contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Papillons dans le ventre ou simple déjeuner qui n'était pas passé ? Stress passager ou angoisse tenante ? T'avais récupéré les clés et la voiture de Reira auprès de Piotr ce matin, et comme convenu, Reira sortait dans l'après-midi. Tu te doutais qu'elle n'aurait pas beaucoup mangé le midi, la bouffe de l'hôpital n'était pas quatre étoiles -ni une seule, d'ailleurs- et l'excitation d'enfin quitter son lit devait lui couper l'appétit plus que lui donner faim. Alors avant de passer la chercher, t'as été récupérer une commande au japonais de la ville, que t'as ramené chez elle pour le mettre au frais. Pas question que le poisson tourne avec la chaleur qu'il faisait. A ton retour, Piotr était déjà parti retrouver Imrân, te laissant seul avec les animaux. Après avoir vérifié que leurs gamelles soient remplies et laissé sortir Blacky le temps des derniers préparatifs pour le retour de l'hôtesse de maison, tu les quitte en leur promettant de revenir vite, le cœur lourd. C'est dingue ce que t'aimais ces petites bêtes et à quel point elles t'avaient manquées. Quand le chiot, qui avait bien grandit, t'a vu arriver, tu t'es senti obligé de t'asseoir par terre avec lui pendant cinq minutes pour lui rendre les câlins qui n'en finissaient plus. Alors forcément ton cœur se serre en voyant sa tête de malheureux quand il te voit déjà repartir. Une fois la porte fermée, c'est à la vérification de la voiture que tu t'atèle, reculant le siège passager au maximum pour laisser la place à la jambe de la blessée. Tu ranges un peu la voiture, t'installe et tu étais prêt à partir. T'étais à la fois pressé et complètement angoissé à l'idée de cette après-midi/soirée qui vous attendait. T'étais pas sûr que Piotr rentre cette nuit, si ça se passait bien, c'était même quasiment sûr qu'il reste avec son copain, sauf cas contraire. Alors évidemment, pleins d'idées passaient dans ta tête; son petit frère t'avait confié sa "garde" si on pouvait dire ça comme ça, alors tu pouvais pas la laisser seule cette nuit. Et si elle tombait dans les escaliers ? D'un autre côté, t'étais pas sûr de ce qui pouvait se passer. Et si vous vous engueuliez, et qu'elle te virait ? Tu te retrouverais le cul entre deux chaises, entre la promesse faite à Piotr et la volonté de Reira. Merde, c'que c'était compliqué. Jusqu'ici, tout s'était bien passé. Vos échanges par sms, les quelques fois où tu es allé la voir à l'hôpital quand tu n'étais pas de garde... Mais maintenant qu'elle sortait, ça serait peut-être différent, entre vous. Avec tous ces évènements, t'en avait oublié ce qu'elle t'avait dit dans le camion le jour de l'accident. La dispute avec Piotr et les bons moments passés avec la russe avaient sortis ces détails de ta mémoire; ou peut-être que t'avais juste la frousse de t'en souvenir. En plus, t'avais pas encore pu parler à Fiona; tu venais tout juste de terminer tes trois jours de gardes. Mais c'était prévu pour les jours qui arrivaient. Et ça aussi, ça te mettait au plus mal. T'avais ni envie de la blesser, ni envie de lui mentir. Alors lui parler restait la meilleure solution, tu ne pouvais plus fuir comme à l'époque. Même si tu n'étais pas sûr de Reira et de votre relation, t'as pris conscience de tes sentiments avec, grâce, ou à cause, de Piotr. Faire vivre à Fiona ce que tu as vécu il y a quelques mois avec Reira, même si ce n'est pas totalement la même chose, c'était pas dans tes objectifs. Mais peu importe, aujourd'hui tu devais essayer de changer les idées à la russe qui revenait enfin dans le monde réel. Pas ruminer inlassablement tes propres pensées. Passage à l'accueil, bonjour polie aux hôtesses qui te reconnaissaient maintenant, tu emprunte directement l'ascenseur, savait parfaitement te rendre dans la chambre de l'ancienne danseuse. Arrivé devant sa porte, tu toques doucement avant de rentrer pour la retrouver assise sur son lit. Tu aperçois un fauteuil roulant dans un coin de la pièce, permettant aux patients de l'hôpital de le quitter sans beaucoup d'efforts. Sourire accroché aux lèvres, tu t'avances un peu avant de lancer. « Votre carrosse est avancé, miss Tsvetkov.» Une mini révérence pleine de mimiques, tu la rejoins pour t'asseoir sur son lit. « Prête ? » Tu regardes aussi le fauteuil roulant, te demandant si elle était obligée de l'utiliser, et si ce n'était pas le cas, si elle voudrait l'utiliser...
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Mer 20 Jan - 21:28
— Le jour J est enfin arrivé. Celui où ces murs blancs de l’angoisse vont enfin disparaître. Celui où elle va retrouver sa vie d’avant ou presque. Cette fois, elle va devoir rayer la danse de sa vie, et elle le sait. L’équipe médicale a été aux petits soins pour l’étrangère ; sur ce point, elle n’a rien à reprocher. Si, elle pourra critiquer la nourriture franchement peu appétissante. Elle a mangé pour faire plaisir à ses soignants, pour ne pas qu’ils s’inquiètent de la voir replonger dans les travers des troubles du comportement alimentaire. D’ailleurs, ils ont bien vite cerné le spécimen en lui prescrivant des rendez-vous quotidiens avec un psychologue, crainte que la dépression l’entraîne à nouveau au fond du gouffre. Pourtant Reira elle va bien, du moins c’est ce qu’elle fait croire. Elle a juste besoin de sortir de cet endroit, quitte à ruminer dans sa propre chambre. Toutefois, elle ne peut nier la bienveillance et l’humour des infirmiers, hélas celles-ci n’annulent pas l’ambiance morne d’un hôpital dès que la porte se referme sur la solitude. À nouveau, Reira ne devrait pas se plaindre parce qu’elle a reçu pas mal de visites. Son petit frère est resté autant qu’il a pu avec elle, allant même jusqu’à tenter d’inventer des stratagèmes pour étendre les heures de visite. Même le patron du label est venu la voir, pour s’assurer que tout allait bien, s’excuser et insister pour payer les soins de la russe. Et enfin, il y a eu Chance, qui passait sa tête dans l’embrasure de la porte dès que son boulot lui permettait. Tant d’attention après des semaines de silence, d'ignorance concédée les rares fois où ils se sont exceptionnellement croisés. Reira n’aurait pas dû abuser de cette gentillesse, que ce soit le soir de l’accident où elle lui a demandé de rester, de lui rapporter de quoi s’occuper, ou même aujourd'hui. Parce qu'évidemment, il y a aujourd’hui. Son besoin d’un accompagnateur pour rentrer chez elle et son envie que ce soit Chance. Depuis qu’il lui a tenu cette main sans la lâcher une seconde, la brune a besoin de lui. Même si ce besoin a toujours été là, simplement nié par le coeur glacé russe. Quelque part, elle se sent mal de se reposer sur lui égoïstement, mais il ne semble pas la rejeter. Au contraire, il se décarcasse bien trop pour une femme qui n’est plus censée exister à ses yeux. Peut-être que finalement, elle compte toujours pour lui. Ou peut-être que les mots de la Reira confuse dans le camion de pompiers ont fait leur chemin. Mais qu’est-ce qu’ils signifiaient au final ? Même la belle n’est pas certaine de le savoir. De toute façon, c’est une conversation qu’ils auront, tôt ou tard, sauf s’ils l’ignorent éternellement, se contentant de profiter de cette complicité retrouvée, presque jamais quittée. Oui voilà, pour le moment elle va profiter de l’euphorie des retrouvailles avec son chez soi, Blacky et Rocket. L’heure de sortie approche, l’excitation monte alors qu’elle enfonce dans son sac ses divertissements variés. Bouquins, carnets de dessins, des mots croisés gentiment laissés par une aide-soignante et médicaments. Le myocarde pulse plus vite à mesure que l'arrivée de Chance approche. Elle est pressée de le voir comme une adolescente à proximité de son premier amour. Le cœur tambourinant manque un rebond quand le principal habitant de ses pensées toque. Debout, appuyée sur sa jambe valide et sur une des béquilles, elle enfourne ses papiers d’identité dans la poche dédiée avant de se retourner vers le pompier. De suite lorsque leurs prunelles se croisent, la brune esquisse un large sourire qui devient rapidement un rire quand il se meut en manières princières. « Merci, messire. » La question de Chance s’allie à un regard sur le fauteuil roulant laisser dans un coin de la chambre, simplement pour se promener si elle le voulait. « Hors de question que je prenne ça. J’suis blessée mais pas totalement infirme… Et puis j’ai un chevalier servant qui sera là pour me porter, au cas où. » Amusée, elle rajoute en soulignant de ses doigts sa silhouette. « J’ai même pas pris de poids, donc pas d’excuses. Prête. » La réalité est qu’elle en a même perdu, forcément. Mais elle ne le dira pas au beau brun, ça l’inquiéterait inutilement. À la place, elle récupère son autre béquille, laisse le sac à celui qui a les deux mains de libre avant qu’ils n’entament leur chemin. Le cliquetis des béquilles résonne dans la chambre soudainement encore plus vide qu’en sa présence, il résonne également dans son cœur comme un écho du passé. Juste un dernier regard, pour garder en mémoire la hantise de revenir ici, s’assurer de ne plus repousser les limites jusqu'à la casse. Sur le chemin de la sortie, elle remercie le personnel pour leurs soins et leur patience avec un grand sourire. « T’as pas abîmé Titine j’espère ? » demande-t-elle en ricanant légèrement, jetant un coup d’œil à son pilote alors que les portes automatiques s’ouvrent enfin sur la vraie vie. L’air sur ses joues, dans ses cheveux, dans ses poumons la revigorent soudainement. Oui, elle ne reviendra pas ici. Du moins, plus à cause de la danse. « Enfin libre. Je donne un peu l’impression de sortir de prison, nan ? »Soupir de soulagement. C’est fini l’hôpital. Alors que son rétablissement, lui, ne faisait que commencer.
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Dernière édition par Reira Tsvetkov le Ven 5 Fév - 19:55, édité 2 fois
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Mer 20 Jan - 22:32
Toute la panique qui avait emprunté ton corps l'avait quitté dès que t'as vu le sourire de Reira. Parce que la voir sourire aussi sincèrement te faisait du bien, c'était te rendre compte qu'elle allait bien, un minimum, qu'elle était contente de te voir aussi. Si t'avais peur, c'était parce qu'elle était tombée de haut. De trop haut. Son rêve l'avait quittée, et elle se retrouvait sans rien. Tu sais c'que ça fait de ne pas avoir de rêve. Ça fait prendre des risques, de la distance, ça fait prendre des décisions à la va vite, des décisions qu'on regrette après dix ans. Mais tu sais pas c'que ça fait de perdre un rêve. De l'avoir vécu, un temps. De s'y être accroché pour qu'au final il glisse entre tes doigts. Toi, t'as jamais vécu ça. Reira, c'était déjà la deuxième fois. Sauf que la première, elle ne l'avait pas si bien vécu. C'est pour ça que Piotr comptait sur toi pour t'occuper d'elle à sa sortie, pour ça que lui ne la quitterait pas. Pour ça aussi que ton cœur était lourd rien qu'à y penser, que t'avait tout prévu pour qu'elle ne sente pas qu'il lui manquait quelque chose. Pour qu'elle n'ait pas l'impression de déranger, d'être un poids. T'étais pas doué pour cacher tes pensées visiblement, puisqu'elle comprend à ton regard que tu pensais au fauteuil roulant et s'empresse de te dire qu'elle ne l'utilisera pas. Un sourire gêné se dessine sur ton visage et tu lèves les yeux vers elle alors qu'elle évoque la possibilité que tu la porte et la pique que tu lui avais lancé dans votre échange de messages, il y a quelques jours. Même si elle avait prit du poids, t'aurais pu la porter. C'était certainement pas ses petits cinquante kilos qui allaient te faire peur, et quand bien même elle en aurait pesé plus, si tu avais dû la porter, tu l'aurais fais sans sourciller. Mais ça, tu t'en rend pas compte, parce que cette idée était juste une blague. Pourtant, t'étais vraiment prêt à tout pour elle. « J'suis pompier par porteur de princesses; mais va pour cette fois, si faire vingt pas avec tes béquilles devient vraiment trop dur pour tes petits bras...» Tu claques ta langue sur ton palais, souriant cette fois en dévoilant tes dents, les sourcils haussés, pendant qu'elle se lève en te laissant le soin de récupérer son sac. Tu la laisse avancer et prendre le chemin vers l'ascenseur, puis la sortie. Plutôt silencieux puisque t'étais pour l'instant seulement là pour l'accompagner; elle n'avait pas vraiment besoin de toi, parfaitement capable de se mouvoir sur ses bras comme une grande. Tu souris poliment aux infirmiers que vous croisez et qu'elle remercie, leur souhaitant bon courage pour la suite de leur journée et en les remerciant aussi du regard pour la patience et la bienveillance qu'ils ont pu avoir avec Reira. Du peu que tu la connaissais et de ce que tu avais vu dans le camion en l'emmenant, la semaine précédente, ça n'avait pas dû être facile tous les jours et la jeune femme ne vous avait certainement pas tout dit à Piotr et toi. Mais elle avait l'air d'aller bien, ses joues n'étaient pas creusées alors elle avait dû manger, un minimum, pendant cette semaine. Ses bras en revanche et ses jambes étaient vraiment maigres; tu pouvais deviner sous ses habits que sa silhouette avait un peu perdu aussi. Son corps, tu l'avais parcourut de tes doigts trop de fois pendant quelques mois; à moins qu'elle ait perdu du poids entre votre pseudo-séparation et l'hôpital, elle était plus fine qu'à l'époque où tu passais plusieurs nuits par semaine dans sa chambre. Tu préciseras à Piotr qu'il faut qu'il essaye de lui faire des plats-plaisir, peu importe ce qu'elle lui dira. Alors que vous vous apprêtez à quitter définitivement l'hôpital par les portes automatiques, elle te taquine en parlant de sa voiture. « Tu me fais pas confiance au point de douter de ma conduite ? » tu demandes, faussement vexé. Tu ouvres la marche pour la guider vers le coin du parking où tu t'étais garé pendant qu'elle se délecte de l'air ambiant et naturel qu'elle pouvait enfin respirer. Tu rigoles. « C'est vrai que t'es pâle, il va falloir que tu prennes un peu de couleurs pendant tes trois semaines de confinement. » Mais la couleur de son visage n'était pas seulement dû au manque de vitamine D; il y avait pleins d'autres facteurs que tu pouvais imaginer. Alors retrouver le soleil ne lui ferait pas de mal, tout le monde savait que c'était un antidépresseur naturel. Hors de question qu'elle s'enferme dans son salon, dès que tu le pourrais tu l'obligera à sortir, et tu ne doutais pas de la volonté de son petit frère à faire la même chose. Revenant sur le sujet de sa voiture, tu ajoute, aussi taquin qu'elle. « Je l'ai carrément rangée ta Titine, c'était le bordel. » Quelques pas seulement vous séparaient maintenant de sa voiture puisque tu avais réussis à trouver une place relativement proche de l'entrée. Tu ouvres la marche pour lui ouvrir la portière et la laisser s'installer. « Après toi. » Avant de filer ouvrir le coffre et déposer son sac. Pas le temps de fumer une cigarette, et tu n'avais pas envie d'enfumer la voiture ou d'y installer une odeur qui pourrait déplaire à la russe, alors tu t'en allumera une une fois chez elle, pendant qu'elle mangera ses sushis en prenant un bain de soleil. Oui, voilà le programme, elle n'aura pas le choix. « Allez attache ta ceinture sinon tu vas passer par le pare-brise au premier feu rouge. » Tu ajoutes une fois assis et attaché, le moteur allumé. En pleine semaine et début d'après-midi comme aujourd'hui, le trafic était assez calme. Vous arrivez après quelques dizaines de minutes devant chez elle et tu te gare comme la voiture était placée quelques heures plus tôt. « C'est bon, j'ai réussi l'examen ? »
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Jeu 21 Jan - 20:32
— Porteur de princesses… Ces paroles donnent aux lèvres l’envie de s’étirer en un sourire charmé. C’est mignon une princesse, et c’est bon signe que le pompier la voit comme une princesse. Alors, elle devrait sourire, jouer la carte de la fausse modeste qui précise qu’elle n’a évidemment rien d’une princesse, si ce n’est peut-être la douceur, histoire de gonfler l’égo. Sauf qu’elle ne dit rien la russe. Petite, le terme princesse était associé à la danse. Comme beaucoup de petites filles, Reira a rêvé de devenir une princesse. Mais pas celles des contes de fées qui vivent prisonnières de leur château en attendant que le prince charmant les délivre. Non, une princesse de la danse, la petite princesse du Bolchoï, de Russie. Le rêve lui avait échappé une fois, alors elle l’a modelé différemment en gardant l’essence principale. Et là, même cette tentative de détournement vient de lui échapper. Elle devrait rire à ses paroles, répondent à sa pique avec humour. Cependant, elle n’y arrive pas. À la place, elle se mure dans le silence, jusqu’à ce qu’elle quitte cette chambre pour s’éloigner de cette pensée troublante. Elle sait qu’elle va devoir vivre une sorte de deuil, que plusieurs phases attendent la russe. Le psychologue le lui a répété pendant les quelques séances qu’ils ont eu ensemble, ayant été cernée plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Elle va devoir s’en farcir des rendez-vous médicaux malgré la sortie de l’hôpital… Ça ne lui plaît pas spécialement. Enfin, ce n’est pas comme si elle avait le choix. Et puis, elle doit bien ça à tous les gens qui se battent pour elle, même le personnel médical qu’elle remercie chaleureusement. L’idée de pouvoir mettre un pied à l’extérieur du bâtiment la remplit de plus en plus de joie. Si bien que dès que le vent fouette son visage, elle prend une profonde inspiration. Le soupir s’extirpe pendant que les rayons du soleil estivaux lui caressent l’épiderme lactescent. « Je te l’ai dit, j’attends de pouvoir juger tes talents de pilote. » répond-t-elle un rictus aux lèvres alors qu’elle ferme ses yeux un instant pour apprécier cette sensation de liberté retrouvée. Sensation qu’elle ne peut s’empêcher d’évoquer à haute voix. La remarque de Chance lui fait ouvert les yeux. Elle l’observe même, un sourcil haussé tandis qu’ils arpentent le parking. « Tu sais, il faut faire des compliments aux femmes, pas l’inverse. Surtout quand la femme en question est une blessée en détresse. » Là encore, ses mots sont atténués par l’humour, ricanement qui lui secoue la poitrine. C’est bon de rire, de discuter sans réfléchir aux poids de ses mots, sans se perdre dans les méandres de l’introspection. Le rire peut être une thérapie apparemment, même si Reira ne va pas éclater en fou rire avec elle-même dans le simple espoir de libérer l’hormone de la joie dans son organisme. Arrivés au niveau de la fameuse titine en question, le pompier lance une autre pique que la brune accepte en prendre un air faussement offusqué. « J’te permets pas ! J’suis sûr qu’elle était très bien en ordre. » Elle réplique en prenant une moue presque boudeuse. Toujours minutieuse et organisée, ça la blesserait presque dans son égo, la russe. Le prince charmant ouvre la portière, dévoile l’intérieur de la voiture aménagée pour l’estropiée à la jambe paralysée dans une attelle. La bienveillance et l’altruisme de Chance n’était plus à prouver depuis jeudi dernier, et Reira est même aveugle pour ne pas avoir saisi ce dont il s’agit. À en juger par l’effort qu’il a pris d’adapter le siège, avant même d’être avec elle, il pensait vraiment à tout. Sans vraiment qu’elle puisse le contrôler, ses joues s’empourprent à l’idée qu’il puisse autant se plier en quatre pour la belle. Elle n’a pas regardé assez de comédies romantiques pour lire entre les lignes, mais ça n’empêche pas son cœur de se sentir étreint par un étrange sentiment à cet instant-là. De la gratitude pour sûr, de la joie et assurément une pointe d’amour. Elle s’installe tout en pensant à tout ça. « À vos ordres chef ! » tonne-t-elle d’un ton jovial avant d’attacher sa ceinture comme ordonner.
Le trajet se fait rapidement, parce qu’il n’y a pas une grande distance à parcourir et personne sur la route à cette heure-ci. Curieusement, Reira se rend compte qu’elle est presque déçue qu’il n’y ait pas eu de bouchons. Parce qu’une circulation dense aurait impliqué un trajet plus long, et donc plus de temps avec le beau brun. Pensées égoïstes facilement pardonnables quand on songe à l’attachement enfin avoué. Du moins avoué à elle-même, et discrètement à Piotr. Parce que c’est un fait, Reira a besoin de Chance dans sa vie. Elle ne peut plus le nier, ni le rejeter, ça ne lui ferait que plus de mal. Quand ils arrivent devant chez elle, Reira sourit à sa remarque. « Félicitations Monsieur O’Brien, vous avez votre permis ! » S’ils ne se connaissaient pas déjà, elle aurait pu griffonner son numéro sur un bout de papier en guise de récompense. Dans leurs cas, elle ne peut rien à faire à part s’extirper de l’habitacle pendant qu’il récupère ses affaires. Il prend les devants pour s’occuper de la serrure de la porte d’entrée. Le bruit métallique des clés déclenche aussitôt les aboiements de Blacky. Sourire jusqu’aux oreilles, Reira est à deux doigts d’intimer au pompier de se dépêcher. Puisqu’elle n’est que derrière et qu’elle n’a pas encore parlé, le chien ne l’a pas encore vu. Dans le couloir de l’entrée, il se contente de faire la fête au premier venu : Chance. Sans se départir de son sourire, elle lance à l’attention du poilu. « Bah alors, tu m’as déjà oublié ? » Les oreilles dressées captent la voix de la maîtresse, le battement de queue gagne en intensité alors qu’il déboule dans ses jambes. Reira a le réflexe presque immédiat de placer sa jambe blessée en arrière, à l’abri d’un quelconque coup de queue ou d’une bousculade, même si elle manque de perdre l’équilibre quand Blacky percute une des deux béquilles. Heureusement, le corps masculin lui sert pour se rattraper. Sa main sur l’avant-bras dénudé de Chance lui crée une drôle de chaleur sous la peau. Cet épiderme qu’elle n’a plus touché depuis si longtemps. Confuse par ce contact qui la projette dans leur intimité passée, elle retire sa main pour la glisser plutôt dans les poils de la bête qu’elle couvre de caresses, puis de bisous lorsqu’elle ose se pencher. Merci le yoga pour cette balance parfaite. La fête finie, elle offre de nouveau son attention au pompier. « Merci de m’avoir raccompagnée, vraiment ! Et aussi pour tout ce que tu as fait. En guise de remerciement, tu peux garder la voiture pendant un petit temps. De toute façon, ce n’est pas comme si je pouvais conduire, et j’crois que mon frère n’a même pas le permis alors… » Elle ricane doucement alors qu’elle observe les traits du brun à la dérobée. Elle aurait aimé lui proposer quelque chose de mieux pour le remercier, mais pour quelqu’un qui n’a pas de voiture, sa proposition n’est pas trop mal. « Tu peux laisser le sac dans le salon. Puisque tu es de repos, tu veux rester un peu ? Mon p’tit doigt me dit que la déformation professionnelle fait que tu veux t’assurer que je sache vivre à nouveau dans ma propre maison. » Peut-être qu’elle devrait tout simplement le supplier de rester, comme le soir de l’accident, lui montrer qu’il n’est pas qu’un souvenir dans son esprit. Mais elle n’ose pas, Reira.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Ven 22 Jan - 23:29
Tu jettes quelques regards à la brune dans le rétroviseur central de sa voiture pendant que les discussions se font; la situation était inédite. C'était la première fois que tu la conduisais, quand vous vous voyiez, vous vous retrouviez en général au point de rendez-vous ou alors c'était elle qui pilotait, puisque la voiture était la sienne. Mais la place que tu avais à cet instant te plaisait, tu te sentais bien et ç'aurait été parfait si cette sensation ne s'arrêtait pas dès l'instant où tu l'aurais ramené chez elle. C'était surtout d'être avec elle dans cette voiture, qui te plaisait, comme si c'était normal; tu n'étais pas gêné, pas hésitant. Tu te sentais à ta place. Être là pour elle, près d'elle, est-ce que c'était ta place ? T'essayes de la faire sourire, au mieux rire à certains instants très courts, mais c'était suffisant pour toi, et t'espérais que ça lui fasse du bien. Une certaine vague de soulagement te parcourt le corps quand tu t'arrêtes devant sa maison et que tu te rend compte que tu ne vas pas juste la laisser sur le pas de sa porte. Non, t'avais dit à Piotr que tu t'occuperais de Reira pour sa première soirée et tu comptais bien le faire jusqu'au bout, quitte à passer une nuit blanche avec elle si le sommeil ne la gagnait pas. Le contact coupé, tu demandes alors son avis à Reira qui devait juger tes compétences de conducteur pendant ce trajet, plutôt confiant. T'étais quelqu'un de prudent; il valait mieux en ayant passé son permis avec des examinateurs militaires. Tu sers le poing, victorieux quand elle te taquine à ce sujet avant de lui sourire et de sortir du véhicule pour récupérer ses affaires. Tu lui passe devant pour ouvrir la porte de la maison en entendant les jappements du chiot de l'autre côté de la porte qui te fait d'abord la fête avant de se rendre compte que sa maitresse était de retour. Tu lui laisse la place pour qu'elle rentre mais elle est vite accaparée par l'animal, qui lui fait même perdre l'équilibre et se rattrape sur toi. T'as un geste de prévenance pour l'y aider, mais finalement, elle s'en sort très bien seule. Contact électrisant entre ses doigts fins et la peau de ton bras, tu dois faire un effort monstrueux pour ne pas frissonner; la chaire de poule que ça aurait entraîné aurait tout de suite été visible sur tes bras. Soulagé quand elle retire sa main, t'es aussi un peu déçu que ce contact se rompe si vite. Rappel bouleversant de votre liaison passée, ou plus récemment celui de vos mains, accrochées l'une à l'autre sans interruption pendant le trajet jusqu'à l'hôpital, il y a une semaine. Tu réussis à passer pour fermer la porte pendant qu'elle s'occupe de câliner Blacky et t'échappe rapidement de l'entrée pour laisser la place à la blessée et ses béquilles. Les bras croisés et contre la rampe des escaliers tu regardes l'ancienne danseuse partager ce moment complice avec son chien, un sourire attendrit au coin des lèvres. Tu te perd sur les traits de la russe, sa peau porcelaine, son sourire; et réussit à détourner les yeux avant qu'elle ne s'ne rende compte. Lèvres entre les dents, tu lèves les yeux vers la russe alors qu'elle s'adresse à toi. Tu hausses les surprise à sa proposition, complètement surpris qu'elle te laisse sa voiture. Mais tu n'allais quand même pas accepter, tu t'apprêtes à riposter mais la brune prend les devant et te propose de laisser son sac dans le salon puis de rester avec elle. Tu aurais ris si tu n'étais pas gêné par ses remerciements. Parce que t'étais pas près de partir; mais qu'elle te propose te confortait dans cette idée. Alors elle voulait bien que tu restes, elle ne voulait pas être seule, et c'était très certainement ce que tu appréhendais le plus. Tu secoues la tête en décroisant les bras. « Déjà, hors de question que tu me prête ta voiture. C'est très gentil, vraiment, mais je vais me débrouiller. On sait jamais, puis, j'peux pas accepter ça, tu rigoles. » Tu hausses les épaules avant de commencer à monter les escaliers, le sac de Reira en main. « Ensuite, ton frère m'a prit comme baby-sitter pour la soirée. Il voit Imrân, si tu me proposais de rester par politesse, c'est pas de chance, tu vas devoir me supporter encore un peu. » T'hésites à dire qu'elle risquait de te supporter toute la nuit, mais tu n'avais pas vraiment envie que ça soit interprété différemment. Pour l'instant, tu ne savais pas combien de temps Piotr mettrait à revenir, alors tu n'allais pas prévoir trop large non plus; tu t'adapteras à lui, mais aussi à sa sœur. « Je vais te préparer une machine, si j'étais toi je regarderais dans le frigo et j'irais prendre le soleil. Mais je dis ça comme ça... » Tu lui souris malicieux avant de monter les marches rapidement pour te rendre dans la salle où la machine à laver de Reira se trouvait, y déposer les affaires qui se trouvaient dans son sac et ranger les quelques autres objets qu'elle t'avait demandé pour sa toilette. En y repensant, tu te comportais ici comme si tu étais chez toi, trop difficile d'aller contre les habitudes que tu avais prises pendant les deux mois où tu passais régulièrement. T'espérait que la belle russe ne s'en offusque pas trop, essayera de faire attention, la prochaine fois. Mais ça la soulagerait peut-être, au moins, c'est quelque chose qu'elle n'aura pas à faire. Tu redescend au bout de quelques minutes après en avoir profité pour passer aux toilettes. Comme prévu, Reira se trouvait dans le jardin en compagnie de Blacky et Rocket qui venait de les rejoindre. Tu passes la porte, sort ton paquet de cigarettes et va t'asseoir en face de la belle pour t'allumer une clope. Le cendrier déjà sur la table preuve que Piotr occupait bien les lieux quotidiennement, tu souris à la brune. « Essaye de manger un peu, ça va te faire du bien. »
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Sam 23 Jan - 15:34
— Dès que les doigts de la belle brune glissent dans les poils du chien, la joie se déverse dans le corps en une ribambelle d’hormones bienfaitrices. S’il y a bien quelque chose qui lui a manqué pendant ce séjour à l’hosto, ce sont ses petites bêtes poilues. La chatte n’a pas encore daigné montrer sa frimousse, mais Reira ne doute pas que Rocket finira bien par apparaître à un moment où un autre. En attendant, elle offre un tas de caresses au Blacky surexcité à l’idée de retrouver sa maîtresse. Est-ce qu’il s’est senti abandonner pendant son séjour ? Piotr a sûrement dû confier la situation au chien, sans réellement être certain qu’il comprenne ce dont il s’agit. Heureusement que son petit frère est revenu et a occupé les lieux pendant son absence, elle s’en sera voulu de laisser les animaux sujets à l’abandon une nouvelle fois. Reira ne les a pas sauvés du refuge en leur offrant une petite famille pour les abandonner aussi vite. Ça, non. Pour compenser, ils auront le bonheur de l’avoir rien que pour eux pendant au moins trois bonnes semaines, et peut-être même plus. Après tout, l’estropiée n’est pas certaine d’obtenir l’autorisation de retravailler au café. Un boulot où il faut se tenir debout toute la journée avec un genou fragilisé n’a peut-être rien de recommandé. Enfin, ce n’est pas le moment de penser à tout cela. À la place, elle offre son attention à Chance, le remercie à nouveau pour tout ce qu’il fait pour elle. La belle n’en demandait pas tant. Comme pour compenser, elle lui propose de garder sa voiture. Rapidement derrière, elle profite de son élan pour lui proposer de rester. Pour ne pas dire supplier. Car Reira n’a pas envie d’être seule, même dans sa demeure. Et, elle a envie de profiter de ces moments légers avec Chance, là où le naturel coule de source, là où les tensions ne semblent plus exister. Son cœur tambourine dans sa poitrine alors qu’elle attend sa réponse. Il peut refuser, peut-être même qu’il devrait refuser. Tout respire leur ancienne relation ici, que ce soit les souvenirs intimes positifs ou les plus récents négatifs. Il décline la première proposition, elle s’humecte les lèvres, anxieuse, attendant la sentence. À sa grande surprise, il avoue que son petit frère l’a pris comme baby-sitter. Ses lèvres s’entrouvrent légèrement sous la surprise, parce qu’elle est étonnée que son frère ait fait appel à lui, et elle est encore plus étonnée que Chance ait accepté. Elle aurait pensé que cette bulle de tranquillité entre eux aurait éclaté une fois la belle saine et sauve chez elle. Est-ce qu’il veut enterrer la hache de guerre ou est-ce une vile tentative pour se venger ? Non, il n’est pas comme ça Chance. Encore moins quand Reira prend en considération tous les efforts qu’il fait pour elle. Ses derniers mots la coupent dans sa réflexion, ses sourcils se froncent. « Pourquoi je ne te le proposerai que par politesse ? » Sa voix n’est pas très forte, simple pensée formulée à haute voix. La russe aurait pensé que son besoin d’avoir Chance près d’elle serait évident, mais peut-être qu’il ne le voit pas. Et s'il ne voulait pas le voir ? Rapidement, il reprend la parole tandis que ses lèvres s’étirent en un sourire malicieux. Ses prunelles lorgnent quelques instants sur ces lèvres qu’elle ne connaît que trop bien. Ces lèvres qui capturaient les siennes dans des baisers délicats, ces lèvres qui parcouraient son corps, ces lèvres qu’elle aime. Le contact visuel est brisé par le brun qui file à l’étage, bagage en main. Il lui faut quelques instants pour revenir à ses esprits, pour retourner à sa présence dans ce couloir. Il faut qu’elle aille voir dans le frigo visiblement. Clopin-clopant avec ses béquilles, elle obéit donc à la proposition soufflée par Chance et son sourire amusé. Dans la cuisine, elle ouvre le frigo se demandant ce qui peut bien être caché à l’intérieur. Les iris s’illuminent à la vision des sushis enfermés dans leur barquette en plastique. Il n’a pas oublié ses goûts, et cette attention toute particulière a de quoi lui réchauffer le cœur tandis qu’un sourire béat vient s’étirer sur ses lippes. Elle devrait se blesser plus souvent la brunette…
Tout comme pour la surprise au frigo, Reira ne discute pas avec la proposition de Chance et se rend rapidement dans le jardin, dépose le repas gentiment apportée sur la table, avec une carafe d’eau en même temps. Elle s’installe sur une chaise de jardin, en utilise une autre pour surélever sa jambe blessée et éviter les œdèmes. Il fait bon dehors, les oiseaux chantent et le soleil brille. La vitamine D vient se fixer à son corps avec envie, la berce dans sa douce chaleur. Elle déguste un premier sushi rien que pour le plaisir gustatif de son palais. Enfin un mets digne de ses papilles. Ses lippes étouffent un râle de plaisir, son estomac se délecte déjà de la simple boulette de riz et son saumon. Au même moment, la bouille de Rocket apparaît, pattounes sur la cuisse pour se grandir. Amusée, Reira ricane avant de se pencher pour prendre et poser l’animal sur ses genoux. Voilà une sérénade en ronronnement qui débute alors qu’elle offre la même salve de caresses qu’au chien, qui lui aussi débarque dans le jardin. La danseuse déchue est bien entourée pour son retour, naturellement son sourire grandit. Les commissures de ses lèvres cherchent même à atteindre ses oreilles quand Chance arrive à son tour. Aussitôt, il lui conseille de manger. Et même si elle n’a pas faim, Reira ne veut pas le contredire. Elle a ce sentiment qu’il sait mieux qu’elle ce dont elle a besoin, qu’il est là pour la protéger et lui assurer que tout ira bien. Depuis l’accident, depuis ces mains nouées ensemble, Chance joue le protecteur bienveillant. En réalité, depuis le Cameroun, Reira a cette sensation d’être dans une bulle de sécurité et de confiance que rien ne peut briser dès qu’elle est avec lui. De fait, elle s’exécute et reprend un sushi qu’elle mange contentieusement avant de l’avaler pour reprendre la parole. « Tu pourrais faire un bon rapport à mon frère en lui disant que j’ai bien mangé. Tu pourras être élu meilleur baby-sitter en plus du meilleur pompier. » dit-elle avec un clin d'oeil complice. À ses mots, elle prend un maki pour prouver sa bonne foi. Ça ne lui ouvre toujours pas l’appétit, mais Chance a raison, ça lui fait du bien, ne serait-ce que de retrouver de la vraie nourriture consommable. Toutefois, l’évocation de son frère lui fait prendre un air plus grave, plonge son regard dans celui du brun. « Comment il va ? Je sais qu’il veut pas me le dire mais il a peur que je l’abandonne encore. Je lui ai dit que cette fois ça ne risquait rien mais… J’peux le comprendre. » Elle déglutit, baisse les yeux sur la chatte couchée sur ses cuisses qu’elle continue de câliner. « J’suis pas partie de suite la première fois, il y a un an qui s’est écoulé avant que j’disparaisse. J’allais bien au début, aussi… Mais cette fois, je vais pas disparaître, je lui en ai fait la promesse. » Le petit Tsvetkov fait assurément un parallèle avec la situation d’il y a sept ans, à raison pour son cœur blessé à jamais par son acte. La mauvaise sœur veut mettre le passé derrière, elle ne doit pas reculer ni nier cette fois, elle doit avancer. Et elle le fera main dans la main avec ses proches. Elle commence en s'ouvrant au premier à qui elle s'est ouverte dans sa période à rallonge de déni. Parce qu'elle peut tout lui dire à Chance il ne juge pas, il ne l'a jamais fait, pas sur ce sujet. Et parce qu'elle est bien, dans ce jardin en sa compagnie.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Sam 23 Jan - 20:02
Qu'est-ce qui avait changé, depuis Noël, le gala, ou encore il y a quelques jours ? Tout et rien à la fois. T'avais un poids en moins : Piotr. La récente altercation qui vous avait presque mené aux mains avait permis que vous ouvriez les yeux, tous les deux. Votre relation s'était améliorée, il ne t'ignorait plus, et c'était en bonne voie pour redevenir comme au début entre vous. Même si Reira était toujours au milieu et que ta relation avec la brune, qu'elle soit passée ou présente n'égayait pas ce petit frère de cœur. Tu voyais cependant les efforts qu'il semblait faire, pour elle avant tout. Pendant que tu t'occupais du linge de la brune, les messages de Piotr te reviennent; elle avait besoin de toi ? T'avais toujours du mal à t'y faire, du mal à y croire totalement aussi. La relation qui vous liait compliquée, de loin ou de plus près, il fallait s'accrocher pour tout comprendre. Mais tu te demandais si elle n'avait besoin de toi qu'à cause de cette période compliquée. T'aimerais que ce ne soit pas le cas, que même une fois tout ça terminé et enterré, elle aurait toujours autant besoin de toi et de ta présence. De ton aide, de tes mains, de ta peau. De tout l'amour que t'avais gardé en toi les mois précédents, t'obligeant à ne pas la recontacter par rancune, par égo. T'as été blessé, tu t'étais attaché, peut-être trop vite pour elle et ça lui avait fait peur. Mais t'arrivais pas à te détacher. T'as jamais réussi. La brune prenait trop de place dans ton cœur pour que tu réussisse à l'oublier en quelques mois. Alors toute l'affection que tu aurais voulu lui donner si elle avait été prête, toute cette tendresse que tu n'as donné qu'à elle et que tu commençais à donner, un peu plus récemment, à Fiona; tout ces sentiments, tu les laissait s'exprimer aujourd'hui et depuis son accident. Toi qui l'avait ignorée tout le long du repas de Noël, tu t'étais réfugié dans l'alcool et la fumée enivrante d'un joint pour oublier et refouler les sentiments que tu avais pour elle, tu voulais juste te rattraper. Montrer que tu pouvais être un ami, si tu n'étais pas un amant. Tu essayerais, en tout cas. Parce que les sentiments que tu avais pour elle seraient peut-être plus difficiles à cacher que tu ne le voudrais, et qu'une affection aussi forte non partagée te ferait du mal. Elle t'en avait déjà fait, et t'étais pas sûr de pouvoir te contenter d'être l'ami dont elle a besoin. Alors t'essayera, jusqu'à ce que ça devienne trop dur. En espérant que la rupture ne sera pas trop brutale. Mais t'en avais aucune envie. Non, t'éloigner de Reira une nouvelle fois, ça sera peut-être encore plus dur que d'être un simple ami. T'étais paumé, perdu entre ce que tu devrais faire pour toi et ta conscience et ce qu'on attendait de toi. Etrange pression dans ta poitrine, tu sens que t'as besoin d'une clope alors que tu descends les escaliers. T'avais mis les affaires de la brune dans sa machine à laver, elle ou Piotr n'auraient plus qu'à la lancer après l'avoir un peu remplie. Si t'étais pas doué pour la cuisine, t'avais pris l'habitude d'être pointilleux sur le ménage, habitude militaire, une fois encore. Tu rejoins l'ancienne danseuse dans le jardin pendant qu'elle semblait installée depuis un petit moment vu que Rocket s'était installée sur sa jambe valide pendant que l'autre reposait surélevée. Tu t'installes près d'elles, le visage à l'ombre et allume ta cigarette pendant que tu lui conseille de manger. Tu rigoles à sa réponse, en baissant la tête. « Il va falloir que tu m'achète une médaille pour me récompenser, ça commence à faire beaucoup. » Malgré tout, tu sentais tes joues rosir aux compliments. Tu réussis quand même à cacher ton sourire gêné grâce à la fumée de ta clope. Tu lui adresse un sourire satisfait en la voyant manger de bonne foi pour te rassurer, et tu ne lâchais pas les traits de la brune des yeux, te perdant dans les souvenirs que tu avais créé avec elle, dans cette maison. T'as pas eu la chance de connaître son jardin sous le soleil estival, mais elle t'accompagnait souvent pour ta pause clope, et vous partagiez un énième moment de complicité assis sur ces chaises ou contre le mur de sa maison. Sa question te tire de tes pensées, alors que tu regardais à présent dans le vide. Ton regard remonte jusqu'à ses yeux. « Il va bien. Il essaye. Il doit essayer de retrouver tout le monde. Il va lui falloir du temps pour comprendre que tu partiras pas. Mais ça peut se comprendre, même si je suis mal placé pour parler à sa place... » Toi, t'étais au même titre que Reira, celui dont on n'était pas certain du retour. Alors ça t'embêtait de parler aussi facilement à la place de Piotr alors que tu savais rien de ce qu'il avait dû endurer. « Tu sais, faut qu'il guérisse, lui aussi. Ça viendra avec le temps, et il comprendra en voyant que tu ne compte pas partir. » Mais toi non plus t'avais pas envie de la voir partir. C'est sur ce point là que tu comprenais Piotr, même si t'avais jamais vécu son départ il y a sept ans. T'as vécu votre éloignement comme si l'un de vous abandonnait l'autre après toutes vos confidences, l'intimité partagée et la complicité évidente qui vous liait. C'était différent du sentiment d'abandon d'un frère pour sa grande-sœur, mais il y avait rupture, là aussi. « Il n'y a que le temps pour prouver ces choses là, j'en fais encore les frais. S'il imagine le pire c'est parce que c'est encore trop récent, il vient de te retrouver. Tu verras, je suis sûr que ça ira. Il faut juste pas que tu lui donne l'impression de le laisser tomber, il est encore jeune. » Tu hausses les épaules. Oui, Piotr était jeune et pouvait mal interpréter de simples phrases, de simples gestes. Mais tout le monde était passé par cette phase, et lui rencontrait d'autres problèmes dont tu ne pouvais pas parler à Reira; parce que t'étais pas sûr que Piotr lui ait dit, et que c'était sûrement à lui de lui apprendre. Toi, t'étais pas là pour faire l'intermédiaire. Ils en auraient, du temps pour se retrouver comme il faut. « Bon alors, ils sont comment ces sushis ? J'les ai fait et tout hein, carrément j'me suis levé aux aurores ce matin pour aller chez le poissonnier, j'ai raté cinq fois le riz, j'me suis coupé deux doigts... » Tu exagères, de toutes manières, la brune avait bien vu le nom du restaurant, sur la barquette.
Dernière édition par Chance O'Brien le Dim 24 Jan - 19:10, édité 1 fois
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Sam 23 Jan - 21:42
— Le naturel revient toujours au galop. En l’occurrence, les anciens amants se retrouvent l’air de rien, autour de ce salon de jardin, en compagnie de la cigarette, des animaux et des confidences. Le tableau qui se peint a tout de la parfaite petite famille. Pourtant, il n’en est rien. Reira ne sait même pas ce qu’est Chance pour elle, aujourd’hui. Du moins, elle ne sait pas comment qualifier ce qu’il se passe depuis une semaine entre eux. Parce que son cœur a levé le voile. Le travail a été long, laborieux. Le myocarde ne se dégèle pas en un claquement de doigts. Il a fallu plusieurs semaines de moments charnels et de confidences sous l’oreiller, ces rendez-vous officieux qui avaient tout du quotidien d’un parfait petit couple. La russe a eu besoin de cette séparation, forcée par sa peur de l’attachement, la crainte de devoir l’abandonner lui aussi. Au final, leur séparation a tout eu d’un abandon. Reira l’a abandonné, elle a osé lâcher l’idée qu’il pourrait la rendre heureux. Alors qu’il la rendait heureuse, par sa simple présence, son sourire et son rire. Reira a également dû subir son ignorance pour comprendre les peines de cœur, sans parler du gala. Tout s’est dévoilé petit à petit, jusqu’à l’accident. Il a fallu que ce soit Chance, qu’il soit là pour elle alors que tout les avait éloignés jusque-là. Il lui a suffi de se perdre dans son regard, de sentir sa main dans la sienne pour chasser l’angoisse des murs blancs, des appareils médicaux. Il a ce pouvoir de l’apaiser, encore aujourd’hui dans ce jardin alors qu’elle le complimente sur son travail de baby-sitter. « Je t’ai proposé de te laisser Titine pour te récompenser pour tes talents de pilote et tout ce que tu as fait pour moi. Sauf que t’en veux pas. » Elle arbore un faux air vexé, tourne la tête pour montrer un profil presque hautain. Rapidement, ses lèvres se font attraper par un sourire, les traits de la brune s’amusent de la situation. « Sérieusement Chance, prends-la. Elle va juste prendre la poussière, ça m’dérange pas. Et c’est vraiment la moindre des choses que je puisse faire. » Reira remet ça sur le tapis, car elle veut vraiment le remercier d’une façon ou d’une autre et il semble difficile de pouvoir lui offrir quelque chose à la hauteur de ce qu’il lui apporte alors qu'elle ne le mérite même pas. Comme pour cette nuit au Cameroun, Chance fait énormément pour elle sans s’en rendre réellement compte. « Pour la médaille, j’y songerai. En tout cas, tu as l’air d’exceller dans ton boulot. » dit-elle en esquissant un sourire plus large. La russe était septique à l’époque où il lui a annoncé rejoindre les rangs des pompiers de la ville. Surtout, elle était inquiète pour lui. Finalement, elle est ravie de voir que tout a l'air de se passer pour le mieux, et qu’il est même une excellente recrue. La conversation doit prendre un air plus sérieux à l’évocation du frère Tsvetkov. La fugue et la disparition dans l’âme, ils savent tous les deux que la situation n’est pas facile, ni pour l’un ni pour l’autre. Entre la sœur qui perd une seconde fois sa passion, et le frère qui a peur de perdre sa sœur une nouvelle fois, il y a de quoi se faire du souci. Reira écoute les saintes paroles de Chance. Mots sensés, réflexion logique, elle acquiesce lentement de la tête tout en se perdant dans le pelage d’une Rocket en pleine sieste. Ses yeux glissent sur les traits apaisés de la chatte. « Je sais. Et je ne compte pas lui donner l’impression que je vais le laisser tomber. Pourtant j’ai déjà l’impression qu’il pense ça… Il m’a demandé plein de fois si ça me dérangeait qu’il reste ici, alors qu’évidemment que non. Forcément, ça m’inquiète… » Son regard remonte petit à petit vers le brun qui comprend sa situation. Reira ne voudrait pas le faire fuir, sauf s’il pense que c’est le mieux pour lui, là elle respectera sa décision. « Je sais qu’il doit vivre avec beaucoup de traumatismes, dont celui auquel j’ai participé. Et je sais aussi que l’accident vient de réveiller ce traumatisme alors j’ai peur de faire quelque chose de travers, malgré les belles paroles et les actes qui vont avec. » Chance a raison, il faut simplement lui laisser du temps. Elle le fera, et elle lui prouvera qu’elle restera bien à ses côtés. La russe ne compte plus fuir, ni aujourd’hui, ni dans un an. Prête à faire face à tout ce qui se présentera à elle, peu importe la difficulté. Il en va de même pour le pompier. Sans être capable de se positionner sur leur relation actuelle, Reira fera au moins l’effort d’être là pour lui. Ou de ne plus jamais le croiser s’il décide que cela vaut mieux pour lui. En réalité, elle ne veut plus devoir rejeter les autres à cause de ses propres erreurs et de ses propres peurs. Le psychologue le lui a bien fait comprendre : confronter les peurs, accepter la réalité. Ses pensées retrouvent le fil de la discussion quand Chance se met à parler des sushis. De ses sushis. Son petit discours lui étire un sourire, elle retient même un pouffement de rire. Cependant, elle ne le contredit pas. En fait, elle rentre même dans son jeu, ne prêtant ni attention à la barquette, ni au nom du restaurant. « Tu es passé des pancakes ratés aux sushis réussis. Je crois que ça mérite une nouvelle médaille ça. » Un vrai homme à marier. Elle ne doute pas un instant du fait qu’il aurait pu réellement tenter de lui confectionner des sushis faits maisons. Toutefois, elle est heureuse qu’il ne l’ait pas fait. C’est que Reira, elle se sentirait presque gêné de rien pouvoir lui offrir en retour de tous ces services. « Ils sont délicieux, merci d’y avoir pensé. T’en veux ? Je mangerai pas tout toute seule même si tu m’y forces. » Sans perdre son sourire et ses expressions malicieuses, elle lui tend la barquette et les baguettes pour qu’il puisse se servir. Une moindre contrepartie pour l’homme à tout faire. Les iris de la brune s’attardent un instant sur les traits dessinés entre soleil et fumée de l’ancien amant. Il est beau, peut-être encore plus qu’à l’époque où ils se côtoyaient. À moins que ce ne soit les sentiments amoureux récemment découverts qui embellissent encore plus ces traits. Peut-être. Elle ne sait pas. Elle sait juste qu’il est vraiment beau dans ce jardin, près d’un Blacky sagement allongé. À ce moment-là, elle choisit de détourner le centre de l’attention de cette dernière semaine sur quelqu’un d’autre qu’elle. « Comment tu vas toi ? Ça a l’air de bien se passer à la caserne vu votre intervention rondement menée. » Elle veut savoir ce qu’il se passe dans sa vie, discrètement, même si elle a déjà des idées gracieusement données par le gala.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Dim 24 Jan - 0:01
C'était facile. Facile d'être ici, avec Reira. Facile de rire et de la faire rire. De discuter, de la regarder. C'était facile de la conseiller, facile aussi de la taquiner. Tout ça, c'était facile, trop. T'étais pas sûr de t'y prendre comme il fallait, t'étais pas sûr de comment elle le percevait. T'aimais être ici avec elle, mais tu pouvais pas t'empêcher de douter. Quand bien même elle était adorable avec toi, est-ce qu'elle l'était d'elle même ? Est-ce qu'elle n'était pas juste comme ça pour te remercier ? D'un autre côté, tu la connaissais un peu, la brune. Enfin, tu connaissais pas ces choses basiques d'elle, comme sa date de naissance ou encore son nom -jusqu'à il n'y a pas si longtemps que ça-, mais t'as su apprécier et reconnaître un peu son caractère, tout comme tu te rappelait qu'elle aimait la bouffe japonaise et que c'était sûrement ce qui lui ferait le plus plaisir en sortant de l'hopital. Alors tu savais que c'était pas dans ses habitudes, de faire semblant. Ou alors elle n'était pas naturelle tout le temps que tu passais avec elle, mais tu n'y croyais pas trop. Quand elle n'était pas d'accord ou que quelque chose la dérangeait, elle en parlait. T'en a fais les frais quand tu lui a exprimé ton envie d'aller plus loin avec elle, en septembre. C'était pas dans ses projets, alors tu l'as su, tout de suite. Même si t'aurais peut-être aimé que ce soit clair tout de suite, parce que toi, c'était le genre de choses que tu connaissais pas. En général, tu prévenais tes compagnes d'une nuit avant de les mettre dans ton lits. La russe le savait, d'ailleurs. Ça a été clair tout de suite entre vous, cette nuit au Cameroun. C'est pour ça que ça t'a autant perturbé, cinq ans après, de ne rien savoir. Pour ça que t'es tombé de haut. Ouais, si tu n'étais pas le bienvenu ici, elle te l'aurait dit. Ou plutôt, elle ne t'aurait pas proposé de rester. Heureusement que tu as échappé à cette situation, sinon tu ne sais pas comment tu aurais expliqué ton départ à Piotr, ou encore quel type de soirée vous auriez passé avec Reira. Moins agréable que celle vers laquelle vous vous dirigiez, sans doutes. Tu ris avec elle au sujet de la médaille et son rappel que tu as refusé sa récompense, avant qu'elle ne te repropose sa voiture. Tu écarquilles les yeux, à nouveau. « Sérieux Rei... Je peux pas accepter tu te rend pas compte. C'est trop ? Je t'ai juste rendu service comme... Un ami. » Prononcer ce dernier mot te fait mal. C'était ce que t'étais destiné à devenir ? Un ami. Tu baisses les yeux, tires sur ta clope rapidement, embarrassé parce que c'était certainement pas ce que tu voulais être, et t'étais pas sûr que ce soit ce que tu étais. On peut vraiment vous considérer comme des amis alors que vous avez couchés ensemble pendant plus de deux mois et que tu es clairement conscient des sentiments évidents que tu as pour elle ? Il n'y a pas de mot pour une relation comme ça, ou alors, tu n'es pas encore au courant. Tu préfères te murer dans le silence, ni accepter, ni refuser. Et puis, est-ce que tu allais en avoir l'utilité, de sa voiture ? Tu te débrouillais bien sans depuis bientôt un an que tu étais rentré. Et c'était le cadeau que tu comptais te faire pour tes vingt-neuf ans. Tes parents t'avaient déjà demandé ce qui te ferait plaisir : ça fait dix ans que tu n'avais plus fêter ton anniversaire avec eux, chaque années, ils t'envoyaient un peu d'argent. Même quand tu ne donnais plus de nouvelles, que tu les ignorait. Eux, ils ne t'ont jamais lâchés. Alors tu leur avait juste demandé la même chose que d'habitude, que tu voulais t'acheter une voiture, enfin. T'avais juste pas encore passé le cap, ni même commencé les recherches. Est-ce que t'avais peur ? Sûrement. C'était le signe que tu commençais vraiment à vivre ici, l'association était un premier pas, les pompiers le second. Une voiture, et la prochaine étape, un appartement ? Une maison ? T'avais peur, pas parce que tu prévoyais de repartir mais plus parce que t'étais peut-être pas prêt. La confiance que Reira avait en toi pour vouloir te confier sa voiture le temps de sa convalescence te touchait vraiment, mais t'étais trop gêné pour accepter. Quand elle te dit qu'elle réfléchira à la médaille tu souris. Oui, tu préfèrerais presque une médaille à la première proposition qu'elle te faisait. Déjà, parce que si tu l'abimais, c'était pas très grave, mais aussi parce que ça faisait un souvenir, quelque chose te mettrait du baume au cœur rien qu'en la voyant. Ce genre d'objet, t'en avais pas. Ces petites bêtises, c'était inexistant pour toi. Ta chambre dans l'appartement de Maxyne n'était remplie que de vêtements, et c'est tout. Pas de souvenirs. C'était terne, morne, triste. La décoration, c'était pas ton truc. Tu joue de tes sourcils, y ajoute un clin d'oeil exagéré alors que la brune te complimente sur ton travail. « Qu'est-ce que tu croyais ? J'étais fais pour être pompier, quel dommage, j'ai trouvé ma voie dix ans trop tard. » Tu en rigole, parce que c'était mieux qu'en pleurer. Mais c'est vrai que la caserne était une ambiance qui te convenait; la complicité entre les pompiers était ce qui te manquait le plus de l'armée et tu avais pu le retrouver ici. Même si le système des gardes était parfois dur, ça t'allait bien pour l'instant; t'avais pas de responsabilité trop importantes chez Maxyne, personne ne t'attendait chez toi. A part ta blonde, mais c'est vrai que ça devait lui faire du bien de ne pas voir ta grosse tête tous les matins. Tu pouvais te le permettre sans avoir de regrets. La conversation penche alors sur Piotr, et pour une fois, l'absent n'est pas tenu pour faute. Tu essayes de rassurer Reira, de la conseiller comme tu le pouvais dans cette position qui n'était pas forcément la plus facile. Tu te sentais pas légitime de te mettre à la place de Piotr, ou plus dans ton cas, à celle de Loreleï. Pourtant, t'avais compris une chose avec l'éloignement du petit russe et la distance toujours aussi importante de ta sœur, même si elle avait fait quelques pas vers toi ces derniers temps : il ne fallait pas forcer les choses, laisser le temps dont il avait besoin à Piotr pour s'en remettre et lui faire confiance. T'as l'impression de ne pas beaucoup avancer Reira puisqu'elle sait déjà tout ce que tu lui dis. Une moue désolée déforme ta bouche. « C'est normal, il a peur de te déranger et doit penser que t'as besoin d'être seule, aussi. » Mais même si c'était le cas, t'étais pas sûr que ce soit une bonne idée, et que Piotr vive avec elle était la meilleure option dans ce que vivait Reira. C'était le pire moment pour la laisser seule, et ça le serait encore pendant plusieurs semaines. C'était là qu'elle avait besoin de la présence de ses proches, même si elle ne le pensait pas. « Tu sais, Piotr à juste besoin de sa sœur. T'as pas à t'angoisser, sois juste toi-même, sois sa grande-sœur, et tout ira bien.» Tu réprimes un sourire puisque c'est exactement ce que Piotr t'a dit de faire avec sa sœur. T'étais pas très original pour le coup, mais c'est dans cette situation que tu te rend compte qu'il avait totalement raison. La clé, c'est d'être soi-même. Tu lui adresse quand même un sourire compatissant et confiant, en espérant lui être un peu plus utile cette fois. Tu décides de lui parler des sushis, rentrer dans un jeu exagéré qu'elle devait savoir complètement faux. De toutes manières, t'étais pas capable de faire la cuisine correctement pour toi, et même avec toute la bonne volonté du monde, c'est pas en quelques heures et seul que tu aurais réussi à faire des sushis, même pour Reira. D'ailleurs, elle rentre dans ton jeu et cette fois, tu ne réprime pas le sourire que tu laisses éclater. « C'est que je me suis entraîné, il fallait que je t'impressionne. » C'est faux, mais tu continues la blague en lui faisant un clin d'oeil surfait. Enfin, pas totalement faux. Tu ne voulais pas impressionner la russe, mais plutôt la faire se sentir chez elle, la rendre heureuse et rendre ce retour un peu plus facile. Elle te remercie et tu lui souris en guise de réponse, tandis qu'elle pousse la barquette de japonais vers toi. Tu secoues négligemment la tête, un soupire amusé. « Alalah, c'est qu'il faut tout te faire toi. Je ne pourrais pas dire à Piotr que tu as tout mangé, par contre...» Clin d'oeil mesquin, pendant que tu prends les baguettes, tu n'allais rien dire. Il faudrait déjà que Piotr te pose la question, et tu n'étais pas sûr de cette éventualité. Tu pioches un maki. C'est Reira qui t'a fait découvrir les sushis, commander japonais c'était pas très fréquent pendant ton engagement. Mais il fallait dire que c'était pas mauvais ces trucs là. Ça remplissait le ventre et pour longtemps. En plus, c'était plein de bonnes choses. Pour la santé, c'était meilleur d'un Mc Do, c'est sûr. Tu mâches lentement, prend ton temps pour déglutir quand la russe se met à te questionner. Tu réfléchissais à ce que tu pouvais lui répondre. Parce que oui, ça se passait bien à la caserne, et même dans ta vie, si on oubliait quelques problèmes en cours de route. Tu acquiesce et dépose les baguettes. D'ailleurs, ta clope s'était éteinte, et il n'y avait plus que le filtre, alors tu la jette dans le cendrier. Tu te retiens d'en sortir une nouvelle, tu devais arrêter ces mauvaises habitudes de les enchaîner ou tes poumons ne tiendrons plus. Tu pouvais déjà t'estimer heureux que ça n'entache pas trop tes compétences sportives ou au boulot, vu que tu fumais littéralement comme un pompier. « Ouais, ça se passe super bien. L'équipe est cool, on s'entend bien et ça n'a pas été trop dur de s'intégrer. » Tu hausses les épaules, et vu son regard, la caserne n'était pas la seule chose qui l'intéressait. Tu décides de lui parler rapidement de ce qui a pu changer, même s'il n'y avait pas grand chose, en fin de compte. « Je suis toujours dans l'association des anciens combattants... Ça se passe bien aussi. Je ne me suis pas encore décidé à parler, j'avoue. C'est encore un peu tôt, mais mon parrain me pousse un peu à y aller. Ça devrait m'aider, apparemment. » Il paraît que parler ça débloque. Toi, tu te sens pas prêt à parler. T'as encore du mal avec tout ça. T'as dû raconter ton histoire, vivement, à Piotr. Et tu t'en veux de ne pas avoir su le faire avec Milan, Loreleï ou tes parents. Parce que c'est eux qui devraient le savoir en premier, pas toi. « Sinon écoute, il n'y a pas grand chose à dire. On ne s'est pas entretués avec Maxyne, c'est que la colocation se passe bien. » Tu rigoles. Evidemment que la cohabitation avec Maxyne se passait bien, ce n'était pas vraiment nouveau. Tu évites volontairement le sujet le plus important, sans doutes. Fiona. Parce que t'étais pas sûr de vouloir en parler avec la brune, puisque le sujet créait une discorde profonde dans ton esprit.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Dim 24 Jan - 13:15
— Il venait de prononcer le mot interdit. Ami. Le temps se suspend à ses lèvres, les deux anciens amants s’arrêtent avant de détourner leurs regards. Chance vient de répondre à toutes les interrogations que la brune se posait, assise sur sa chaise de jardin, boule de poils sur les cuisses. C’est que la belle n’aurait pas imaginé qu’il utilise ce mot. Pourtant, elle ne sait pas à quoi elle aurait pu s’attendre d’autre. Quelque part, elle imagine que le pompier ne va pas prendre le risque d’évoquer quelque chose qui se rapporte à l’amour. Il s’est fait jeter pour cette raison, parce qu’il a avoué à demi-mots qu’il voulait plus. Le palpitant a paniqué, les neurones ne se sont pas connectés et ils se sont salués avec respect, chacun a la recherche de ce qu’ils veulent. Pour le coup, elle a merdé. Bien merdé même. Tout ça parce qu’elle a eu trop peur de s’accrocher à quelqu’un, qu’une personne s’attache à elle. Le foutu mensonge avait déjà rattrapé la belle, et Chance a été un dommage collatéral. Reira le sait, elle l’a compris, trop tard. Jamais elle n’a blâmé le brun, pas même lorsque son comportement enfantin à Noël a causé le départ de Piotr. Tout était de sa faute, parce qu’elle aurait dû être clair, évoquer sa peur de l’attachement. La russe sait qu’il l’aurait attendue, contrairement à leur espèce de rupture qui les a définitivement séparés. Elle s’en mord les doigts à chaque fois que le destin a reposé Chance sur son chemin. Peut-être qu’il s’est débarrassé des sentiments naissants, qu’il est prêt à n’être qu’un ami, pendant qu’elle développe les siens. Ce serait un juste retour des choses après tout. Néanmoins, tout ce qu’ils ont depuis une semaine lui semble trop naturel et trop complice pour que le lien passé soit effacé. Ou alors, elle ne veut pas y croire. Le destin lui susurrerait presque à l’oreille qu’ils sont faits l’un pour l’autre, que même éloignés, ils se retrouveront toujours. Mais la russe n’est pas certaine de vouloir se créer un tel espoir, pas maintenant. Car l’accident et l’inquiétude associée troublent sûrement le beau brun, d’où sa présence indéfectible à ses côtés. En plus, elle n’est même pas certaine qu’un ami se décarcasse autant qu’il l’a fait, pas après avoir passé quatre mois à s’ignorer et à vivre comme si l’autre n’existait plus. Cependant, ce n’est pas le genre de réflexion qu’elle a envie de partager avec Chance, ça rendrait la conversation bien moins agréable. Avec tout ça, elle oublierait presque que de base cette conversation part de l’idée qu’elle voudrait lui confier sa voiture, histoire qu’elle serve à quelqu’un. Reira sourit discrètement, le genre qui étire à peine le derme. Peut-être que c’est effectivement trop comme il le dit, peut-être pas. Ce n’est qu’une voiture à laquelle elle n’attache aucune importance. Simple moyen de locomotion qu’elle veut bien prêter à qui le veut, et en réalité, tant pis s’il y a une égratignure. « Si tu n’en veux vraiment pas, je ne vais pas t’y attacher de force, rassure-toi. » Elle aurait pu rajouter qu’elle cherche un moyen de se racheter auprès de lui. Parce qu’objectivement, elle ne mérite aucunement sa bienveillance et sa sollicitude. Sauf qu’à nouveau, cela entrainerait une conversation qu’elle souhaite éviter, car ce qu’ils ont est trop beau pour être perdu dans une nouvelle conversation dramatique. À la place, la russe va se pencher sur cette question de la médaille. Derrière la blague, il y a sûrement de quoi trouvait un cadeau unique, un truc qui dure et dans lequel la nostalgie gît. Ça flatterait son égo de laisser sa trace sur cette médaille, objet banal qui accompagnerait Chance jusqu’à la fin de sa vie, objet qui ferait l’objet d’histoires à raconter aux petits-enfants. Oui, ça lui réchaufferait le cœur de savoir qu’un bout d’elle sera toujours avec lui, sans même se douter que c’est déjà le cas. Assurément, lui, il aura marqué sa vie. Les confidences échangées, le besoin de guérison réciproque, la sensation d’être tirée vers le haut, d’être aimée. Il est ancré dans son cœur et son esprit, quoi qu’elle en dise et même si elle devait le repousser jusqu’à la fin des temps. Son amusement au compliment de la brune sur son nouveau boulot semble lui donner des ailes. Le rire de Reira se mêle aux siens alors qu’elle réplique. « Tu feras attention à tes chevilles, quand même. J’voudrais pas devoir te prêter mes béquilles parce qu’elles sont trop enflées. » Taquineries innocentes qui s’échappent entre eux, la complicité à son paroxysme. Néanmoins, malgré ses doutes initiaux, Reira doit bien avouer qu’il excelle véritablement et qu’il s’y plaît, même si elle n’a vu qu’un bout de son quotidien, et qu’elle était la victime. Le gala lui a montré qu’il s’entendait aussi très bien avec ses collègues, pour les rares fois où elle osait zieuter dans sa direction. Elle aurait aimé que Piotr soit présent à ce gala, pour ne pas voir ses pensées accaparées par le pompier, pour s’amuser en toute candeur entre frère et sœur. Excepté que le petit frère a décidé de filer sans ne rien dire à personne, laissant ses proches arpentés les rues d’Island Bay et de la capitale néo-zélandaise. D’ailleurs, Reira se sent obligée d’évoquer son frère, parce qu’elle sait qu’il n’ose pas lui faire part de ses craintes. Moscou n’est pas loin, 2012 et 2013 non plus. De fait, en sachant que la situation s’est arrangée entre les deux garçons, elle tente de grappiller des informations auprès du brun. Elle n’obtient pas grand-chose, seulement des conseils auxquels elle s’attendait. Toutefois, le fait que ce soit Chance qui la conseille à une dimension particulière. Il vit une situation similaire avec sa petite sœur, et même s’il est aussi peu légitime que Reira à se mettre à la place des cadets, il connaît la situation. Une moue amusée déforme ses lippes tandis qu’il évoque le fait que Piotr pense qu’elle a sûrement besoin d’être seule. Elle ose même laisser s’échapper un ricanement, un seul sourcil haussé alors qu’elle observe Chance. « Tu crois vraiment qu’il pense que j’ai besoin d’être seule, cher baby-sitter ? » Non, Piotr veut s’assurer qu’elle ne replonge pas dans l’état léthargique de la dépression. C’est bien pour ça qu’il a chargé le brun de la surveiller et lui tenir compagnie le temps qu’il revienne de son entrevue avec Imrân. Puis, il a des paroles qui sonnent comme une évidence. Chance a raison, elle n’a qu’à être elle-même, jouer un rôle ne servirait à rien. C’est ce que lui avait dit Piotr, il veut la voir dans ses états d’euphorie, tout comme dans ses moments plus sombres. Il veut sa sœur à part entière, et non un robot parfait qui ne transpire que la joie et le bonheur. Par conséquent, sa tête approuve d’un hochement de tête et d’un sourire touchant. « Tu as raison… » Si Reira est déjà capable de pouvoir parler à un psychologue, elle devrait bien pouvoir apparaître telle qu’elle est aux yeux de Piotr, peu importe la situation.
Sa remarque sur les sushis tire plusieurs sourires amusés à la russe, rentrant dans le jeu de l’apprenti cuistot. Reira ne se gêne pas pour lui rappeler que son talent en cuisine se contient en des pancakes ratés. Quoi qu’il a sûrement pu s’améliorer depuis. Elle l’espère pour lui d’ailleurs. Les paupières de Reira papillonnent sous l’étonnement alors qu’il plaisante sur le fait que ce roulage parfait de sushis n’est fait que pour l’impressionner. Elle a espoir d’y déceler une part de vérité mais à la place elle ricane avant de lui proposer de goûter à ses sublimes pseudo sushis faits maisons. Elle sait très bien qu’elle ne pourra pas tout manger. La bouffe japonaise est peu calorique mais tient extrêmement bien au corps, en plus de rapidement combler l’estomac. Celui de Reira n’est pas bien grand depuis le premier accident, et a sûrement rapetissé un poil face aux repas peu appétissants de l’hôpital. Chance le malin lui fait remarquer qu’il sera obligé de prévenir son frère qu’elle n’a pas tout mangé. À ses mots, elle prend un air faussement outré, allant jusqu’à planter la pulpe de ses doigts contre sa poitrine. Un choc presque réel. « Tu oserais me trahir de cette façon ? Je suis outrée Chance ! » Elle aurait pu remettre sur le tapis la question de l’amitié, lui dire que c’est bas de trahir une amie de cette façon. Cependant son cerveau a réagi suffisamment vite pour empêcher les lèvres d’évoquer cette question. Déjà, parce qu’elle n’a pas encore envie de se qualifier ainsi, elle préfère cette phase ambigüe où ni l’un ni l’autre ose émettre une qualification définitive sur ce qu’il se passe entre eux. Sauf le « ami » lâché par Chance un peu plus tôt. À nouveau, Reira reporte la question à plus tard, quand ils ne pourront plus l’éviter. En attendant, elle décide de s’intéresser à Chance, façon discrète de se rattraper pour toutes ces semaines où elle n’a plus été là pour écouter ses confidences sur l’oreiller. Même si son objectif est bien plus précis que ça, l’esprit malicieux qui ne veut capter qu’une information importante. Cependant, elle ne crache pas non plus sur ses paroles. En effet, ça la ravit véritablement de savoir que tout se passe bien pour lui, que ce soit au boulot ou dans l’association qu’il a rejoint en grande partie pour le suivi psychologique et le processus de guérison, bien qu’il ne semble pas encore réellement prêt à évoquer tout ce qu’il a sur le cœur. « Le psy de l’hôpital me tient le même discours, sauf qu’il me laisse un peu moins le choix. J’ai pas le droit d’éviter ses questions, alors j’parle. Même si parfois on parle d’autres choses aussi. J’peux pas te dire si ça a de bons effets, mais vu ce que tout le monde me dit : ça aide et ça fait du bien. De toute façon ça ne doit pas pouvoir faire de mal… » Parler, c’est expulser. Et les maux qui hantent l’âme doivent être expulsés pour la purifier. En conséquence, oui se confier à de quoi faire du bien. Encore faut-il être prêt à poser à voix haute ce qui taraude l’esprit, et ce n’est pas encore à la portée de tout le monde. « Le plus important est de se sentir prêt. Ça viendra quand ça devra venir. » Reira ne l’était pas vraiment, parce qu’elle n’a jamais voulu être prête. Aujourd’hui, elle sait qu’elle n’a plus le choix car elle connaît les conséquences du silence et du mal gardé enfoui. Les traumatismes de l’armée sont probablement un cran au-dessus, elle n’y connaît rien mais pour avoir compris en partie ce qui hante Chance grâce à ses demi-confidences, elle se doute qu’il a besoin d’encore plus de temps qu’elle. Un jour, elle sait que tout ça appartiendra au passé, que l’ancien soldat aurait pu faire la paix avec ses démons intérieurs. En tout cas, c’est tout ce qu’elle lui souhaite. Il complète le récit de sa vie en évoquant Maxyne, et c’est tout. Suspicieuse, Reira plisse les yeux. Il a éludé la belle à la robe bordeaux. Pourquoi ? S’ils sont amis, il peut bien en parler. Et même s’ils ne le sont pas, il ne lui doit rien. À sa place, Reira aurait sûrement enfoncé le clou en évoquant l’arrivée d’une nouvelle personne dans sa vie. Mais ça, c’est parce que la russe est quelque peu rancunière. Et dieu sait qu’elle l’aurait été dans la situation du pompier. Toutefois, elle respecte son silence sur sa vie sentimentale, parce que ça la conforte dans une idée qui lui plaît. Celle que Chance n’est pas passé à autre chose au point de se confier sur ses sujets-là. Ceci dit, il peut simplement éviter la question pour ne pas jeter un froid sur leur discussion. Ou alors, peut-être que finalement ça n’a pas fonctionné avec elle, donc il préfère éviter d’en parler. Une relation sans intérêt passe facilement à la trappe, néanmoins elle se serait terminée bien vite. Le doute habite l’esprit de la brune alors qu’elle gamberge sur la vie sentimentale de Chance pour tenter de se rassurer. Parce qu'incontestablement, ça lui ferait mal d’apprendre qu’il est amoureux d’une autre qu’elle, pendant qu’elle se met à souffrir d’un amour à sens unique. Encore une fois, probable juste retour des choses. « Il n’y avait pas vraiment de raisons que ça se passe mal entre vous, si ? » La complicité saute aux yeux entre les deux meilleurs amis, Reira en a aussi fait les frais à Noël. Elle aurait d’ailleurs dû se douter que son cœur n’était pas insensible au beau brun quand une pointe de jalousie l’avait piqué à l’annonce de sa colocation avec la blonde. Enfin, ce n’était rien face à leur complicité tactile lors du réveillon. Même si ce n’était que sa meilleure amie, leur petit manège a conduit la russe à s’éclipser le plus possible de la table dès que ça lui était permis. Vive le fait d’être hôtesse, véritable atout ce soir-là. Au passage, Reira visualise la tension restante entre le O’Brien et sa sœur, ce qui la conduit nécessairement à une question indiscrète. « Et avec Loreleï, ça va ? Ça semblait encore compliqué à Noël… » Elle ne s’étale pas sur les événements, ni sur le fait que Chance a contribué à l’escalade de drames lors de la soirée. Ils connaissent le déroulement de la soirée tous les deux. Cependant, elle a peur qu’à cause de ce repas, leur relation se soit un peu plus dégradée. Pour n’être que la sœur de Piotr, Reira sait déjà la dureté avec laquelle la petite O’Brien la juge et observe le moindre de ses actes avec assiduité, alors elle n’ose pas imaginer la pression sur Chance pour devoir se conduire correctement…
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Dim 24 Jan - 19:07
La présence de Reira avait bouleversé ta vie. Dans tous les sens du terme, tu t'es retrouvé ébranlé par tout ce qu'elle était. Il y a cinq ans, mais aussi aujourd'hui. Elle t'avait touché au Cameroun, son histoire, tu l'as écoutée sans jamais penser qu'un jour les rôles s'inverseraient. Elle s'est sentie assez confiante pour répondre aux questions que tu lui a posé après avoir vu ses cicatrices et la tendresse qui a fait de vous des amants transits, cette première nuit, s'est prolongée avec les confidences d'une danseuse à un soldat. La retrouver aussi naturellement était presque irréel. En cinq ans, il s'en est passé des choses pour toi. Quand tu l'as connue, Medrick était encore là. Le choc à dû être important pour elle aussi, te retrouver aussi différent. Alors qu'elle, elle semblait s'être accommodée de ces nouvelles habitudes. En apparence, seulement. T'as finis par comprendre que son rêve déchu la hantait toujours, mais elle vivait toujours de sa passion, sans pour autant être aussi libre qu'elle l'aurait désiré au départ. Et puis il y a eu ces sentiments que t'as senti grandir trop tard et qui t'ont fait un mal de chien, parce que tu ne pouvais pas revenir en arrière. Tu pouvais pas te détacher d'elle, de ses caresses, de son corps, de sa voix. Trop dur de la laisser partir, t'as dû te faire une raison. Plusieurs mois sans en entendre parler, plusieurs mois à essayer de l'oublier. C'est que ça pourrait presque te faire rire, cette histoire. T'as réussi à l'oublier sans problèmes jusqu'à ne te souvenir d'elle qu'à la vision de ses cicatrices; même son prénom ne te disait rien. Et alors que tu cherchais plus que tout à t'acquitter de ces souvenirs, rien de toi n'était prêt à l'effacer de ta mémoire. T'as jamais réussi à la laisser s'évaporer complètement, il restait toujours une partie d'elle qui perlait et stagnait dans ton esprit, attendant le bon moment pour reprendre le contrôle et inonder tout ton être des sentiments que tu avais pour elle. Même avec une femme aussi intéressante que Fiona, la russe occupait tes pensées, impossible de t'en débarrasser. Et tu t'en voulais. Parce que l'américaine n'avait rien demandé, qu'elle vivait seulement l'instant présent et que tu brisais les possibilités qui avaient germées entre vous. Vous riez un peu au sujet de la voiture dont tu déclines encore la proposition. Tu lui souris, reconnaissant qu'elle n'en vienne pas à te forcer la main. Tu savais que tu ne réussirais pas à te faire à l'idée d'utiliser la voiture de Reira. Pour des courses exceptionnelles comme aujourd'hui, ce n'était pas gênant. Mais pendant trois semaines, ça te perturbait. Tu préférais en rester aux transports tant que tu le pouvais, et si vraiment un jour tu aurais besoin d'une voiture, tu n'hésiteras pas à demander à Reira. En imaginant que la relation qui semblait ressoudée entre vous n'explose pas à nouveau. Elle te taquine un peu sur ton boulot, te complimente aussi, en passant. Tu préfères en jouer, t'amuser de cette idée. Tu reprenais un peu ces vieilles habitudes que tu avais, avant que tout ne se dégrade. La facilité que tu avais à rire de tout, de toi aussi. Jouer au faux modeste, te venter même. C'était toi tout craché, à l'époque du lycée et au début de tes années de soldat. Quand la pression de la mort n'était pas encore tombée sur votre équipe, que la guerre restait abstraite, comme dans un jeu vidéo. C'est Medrick qui vous a fait vous rendre compte de tout ça. Parce que tant que ça ne touchait pas directement votre petit cocon fraternel, tout allait bien. C'est à partir de là que c'est devenu réel, trop réel. Vous êtes sortis du jeu pour vous rendre compte que votre pote était mort bêtement, mais que vous ne pouviez pas échapper à d'autres accidents, bien moins idiots que celui-ci et aux répercussions importantes dans les conflits mondiaux. Ouais, tu revenais, petit à petit à cette vie normale, t'oubliais peu à peu les angoisses qui te prenaient aux trippes il y a encore un an. Tu redevenais le Chance qui est parti il y a un peu plus de dix ans, insouciant et bon vivant. « C'est pas grave si elles enflent, tu seras là pour les aider à dégonfler. Puis si pendant ce temps tu fais la baby-sitter, ça me va. » Tu hausses les épaules, l'oeil malicieux. La discussion sur Piotr prend une tournure un peu plus légère alors que tu essayes de la rassurer comme tu peux, tout en tentant de te mettre à la place de son petit frère pour l'aider. Mais tu ne pouvais pas comprendre tout ce qu'il ressentait. Parce que toi, t'étais plutôt comme Reira. A tout faire pour montrer que tu ne partiras plus, trouver des raisons pour te retenir ici définitivement, t'installer, trouver un boulot. C'était pareil pour Reira, elle était là depuis plusieurs années, maintenant. Elle avait adopté ses deux boules de poils, avait un boulot, même si vu l'accident ça risquait d'être compliqué... Une maison, des amis. Elle s'était faite à la vie d'ici, et tu croyais sincèrement en sa volonté de rester. Pourtant, ça semblait ne pas leur suffire, à Piotr et Loreleï. Et t'avais du mal à comprendre ce qu'ils attendaient de vous exactement. Tu finis par récupérer la barquette de sushi pour l'aider à la finir, mais toi tu avais mangé. Alors au pire, elle n'aura qu'à mettre ce qu'il lui restait au frais et finir ça ce soir. Tu doutais qu'elle mange beaucoup aujourd'hui de toutes manières, même si elle essayait. Mais c'était déjà ça et c'était un premier pas vers un bon rétablissement. Tu ne peux pas t'empêcher de la taquiner pour autant à ce sujet, et son air outré te faire rire. « Moi, te trahir ? Pour qui tu me prend. Je prend juste soin de toi. » Tu dis en agitant les baguettes qui tenaient un nouveau maki avant de le mettre dans ta bouche. La brune profite de cette ambiance plus légère pour te poser des questions, te demander comment tu vas. C'est vrai que depuis une semaine, c'est surtout à elle que tu t'intéresse. Alors t'es un peu perturbé par la question et tu prends le temps de bien poser les choses dans ton esprit avant de lui répondre. Parce que tu pourrais rapidement faire une bêtise et lui raconter quelque chose dont tu ne voulais pas lui parler. Heureusement, manger te donne une bonne excuse pour ne pas réussir à lui répondre immédiatement. Ça te permet de te poser et d'être d'accord avec toi même pour décider de ne pas parler de Fiona. Pas parce que tu avais honte de ta relation avec elle, mais parce que tu n'étais pas sûr que ce soit très approprié. Et puis, cette dite relation avec Fiona était vouée à se l'échec tant que tu serais envoûté par la beauté russe. A quoi ça servirait de lui en parler si dans quelques jours c'était déjà du passé ? Tu lui parle de la caserne, que ça te plaît d'être avec eux, que tu y trouve ta place et que ça te convient. L'association des anciens combattants, aussi, même si t'es toujours incapable de parler devant le groupe. T'as réussis à discuter avec le psychologue bénévole du centre, et c'était déjà pas mal. Avec Gabriel, aussi, et t'as apprit ce qu'il lui était arrivé. Elle répond à l'idée que parler devait faire du bien; elle le vivait avec son psychologue depuis l'accident et c'est vrai que vous étiez un peu dans le même bateau tous les deux. Même si quitte à parler, tu préférais parler avec Reira. C'était plus facile, les mots sortaient tout seul, et t'avais pas l'impression qu'elle te jugerait. Tu savais bien qu'à l'association tu n'étais pas le seul à avoir perdu un partenaire, mais ça t'empêchait pas d'avoir du mal à avouer tes tords devant une assemblée d'anciens soldats. T'avais honte d'avoir baissé les bras. Tu lui souris quand elle te conseille te prendre ton temps, et tu hoches la tête. Parce qu'elle n'avait pas tord, t'avais la chance contrairement à elle de ne pas être obligé d'en parler. Tu pouvais attendre d'être prêt, ça ne poserait pas de soucis. Alors tu parles de ta cohabitation avec Maxyne, aussi pour ajouter une pointe d'humour à cette conversation qui revirait encore dans la nostalgie et le regret. Mouvement d'épaules nonchalantes quand Reira te demande s'il y avait vraiment une raison pour que ça n'aille pas avec ta meilleure amie, avant de lui répondre. « Non, mais on est pas faciles à vivre je pense. Elle a eu l'habitude de vivre seule depuis que son frère est parti, et moi je ne suis là que trois jours par semaines. » C'est vrai que la caserne t'empêchait d'être très présent à l'appartement, parfois tu laissais Maxyne seule avec tout ce qu'elle avait à gérer, même si tu faisais en sorte de ne rien lui laisser de toi avant de partir. Ça t'avais déjà échappé d'oublier un détail; mais la blonde ne t'en tenait pas rigueur. C'est là que Reira te parle de Loreleï, et des évènements qui auraient suivis Noël vu la gêne qu'il y avait entre ta sœur et toi. Tu souris, pensif. « Je sais pas. Ça reste très compliqué avec elle, elle est comme Piotr, elle a du mal à me faire confiance. Je m'estime heureux quand elle accepte de me voir à l'appartement ou chez nos parents. Mais elle a raison, je veux dire, j'ai pas été là pendant dix ans alors elle s'est habituée à vivre sans moi. La rancune en prime...» Tu hausses les épaules à nouveau et laisse sortir un long soupire d'entre tes lippes. « On est allés voir les lanternes, avant Noël, avec notre frère. C'était super, t'as pu les voir un soir toi aussi ? » Parler de la période pendant laquelle vous vous ignoriez était un peu étrange, mais finalement, vous ne vous en sortiez pas trop mal. Sans évoquer directement les tensions qui vous avaient séparés, vous évitiez tous les deux le sujet. Par peur qu'elle réapparaissent, surement. Tu préfères lui demander si elle a pu observer le spectacle des lumières qui a émerveillé toute la ville pendant le mois de décembre. T'as adoré ça, et t'étais content de le partager avec Milan et Loreleï.
Le sujet des lanternes en ayant lancé un autre, vous avez passé la fin d'après-midi à discuter, rire et vous partager la barquette de sushis comme si de rien n'était. Tellement que vous l'avez finis sans vous en rendre compte. Le soleil déclinait depuis quelques heures, sans que vous ayez vu passer les heures. T'as gentiment proposé à Reira d'aller sortir Blacky pour sa ballade de fin d'après-midi, la laissant un peu seule, réapprivoiser sa maison et s'autoriser un moment d'intimité si elle voulait prendre une douche. T'en a profité pour fumer une clope pendant la promenade du jeune chien, heureux que tu sois son compagnon de sortie. Cigarette dans une main, téléphone dans l'autre, tu vérifies que tu n'ais pas reçu de message trop important pendant cette après-midi où tu avais complètement délaissé la boîte électronique dont tu t'étais vite accommodé depuis que tu pouvais la consulter quand tu le voulais sans prendre le risque d'être reprit à l'ordre par un supérieur : parce qu'ici, c'était la vraie vie. Pas l'armée. Heureusement, tu avais seulement reçu quelques notifications habituelles. T'en profite pour prévenir Maxyne que tu n'étais pas prêt de rentrer puisque Piotr ne t'avait toujours pas donné de nouvelles. Il était encore avec Imrân, et tu ne voulais pas le presser. Il pouvait prendre le temps dont il avait besoin. Ton amie savait où tu étais, tu ne lui avais pas menti, tu t'étais juré de ne plus le faire. Tu savais qu'elle était réticente, mais que c'était aussi et surtout pour Piotr. Enfin, c'est ce que tu lui faisais croire. Parce qu'évidemment que tu faisais ça pour Reira, pour être avec elle, sans vraiment savoir où allait te mener cette soirée, malgré tout. Ta cigarette terminée, tu décides de faire demi-tour à la grande déception de Blacky qui semblait prêt à se promener encore des heures; mais dès que tu évoques sa maitresse, il se met à courir en direction de sa maison et le chemin du retour est plutôt rapide. Après avoir fermé la porte de la maison tu préviens Reira que tu es de retour, au cas où elle soit encore sous la douche. Même si le quartier, et plus généralement Island Bay, était plutôt calme, ce n'était pas trop utile. Mais on n'était jamais trop prévenant. Ou peut-être que si. Tu enlèves tes chaussures puisque tu ne risquais pas de ressortir tout de suite et remet de l'eau au chien mais aussi à Rocket, avant d'aller t'installer sur le canapé, en attendant que la russe finisse ce qu'elle avait à faire. Une douche avec son genoux, ça devait prendre plus de temps que prévu, c'est sûr.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Dim 24 Jan - 21:15
— Il a des paroles innocentes Chance, le genre que l’on dit sans réfléchir aux conséquences parce qu’il semble trop naturel de les dire. Ça vaut pour tous les gestes qu’il fait, ces actes de tendresse mis sous le couvert de l’amitié. Simple service rendu dit-il. Quel ami prend autant soin d’une personne après quatre mois d’ignorance pure et simple ? Quel ami se plie en quatre pour une femme qui a fermé la porte à ses sentiments ? Reira ne connaît peut-être rien à l’amour. Le manque d’expérience à l’Académie, les histoires passagères liées à son voyage, les comédies romantiques qu’elle visionne une fois tous les trente-six du mois, rien de tout ça ne vaut la pratique dans laquelle elle s’est plongée malgré elle il y a de longs mois de cela dans ce bar où elle a reconnu le rire du soldat. Pourtant, son myocarde lui dicte que non, ça n’a rien d’un comportement d’ami. La russe a peu d’amis, toujours affublée de cette crainte que l’on ne s’attache trop à elle, néanmoins elle connaît mieux ce lien que l’amour. Pour sûr, aucun de ses amis feraient autant que ce que Chance a fait en si peu de temps alors qu’il semblait prêt à tourner la page. Il veut juste prendre soin d’elle, lui offrir ce cocon protecteur dont elle a désespérément besoin en ce moment. Ça n’a rien d’un geste purement altruiste, toute personne sensée sur Terre verrait qu’il y a de l’amour derrière. Ce truc inconditionnel qui pousse n’importe qui à se plier aux désirs et besoins du bien-aimé. Ce serait trop beau si Reira y croyait, ce serait trop beau de se dire que son erreur stupide ne lui a pas coûté le pompier. Il agite le maki devant ses yeux, le dévore avec son rictus amusé aux lèvres pendant que les prunelles perses le contemplent. Des tas de questions traversent l’esprit de la brune à ce moment-là, certaines qu’elles osent émettre à haute voix, d’autres qu’elle garde pour elle. Le principal est qu’elle puisse rattraper le temps perdu, visionner en accéléré l’évolution de la vie de Chance sans elle. Peut-être qu’elle cherche secrètement à savoir s’il est mieux sans la russe, s’il a rencontré quelqu’un -même si elle se doute que oui-. Parce que Reira, si elle voit qu’il se porte mieux sans elle, elle n’enfoncera pas la porte qu’elle a sciemment fermé il y a quatre mois. Ce serait mesquin, égoïste. Elle ne veut pas satisfaire ses propres besoins en ravivant les sentiments de l’ancien amant s’il a décidé que le livre devait se terminer. Leur histoire est peut-être déjà clôturée, ou elle ne fait que commencer. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas à elle d’en décider. Elle l’écoute évoquer son quotidien à la caserne, sa colocation avec sa meilleure amie et ses réticences à parler au psychologue de l’association des anciens combattants. Elle comprend la brune, tente de le rassurer en lui disant que ça doit venir de lui, qu’il verra quand il sera prêt. Il n’a aucune obligation, s’il se sent suffisamment bien pour ne pas en parler à un inconnu, ainsi soit-il, elle ne remettra certainement pas son choix en question. Sa relation avec Loreleï la taraude, plus encore que celle avec l’inconnue du gala. Elle connaît sa complexité, elle fait le pont avec son histoire avec Piotr. Comme elle s’y attendait, leur relation vogue entre deux eaux. Tantôt tout va bien, tantôt tout se complique. Elle acquiesce lentement à ses paroles, grimace même à certains instants. Avoir comme point commun d’être des membres familiaux indignes n’est pas ce qu’elle préfère avec Chance, pourtant c’est ce qui lui permet en grande partie de le comprendre. Et encore, Reira trouve que Loreleï est bien dure avec son frère parti à l’armée, là où Piotr semble presque trop doux avec sa sœur qui l’a abandonné pour une stupide passion. Chance a vécu des horreurs, il a vu des frères d’armes, des amis, mourir. Reira n’a eu que le genou et l’âme brisée, la passion volée. Autant dire qu’il y a pire dans la vie. Cependant, ce n’est pas elle qui fixe les règles. Elle ne peut ni choisir comment sa relation avec Piotr évoluera, ni changer le comportement de Loreleï avec son frère. Enfin, peut-être qu’elle aurait pu, avant que la jeune O’Brien ne découvre que Reira est faite du même bois que son frère. « Comme tu l’as dit, c’est une question de temps. J’suppose que c’est bon signe pour le futur qu’elle accepte de te croiser, qu’elle arrête de te fuir. Ça finira par se décanter. » Ils sont encore jeunes, la compréhension du monde tourne souvent qu’autour d’eux, sans prendre en compte les milliards de circonstances qui gravitent autour de chaque situation. Rien n’excuse pleinement les lâcheurs, toutefois ils peuvent bénéficier de circonstances atténuantes. Chance lui avoue d’ailleurs qu’ils ont été voir les lanternes tous ensemble en famille. Le regard de Reira s’illumine alors, accueillant avec joie la bonne nouvelle, ne prêtant pas de suite attention à sa question. « Oh mais c’est génial ! Tu vois, elle accepte même de participer à des trucs où t’es là, c’est que ça commence à s’améliorer. » La russe affiche un large sourire. Si elle prend en compte les lanternes et le repas de Noël, il semblerait en effet que la jeune Loreleï soit en train d’accepter le retour de son frère, sa présence tout doucement. « Je ne les ai pas vraiment vues. Plutôt aperçues en me promenant au marché. Mais ça avait l’air très beau ! L’année prochaine, j’essaierai de m’y attarder un peu plus, le spectacle doit être très… poétique. » Elle se planifiera ça avec Piotr, d’ici un an, tout devrait rouler comme sur ses roulettes entre eux. Du moins, elle l’espère. L’évocation du marché de Noël les fait dériver dans une conversation plus joyeuse. Discuter de tout et de rien en finissant la barquette de sushis fait courir le soleil à une vitesse ahurissante.
Les rayons solaires commencent à perdre de leur splendeur alors que le jardin tombe peu à peu aux mains des ombres. C’est à ce moment que le baby-sitter propose d’offrir à Blacky sa promenade du soir. Elle a naturellement accepté, parce qu’il vaut mieux quelqu’un capable de pouvoir lui courir après s’il tente de se faire la malle plutôt qu’une éclopée en béquilles. En revanche, elle aurait aimé pouvoir les accompagner. L’après-midi dehors lui a fait du bien, cependant elle est tout de même restée à la même place. Depuis une semaine, la brune est clouée d’un endroit à l’autre. Lit d’hôpital, siège, chaise de jardin. Elle n’a pourtant pas osé se proposer pour jouer les accompagnatrices. La réalité est qu’elle ne se sent pas prête à se promener comme si de rien n’était, les oreilles bercées du cliquetis de ses aides métalliques. Et puis, elle aurait sûrement eu bien vite mal aux bras… Une autre fois peut-être. À la place, Reira a jeté la barquette finalement terminée à eux deux, elle a fait rentrer Rocket et refermer la porte du jardin. Seule dans cette maison bien vide, où seules les griffes de la chatte sur le parquet à l’étage se font entendre. C’est la première fois qu’elle est seule, vraiment seule. À l’hôpital il y avait toujours quelqu’un, ne serait-ce que dans le couloir ou la chambre d’à côté. Là, il n’y a qu’elle, et Rocket. La solitude l’étreint un instant, l’angoisse aussi. Le besoin de rapidement se laver de ces sensations désagréables la conduisent nécessairement à la douche. Non sans une pointe de difficulté pour gravir les escaliers. Elle n’avait jamais remarqué à quel point l’escalier pouvait être étroit dans cette petite maison. Après cinq bonnes minutes de coordination jambes-bras, elle a enfin réussi à attendre sa salle de bains. Ce genou qu’elle évite toujours d’observer s’offre à ses pupilles abattues. Libérée de l’attelle, elle peut observer sa jambe déjà amaigrie, cette nouvelle plaie en cours de cicatrisation. Une future marque de vie qui viendra habiter sa jambe gauche. La danseuse déchue a envie de pleurer, d’extérioser toute cette colère contre le bon dieu. Rien ne sort. Ni larmes, ni rires, ni sourires, ni cris de rage. Rien. Comme dans cette maison, il n’y a rien. Vraiment ? Elle s’arrête sur cette pensée alors qu’elle se glisse dans la douche, poids agilement reparti sur sa jambe valide. Il n’y a pas rien dans cette maison. Il y a un tas de souvenirs ici, que ce soit avec les boules de poils, son frère, ses amis, Chance. Oui, Chance. Il habite cette maison à sa façon, avec ses empreintes tactiles, olfactives. Il est passé partout le beau brun, avec ses joies et ses peines. Les amants ont vécu des choses uniques dans chaque pièce, ou presque. Alors même qu’il l’a déserté pendant de longues semaines, il est de retour. Pour combien de temps ? L’eau ruisselle sur son visage, ses lèvres se pincent en songeant à cette relation indicible qu’ils entretiennent. Il faut qu’ils posent des mots dessus, c’est inévitable. Le silence de Reira leur a coûté ces moments précieux de complicité, elle ne peut pas être source de nouvelles souffrances chez Chance. Cependant, une conversation basée sur eux… ce serait source de discorde. Et si elle le perdait à nouveau ? Doit-elle avoir ce plaisir égoïste de le garder près d’elle dans cette complicité palpable, relation pourtant innommable ? Ce ne serait ni juste, ni sage. Il ne mérite pas ça, il mérite la vérité. La même que celle qu’elle a susurré dans ce camion de pompiers, celle qui ne semble exister que pour la russe car totalement occultée par Chance. C’est décidé, ils devront parler. Si ce n’est pas ce soir, ce sera la prochaine fois. Elle doit se le promettre parce qu’elle avance bien avec les promesses, capable de les tenir. Son shampooinage et lavage sont rythmés par ses pensées quant à la bonne manière d’aborder le sujet. Le cœur palpite déjà à l’idée de devoir prononcer à nouveau ses torts à haute voix. La réflexion est interrompue par Chance qui l’informe de sa présence en bas. Reira s’empresse alors d’enfiler à nouveau son attelle et de glisser dans un long et large t-shirt qui la couvre jusqu’en bas des cuisses. Sa chevelure mouillée retombe sur le tissu, le trempe de quelques gouttelettes. La descente se fait plus laborieuse encore que la montée. Un pas après l’autre. Hors de question que Chance la conduise une seconde fois à l’hôpital. Elle n’a pas besoin d’annoncer sa présence pour le coup, ses béquilles lui servent de clochette. Le brun sagement installé dans le canapé apparaît dans son champ de vision, elle sourit immédiatement. « Bonne promenade ? Il ne t’a pas fait courir partout ? » dit-elle en jetant un coup d’œil malicieux au chien déjà allongé dans son panier, visiblement fatigué par l’effort physique. Reira s’avance quant à elle vers Chance, pour s’installer à son tour le canapé. Béquilles d’un côté, talons sur la table. Pas le choix avec une jambe tendue de force. « Tu veux manger quoi ce soir ? Le baby-sitter est visiblement de corvée nocturne. J’espère que tu seras payé double. » Amusée, elle se tourne vers lui, grand sourire et iris lumineuses. « Il doit y avoir de la pizza au congél’ j’pense. Sauf si Piotr l’a mangée. » C’est bien une pizza. Ce n’est pas comme si elle avait faim, mais le pompier doit bien se nourrir, lui. Enfin, elle aussi techniquement. Elle lui laisse le choix, le laisse aussi aller chercher ce qu’il faut, mettre la pizza au four où tout ce qu’il aura trouvé de bon dans le frigo. Pendant ce temps, ses pensées de la douche ressurgissent soudainement quand elle prend conscience qu’il y a trois semaines de cela, ils étaient tous les deux dans cette pièce, accompagnés des proches de Piotr. Une décharge électrique lui pince le cœur quand elle voit le chemin qu’a pris la relation des anciens amants. Ignorance à présence fidèle, sollicitude et bienveillance. Son pouls tonne dans sa cage thoracique, rebondit contre ses tempes alors qu’elle trouve le courage brutal de balancer la bombe. Il faut que ça sorte, à un moment où un autre. Quand son regard croise à nouveau le sien, son souffle se coupe. Elle suffoque avant que sa bouche ne s’ouvre pour débiter des paroles à nouveau confuses. « Tu sais pour Noël… Je te l’ai pas dit tout à l’heure, dehors. Mais… Si j’avais su que tu serais un des invités… J’aurais pas fait le repas… » Sous-entendu : je ne t’aurai pas fait subir ça.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Dim 24 Jan - 23:01
Le nez plongé dans ton téléphone, des scènes de cet après-midi te reviennent en tête. Ces instants que tu repasses en boucle encore et encore, jusqu'à trouver une phrase, un mot, un geste qui n'est pas celui que tu aurais voulu dire. Ces moments qui te font douter : et si ça l'avait gêné ? Et si elle t'en voulait ? Et si c'était mal comprit ? Tu te retourne les scènes, essaye de deviner ce que la brune en a pensé. Comme celle là où tu as dis que tu prenais soin d'elle. Ou quand tu as dis que tu étais son ami. Est-ce que pour ces deux moments là, c'était ce que tu aurais dû dire ? est-ce que ta maladresse ne t'a pas fait défaut, alors que tu essayais de faire attention à tes mots ? Ces questions rythment ton retour alors que le chien t'attend déjà devant la porte de sa maison, la queue battante. Alors que tu t'occupe des animaux tu entends les béquilles de la brune résonner à l'étage et claquer contre le parquet. Tu hésites à aller l'aider. Tu te retiens pour ne pas le faire, d'ailleurs. Mais qui ne te disais pas qu'elle n'était pas en tenue pour t'accueillir ? Dans l'optique où tu connaissais son corps sous toutes les coutures, ce n'était pas dérangeant. Mais ça l'était un peu plus dans celle où votre liaison était terminée. Tu réussis à te tenir tranquille et à l'attendre sur le canapé, néanmoins plutôt attentif au moindre bruit suspect. En même temps, tu observes la pièce. La dernière fois que tu t'es tenu ici, les meubles étaient poussés, la table grande ouverte pour faire de la place pour les sept mangeurs que vous étiez. Enfin, plutôt buveur dans ton cas. Pourtant, cette pièce devrait te rappeler d'autres souvenirs, plus joyeux et intimes. Ces moments que t'as partagé avec Reira avant que le drame de Noël n'arrive. Comme cette nuit où tu as débarqué chez elle, que tu t'es confié et qu'elle t'a offert une infusion. Puis la musique vous a emporté, et vos corps se sont trouvés. Mais il y en a eu d'autres, avec les soirées télé à câliner les animaux, puis à finir quelque part dans la pièce, ou ailleurs. En fait, toute cette maison pouvait respirer la tension sexuelle qui vous avait emprunt pendant deux mois, mais toi, tu ne voyais que la soirée de Noël. Est-ce que t'avais envie d'oublier tout le reste ? Certainement pas. T'avais plutôt envie de faire passer à la trappe la catastrophe de fin d'année. Mais comme toujours, ton esprit n'en faisait qu'à sa tête, et tu te retrouvais à devoir revivre cette soirée par instants, flash. Des souvenirs courts qui te faisait regretter d'y être allé. Parce que t'as tout fait foiré, qu'on t'a demandé de faire attention à ton comportement et que t'as pas su te retenir d'être un véritable enfant. Le choc de la révélation de la sœur de Piotr, la tension avec ta sœur et le petit russe, l'ambiance pesante qui régnait pendant le repas et qui n'était en fait qu'une enveloppe pour cacher le secret du Tsvetkov... Le claquement tonitruant des béquilles de Reira contre les marches de l'escalier te tirent de tes pensées et tu te redresse pour réagir en cas d'une perte d'équilibre qui n'arrangerait pas son état. Peut-être que dormir à l'étage pendant quelques semaines serait compliqué. Il faudrait que tu oses lui en parler, mais dans tous les cas la brune devrait prendre les escaliers pour se doucher, alors ça ne servait pas à grand chose de la faire déménager... Si elle descendait ce soir après sa toilette, c'était sûrement parce que tu étais là. Les prochaines fois, elle ira sûrement se réfugier dans son lit. Tu lui souris alors qu'elle réussit à descendre sans encombres. « Non, je crois qu'il a comprit qu'avec le baby-sitter fallait se tenir à carreaux. » Tu dis en jetant un regard amusé au chien sagement installé à sa place. Tu te décales un peu du canapé pour lui laisser la place de s'installer bien droite face à la table basse pour surélever son genoux. Tu secoues la tête, faussement déçu à la remarque de Reira. « J'crois que c'est du bénévolat, j'ai oublié de lui donner mes prix. » Tu te lèves ensuite; t'étais pas sûr d'avoir très faim pour l'instant, mais tu pouvais toujours te préparer un petit truc et le manger plus tard. Ou alors le préparer t'ouvrira l'appétit. « Je vais voir ça. » Tu dis à la brune en contournant le canapé. « Tu veux un truc ? A boire ou même à grignoter. » Tu demandes quand même au cas où son appétit ce soit réveillé. Mais en bon baby-sitter que tu étais, si elle te le demandait plus tard tu irais quand même lui préparer. Tu regardes dans le congélateur si la pizza dont elle t'a parlé s'y trouvait : aucune trace. Tu ouvres les placards, sachant très bien où se trouvait les éléments que tu cherchais. Finalement, penser à une pizza t'avait donné faim. Un bon sandwich fera l'affaire. D'ailleurs, la confection de sandwich était sûrement ce que tu savais le mieux préparer : tu pouvais en faire un excellent avec quelques aliments. Mais tu n'allais pas retourner la cuisine de Reira ce soir, alors tu te contentera d'un basique. Tu sors ce dont tu as besoin et le fait en quelques minutes. Tu fais rapidement la vaisselle du couteau que tu as utilisé avant de revenir vers la brune et lui donner ce qu'elle t'avait demandé. Tu t'installes à nouveau sur le canapé sans te douter une seconde de ce que la russe s'apprêtait à te dire, lui souriant même quand tu croises son regard en posant ton assiette sur la table basse. Tu te fige quand la douce voix, dont l'accent russe s'entendait à certaines tonalités, s'élève. T'as pas eu le temps de t'enfoncer dans le canapé, et maintenant tu sens ton cœur tambouriner. Alors c'était maintenant, qu'on évoquait les souvenirs qui fâchaient ? Vous avez parlé de Noël un peu plus tôt, sans jamais aborder directement cette surprise que vous avez tous les deux dû avoir en voyant l'autre. Tu te mord l'intérieur de la joue, récupère ton assiette et lui tend maladroitement le sandwich coupé en triangle. « T'en veux ? » Ta question est hésitante, voix rauque qui souligne ton malaise. Tu déglutis et prend l'autre morceau. Tu t'apprêtes à faire un croc, hésitant à esquiver d'une manière loin d'être subtile. Tu te souviens la manière dont tu t'es éclipser dans l'ambulance, le timing avait fait que vous veniez d'arriver à l'hopital. Mais tout ne pouvait pas être en ta faveur tout le temps. Tu t'arrêtes finalement, laisse ton sandwich en suspend au dessus de l'assiette. « Je sais pas vraiment quoi te dire... Je veux pas te mentir, si j'avais su que t'étais la sœur de Piotr... Je serais pas venu. » Tu regardes dans le vide, en face de toi. T'oses pas regarder Reira de peur de croiser ses yeux clairs et de t'y perdre. Parce qu'évoquer ce sujet te rend forcément plus enclin à perdre le contrôle de tes émotions. « Mais j'sais pas si... Si c'est pas plus mal, finalement. Qu'on se soit vus ce jour là. » Quelle connerie tu lui débitais, encore ? Elle t'avait vu dans le pire état que tu pourrais avoir à jamais. Elle avait rencontré un Chance complètement différent de celui que tu étais pendant la periode hivernale, et encore plus différent de celui que tu étais aujourd'hui. T'as laissé parler l'adolescent frustré et blessé que t'as jamais laissé grandir. Mais si tu dis ça parce que grâce à cette soirée, quand bien même elle fut compliquée et tendue, elle avait pu voir une facette de toi qu'elle ne conaissait pas... Oui, alors, c'était une bonne chose. Mais est-ce que la brune avait besoin de te voir comme ça ? Tu n'étais pas sûr. Tu portes le sandwich à tes lèvres pour commencer à le manger, et coupe le léger blanc et le montre du doigt en hochant la tête. « Hm, il est vraiment bon, tu devrais goûter. »
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Lun 25 Jan - 10:29
— Ce serait bien trop direct que d’évoquer ce qui taraudait l’esprit russe quelques minutes plus tôt dans cette douche. Se retrouver seule avec ses pensées a peut-être eu du bon, si elle ne prête pas attention à ce vide qui l’a habité toute entière. Elle a toujours le doute qui l’étreint, celui qui lui dit qu’elle ne peut pas en parler, que ça gâcherait toute cette relation innommée entre eux qui semble avoir développer son propre écosystème depuis l’accident. Le cœur n’a pas envie d’abandonner l’ancien amant aussi vite, l’esprit a désespérément besoin de lui. Il est peut-être cette pièce qui lui manquait il y a sept ans. Il pourrait être celui pour qui elle vibre désormais. Ce n’est pas comme si la passion ne l’avait pas imprégnée avec lui, entre ces murs dans lesquels ils sont encore aujourd’hui. La russe sent pourtant qu’il y aura une ombre dans le tableau. Elle a bien vu ce regard, entendu ce ton dans la voix de son petit-frère quand il est question de Chance. Même s’il lui a assuré que les tensions entre eux ne sont pas dus à la relation charnelle passée de sa sœur et son frère de cœur, elle se doute que ça ne plaira pas à Piotr. Et s’il avait peur de la perdre au profit de Chance ? Ça rendrait la situation plus compliquée qu’elle ne l’est déjà. Peut-être qu’en fait, elle devrait tout gâcher à nouveau, simplement pour s’assurer que sa relation avec son frère ne se dégrade pas. En a-t-elle envie ? Rien n’est moins sûr. Tandis qu’elle passe ses béquilles dans le salon puis le reste de son corps, ses pupilles se posent sur le chien, elle s’interroge sur leur promenade. Le chien a connu Chance dès son arrivée, et ce serait mentir que de ne pas avouer qu’à leur séparation, il a été bien déçu de ne plus avoir son ami mâle dans la maison, même si Piotr a fini par apporter la touche masculine manquante à la maisonnette. « Ah oui ? C’est comme les gosses, ils sont toujours plus sages avec les grands-parents. » Le sourire aux lèvres, ses mirettes jouent entre l’animal et Chance avant de s’avancer vers le canapé. Rester debout dans la douche l’a fatiguée plus qu’elle ne l’aurait cru. En réalité, un rien peut fatiguer la belle depuis jeudi dernier. Reira plaisante sur celui qui joue le baby-sitter, gardien de l’état de la brune. À l’évocation du bénévolat, un ricanement s’échappe entre ses lippes. « Pompier, bénévole… Tu es trop précieux pour ce monde Chance. » dit-elle avec un rictus qui étire ses commissures pendant qu’elle l’observe à la dérobée. Elle se souvient de cette discussion en plein milieu de la nuit où le brun ne comprenait pas pourquoi il avait toujours le droit de vivre. Ce même droit qu’il a eu du mal à s’accorder. Elle l’avait déjà rassurée cette nuit-là, et elle avait continué de le faire, lui donner l’impression qu’il méritait ce droit. Son cœur se serre en songeant au fait que, peut-être, elle était un des éléments de sa guérison. Aimer quelqu’un a de quoi donner envie de vivre. La brune avait envoyé tout cela valser pour son simple confort, car ça lui demandait trop d’efforts de lui donner ce dont il avait réellement besoin. Chance est définitivement précieux, aussi tardive fût la découverte de cet élément. Elle s’attarde sur cette réflexion alors qu’elle a l’occasion de plonger dans ses esprits. L’occasion est possiblement rêvée pour lui rappeler ses mots de blessée confuse. Juste histoire qu’il sache que ce n’était pas que des paroles en l’air prononcées parce que le crâne a reçu un coup trop important. La voix de Chance la rappelle dans ce salon. « Hum. Juste de l’eau, ça ira pour l’instant, merci. » Entre le déjeuner de ce midi, les sushis grignotés en compagnie du brun, et ces confessions qui lui tordent l’estomac, il est bien compliqué pour Reira de développer son appétit. Il reviendra sûrement quand elle aura vidé son sac. Ou la situation sera devenue trop dramatique pour penser à la nourriture. Elle marche à reculons, ses pensées tâtonnent pour trouver la bonne façon de dire les choses. De ce qu’elle a pu voir cette après-midi ou même de sa semaine d’hospitalisation, Chance ne semble pas vouloir prendre le risque de tout envoyer voler pour quelques mots honnêtes. À défaut d’avoir pu l’être durant leur relation officieuse, Reira le sera maintenant. De fait, dès qu’il revient dans son champ de vision, les yeux perses se posent sur lui. Elle le détaille un instant du regard, profite de ses traits calmes juste avant de cracher le morceau. Directe, franche, elle ne contourne pas le sujet. Ils tournent bien trop autour du pot depuis ces sept petits jours. Aparté délicieuse, bulle apaisante qui doit se faire éclater par la réalité. Comme un pansement, plus vite cela est fait, moins ça fait mal. Ou pas. Le silence de Chance l’étouffe petit à petit, il évite son regard, détourne la conversation sur son dîner. Simple sandwich qui accapare l’attention à l’instar de ce qui devrait les intéresser. Elle décline sa proposition d’un geste de la main, renvoie l’assiette sous le nez du principal protagoniste de la soirée. Alors qu’elle le regardait depuis le début, Reira se trouve contrainte de détourner le regard sur ce sandwich qui trône fièrement entre ses doigts, qui retombent petit à petit à mesure que sa voix s’élève. Sur la soirée, ils semblent d’accord. S’ils avaient tous les deux su, cette soirée ne se serait jamais dérouler en leur compagnie. Sauf que la vie a voulu qu’ils se retrouvent dans la même pièce pour plusieurs heures, pour une fête normalement joyeuse. Puis, il a ces mots curieux. Ce n’est pas plus mal qu’ils se soient vus ? Les sourcils de la russe se froncent, donnent un air sévère à ses traits d’habitude si doux. Autant pour l’accident, elle a compris et partagé cette joie étrange de s’être vus, retrouvés. Mais là, non. Ils savent tous les deux comment la soirée s’est terminée, alors ce n’était pas une bonne chose. Néanmoins, elle ne sait pas comment formuler cette pensée sans blesser Chance. Après tout, elle ne le blâme pas pour le dénouement de la soirée. En remontant le fil de l’effet papillon, tout part de cette stupide rupture qu’elle n’aurait jamais dû créer. Reira se perd donc à son tour dans le sandwich de l’apprenti cuisinier, se fait maîtresse de ce bout triangulaire gentiment proposé. Elle n’en croque pas un gros bout, juste ce qu’il faut pour apprécier les talents du brun. La mastication est lente, technique subtile pour lui offrir le temps d’articuler de la meilleure des façons les mots qui la tracasse. « Il est délicieux, je crois pouvoir déceler une bonne base en talents culinaires. » Le ton est léger, le sourire discret mais présent. Ils fonctionnent ainsi depuis le début. Bien plus facile de s’égarer dans une conversation sans réel but plutôt que dans des mots sérieux qu’ils tentent de repousser. Finalement, elle doit à nouveau remettre ça sur le tapis. Ses lèvres se pincent avant qu’elle ne prenne une profonde inspiration. Calibrage cérébral pour ne pas prononcer des paroles regrettables. « Je ne suis pas certaine que cette entrevue ait été une bonne chose… J’veux dire, tu étais présent comme moi à cette soirée… Non, ce n’était pas une bonne chose. » Outre le comportement enfantin, l’ignorance et les piques à tout va, Chance n’était pas à blâmer. Personne ne l’était véritablement, ce n’était qu’un concours fâcheux de mauvaises circonstances. Peu importe à quel point le comportement du pompier a pu la blesser, ce n’était que la détresse d’un cœur brisé. Parce que c’est bien ce qu’il a laissé transparaître le brun ce jour-là. Que Reira l’avait blessé au point de porter atteinte à son cœur. Est-ce qu’il s’en voulait ? La russe ose lui accorder un regard alors qu’il se perd toujours dans le vide. Elle est désolée pour tout ça, meurtrie d’avoir pris conscience des conséquences de son acte. « T’as pas à t’en vouloir en tout cas, si jamais. Et puis… c’était peut-être bien pour moi. Pour que je prenne conscience que je t’ai vraiment blessé... » finit-elle par avouer. Les excuses bafouillées dans le camion ne se réitèrent pas mais la même énergie et pensée habillent les paroles de Reira.
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Sujet: Re: you make the difference (reira) (#) Mar 26 Jan - 22:02
Tu fais mine d'être outré quand Reira insinue indirectement que t'es vieux. Sérieux ? Tu savais franchement pas comment le prendre, même s'il y avait une part de taquinerie, tu voyais tes trente ans se rapprocher, et t'en étais pas vraiment ravi; t'avais déjà perdu un tiers de ta vie à l'armée et cette impression de n'avoir pas vécu tes "plus belles années" comme tu aurais dû te hantaient de plus en plus. Inconsciemment, la remarque de la brune s'était mise à retourner dans ton esprit, tu te demandais si elle te trouvait déjà trop vieux, s'il n'y avait pas une part de vérité dans cette remarque à l'origine innocente et taquine. Tu réussis quand même bien à cacher ton ressenti puisque tu lui répond par un rire exagéré qui voulait dire qu'elle avait bien joué son coup. Elle te rejoint rapidement sur le canapé et tu lui laisse un peu de place. Sa remarque, toujours sur le ton de l'humour, fait monter une couleur rosée à tes joues et pour éviter qu'elle ne le remarque trop facilement tu te lève pour te diriger vers la cuisine en lui demandant si elle voulait quelque chose. Un verre d'eau, seulement. Tu hausses les épaules, parce qu'après tout tu n'allais pas l'embêter plus. T'avais vu qu'elle avait voulu te faire plaisir en mangeant un peu plus pendant votre longue discussion au soleil, et ça te suffisait. Pour l'instant, t'avais pas non plus envie de dégoûter la russe de toute nourriture. Tu en profite pour regarder la réponse de Maxyne à ton message pendant la promenade de Blacky. T'avais bien compris qu'elle n'était pas forcément très enchantée rien qu'en lui expliquant qui tu allais voir aussi régulièrement à l'hôpital, mais t'arrivais pas à dire non à Piotr, et encore moins à Reira. Tu lui répond rapidement, omission volontaire à sa dernière remarque, alors qu'elle insinue que tu serais prêt à reprendre là où vous vous êtes arrêtés avec Reira. Oui, c'est clair, tu serais prêt à le faire, recommencer indéfiniment ce pour quoi t'aurais tout donné. Mais seulement si t'avais pas une autre tête brune à qui tu devais parler pour être absolument clair avec toi-même sur la question. Sauf que t'étais pas là pour ça, ce soir. Quand bien même t'étais prêt à ne pas suivre les conseils de ton amie, il fallait déjà que les sentiments qui s'étaient endormis soient réciproques, et que la russe ne te rejette pas encore. T'étais loin d'être sûr, si on ne disait pas complètement défaitiste, sur le sujet devenu trop complexe pour toi. Pourquoi est-ce que ça, ça ne pouvait pas être simple ? L'après-midi s'était passée sans soucis, t'as même adoré être avec elle. C'était facile de discuter, facile de rire, facile de se taquiner. Mais quand il était question des sentiments que t'avais pour elle, ton regard s'assombrissait et t'avais du mal à réfléchir correctement. Tu finis la préparation de ton sandwich, et lui apporte son verre d'eau, toujours plongé dans tes pensées, l'air ailleurs avant de la rejoindre en essayant de te remettre dans une ambiance plus légère, sans te douter qu'elle emprunterait un chemin glacé pour votre prochaine discussion. Maladresse habituelle, tu dis n'importe quoi, perturbé par le sujet; t'essaye de répondre, mais tu ne sais pas quoi alors tu te trompe, étourdi, tu lâches sans aucune explication que peut-être que la soirée de Noël devait se passer. Parce que pour toi, c'est comme un pallier de monté, comme si la tension entre vous deux devait passer par là pour se calmer ensuite, que la colère et le drame de fin d'année ont permis à la nouvelle de commencer en enterrant certains sujets trop sensibles entre vous. Parce que finalement, la soirée avait permit à certaines choses d'être dites, et entraîné d'autres évènements qui semblent améliorer les relations, petit à petit. Si Piotr n'était pas parti, tu serais jamais retourné auprès de Reira pour lui ramener ses affaires après l'accident : tu les aurais confié à son frère. Peut-être qu'elle ne t'aurais jamais lâché ces mots dans le camion non plus, et la dispute avec le russe n'aurait jamais éclatée au point de délier vos langues pour apprendre un peu plus de chacun. Si Noël n'avait pas eu lieu, peut-être que tu ne serais pas là, aujourd'hui. Tu crois que c'est ce qu'on appelle l'effet papillon. Peut-être que le blanc ne se serait pas installé si t'avais su dire tout ça au lieu de rien du tout, il y a quelques secondes. Alors plutôt que de t'expliquer, d'essayer de te rattraper, tu manges ton putain de sandwich et lui propose de faire pareil. Malaise présent, t'es surpris que la brune accepte et te complimente, même. Tu clignes des yeux, lui souris en retour, aussi discrètement qu'elle et t'en retourne à ta propre mastication, en ruminant ce que tu aurais dû dire ou plutôt, ne pas dire. T'entends la brune inspirer et tu comprends que la conversation n'est pas terminée. T'allais devoir répondre, vraiment, cette fois. Faire attention à tes mots, et s'il le fallait, tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de lâcher des bêtises comme tu savais si bien le faire. Ce que c'était compliqué de parler, d'avoir des conversations sérieuses. Le temps de l'insouciance te manquait; t'as jamais pu avoir cette transition entre la naïveté de l'adolescence et la maturité de la vie d'adulte, tout de suite soumit à devoir faire des choix cornéliens dans le cadre de ton engagement, tes promotions; puis t'es rentré et t'as dû faire face aux critiques, remarques, reproches et toutes les conséquences de tes choix. Certains dirons que t'as jamais été prêt à ces conversations sérieuses, que tu le seras jamais. Pourtant, t'essayes, du mieux que tu peux. C'est parfois juste trop pour toi qu'en a assez de te prendre la tête, et pourtant, c'est toi qui les crée ces prises de bec. Parce que tu restes insouciant, inconscient de la place que t'as aujourd'hui pour les autres. C'est cette inconscience qui t'a fait vrillé à Noël, jouer avec le feu, te comporter comme l'adolescent nerveux et arrogant que t'étais. Tu la laisse parler, tu te tais, cette fois. Parce que t'as assez dis de connerie et qu'elle n'a pas tord : cette soirée était catastrophique, et toi tu n'y étais clairement pas pour rien. T'as eu une grande place, trop importante même alors que t'étais pas concerné. T'as juste été trop fier, ton égo trop touché par la présence surprise de Reira. T'as perdu le sens logique, perdu l'envie de faire en sorte que tout roule. Pourtant, Maxyne t'avait proposé de repartir. Vous auriez trouvés une excuse, mais là aussi, t'étais trop prétentieux pour tirer ta révérence et laisser Reira gagner. Enfin, c'est ce que tu pensais, il y a un mois. Mais maintenant, tu savais que c'était ce que tu aurais dû faire. Elle finit par dire que tu ne devais pas t'en vouloir, tu fronces les sourcils en regardant ton assiette avec la deuxième moitié du sandwich dont un morceau avait été prit par la russe. Elle dit s'être rendu compte qu'elle t'avait blessé, et tu n'en perd pas ton froncement de sourcils, en repensant à ce qu'elle t'a murmuré dans le camion, la semaine passée. Elle s'excusait, et toi, t'as préféré ignorer, esquiver. Parce que t'avais aucune idée de comment lui répondre. Sauf que c'était pas mieux aujourd'hui. T'étais aussi confus que la dernière fois; un frisson parcourt ton corps pendant que tu restes figé sur la moitié de sandwich qu'il restait. Tu finis par te reprendre après quelques secondes à ne penser à rien. Tu regardais juste le sandwich, l'esprit vidé de toute pensée. « Je... Si Reira, je dois m'en vouloir. J'ai genre... Vraiment agis comme un gamin. Et t'as raison, la soirée aurait juste dû ne pas se passer. Mais ça s'est fait, et j'ai participé à la casse. » Tu te mord l'intérieur de la joue, sans toutefois oser plonger tes yeux dans ceux clairs de la brune. T'aimerais bien essayer d'aligner quelques mots correctement, et si tu te perdais dans ses iris tu savais que c'était impossible. « J'ai beau avoir été blessé, j'aurais pas dû réagir comme ça. C'était déjà pas simple pour toi cette soirée, accueillir tout le monde alors que clairement t'étais pas censé nous connaître, et je te l'ai pas rendue plus facile. J'ai agi comme un con, je suis désolé. » Tu t'humectes les lèvres avant de prendre le sandwich que tu lorgnais depuis de longues minutes sans le quitter des yeux et le finir en quelques bouchées. Tu t'apprêtes à poser l'assiette sur la table basse mais tu te reprend finalement et décide de l'emmener directement dans la cuisine, de la nettoyer. L'ambiance restait pesante, t'avais toujours pas osé relever les yeux vers la russe et tu te sentais toujours aussi mal. Pas parce que t'avais avoué tes tords, non, ça t'y étais habitué. Mais plus parce que ça te mettait devant le fait que Noël avait dégénéré, sûrement en grande partie, à cause de toi. Tu t'étais clairement mis en scène et ridiculisé devant Reira, ta sœur et des inconnus. Pour Maxyne, ça n'avait pas été une surprise. Elle t'avait prévenu, t'avait même demandé de faire attention, de t'arrêter. Mais tu l'as pas écoutée. Pourtant, t'as pas beaucoup changé depuis l'époque où vous alliez en soirée : il suffisait que quelque chose te ruine le moral pour que tu te réfugie dans l'alcool et que ça se passe mal, t'aurais dû le savoir, le prévoir. Maxy, elle te conaissait, elle avait comprit. L'assiette rincée, t'en profite pour te passer un peu d'eau froide sur la nuque histoire de faire redescendre la chaleur qui était montée. Tu serais bien allé fumer une clope, mais t'étais pas sûr que ce soit bien, même si t'en aurais eu besoin. Ça n'avait pas l'air, comme ça, mais c'était presque surhumain pour toi de supporter ce genre de discussions. En un an, t'en avais eu assez, c'était presque trop. Tu reviens près de Reira après avoir pris une longue inspiration, essayant de retrouver le sourire habituel qui occupait ton visage. « Je ne t'ai pas demandé, tu voulais peut-être autre chose ? T'as pas froid, ou un truc du genre ? J'peux te donner un plaid si tu veux. » Tu lui demande en lorgnant ses jambes fines dénudées. Quand elle est descendue, t'as pas fait gaffe à sa tenue qui ne t'étonnait pas d'elle; t'étais habitué aux T-shirt XXL qui cachaient confortablement sa silhouette fine. T-shirts sous lesquels tu finissais toujours pas passer les mains pour caresser sa peau douce, embrasser ses formes. Mais ces gestes, ces attentions, ces contacts, c'était juste des souvenirs.