can't wait to see you again — LÉON

Depuis plus que Léon a posé ses lèvres sur ma joue avant de remonter en voiture, je n'ai eu qu'une seule envie : le voir à nouveau.

Avant, quand je le croisais à l'université, au détour d'un couloir, je savais très bien que c'était parce que je provoquais ma chance et, une fois chez moi, il ne m'arrivait pas d'être incapable de me concentrer simplement parce qu'il occupait toutes mes pensées. Aujourd'hui, c'est complètement différent. Chaque fois que je pense à lui j'ai des bouffées de chaleur, chaque fois que j'aimerais le voir, lui parler, je réalise qu'à part quelques mots sur nos études, nous n'avons pas échangé de quoi communiquer... est-ce que c'est parce qu'il n'en a pas envie ? Non, je suis sûr que non. J'étais trop perturbé par cette soudaine proximité que je n'ai pas pensé à lui demander son numéro — et à lui rendre sa veste !

Bon sang.

J'ai passé la fin de mon week-end à chercher un moyen de l'aborder à nouveau sans que ça n'ait l'air d'un harcèlement ou d'une approche de gros lourdaud et je n'avais même pas pensé à sa veste ! Mon sourire s'élargit comme jamais et mon coeur tambourine fort à nouveau parce que je sais que je vais le revoir aujourd'hui.

— Qu'est-ce qui te fait sourire ?
— Hein ?
— C'est quoi ce sourire ? On dirait un imbécile heureux.

Je scrute le visage de ma mère, ravagé par l'alcool, et j'essaie de déchiffrer si elle m'insulte ou si elle fait de l'humour – avec elle, c'est toujours compliqué à déterminer.

— Bah alors ? T'as perdu ta langue ?

Je secoue la tête. J'ai envie de lui répondre que j'ai perdu l'habitude d'échanger des banalités avec elle et que c'est certainement pire qu'avoir perdu ma langue, mais je me contiens.

— T'as rencontré quelqu'un, c'est ça ? Tu vas encore me planter ? Hein ? T'en as pas marre de jamais être à la maison ? Puis où tu vas, d'abord ? Où tu dors, hein ? Une fois qu'ils t'ont sauté, ils acceptent de te garder pour la nuit, c'est ça ?

Je soupire sans rien répondre. Je vide mon chocolat dans l'évier, je range le beurre et la confiture et je lui laisse les tartines que je m'étais préparé. Je n'ai plus faim. Je devrais lui dire que je suis là tout le temps, mais qu'elle est trop bourrée pour s'en rendre compte. Qu'à cause d'elle, justement, je n'ai pas de vie sentimentale parce que j'ai trop honte d'amener qui que ce soit ici et que c'est compliqué d'avoir des secrets dans une relation. J'aimerais qu'elle réalise que ses mots me blessent, qu'ils sont durs et dégradants. Mais je me tais. J'encaisse parce que ça nous évite une dispute et je pars en claquant la porte.

La matinée passe lentement, c'est insupportable. Mes pensées sont partagées entre les propos de ma mère et où croiser Léon à l'université aujourd'hui. C'est sur l'heure du midi que je me dis que, si j'attendais à la sortie de son bâtiment principal, je finirais par le croiser. Je patiente vraiment longtemps – ou alors c'est moi qui trouve le temps long – et je me décourage quand mon ventre gargouille plus de faim qu'autre chose. C'est au moment où je me lève du banc sur lequel j'étais installé que je le vois sortir, au milieu de quelques autres étudiants ; je ne sais pas si ce sont ses amis ou s'il s'est retrouvé parmi eux au moment de passer les portes, mais, malgré tout ce petit monde autour de lui, il est le seul que je vois. Les papillons dans mon estomac se réveillent et mon envie de courir vers lui pour le retrouver est stoppée par un éclair de lucidité : j'ai oublié la veste.

Merde.

C'était mon plan, venir pour lui rendre sa veste et, à cause de ma mère ce matin, j'ai oublié de prendre la veste en question. Peut-être qu'il ne m'a pas encore vu ? Je pourrais tout à fait m'éclipser et revenir demain, non ? Non, c'est trop tard. Nos regards se croisent, s'accrochent. Mes joues rosissent et, malgré moi, un petit sourire radieux illumine mon visage.

les journées sont affreusement longues. le week te semble rallongé d'un mois, alors que tu tournes en rond dans la maison familiale. et même la présence d'un de tes frères n'y change rien : tu t'ennuies et t'as envie de retourner à l'université. pas pour les cours. pour revoir percy. tu t'es rendu compte en rentrant l'autre soir qu'il avait gardé ta veste et franchement, tu t'en fiches bien, c'est pas ce qu'il manque des vestes, à la maison. tu retiens un soupir. ta mère a bien remarqué ton air un peu con heureux, alors que tes pensées dérivent bien trop rapidement vers le jeune homme. mais elle n'a pas posé de questions. contrairement à ton frère qui ne s'en ai pas privé pour t'asticoter à ce propos. mais c'est ton frère, alors tu peux pas vraiment râler. tu te mords l'intérieur de la joue, alors que tu te diriges vers l'université. les températures ont considérablement grimpé ces derniers temps, et tu ne portes qu'une simple chemise à manches longues. t'es pas un frileux, toi. après tout, à force de passer tes nuits dehors ... tu retiens un léger rire.

tu te concentres du mieux que tu peux pendant tes cours. tu sais qu'aujourd'hui ta journée se termine à midi et, tant mieux. le mardi est ta journée la plus légère. tes doigts passent dans tes cheveux, alors que ta dernière heure se termine. tu prends ton temps pour ranger tes affaires, notamment ton ordinateur portable que tu emmènes rarement en cours, mais qui t'es indispensables certains jours. tu discutes quelques minutes avec un élève de ta classe avant de te diriger - enfin - vers la sortie. un léger soleil est présent à l'extérieur et tu souris doucement, avant de sentir ton sourire s'élargir quand ton regard croise celui de percy, au loin. et pourtant t'es loin d'avoir la même assurance que l'autre soir. t'es totalement sobre aujourd'hui. t'as pas bu du tout. tu te mords l'intérieur de la joue et prends une légère inspiration avant de te diriger vers l'autre garçon. salut. tu souffles en esquissant un petit sourire. et sans doute que ça doit le frapper, ta timidité presque maladive. tu te pinces les lèvres. fais gaffe, j'pourrais m'habituer à ce que tu m'attendes. et la tu te sens vraiment con. parce que clairement, c'est pas un bâtiment de psycho dans lequel t'avais cours. et cette pensée te plaît plutôt bien. tu te grattes légèrement la joue, un petit sourire sur le coin des lèvres.

Il se dirige vers moi et son petit gomme peu à peu toutes les pensées négatives que j'ai pu accumulées aujourd'hui. Y a quelque chose de rassurant dans sa démarche, dans sa présence. Certainement de la bienveillance ou alors c'est simplement lui ? Il rayonne et c'est contagieux. Ça doit être ça. Léon, il aime les étoiles, mais certainement parce que c'en est une. Il brille et quand il me salue, je note bien qu'il est moins confiant que la dernière fois. Ça le rend encore plus adorable. Et vulnérable ? Peut-être un peu, oui. C'est tout à fait charmant.

— Salut.

Je réponds en sentant je rouge me monter aux joues ; ça y est, ça commence. J'essaie vraiment de ne pas paraître mal à l'aise, mais je suis vraiment mauvais. C'est encore pire quand il me dit qu'il pourrait s'habituer à ce que je l'attende à la sortie des cours.

— Ben... pour ça faudrait que je connaisse ton emploi du temps. C'pas toujours facile de te croiser.

Parce qu'il est évident que venir l'attendre ici chaque fois que j'en ai l'occasion me plairait bien. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs, je sais simplement au fond de moi que j'aimerais beaucoup. Parce que j'ai envie de le voir et de le toucher et que, plus le temps passe, plus ça me semble vital. C'est très étrange d'ailleurs ; normalement, tout ça vient seulement lorsqu'on a échangé plus que quelques phrases avec la personne, non ? Je crois que oui, mais je n'arrive plus à penser de manière rationnelle. Pas quand il est là et que c'est difficile de ne pas se glisser entre ses bras.

tu as songé plus d'une fois, ce week-end, à te rendre jusqu'à chez percy. après tout, tu sais vaguement ou il habite. mais tu t'es retenu. tu ne sais pas comment il aurait pu le prendre. t'en sais que dalle. tu fermes les yeux quelques secondes et termine par sortir de cours, un pue après tous le monde, comme souvent. et, clairement, tu ne pensais pas le voir à la sortie. surtout que tu sais très bien que les bâtiments de psycho sont éloignés de ceux, ou tu as cours le mardi matin. un sourire presque timide se dessine sur tes lèvres, alors que tu te diriges vers l'autre garçon, un peu timide sans doute. salut. tu te mords l'intérieur de la joue alors que tu le vois rougir légèrement. et tu te sens complètement con alors que tu souffles que tu pourrais très facilement t'habituer au fait qu'il vienne t'attendre à la fin des cours. ben... pour ça faudrait que je connaisse ton emploi du temps. c'pas toujours facile de te croiser. il n'a pas totalement tord. tu te pinces les lèvres et te grattes la nuque. est ce qu'il pourrait vraiment le faire ? t'en sais trop rien. tu secoues la tête et évites de le dévorer des yeux. mm. tu réponds simplement. j'ai terminé mes cours aujourd'hui, on peut ... manger ensemble. si ça te dit. tu termines par te lancer, croisant ses prunelles une nouvelle fois. tu esquisses un sourire. tu ne te pensais pas assez courageux pour le lui demander, mais c'est pas si compliqué, finalement. et tu te sens bien, avec percy. tout semble plus simple que ce que tu aurais pu t'imaginer. et tu te sens si bien, la, en ce moment. t'as pas envie que ça s'arrête. si t'as le temps, en tout cas. 'fin ... je connais pas non plus ton emploi du temps. tu ajoutes finalement. autant, il a cours, lui, cette après-midi. et pas vraiment le temps de manger en ville non plus. et pourtant, tu espères sincèrement qu'il ait du temps.

J'essaie de réfléchir à une justification quant à ma présence ici ; je n'ai qu'à lui dire que je passais par là - mais il saurait rapidement que c'est un mensonge car mes bâtiments sont bien plus loin et c'est franchement un détour de se pointer ici. En plus, je l'attendais, la Terre entière peu en témoigner, même lui, alors cette excuse est mauvaise. Je pourrais lui demander des explications sur son baiser, mais ce serait franchement agressif alors que j'ai adoré sa tendresse. Je pourrais lui dire la vérité, finalement, parce que ce n'est pas si terrible, mais Léon prend la parole et il me propose de déjeuner avec lui. Il simplifie considérablement la situation. Il ne s'est même pas demandé pourquoi j'étais là, en fait.

— Je veux bien, oui.

Je dis un peu sans réfléchir. Ma mère a trouvé l'endroit où je cachais mon argent et s'en est servie pour faire n'importe quoi alors... j'ai pas trop d'argent. Mais je n'ai pas envie de dire non.

— Je reprends seulement à 17 heures alors... on a le temps, je suppose.

Je lui adresse un sourire bienveillant ; je crois que, même si je n'avais pas eu le temps, j'aurais été capable de ne pas me rendre en cours. Exceptionnellement. Non, c'est toujours galère de rattraper les cours. Puis de toute façon, je m'en fiche, le problème ne se pose pas puisque je n'ai pas cours.

— Où est-ce que tu m'emmènes ?

le monde pourrait s'écrouler autour de vous que t'en aurais franchement pas grand chose à faire. tu n'apprécies que trop la présence de percy et t'as pas envie de faire attention à autre chose ou quelqu'un d'autre. et sans doute que si ton frère te voyait, il se foutait de ta gueule comme pas possible. tu te mords l'intérieur de la joue, lui demandant s'il veut bien déjeuner avec toi. je veux bien, oui. un sourire radieux illumine ton visage, alors que tu réajustes la sacoche de ton ordinateur sur ton épaule. une idée traverse ton esprit et un petit sourire se dessine sur le coin de tes lèvres. je reprends seulement à 17 heures alors... on a le temps, je suppose. je suppose. tu souffles en souriant. et tu remercies silencieusement l'administration de l'université pour vos deux emplois du temps. tout du moins pour aujourd'hui. où est-ce que tu m'emmènes ? cette phrase sonne comme un rendez-vous à deux. tu ne sais pas s'il s'agit d'un rendez-vous, mais toi, ça ne te gène pas du tout. tu adores même cette idée. tu fronces les sourcils quelques secondes, avant de tourner la tête. y'a un petit resto qui est bon, à quelques rues. ils font des bons prix pour les étudiants et c'est calme en général. tu souffles simplement. tu as déjà mangé une ou deux fois la bas, et c'est vraiment sympa. tu offres un sourire à percy avant de te diriger vers le restaurant en question. il ne vous faut que quelques minutes pour y arriver et tu invites percy à entrer avant toi. tu te pinces légèrement les lèvres et vous vous installez dans le fond de la salle. comment tu vas ? tu demandes finalement, un fois installés. t'as envie de lui poser mille questions sur lui, sur son quotidien, sa vie. mais tu te retiens. tu n'as pas envie de paraître étrange.

Il me parle d'un petit restaurant pas loin alors je le suis volontiers. Le trajet se passe dans le plus grand des silences, certainement parce qu'on est chacun dans nos pensées. À plusieurs reprises, j'hésite à effleurer sa main, la prendre entre la mienne pour lier nos doigts et puis... je me ravise. En fait, je ne sais pas trop ce qu'il attend de moi et j'ai un peu peur qu'on ne soit pas sur la même longueur d'ondes. Ça semble idiot car, à bien y regarder, on agit un peu de la même manière. Peut-être que lui aussi, il hésite à prendre ma main ? Qu'est-ce que ça me coûterait de me lancer ? Un début d'infarctus et puis alors ? Alors je tends ma main et je la glisse dans ma poche parce qu'on arrive et que j'aurais l'air d'un imbécile. Tant pis, ce n'est pas pour tout de suite.

On s'assoit dans un petit coin et ça me va très bien. Je pense qu'on s'apprête à faire connaissance et je n'aimerais pas faire ça sous le regard des autres. Je suis un peu pudique au milieu des autres, pas au sein de mon couple, mais... couple. Ça y est, je me suis trop emballé. Il me demande comment je vais alors je lui souris. Valait mieux qu'il arrête le cours de mes pensées de toute façon, c'était n'importe quoi.

— Plutôt bien. En fait, j'ai beaucoup pensé à toi.

Ça m'échappe. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça et je me mords la lèvre, un peu gêné.

— Enfin parce que j'avais ta veste et peut-être que t'avais froid ? Je devais ramener ta veste et j'ai oublié de la prendre ce matin parce que... enfin, j'ai oublié. Mais j'vais pas la garder indéfiniment, c'est promis. Je vais juste... enfin, ce sera une autre occasion de se voir ?

Je sens que je parle trop alors je soupire un peu pour moi-même.

— Pardon, je deviens bavard quand je panique. Je ne sais même pas pourquoi je panique d'ailleurs. Enfin, c'est sans doute parce que tu me plais.

Ça aussi, ça sort tout seul. Je ferme les yeux quelques secondes en me disant qu'il n'y a pas plus boulet que moi.

— Et toi, ça va ? T'as passé un bon week-end ?

Je demande, comme si je pouvais noyer le poisson de cette manière.

tu marches en silence. t'as putain d'envie de te rapprocher un peu plus de lui. mais tu t'en empêches, c'est pas totalement toi, et t'as pas envie de paraître ... étrange, parce que t'as pas l'habitude de ce genre de petit gestes. t'as déjà été en couple, ouai ... mais jamais comme tu l'imaginais vraiment. c'était pas trop romantique, c'était pas des mots doux glissés au creux de l'oreille et des mains qui se lient. tu retiens un petit soupir et vous arrivez rapidement au restaurant, le fond de la salle étant assez calme, vous vous y installez. et tu te lances la l'eau, engageant une petite conversation, quelques banalités. plutôt bien. en fait, j'ai beaucoup pensé à toi. tu te mords l'intérieur de la joue, sentant tes joues chauffer. enfin parce que j'avais ta veste et peut-être que t'avais froid ? je devais ramener ta veste et j'ai oublié de la prendre ce matin parce que... enfin, j'ai oublié. mais j'vais pas la garder indéfiniment, c'est promis. je vais juste... enfin, ce sera une autre occasion de se voir ? tu fermes les yeux quelques secondes. pas de soucis, j'ai cinq frères et sœurs plus âgés que moi, y'a des tonnes de vestes qui traînent de partout dans la maison ... et oui, ce sera une occasion. tu pouffes un peu, tes doigts glissant dans tes cheveux. pardon, je deviens bavard quand je panique. je ne sais même pas pourquoi je panique d'ailleurs. enfin, c'est sans doute parce que tu me plais. tu restes silencieux quelques secondes, avant de t'accouder sur la table. ok, clairement, tu t'y attendais pas, mais ... c'est une bonne nouvelle, non ? et toi, ça va ? t'as passé un bon week-end ? tu relèves un peu la tête. incroyablement long. tu murmures. tu te mords la lèvre. je me lassais de te croiser. tu avoues finalement, pestant silencieusement quand un serveur vous apporte la carte, brisant ce petit moment qui te semblant suspendu. tu en récupères une et commande un simple verre d'eau. j't'invites si tu veux. tu lances à percy, parce qu'après tout, c'est toi qui l'a embarqué au resto et sans doute qu'il n'avait pas prévu ça. tu te mords l'intérieur de la joue. tu jettes un coup d’œil à la carte des poissons. très peu de viande pour toi. quelque chose te tente ? tu demandes finalement en relevant la tête.

Mon coeur loupe un battement quand il me dit qu'il se laissait de me croiser – et j'en veux un peu au serveur de nous interrompre. Je récupère la carte qu'il me tend et je demande également de l'eau. Je commence à parcourir la carte quand il propose de m'inviter.

— C'est gentil.

Je réponds poliment. J'ai l'impression que c'est un rencard et, sans savoir pourquoi, je trouve ce moment important. Ça me plaît d'être ici avec lui.

— Je pense prendre des tagliatelles au saumon. Et toi ?

C'est souvent ce que je prends au restaurant parce que j'adore ça – et aussi parce que c'est rare que j'aille au restaurant. C'est un peu un repas de fête. Quand le serveur revient vers nous, je le laisse passer commande. Je ne le quitte pas des yeux parce que je peux enfin le dévorer du regard sans avoir l'air d'un psychopathe. Enfin, je crois. Il est vraiment beau, ses yeux, ses lèvres, ses fossettes... sa voix. Tout. Il est bourré de charmes, aussi.

— Alors... tu as cinq frères et soeurs ? C'est bien ?

Moi je suis fils unique et je me demande souvent à quoi ressemblerait ma vie si j'avais au moins un frère ou une soeur. Peut-être que je me serais senti moins seul face à ma mère ? Certainement, oui. Mais d'un autre côté, c'est mieux comme ça. Ça m'aurait fait de la peine que quelqu'un d'autre souffre autant que j'ai souffert.

— Tu vis encore chez tes parents ?

le serveur vous interrompt et tu retiens un soupir agacé quand le serveur arrive. mais il fait simplement son travail. et tu ne peux pas le blâmer pour ça. tu termines par inviter percy. c'est gentil. pas de quoi. tu réponds simplement, récupérant une carte et y jetant un petit coup d’œil. tu t'adosses un peu dans ta chaise, lisant toujours la carte, alors que tu termines par demander à percy s'il pense avoir choisi ce qu'il va manger. je pense prendre des tagliatelles au saumon. et toi ? tu réfléchis encore quelques secondes. sans doute les palourdes au vin blanc. avec des pâtes. tu reposes la carte sur la table et le serveur de tarde pas à venir prendre votre commande. tu lui tends la carte. ce sera une assiette de tagliatelles au saumons et une de palourdes au vin blanc. tu laisses le serveur prendre votre commande et tu restes silencieux quelques secondes encore, alors que tu lances un petit regard vers percy. alors... tu as cinq frères et sœurs ? c'est bien ? tu hoches la tête, te pinçant les lèvres. et tu retiens un petit soupir. tu ne sais pas du tout quoi faire ou quoi dire. lui avouer ? sans doute. ouai. ça peut paraître beaucoup pour une fratrie, mais ... tu bouges un peu sur ton siège. on a tous étés adoptés, en réalité. tu hausses un peu les épaules et récupères le verre d'eau que le serveur apporte, buvant une gorgée. et toi ? fils unique ? tu demandes avec un sourire. il s'agit plus d'un pressentiment qu'autre chose. tu vis encore chez tes parents ? tu opines silencieusement. ouai, j'suis le dernier alors du coup, on est plus que trois à la maison. c'est assez calme pour que je bosse, ma mère est adorable et puis j'ai pas de job, alors ...ça me va bien comme ça. tu souffles simplement, tes doigts glissant dans tes cheveux avec douceur. tu perds ton regard dans celui de percy, les lèvres légèrement entrouvertes, avant de t'en rendre compte et de fermer la bouche, te raclant la gorge.

Quand je lui demande pour ses frères et soeurs, il semble mal à l'aise et ça me fait de la peine parce que ce n'était pas le but de la question. Moi, je trouve ça chouette d'avoir une aussi grande fratrie. Mais peut-être que ce n'est pas bien perçu en règle général ? Je n'en sais rien. Quand il m'avoue qu'ils ont tous été adopté, je trouve ça encore plus touchant et ça doit se voir sur mon visage. Ses parents n'ont pas adopté un, mais cinq enfants. C'est évident qu'il n'a pas dû manqué d'amour quand il était petit – même encore aujourd'hui. Même si le fait qu'il ait été adopté pourrait traduire son manque de confiance en lui... parce que même s'il a été adopté et aimé, il y a eu une cassure au départ. Quelqu'un l'a laissé une fois. Ça doit être difficile à vivre, parfois.

— C'est beau, en tout cas. Vous devez être assez soudés. Je trouve ça super !

Je lui souris sincèrement en espérant qu'il comprenne qu'il n'a pas a être mal à l'aise. Au contraire, il peut être fier de sa famille.

— Moi oui, je suis tout seul... je pense même que je suis un accident qui a mal tourné.

J'admet avec un petit air résigné. Je trouve ça dingue de voir à quel point nos familles sont opposées en tout point.

— T'as raison d'en profiter encore un peu. Moi aussi, je suis encore chez ma mère. J'économise pour partir, mais, en attendant, je n'ai pas trop le choix. C'est un peu difficile...

Son regard se perd dans le mien à tel point que j'en perds le fil. Je baisse les yeux pendant qu'il se racle la gorge.

t'as toujours eu un peu de mal à avouer que t'étais adopté. pas par honte ou quoi que ce soit dans le genre, simplement parce que c'est pas ... totalement banal, encore. et beaucoup se permettent de poser des questions indiscrètes à ce propos. mais pas percy. tout semble tellement plus facile. et plus simple, aussi. et tu te doutes qu'il doit sans doute comprendre d'ou viennent certain de tes traits de caractères. c'est beau, en tout cas. vous devez être assez soudés. je trouve ça super ! tu hausses vaguement les épaules. sans doute. tu souffles avec une certaine douceur. ça reste assez compliqué, tu sais, on est proches tous, c'est sûr, mais on peut pas s'empêcher de se poser une tonne de question et ... même en ayant eu accès à un dossier d'adoption, y'a trop de questions qui restent sans réponse. tu ajoutes, retenant un petit soupir, alors que tes doigts glissent dans tes cheveux. désolé, j'voulais pas plomber l'ambiance. tu ajoutes presque immédiatement, lui demandant s'il est fils unique ou non. oi oui, je suis tout seul... je pense même que je suis un accident qui a mal tourné. tu fronces les sourcils en entendant ses paroles, l'air un peu sévère sur le visage. t'es tout sauf un accident percy. tu souffles, ton regard plongeant dans le sien. il est loin d'en être une, t'en est persuadé. vous changez un peu de sujet lorsqu'il te demande si tu vis toujours chez tes parents ou non. t'as raison d'en profiter encore un peu. moi aussi, je suis encore chez ma mère. j'économise pour partir, mais, en attendant, je n'ai pas trop le choix. c'est un peu difficile... tu te mords l'intérieur de la joue, tu sais pas trop quoi répondre en réalité, t'as jamais eu trop de soucis familiaux, toi. et sans doute que t'as de la chance d'avoir des parents comme les tiens. tu restes silencieux quelques secondes. j'espère que ça va s'arranger. tu termines par souffler, sans trop savoir quoi dire. ou quoi faire. tu viens jouer avec une de tes bagues et te redresses un peu quand le serveur arrive avec vos plats. tu le remercies avant de relever la tête vers percy. bon appétit. tu souffles en esquissant un sourire. une info contre une info ça te dit ? tu demandes après un temps, alors que tu manges tranquillement. j'te dis un truc sur moi et tu me donnes un truc sur toi. tu souris un peu comme un gamin. tu te mords l'intérieur de la joue. j'suis végétarien. tu commences, alors que tu décortiques une nouvelle palourde. tu lances un regard bienveillant à percy, te sentant de plus en plus à l'aise avec lui. tout te vient naturellement.

Je secoue vivement la tête lorsqu'il me dit qu'il est désolé d'avoir plomber l'ambiance.

— Non, non. Tu la plombe pas.. j'imagine que ça doit être difficile de ne pas tout savoir.

Même si, parfois, c'est une chance de pouvoir faire table rase des mauvaises choses, je sais très bien qu'on a toujours ce besoin de répondre à une petite voix intérieure qui nous pourri l'existence et qui nous demande pourquoi. Moi aussi, j'aimerais bien savoir où est mon père, ce qu'il fait, pourquoi il ne prend pas de nouvelles. Mais j'ai également peur de découvrir qu'il a une nouvelle famille et qu'il est plus heureux sans nous.

Quand il me dit que je suis tout sauf un accident, ça me touche vraiment et mon coeur n'en bat que plus fort. Je murmure des remerciements quasi inaudible avant d'enchaîner brièvement sur l'endroit où je vis. C'est vrai que je suis casanier et que j'aimerais mieux voir Léon chez moi, tranquillement, à l'abris du monde. Mais avec ma mère qui erre comme un zombie dans la maison, c'est un compliqué.

— Moi aussi.

Je souffle alors que le serveur nous interrompt pour apporter nos plats. Ça sent bon et j'ai hâte de manger ça !

— À toi aussi.

Je réponds avec un petit sourire avant de commencer à manger. J'essaie de ne pas m'en mettre partout et de ne pas mâcher n'importe comment pour faire bonne impression, mais c'est vrai que j'aurais dû réfléchir en choisissant mon plat. J'ai envie de le séduire, pas de le dégoûter.

— Oui, d'accord !!

Je lui adresse un large sourire parce que je trouve que c'est un bon moyen pour commencer à se connaître. Quand il m'annonce qu'il est végétarien, je le note dans un coin de mon esprit pour m'en souvenir.

— Je suis allergique à la noix de coco.

non, non. tu la plombe pas.. j'imagine que ça doit être difficile de ne pas tout savoir. tu te contentes d'hocher vaguement la tête. pas facile du tout. tu retiens un petit soupir et te grattes la joue du bout des doigts. si seulement tu en savais un peu. au moins un peu. tu glisses tes mains dans tes cheveux. mais tu restes silencieux, tu n'as aucune idée de ce qu'il se passe dans la famille de percy et tu préfères te taire plutôt que de faire une bourde, alors que tu termines par lui dire qu'il est tout, sauf une erreur. et tu espères que tout va s'arranger pour lui. il mérite d'être heureux, enfin, tu penses. tout le monde mérite d'être heureux, après tout. et surtout lui. c'est une impression. encore une. celles qui te disent de te glisser dans ses bras et le serrer contre toi. tu souhaites finalement un bon appétit à percy. à toi aussi. tu souris et commences tranquillement à manger, avant qu'une idée de te traverses l'esprit. et tu tentes tant bien que mal de manger sans en mettre partout. oui, d'accord !! tu souris doucement et lui donne une première information sur toi ; t'es végétarien. je suis allergique à la noix de coco. tu hoches doucement la tête. tu viens boire une gorgée d'eau. j'adore cuisiner. tu lâches après quelques secondes. et tu te jures de t'en souvenir, si un jour, tu en viens à cuisiner pour lui. et bordel ce que t'aimerais bien le faire, passer des heures en cuisines parce que t'adores ça, et en plus pour percy. tu te mords l'intérieur de la joue. t'as soudainement envie de tout savoir de lui. de ses goûts, ce qu'il aime faire, ce qu'il apprécie dans la vie. t'as envie de le connaître par cœur, dans un peu près tous les sens du terme. je cuisinerais un jour, si ça te dit. tu te pinces les lèvres. tu sais même pas si il a envie de manger végétarien ou une connerie dans le genre, parce que tu cuisines pas de viande depuis des années. et que t'es pas vraiment près à le faire.

Il me révèle qu'il adore cuisiner et ça me faire sourire. Ça le rend encore plus adore, encore plus parfait à mes yeux.

— Moi je suis vraiment très nul. J'essaie, parfois, puis ça finit toujours en drame. Une fois, j'ai failli mettre le feu à la cuisine à cause d'un torchon qui était trop près de la gazinière. Je l'avais pas vu alors... enfin, y a pas eu le feu. Juste à mes doigts.

Je ris un peu bêtement, je mange pas très souvent varié et, à mon avis, j'ai des carences dans à peu près tout. Mais bon, je survis quand même grâce au plat surgelé et aussi ceux qui vont au micro-onde. C'est clairement pas ma mère qui va me cuisiner quelque chose, elle savait déjà pas le faire en étant sobre alors...

— Mais j'aimerais bien profiter de tes talents. Tant qu'il n'y a pas de coco, ça devrait bien se passer.

Je dis en riant. Moi je m'en fiche qu'il soit végétarien, je m'adapterai sans problème. Il mange certainement bien plus équilibré que moi, de toute façon.

— Du coup, c'est à moi de dire un truc ? Hm... j'adore aller à la plage tôt le matin, quand y a personne et que le soleil se lève à peine. J'adore l'océan de toute façon, le bruit des vagues et tout ça. Je trouve ça apaisant pour l'esprit. C'est un bon moyen de se ressourcer.

Je souris un peu.

— Je suis bavard quand je m'y mets, pardon.

C'est sans doute parce que je parle pas à beaucoup de monde, en règle général. Et il m'accorde de l'attention, lui. Il s'intéresse à ce que je dis et ça me fait du bien.