dans les veines du sang d'apache; noa #4

tu te poses sans doute trop de questions, ces derniers temps. parce que c'est sans doute le truc auquel tu t'attendais le moins; t'accrocher ainsi à une personne. l'apprécier. l'aimer. tu n'en sais trop rien encore. oui, sans doute que oui, n'importe qui te le dirait, que tu es sans doute amoureux. mais même tes propres sentiments sont totalement flous, hors de contrôle dans ton esprit et ça, ça, t'en as peur. tu retiens un léger soupir et tu écrases ta clope dans le cendrier avant de quitter ton appartement, une veste sur les épaules, tes clés et ton portable dans une main, l'autre qui claque la porte derrière toi. il commence à faire frais, en ce moins de juin. tu lèves le nez vers le ciel nuageux et tu fronces légèrement les sourcils et tu grimpes dans ta voiture pour te diriger vers south bay et le centre nautique. tu n'as pas trop d'explications à ça, tu as simplement demandé à noa si elle faisait du surf aujourd'hui et y'a eu cette envie de la rejoindre, d'aller la récupérer là-bas. tu ne mets pas bien longtemps, tu connais la ville comme ta poche et tu sais parfaitement quelle route emprunter. tu trouves une place sans trop de difficulté et tu tournes légèrement la tête pour observer l'océan, un peu plus loin. deux silhouettes se distinguent également et tu es presque persuadé qu'il s'agit de noa. tu descends de ta voiture et tu t'approches un peu. tu te pinces les lèvres. tu connais pas le mec avec qui elle se trouve, mais rien que le fait qu'il touche l'épaule de la jeune femme te déplaît. tu n'as jamais été comme ça pourtant, jaloux. tu t'approches doucement. j'espère que je ne dérange pas. tu souffles, une fois à leur hauteur. tu tournes légèrement la tête vers noa. salut. tu ajoutes avec un sourire. tu mentirais en disant que tu te sens totalement à l'aise ou que tu sais comment te comporter avec la jeune femme. mais tu essayes de ne pas trop paraître désorienté tout de même. et finalement, ta main vient glisser dans le bas du dos de la jeune femme.

Connor en face de moi. Depuis quelques temps, depuis que je sais qu’il est malade, je me suis de nouveau rapprochée de lui. Beaucoup. Beaucoup trop... Quand je le regarde, j’ai l’impression d’avoir de nouveau quinze ans. La sensation d’être prête à fondre si son regard s’attarde sur moi. Essayer de veiller sur lui, c’est... déstabilisant. Peut-on reprendre l’histoire là nous l’avions arrêtée ? Sa lettre découverte fortuitement m’a laissée croire qu’il le souhaitait. Et moi ? Est-ce que je le veux ? Compliqué. D’autant qu’il y a quelqu’un à qui je pense, que mon corps réclame quand je me glisse seule dans mon lit. Connor est le désir d’une adolescente, Leeth celui d’une femme. Entre les deux, pourtant, un doute me tord le coeur... Connor en face de moi. Je l’écoute avec attention. Nous prévoyons nos prochaines rencontres professionnelles et personnelles. Nous revoir devient... de plus en plus... “dangereux” ! Il m’est pourtant impossible de lui tourner le dos pour me préserver. Il a levé la tête pour regarder au dessus de mon épaule. Je n’ai pas le temps de me tourner qu’une voix que je connais parfaitement me fait sursauter. Là c’est clair, je rougis comme prise en flagrant délit d’adultère ! C’est stupide parce que je n’en suis pas là ni avec l’un ni avec l’autre. Si on pouvait se couper en deux, ce serait si simple. Je regarde Leeth. Je lui sourit. Est-ce que je dois présenter Connor ? Est-ce que je peux me permettre de les présenter l’un à l’autre ? Est-ce que je peux me permettre d’ajouter une tension là il y en a déjà trop ? — On avait fini. Je sais que c’est très brutal pour Connor, mais après tout voilà de nombreuses années qu’on maintient cette distance en public. Collègues et rien de plus. Je le vois faire un signe de tête et se forcer à sourire du coin de l’oeil. Je lui offre un sourire qui tient autant d’un salut que d’une excuse pour avoir abrégé notre discussion. Alors qu’il s’est éloigné, je ne peux pas cacher ma surprise de voir Leeth. — Tu t’es perdu dans les rues de la ville ? J’éclate de rire, parce qu’il est là et que d’un coup sa présence me ramène au présent, abandonnant la nostalgie d’une relation ancienne lancinante pour un bonheur bien réel. Leeth qui vient jusqu’à moi ! C’est une première. Je ris. Je plaisante. J’espère qu’il a fait la route pour moi. Pour me voir. Pour me prendre dans ses bras. — Salut toi... Je pose tendrement ma main sur sa joue en espérant qu’il amorce un mouvement pour m’embrasser.

les températures ont baissé ces derniers jours, et tu enfiles un veste avant de partir en direction de la plage, au volant de ta voiture. tu retiens un petit soupir, tu ne sais pas vraiment ce que tu fais, au fond, pourquoi est-ce que t'y vas. tu sais pas, tu sais pas et c'est troublant, comme sensation. comme ressenti. tu te gares sans trop de mal. il n'y a plus beaucoup de touristes à cette époque, pas beaucoup de courageux prêt à se baigner. tu te mords l'intérieur de la joue en distinguant noa, au loin, en compagnie d'un jeune homme qui semble totalement charmant. tu fronces un peu les sourcils et tu t'approches d'eux, signalant rapidement ta présence, faisant sursauter la jeune femme par la même occasion. tu esquisses un léger sourire, presque désolé. on avait fini. tu te pinces brièvement les lèvres, tandis que l'autre homme - dont tu ignores l'identité - s'éloigne un peu. tu le suis du regard quelques instants, avant de te tourner vers la jeune femme. tu t'es perdu dans les rues de la ville ? tu hausses vaguement les épaules, un petit sourire sur les lèvres. mm, je ne crois pas. tu souffles en souriant un peu. je la connais assez bien que pour ne pas me perdre. tu ajoutes en te rapprochant un peu d'elle. ses doigts viennent glisser contre ta joue. salut toi ... salut. tu réponds en sourire doucement, avant de te pencher pour venir l'embrasser, un peu incertain, tu dois l'avouer. tu n'as pas l'habitude de ça. d'être comme ça avec quelqu'un. tu fermes les yeux quelques instants. tu termines par te redresser. comment tu vas ? tu demandes en venant glisser tes doigts dans tes cheveux pour les éloigner de ton front, tes mèches blondes sans doute un peu trop longues.

Je n’aime pas le regard de Leeth trainant, à mon goût, un peu trop longuement sur Connor qui s’éloigne. Il n’a pas de raison de suspecter quelque chose. Enfin, il ne me semble pas avoir eu d’attitudes qui auraient pu le faire douter sur notre relation hors cadre professionnel. D’ailleurs il n’y a rien alors... pas de malaise. Il répond à ma question sans totalement y répondre. Oui il connait la ville et les méandres de ses rues. Ma formule contenait un sous-entendu, sa réponse, ben en fait, je sais pas. Peut-être qu’il est là pour voir un bateau de plus près. Peut-être qu'il fait des livraisons d'albums comme d'autres font avec les pizzas, les deux sont circulaires ! Peut-être que... j’en sais rien. Je voudrais tellement que... C’était à moi de poser la question directement « Tu es venu jusque-là pour me voir ? » et s’il avait répondu un « Non », j’aurais eu l’air d'une cruche ! Ma question tenait du vague et sa réponse aussi. Par contre son baiser... c’est parfait. — Oui, ça va. On est pas trop débordé en ce moment. La période devient calme. Il n’y a encore que les plus mordus et chevronnés qui enfilent une combinaison pour aller affronter les éléments. On entre aussi dans une période de gestion au Centre Nautique, le point sur les équipements, le bilan de l’année, les prévisions... Avec comme tous les ans la grande question de qui sera là pour la prochaine saison. Je suis en complément, temps partiel. Même si j’ai un contrat, je sais que si le Centre doit alléger la charge salariale, ma présence fera partie de ce qui sera revu à la baisse. Pas la peine d’aborder ce sujet maintenant avec Leeth. Ce n'est pas le lieu. Et pour l'instant je n'ai eu aucune information pessimiste sur le sujet. — Et toi ? La forme ? Et tant pis si je me prends une baffe au passage, je me lance parce que j’ai besoin de savoir. — Ça me fait très plaisir de te voir. Tu venais voir mon lieu de travail ? J'aurais pu dire « Tu es venu jusque-là parce que je te manquais ? » mais ce serait abuser.

tu restes silencieux quelques instants, observant l'autre gars s'éloigner un peu après que noa ait mit fin à leur discussion. tu ne sais pas trop comment réagir sur le moment, puis vous vous éloignez un peu, et tu viens l'embrasser doucement. t'en as envie, tout simplement, et sans doute que la brune aussi. enfin, t'en sais trop rien. est-ce que tu espères ? t'en sais trop rien. oui ça va. on est pas trop débordé en ce moment. tu hoches doucement la tête avec un léger sourire. c'est la fin de saison, non ? tu demandes en te pinçant brièvement les lèvres. tu ne t'y connais pas vraiment en surf ou en sports nautiques, mais tu essayes de t'intéresser un peu. c'est la moindres des choses, non ? noa a déjà fait l'effort de venir te voir au disquaire. tu te mords l'intérieur de la joue. et toi ? la forme ? tu hoches doucement la tête. oui ça va. tu souffles en souriant un peu, tandis que tu viens glisser tes doigts dans tes cheveux blonds, qui ont toujours cette tendance à tomber sur ton front. ça me fait très plaisir de te voir. tu venais voir mon lieu de travail ? tu fronces un peu les sourcils et te mords l'intérieur de la joue. tu hausses vaguement les épaules, essayant de trouver la bonne formulation. je suis venu te voir. tu réponds simplement. pourquoi ce compliqué la vie, tu n'en sais trop rien. tu esquisses un petit sourire et tu glisses brièvement tes doigts dans ta nuque. tu ne sais pas trop quoi ajouter. tu pensais pouvoir passer un peu de temps avec la jeune femme, mais tu as l'impression que c'est idiot comme pensée, à présent. t'es encore un peu paumé de ce côté-là, de toute manière. c'est pas nouveau.

Fin de saison, parce que le temps ne se prête plus à profiter de la plage et des vagues en mode estival. Fini la crème solaire, bonjour le parapluie. Je confirme ce que Leeth a avancé. — C’est sûr que pour se mettre en maillot de bain, il ne faut pas être frileux en cette période. Mais les plus téméraires n’ont pas peur d’enfiler une combinaison pour continuer à surfer. Ceux-là n’ont pas besoin de prof. Ils savent gérer. Connor est parti. Je reste seule avec Leeth. J’en espère le meilleur et pour l’instant je ne suis pas déçue, bien au contraire. Journée parfaite : il m’embrasse et m’avoue qu’il est venu pour me voir. On ne pouvait pas faire mieux. Il y a du soleil rien que pour moi dans cette journée où les nuages en offrent trop peu.— Si je suis la raison de ta venue, j’en suis heureuse. Large sourire. Cela ressemble au bonheur. Non, c’est le bonheur. Simple, mais parfait. Aussi facile à vivre qu’un battement de coeur. Je sais que je m’y habituerais aisément. Chaque jour ainsi. Une vie entière ainsi. Lui et moi. Tout le reste disparait. Tous les mauvais jours. Cet instant, je le veux éternel. Je lui offrirais volontiers un second baiser pour le remercier d’une telle attention. J’ai envie de profiter de sa présence. Je le regarde. Je comprends tout à fait le concept de vivre d’amour et d’eau fraîche. — Tu as envie d’entrer ? De visiter ? Ou tu préfères qu’on se ballade ? Ou... ? Moi je n’ai envie que d’une chose, c’est être avec lui. Peu importe le lieu. Même s’il se met à pleuvoir et qu’il ne bouge pas, je resterai sur place même trempée jusqu’aux os. Si le soleil se décide de remplacer l’hiver par l’été instantanément avec insolation à la clé, mes yeux seraient incapables de s’éloigner des siens. — Je te suis où tu as envie. Me pincez surtout pas. Je ne veux pas me réveiller si c’est un rêve. Ou alors pincez-le, s’il crie “aïe” je saurais que tout est réel et je pourrais le prendre dans mes bras et le câliner pour ôter la douleur.

c’est sûr que pour se mettre en maillot de bain, il ne faut pas être frileux en cette période. mais les plus téméraires n’ont pas peur d’enfiler une combinaison pour continuer à surfer. ceux-là n’ont pas besoin de prof. ils savent gérer. tu hoches simplement la tête en te pinçant les lèvres. tu retiens un petit soupir et tes doigts glissent dans tes cheveux tandis que tu observes la jeune femme un instant, puis l'océan, non loin de vous. ils sont bien courageux. tu souffles avec un léger rire, tandis que tu viens embrasser doucement noa. tu souris un peu en te redressant. si je suis la raison de ta venue, j'en suis heureuse. tu hoches la tête et tu esquisses un sourire. tu n'as pas tellement l'habitude de ça, d'agir de cette manière. c'est nouveau. vraiment nouveau pour toi, du haut de tes vingt-sept ans. tu te mords l'intérieur de la joue et tu retiens un léger souffle. tu as envie d'entrer ? de visiter ? ou tu préfères qu'on se ballade ? ou... ? tu ris un peu à ses mots, tandis que tu t'approches un peu de la jeune femme pour effleurer ses doigts des tiens. je te suis où tu as envie. tu hoches un peu la tête. tu ne sais plus vraiment au fond. tu as juste envie de passer un peu de temps avec noa. je sais pas trop. tu souffles finalement. tu connais des coins sympas par ici ? tu demandes avec un sourire, haussant un peu les épaules. après tout, elle connaît bien le coin, puisqu'elle travaille ici, non ? du moins partiellement. enfin, de mémoire, c'est ce qu'elle avait pu te dire. tu te mords l'intérieur de la joue et tu viens frotter doucement ta nuque du bout des doigts. alors quitte à être un peu idiot, autant te fier à son avis, si elle a plus l'habitude de l'endroit.

Nous sommes à Island Bay ! Le batiment principal du Centre Nautique, installé face à l’océan, face au lieu d’amarrage d’une vingtaine de bateaux, est loin d’être un complexe immense avec des verrières imposantes sous lesquelles se cohabitent bureaux, restaurants, boutiques de souvenirs et de fringues, etc, avec en complément un port de plaisance où les bateaux de luxe font un concours de grandeur. Ici, il y a l’essentiel. Découvrir le hall d’accueil couvert d’affichettes, la salle de réception avec ses tables et ses chaises, voir une ligne de portes dans un couloir, pénétrer dans les vestiaires et finir par le garage de stockage de matériel... Phénoménal ! Lui proposer une visite du lieu revient à offrir un tour dans un jardin avec son unique parterre de fleurs grand comme un mouchoir de poche, une allées et quatre pieds de tomates entre dix laitues. Je ne pense pas qu’on puisse cataloguer le lieu comme coin sympa. L’esthétique un peu trop béton, j’ai moi même parfois un peu de mal. Le deuxième bâtiment, un peu plus loin, posé sur les rochers, entre terre et eau, à une allure plus sympathique ne serais-ce que par sa couleur brune qui donne l’impression d’être tout en bois. Il n’y a que la charpente qui l’est, visible de l’intérieur, donnant son effet. Voila qui est un peu mieux. C’est un lieu éducatif et de préservation du littoral où on trouve des expositions tournantes, des aquariums pour découvrir les espèces océaniques de nos côtes. Ils organisent aussi des sorties découvertes sur le secteur. Bizarrement, ce sont les lieux qui nous sont proches qu’on connait parfois le moins. Je tente le coup, s’il n’a jamais visité c’est une bonne occasion de lui faire découvrir. — J’ai ma veste à prendre, un petit truc à vérifier et on peut avancer jusque là-bas, si tu ne connais pas. Je tends le doigt pour lui montrer le bâtiment à quelques mètres de nous. Puis, je passe ma main sous son bras et l’invite d’abord à s’engouffrer dans la partie du club de surf où se situe la salle de repos que partage le personnel du lieu. Somme toute, une mini visite de mon lieu de travail. Ma veste est là. Elle m’attend. Je l’ai laissé en passant tout à l’heure. J’ouvre le frigo. Mon regard cherche quelque chose de précis, une petite boite en plastique, dans laquelle j’avais prévu un encas pour Connor, comme très souvent ces derniers temps. D’accord, je le materne énormément mais c’est comme ça. Elle est là. Je la sors et la regarde tristement. Avec l’arrivée de Leeth et le départ “précipité” de Connor, je n’ai pas pu lui donner. Je le remets en place, on verra demain.

te baigner par ces températures ? très peu pour toi. déjà qu'en été, tu es assez récalcitrant à aller à la plage à cause du monde et de tous les gosses qui seront potentiellement présent à hurler et retourner le sable. sans compter la pâleur de ta peau et son incapacité à bronzer correctement. tu te pinces brièvement les lèvres en tournant la tête vers noa. j’ai ma veste à prendre, un petit truc à vérifier et on peut avancer jusque là-bas, si tu ne connais pas. tu hoches la tête quand elle pointe un doigt en direction du bâtiment un peu plus loin. avec plaisir. tu souffles en souriant. j'crois que même gamin, j'ai jamais mis les pieds dans ce genre d'endroits. tu ajoutes dans un petit rire, laissant la jeune femme glisser son bras sous le tien. tu esquisses un sourire en venant la serrer doucement contre toi. vous marchez quelques mètres en direction du premier bâtiment, tandis que tu la laisses récupérer sa veste et ses affaires. tu glisses brièvement tes doigts dans tes cheveux et tu observes la petite pièce durant quelques instants. tu te pinces les lèvres. ça doit être agréable de travailler près de l'océan en été. rafraîchissant, sans doute. tu essayes de t'intéresser un peu à tout ça, même si t'as pas trop l'habitude. mais t'as vraiment envie de faire des efforts, ces derniers temps. tu laisses noa jeter un coup d’œil dans ce qui semble être un petit frigo. tu ne fais pas spécialement de commentaires à ce sujet, ne voulant pas forcément être trop curieux ou trop invasif. tu te pinces les lèvres un instant et tu retiens un petit soupir. tu ne sais pas trop quoi ajouter, tu ne veux pas trop presser la jeune femme et lui laisser le temps de récupérer tranquillement ses affaires. tu observes les alentours, sans doute à la recherche de d'autres affaires. peut-être celles du mec que t'as vue tout à l'heure ? non, t'en sais trop rien, tu sais même pas de qui il s'agit. un collègue sans doute ? tu retiens un soupir. c'est pas tes affaires, de toute manière.

La routine, bosser, finir sa journée, saluer tout le monde, passer un moment avec Connor et souvent aller jusque chez lui. Des habitudes bien huilées. Sécurisantes en tout cas. La présence de Leeth bouscule tout ce rythme. C’est un peu étrange. Peut-être parce que je l’ai laissé filer trop vite, je suis en manque du bout de chemin fait en compagnie de Connor. Peut-être parce que le bonheur de voir mon disquaire préféré quitter son univers pour venir à la rencontre du mien, de le voir tout court, me culpabilise vis à vis de mon collègue surfer-ancien prof-ex amant. J’ai un instant d’hésitation, comme égarée entre deux vies, entre deux hommes. Pas question de me laisser aller plus longtemps. J’enfile ma veste. — Allons voir les petits poissons, les coquillages et mister poulpe. Je prends la main de Leeth. Si nous n’étions pas aussi grands, nous serions deux enfants profitant de la sortie scolaire, à l’écart des autres pour flirter librement. Parce que des gamins, il y en a. “Island Bay Marine Education”, c’est tout dire. Ce Centre est bien la sortie éducative type des classes de primaire. Aujourd’hui, comme les autres, on n’y coupe pas. Nous nous retrouvons rapidement cernés malgré l’instit qui tente de regrouper son petit monde. Nous allons faire la visite en même temps qu’eux. Leeth ne semble pas totalement à l’aise avec ce tourbillon juvénile. Personnellement j’ai l’habitude, même si j’enseigne autant à des adultes qu’à des jeunes. Je connais la femme de l’accueil. Je ne peux m’empêcher de plaisanter. — Nous aussi on fait partie de la classe. On a mangé plus de soupe que les autres, c’est pas notre faute si on a poussé comme des asperges. Elle rit. Difficile d’être dupe concernant ma tentative. Par contre je la vois baisser le regard sur nos mains toujours liées. Son petit sourire me laisse supposer qu’elle a compris que nous ne sommes pas des étrangers l’un pour l’autre, loin de là. J’aurais surement droit à des questions quand on se croisera à l’occasion. Je me rends compte que c’est la première fois que je m’affiche avec un homme en dehors d'un bar ou d'un lieu de fête. J’ai eu de multiple coups d’un soir, des histoires sans lendemain, mais pour ce qui est d’un petit ami officiel... Avec lequel je sors en plein jour... Dans un lieu aussi... Ah ! Je me tourne vers Leeth en souriant. Elle n’aurait pas à poser cinquante questions. Le regard que je pose sur l’homme qui m’accompagne ne laisse pas de doute. Visite. Nous nous lançons dans l'opération “se tenir à l’opposer des gamins surexcités”. Les poissons tournent dans leur aquarium sans se préoccuper de nous. Je leur rends la pareil, le seul être qui compte c’est celui qui m’accompagne.

tu accompagnes noa en direction de l'endroit ou se trouve ses affaires et tu la laisses récupérer sa veste et autres affaires. tu soupires un peu et glisses tes doigts dans tes cheveux tandis que la jeune femme termine par revenir vers toi. allons voir les petits poissons, les coquillages et mister poulpe. tu arques un sourcil, tandis qu'un sourire amusé se dessine sur tes lèvres. tu viens serrer doucement les doigts de la jeune femme contre les tiens et vous vous dirigez vers ce qui semble être la visite de la classe de primaire. le pire, c'est que t'en as quelques vagues souvenirs, mais pas grand chose. tu te pinces les lèvres et retiens un petit soupir. les enfants c'est pas trop ton truc en réalité. noa semble le comprendre bien rapidement. nous aussi on fait partie de la classe. on a mangé plus de soupe que les autres, c’est pas notre faute si on a poussé comme des asperges. la jeune femme se tenant à l'accueil rit un peu aux mots de la brune, et tu fais de même, haussant vaguement les épaules par la même occasion. c'est vrai que vous êtes un peu plus grand que le reste des enfants. et tu laisses noa s'éloigner un peu, le plus loin possible du groupe. c'est vraiment bruyants les gamins. tu souffles finalement. tu te mords l'intérieur de la joue et observes un instant les poissons tourner dans les aquariums. et du coup ça t'arrives souvent de travailler avec les enfants ? tu demandes en te pinçant brièvement les lèvres, essayant de t'intéresser un peu, une nouvelle fois. tu t'arrêtes devant un aquarium pour observer les poissons une nouvelle fois. t'arrives pas trop à savoir s'ils sont heureux, les poissons. tu te pinces les lèvres un instant, relevant finalement la tête vers la jeune femme, souriant.

Je suis toujours émerveillée par le monde aquatique. Je dois avoir une ancêtre sirène, ce doit être cela. Certes, je préfère voir cet univers in situ, en plongée sous-marine, mais là j’apprécie aussi. Sous l’eau, humain-mammifère, nous sommes des étrangers. Nous le savons très bien les accidents de plongée sont souvent fatales. Là c’est l’inverse. Ces animaux captifs sont là pour notre bonheur pas pour le leur. Dans les aquariums, on a recréé leur environnement au mieux. Je me dis que s’ils ont perdu l’immensité de leur océan, ils sont par contre à l’abri des prédateurs. Un mal pour un bien ? J’en sais trop rien. Je viens ici de temps en temps. Il y a toujours un groupe d’enfants. Les animateurs travaillent à les sensibiliser à la conservation de l’environnement et des espèces. Uniquement des posters ou des films, je ne pense pas que ça suffise, là il voit par eux-même, de près, la beauté de la nature. C’est mieux que rien. Leeth et les gamins, ça a l’air délicat. — J’ai parfois des groupes d’enfants. Ça se passe bien, ils sont attentifs. C’est vrai que parfois, il y en a un plus turbulent. On parviens à faire avec. Tout le monde est là pour la même passion alors il n’y a pas de débordement. Pour ce qui est de toute une classe en villégiature, je le jurerai moins. Je jette un oeil vers eux. Quatre-vingt-quinze pour cent d’entre eux sont visiblement heureux d’être là. Trois garçons à l’écart sont totalement désintéressés. — Et donc... tu t’imagines avec un enfant ? Le tien ? Puisque nous sommes bien entourés, j’en profite pour glisser la question. On n’en est pas là, mais... au moins j’aurai une idée de sa vision de la paternité. Je pense qu'il faut se mettre en condition mentalement avant d'envisager un éventuel passage à l'acte. Si ce n'est pas une évidence dans la tête, ça ne peut pas fonctionner dans la vie.

les enfants, c'est pas franchement ce que tu préfères. tu te mords l'intérieur de la joue et soupires un peu, tes doigts glissant dans tes cheveux. heureusement que vous restez assez loin de ces derniers pour vous intéressez aux quelques aquarium de ce côté de la pièce. tu esquisses un faible sourire en observant un poisson tourner en rond. tu sais pas vraiment si c'est bien pour eux qu'ils soient dans un espace aussi réduit. tu retiens un petit soupir. j’ai parfois des groupes d’enfants. ça se passe bien, ils sont attentifs. c’est vrai que parfois, il y en a un plus turbulent. on parvient à faire avec. tout le monde est là pour la même passion alors il n’y a pas de débordement. tu hoches la tête, attentif aux mots de la brune, sans doute un peu semblable aux gamins, en fait écoutant simplement ce qu'on te raconte. tu te mords l'intérieur de la joue et tournes la tête vers la classe. quand t'étais gosse, tu ressemblais aux gamins à l'écart du groupe. et donc... tu t'imagines avec un enfant ? le tien ? tu tournes la tête vers la jeune femme et te pinces les lèvres, retenant un petit soupir et haussant les épaules. c'est pas ... disons que j'envisage pas d'avoir des enfants pour le moment. tu réponds simplement. t'aimes pas les enfants, t'en veux pas. mais tu sais que l'exposer de cette manière, c'est pas le meilleur truc à faire. tu glisses tes doigts dans tes cheveux. je suis pas ... familier avec les enfants. tu ajoutes en soupirant un peu. et toi ? tu demandes simplement, voulant aussi connaître son point de vue face à tout ça, les enfants.

Les réponses de Leeth concernant les enfants autant que son attitude avec ceux qui nous entourent me conforte dans l’idée qu’il n’est pas prêt pour se lancer dans la fondation d’un famille. Est-ce que moi je le suis ? Pour l’instant j’ai envie de bouger, de bosser, de ne pas me prendre la tête. Okay. Mais je sais que j’adore tous les instants que j’ai passé avec mon petit frère. Le voir agiter ses petites mains. L’accompagner dans ses premiers pas. Attendre ses premiers mots. Bon je n’ai pas eu à gérer les gros problèmes nuits blanches, inquiétude pour une fièvre, course pour mener à bien de front un boulot à l’extérieur et celui d’être mère. Le moment venu, je sens que cela ne me fera pas peur. — Je me vois bien avec un enfant. Pas tout de suite, c’est sûr, mais dans quelques années. Quand j’aurais trente ans, je pense que cela deviendra une évidence. Peut-être avant si je trouve le père idéal. Je me mords la lèvre. Je n’aurais pas dû lâcher ma dernière phrase. Surtout après ce que Leeth vient de me dire. Je ne voudrais pas que ce soit une cause de rupture. Je suis bien avec lui. Pas envie de le perdre. — Ouais, enfin, j’en sais rien, je ne sais pas à quoi ressemble un “père idéal”. A Connor ! Son prénom me vient direct, sans que je cherche. C’est vrai que je l’ai toujours imaginé ainsi, toujours vu aussi avec des enfants autour de lui, à leur enseigner le surf patiemment, gentiment, sans se mettre en colère une seule fois. Quand je l’ai vu la première fois, au premier cours que j’ai eu avec lui, c’est ce que j’ai pensé. Certaines nuits, mes rêves m’ont même emmenée dans une grande maison près de la plage qui abritait notre couple et nos trois enfants. J’essaie de détourner l’attention en riant. — Faudra peut-être tester les poissons rouges et le chien pour voir s’ils survivent plus d’un mois. Je ne suis pas certaine que Leeth soit plus porté sur les animaux. La contrainte de nourrir le chien, sortir le chien, l’empêcher de dévorer les chaussettes ou d’aboyer quand quelqu’un passe près de lui, l’empêcher de bouffer les autres chiens plus petits que lui. Je fais la moue en regardant Leeth. — T’as déjà eu un chien ?

les enfants, ça a jamais trop été ton truc, t'as toujours plus ou moins essayer de fuir un peu les grands repas du dimanche, surtout quand tes parents ont en charge des enfants assez jeunes. c'pas ton truc, tu sais pas comment réagir et la plupart du temps t'as juste envie de leur foutre une baffe parce que beaucoup d'entre eux se résument à être des petits cons et emmerder leurs monde. tu soupires un peu, et t'as souvent bien du mal à garder ton calme quand y'a des gamins qui font des crises à leurs parents dans ta boutique. mais ça, t'as pas le choix que de le faire. tu retournes la question à noa, après tout c'est un sujet de conversation comme un autre. tu glisses tes doigts dans tes cheveux. je me vois bien avec un enfant. pas tout de suite, c’est sûr, mais dans quelques années. quand j’aurais trente ans, je pense que cela deviendra une évidence. peut-être avant si je trouve le père idéal. tu hausses vaguement les épaules face à ses mots, enfonçant tes mains dans les poches de ton pantalon. ouais, enfin, j’en sais rien, je ne sais pas à quoi ressemble un “père idéal”. tu hoches faiblement la tête. t'as pas grand chose du père idéal, de toute manière, tu vois même pas pourquoi tu te vexerais de ses mots ou un truc dans le genre. si faut avoir trente ans pour faire des gosses ... mon dieu ma vie est bientôt foutue. tu ris un peu, esquissant un sourire, ton âge, c'est pas un truc que t'évoques souvent. tu viens glisser tes doigts dans ta nuque et tournes la tête vers le groupe de gamins qui s'éloigne un peu. faudra peut-être tester les poissons rouges et le chien pour voir s’ils survivent plus d’un mois. tu esquisses un petit rire et hoches la tête, l'air de rien. parce qu'au fond ça inclus beaucoup de trucs. t'as déjà eu un chien. tu hoches la tête une nouvelle fois. ouai, enfin ça a toujours plus été le chien de mon père que de quiconque d'autre dans la famille, mais bon. tu ris un peu et te pinces les lèvres, te mordant l'intérieur de la joue et glissant tes doigts dans tes cheveux. c'est presque plus attachant qu'un humain. tu ajoutes avec un sourire. presque. tu souffles en croisant le regard de la jeune femme.