› south bay (RP COMMUN)

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Fête des voisins

William se rendit compte qu'il avait été un peu dans la lune. Il avait abordé la soeur de Naïm alors qu'elle parlait déjà avec une autre personne. C'était impoli. Il resta donc un peu en retrait tout en écoutant la jeune femme parler à Siloë. Ce qu'il y avait de nouveau dans sa vie ? Le jeune homme resta songeur un moment. Il savait grâce à son ex, que la famille Hawkins avait récemment traversé un drame, avec la mort d'un des membres de la fratrie. Pas sûr que ce sujet soit abordé ce soir, et dans un sens, il le comprenait aisément. Cette gaffe là, il aurait pu la faire, alors autant éviter de prendre le monopôle de l'échange. Il attendait lui aussi la réponse, mais une autre jeune femme attira son attention.

« Je ne sais pas qui a cuisiné tout ça, mais c’est rudement bon. »

William lui répondit par un sourire. Son naturel avenant et à l'aise en public prit le dessus. Il hocha la tête, en signe d'approbation. C'est vrai que ça ne manquait pas de victuailles. Chacun avait mis la main à la patte. Loin d'être vantard, il n'eut même pas l'idée de faire l'éloge de ses propres préparations alors que la demoiselle mangeait justement un de ses cookies ! Il engagea la conversation, sur un ton doux, amical :

- Je suis d'accord ! Je dois dire que je ne pensais pas rencontrer autant de bons cuisiniers dans le quartier ! J'ai goûté des meringues tout à l'heure, elles étaient succulentes ! Je vous les conseille !

Il lui montra la table sur laquelle les gourmandises étaient posées. Le jeune homme s'exprimait avec aisance, sans toutefois se montrer présomptueux ou intrusif. Son calme olympien contrastait un peu avec sa carrure brute. Il tendit sa main :

- Je m'appelle William. Je ne crois pas vous avoir déjà croisé, alors enchanté de faire votre connaissance !

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❝ South bay, fête des voisins. ❞

Buvant un peu d’eau, je me demande si cela va aller pour le mieux, je préfère continuer de déguster des bons petits plats afin de gouter différentes saveurs que je ne connais pas forcément. Le cookie particulièrement bon, j’en prenais un autre par simple gourmandise. Je vois un jeune homme me hausser la tête une fois que j’ai dit que les petits plats étaient très bons. Actuellement, je souris, je ne sais pas de qui il s’agit, mais il m’a bien l’air sympathique. Je ne le connais pas, mais il a eu la gentillesse de répondre à ma petite phrase.

« Les meringues? D’accord, j’irai les goûter après. Je ne connais pas tellement ce plat, elles ne sont pas très sèches ? Ma mère aime bien les gâteaux avec les meringues, mais je ne sais pas les faire. C’est difficile à faire ? » Je ne sais pas s’il va répondre à toutes mes questions mais je rajoute alors rapidement : « Pardon pour toutes mes questions. » Je ne sais pas ce qu’il va me dire, mais bon, je trouve que je peux me présenter comme il vient de le faire aussi.

« Yung Sook, enchantée. » Il me tend la main, je la prends aussi, après tout, il faut bien être plus européenne parfois. Je souris, je lui dis en riant : « Je suis plus…. Plus au travail, je ne croise beaucoup de nos voisins à par Amara qui a fait ma maison. Elle a bien rendu ma maison encore plus belle. Mais pourquoi est-ce que je vous dis ça…. »

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Fête des voisins

William aimait les gens bavards. Il avait l'impression de ne plus être seul ! Alors quand Yung Sook le bombarda de questions, il n'eut pas le réflexe de se braquer, comme d'autres auraient pu le faire. Son côté hyper sociable pouvait s'exprimer, chose qui ne se produisait pas toujours. Le jeune vétérinaire ne s'y connaissait pas énormément en meringue. Il savait, d'expérience que c'était un dessert difficile à réussir, un peu comme le tiramisu. S'il s'avérait être un piètre cuistot, il n'en demeurait pas moins gourmand !

- Difficile, les meringues ? Comment dire... j'imagine que pour des gens comme votre mère, très à l'aise en cuisine, certainement, c'est d'une simplicité enfantine ! Hélas, je n'ai pas ce talent... la dernière fois que j'ai fait des meringues, elles ressemblaient à... du flan...

Il se mit à rire. Avec sa bonne humeur et son ton très détaché, son auto-dérision passait crème (restons dans le thème). On sentait qu'il se moquait de lui-même volontiers. William aurait pu se la péter, mentir, dire que la cuisine, il maitrisait. Mais il n'était pas comme ça ! Il ne rangeait jamais sa franchise et son honnêteté. Cela en faisait un homme entier et intègre, peut-être pas forcément à sa place dans ce monde tromperies et de mensonges.

- Les meringues... c'est... ah ! Comment vous expliquer ? Réussies, elles sont croustillantes, poudreuses, un peu comme de la neige, sans l'effet glacé bien sûr. Et à l'intérieur, le coeur est fondant, délicieux ! Des fois, on y trouve une pellicule de chocolat ! C'est tellement bon !

Il se lécha les lèvres, par pur réflexe. Et puis la conversation s'engagea sur des informations plus personnelles. Leurs identités, leurs places dans le quartier. Loin d'être ennuyé par le fait qu'elle lui raconte sa vie, il répondit, avec amabilité et un réel intérêt :

- Les talents d'Amara sont déjà venus à mes oreilles. Il parait qu'elle est très douée ! Votre maison doit être magnifique ! Sans vouloir être indiscret, vous faites quoi comme travail ? Non attendez, laissez-moi deviner ! Si c'est très prenant... je dirais... hum... avocate, peut-être ? Ou médecin ? Allez, je tente ma chance... vétérinaire ?

Par déduction, William se doutait qu'elle faisait un boulot contraignant. Restait à savoir lequel !

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❝ South bay, fête des voisins. ❞

« Elle aime bien cuisiner, elle m’a donnée aussi le virus, mais je n’ai jamais appris à faire ces meringues. Je sens que je risque d’essayer à la maison. » Je souris, je ne vois pas quoi faire de plus, je ne tiens pas à trop m’imposer non plus mais William est là, alors, je vais discuter avec lui un petit peu. J’écoute alors attentivement ce qu’il me dit, je ne veux pas me tromper, je préfère trouver des solutions afin de pouvoir continuer la discussion. Je demande alors : « Mais c’est long alors ? » Je suis curieuse tout d’un coup, mais je le vois qui a aussi envie d’en manger, je ris, je lui dis : « Je vois que vous êtes gourmand. » Je ne sais pas ce que je peux faire pour ne pas trop le mettre mal à l’aise. En tous les cas, je suis contente de pouvoir trouver la conversation.

« Elle est sympa en plus. Elle est douée. Elle a rendu ma maison encore plus belle. » Je souris, je trouve que c’est une bonne chose. Je ne sais pas ce que je peux faire, mais ce sujet en général n’est pas vraiment un bon point pour moi, mais bon, je dis en souriant : « Je suis médecin légiste en chef à la morgue de la ville. Je sais que cela ne plait pas trop aux gens lorsque j’en parle mais bon, c’est un métier qui me plait beaucoup. Et vous, vous faites quoi dans la vie ? » Je tente de boire mon verre d’eau tout en observant mon interlocuteur. Je patiente gentiment le temps qu’il me réponde.

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Fête des voisins

Travailler dans une morgue ! En voilà un travail difficile ! Quoique... un mort ne nécessitait pas énormément de surveillance. Ce qui posait problème, à la rigueur, pour les non-initiés, c'était sa conservation, le fait de devoir réaliser des autopsies, bref, ce genre de "joyeusetés" ! Il était cependant loin de se sentir dégouté. Après tout, lui aussi, il faisait de la médecine, et parfois, c'était gore. Il fallait avoir le coeur bien accroché et garder à l'esprit que de toute façon, pour travailler, il n'avait pas le choix. Comme elle s'intéressait à son tour à son métier, il reprit la parole, amical et surtout enthousiaste :

- Pas possible ! Je suis un peu médecin moi aussi ! Mais pour les animaux ! Je suis vétérinaire ! Le monde est petit ! Faut pas vous inquiéter pour moi, je trouve votre métier très honorable et franchement pas le plus simple, moralement parlant. Vous avez du mérite ! J'ai connu des gens qui ne comprenaient pas mon choix de carrière. Ils me disaient : "soigner des bestioles, c'est sans intérêt, tu ferais mieux de soigner des gens, des vrais". Comment vous dire ? Ils sont sortis de ma vie aussi vite qu'il y étaient entrés ! Pour moi il n'y a pas de mauvais métier. Soigner des humains, des animaux ou pratiquer des autopsies, c'est à chacun de travailler selon ce qu'il apprécie. Je dois parfois autopsier des animaux pour trouver l'origine de leur décès, alors je peux vous dire que je suis solidaire !

Ses à-priori restaient rares. Et en général, ils ne vivaient pas longtemps. William se montrait ouvert, tolérant et éveillé au monde. Tout ce qu'il pouvait apprendre comblait ses lacunes et lui permettait de vivre en harmonie. Ajoutez à cette mentalité, une bonne dose d'humour et d'auto-dérision et vous avez face à vous une type cool, sympathique et détendu.

- Sans transition, pour en revenir au meringue, une personne habile mettrait 10 à 15 minutes à mon avis. Personnellement, j'en ai pour quatre heures... et encore je triche, je réduis la quantité... De toute façon comme la plupart des belles choses, ça se mange beaucoup plus vite que ça se cuisine !

Par curiosité, il jeta un coup d'oeil à ses cookies. Visiblement, ils remportaient un certain succès. Tant mieux... bon il n'était pas du genre à se congratuler ou à flatter son égo, mais ça faisait toujours plaisir de constater une certaine réussite.

- Je ne veux pas vous paraitre trop curieux, vraiment... mais vous êtes d'ici ? Je veux dire, votre prénom a un joli accent d'exotisme, je me demandais si vous étiez née à Island Bay ou ailleurs ?

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« Comme le monde est petit. » J’écoute attentivement William, je lui dis en souriant : « Ah c’est chouette ça s’occuper des animaux. J’ai un chien, je peux vous dire qu’il a beaucoup d’importance à mes yeux, je peux comprendre que les gens apprécient énormément leurs animaux. Il faut des vétérinaires pour les soigner. » Je ne vois pas quoi dire de plus, mais je rajoute : « Les animaux sont importants pour les gens, ceux qui vous ont dit de ne pas les soigner n’ont peut-être pas pensé au lien fort entre le maître et l’animal. » Je souris, je ne sais pas comment est-ce que je vais faire pour que les gens ne lui disent pas ce genre de choses mais bon, on a tous des avis différents.

« En cas de maladies animales ? Oui, cela ne doit pas être facile non plus. On pense à l’animal et on se dit qu’il va penser beaucoup à son maître. »Je souris, je peux comprendre ce qu’il dit. « C’est comme les êtres humains, on espère toujours trouver les causes du décès chez les gens afin de mieux l’expliquer. » Je ne sais pas où est-ce que notre conversation va aller, mais bon, j’espère que l’on va pouvoir continuer à discuter tranquillement. « D’accord merci pour la réponse, je vais esayer d’en faire chez moi, je verrais bien si j’y arrive ou pas. »

« Je suis née à Tokyo de parents coréens, j’ai ce petit accent que je n’arrive pas à faire partir pour que l’on me comprenne mieux. » Je sais que cela doit surprendre un peu, c’est curieux de voir comment est-ce que les gens vont réagir ? Est-ce qu’ils vont aborder la question ? Ou pas ? William m’a posé la question, cela me fait sourire. Je le trouve intéressant. « Et vous, vous venez d’où ? »

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Yung Sook possédait donc un chien ! Ca c'était top ! Ca la rendait encore plus sympathique à ses yeux. Le jeune homme acquiesça lorsqu'elle émit son point de vue sur les gens qui ne se préoccupaient pas des animaux. Bien entendu, la réalité restait autre. La plupart n'aimaient pas les bêtes et parfois la sottise l'emportait sur l'humanité. Mais effectivement, on ne pouvait pas comprendre une telle vocation sans avoir connu, au moins une fois, l'amour qu'éprouver un animal de compagnie pour son maître. William se rangeait aussi à cet avis, parce qu'au fond de lui, il refusait de croire que l'homme puisse être aussi cruel et mauvais sans explication, sans raison valable. Cela ne justifiait en rien les comportements mais il en déterminait l'origine pour mieux comprendre et essayer, de raisonner. La peur elle-même n'est pas dangereuse. C'est le fait de ne voir qu'elle qui le devient. Ne pas aller de l'avant ou changer ses habitudes à cause de l'appréhension, ça ne faisait qu'alimenter la haine et l'intolérance, l'immobilisme, tout ce qui déplaisait fortement au jeune homme. C'était pareil avec la mort. Le sujet, dans les sociétés modernes, devenait de plus en plus tabou. Et pourtant, ça faisait partie de la vie, de l'existence. Ce n'était pas sale, ni effrayant, ça existait. Dès l'instant où l'on apportait à la famille le raisons d'un décès, le sentiment d'injustice s'envolait, dans la majorité des cas et cela leur permettait de faire la paix avec eux-mêmes. La jeune femme s'exprimait donc avec une infinie justesse sur ce point.

Puis la conversation s'engagea sur les origines de la demoiselle. William débordait de curiosité. Il écouta donc avec une attention totale son interlocutrice. Née à Tokyo de parents coréens. Il esquissa un large sourire lorsqu'elle lui parla de son accent :

- Pourquoi le faire partir ? Il est très bien cet accent ! Et il ne me gêne pas pour vous comprendre ! Je dirais même qu'il rend tout ce que vous dites plus beau et plus intéressant ! Non, vraiment, vous devriez le garder ! Il fait partie de votre histoire ! Ici, en Nouvelle-Zélande, on a aussi notre accent local, ce n'est pas pire qu'en Australie, cela dit, donc c'est rassurant, haha !

Lorsque Yung Sook lui demanda ses origines à lui, il répondit sur un ton amical :

- Je suis né ici, à Island Bay. Ma mère aussi et mon père... ben je ne sais pas trop en fait, disons que nous n'avons jamais abordé la question, c'est un peu complexe. J'ai grandi ici, je travaille ici. Mais je rêve de voyager, très prochainement. J'ai entendu plein de belles choses sur le Japon. Les paysages y sont magnifiques, et j'adorerais visiter un dojo, découvrir comment vivaient les samouraïs ! Et puis, il y a le Mont Fuji ! J'adore les randonnées, j'irais bien voir au sommet le panorama qu'il offre !

On sentait, à sa voix et à son regard plein d'étoiles qu'il en rêvait vraiment. Comme il était lancé, il changea de sujet d'une façon toute aussi passionnée :

- Vous avez dit tout à l'heure que vous aviez un chien. Et là, forcément, vous avez piqué ma curiosité ! Comment est-ce qu'il s'appelle ? C'est un chien de race ? Il a quel âge ?

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❝ South bay, fête des voisins. ❞

« Et bien, j’ai comme la sensation que je vais devoir encore faire des progrès. Ensuite, je trouve que je dois voir pour parler mieux ta langue. »Je sais que c’est assez difficile pour nous asiatiques de parler une autre langue, on a la plupart du temps dix ans pour juste savoir lire le journal. Et encore, on doit continuer d’apprendre notre langue tout notre vie étant donné que l’on a tellement de signes que l’on ne peut pas tout connaître d’un coup. J’écoute mon interlocuteur, je souris et je lui dis alors tranquillement : « Merci, je vais essayer de faire ça comme ça. Je finirais bien par m’y faire. » Je ne vois pas quoi dire d’autres. En tous les cas, je préfère faire des efforts.

La conversation par alors sur nos origines, je trouve cela amusant, on peut rencontrer des personnes de tous horizons. J’apprécie fortement cette petite chose. Bien que je ne connaisse pas tous ces gens, je tente parfois d’essayer de les comprendre pour mieux les respecter. « C’est vrai que mon pays donne envie d’y aller. Il y a pleins de choses à voir tout comme en Nouvelle Zélande. Il faut bien préparer son voyage avant par contre, et trouver un guide sur place, parce que le japonais ne parle pas forcément l’anglais. On a déjà pas mal de choses à faire avec notre langue pour en apprendre une autre. Comment dire… »Je m’arrête un peu, et je dis en souriant : « On met dis ans pour lire le journal, on a des signes que l’on apprend tout au long de notre vie, alors on ne prend pas le temps d’apprendre une autre langue. Ce n’est pas que l’on ne vous aime pas, c’est juste qu’on n’ a pas l’habitude de le faire. »

Je souris, je rajoute alors : « C’est en général qu’on l’apprend tout seul ou avec un professeur particulier comme je l’ai fait pour pouvoir la parler. Au lycée, on a l’anglais, mais après, on ne l’utilise pas vraiment. »Je ris, je souris, et je dis amusée : « Il s’appelle Bo Bo, il a cinq ans, et il s’agit d’un caniche tout blanc. Il est tout gentil, mais c’est le caniche de grande taille, pas le petit. Il apprécie particulièrement les glaces des gens que l’on peut voir dans le parc à chien. Alors faites attention si je vous croise de ne pas le laisser vous la prendre. »

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Tous les conseils étaient bons à prendre, surtout pour préparer un voyage dans un autre hémisphère. William but les paroles de Yung comme si elle était devenu un gourou. Bien préparer le voyage, trouver un guide et apprendre quelques mots en japonais. L'idée d'apprendre une nouvelle langue l'excitait. Il y avait dans l'apprentissage, un parfum d'aventure, de dépaysement, puisqu'il cassait le quotidien. Il connaissait deux mots en japonais : sayônara et harakiri. Il aurait bien été incapable de le lire et encore moins de l'écrire. Donc effectivement, un guide pour l'aider à décrypter les panneaux, ne serait jamais de trop ! Quand la jeune trentenaire expliqua à quel point il était difficile pour elle d'apprendre une autre langue, William se sentit moins seul. En fait, il ne trouvait pas leurs pays si différents.

- Oh, mais ici, tout le monde parle anglais et ça leur suffit. On a un peu tendance à faire l'inverse de vous. On part du principe que l'anglais étant la langue universelle, il n'est pas forcément utile d'apprendre à parler autre chose. J'ai quelques notions de français, des brides de mots en espagnol mais pour le reste... je n'ai pas retenu grand chose des cours... j'ai un peu honte, mais je vais me rattraper ! Si je voyage, je veux savoir dire quelques mots dans la langue du pays et comprendre ce que l'on me dit. Je suis sûr que je peux y arriver.

Il souriait, parce qu'au fond il savait que ce n'était pas réaliste. Mais quand on le connaissait bien, on savait qu'il ferait tout pour. Et puis la conversation arriva sur LA grande passion de William : les animaux. Et plus particulièrement Bo Bo, le chien de Yung. Le jeune homme n'eut aucun mal à l'imaginer. Et il éclata de rire lorsqu'elle lui indiqua qu'il chapardait des glaces.

- Oh je me connais, je sais que je la lui cèderais volontiers. Les chiens ont une telle tendresse dans le regard, que je ne peux pas leur résister. Ils adorent les choses sucrées, même si ça n'est pas très bon pour eux. Mais bon, quand on y pense, leur vie est tellement courte qu'ils peuvent en profiter. En tout cas je serais ravi de rencontré Bo Bo ! D'ailleurs, si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas. Attendez, où est-ce que j'ai mis...

Il chercha dans sa poche et en sortit un petit étui en plastique qui contenait des cartes de visite. Il lui en tendit une et il expliqua :

- L'autre jour, y'a un bonhomme qui est venu me voir et qui m'a dit que ça me servirait un jour. Bon, j'ai payé 300 dollars pour les 50 cartes, je pense que je me suis fait arnaqué... comme une andouille... Donc autant que ces cartes servent. Bien sûr, je vous la donne, vous en faites ce que vous voulez, je ne veux pas vous faire du démarchage commercial, ça n'est pas mon genre !

Il rangea l'étui et pile à ce moment là, son téléphone sonna. Il s'agissait d'un texto. Il le lut rapidement puis s'excusa :

- Je vais devoir m'absenter, une urgence... apparemment un animal renversé qui nécessite toute mon attention. J'ai été ravi de vous rencontrer ! Je me disais, si vous êtes disponible, un de ces jours, on pourrait se boire un petit café pour parler plus en détail du Japon. Je me dis que ça serait top d'avoir les conseils d'une "experte". Enfin, mon numéro est sur la carte de visite, n'hésitez pas si ça vous tente.

Il lui serra la main poliment et quitta les lieux.

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