une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford | |
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| Sujet: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Jeu 25 Nov - 17:33 | |
| « Bordel de merde ! » Je savais que c’était une mauvaise idée d’aller chez ce type. De toute la journée, a aucun moment, je n’ai senti que ce moment se déroulerait normalement. Alors bien sûr la nuit dernière nuit, après quelques verres… ou plus véritablement un nombre conséquent de verres… l’inspiration artistique ce de type sorti de nulle part était d’une clairvoyance lumineuse, presque divine, mais tout bien réfléchi, je n’aurais dû accepter ce rendez-vous pris dans son loft. Enfin loft… disons plutôt son squat parce que clairement, il n’habite pas ici. Mais voilà il était trop tard pour renoncer, après tout, sait-on jamais, combien de grands personnages n’ont été révélés que par un curieux hasard et qui vivaient dans des conditions effroyables ?
Il y a à peine 2h, une porte d’entrée métallique crade au possible s’ouvrait sur l’antre du pseudo artiste. Il faut bien reconnaitre qu’une légère impatience se manifestait le long de mon échine à chaque pas qui me rapprochait de l’entrée jusqu’à ce qu’elle s’ouvre sur cet endroit infame, nauséabond, lugubre. Un rapide coup d’œil fut a peine nécessaire pour établir le dernier diagnostique : il est nul ! Aucun souvenir d’avoir été transcendée par ce ramassis de gribouillages mais bon, pour m’en défaire, me voilà avec quelques toiles sous le bras. Au moins, si un prédateur tente de m’attaquer, il me suffira de lui montrer et, telle la toile de Vigo des Carpates dans Ghostbuster, l’importun prendra ses jambes à son cou.
Un sourire fugace se dessine au coin de mes lèvres à cette vision du pire des malfrats effrayé à la vue d’un simple tableau alors que je rejoins la cohue des rues agitées que j’aime tant et qui fait fuir ces mauvais souvenirs. Peu à peu les odeurs parfumées des cafés viennent remplir mes narines et le joyeux brouhaha qui en sort me donne envie de m’y attarder mais j’y renonce rapidement lorsque le mal de crane lancinant depuis ce matin me rappelle à l’ordre. « Bon tant pis, la soirée d’hier m’a suffi »
Un coup d’œil rapide à ma montre m’indique déjà 22h30, il est temps pour moi de rentrer et de manger un morceau en espérant dormir tôt, plus question de faire des folies comme dans ma jeunesse. Je bifurque vers une rue un peu plus calme, trop à mon goût mais tant pis, il faut bien y passer. Etrangement, elle clignote de mille feux. Serait-ce un avant-gout de noël ? J’y parviens enfin et force est de constater qu’un type a encore abusé. Pouah, on dirait bien qu’ils se multiplient. Une camionnette d’où s’échappe une fumée blanche au travers de la porte coulissante grande ouverte. Ah non, tiens, ce n’est pas une ambulance mais un véhicule venant en aide aux déshérités. Devant le pauvre hère assis sur la banquette et qui réchauffe ses mains autour de ce qui semble être un bol de soupe, deux personnes emmitouflées dans des manteaux voyants bien trop grands pour eux. Mais n’ont-ils pas un styliste parmi leur membre du personnel ? Bon sang c’est terrible ce manque de gout ! Allez zou… Evitons les ! |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Jeu 25 Nov - 21:40 | |
| Le placard de mon casier se referme dans un bruit sourd, enfermant ainsi mes affaires de boulot. J’adresse un signe de tête à mes collègues puis je ne perds pas une minute pour me diriger vers le parking souterrain. Je croise en route des professionnels de santé qui m’adressent de petits regards amusés, il faut dire que mon vieux van fait pâle figure à côté de leur berline brillante. Qu’à cela ne tienne, j’y suis très attaché à ce van et tout particulièrement à son histoire. Je grimpe à l’intérieur, un jeu de clé et la musique se met en route avec la voix de Yann Perreau. La route défile sous mes yeux, pour enfin parvenir à ma destination. Mon téléphone affiche à ce moment-là un appel d’une de mes sœurs… si je puis dire mais …plus tard… il me reste tout juste le temps de préparer un plat si je veux arriver à l’heure.
L’horloge murale de l’appartement indique à présent 20h, je hoche la tête plutôt satisfait de mon travail. Il ne me reste plus qu’à transporter le tout. Je grommelle dans ma barbe, il va me falloir faire quelques allers retours pour réussir à tout mettre dans mon véhicule. Bien entendu, je ne peux même pas compter sur mon colocataire qui a quitté le logement le mois dernier pour rejoindre sa belle. Cela me fait d’ailleurs penser qu’il serait plus que temps que je mette une annonce pour savoir si cela intéresserait quelqu’un. J’ai bien peur que sans ça, si l’autre sangsue rapplique d’Afrique elle viendra séjourner ici. Son appel ne me dit rien qui vaille. Je relève mes manches avant de m’exclamer tout haut : « Allez Arlo… courage ! ». La voiture démarre de nouveau, un sourire sur le coin des lèvres alors que je me félicite d’avoir eu l’excellente idée de bloquer l’ascenseur pour mettre tout mon matériel. La nuit tombe peu à peu et les restaurants commencent leurs services. Dans très peu de temps, la bonne odeur des mets culinaires ira réveiller notre imagination et plus particulièrement notre appétit. Toutefois, l’endroit qui m’attends est loin d’avoir des odeurs aussi alléchantes et une ambiance chaleureuse.
Des tréteaux et une planche de bois en guise de table placé sur le trottoir et me voilà installé. Les portes du van sont ouvertes, la soupe posée sur une plaque pour la réchauffer. Un carton de vêtements en tout genre est posé à l’extérieur, laissé en libre-service pour que chacun y trouve son compte. La rue est calme pour le moment, mais je commence à apercevoir des personnes sortir d’un peu tous les recoins pour venir s’attrouper autour. Je ne m’arrête pas une minute, certains jeunes que je pensais voir ne sont finalement pas là. J’ai beau essayé de me renseigner, les gens ne font pas forcément attention. Tant pis, ma présence aura permis d’en aider d’autres.
Je relève ma tête pile au moment où je vois une silhouette féminine qui se découpe, la surprise est relativement de taille au vu de son accoutrement. Que vient-elle faire par là ? Je pense affirmer sans trop me tromper que la surprise doit être tout aussi réciproque vu la façon qu’à sa posture de s’arrêter aussi net. Je prends la louche pour verser les dernières gouttes de la soupe tout en surveillant cette femme. Mon sang commence à bouillonner à mesure que je soupçonne qu’elle nous dévisage laissant ses critiques certainement gagner ses pensées. Pour qui elle se prend ? Puis…se balader par ici avec…. des tableaux ? Très certainement vu la forme. Oui, c’est certain…. Les lumières ne sont pas allumées à tous les étages, ou alors elle aime le goût du risque. Que comptes-t-elle faire ? Mes yeux se plissent pour se fixer sur elle, mon menton se redresse, puis tout à coup la jeune femme à qui je servais le bol de soupe finit par suivre mon regard et marmonne à voix haute « Pour qui elle se prend celle-là ? ». J’acquiesce alors que je prétends qu’elle a certainement dû se perdre en chemin. Je m’écarte tout de même de la table pour m’avancer jusqu’à la portière avant, puis je prends une voix assez forte pour me faire entendre.
« Bonsoir ! Vous cherchez peut-être quelque chose ? Ou bien quelqu’un ? Il m’a semblé que vous preniez le temps de poser votre regard sur chacun d’entre nous. »
Son corps qui entre temps a commencé à faire quelques pas en arrière pour rebrousser chemin, s’immobilise de nouveau. Son dos bien droit, tandis que sa tête tourne légèrement en arrière pour me regarder, quelques instants, nos regards s’affrontent avant qu’elle ne finisse par reprendre sa route. Je reste là, interdit. Merde… cette sensation, comme si j’avais déjà vu cette lueur…
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Ven 26 Nov - 18:07 | |
| « Non mais quel toupet ! » Les mots jetés comme ça au beau milieu de l’air presque glacial, comme une provocation. C’est quand même eux qui croulent sous les dettes, incapables de faire face à la vie. Qu’y puis-je moi ? Mes pas s’éloignent de plus en plus vite de ce type qui m’insulte presque par ses propos, comme si c’était à moi d’être honteuse. Mes veines s’échauffent tandis que les mots tournent en boucle dans ma tête puis soudain, le besoin de faire un demi-tour pour lui apprendre la politesse me fait dévier de la direction de mon logement. Je parviens enfin à la camionnette le rose aux joues et les volutes de vapeur blanche encadrant mon visage.
La fête est finie, les derniers claquements des tréteaux que l’on replie se font entendre alors que les silhouettes des malheureux s’éloignent du véhicule en se découpant dans les axes des différentes rues, telles des ombres chinoises. D’un coup d’œil je repère le ptit con qui a osé me provoquer et me plante droit devant lui « Figurez vous que je regardais tout votre beau monde afin de déterminer auquel irait le mieux ces horribles tableaux et voilà que vous avez remporté le gros lot ! » et ni une ni deux, je lui plante les peintures devant le nez qu’il est bien obligé de saisir en arborant probablement une mine tellement ébahie que j’ai presqu’envie de rire en l’imaginant puis tourne les talons et repars dans la direction de West Bay, à peine calmée.
Bien contente de cette petite pique savamment lancée, je ne résiste pas à l’envie de bien marquer le ton par un provoquant claquement de mes talons sur les pavés, martelant ainsi mon assurance dans l’éventualité où ce bénévole aurait l’idée de répliquer. Bénévole ! Mais quelle idée pour commencer ! Faut vraiment être idiot pour faire quelque chose sans être rémunéré. Toute à mes idées, je finis par rejoindre mon immeuble pour une agréable fin de soirée au calme.
Face à moi se découpe les reliefs presque symétriques d’un bâtiment de style colonial aux arcades et aux fenêtres légèrement moulurées, devancé par une entrée marquée d’un porche à colonnades. Une douche sera absolument nécessaire pour me défaire entièrement de l’enveloppe désagréable qui m’entrave depuis le matin, aussitôt suivi d’un repas puis une bonne nuit pour prendre mon service le plus tôt possible demain matin, un remplacement de dernière minute, tout juste à point pour m’aider à payer mon loyer. Il faut absolument que je parvienne à trouver une façon de mettre un pied dans l’une des galeries de la région. |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Sam 27 Nov - 22:01 | |
| Je ne peux m’empêcher de ressentir une sensation de satisfaction à l’idée d’avoir cloué le bec à cette pie-grièche. Je m’attendais d’ailleurs à ce qu’elle ait plus de répondant mais il faut croire que nous autres petites personnes que nous sommes ne méritons pas un seul mot de son illustre personne. Muette comme une carpe, elle le sera restée jusqu’au bout. Mon regard continue de la suivre encore un peu avant de retourner à mes occupations, la soirée touche à sa fin et il est plus que temps de rentrer au bercail. Le sifflotement de ma voix résonne dans la rue qui se vide, ce silence qui arrive à point nommé pour faire descendre la pression de cette fâcheuse rencontre. J’ai rarement l’habitude de me faire remarquer mais certaines personnes ont ce fameux don pour nous provoquer au plus haut point. Je range dans le van la table d’appoint, puis me tourne et soudainement je fais un mouvement de recul, les mains en l’air, mes yeux qui s’écarquillent sous cette intervention : « Woow »
La surprise est telle que je n’ai pas le temps de décrocher un mot que je me retrouve comme un âne les bras chargés de toiles qui ne font qu’accroitre ma stupéfaction. Mon visage se saisit d’une multitude d’émotions qui me traverses pour voir repartir cette furie, la tête haute fière de son coup de maitre. Le silence n’est plus qu’un lointain souvenir sous les coups de ses talons qui s’éloigne et il me faut un petit temps pour que mes esprits reviennent. « Bon dieu…ne dit-on pas qu’il faut de tout pour faire un monde ? Curieux personnage que voilà. » Je pose les toiles sur le sol de mon véhicule, afin de les regarder une à une. Mon attitude se décompose à mesure que je prends conscience de l’horreur que j’ai entre les mains. Toutefois un sourire au coin des lèvres ne peut s’empêcher de s’incruster sur mon visage, les oreilles de la bonne femme certainement en train de siffler à ce moment précis, vu le nombre de noms d’oiseaux qui me traverse l’esprit à son sujet. « Chapeau Madame l’inconnue ! »
Ces toiles sont stupéfiantes à bien des égards, je m’y connais très peu en tableau, je ne pense pas avoir mis un pied dans un musée un jour … ou peut être si pour plaire à quelqu’un il y a bien longtemps. Les couleurs choisies sont criardes, mélanger à une noirceur extrême, des traits dans tous les sens pourraient presque laisser supposer que l’artiste est prisonnier d’une confusion la plus totale. Je maugréer et réfléchis sur la route du retour en direction de West Bay. Hors de question de garder ces tableaux, et les abandonner ici ne serait pas convenable, pauvres enfants qui croiseraient la route de ces dessins. Une idée soudaine me traverse. Oui... je crois que oui…
En effet, sur l’immense palier de mon étage qui dessert sept appartements, des accroches murales sont fixées afin de permettre aux habitants de décorer à leurs goûts chaque palier. Fort heureusement pour moi, ceux de mon côté sont déjà pris mais il reste encore 3 places à l’opposé. Ni une ni deux les toiles sont mises en place pour être admirées par mes voisins. Ne sait-on jamais, peut être que l’un d’entre eux sera touché par la grâce de ces toiles. Sans plus tarder, je m’empresse de rentrer chez moi, pour aller m’écrouler sur mon lit et profiter d’une nuit reposante, la nuit prochaine il me semble que je serais de garde. |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Mar 30 Nov - 18:22 | |
| Ma main se plaque en direction du radio réveil et bien sûr rencontre la surface froide de la table de chevet côté fenêtre. Le but était de faire taire cette idiote d’animatrice à la voix criarde qui ose nuire à mon sommeil, et finalement, c’est moi qui vocifère. Dehors, le ciel encore noir ne favorise pas mon réveil mais il faudra bien quitter ces draps pour rejoindre la boulangerie-pâtisserie. Finalement, c’était une bonne idée d’accepter ce petit boulot. A cette heure, personne ne peut me voir, d’autant que préparer les petites décorations en pâte à sucre m’occupe l’esprit tout en m’amusant. Au début, il ne fallait pas trop m’en demander avec ces horreurs multicolores cucul à souhait mais finalement, créer de petites figures, des décorations m’amusent et me font sourire à imaginer la tête des gens découvrant leur gâteau qui ponctuera le bouquet final de leur repas de fête, de mariage, d’anniversaire ou de communion. Bon allez, il est temps de filer ! Une douche rapide, un chandail au-dessus d’un teeshirt col en V car il fera chaud là-bas, un jeans bleu foncé et des bottes à talons plats pour ne pas me ruiner le dos pour le reste de la journée parce qu’après ma matinée à la boulangerie, il va encore falloir bosser. Un coup d’œil rapide à l’énorme horloge murale du salon m’indique 3h30. Tout juste le temps pour me permettre d’arriver sur place et me changer. Normalement ce matin, ce seront probablement les premières décorations de noël, rien qu’à cette idée, mes pas deviennent plus légers et des tonnes d’idées se matérialisent presque devant mes yeux alors que je descends les escaliers, tout sourire en fermant le zip de ma veste en cuir doublée de laine de mouton. Et là d’un coup, je m’arrête net ! Découpées sur le mur blanc du large palier de l’étage que je viens d’atteindre, trois toiles contrastent ! Une horreur ! Mais ?! Ce sont celles refourguées à cet idiot de travailleur social croisé cette nuit ! Comment sont-elles arrivées là ? Mon sang ne fait qu’un tour puis mon regard étudie les lieux à la recherche d’une ombre tapie, d’une caméra ou de je ne sais quoi qui me permettrait de comprendre. " Montrez-vous immédiatement ! " Et bien sûr aucune réponse. Pas le temps de tergiverser, je réglerai ça plus tard… A grandes enjambées énervés, je rejoins la petite porte discrète de l’atelier de pâtisserie et me met aussitôt à l’ouvrage en malaxant cette pate à sucre colorée avec énergie sans même prendre le temps de saluer mes rares collègues pourtant peu habituées à me voir bougonner. Les petits bonnets stylisés s’alignent rapidement devant moi avant que je n’entame les premiers flocons immaculés. "Eureka !" Je le tiens ! Soudain plus rien ne compte, les petits décors réalisés d'une main assurée finissent dans le frigo en attente des derniers jours avant les fêtes et me voilà prête à rentrer chez moi pour mettre mon idée lumineuse a exécution : un petit mot scotché sur l'un des tableaux -Magnifiques toiles, appelez moi pour une transaction : votre prix sera le mien- suivi de mon numéro de téléphone. Bien contente, je rejoins mon appartement pour un repas bien mérité juste après avoir écouté les messages de mon répondeur |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Jeu 2 Déc - 22:10 | |
| Les rayons du soleil parviennent à se frayer un chemin pour venir se poser sur mon visage. Ma main tâtonne sur la table de chevet pour récupérer le téléphone et laisser dix heures apparaitre ainsi qu’une multitude d’appel en absence. Un soupir s’empare de moi et je lance mon téléphone plus loin sur la couette, cela ne sert strictement à rien puisque je vais bien devoir m’y résoudre mais c’est plus fort que moi. Un étirement rapide avant que mon corps ne quitte la chaleur de la couette, une préparation psychologique de rigueur.
Une tasse de thé dans la main, je regarde par l’immense fenêtre les personnes qui marchent dans la rue. Le téléphone dans l’autre main où la sonnerie résonne avant d’entendre la voix de Héra à l’autre bout du fil. Son cri est aigu et je suis encore étonné de ne pas avoir perdu de l’ouïe, à croire que je ne l’appelle jamais. La raison de son coup de téléphone n’est pas une surprise et comme je pouvais me l’attendre elle débarque pour les fêtes. Elle estime que c’est un immense cadeau de sa part de l’avoir chez moi, ses billets de train sont pris et elle arrive dans une dizaine de jours. G-é-n-i-a-l. Mon dernier espoir repose sur Hope, qui avec un peu de chance voudras bien la prendre chez elle. Je grimace à travers le téléphone lorsque fidèle à elle-même, elle ne peut s’empêcher de me faire remarquer que le sapin n’est toujours pas arrivé dans la maison familiale et qu’il serait peut-être temps que j’y songe. Il est vrai que nos parents n’ont très peu de temps et je leur avais promis. Je ne l’avais pas oublié … juste que je comptais le faire dans le week-end. Des dernières nouvelles sont échangées avant que l’appel ne se termine.
La journée s’écoule tranquillement et c’est après avoir pris le temps de poster une annonce pour la recherche d’un ou une colocataire, que j’attrape mes affaires afin d’aller débuter ma nuit de garde au centre hospitalier de Wellington. Sur le palier, mon corps s’immobilise en faisant le constat que deux des trois toiles ont disparues. Incroyable… mais comment est-ce possible ? Une lueur surprise reste gravée dans mes yeux et je m’approche de la troisième toile où un petit papier se fait voir. Un numéro ? Merde…. Les pensées affluent et commence à me mettre le doute sur la valeur de ces toiles. La femme me les aurait donnés si elle avait su que ça valait certainement très cher ? Saperlipopette j’aurais dû garder les deux autres plutôt que des les accrocher dans le couloir.
C’est rempli de questions que je parviens jusqu’à l’hôpital, le papier entre mes doigts. J’entre dans la salle de pause pour déposer mes affaires et j’attrape un chocolat dont la boite rouge me fait de l’œil. Je crois que la prochaine fois c’est à moi de ramener le petit déjeuner d’ailleurs. La pendule m’indique qu’il me reste quelques minutes pour rejoindre mon service et j’en profite pour taper le numéro de l’inconnu. La sonnerie résonne une fois… deux fois… trois fois… je m’apprête à raccrocher quand soudain une voix féminine décroche.
« Bonsoir, je me permets de me présenter Monsieur Crawford, j’ai vu votre mot concernant les toiles… serait il possible de se rencontrer pour en discuter ?» Je m’interromps, ma voix est calme et pourtant une pointe d’impatience me gagne à l’idée que j’ai pu me faire avoir comme un bleu avec un possible faux numéro. |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Ven 3 Déc - 17:09 | |
| La vaisselle atterrit dans l’évier pour être aussitôt lavée et mise à égoutter, inutile de perdre son temps à tout essuyer, j’ai bien d’autres choses plus intéressantes à faire. Pour commencer, rappeler le proprio pour qu’il fasse réparer le robinet de la salle de bain à une heure qui me convient contrairement à celle annoncée dans sa messagerie. Non mais il me prend pour qui ? Je ne laisserai pas un inconnu seul dans mon appartement, qu’il aille au diable. Puis, si c’est celui de la fois passée… une intuition me dicte qu’il sera rapidement à nouveau hors d’usage. Je souris à cette idée en prenant mon dernier livre acheté qui sert pour l’instant de décoration sur ma table de salon et commence à le parcourir attentivement. « Le monde des galeries. Art contemporain, structure du marché et internationalisation » détient à coup sur les clés qui me permettront d’avancer dans ma carrière. Après plusieurs chapitres, je me décide à prendre l’air et marcher un peu. Qui sait où mes pas m’emporteront ? Alors qu’une stratégie tirée tout droit des enseignants de ma récente lecture commence à se mettre en place, je redresse la tête, tirée de ma concentration par les bruits et les odeurs de chocolat et de vin chaud du marché de Noel qui vient juste d’ouvrir ses portes. Partout autour la musique et les rires se font entendre à mesure que je m’avance. A droite et à gauche, de petites échoppes où des acheteurs s’agglutinent à la recherche de cadeaux à offrir. Certains types croisés dans les bars récemment me font des signes de la main ou de charmants sourires et bien sûr, je finis par céder à la tentation de prendre un petit verre vite fait… ou deux… avec un groupe dont je connais certains membres. Les veines palpitant d’une chaleur alcoolisée, je saisis machinalement le téléphone de ma poche arrière pour décrocher sans même prendre le temps de réfléchir « Allo ? … ? Attendez, je vous entends mal » Un instant dégrisée, je m’éloigne du petit chalet et de ce brouhaha pour me rapprocher du gigantesque sapin, pièce maitresse du marché de noël et poursuivre la communication. « Ah ! c’est vous. Bonsoir. Je suis actuellement au marché de noël, près du sapin. Venez me rejoindre si vous voulez. Ainsi, vous pourrez m’inviter au The Noble pour fêter la vente. C’est sans doute un restaurant un peu trop luxueux mais après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on vend de telles œuvres ! Je porte une veste vert canard et une écharpe cognac avec un sac assorti »Tout sourire, je rejoins mes amis avec les yeux brillants en prenant soin de m’orienter de manière judicieuse en direction du point de rendez-vous. Résister à la tentation de tout raconter à mon meilleur ami @Silas Carden risque d’être très compliqué mais pour l’instant le plaisir réside entre autre dans le secret.
Dernière édition par Cassiopée McTavish le Lun 6 Déc - 17:44, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Sam 4 Déc - 22:50 | |
| J’entends au loin de la musique et sa voix essaye de se faire entendre suivi de son silence. Mon regard est fixé sur l’horloge -quel imbécile j’ai été d’appeler maintenant- toutefois, la communication reprend et elle s’empresse de faire une proposition. J’analyse ses propos, tandis que la surprise me gagne. Se retrouver au marché de Noël ? Ce soir ? Mes yeux continuent de s’agrandir alors que cette jeune femme évoque le restaurant le plus chic de la ville. Elle ne manque pas de culot de vouloir se faire inviter dans un endroit pareil. Extrêmement sûre d’elle, là voici qui raccroche sans attendre ma réponse. Décidément …. Me voici avec la chique couper pour la deuxième fois. Un collègue qui passe par-là me regarde étrangement. Le spectacle doit être en même temps de taille : mon téléphone toujours en l’air, éloigné de mon oreille sous mon visage marqué par cet instant qui sort de l’ordinaire.
Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits, mes pensées virevoltent dans tous les sens. Je ne peux m’empêcher de garder en tête la détermination de cette jeune femme…. Ou cette vieille femme, après tout sa voix avait l’air d’être embrumée par quelque chose. Que faire ? Rappeler cette personne pour remettre à plus tard cet arrangement au risque qu’elle perds patience et faire disparaitre toute possibilité de récupérer de l’argent sur ces toiles ? Le dilemme est de taille. L’argent pourrait servir à tellement de choses. Il y a la question du restaurant certes… mais en fonction du montant gagné, il sera toujours temps d’aviser.
Sans perdre une minute, je m’empresse de traverser les couloirs de l’hôpital, un sourire au coin et un regard aux alentours avant de dévier de mon service initial pour faire un saut dans la partie pédiatrie. Je ne peux m’empêcher de venir dès que l’occasion se présente afin de saluer les enfants qui sont là depuis longtemps. Après m’être assuré qu’aucune des infirmières ne constate ma présence, je toque à une porte d’une des chambres puis je m’engouffre à l’intérieur en prenant une voix forte « oh oh oh ! As-tu été sage mon petit ? » Le rire qui gagne l’enfant suite à mon imitation parfaitement exécuté du Père Noël me ravis et m’incite à continuer quelques chambres de plus. Les pas des pédiatres se font entendre non loin de là et je m’éclipse bien vite en direction de mon service.
Je jette un œil à l’ordinateur afin de vérifier que je n’ai pas d’urgence à traiter, puis ma décision prise, je retourne aux vestiaires pour récupérer mon manteau, le bipeur dans la poche en cas d’urgence. Une de mes collègues est informée de mon absence et fera le relais si nécessaire. A la condition bien-sûr de lui prendre son tour de garde la prochaine fois et de lui apporter les croissants. J’attrape mon téléphone pour envoyer un message à cette inconnue et ainsi confirmer ma présence.
Sous la nuit qui est à présent tombée depuis un moment, je vois au loin les lumières des décorations, le brouhaha convivial du marché de Noël. Cette ambiance chaleureuse qui vient réchauffer notre âme. Je pénètre progressivement au cœur de ce lieu et j'attrape un verre de vin chaud sur un comptoir. Le breuvage coule le long de ma gorge tandis que mes pas se laissent guider par la cime du sapin que je vois à quelques mètres de moi. Bon… voyons voir… une femme vêtue aux couleurs d’un canard … ça ne devrait pas passer inaperçue. Son style doit être je suppose à l’image de son choix vis-à-vis des toiles et qui suis-je donc pour porter un tel jugement.
Mon corps s’arrête à deux pas de sa silhouette. Merde…. Il est trop tard pour rebrousser chemin. Comment est-ce possible ? |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Lun 6 Déc - 18:22 | |
| Les cadavres commencent à s'aligner sur la table haute qui accueille le petit groupe d'amis qui au début ne comptait que quelques membres et qui s'agrandit à présent de plus en plus. Les éclats de rire de plus en plus grotesques commencent à témoigner de l'état de chacun mais comment résister à l'emportement général de ces griseries hivernales qui mettent du baume au coeur ?
Il faudrait sans doute que j'arrête ces verres de vin chaud pour rester cohérente lorsque mon inconnu surprise fera son apparition. Après tout, il ne viendra peut-être même pas puisqu'il ne m'a pas confirmer et que l'ambiance me fait oublier mon téléphone noyé dans le fond de mon sac. De temps à autre, mon regard se perd sur les alentours du pied du majestueux sapin mais au fur et à mesure, les minutes s'espacent de plus en plus.
Une partie du groupe se divise alors en deux, la plus intrépide en direction de la patinoire. Dans ma tête s'élève la voix du journaliste fétiche de la chaine national déclamer à haute voix l'imminence d'un accident rocambolesque sur le tapis glacé. Aucune chance que je les suive, je déteste ces accessoires démunis de freins déjà à jeun mais alors maintenant... ils courent à la catastrophe. D'un mouvement rapide de rotation, je m'apprête à les retenir lorsque soudain, deux yeux se découpent en un regard perçant qui me stoppent dans mon élan. En une fraction de seconde, je le reconnais malgré le contexte tout à fait différent de la première fois et ouvre la bouche de stupeur avant de froncer aussitôt les sourcils.
"Alors c'est vous ?! " En deux enjambées, mon index accusateur se retrouve à frôler son manteau. Evidemment, tout un tas de possibilités avaient parcouru mon esprit, allant même jusqu'à rêver à une *Alchimie de Noel* ou autre idiotie dans le même genre à laquelle bien sûr je ne crois pas. L'alcool bien sûr !
"Comment avez-vous osé me suivre jusqu'à mon immeuble ? Je vous préviens que vous n'avez pas intérêt à me toucher ou à faire quoique ce soit sinon je vous lance une *Boule de Neige* " Sa mine décomposée me fait perdre un peu de ma fureur alors qu'il tente de marmonner quelque chose. Soudain je me rends compte de ce que je viens de dire... menacer un pervers de lui lancer une boule de neige est parfaitement idiot, ca m'apprendra à boire plus que de raison, tiens, et son air devenu moqueur me ramène aussitôt à son cas.
" Et sur ce, je vous souhaite de passer un excellent diner. La table du Noble est réservée, vous allez vous débrouiller ! Bon appétit !" Aussitôt dit, je le plante là pour rejoindre la cohorte des badauds qui arpentent les détours sinueux des diverses animations. Décidément, cette année, le *Père Noël est une ordure* |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Ven 10 Déc - 21:48 | |
| Il ne faut qu’une phrase de sa part et un seul geste pour faire monter en moi ce bouillonnement qui m’avait déjà saisi la première fois. Ses pommettes saillantes rougies par le froid ou, au vu de l’endroit dont elle vient, je soupçonne même l’alcool d’avoir échauffer son sang. Je marque un temps d’arrêt avant d’entendre la suite de ces vociférations qui viennent ponctuer ma pensée au sujet de l’alcool. Les traits de mon visage ne peuvent s’empêcher de témoigner de la perte de mon sérieux sous cette scène des plus hilarantes. Mon imagination prend le pas tandis que je visualise cette jeune femme attraper de la neige pour en faire des boules, son visage furibond pour me les lancer ensuite avec vigueur. Oui il va sans dire, qu’il me faut une maitrise parfaite de mes émotions pour réussir à ne pas éclater de rire avec juste comme réponse un marmonnement de ma part, où celui-ci se perds dans ma barbe qui néanmoins enfonce le clou et la vexe de plus belle.
Toutefois son doigt accusateur qui ne cesse de se tendre vers moi et ses accusations ne me plaise guère et viens vite mettre un terme à cette situation des plus cocasses. Ce sous-entendu que je puisse être un pervers ayant des idées déplacées à son égard me fait bondir. Comment cette bonne femme sortie de nulle part ose tenir ce genre de discours. Est-ce moi qui lui ai demander de me refourguer ces maudites toiles ? Non il me semble. Puis d’abord… où sont-elles ?
Ma voix fend l’air et tente de couvrir la musique qui retentit dans le marché de noël alors que ma paume rugueuse effleure son doigt accusateur pour la repousser et mettre une distance entre nous.
« Sachez Madame, que je doute fort que vous possédez l’entièreté de l’immeuble pour prétendre qu’il est le vôtre…et … » Je laisse échapper un juron alors qu’elle me coupe la parole pour détourner très vite les talons prête à s’échapper sans avoir l’intention de m’accorder un seul instant de son précieux temps. Une idée farfelue jaillie en moi, après tout ne dit-on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Il ne me faut que quelques enjambées pour la rejoindre où ma main attrape son bras pour la tourner vers moi. Son regard noir me glace le sang un instant tandis que je lâche son manteau. Je penche ma tête légèrement sur le côté sous mon regard qui vient soutenir le sien.
« Je suppose que vous devez avoir garder les toiles, faites bien attention à vous…. D’autant plus si vous avez rencontré le fameux artiste ». Je hausse les épaules, afin de prendre une posture détachée « Non parce que de vous à moi… je connais plutôt bien le quartier où vous étiez l’autre nuit... et il n’y a pas énormément d’artiste à ma connaissance qui y loge. » Je lève les mains en l’air avant de faire un pas en arrière « Après je dis ça, mais je suis persuadé que vous devez savoir aussi, vous n’êtes pas du genre à mettre les pieds dans un endroit dont vous ne savez rien, n’est-il pas ? » mon regard balaye l’assemblée l’air de rien « Vous me disiez que vous aviez réservé pour moi une table ? C’est fort aimable de votre part… j’aperçois au loin une connaissance qui sera ravie de partager ce bon repas. Je présume que je mets la note à votre nom c’est cela ? »
Je ponctue ma dernière phrase alors que mes doigts remontent le col de mon manteau puis j’adresse un signe de tête à cette jeune femme, mon index et mon majeur se joignant à mon mouvement. « Bonne fin de soirée Madame »
Je m’éloigne afin de la laisser là cette fois-ci au milieu de la foule et ne pas être le dindon de la farce comme l’autre fois. Je passe devant la fanfare, dont le groupe joue une musique que je ne peux résister à l’envie de fredonner l’air« The weather outside is frightful - But that fire is mhmm, delightful - Since we've no place to go - Let it snow, let it snow, let it snow ».Un membre qui les accompagne en m'entendant fredonner s'empresse alors de venir placer sur ma tête un bonnet de Noël m'incitant à les suivre, chose que je décline rapidement. |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Mar 25 Jan - 16:47 | |
| Voilà à présent des semaines que la scène s'est déroulée et pourtant elle me semble encore parfaitement claire. Je revisualise sans cesse chaque petit détail, chaque mouvement de son visage, du pincement particulier de ses lèvres qui lui font une petite fossette sur le côté à la petite patte d'oie qui commence à s'affirmer aux coin de ses yeux luisant de fureur. Mais pourquoi je ne cesse d'y penser, bon dieu ?!
Ma vie n'a pourtant pas trouvé beaucoup de répit entre les fêtes, le repas de veille de Noel ou ma mère s'est retrouvée aux urgences la main brulée par une casserole de chocolat plongée dans le bain d'eau bouillante. Sympa Marie ! Heureusement que le reste du repas était déjà préparé pour accueillir ses invités sinon j'aurai dû m'occuper de cela en plus parce qu'il est hors de question pour elle de faire appel à un traiteur "tu penses, tous des voleurs" "mais maman, tu en es une !" Le problème avec les gens têtus, c'est qu'il est impossible de leur déloger les idées du crâne, même lorsqu'ils font eux-même partie de leur propres préjugés.
Ensuite, il a fallu organiser l'inauguration de la restauration de l'une des pièces de la galerie qui devait recevoir les nouvelles toiles d'une jeune artiste prometteuse qui refusait d'admettre que l'odeur de la peinture murale n'aurait aucune influence sur la tenue de ses peintures à huile. Il ne fut pas facile de résister à l'envie de lui dire que ce serait peut-être un bien pour sa carrière. Ces bonnes femmes, toutes pareilles.
Heureusement que mon petit travail d'appoint à la patisserie me permet d'expulser hors de moi toutes ces tensions, même sous l'emprise du stress liés aux préparatifs de fin d'année puis de l'épiphanie. Rien de tel que le travail manuel. Oh Manuel... il est apparu un jour. Le nouveau livreur. Il fait l'effet du gars de la pub Coca-Cola. Quand il entre, le temps ralenti, les regards féminins brillent, les bustes se redressent, le silence se fait. Pourtant, il n'en regarde aucune. Aucune sauf moi.
Et généralement c'est à ce moment là pile que le souvenir de la scène du marché de Noel me revient et là d'un coup, une bouffée d'énervement remplit mes veines. Je le revois m'attraper par le bras pour me planter face à lui et me provoquer de ses accusations. "A sa connaissance, aucun artiste n'habite dans ces quartiers" non mais il s'y connait en art, lui ? Monsieur je donne de la soupe aux clodos. Assurément, Mona Lisa est une espagnole danseuse de cabaret aux seins nus dans son univers. "La note du resto à mon nom" Parce que Monsieur connait mon nom sans doute ! Ha ! laissez moi rire. De toute façon, il n'aurait jamais pu rentrer dans ce restaurant chic avec ses tickets repas et ses vieilles baskets sans chaussettes. Et puis quel toupet de m'avoir planté là sans me donner l'occasion de lui remettre les points sur les ailes. Il a juste de la chance que mes gants de laine étaient trempés de neige fondue et que je voulais reprendre un verre avec mes amis pour me calmer sinon je lui aurai rabattu son claquet. Finalement, j'aurai sans doute dû car je n'ai pas eu la patience de rester avec eux, d'autant plus énervée que ces airs de Noël passaient en boucle. C'est à ce moment-là que je décidai de prendre un abonnement dans une salle de sport pour pouvoir décompresser un peu.
" D'ailleurs en parlant de ca ! " Téléphone en main, je me rapproche de la fenêtre pour contacter la salle afin de connaitre les modalités et les possibilités des différents abonnements, choississant une formule comprenant l'accès à la salle et quelques cours particuliers à définir après un essai pour chacun d'entre eux : cardio, zumba, trempoline, booty sculpt,... lorsque soudain en contrebas une silhouette retient toute mon attention. "Non mais je rêve ! Ce n'est quand même pas ce type encore ?!" Au téléphone, la jeune fille tente de récupérer toute mon attention avant d'essayer de me refourguer la formule la plus chère sans imaginer à qui elle a affaire. Rapidement, je choisis l'abonnement en me précipitant vers la porte d'entrée puis le palier inférieur pour tenter de percevoir où l'homme se dirige avant de perdre sa trace. "C'est ça, fuit devant l'ennemi" |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Jeu 27 Jan - 21:35 | |
| Je tournais tel un lion en cage. Les fêtes étaient à présent passées et contre toute attente ma sœur ainée n’avait pu se joindre à nous. Elle avait annulé au dernier moment et je sentais qu’il y avait anguille sous roche. Qu’est ce qui avait bien pu se passer ? Certes j’étais finalement heureux d’avoir conservé mon logement pour moi, mais j’étais persuader que quelque chose se tramait. Pourquoi a-t ’elle prétendu vouloir rentrer pour ensuite trouver toutes les excuses du monde afin de justifier son absence de retour.
C’est à n’y rien comprendre, pourquoi aurait-elle donc peur de s’expliquer ? Depuis le temps que nous sommes proches, elle sait pertinemment que je ne jugerais pas. Ce n’est pas mon genre ! Merde ! Cette colère qui bouillonne en moi, je sais pertinemment que ce n’est pas le simple fait de ne pas avoir de réponse de sa part. Au fond de moi, j’espérais son retour afin de lui parler des absences que j’éprouve. Ce genre de trou noir quand je tente de me souvenir. Me souvenir de quoi justement ? C’est bien tout ça le problème !
Je m’arrête finalement d’arpenter l’appartement avant que le ou la voisine d’en dessous ne vienne se plaindre. Quoique ça serait justement l’occasion de mieux connaitre mon voisinage. Enfin… je m’abstiendrais particulièrement de faire davantage connaissance avec une voisine. Mon poing se serre tandis que son visage me revient en tête. Tout a commencé depuis que j’ai croisé sa route. Cette incertitude qui s’empare à nouveau de moi. Cette colère qui bouillonne quand je songe à nos échanges. C’est de sa faute à elle. Cette mijaurée qui prétend mieux savoir que tout le monde. Je sais que je l’ai déjà vue, ce n’est pas le genre de personnalité qu’on oublie. Au contraire c’est le genre de personne qu’on évite d’avoir dans sa vie, sa manière qu’elle a de péter plus haut que son cul. Bordel à ce sujet. Un rictus se dessine alors sur le coin de mes lèvres tandis que mes doigts se faufilent dans ma barbe. Un fessier néanmoins joliment mis en valeur je dois bien le reconnaitre malgré ses goûts douteux.
Elle aura réussi à bien me rouler dans la farine n’empêche et j’ose espérer qu’elle n’ait pas l’esprit tranquille suite à mes propos. Sa boule de neige était aussi fraiche que ses paroles en contraste avec ses yeux furibonds. Je ne pourrais nier cette tension électrique qui plane dans l’air à chaque fois que nos silhouettes se font faces. Oui bien trop d’idées à son sujet fourmilles en moi. Des idées qui ne font qu’accentuer ma colère à son égard et en moi également de ressentir ça. De plus cela ne résout pas le problème. Cette sensation de déjà vue. Pourquoi mon cerveau fait un blackout quand je persiste à me souvenir. Hors de question que j’aille m’allonger sur un fauteuil d’un confrère pour parler de ça. Je finirais bien par trouver la solution moi-même.
Mon téléphone émet soudain une petite sonnerie, je jette un œil dessus pour voir le nom d’Anna apparaitre. Celle-ci attends de mes nouvelles pour sa consultation avec son patient. Je lui réponds rapidement avant de récupérer les dossiers dont j’avais justement commencé les recherches pour les mettre dans mon sac.
La porte de l’appartement refermé, je m’apprête à entrer dans l’ascenseur quand je vois la dernière toile toujours accrochée. Chaque fois que je passe ici c’est la même histoire, finalement le piège s’est refermé sur moi. La toile me regarde narquoisement me montrant à quel point je me suis fais avoir. Oh non je n’irais pas donner ce plaisir à cette bique. Une sensation me pousse pourtant à me rapprocher de la toile pour la prendre en photo. Quelque chose cloche dans cette histoire. Un artiste dans l’endroit où elle était ? Je n’avais pas parler sérieusement à la base, et pourtant, la vérité n’est pas loin, j’en suis convaincu. Finalement, si j’avais raison, j’aurais là ma vengeance.
L’ascenseur me conduit au rez-de-chaussée, avant de sortir de l’immeuble. Une fois à l’extérieur je réfléchis sur la façon dont m’y prendre. J’ai très peu de temps puisque je suis attendus à l’hôpital. La solution me vient immédiatement, reprendre du début. Il faut que je retourne à l’endroit où je l’ai vu la première fois et prendre la direction d’où elle venait. Au vu de sa dégaine ce soir-là, je suis persuadé qu’elle ne sera pas passée inaperçue, d’autant plus auprès des jeunes. Il n’y a pas de temps à perdre, ni une ni deux je commençai à zigzaguer à travers les rues pour rejoindre le parking. Je m’arrête un instant avec cette satanée impression d’avoir des regards braqués sur moi. Me voilà fou. « C’est le métier qui rentre » comme dirait mon grand-père il fût une époque lointaine, tu parles, je m’en serais bien passé tiens. Ce bref instant de doute passé, me voici au volant pour prendre la voiture en direction des quartiers moins resplendissants et rejoindre le lieu où tout a commencé. |
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Mar 1 Fév - 16:09 | |
| Dehors, le temps semble s'être étrangement adouci pour la saison mais il serait quand même contradictoire de se plaindre alors que l'on peut enfin alléger un peu le poids des tenues vestimentaires. Ce n'est pas encore cette année que je passerai du temps devant un foyer ouvert à profiter de ne rien faire, un verre de rouge à la main. Tant pis, le temps n'est pas venu à la procrastination, je dois préparer mon audition auprès de Neela.
Installée devant le PC, mon book retrouve un peu de peps et de mise à jour. Après tout, je n'en ai pas vraiment eu besoin ces derniers temps et surtout pas pour décorer des gâteaux à la pâtisserie : qu'auraient ils fait de mon expérience en tant que dénicheuse d'artiste ou pire, de mon passé de jeune toxico gothique aux cheveux fluotés ? Tiens, il y a longtemps que ces vieux fantômes n'ont plus vu la lumière du souvenir mais ils vont vite fait retrouver la pénombre du placard où ils se tiennent habituellement bien sage. Peut-être une clé pourrait elle les contraindre au besoin.
Après une petite vérification, l'état de mon compte me permet tout juste d'acheter un nouvel accessoire à la mode qui me permettra de rehausser l'éclat d'une ancienne tenue encore en excellent état vu le soin que je porte dans mes affaires choisies notamment pour leur qualité de base. Je quitte alors mon appartement pour rejoindre les quelques boutiques situées le plus près de chez moi, tout juste pour poursuivre jusqu'à la salle de sport tandis que, sur le trajet, je me demande ce que mon instinct choisira de tester comme sport d'entrainement. Inutile de réfléchir à l'avance, je sais pertinemment comment je réagis dans cette situation : le feeling, l'instant présent.
Quelle chouette surprise ! La salle est lumineuse, joliment décorée, le personnel accueillant et l'espace suffisant pour ne pas se marcher dessus. On dirait presqu'un loft, rien à voir avec les traditionnelles salles livides, bruyantes, aveugles et à l'ambiance chargé d'air vicié et de transpiration refroidie. Cerise sur le gâteau, elle n'est pas très peuplée en ce premier jour de février. Avec un peu de chance, il ne faudra pas gérer quelques importuns qui cherchent une occasion de pratiquer un autre genre de sport.
Je m'installe sur un vélo couché histoire de pouvoir prendre le temps de me faire des repères tout en profitant de mon environnement et découvre alors une silhouette connue qui s'entraine aux haltères. Un sourire ravi puis d'un coup gêné de le croiser en ces lieux alors que son teeshirt étroit moule d'avantage son torse devenu humide par l'effort. "Manuel !" Aussitôt, je regarde ailleurs, décontenancée et prise sur le fait d'avoir maté ses bras durcis en plein effort. Etrangement, mes pédalages augmentent de vitesse. Il ne manquerait plus qu'il me voit !
Je change alors d'appareil en arborant un visage totalement impassible pour me diriger vers un poste pecto/épaules totalement au hasard mais qui a le mérite de ne pas être orienté en sa direction. Mes yeux s'arrondissent en découvrant la machine mais impossible de reculer et de risquer d'attirer l'attention, je m'installe et commence à tenter de l'utiliser, sans grand succès. Les poids claquent à mon grand désespoir, rompant le léger son musical d'ambiance.
"Je peux vous aider ? " Je grogne en me retournant pour découvrir Manuel debout devant moi, l'air avenant, son sourire énigmatique provoquant un petit envol dans mon ventre. " Oh Emmanuel, que faites vous ici ? Je crois que c'est coincé" Il se penche alors à l'arrière de la machine pour retirer la goupille métallique et la remettre bien plus haut. Bingo, bravo Cassy. Je gronde intérieurement de me faire passer pour une idiote et là, il me demande de vérifier s'il a bien estimé le poids, le regard insistant sur ma poitrine qui gonfle à chaque mouvement de contraction de mes muscles.
Nous passons alors quelques 30minutes environ à nous entrainer, Manuel me guidant dans l'utilisation des différents appareils les plus usuels, ponctuant de petites démonstrations et d'un humour qui me plait. Après une rapide douche, nous nous retrouvons dehors pour nous dire au revoir. C'est alors que, distraite par une voiture qui passe, mon attention se dirige vers le type qui marche vers nous, la tête ailleurs. Mes sourcils se froncent aussitôt jusqu'à ce que l'arrogant du marché de noël arrive à ma hauteur ! Les traits de son visage se modifient alors qu'il lève son regard sur moi et qu'il me reconnait, puis sur celui de Manuel. Sa bouche s'ouvre et là, à cet instant précis et prise d'une impulsion, je me tourne vers Emmanuel "Que diriez-vous de boire un verre ensemble ce soir ?"
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| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Sam 5 Fév - 21:55 | |
| Nul doute que cette jeune femme s’est fait embarquer dans un imbroglio. Un sourire s’agrandit sur mon visage au fil des individus que j’interroge dans la rue. Certains sont méfiants et me font comprendre que je ne suis pas le bienvenu mais d’autres sont plus avenants, ceux qui m’ont reconnu du fait de mes nombreuses actions dans le coin. En effet, ils m’indiquent le chemin du lieu supposé du fameux artiste, Il a souvent fait parler de lui dans le quartier et ce n’est pas toujours de bon augure. Une jeune fille que j’ai intercepté sur les marches de l’entrée de son immeuble confirme avoir déjà vu des tableaux similaires. Ses yeux jettent des coups d’œil aux alentours afin d’être certaine de ne pas être vu par d’autres personnes. Son visage grimace en me déconseillant fortement de continuer mes recherches, selon elle un nid à ennuis. A la vue des tableaux elle lâche même un « vous ne devriez pas montrer ces tableaux, vous ne connaissez pas leurs dimensions, ni le genre de technique qu’il utilise… jusqu’où ira-t-il ? Non il doit rester dans l’ombre ». Ma curiosité piquée, j’essaye de l’interroger pour en savoir davantage, elle secoue sa tête puis s’empresse de rentrer à l’intérieur. Comment se fait-il qu’il soit aussi connu par ici ? Après… je ne devrais pas être tant étonné que ça, je me souviens lors de mes fugues dans ces quartiers, tout se sait ici. Je sors mon téléphone pour noter l’adresse où je me trouve actuellement afin de revenir si besoin retrouver cette jeune femme. Je suppose que la confiance doit déjà s’installer afin qu’elle ne puisse me révéler d’autres informations plus précises.
Je descends prestement les marches avant de tourner sur moi-même, que faire ? J’ai déjà récolté pas mal d’informations, et je dois encore passer à l’hôpital pour avancer sur les recherches. Rentrons, c’est la meilleure chose à faire pour le moment. Tout le temps du trajet qui me mène au travail, je retourne dans ma tête ce qui s’est déroulé, pourquoi je cherche à approfondir le sujet ? Qu’est-ce que cela va m’apporter, c’est son problème pas le mien. Certes, avoir raison pour lui fermer le caquet serait tellement le pied, mais si je continue sur cette voie, je serais tout aussi impliqué qu’elle. Impliquer mais dans quoi ?
Je claque la porte de mon bureau tandis que mes pensées ne cessent de cogiter. Je grommelle contre moi-même, je déteste ne pas maitriser la situation et encore moins de ne pas avoir les billes pour comprendre. Aujourd’hui je me consacrerais uniquement au projet de recherche, j’ai quelques documents à éplucher ça sera bien assez. Un sms envoyé à Anna pour lui dire que j’ai besoin de plus de temps, première fois que je suis sur un cas de ce genre, j’ai au moins besoin de savoir à quoi j’ai affaire. Mon calme revient à mesure que je récolte des données, la complexité du cerveau humain m’épateras toujours. Il n’y a pas à dire j’aime travailler dans ce domaine si riche. Mes pensées du début de journée sont à présent loin, et c’est avec sérénité que je quitte le travail.
La voiture garée de nouveau sur son emplacement, je m’aperçois d’un appel manqué, message vocal, ma sœur ainée. Merde. Mon pouce effectue une danse dans l’air alors que je réfléchis si j’écoute ou non le message, mes pas me guident à travers la rue, me rapprochant de l’immeuble. Je soupire et je m’apprête à cliquer pour porter le téléphone à mon oreille mais mon mouvement est interrompu par la scène qui se joue devant moi. Elle. Son rire. Son visage lumineux qui très vite s’assombri à ma vue. A côté, un mec plus jeune qu’elle. Mon visage se contracte, alors que fourmille en moi des sentiments qui grondent plus fort. Non je ne lui donnerais pas satisfaction. Reste poli Arlo. Elle est une simple personne qui n’a aucune importance, elle ne représente rien pour toi. Je m’apprête à dire bonsoir, cherchant à faire abstraction de ce sentiment qui bouillonne de la voir accompagné. Ce n’est pas ton problème.
Sonné par la question que j’entends alors qu’elle interrompt ce que je m’apprête à dire. Sa silhouette bien tournée face à ce prétentieux, elle doit avoir deux fois son âge, au moins. Je m’apprête à passer devant eux, mon téléphone dans ma veste avec l’envie furieuse de les bousculer. Heureusement, un sursaut de bon sens me réveille, je ne lui donnerais pas cette possibilité de croire que cela m’a fait quelque chose. Je me ravise ainsi au dernier moment pour les esquiver et me tourner en levant mon index. Je lui lance un regard noir, profond, avant de prendre un visage des plus sérieux au moment où je m’adresse à elle.
« Bonsoir, je suis fort étonné de vous voir ici, il me semblait pourtant que vous étiez en garde à vue pour escroquerie à la personne, à moins qu’ils vous aient finalement relâcher pour remonter la filière et… » Je lance un regard à cet homme dont la figure manifestement se décompose à vue d’œil « Oh milles excuses, j’interromps peut-être une transaction ? » J’acquiesce d’un mouvement de tête une petite grimace, avant de sortir mon téléphone pour le secouer devant eux, puis me tourne à nouveau face à cette cougar dont le visage fulmine à son tour. Toc. « Sachez que j’ai monté un dossier, vous ne devriez pas tarder à avoir la visite de mon avocat, c’est fou comme les preuves s’amassent vite. Je reviens tout juste de vos quartiers. » Mon regard empreint de concupiscence descend sur sa gorge puis le long de sa silhouette un instant avant de remonter jusqu’à ses yeux, un rictus incrusté sur mon visage « N’oubliez pas l’importance de se couvrir… enfin vous voyez ce que je veux dire par là. Je ne vous dérange pas plus longtemps, c’est que je dois écrire ces nouvelles informations que vous m’offrez ».
Mes enjambées me mènent loin d’eux, extrêmement fier de moi. Il faut dire que les mots de cet homme qui cherche à se confondre en excuse pour tenter de fuir cette femme résonne encore à mes oreilles et je ne peux m’empêcher de savourer cela. 3 partout ma jolie. Tu n’as aucune idée de qui je suis et ce dont je suis capable. La partie ne fait que commencer. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mauvais plan - piètre artiste #arlington crawford (#) Mer 23 Fév - 18:17 | |
| Je reste abasourdie à ses mots. Il doit me falloir à vue de nez environ une éternité avant de réagir, complètement abasourdie de la scène qui vient de se passer. Les paroles de Manuel semblent déformées, comme lors d'un ralenti dans un film, l'air semble devenir visqueux. Le départ des deux hommes me ramène à la réalité et je les regarde s'éloigner l'un dans la direction opposée de l'autre, avec moi au milieu. J'hésite une fraction de seconde entre rattraper le premier pour lui coller mon poing dans la figure ou rattraper l'autre pour lui tirer le bras et me confondre en excuses pour tenter la manœuvre risquée de la mayo qui prenait si bien quelques secondes auparavant. Tant pis pour mon amour propre, il y a des choses plus importante dans la vie que de se laisser aller à la vengeance. C'est après Manuel que je m'élance. Quel soulagement lorsqu'il s'arrête et se retourne pour me permettre de lui expliquer lorsque ma main se pose sur son avant-bras, ce qui a le double avantage de me permettre d'évaluer l'importance de sa masse musculaire, détail pour l'instant mis de côté. Après un long monologue ponctué d'excuses et d'énervement en direction de ... de... "mais diable, comment s'appelle-t-il donc celui-là ?", l'atmosphère se détend et nous finissons par aller boire un verre en terrasse, les visages baignés par un léger rayon de soleil apparu après les derniers jours de tempête. Je finis par regagner mon appartement pour clore cette journée et pars me coucher : demain est un grand jour, celui du rendez-vous avec Neela. Dès le réveil, mes sens se mettent en branle : il va falloir assurer. Un casting n'est pas une opportunité qui se présente plusieurs fois dans une carrière et passer à l'antenne ne peut qu'être bénéfice pour ma carrière. Quelques exercices respiratoires, un bon petit déjeuner et surtout une bonne mise en condition sont les meilleures clés pour donner le meilleur de soi et surtout, ne pas laisser d'autre choix aux membres du jury que de me sélectionner. Je n'ai aucun doute quant à ma répartie, ni la présentation que j'ai de moi. Mon seul point faible est sans doute quelques connaissances en matière d'art que je n'ai pas mais il est tellement simple de diriger une conversation qu'aucun doute ne viendra ternir mon joli sourire. Une douche et un maquillage soigné plus tard, me voilà aux portes du studio d'enregistrement où j'ai rendez-vous. J'espère que Neela sera présente pour avoir un repère malgré tout. Il y a un monde de fou, la circulation est impossible. De partout sortent des véhicules utilitaires, des ouvriers et des agents de protection, surveillés de près par la population tout venant, curieuse de voir tant d'agitation. Je me redresse, flattée que tout ce petit monde s'affaire pour m'accueillir et jette mes cheveux en l'air en mode Loréal au cas où quelques paparazzis roderaient dans le coin avant de me rendre compte qu'il s'agit là des préparatifs de l'avant-première qui aura lieu ce soir. Bientôt ce sera moi la star, nul doute à ce sujet ! Je regagne l'intérieur du bâtiment en suivant les flèches indiquant le lieu du casting et finit par tomber sur une salle d'attente remplie de candidats stressés. Tantôt assis et triturant un book, tantôt debout et respirant bruyamment. Je ne leur ressemblerai pas, à coup sûr, leur mauvaise aura influencera la mienne, hors de question. Aussitôt, mes souvenirs plongent dans la forêt indonésienne, cette fois où j'avais accompagné mon père sur l'un de ses sites antiques pour les vacances et qu'il fallait dégager de la végétation luxuriante. Soudain, un tigre nous avait poursuivi et nous y avions trouvé refuge dans une petite cavité du temple qui nous avait ébahi tant la conservation des sculptures était exceptionnelle. C'est tout sourire que j'émergeais de ma torpeur à la mention de mon nom prononcé sur un ton mécanique qui dénotait de l'ennui des longues heures d'audition. Très satisfaite de ma prestation, je l'éloigne le plus rapidement possible de cette salle d'attente remplie de mauvaises ondes et me perd dans les méandres des multiples salles et bureaux où règne une effervescence telle que personne ne me remarque. Attirée par les bouhaha, je finis par pénétrer dans une immense salle aux sièges velours rouge vifs qui reçoivent déjà quelques séants élégants. Ni une ni deux, je repère un double emplacement qui semble être vide, intercalé entre deux groupes qui se connaissent et discutent à voix basse sans avoir l'air d'attendre des connaissances. Je m'y faufile et m'y installe en vérifiant, non sans paraitre totalement indifférente, que personne ne vient revendiquer les sièges. Soudain, les lumières s'éteignent et le film commence. Yesss ! Comment participer a une avant-première sans invitation en une seule leçon. J'irradie de fierté. Je commence à me détendre et pénétrer totalement dans le film lorsque soudain un rai de lumière interrompt l'ambiance sombre et calfeutrée pour laisser la place à 3 silhouettes : un Stewart muni d'une petite lampe torche et deux invités retardataires. Je gronde intérieurement contre ces importuns avant de me rendre compte que merde ! J'occupe précisément une place de deux. Immédiatement, mon cerveau entre en action : trouver un autre siège ou prendre le parti effronté de faire un scandale... |
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