquoi ils ne t'approchent pas ? Parce que tu es ma fille. Ils sentent que dans la famille, on met la barre haute ! Ils ont les chocottes que tu leur mettes un vent. Enjoy, mon coeur ! Tu as tout pris de ton papa pour ça !

C'est vrai qu'on approchait pas Caïn facilement. Il avait une présence qui en imposait et qui de fait, plaçait les autres dans une position un peu gênée. Heureusement, Murphy n'envoyait pas chier l'ensemble de la terre juste pour le plaisir, contrairement à son paternel. Il gonfla les muscles, à travers son costume :

- Hé, regarde ça. 35 ans et beau comme un Dieu. Un vrai Apollon ! T'as mes gênes, c'est certain ! Bon... et si on s'en faisait un autre ? Tu veux vraiment pas goûter la viande ? Elle est succulente, je t'assure !

Il craignait que sa fille ne devienne vegan et là, là... ce serait le drame ! Dans sa tête, il s'imagina en train de pourchasser et de brûler tous les vegans sur Terre, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul... Il ne comprenait pas cette mode, qu'il considérait comme une véritable maladie psychologique, encore pire que la schyzophrénie ! Dans sa voix, il y avait donc une lueur d'espoir bien audible.
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptyMar 10 Avr - 13:00

Aussi surprenant que cela puisse paraître, son père ne contourna pas la question. Non, il y répondit avec sincérité. Murphy était contente de pouvoir discuter avec lui, de pouvoir avoir enfin, une vraie conversation d'adulte. C'était tout ce qu'elle avait toujours voulu et c'était en train d'arriver, enfin. Et elle en était ravie. Son père lui expliqua que les femmes n'avaient pas été une priorité, avec classe, il lui expliquait qu'il avait bien sûr eut des histoires, mais jamais sérieuses. Il était honnête. Murphy sourit doucement alors qu'il parlait d'autres enfants. Sa dernière phrase lui fit baisser la tête. Elle comprit que malgré toute la bonne volonté du monde, il faudrait encore un petit peu de temps pour être totalement à l'aise avec ce sujet là. Mais pour l'heure, elle ne voulait plus en parler. Plus parler de l'abandon de son père. Elle aimait le discours de son père, sur le fait qu'elle avait le temps et qu'il ne fallait pas succomber à la pression sociale. C'était d'ailleurs assez étrange de la part de son père « traditionaliste » de tenir un tel discours. Mais à dire vrai, il n'était pas marié, il n'était pas en couple, c'était un célibataire endurcit. En rigolant, Murphy saisit sa bière pour la lever contre celle de son père et lança « j'crois que les Gallagher sont reconnus pour être de vrais loups solitaires ». Elle fit trinquer sa bière contre celle de son père mais ne pu s'empêcher de rire en voyant son père toujours dans son costume de Batman. C'était tellement drôle d'avoir le droit à un grand discours sur la vie, l'amour et les possibilités : un discours très sérieux, mais présenté dans une tenue... pas si sérieuse que ça. Quand son père parla de ramener un garçon à la maison, et parla de ses reins, Murphy sentit le rouge lui gravir aux joues. Elle croisa le regard de son père, mais comprit très vite qu'il parlait « des épaules larges » et se sentit rassurée. Mais à vrai dire... cette discussion ne faisait que ressasser tout ce qu'elle avait dit à Lily il y a encore quelques temps. « Et... si j'te ramène une fille tu m'aimeras pareil? » lança t-elle sans oser affronter le regard de son père. A vrai dire, elle avait dit ça non pas comme un coming out, mais plutôt comme une perche pour un sujet de conversation qui la perturbait en ce moment. N'ayant jamais eu personne dans sa vie, elle ne savait même pas de quel bord elle était -si bord il devait y avoir. Et son père étant sa seule famille, son dernier encrage en ce monde, elle ne voudrait pas se le mettre à dos. Alors s'il répondait négativement, elle ne chercherait pas à en savoir plus et se concentrerait sur les garçons. Levant doucement les yeux vers son père, elle avoua doucement « j'ai jamais eu personne... alors... j'me pose des questions quoi... » presque comme un aveux de culpabilité. Ca aurait pu être étrange de parler de tout ça avec son père, mais l'absence de ce dernier dans sa vie pendant longtemps, avait fait qu'il n'y avait pas cette pudeur, cette peur de parler de certaine chose. Simplement elle connaissait aussi son père, il était raciste, il faisait des réflexions « à la limite » la plupart du temps. Il avait voté pour Trump aussi... et on ne peut pas dire qu'il soit très tolérant. Alors peut-être qu'il la mettrait dehors suite à cette conversation. En fait, elle ne se rendait compte que maintenant que non, elle aurait mieux fait de ne pas lui dire ça, peut-être que son regard allait vraiment changer sur elle à présent. Alors qu'elle n'avait rien avoué, rien fait, rien expérimenté. Elle ne savait juste pas, et elle voulait lui dire, sauf que ce n'était pas sorti de cette façon d'entre ses lèvres. Après quelques instants de discussion, son père semblait vouloir un autre hamburger. Parlant de s'en refaire un autre, Murphy se leva pour le suivre vers la cuisine alors qu'il lui parlait de viande et se tapotant le ventre, elle répondit « en vrai il m'a calé l'autre... et j'veux me garder une place pour le dessert... » imaginant tout de suite que son père avait bien prévu un dessert, forcément. Elle se tourna vers lui et lança, à la fois inquiète et amusée « tu as prévu un dessert hein ? »
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptyJeu 19 Avr - 23:09

Il en fallait beaucoup pour que Caïn soit sonné. Mais sa fille lui mit un énorme uppercut lorsqu'elle posa cette question : « Et... si j'te ramène une fille tu m'aimeras pareil? ». Séisme... cataclysme. Il ne l'avait pas vu venir. Il resta véritablement interdit, scotché. KO. Qu'est-ce qu'il devait répondre à ça ? Il ne le savait même pas, bordel ! Il l'écouta raisonner sur le fait qu'elle n'avait jamais connu l'amour, qu'elle ne savait pas vraiment où elle se trouvait. Non, il n'était pas suffisamment armé pour faire face à ça. Il se leva brusquement, le visage fermé et se mura dans le silence. Il feignit de débarrasser les assiettes, mais la question de sa fille lui tournait dans la tête. Il la mettait dans tous les sens, bien conscient que son silence risquait d'avoir des conséquences bien plus néfastes qu'espéré. Il ne pouvait pas parler de ça. Non, Murphy, il la voyait avec un garçon, gentil, serviable, pas con, pas playboy... obéissant, parce qu'il n'était pas question qu'il rende sa fille malheureuse et qu'il ne réponde pas à ses caprices. Il imaginait des enfants, un jour, d'ici vingt ans. Mais lui dans 20 ans... il ne serait plus célibataire... non, il serait avec Kenny. Dans le secret ? Sans doute. Avouer son homosexualité relevait du défi mythique, le genre que l'on n'accomplit jamais. C'était son Everest. Il se sentait pas la force de le gravir. Il retrouva l'usage de la parole, hélas, ce fut sans filtre, et s'exprima, sur un ton sans doute sec, en secouant la tête, pour exprimer son désaccord :

- Ce n'est pas parce que tu n'as jamais eu personne que tu n'es pas normale ! Tu es une fille, les filles c'est fait pour sortir avec des garçons, c'est comme ça que Dieu l'a voulu, c'est comme ça que ça doit être. Tu trouveras un garçon bien j'en suis convaincu. Vous vous marierez, vous aurez des enfants, vous me mettrez en maison de retraite parce que plus je vais vieillir, plus je vais devenir casse-couilles. Ne va pas croire toutes ces conneries que tu entends. Il n'y a rien de naturel à voire deux filles ou deux garçons ensemble. Absolument rien... c'est... contre-nature... ça ne devrait pas exister... et c'est pas très drôle comme blague, tu sais.

Il ne voulait pas en parler davantage. Il avait réagi, très mal, avec des mots qui échappaient vraiment à sa pensée.

- J'ai fait un Rainbow Cake, il est dans le frigo, caché derrière des tupperwares. Je te laisse le sortir avec des assiettes à dessert. Je vais aux toilettes, je reviens.


Il s'éclipsa, glacial. Arrivé dans les toilettes, il ferma la porte à clé et se colla au mur, pour se laisser glisser. Une fois assis par terre, il prit sa tête entre ses mains, les poings serrés. Il s'en voulait terriblement. D'abord parce que Murphy ressortait blessée de cette conversation et ça lui coutait énormément. Il l'aimait sa fille, peu lui importait de savoir si elle était amoureuse d'une fille ou d'un garçon. C'était son petit ange, son ancre, sa fierté, aussi. Il la chérissait, de tout son être. Il se haïssait pour ce qu'il venait de dire. Et puis ensuite, il s'en voulait pour Kenny... parce que le brun était la plus belle chose qui lui soit arrivé ces dernières années et que sans être présent, il venait d'en prendre pour son grade. Il se frappa silencieusement la tête et se releva. Il tira la chasse et sortit des toilettes pour retourner dans le salon. Le Rainwbow Cake faisait un peu la gueule. Il était penché, le nappage pas très uniforme. Comme si de rien n'était, il concéda :

- Bon... il n'a pas l'air très réussi. J'espère que tu ne m'en voudras pas ! C'était mon premier essai.

On sentait bien qu'il y avait un malaise, malgré tout. Caïn ne la regardait plus dans les yeux. Il fuyait son regard, comme pour ne pas avoir à affronter une éventuelle réalité. De façon décousue, il ajouta :

- Tu seras toujours ma fille et je t'aimerais toujours, Murphy... mais être homosexuelle... ça n'est pas bien... ce n'est pas souhaitable... ta vie ne sera ni paisible, ni heureuse... ni vertueuse... je dis ça pour ton bien. Que tu sortes avec une fille ne changera pas le fait que je t'aime. Mais c'est parce que je t'aime que je préfère que tu sois avec un garçon... et pas un blaireau, quelqu'un de bien... mais te penser malade... hum... lesbienne... parce que tu n'as connu personne, c'est absurde. Prends le temps pour choisir le bon ! C'est important !

Caïn n'était clairement pas le champion de la diplomatie. Il parlait avec de gros relents d'intolérance, comme elle pouvait s'y attendre. Seulement, il était sincère sur le fait qu'il l'aimerait toujours. En réalité, il aurait voulu lui dire, qu'il se foutait pas mal de son homosexualité, qu'il ne la lâcherait jamais. Que le plus important, pour elle, c'était de vivre heureuse, avec une fille ou un garçon, peu importe. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et se confier... lui avouer que s'il était parti, c'était parce qu'il aimait les hommes, qu'il avait un amoureux, Kenny... celui qu'il faisait passer pour son meilleur ami. Mais il n'était pas prêt à assumer tout ça. Pas prêt à être lui-même. Que diraient les gens ? Que penserait sa mère ? Elle l'aurait renié, sûr à 200%. Il déposa un baiser tendre sur le front de Murphy et entreprit de couper le gâteau.
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptySam 21 Avr - 10:44

Son père se raidit d’un coup. Il était hors de question pour lui que sa fille ne suive pas le chemin dessiné par son éducation religieuse. Elle ne pouvait pas s’en extraire, même s’il l’avait toujours tenu à l’écart de ces doctrines. Murphy regarda son père, il était en train de se battre avec les assiettes sales où les hamburgers n’avaient laissé que des traces de sang ou de sauce. Il semblait perdu, loin, envahit par ses pensées. Murphy le regarda s’éloigner sans comprendre, et prit l’initiative de le suivre en cuisine. La cape de Batman s’envolait à chacun des pas de son père, alors qu’il commençait déjà le rangement. Son père avait une vision tranchée et arriériste de l’union amoureuse. Un homme ne pouvait pas aimer un homme, de même pour une femme. Selon la Bible, ouvrage qu’il citait, cette union n’existait pas et n’était même pas imaginable. Murphy baissa la tête, très bien. Il voyait pour elle un avenir déjà tout tracé, sans lui laisser la moindre opportunité de choisir : un homme, un mariage, des enfants. Elle tourna le visage vers la fenêtre pour regarder dehors, et se rendit compte que c’était presque comme si elle était déçue. Etait-ce symptomatique de quelque chose ? Est-ce que ça répondait en partie à ses nombreuses questions ? Elle ne s’attendait pas à ce que son père soit si fermé d’esprit. Bon, en même temps, c’était idiot de croire qu’il aimerait voir sa fille avec une fille sachant comment il était et surtout, pour qui il votait aux élections américaines… Son père lui indiqua que oui, il avait prévu un gâteau, qu’il avait fait lui-même en plus. Elle tourna la tête vers lui pour lui sourire, mais il évitait tout contact physique, et puis de toute façon, il était déjà parti. Murphy soupira doucement. Elle aurait aimé qu’il réagisse autrement. Parce que là, non seulement elle était déçue certes, mais surtout, ça faisait naître une angoisse en elle. Et si jamais elle se rendait compte dans quelques temps qu’elle aimait les filles ? Est-ce que son père l’aimerait toujours ? A priori non. Alors quoi… est-ce qu’elle allait se mentir à elle, toute sa vie, prétendant aimer les hommes pour ne pas perdre son père ? Ou bien l’inverse ? Se mettre la seule famille qu’il lui reste à dos pour vivre une idylle ? Et puis de toute façon, qu’est-ce que c’est une relation amoureuse ? Elle ne sait pas ce que c’est, ni à quoi ça ressemble, ni même si un jour ça lui arrivera, alors… autant ne pas prier le diable ? La gamine ouvrit le frigo et partie en quête du gâteau multicolore. Elle vit le dessus, derrière les boîtes en plastiques des restes de la semaine. Elle sourit, déplaçant avec soins les boîtes, elle découvrit un gâteau au nappage de chocolat luisant. Il y avait des bonbons collés dessus. Elle sourit, il avait fait ça bien. Elle le saisit et le déposa sur le plan de travail, l’observant sur toutes les coutures. Finalement, elle se pencha pour prendre deux assiettes et deux cuillères et c’est à ce moment-là que son père entra de nouveau dans la cuisine. A pas de félin, il surprit sa fille qui ne put s’empêcher de sursauter « oh tu m’as fait peur ! » plaçant sa main sur son cœur. « Beh il est bien réussi ça va ! » répondit-elle à son père qui était en train de se dénigrer. Lui qui était si confiant, c’en était presque surprenant. Son père reprit tout de même la parole. Il lui précisa qu’elle serait toujours sa fille, qu’il l’aimerait toujours quoi qu’il puisse arriver. Il était très maladroit, mais Murphy comprit que s’il était homophobe, c’était surtout par peur qu’on le soit envers elle. C’était con, mais c’était son père. Elle l’écouta laissant son index glisser le long de l’assiette fraîche sortant du frigo. Quand il prononça le mot « malade », elle tiqua. Relevant le nez vers le grand blond à côté d’elle qui fuyait son regard, elle soupira. « Tu sais… je disais ça comme ça hein. C’était juste pour rire. J’suis attiré ni par une fille, ni par un mec alors bon… » d’une voix presque éteinte. Ouais, c’était lamentable. A dix-huit ans, cette gamine était encore vierge, et n’avait jamais rien vécu. Au secours. « Juste que ça me met mal à l’aise parce que tous les autres ont déjà… enfin tu vois… » et du coup, elle se pose des questions, forcément. Voulant tout de même que son père se décoince un peu, elle le bouscula par son épaule, mais vu la carrure de son père, elle ne réussit pas vraiment son coup. « Et puis si jamais un jour quelqu’un me cherche des noises, « malade » ou pas, je sais que mon papa lui cassera la gueule » rigola t-elle en tournant son visage vers lui, pour lui sourire, espérant qu’il fasse de même. La gamine prit son assiette, son père venait de lui couper une part. Elle commença à tailler dans le gâteau pour le goûter, et lança très vite « il est super bon » en reprenant une nouvelle bouchée. Après quelques instants de dégustation, elle lança « bon… j’ai réfléchi au fait, j’ai bien envie de faire un truc après manger » lança t-elle souriante, en direction de son père. « On pourrait aller à la plage pour se baigner ? Il fait beau… et puis, on pourrait faire du jet ski aussi peut-être ou un truc comme ça ? » demanda t-elle hésitante. Est-ce qu’il serait chaud ?
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptySam 21 Avr - 22:22

A cet instant précis, Caïn aurait voulu s'éclipser pour serrer Kenny très fort contre lui. La seule personne malade, en réalité, c'était lui. Il essayait de se soigner et de s'assumer, mais ce n'était pas du tout facile. Il ne pouvait défaire 30 ans d'une éducation religieuse, stricte et extrémiste. Cela lui prendrait du temps et en attendant, il tombait dans ses travers. Manque de bol pour Murphy, elle avait mis le doigt sur un point très sensible, qui ne risquait pas d'altérer l'amour que lui portait son père, mais qui provoquait en lui d'intenses tensions, des blessures, dont il se passerait volontiers. Il aurait aimé avoir une épaule sur laquelle se confier, celle de son petit ami, plus précisément. Mais Mathisson n'était pas dans les parages, il s'occupait ailleurs avec sa nouvelle carrière professionnelle. Si seulement, il avait pu le rejoindre en catimini pour lui raconter les trucs horribles qu'il venait de dire. Faute avouée, faute pardonnée non ? Il se sentait mal surtout pour le brun, pas pour lui, comme s'il ne se considérait pas comme homosexuel. Il progressait un peu, difficilement. La route vers l'acceptation et le coming-out serait longue, très longue. Il lui rendit son sourire, un peu forcé. Il casserait la gueule de quiconque lui ferait du mal ou tenterait de lui faire du mal. Sans se douter que cela soit prémonitoire, Caïn se dit que si un jour, on cherchait à lui nuire, il traquerait la personne comme un animal, lui-même... et qu'il lui éclaterait la tête à mains nues. Personne ne touchait à sa fille adorée. Encore une fois, il pouvait accepter l'idée de prendre des coups pour elle, sans rien attendre en retour. Son côté protecteur, elle le connaissait. Par le passé, combien de fois l'avait-elle envoyé chier, parce qu'il l'oppressait de questions, d'interrogatoires... à toujours être derrière elle pour s'assurer qu'elle aille bien, etc... Si un jour cela le nécessitait, il pouvait tuer pour elle, sans aucun regret, ni remords. Et cela le rendait dangereux, à un point dont elle n'avait pas conscience. Pour en revenir à la conversation, autant discuter de l'homosexualité relevait du tabou, autant la sexualité, en elle-même, il n'avait pas vraiment de gêne, juste les principes de sa mère, que l'expérience lui avait fait adapter.

- Personne ne doit te contraindre à faire quelque chose dont tu n'as pas envie. Une première fois, ce n'est pas quelque chose que l'on peut t'imposer. C'est toi qui décides du moment, de la personne avec qui tu vas le faire, de la façon dont tu aimerais que ça se passe. Ca a toujours été un problème, l'effet de mode, même quand j'étais jeune. Chez les garçons, il y avait une forme de pression, si tu ne le fais pas avant tel âge, t'es considéré comme un nul. Il y a la volonté de relever un défi, de dire aux copains, tiens regarde, cette fille là, j'ai couché avec. Et puis les filles, vous avez aussi la pression. Une fille qui n'a pas couché avec un garçon avant tel âge, est cataloguée comme une bigote... Mais au final, tous ces cons sont juste les esclaves des autres. Ils ne profitent même pas de leur jeunesse, ils croient que coucher avec quelqu'un fait de soi un être exceptionnel. Ils n'ont rien compris. Choisir l'instant, c'est un privilège, un cadeau de la vie. Je suis content qu'elle te l'ait fait et que ton histoire ne soit pas écrite par des clichés merdiques. Les choses viendront, un jour. Ne base pas ta vie sur celles des autres, vis-la simplement, car elle t'appartient. Et si quelqu'un te juge, dis-lui d'aller se faire foutre, bien profondément.

Caïn parlait de façon crûe. Il était l'exemple parfait de l'anti-conformisme et de la contradiction. Il donnait des conseils sensés, à sa fille, mais restait incapable de les appliquer à lui-même. Elle ne perdait rien à l'entendre parler, au contraire. Il s'exprimait avec lucidité, de façon tranchée et compréhensible. Il pensait ce qu'il lui disait. Evidemment, à cause de sa religion, il n'allait pas l'encourager à s'envoyer en l'air à droite, à gauche. Ca lui plaisait même que sa fille soit vierge, encore. Il sentait une fierté l'envahir. Il zappa volontairement toute la partie débauche et moyens de contraception. Parler de ça, ça revenait à l'encourager à faire comme les autres. Il n'évoquait jamais ce sujet. La conversation dévia sur l'après-soirée. Alors qu'ils dégustaient leurs gâteaux, il l'écouta parler et pensif, il hocha la tête. Une sortie leur ferait du bien, pour aller se baigner, ou pour du jet-ski... quoique... la nuit n'allait pas tarder à tomber.

- Bonne idée pour la plage et le jet-ski ! Bon, pour le deuxième, il faudra qu'on vérifie si on peut en faire. La nuit ne va pas tarder, je dirais qu'il reste encore une heure, avant qu'elle ne tombe. Mais ce n'est pas comme si nous étions loin de la plage ! Finis ton gâteau, récupère ton maillot, et on y va !

Il engouffra la moitié restante de sa part dans sa bouche, mâcha rapidement et avala, avant de sortir son téléphone pour appeler le club de jet-ski où ils avaient leurs habitudes. Réserver à cette heure-là ne posa pas vraiment de problème. Caïn récupéra un sac, y mit un short de bain, une bouteille d'eau et, fin prêt, il rejoignit Murphy dans le hall d'entrée où elle l'attendait impatiente. Ils se rendirent à la plage en voiture, Caïn adorant l'idée de faire fonctionner son gros 4x4 bien polluant, juste pour emmerder les écolos. Il se gara, une fois encore, comme un connard, en s'assurant de bloquer la voiture derrière lui et de la serrer. Une fois au stand de jet-ski, le gérant, qui les connaissait bien, souhaite un joyeux anniversaire à la jolie blonde et rappela les consignes. Ils devaient revenir avant qu'il ne fasse nuit, ça leur donnait une marge de 50 minutes environ. Compétiteur dans l'âme, Caïn défia sa fille, en lui disant que le premier qui arrivait à la dernière balise lumineuse, gagnait le titre de "boss du jet-ski". Impitoyable, taillé mentalement pour gagner dans tout ce qu'il entreprenait, Caïn ne laissa à Murphy aucune chance. Il avança au dessus de la limitation de vitesse autorisée pour gagner. Tant pis pour le vacarme. Il l'emportait. C'était tout ce qui l'intéressait. Une fois à la balise, Caïn resta un moment immobile, en regardant autour d'eux.

- J'aime venir ici. C'est un endroit calme et reposant. Tu ne trouves pas ?
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptyLun 23 Avr - 15:49

Son père entama un long discours sur le choix de sa fille. En fait, ce n’était pas vraiment un choix. Murphy n’avait juste pas fait de ce domaine relationnel, une priorité. Elle ne passait pas sa vie à chercher un compagnon de fortune, à briser sa solitude et avoir un soutien extérieur sur lequel elle puisse se reposer. Elle avait son père pour ça, et pour le reste, elle y arrivait seule. Murphy n’avait pas besoin de quelqu’un pour être heureuse, simplement pour se complaire dans cette pression sociale qu’on inflige à voix haute, à tous : si tu as quelqu’un, c’est que tout va bien. Que tu es normale, jolie, stable, prête pour ça. Si tu es seule, c’est soit parce que tu es lesbienne et que tu refoules cela, soit parce que personne ne veut de toi. Murphy ne se considérait pas vraiment dans une de ces cases -pour le moment- mais ça la dérangeait de se sentir coupable d’être bien toute seule. Néanmoins, elle retenue parfaitement le : « Et si quelqu'un te juge, dis-lui d'aller se faire foutre, bien profondément » et s’en souviendrait en temps voulu, elle s’en fit la promesse. Mais après tout, son père lui-aussi était célibataire, et puis Murphy avait toujours connu sa mère seule aussi. Elle n’avait pas grandi avec l’image d’un couple, d’un mariage non plus. Murphy ne fit qu’hocher la tête en signe d’approbation. Il n’y avait rien de plus à dire selon elle. Lorsqu’elle évoqua l’idée d’aller faire du jet ski, son père sembla encore plus excité par l’idée qu’elle-même. Retrouvant tout son sourire, elle hocha de nouveau la tête pour confirmer les propos de son père. Saisissant la part de son gâteau, elle le dévora à s’en étouffer avant de se dépêcher pour rejoindre sa chambre à l’étage. Un maillot de bain… mon dieu, elle n’avait que des vieilleries. Elle vida presque son tiroir sur son lit avant de sortir un maillot de bain une pièce, noir, simple. Elle l’enfila et puis mis un short en jean et un tee-shirt par-dessus. Elle se mit à quatre pattes pour regarder sous son lit si sa paire de tongue n’y était pas cachée, une fois la main dessus, elle quitta sa chambre. Passant par la salle de bain, elle prit une serviette et puis retrouva son père devant la porte de l’entrée. Il ferma la maison et les deux Gallagher entrèrent dans la voiture. La gamine s’attacha, traumatisée par l’accident de ses frères, elle ne parvenait plus à prendre le volant depuis, elle n’essaya donc pas de prendre le volant à son père -qui de toute façon, ne lui aurait jamais cédé. Les voilà donc en route pour la plage, qui n’était pas très loin quand même. Le vent était encore chaud et balayait les cheveux blonds du père et de la fille. Cette dernière les tenu même dans sa main, alors que son coude était posé sur le bord de sa fenêtre. Après seulement quelques minutes, ils arrivèrent près de la plage, Caïn se gara n’importe comment, comme à son habitude. Murphy rigola, sans rien ajouter de plus. Claquant sa porte, elle suivit son père vers la petite station de sports nautiques. Jack les salua. Jack, c’était un peu le vieux loup de mer version us. Il était moins poilu, moins gros, mais tout aussi attachant. La petite famille le connaissait bien, parce qu’ils venaient souvent dans ce coin là. Murphy fit une traction -un peu loupée- sur le comptoir pour embrasser la joue de Jack quand il lui souhaita son anniversaire. Elle n’attendit l’autorisation de personne pour enfiler un gilet de sauvetage et s’avancer vers les jet ski. Néanmoins, elle attendit que son père et Jack s’approchent pour l’aider à mettre le sien à l’eau. Seule, elle n’y parvenait pas. Une fois grimpée dessus, elle attendit que son père fasse de même avant de se lancer, mais bon… son père lui, il était joueur. Jack n’avait même pas fini de leur rappeler les règles, que Gallagher père était déjà parti et sa fille était sur ses talons. Rigolant, le sourire large jusqu’aux oreilles, la gamine essaya de suivre son père pendant quelques minutes, avant de se rendre compte que ça ne servait à rien. Elle laissa donc tomber et se cantonna à quelques virages bien serrés et des accélérations comme elle avait l’habitude d’en faire. Pourtant, il lui avait comme laissé une chance, avec son « défi » mais Murphy connaissait bien son père. Il n’y avait pas de place pour un défi avec lui, il aimait bien trop gagner pour laisser une seule chance à la perte. Murphy le laissait faire, sans rien dire. Elle reprit la direction de son père, vers une bouée jaune flottant au large. Son père semblait avoir ralenti, si bien qu’elle sourit. Arrivant un peu vite, elle voulu tenter un virage serré pour l’éclabousser, mais s’y prit assez mal. Elle réussit à le mouiller, certes, mais manqua de tomber à l’eau en catastrophe. Se rattrapant alors, elle ne pu s’empêcher de rire, camouflant la peur qu’elle avait ressenti à ce moment précis. « Oh putain » lança t-elle en s’essuyant la face à son tour. Son père avait coupé son contact, elle fit de même. Les jet ski étaient en train de suivre la houle de la mer, paisiblement, tranquillement, seuls au monde. Autour d’eux, l’océan, au loin la place d’un côté, l’infini de l’autre. Le soleil se couchait très lentement dans l’océan. Son père parlait de calme, de tranquillité, de paix. Murphy hocha la tête, les bras croisés sur le guidon de son jet ski, le menton posé dessus. Ses yeux suivaient le rythme des vagues. Après quelques minutes de silence apprécié fortement par les deux Gallagher, la gamine ne tarda pas à dire « ça se voit que t’es un vieux machin quand même, le calme tout ça…. C’est bien. » Là-dessus, elle alluma le contact et partit à fond la caisse en gueulant aussi fort que possible « mais aller vite c’est mieuuuuuux ».
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MessageSujet: Re: Happy birthday ! (ft. Murphy) (#)   Happy birthday ! (ft. Murphy) - Page 2 EmptyMar 1 Mai - 9:52

- Un vieux machin ? Attends, un peu, tu vas voir !

Il ne savait pas si Murphy avait entendu sa phrase. Sa fille avait mis un grand coup d'accélérateur et gueulait si fort, qu'on l'entendait surement sur la plage, où quelques courageux se baignaient. Caïn redémarra son moteur et joua avec la poignée pour faire vrombrir son jet-ski à plusieurs reprises. Il finit par s'élancer alors, à la suite de sa fille. Il avait du mal à se lâcher comme elle et à crier, mais il sentait que l'adrénaline lui faisait du mal. Voilà ce qui lui manquait, en vérité, dans son travail. C'était la raison pour laquelle il se faisait chier, parce qu'il ne trouvait plus de challenge véritable, plus de défi... plus de situation où l'échec vous conduite à être viré et au chômage. D'un autre côté, il fallait quand même être rationnel. Il gagnait très bien sa vie et il avait la fâcheuse tendance à être économe. On ne pouvait pas le qualifier d'avare, parce qu'il n'hésitait pas à acheter pour ses proches, mais à part pour refaire son salon qu'il avait défoncé dans une crise de colère, il ne se montrait guère dépensier. Une gestion confortable, qui lui permettait de pouvoir réserver deux jet-skis pour l'anniversaire de sa fille. Gallagher sortait sa carte bancaire aux bons moments et il n'y allait pas de main morte. Il ne tarda pas à rattraper sa fille, puis il la dépassa en lui faisant un petit signe victorieux de la main. D'une voix grave et puissante, il lança :

- Bah alors, tu te fais doubler par le vieux machin ? C'est triste !

Oui, il la taquinait, mais c'était elle qui avait commencé. Il eut un sourire. Il ralentit un peu pour la laisser doubler. Il ne voulait pas non plus qu'ils partent dans un défi idiot de celui qui ira le plus vite. Déjà à 100 km/h sur l'eau, ils mettaient leur vie en danger. Ils profitèrent de leurs jet-skis pendant quelques minutes, jusqu'à ce que le soleil disparaisse derrière la ligne d'horizon. Puis ils revinrent au magasin, où Jack les attendait, sa pipe à la bouche. Caïn s'occupa de régler, il récupéra les cautions. Jack leur fit un prix, car c'était l'anniversaire de Murphy. Et il lui donna même, en cadeau, une superbe paire de lunettes teintées, pour éviter qu'elle ne soit aveuglée par le soleil. Ils se saluèrent et Jack ferma derrière eux.

- Viens, on va trainer un peu sur la plage.

Ils marchèrent sur celle-ci. Les pieds de Caïn foulait le sable de façon assez "gracieuse", sauf quand il passait à côté d'autre personne où par un procédé étrange, il expédiait du sable partout. Il le faisait exprès, pour faire chier les gens, ni plus ni moins, une attitude mesquine totalement gratuite ! Ils se trouvèrent un endroit au calme, Caïn s'assit sur le sable et regarda l'océan qui s'ouvrait à eux. Le rose du soir tendait de plus en plus vers le bleu. Il blottit Murphy contre lui. Il avait besoin de ce contact. La journée n'avait pas été simple. Il gardait quand même une impression positive, celle qu'ils avaient franchi un cap, sans doute. Et même s'il lui cachait plein de choses à son sujet, il ne pouvait ignorer que l'abcès semblait percé. Il resta silencieux, parce qu'il n'y avait pas besoin de parler davantage. Murphy comprendrait, il en était convaincu. Il l'espérait.
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