Descente au « Thunderclap » [Noa L.]

J’observe Jake. Attentive au moindre soulèvement de sourcil, au moindre tic du coin de ses lèvres, même ses narines et les boucles de ses cheveux. Elles pourraient s’hérisser sur son crâne en points d’exclamation par la surprise de trouver une bouille connue. Les premiers dessins ne déclenchent pas d’illumination. Il finit par les repousser. Je retiens un soupire. J’ai dit que je ne m’attendais pas à un miracle, mais le truc qu’on dit pour commencer à s’apaiser face à la déception. En rien se n’est un réel soulagement parce que je veux y croire, mais non. Ce serveur arrogant qui m’a toisée comme une proie certaine ne fait pas parti de ses relations. Je sens la déception émergée comme un tsunami. Cependant il n’atteindra pas la plage, il y a un mais... L’autre gars ! Celui que je n’ai pas vraiment cherché, un peu parce que les dessins je les ai toujours tous montrés, pas autant que l’autre ravisseur, celui-là ne lui est pas inconnu. Pour éviter de trop sourire de bonheur, je m’enfile le verre de whisky d’un trait. La sensation est violente entre l’alcool qui chauffe la gorge jusqu’à l’estomac et l’excitation d’avoir avancé. Je voudrais un nom, une adresse, pas encore, il doit encore réfléchir, il doit demander auprès de ses relations. Je ne doute pas qu’il en ait un bon paquet. — Cool ! Plus que cool, tellement plus ! — Je peux te laisser ces dessins, j’en ai des copies. J’en ai tellement que je pourrais en agrafer sur tous les arbres de la ville, comme ces gens qui ont perdu leur chat. Sauf que les flics n’apprécieraient surement pas ce genre de procédé : traquer soit même les coupables, parce qu’ils savent bien qu’au bout du chemin on sera d’avantage sur le registre de la vengeance que de la justice. — Merci. Un petit mot pour un grand bond en avant dont j’avais totalement besoin.