operation dramatic christmas

Avant que tout le monde ne revienne à table, Maxyne expliqua à Loreleï les raisons de la tension de Chance. Comme elle, la nageuse espérait que les deux amants réussiraient à prendre sur eux pour ne pas gâcher la soirée. Pour l’instant, le pompier se noyait dans l’alcool en mangeant et s’évadait de la table entre chaque plat pendant que Reira se retranchait derrière son statut d’hôtesse et se réfugiait dans la cuisine dès que les assiettes se terminaient. Jusqu’à présent, tout se passait plus ou moins normalement. Mais ce n’était pas la seule chose qui se tramait dans cette petite fête. Des échanges de regards, des non-dits. Il y avait quelque chose de bizarre dans l’air, quelque chose qui échappait encore à Maxyne, mais elle avait l’impression d’être une des seules convives à l’aise dans ce repas. La conversation s’orienta ensuite sur Imran puis sur les activités intéressantes en Nouvelle-Zélande. Pendant ce temps, Reira et Piotr revinrent à table pour la suite du repas. Alors que la jeune russe expliquait n’avoir jamais tenté la dinde de Noël, Maxyne en profita pour en revenir aux traditions de ce pays, toujours intéressée par la culture. « Quel est le plat traditionnel russe, si ce n’est pas la dinde ? » Elle rebondissait aux dires de Reira qui n’en avait jamais cuisiné. En tout cas, la danseuse était un véritable cordon bleu. « J’ai entendu que Noël était habituellement célébré en janvier chez vous ? » Vrai. Dans certains pays, le Noël orthodoxe se fêtait le 6 ou le 7 janvier. « Merci Reira, bon appétit. » Après cette petite parenthèse, Maxyne dégusta son plat. Elle ne savait pas combien de fois son verre avait été rempli mais elle commençait à ressentir les premiers effets de l’alcool. Y’a pas à dire, les Tsvetkov étaient généreux sur les boissons. Pendant que les invités félicitaient l’hôtesse de maison pour son délicieux repas, Chance se pencha vers Maxyne pour lui parler de leur soirée au Nouvel An. « Oulah, tu me parles déjà de ça, t’es bien pressé de la revoir. » Répondit-elle sur le ton de l’humour. « Tu sais qu’on se décide une heure avant parfois ? Normalement, elle viendra à l’appart’ et on se mettra dans l’ambiance avant de sortir. Tu viens avec nous de toute ? » Et puis, ça ne servait à rien d’aller en boîte avant vingt-trois-heures. En tout cas, la blonde était ravie de passer le cap de la nouvelle année en compagnie de ses deux meilleurs amis. Cette soirée promettait encore d’être mémorable, d’autant que Chance et Fiona s’étaient rapprochés dernièrement. « Lo’, tu es la bienvenue aussi. » Maxyne serait heureuse qu’elle vienne fêter le Nouvel An avec eux mais elle savait que les relations entre le frère et la sœur n’étaient pas au beau fixe alors elle comprendrait le choix de la jeune femme, peu importe ce qu’elle déciderait. La nageuse comptait en tout cas passer un moment rien qu’avec elle entre les deux fêtes. Loreleï n’allait pas très bien, elle avait du mal à gérer le retour de son frère, les tensions, et Maxyne voulait être présente pour elle aussi. A la fin du plat de résistance, Piotr se leva pour aller se griller une clope, rapidement rejoint par Imran. Reira retourna en cuisine pour ramener du vin et retourna à table en parlant de fac, s’adressant surtout à Loreleï et Alea. Les études, très peu pour Max. Du coup, la nageuse se tourna vers Chance. « Je propose qu'on s'offre une nouvelle pause cigarette. » Celle après le repas, c’était la meilleure. Et puis, elle aussi devait lui parler.

Alors que le petit russe venait d'entrer dans le garage, Blacky ne se priva pas de le suivre pour prendre l'air à son tour. Piotr de son côté, était en train de sortir son tabac, ses feuilles ainsi que sa weed pour commencer à rouler son joint. La porte s'ouvrit derrière lui, sur Max, et Piotr ne savait même pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Parce qu'il s'en voulait de lui faire subir un tel noël, il s'en voulait de l'avoir embarqué dans ce mensonge et en même temps, pour lui ça semblait si logique. Mais là, avec Max en face de lui... non, c'était trop dur. Trop dur de devoir se justifier d'être le méchant de l'histoire. Et puis la gêne générale de la soirée était pesante, même si malgré tout, les gens se parlaient, essayaient de faire connaissance... Max senti bien vite que son petit ami n'allait pas bien, et lorsqu'il lui posa la question, Piotr croisa son regard. Le contact de la main de son petit ami sur son épaule lui faisait du bien, mais il aurait aimé plus, ne pas avoir à se cacher par exemple. Mais non, ça ne leur était pas permis. Alors en russe -on est jamais trop prudent- Piotr lança « j'sais pas » parce que c'était le cas. Il ne savait pas si c'était lui qui psychotait, ou bien si vraiment il y avait un problème. Et puis ce froid glacial entre Chance et sa sœur... c'était abusé. Piotr avait la sensation d'être la pire des ordures, et c'était à présent dur de devoir supporter, affirmer et justifier cette cause. Parce qu'il ne se reconnaissait pas là dedans. « C'est juste que j'ai l'impression d'être le pire des connards là et ça m'casse les couilles » et alors qu'il finissait sa phrase, la porte du garage s'ouvrit à nouveau sur Chance et Maxyne. Il sourit, pour les accueillir, faisant mine de sa dernière phrase. Quitte à mentir, autant y aller à fond, non ? Il venait de mettre sa weed sur son tabac, au centre de sa paume, alors il s'apprêta à déposer son petit mélange sur la feuille qui l'attendait sur l'étagère d'à côté. Chance fit une petite remarque qui fit tiquer Piotr. Il releva les yeux vers celui qu'il avait longtemps considéré comme son frère et serra les dents. Non, il ne ferait pas de remarque. Ca ne servait à rien. Il croisa alors le regard de Maxyne, tandis qu'il venait de rouler son joint. Il le tassa un peu, avant de le craquer. Il tira une late, une bonne, et ferma les yeux un instant. Après avoir tiré davantage dessus, il passa le joint à Chance avant de se rapprocher de l'étagère qu'il y avait à côté de lui justement. Derrière les bidons de liquide de refroidissement, il trouva une bouteille. Il sentit son sourire s'élargir et lança en russe « putain, ma sœur est une vraie russe, y'a pas à dire » avant de rire, ne pensant même pas à traduire pour Chance et Maxyne. Sa main se posa sur le goulot, il la sorti, une vraie bouteille de vodka. Même Reira avait du l'oublier, vu le niveau de poussière dessus. « Et voilà » lança joyeusement Piotr en la levant devant ses amis. Il croisa leurs regards et lança avec son fort accent russe « en Russie, quand on voit ce genre de choses, on y fait honneur » échangeant un regard complice avec les trois personnes présentes ici. Il ouvrit la bouteille, en bu une bonne gorgée, grimaça un peu et passa la bouteille à celui qui serait le plus rapide.

Le repas continuait à un bon rythme. Après une discussion sur les belles découvertes et activités à faire en Nouvelle-Zélande, Chance parla de Fiona à Maxyne. Pas née de la dernière pluie, la nageuse comprit à quel jeu il jouait devant son ex conquête. La blonde ne pouvait pas lui jeter la pierre, elle aussi l’aurait eu mauvaise. Reira avait rejeté son amour alors il voulait tester les réactions de la jolie danseuse. Max avait conscience qu’il tenait toujours à elle mais jusqu’à quel point ? Il avait commencé à fréquenter Fiona mais attendait-il encore quelque chose de Reira ? Sans doute. Vivement que la soirée touche à sa fin, car Chance se retenait de moins en moins. Maxyne n’était plus aussi détendue : s’il faisait foirer le repas, Loreleï lui en voudrait. Et la nageuse espérait la préserver. Ces dernières années, Lo’ en avait assez bavé que pour devoir en plus supporter les écarts de son grand frère les rares fois où ils se retrouvaient ensemble.

Pour l’instant, le plat de résistance se termina dans le calme. Imran et Piotr s’éclipsèrent tandis que les autres invités continuèrent de discuter. Max avait une bonne descente de l’alcool mais elle aussi avait enchainé les verres sans retenue et les premiers effluves se diluaient rapidement dans son sang. La tension qui régnait lui avait donné cette envie irrépressible de légèreté. Les premiers verres avaient éveillé son acuité, son empathie, et elle avait relevé plusieurs choses ce soir, des choses qu’elle voulait partager avec Chance en privé en plus de lui rappeler de se tenir devant sa soeur. Les verres suivants l’avaient aussi désinhibée, si bien que son franc-parler n’allait plus rester sans filtre très longtemps. Maxyne n’aimait pas les faux-semblants, les non-dits, les secrets malsains. Et ce soir, elle s’était rendu compte qu’à part Loreleï et Aela, tout le monde mentait et se cachait. Chance se réfugiait dans la boisson pour échapper au regard de Reira, Reira ne ratait jamais une occasion de fuir dans la cuisine pour ne pas affronter la présence du militaire. Piotr et Imran s’isolaient pratiquement entre chaque plat comme maintenant. Envie furieuse de nicotine après le plat de résistance, Maxyne proposa donc cette fameuse évasion cigarette à son meilleur ami, pensant se retrouver seule avec lui pour lui partager ses constatations.

Comme un cheveu dans la soupe, ils tombèrent alors sur Imran et Piotr en passant dans le garage. Oui, les deux jeunes hommes n’étaient pas très à l’aise de les voir, ça crevait les yeux. « Ça va ? On dirait que vous êtes tous hyper tendus comme des strings. » Cette fois, Maxyne savait pourquoi. Chance lança alors que cette soirée était sympa. « Ah ouais, tu trouves ? » Le piqua-t-elle d’un air soudainement blasé. Un blanc suivit sa phrase, tandis que Piotr terminait de rouler des joints. Il trouva ensuite une bouteille de vodka qui dormait sur une étagère depuis un moment et la fit tourner. Lorsqu’Imran passa la bouteille à Maxyne, elle avala une grosse gorgée de vodka. « Santé ! Alors, à quoi on trinque ? Aux non-dits ? C’est un peu le thème de la soirée. » Son regard bleuté se posa alors sur Piotr. « J’m’attendais pas à ça de la part de tout le monde. » Bienveillante mais dans l’incompréhension, elle passa en mode sans filtre puisqu’elle avait vu le dernier sms qu’il avait envoyé à Imran et qu’elle avait enfin compris. Ce qui rejoignait finalement sa réflexion sur leurs surnoms d’amour en russe, sur ce qu’elle avait vu aussi de son attirance envers son voisin mais qu’elle n’avait pas perçu comme tel à l’époque. Tout s’éclairait à présent. « J’ai vu le dernier message, Piotr. Et j’suis contente pour vous. J’imagine que tu as tes raisons de ne pas en parler. » Aela, pour commencer. Dans les amis proches de Max, personne n’était ce qu’il prétendait être. Chance, qui avait disparu pendant dix ans, bien qu’il tentait de se rattraper avec Maxyne depuis son retour. Piotr, qui se cachait pour des raisons qu’elle ne connaissait pas. Et la liste n’était pas terminée. Quand elle remonterait à l’étage, la blonde se tairait sur ce qui se passait mais elle allait probablement proposer à Loreleï de repartir avec elle après le dessert. Finir cette soirée loin des faux-semblants dans lesquels tous les autres s’enfermaient. Maxyne croyait les connaitre mais en fait non. Ils jouaient tous des rôles de composition. Passant la bouteille à O’Brien, elle chipa une clope de son paquet et tira un coup de cette nicotine synonyme de délivrance.

Spoiler:

Piotr avait levé les yeux vers la porte, dès qu'il avait perçu les premiers mouvements de son ouverture. Imrân le capta un peu plus tard, si bien qu'il fut en mouvement lorsque Chance et Maxyne entrèrent dans le garage. Le cœur de Piotr se mit à battre plus fort, il croisa leurs regards, il capta que quelque chose n'allait pas. Au delà des faux-semblants et des mensonges. Piotr évita de croiser le regard de son petit ami, se concentra sur son joint, jusqu'à trouver la bouteille. L'attention détournée, il en était devenu le maître. La situation n'était pas à son avantage ? Il changeait de situation. C'était le mieux à faire, plutôt que d'essayer de couvrir la merde avec du vent. La vodka lui brûla la gorge, laissant son goût presque amer encore sur les parois de celle-ci, brûlant ensuite son estomac. Et en même temps, c'était rafraîchissant. La bouteille circula, les premières pics tombèrent. Chance et son ironie, Maxyne et sa franchise qui faisaient mal. Piotr sentit son cœur se fissurer, tandis que ses mains roulaient le joint. Il aurait pu avoir les yeux fermés. Il sentait une électricité dans l'air, un truc lourd et palpable. Un truc qui le mettait profondément mal à l'aise. Comme s'il était en fait, le dindon de la farce, celui dont on se moque, celui qui dérange. Il ferma son joint, il le craqua, la fumée aux douces odeurs de weed commença à stagner entre eux. La bouteille passe à Maxyne, il prend une nouvelle bouffée et quand la blonde se mit à parler, Piotr fronça les sourcils. Il porta toute son attention sur elle, le cœur battant fort à nouveau dans sa poitrine. Non-dits ? Thème de la soirée ? C'était quoi, de l'ironie ? Etait-elle sérieuse ? Est-ce qu'elle plaisantait ? Il n'arriva pas à savoir à la première seconde, mais à la deuxième, il su. Maxyne était clairvoyante, elle avait senti qu'un truc n'allait pas. Il aurait du s'en douter, avec les questions qu'elle posait, ou son regard presque inquisiteur, cherchant non sans mal à traduire la vérité dans le mensonge. Sauf que de son point de vue à lui, Piotr se sentit agressé, piqué au vif et malheureusement pour lui, ça ne faisait que commencer. Il tira sur son joint, mal à l'aise et fini par dire « comment ça ? » avec la fumée encore dans la bouche, la recrachant ensuite. Et là, le couperet tomba. Le bruit de la guillotine qui tombe, du bois qui siffle, du corps qui se déchire, de la tête qui tombe. Piotr voyait sa propre tête à ses pieds, roulant jusqu'à s'arrêter sur le bord du pied de Maxyne. Elle venait de le trouver. Elle venait de le débusquer. C'était la toute première fois que ça arrivait depuis l'agression. La première fois que quelqu'un les avait grillé, qu'ils avaient vu juste, ils leur avait fait payer. Et là, dans sa tête, c'était comme revenir il y a un an. Il avait la même peur, celle d'être démasquée et d'être du coup, en danger. Et Imrân aussi. Parce qu'ils n'étaient pas prêts pour leur remarque, leur avis, leur jugement. Quoi qu'il en soit. Seulement voilà, malgré la peur qui le rongeait de l'intérieur, il lui restait une carte. Une seule et unique carte. Il la joua, parce qu'il avait bien trop peur de la seconde option. « Mais d'quoi tu parles ? » demanda t-il en rigolant, tirant à nouveau sur son joint. « Moi tout c'que j'vois c'est Chance et Reira et leur ambiance glauque à souhait là » autant passer la patate chaude à quelqu'un d'autre. Là, c'était sa dernière façon de s'en sortir, mais clairement, il était mort. Il le sentait. Son cœur battait fort en lui, résonnant dans ses tempes, le plaçant dans une forme de transe dans laquelle il doit se montrer le plus naturel possible. Alors que là, il a envie de fuir, de tout bazarder. C'était quoi cette réflexion de la part de Maxyne ? C'était quoi son problème à sortir un truc pareil ? La soirée était vraiment si nulle que cela ? Car prit dans son mensonge, il n'avait même plus l'impression d'avoir la même réalité que les autres. Là, il en voulait à Maxyne d'avoir balancé la bombe ici et maintenant. Il lui en voulait de lui sortir un truc pareil, devant tout le monde, ici. C'était gênant, pour un mec qui s'assume pas d'être gay. Horriblement gênant. En fait, c'était même tout ce qu'il ne fallait pas faire. Finalement, il croisa enfin le regard d'Imrân. Putain il était mort de trouille, il avait tellement peur. Et il savait très bien ce qui passait dans la tête de son petit ami, qu'il avait envie que la situation se détende, mais aussi que ça explose. Et en même temps, tout comme lui, il devait être terrifié à l'idée de l'issue de cette conversation. Piotr décida alors de sortir du cercle qu'ils avaient formé sans s'en rendre compte, pour faire quelques pas, tirant sur son joint encore et encore. Finalement, il quitta le garage pour le jardin, où Blacky était en train de courir un peu. Il tira sur son joint, la tête préoccupée par les paroles prononcées dans le garage. Il se sentait trahit, piqué au vif, blessé, trappé au fond d'un terrier, pris au piège, comme un animal qui saurait très bien que l'heure était venu pour lui de disparaître. Et ça faisait peur. Que devrait-il faire ? Fuir à nouveau ? Partir, tout quitter ? Mais cet exemple lui montrait bien que où qu'il soit, cette situation referait surface, avec d'autres gens, à une autre époque, mais ça serait toujours ça. Parce que le mensonge n'apporte rien de mieux. Il était condamné à cela, Imrân avec lui. Putain mais qu'allaient-ils faire ? Ils venaient juste de se retrouver ? Et si Piotr partait et qu'Imrân allait vouloir rester, encore une fois ? Il leva les yeux en l'air, observant le ciel, cherchant les réponses à ses questions. Son cœur tambourinait, encore et encore. Il fuma son joint entièrement, et puis finalement, le laissa dans le cendrier posé sur la table. Il retrouva le garage, vide. Ils étaient tous rentrés à l'intérieur. Blacky dans les pattes, il prit la bouteille de vodka, en bu une grosse gorgée, pensant même à partir ici et maintenant sans un mot. Piotr sentait, que lorsqu'il franchirait la porte, quelque chose allait se passer. Quelque chose de triste, quelque chose de grave, quelque chose qui changerait sa vie du tout au tout. Il n'avait pas voulu que ça soit ici, ni comme ça, ni dans cet état, ni dans cette ambiance. Mais encore une fois, on le forçait à être dans ses retranchements, comme s'il devait des comptes à qui que ce soit. Tout l'monde l'abandonnait mais ceux qui étaient là réclamaient un droit de vérité absolue ? C'était quoi ça ? La confiance ça se gagne, et parmi les présents ici, y'en a quand même deux qui ont vécu un abandon, et deux qui ont causé ce traumatisme, donc doucement. Il pensait mal, il pensait comme l'enfant abandonné qu'il avait toujours été. Il se sentait insulté, trahis et putain c'qu'il en voulait à Maxyne d'avoir amorcé tout ça, la journée était gâchée, quoi que puisse en être la tournure. Alors il avança vers la porte, posa sa main sur la poignée et entra à nouveau dans cette maison, le cœur immensément lourd.

Chance : tu peux en rajouter une bonne couche et c'est parti : lâchez vous dans vos réponses, faut qu'il se sente à bout. Mon prochain post sera explosif ! x) ÉDIT : J’ai écris ma réponse en même temps que Chance je pense mdr

Grâce à Reira, Maxyne avait appris pas mal de nouvelles choses sur la culture du pays de ses hôtes. C’était encore à l’heure où les cœurs se délectaient de son repas et les esprits avaient juste ce qu’il fallait d’alcool dans le sang pour s’égayer et ne pas déraper. Mais cette nouvelle pause cigarette était venue tout changer. La blonde avait souhaité se retrouver avec Chance un moment car il commençait à perdre pied – elle le connaissait par cœur - mais ils étaient tombés sur les deux amis russes en sortant. Des amis… Maxyne n’en était plus si sûre. Il y avait d’abord eu des petits surnoms qu’elle n’avait pas complètement compris puisqu’elle ne baragouinait que quelques mots dans leur langue. Puis des regards, des gestes pendant la soirée. Tout ceci était resté très diffus, jusqu’à ce message qui ne lui avait (malheureusement) pas échappé. Contrariée par l’ambiance (en partie tendue à cause de Chance et Reira), les non-dits de cette soirée, les faux-semblants et maintenant découvrir que cette pauvre Aela se trouvait à la même table pendant que cette mascarade se déroulait dans son dos (ce qui rappelait à Max ce qui s'était passé dans sa famille) … Il arriva ce qui devait arriver. Remontée à bloc, Maxyne ne put s’empêcher d’y aller de son petit commentaire pour les confronter dans le garage, juste entre eux et Chance. Piotr faisait les frais de son incompréhension. Ce n’était pas son secret qui la perturbait, ni qu’il se cache. Il y avait tout un tas de raison qui pouvait le justifier. Mais mentir était un choix qui avait des conséquences quand le mensonge avait été poussé trop loin. Qu’en était-il d’Aela dans toute cette histoire ? Était-elle complice ou victime ? La tromperie et le mensonge rendaient Maxyne amère au point de dépasser les bornes. Cette histoire ne la concernait pas et pourtant elle n’avait pas pu se retenir. Quand la nageuse se réveillerait le lendemain, elle se rendrait compte à quel point elle avait merdé. Sous l’influence de l’alcool, la maladresse de ses mots, de sa franchise acérée, n’eut d’égal que la gravité de la blessure qu’elle infligea involontairement à Piotr. Balancer à voix haute la pire crainte d’une personne qui se cache par peur n’était clairement pas réfléchi. Il avait suffi de ces quelques mots pour qu’une bombe soit lancée, brûlante, dévastatrice. Feu intense qui consumait l’ambiance dans cette pièce, apportant sur un plateau le dénouement explosif qui s’annonçait pour le reste de la soirée. Si elle n’avait pas été si embuée par l’alcool, peut-être aurait-elle essayé de faire comme si elle avait mal compris, de jouer les blondes écervelées, peut-être aurait-elle essayé de faire machine arrière, de se rattraper et de réduire à l’état de morceau le mur qui venait de se créer entre eux. Dans la réponse de Piotr, Maxyne venait d’entendre un murmure déchirant, le masque était tombé. Le rôle de composition n’était plus d’actualité. Plus entre eux en tout cas. « Et Aela alors ? » Pour essayer d’encore noyer le poisson, il se retrancha tout de même derrière les tensions entre Chance et Reira. « Si tu le dis. » Refroidie, elle reprit la bouteille à Chance et avala une dernière gorgée avant de cendrer sa cigarette et de la terminer. O’Brien était encore plus loin que ce qu’elle pensait, il planait et semblait ne s’être rendu compte de rien. Au pire, pas besoin que ça s’ébruite plus que ça. Malgré ses questions dans le garage, elle n’en reparlerait pas. Elle avait bien compris qu'il valait mieux éviter. De son côté, Chance était déchiré mais il était assez grand pour s’occuper de lui, c’est pourquoi Maxyne remonta et retrouva les filles qui revenaient autour de la table. Ambiance, ambiance.